Lavé suite[Pv Gleb]

Il faut croire que le calme est revenu. Je sens Gleb un peu, enfin beaucoup plus à son aise, comme au début quoi. J’observe un instant son visage pour découvrir qu’il prend ce qu’il vient de dire avec un sourire personnel. Ca me rassure et me réchauffe le cœur d’une certaine façon. Trop humain, ne te comprend tu pas Gleb ? Si cela peut te consoler, tu n’es pas le seul. Personne ne sait …

-C’est une bonne chose que tu sois trop ‘humain’. Tu imagines si tu te comprenais parfaitement … Où serait le jeu de la découverte de l’esprit ? Enfin, je me comprends.

Oh que oui, moi qui ne voulais pas en venir à des études psychologiques maintenant. Je veux rester tranquille, s’il le vous plait ! J’me sens épuisée, un truc de dingue. Oublier pour un instant que je suis l’un de ces êtres humains. Oublier tout, être seule avec sa présence, c’est tout ce que je voulais. Au diable le reste. Je suis fragile, pire que quand j’étais gamine. Au faite non, c’est le même sentiment. De peur de l’autre, qu’on me fasse quelque chose. Dans un élan qui m’était propre, je viens chercher la main de Gleb, tout en la portant à mon tour, contre ma joue. Ca m’est rassurant, protecteur, chaleureux. Je suis avec lui.

Tout en serrant sa main contre ma joue, je me laisse aller … Je ferme les yeux, ils sont un peu humide, je ne pleure pas ça doit être la fatigue. Plus je me mets en boule, plus je me rapproche vers la sensation lointaine que j’avais connue. Une vague de chaleur vous traverse tout le corps, vous vous sentez comme un nouveau né dans le ventre de sa mère, protégé et bien au chaud. Rien ni personne ne peut vous atteindre, le cerveau fonctionne au ralentit. C’est comme si je fixais une lumière agréable à regarder, plongé dans un autre monde. Une larme glisse lentement le long de ma joue. Ca faisait si longtemps que je n’avais pas ressenti se bien être. Murmure tendre, doux, sans tremblement ni hésitation …

-… Gleb, … Contente que tu sois là.

Et le diable savait à quel point j’étais sincère et sérieuse. Je pouvais même très bien m’endormir comme ça. Le temps dehors est à mourir. Le vent, la pluie, tout a repris son court. Ma surprise fût immédiate quand un éclair me fit sursauter. Bizarrement, moi qui adore ça, je viens serrer un peu plus la main de Gleb, histoire de me sentir protégée … Mais protégée de quoi ? De moi peut-être …. Ou des autres. Dans les deux cas, je me colle encore un peu plus contre lui pour bien lui faire comprendre que je n’avais pas envie de le lâcher.

Si je me comprenais parfaitement. Les choses en seraient-ils plus ou moins compliqué? Plus ou moins supportable? Je me demande si je me sentirais encore plus mal si je savais la raison exacte et précise du pourquoi du massacre de ma famille. Mais, une chose est sûre, j’aimerais savoir pourquoi je suis si inquiet et pourquoi je me sens si facilement embarrassé. Je ne vois pas tellement le jeu là-dedans car je crois que je ne me comprendrais jamais et que je ne connaîtrais jamais le pourquoi du comment.

Elle se « comprend ». Je souris une nouvelle fois, décidé à ne pas me morfondre dans des idées noires.

-T’as de la chance si toi tu y arrives.

Au fond, Yoruichi et moi, on se ressemble pas tellement. Elle ne se laisse pas marcher sur les pieds, elle ne regrette rien, elle est capable de prendre du recule face à sa vie…Et moi, de quoi j’ai l’air? Je soupire.

Une de mes mains s’approche de la tête de Yoruichi. J’attrape une de ses mèches de cheveux et m’amuse à l’enrouler entre mes doigts. Ça me calme quand je garde mes mains occuper à faire quelque chose, aussi ridicule que ça peut l’être. Mon amie prend mon autre main et l’amène contre sa joue que j’effleure d’un bref mouvement.

Le silence nous tombe dessus. Je regarde le plafond gris, vide, sombre. J’observe le noir, les ombres. Mais, la présence de Yoruichi suffit pour que la peur ne revienne pas me hanter.

Et là, je l’entends me parler. « Contente que tu sois là ». Je sens quelque chose d’humide couler contre ma main. Une larme? Je regarde Yoruichi. Je passe ma main sur son visage.

-Pourquoi..?

Je n’ai pas le temps de poursuivre ma question.

-Ne pleures pas.

Bon comment j’allais expliqué ça à Gleb moi ? Je ne pleure pas, c’est une réaction du corps ? Que je suis marrante, non c’est bête. Je baille un peu tout en venant retirer la larme qui était tombé sur la main de mon ami. Et d’un air un peu bête, je défends ma cause tout en riant.

-Je ne pleure pas. C’est juste que je me sens bien … Et puis, t’as jamais eu les yeux qui pleurent tous seul ?!

J’me sens tellement bien que je viens me mettre sur le dos, jambes repliés et déposé non loin des épaules de Gleb, ma tête toujours sur son ventre. Décidément je bouge beaucoup moi. Quand je dors toute seule, je suis très calme. Ca doit être à cause de lui, j’ai peur de mal me mettre pour le gêner, mais jusqu’à maintenant, il n’a jamais protesté une seule fois sur le comment je me mettais. Je soupire, j’en avais marre de bouger, Gleb lui a l’air un peu plus posé que moi sur ce fait. Je ne suis pourtant pas une active au lit … Sans connotation hein ! Bon pour finir, je viens me remettre aux côtés de Gleb en tailleur.

-Ca t’ennuie pas toi de ne pas savoir comme te mettre ?

Il me faisait un peu pensé à mon chat quand j’étais enfant. Ce pacha ne bougeait pas de mon lit, même quand je dormais avec et qu’il prenait toute la place. Heureusement, j’ai la chance de pouvoir me coucher sur mon ami Homme sans pour autant l’écraser. Je viens tirer sur mon t-shirt pour l’abaisser un peu, bien qu’il est déjà assez large comme ça. Euhm. M’enfin. Oh purée c’est pas possible, j’arrive pas à rester en place. Au secours ! j’ai une méga pile dans le ventre qui m’empêche de rester tranquille.

Cet état est une espèce d’hyperactivité, totalement rare chez moi. J’me demande si je ne vais pas retourner m’assoire par terre, le froid me calmera peut-être. Que ton souhait soit exaucé Yoruichi … Je ne sais pas ce que je voulais faire, j’ai juste reculé un peu que … BAM.

-J’EN AI MARRE !!!

Je me plains pas vraiment, c’est plutôt dit sur un ton moqueur. Mais j’avoue que ça me plait pas de tomber deux fois dans la même soirée sur les fesses. Je rigole comme une conne, tout en venant posé mes mains derrière moi pour y prendre appuis.

-Décidément, je n’ai pas de chance, cela ne m’arrive qu’avec toi.

Ouais bah en attendant, j’me pose tellement bien sur le sol que j’me rends aussi compte qu’il est plus que glacé, dans un petit crie d’étonnement, je fais un bon mémorable pour regagner la chaleur de mon doux et tendre lit/Gleb.

J’ai froid, et je le fais bien comprendre à mon ami … J’essaye de me caller en dessous de lui. Mais bon, faudrait peut-être aussi qu’il se redresse et passe au dessus de moi ! Naaah !! J’y crois pas, j’vais comme avec ma mère, j’aimais bien qu’elle monte sur mon dos – sans m’écraser -.

-Laisse moi aller en dessous !

Et ouais, je ne lui laisse pas trop le choix, tant pis, c’est le seul moyen pour que je me réchauffe plus vite. Donc pour résumer, je me glisse sous lui pour me retrouver sur le ventre, plaquer contre le matelas à cause de Gleb à moitié sur mon dos. Au moins, j’vais arrêter de bouger. Miracle !! je soupir tout en venant poser ma tête dans mes bras, encore heureux qu’il ne pesait pas lourd et qu’il n’était pas complètement sur moi. Oh dis Yo’ la ferme, c’est toi qui la voulu.

-Ca va ?

Et voilà, je ris encore. Moi en tout cas, tout allait bien !

Elle pleure…Parce qu’elle est bien? Bizarre. Moi, quand je pleure, c’est par tristesse..? Non, en fait, pas toujours. Parfois c’est parce que je suis heureux. Mais ça, c’est très rare. La dernière fois que c’est arrivé…C’est quand j’ai vu Alec et que j’ai constaté qu’il était vivant. Décidément, je suis trop sensible. Ma mère me le disait tout le temps…

Je sens la tête de Yoruichi bouger sur mon ventre, elle semble chercher ou se placer. Elle finit par m’abandonner, mais elle ne s’en va pas bien loin et s’assoit simplement à côté de moi. Je souris, elle ne sait pas où se mettre.

-C’est un lit, c’est fait pour s’étendre dessus, non?

Ça ne lui prend pas plus de temps pour tomber au sol. Je sursaute m’approche plus du bord du lit et penche ma tête pour la regarder.

-Tu vas bien?

Je considère son éclat de rire comme un « oui ». Je lui souris. Un saut plus tard et elle revient contre moi, cherchant à se frayer un chemin…Sous moi? Perplexe, je ne bouge même pas jusqu’au moment où elle me demande de la laisser passer. Je dépose ma tête sur sa nuque, trouvant la position plutôt étrange.

-Ça va…Et toi?

Je ne dois pas vraiment l’écraser en y pensant, je suis plutôt léger.


(court...mais je dois y aller ><)

Ouais bah léger léger, tout de même dans les soixante kilos tout rond. M’enfin, non ça va encore. Pour répondre à sa question, je me contente de lâcher un ‘’ Huh-uh’’ en signe d’acquiescement. Je le sens venir poser sa tête contre ma nuque, c’est marrant. Maman aussi se mettait comme ça … C’était les seuls moments où je me laissais ‘’dominer’’ ou plus simplement toucher. Elle savait me réconforter, même quand l’un de ces concubins partait après avoir eu ce qu’il voulait. Comment oublier ses scènes … Voir sous nos propres yeux de gamins innocents une chose pas très catholique, les débats amoureux. Erf ! J’enfonce encore d’avantage ma tête sur le coussin, ma poitrine est compressée, le ventre totalement plaqué contre le matelas. On peut dire que je sens encore mieux la respiration de Gleb, d’ailleurs, elle vient me chatouiller gentiment le cou. Je me réchauffe petit à petit, je me demande à quoi il pensait … il fait facilement calme entre lui et moi.

-A quoi tu penses ?

Il pouvait penser à n’importe quoi, Alec, son passé, ce qu’il allait faire demain ou plus simplement le fait qu’on soit là. Et moi alors ? Mes pensées sont tournées vers le tout, qui crée mon univers, mon monde, mon espace … Ma vie. Quelles en sont les bases, la raison, le but ? Un tri devrait être fait quand j’y pense. Ai-je besoin de quelqu’un pour me forger ? Pour me prouver que je suis quelqu’un, quelque chose ? J’en sais rien. J’ai du mal à aimer mon air, méfiance envers les autres, mais pourquoi ? Ou est le seul être capable de me faire tourner la tête, à me comprendre ? J’exagère un peu, Bella, Gleb me comprenait. Enfin, du moins à leur manière, comme moi je les comprends à la mienne.

-Tu crois que ma vie a encore un sens … Ici … ?

En avait-elle seulement dehors. Bien sûr que oui, je me perd peut-être un peu ici, mais là-bas, tout était clair, simple et sans facilité. Oui parce que j’aime la difficulté … Parfois. Je respire mais avec difficulté par moment, ça ne m’empêche pas de ne pas aimer ça. La logique à sa propre logique dirais-je. Avoir un autre monde, une nouvelle histoire, un autre lieu. Déjà il faut faire confiance pour obtenir tout ça, nan ? Bah oui.

Si je dois prendre du recule sur tout ce qui c’est passé avant et des distances sur ce qui se passera demain, je ne suis pas encore sortie de l’auberge. Besoin de me remettre en question.

-Je sens que demain, une bonne douche froide va me tomber sur la tête …

Huh-uh..? Supposons que ça veut dire qu’elle est bien comme ça. Et puis, c’est elle qui l’a voulu. Je dois quand même admettre que son contact est réconfortant, c’est déjà très bien. La peau de sa nuque est chaude, douce et elle sent bon. Mes yeux se ferment, encouragé par ce calme.

À quoi je pense? Au calme justement. Et oui. Pendant quelques secondes, voir même quelques minutes, j’arrive à penser à autre chose qu’Alec, mes peurs et mon passé. Parfois, j’arrive à être…Bien. Bien et sans inquiétude. Pourtant, je ne lui révèle pas le fond de ma pensée…Même si, au fond, j’aurais bien aimé lui expliquer ça.

-À rien.

Est-il possible de ne pas penser? Il me semble que ce serait tellement agréable que, pendant quelques secondes, je cesse complètement de réfléchir, d’oublier où je suis, mon existence, tout, absolument tout, d’oublier même comment écrire ou parler. Juste pendant quelques secondes…De n’être qu’un être vivant et respirant sans rêve ni cauchemar ni rien d’autre. Juste pendant quelques secondes, peut-être une minute.

Une nouvelle question vient me perturber. Si sa vie à en sens? Je ne saurais dire…La mienne, en a-t-elle? Celle de quiconque à Sadismus? Alec, est-ce qu’il trouve que tout son mal vaut la peine d’être supporté? Et comment savoir si nos vies à tous en vaut la peine ou si elles ont un sens quelconque…On ne sait pas ce qu’il y a après la mort. On ne sait pas plus qu’est-ce que le destin nous offre ou si notre vie aurait pu être meilleure. Je reste dans un silence songeur un instant…Pouvons-nous faire un changement dans la vie de quelqu’un? Même enfermé? Alec, il a fait un changement dans la mienne…Mais, est-ce que ça compte?

-Je ne sais pas…Si tu lui en donnes un peut-être..?

Mon ton est peu convaincu…Mais, ce genre de question, je n’y trouve jamais de réponse.

-Est-ce que la vie de quiconque à un sens Yoruichi?

Sens de la vie … Ca veut dire quoi ? Plein de chose, c’est bien ça l’ennuie. Le mot « sens » désigne lui-même plusieurs interprétation. Mais l’expression en lui-même est surtout basé sur l’interrogation humaine en rapport avec l’existence – enfin c’est ce que disent les livres -. Il est aussi dit que « Quel est le sens de la vie ? » pourrait être une tentative d'atténuer une autre question, potentiellement plus angoissante : «Quel est le sens de ma vie?». Enfin, je n’ai pas envie de débattre mentalement le pour, le contre et le pourquoi.

-Ben, si la vie n’avait pas de sens, pourquoi continuez à vivre ?

Une question de ce genre entraîne toujours une autre avec moi. Bien que l’envie de mourir m’ait venu plusieurs fois, j’en suis toujours arrivé à la conclusion que « Je voudrais mourir par curiosité ». La fin en elle-même m’attire, je me demande juste ce qu’il y a derrière, et si il y a bien quelque chose. Parce que mourir alors qu’il n’y a rien, on risquerait de le regretter amèrement, sauf si notre esprit perd la faculté de raisonner, de penser. Mais tout cela semble un peu fou. Pour compléter la chose, si je ne suis pas encore morte, c’est juste parce que je suis une joueuse invétérée. « La vie est un jeu ou nous perdrons tous un jour », sûrement, mais en attendant, je suis toujours vivante et j’ai comme qui dirait envie de profiter de ce jeu si amer et dégoûtant soit-il. Mes morts avaient bien de la chance, ils savaient comment c’était, et ce, avant moi. J’en suis presque jalouse.

-Tu sais Gleb, si je ne suis pas encore morte, c’est que je joue pour vivre. Ce n’est rien de plus qu’un jeu …

Comme nous, nous ne sommes que des animaux pour les gardiens. Pourtant tout le monde est pion de sa propre vie. On aura beau dire qu’elle nous appartient, c’est totalement faux. Nous appartenons à la vie. Et c’est dans ces moments là que je me dis ‘’ Ma vie me tient en laisse, mais le plus irritant, c’est qu’elle m’étrange’’. Envie de mourir ? Non … Oui mais juste par curiosité. Si on remonte au début de toute chose, nous ne sommes que la fusion entre deux cellules mâle et femelle. Papa et maman quoi. On est là, on a été voulu ou non, dans mon cas, c’est la deuxième par mon paternel et la première pour ma mère.

- Un bête exemple … La vie a un sens pour une femme qui met au monde un enfant.

J’ai été et je suis le sens de la vie de ma mère. Et je lui ai lâchement demandé de refouler ça… Un frisson me parcourt, je ne me savais pas aussi froide que ça. Je lui ai demandé de renoncer à ce qu’elle avait de plus chère … Sa fille. Coup de colère ? Avais-je été sincère ? Cela n’a plus aucune importance, ce qui est fait est fait. Et même le diable lui-même ne pourrait rien y faire.

-Comme Alec, il donne un sens à ta vie …

Comme Bella en donnait un peu à la mienne, pas totalement mais elle y prenait part. Le tout pour un rien, la vie n’est rien pourtant elle a un tout en elle. Nos personnes donnent un sens à notre vie. Du moins, si on n’arrive pas à le faire nous même. Est-ce que j’aurais réussi à le faire moi, toute seule ? Peut-être. Je me suis toujours débrouillé pour. M’enfin. La vie a un sens entre les murs de Sadismus, juste parce qu’elle a en elle des gens exceptionnels …

Pourquoi continuez à vivre…Je ne sais pas. Il faut absolument que nos vies aient un sens pour ne pas se laisser mourir? Est-ce parce que c’est pour ça qu’Alec a essayé de se laisser mourir? L’image de lui portant le couteau déjà taché de sang à son coup me revient et me fait frissonner de malaise.

Je me redresse et quitte Yoruichi pour m’asseoir au fond du lit. Au début, j’ai froid puisque je ne sens plus sa chaleur…Mais, je m’y habitue petit à petit.

Est-ce que moi je veux mourir? Bizarrement, non, je trouve que c’est une idée terrifiante et déplaisante. Parce qu’en plus de toutes mes phobies, j’ai peur de la mort? Il ne manquerait plus que ça. Mais, c’est quand même rassurant de se dire qu’on ne veut pas arrêter de vivre. Au moins, ça prouve je ne déteste pas ma vie tant que ça.

La vie un jeu. Quel jeu y a-t-il là-dedans? Je n’arrive pas vraiment à suivre Yoruichi. Serait-elle déçue si je lui ferais comprendre que je n’arrive pas à analyser le fond de ses paroles? Non, je ne pense pas. L’envie d’être compris. Ce n’est pas quelque chose qui tracasse Yoruichi…Pas vrai?

Sybille…Je me demande si elle a eu son enfant. Ça l’a donné un sens à sa vie cette grossesse..? Elle ne verra probablement pas cet enfant grandire. Qu’est-ce qui se passera? Je n’ai pas à me poser ce genre de questions…Ça ne me concerne pas. Je ne connaissais même pas Ludwig, je n’ai fait qu’observer un court instant son cadavre ainsi qu’une photo. Je n’ai pas à m’en préoccuper…

Et maintenant, elle parle d’Alec. Je ramène mes jambes près de moi et place ma tête entre mes bras. Ma raison de vivre, le sens…Bien sûr que c’est lui. Qu’adviendra-t-il s’il mourrait?

Je ne suis pas la raison de vivre d’Alec, n’est-ce pas..? Il aurait très bien pu vivre sans moi, avec Ludwig, peut-être même avec n’importe quel autre homme…Mais, pourtant, je dois me tromper. Alec serait mort si je ne lui avais pas empêché de s’égorger quand son amant est mort et peut-être serait-il mort de faim et de fatigue si je ne l’avais pas vu au assit près de l’arbre.

Je soupire. Je ne voulais pas penser à ça.

-Et toi…Pourquoi t’es en vie?

A croire que ce que j’avais dit l’avait en quelque sort blessé. Il me quitte, je ne le retiens pas pour autant. Est-ce que cela le faisait réfléchir sur le sens de sa vie et de celle des autres ? Gleb est décidément le cas le plus complexe auquel j’ai eu droit. Je me mets sur le dos, en repliant mes jambes. Je l’observe attentivement. Pourquoi suis-je en vie. Le voir comme ça me serre un peu le cœur. Du coup, je me redresse pour venir me caller contre lui, les jambes ramenés aussi contre ma poitrine.

-Je suis en vie parce que … Je suis une entêtée qui aime jouer jusqu’au bout ! Non mais, y a des gens qui valent la peine d’être connus. Et comme je suis bloqué ici pour longtemps. Autant chercher ces quelques personnes intéressantes. Histoire de ne pas me rendre aux enfers sans bonnes connaissances, je t’y retrouverai qui sait !

A noter que ma dernière phrase avait été dis le plus humoristiquement possible. Je le pousse un peu, histoire qu’il me regarde. Je lui souris tendrement.

-Tu n’es pas seul Gleb.

J’ai toujours pensée que je l’étais, pourtant, une fois arrivé ici. Des personnes m’ont prouvées le contraire. A commencer par Bella. Si je ne l’avais pas connue, aurais-je été aussi douce et amicale avec Glebinou ? L’amour n’a rien à voir avec l’amitié. Je hais l’un et l’autre j’en reste sans avis. Disons que je me sens mieux auprès d’un ami que près de Lui … Je me mens c’est un truc de dingue. Et le pire, c’est que j’arrive encore à m’en convaincre.

Tout en posant une main sur son épaule, je me lève tout en me dirigeant vers la fenêtre, prenant appuie sur mes coudes qui viennent se poser sur le rebord froid de la vitre. Le vent souffle furieusement sur les arbres. J’ai même cru que celui dans la cours allait tomber. Les eaux devaient être bien déchaînés là bas. Le chat sauvage n’aime pas rester enfermé … Est-ce qu’un jour, j’allais sortir d’ici ? Même une bête sortie … Je n’aime pas l’idée d’être enfermé comme un lion en cage. J’ai besoin de ma liberté merde !

-Gleb, si quelqu’un voulait ta liberté … En échange cette personne te donne sa protection. Tu ferais quoi ?

Et en sachant que tu pourrais en être … NON ! Devais-je me plier à ses désirs ? L’échange équivalent … Je ne détache pas mon regard du ciel bleu sombre, même noir. Bleu, bleu … Je hais cette couleur ! Encore un mensonge … Arrête de te mentir à toi-même Yo’ merde ! Je respire, j’expire. Passez, oubliez, comment si je risque à chaque moment de le croisé dans les couloirs ?

Elle vient se placer contre moi. Pas moyen de la quitter mais ce n’est pas plus mal que ça. Son contact ne me déplaît pas. D’ailleurs, ce n’était pas pour la fuir que je l’ai quitté, m’enfin, je crois. Je voulais seulement changer de position et pouvoir placer mon front sur mes genoux. Je ne vois pas pourquoi en fait puisque ce n’est pas une façon de m’asseoir qui chassera mes mauvaises pensées. Peut-être que celle d’il y a une minute ne me mettait plus tellement à l’aise.

L’entêtement est une raison de vivre? Au fond, je n’ai pas à me questionner sur les motifs de Yoruichi. Je la préfère vivante que morte. Je suis surpris par cette pensée, par son côté sombre et cynique. Ce n’est pas moi de dire les choses de cette façon. Quoi que je ne l’ai pas vraiment dit mais plutôt pensé. Heureusement d’ailleurs.

Elle me pousse un peu. Je lève la tête et me force à sourire à sa remarque que je ne trouve pas vraiment amusante en y repensant. Mais, pas besoin de lui faire savoir.

Je ne suis pas seul. Et pourtant, dès demain, dès que j’aurais dit au revoir à Yoruichi, je me retrouverais à nouveau seul. À moins de trouver Alec..? De toute façon, je ne peux pas être constamment avec des gens. De plus, je ne croule pas sous les amis.

Mon amie s’éloigne de moi pour aller s’accouder près de la fenêtre. Puis, elle me demande si j’accepterais la protection de quelqu’un en échange de ma liberté. Quelle liberté? Bon, d’accord. Je n’ai peut-être pas la liberté de partir de Sadismus, ni de manger ce que je veux, ni d’avoir un matelas confortable ou je ne sais pas…Mais, j’ai encore la liberté de mon esprit, de mes actes…

-Non…Parce qu’il n’y aurait personne pour me protéger de ce quelqu’un. Et le peu de liberté qu’on a encore, ce n’est pas tout ce qu’il nous reste..?

-Non…Parce qu’il n’y aurait personne pour me protéger de ce quelqu’un. Et le peu de liberté qu’on a encore, ce n’est pas tout ce qu’il nous reste..?

C’est exactement ce que j’ai pensé. En sachant aussi que si, cette personne à ma liberté, il ne sera jamais tous les jours sur mon dos. Se donner, être le jouet de quelqu’un. C’est contre ma nature. Je le savais, alors pourquoi j’hésite encore ? Parce que dans le fond, il me déséquilibre facilement, et contre ça, je ne pouvais rien y faire. Seulement voilà, je me dois d’être indépendante totalement ! Refoulé ces envies d’être sienne. Etre libre comme je l’ai toujours été, parce que dans le fond, je ne suis que ça … Un chat sauvage. Une entêtée dominatrice ne peut se soumettre. Mon sourire le plus sincère revient se dessiner sur mon visage. Nan, j’ai pas besoin de lui, ni de sa protection.

-Si en effet, c’est tout ce qu’il nous reste. Et nous nous devons de la garder précieusement.

Voilà une bonne chose de faite, je ne remercierai jamais assez mon ami pour m’avoir –sans le savoir- remis les esprits bien en ordre. Liberté, liberté, tu es mienne pour toujours. La Happy Yo’ attitude revient. Je me retourne vers Gleb, il est peut-être fatigué maintenant …

-Tu veux dormir maintenant ?

Je retourne à ma place, sous les couvertures. Un poids en moins sur le cœur, et je me sens beaucoup mieux. Tu sais Gleb, être prisonnier pour ma part, n’est pas si mal. Sans ça, je ne t’aurais jamais rencontré, ni Bella, ni Carl, ni les autres. Et juste ça, me suffie à être à moitié comblée. Même si je reste contradictoire. Je hais toujours autant le monde, les gens. Je reste le loup et eux les moutons … Calme, impassible, distante. C’est la que résigne toute ma personne. Mais avec vous, je ne peux m’empêcher de me montrer plus ‘’ sociable ’’. Le pourquoi ? Si je suis sur la bonne voie, c’est seulement parce que vous arrivez à me comprendre, vous avez une partie en vous qui me manque. Mais ça, personne ne le sera… Ou le devinera peut-être un jour qui sait. Suis-je un grand mystère de la vie ?

Le noir de ma cellule me parait un peu plus conviviale, je trouve par hasard la lampe de Gleb. Manque de chance, plus de pile. Je la pose sur le sol à côté du lit.

-Hm. Tu viens ou tu comptes rester assis bêtement là toute la nuit ?

Couché sur le dos, mes mains viennent jouer avec les plies de mon t-shirt.

Elle approuve ma réponse. Alors, pourquoi m’a-t-elle posé cette question? Je l’ignore, bien entendu. Et je doute que je souhaite vraiment connaître le pourquoi de cette question. Était-ce anodin? Je ne le demanderai pas. Je n’ai pas le temps de chercher à approfondire de façon verbale ou non la question qu’elle me demande si j’ai sommeil. Oui, un peu si j’y pense bien. Il doit commencer à se faire tard. Peut-être que toutes ses questions et ses souvenirs m’auront simplement fatigué. L’inquiétude : épuisant? Je suis probablement très bien placé pour le savoir.

Elle retourne sous la couette. Je reste assis un moment, à contempler les barreaux peut-être. J’ai envie de dormir. De dormir et de rêver. De rêver à dehors. Je veux visualisé une plaine verdoyante avec une maison…Ou peut-être de la neige? Peut-être que je pourrais rêver à un de ces pays que Yoruichi a visité et que je n’ai jamais vu…Sinon, ce sera simplement le noir ou la peur, comme d’habitude. Je soupire. Yoruichi m’appelle…

-Oui…

Je finis par aller me glisser sous les couvertures, les yeux mi-clos. Je baille.

-Tu crois qu’il neigera bientôt?

Je n’ai pas encore eu mon premier hiver en prison. C’est quand même beau même vu à travers les barreaux? Par contre, il fera froid, très froid. Sadismus n’est pas ce qu’il y a de plus chauffé et je doute avoir droit à un chocolat chaud. Tant pis. On fera sans…Mais, je préfère les flocons à la pluie. Quoi que…La neige risque d’entrer par les fenêtres des cellules lors des tempêtes.

Finalement, la pluie me convient peut-être…

Oh oui qu’il est fatigué, il en baille même. Que c’est mignon ! Non mais plus sérieusement, il doit être tard maintenant. Je le sais pour la simple et bonne raison que je n’entends plus les autres prisonniers parler. Minuit passé ? Je ne serais le dire vu que je n’ai pas l’heure. Mais qu’importe, le ciel dehors est encore très sombre. Loin de donner vue sur une nouvelle aube. Je me retourne sur le côté, tout en posant ma tête sous le cou de Gleb, je ferme les yeux. Quand on me parle d’hiver, de neige. Ca me fait penser à Noël. S’il neigera bientôt ? Quand sommes nous ? Au printemps non ?

-Dans quelques mois je pense. Pourquoi, tu as hâte de voir la neige ?

Noël, j’aime pas la fête en elle-même. Histoire de famille, un ensemble de personne autour d’une table. Pourtant, cela marquait la naissance du Christ et la première valeur à ça, c’était le fait de se retrouver en famille. Mais moi bien sûr, il faut que je sois encore l’exception à la règle. J’aimais juste cet évènement parce que je trouvais les décorations extérieures jolies. Ajoutez s’y une pointe de neige, un jolie tapis blanc, les sapins supportant le poids de cette nappe blanche. Et vous avez le paysage que j’aime de l’hiver. Même gosse, je sortais au soir avec maman pour regarder la neige tomber. C’est d’ailleurs à cette époque que j’ai eu mon premier chat.

-Tu te souviens encore de ton meilleur Noël ?

Moi ça devait être celui là. Petite soirée sympathique avec maman, minuit sonne. On était sortie dehors pour regarder les flocons d’un blanc éclatant se poser en douceur sur le sol. Et là, qu’est ce qui me tombe dessus ? Un minou noir. Quel cadeau, j’vous jure. Il m’en a fait voir de toutes les couleurs ce chaton.

Je ne me pose même pas la question de savoir si l’hiver sera froid ou non ici. L’Allemagne est réputé pour être un pays froid, comme ses habitants d’ailleurs. Pourquoi ça changerait ? Je devrais plutôt être contente de pouvoir passer mon premier hiver avec Gleb, Bella et les autres … Enfin, si je suis toujours vivante jusque là. Les paroles et la respiration de mon compagnon me bercent lentement vers un sommeil profond. Agréable sensation de douceur. Typiquement Gleb je suppose. Parler de tout et de rien. On se connaît mieux dans le fond lui et moi. Bravo monsieur Sergueïevitch, vous avez réussi à dompter la facheuse Yoruichi. Je souris pour moi-même. Pas si indomptable que ça hein ? Mais ça chut … C’est mon vice. Enfin, l’un de mes vice, comprenons-nous bien.

[HS: 162 eme réponses ... ma 81nième réponses ... Fiouu ^^']

(Ça me fait très peur)

Si j’ai hâte? Je ne sais plus en fait. J’ai toujours aimé l’hiver…Mais, ici, ce sera différent et le froid sera plus présent que jamais. Par contre, je dois l’admettre, la neige me plaît.

-Oui.

Ma réponse est simple, sincère. Peut-être ma voix est-elle aussi teintée de fatigue..? Je ne vois pas l’intérêt de chercher réponse à ça. Je ne sais même pas pourquoi je me pose tant de questions inutiles en si peu de temps alors que je pourrais simplement fermer les yeux, respirer, me détendre, parler un peu à Yoruichi et peut-être m’endormir. Mais, non, en Gleb que je suis, je me questionne sur des imbécillités.

-Non, non…Je ne m’en souviens pas.

Mon meilleure Noël? À quoi ressemblait mes Noël. Quand mon père était toujours vivant, c’était une fête heureuse, banale, mais heureuse. Par contre, je n’arrive pas à me rappeler d’un Noël en particulier.

-On ne fêtait plus tellement Noël dans les dernières années…

Je me rappelle que nous ne l’avions pas fêté l’année de sa mort. Normal, nous étions tous en deuil. Les années suivantes, on l’a fêté. Mais, chaque année, ça devenait de plus en plus pitoyable. Par la suite, nous avions de quoi nous faire des tartines aux beurres de cacahuète, une bouteille de vodka pour maman et un sapin en plastique à peine décoré. J’ai ensuite pris l’initiative de m’occuper un peu des fêtes. Je savais déjà cuisiner (il le fallait bien), alors, je me suis débrouillé. Vers la fin par contre, on ne le fêtait plus du tout.

-Ça ressemblait à quoi Noël avec ta mère?

Noël avec maman c’était simple mais toujours heureux. J’en viens jusqu’à me remémorer les moindres détails de cet événement annuel. Elle rentre du boulot, moi je l’attends comme à mon habitude sur le perron regardant le ciel prendre une autre couleur entre les dégradés et les quelques oiseaux encore libre de voler … Voiture qui se gare, une ombre en sort, les yeux levés vers elle une fois qu’elle est assez proche. Sourire aux lèvres, me voilà bien rapidement dans ses bras.

-Ca ressemblait à quoi … Ben. Tout dépendait des années, parfois il y avait de la famille. Parfois on n’était que nous deux. Dans le deuxième cas, on jouait à des jeux … Enfin tout ce qu’il y a à faire à Noël pour une mère et sa fille. Dès que minuit sonnait, on allait toujours dehors pour regarder la neige tombée…

Comme oublier ces tendres moments ? Impossible. Même pour le plus fort d’entre nous. Quand on a eu de rare moment comme ceux là, on ne peut les effacer de notre mémoire. C’est tout bonnement impossible et con … N’est-ce pas moi qui voulait … Si. Mais non, je dois me plier aux volontés de mon esprit pour mon propre bien.

-… Quand je devais aller dormir, je me glissais toujours dans son lit … Ca t’arrivais aussi j’ parie. Non ?

Le seul contacte que je n’ai jamais répugné. Celui de ma mère, de ma chair et de mon sang. Sa chaleur, sa protection, sa présence… Tout ça faisait que je me sentais en sécurité, protéger contre le monde. Une mère, c’est bien plus qu’une génitrice dans le fond … Gleb et moi avons eu plus ou moins le même lien affectif avec notre mère durant notre enfance. Ca aurait pu continué de mon côté, si je ne m’étais pas aussi éloigné, si je ne l’avais pas aussi lâchement repoussé par moment. C’est peut-être la seule chose que je regrette …

Je reste presque inerte sur lui, seule ma respiration, mes paroles, mon esprit et les battements de mon cœur sont encore dans la course de la vie. Je n’avais pas tué ma mère, alors qu’elle ne m’avait pas cru pour mon viol. Je devais penser que ce n’était qu’un détail furtif, elle ne m’avait jamais fait de mal. Bien que lors de mon état de choc, elle n’avait rien fait pour arranger les choses. C’est à se moment la que je me suis éloignée d’elle, je pense.

-Gleb … Tu penses que ça aurait changé quelques choses que ta mère soit encore près de toi, qu’elle te rende visite de temps en temps ?

Parfois, on invitait de la famille aussi mais c’était assez rare. Tout au plus, la grand-mère du côté de mon père ainsi qu’un ou deux oncles passaient dire bonjour dans la plus part des cas. Peu de temps après, ils s’en allaient. Il faut dire que l’état de ma mère rend quiconque en sa présence très mal à l’aise.

Je remets mon esprit sur les paroles de Yoruichi quand elle me pose une question. Malheureusement, je crois que ma concentration commence à se dissiper. Mais, j’ai tout de même entendu ce qu’il fallait entendre…

-C’est peut-être arrivé, mais rarement. Souvent, elle s’endormait dans son fauteuil ou bien sur le planché des toilettes…Mais, même quand elle était dans son lit, elle se levait souvent pour aller vomir.

Et puis, cette odeur d’alcool me répugnait par moment. Je n’en ai jamais apprécié l’odeur ni le goût. Peut-être que voir ma mère en boire ainsi à tous les jours ne m’a pas tellement aidé.

Je soupire en écoutant Yoruichi puis me mets à fixer le plafond.

-Qu’elle me rende visite…En prison?

Quelle image horrible. Je n’aurais pas osé croisé son regard. L’un de ses fils mort, l’autre en prison.

-Ça m’aurait été insupportable…T’aurais envie de voir ta mère après avoir tuer ton père?

Je marque une pause. Puis, je ferme les yeux.

-De toute façon, même vivante, elle ne serait jamais venue me voir…

Ça, je le savais. Parce que j’aurais tué son fils ou parce qu’elle n’aurait pas été capable de se lever sans trébucher et de décrisper sa main de sa bouteille? Peut-être pour ces deux raisons. Mais, je sais une chose…Elle ne serait pas venue. Elle ne serait pas venue et j’aurais été incapable de la regarder ou même de lui écrire, de lui parler ou quoi que ce soit. J’aurais pu ne pas la tuer…Ça n’aurait rien changé.

[Eh hop! Page 12! ]

Sa mère ne serait jamais venue donc, de toute façon, il aurait refusé de la voir, le connaissant, trop honte d’avoir tuer son frère. « T’aurais envie de voir ta mère après avoir tuer ton père? ». Si tu savais Gleb, non je n’avais pas envie de la voir, mais pas pour les même raisons que toi. Juste que je ne la voulais plus dans ma vie, et ça pour mon fort intérieur. Elle par contre, était venue, c’était le même jour où Bella avait vu son ‘amie’ pour la dernière fois. D’une voix hésitante, je fini par murmurer entre mes dents :

-Elle … Elle est venue me voir il y a quelques temps.

Et dieu sait comment ça c’est passé par la suite … Tout en essayant de passer outre mon propre propos, je demande par la suite et sans attendre à Gleb.

-Pourquoi ne serait-elle pas venue ? … L’aurais-tu repoussée si elle serait venue ?

Pardonne ma curiosité, j’ai juste besoin de savoir comment tu aurais réagis, si c’était comme moi ou non. Si j’avais eu tord ou raison, si j’étais aussi insensible et sans cœur que j’en ai l’air. J’écoute ce qu’il a à me répondre …

Je viens me retirer pour me remettre à côté, lui tournant le dos. Une main sous ma tête, légèrement repliée sur moi-même. Serrant légèrement le coin de la couverture, j’ai presque honte d’être une personne froide ... Du moins envers ma propre mère. Hésitation, je raconte à Gleb ou non ?

-Gleb … Quand elle est venue me voir … Elle est venue s’excusée. Et moi … Je l’ai lâchement et durement repoussée en la laissant en pleure. J’ai été jusqu’à lui dire de m’oublier … De faire comme si je n’étais pas sa fille.

Qu’il est noir le fond des abysses, mon regard est plongé en plein dedans pourtant. Il me fait peur le fond sans fin …

(Si on se rend jusqu’à 20…je pleure xD)

Elle l’a vu. Comment a-t-elle réussi un tel exploit? Comment est-ce que ça s’était passé? Reviendra-t-elle? Je n’ai pas le temps de lui exprimer ma surprise ni mes questions qu’elle m’en pose une à son tour.

Si je l’aurais repousser? En aurais-je eu la force seulement..?

-Je ne sais pas…Je ne serais pas aller la voir je crois ou sinon je n’aurais tout simplement pas réussi à la regarder.

Je marque une pause. En supposant que je ne l’aurais pas tué et qu’elle serait venue…Que m’aurait-elle dit? Aurait-elle été indifférente comme à son habitude? Triste? En colère? Une chose est sûre, elle aurait probablement bu juste avant. Et peu importe ce qu’elle aurait dit, j’aurais docilement hoché la tête, yeux fixent vers le sol.

Non, elle ne serait pas venue.

-Elle ne serait pas venue. Par colère, faiblesse ou indifférence, je l’ignore. Mais, elle ne serait jamais venue.

Puis, sans même que je lui demande, elle m’explique ce qui c’était passé. Elle a repoussé sa mère. J’en aurais été incapable. Yoruichi dit que son attitude est lâche…C’est peut-être vrai, mais peut-être aussi que c’était la chose à faire.

-Si j’aurais eu ton cran, j’aurais fait la même chose Yoruichi.

[Dans ce cas, j’espère que tu as encore de l’imagination en réserve … Parce qu’il nous reste 8 pages …]

Justement Gleb, jamais tu n’auras mon cran, parce que ce n’était pas ça. C’était juste une fichue façon de l’éloigner de moi. Ouais, va s’y Yoruichi, tu repousses ta mère alors que d’autres ici pleurent toutes les nuits pour voir la leur. Maudite sanction ! Mais bon, je ne peux rien y faire. Ce qui est désolant, c’est que je me suis promis de ne plus jamais en parler ou d’y penser. Et je fais quoi là ? Totalement le contraire de ce que je devrai …

-Tu crois toi … Dans ce cas, mieux vaut ne jamais avoir mon ‘’cran’’. Tu te vois blesser la personne en qui tu avais le plus confiance ?

Faux, seules les personnes démunies de sens et de logique le feraient. Que dis-je ? Serais-je donc ainsi ? Illogique, sans sens, pas cadrée, totalement désarçonnée ? Non mais merde. Qu’est ce que je fais là ? J’ai repoussé, j’ai fait mal à ma mère … Pourquoi ? Parce que je ne voulais plus qu’elle soit dans ma vie. Bordel, laissons tomber, trop dur et pas envie d’y réfléchir comme une folle allié. Et puis, les prises de tête avec moi-même, j’en ai plus qu’assez. C’est être en désaccord avec son esprit, à l’opposé de soi … Que … Merde. Je me redresse en venant me mettre en tailleur, tout en plongeant mon regard dans celui de Gleb. La lueur de la lune vient frapper avec finesse ses yeux, je reste un instant totalement ébahi par ce bleu presque translucide …

-J’ai rarement vu un bleu aussi clair.

Bleu … Océan … Ciel … Tu préfères quoi toi ? Le ciel, oiseau, tu t’envoles loin, pas de limite, pas de chaînes, juste une vaste étendue d’espace libre. Le rêve non ? Océan, nan, pas trop pour ma part. Je peux vous lâcher de jolie parole à ce propos, mais comme vous le savez déjà, j’ai horreur du fond de l’océan. Enfin entre les deux, je préfère largement m’imaginer le céleste ciel sans limite à notre vue. D’ailleurs en parlant de ciel, celui-ci est sombre, le vent souffle toujours accompagné de pluie de moins en moins violente. Miracle !

-Mauvais temps pour demain, tu crois ?

Demain … Qu’il reste encore loin de moi. Je n’ai pas envie que cet instant avec lui se termine. Même si je sais que je le reverrai certainement dans la prison, serait-ce encore pareil que maintenant ? Serais-je la même ? Je redoute de me la jouer rebelle à la ‘’ Ne me touche pas’’. Mon comportement est prévoyant avec Gleb nan ? Bien sûr que si voyons. Je sauterai de joie entre quelques prisonniers essayant de me tuer…

-Hm. Notre rencontre aura changer quelque chose pour toi ?

Question type. Et lui, a-t-il changé quelque chose dans ma vie ? Je pense que …

Blesser la personne en qui j’avais le plus confiance? Je n’ai jamais eu confiance à ma mère, pas le moindre. Qui aurait bien pu se fier à elle? Un cadavre sans expression, le regard fixe et qui ne faisait plus rien qui devait la forcer à se tenir debout.

Ai-je seulement déjà eu confiance en quiconque? Alec…Mais, sur quel point ai-je confiance en lui? Parfois, il disparaît sans montrer signe de vie et je le sais. Il m’a trompé, il le fera sûrement…Alors quoi? La vérité, c’est que…

-Je n’ai confiance en personne je crois…

Elle s’assoit
Elle me regarde fixement.
Je ne dis rien et la regarde également, arquant un sourcil.
Elle parle de mes yeux. Clairs. Oui. On m’a souvent dit que c’était…Bizarre. Hors du commun. Ça doit être vrai, car des yeux comme les miens, je n’en ai pas vu beaucoup non plus. Mais, tout le monde des yeux uniques, non?

-Oui, mauvais temps…

Je n’irais pas dehors en tout cas. Peut-être passerai-je la journée cacher dans des couvertures? Peut-être que non finalement, les couloirs, surtout ceux des cellules, vides ou presque…Ça l’a quelque chose d’inquiétant. De toute façon, il me faudra dormir, rattraper les heures perdues.

Est-ce que ça aura changer quoi que ce soit? Je serais toujours en prison. Fou d’Alec. Effrayé et inquiet. Seul. Et pourtant…

-Oui, bien sûr que oui…Tu es mon amie Yoruichi, n’est-ce pas..?

Une amie, c’est un changement suffisant…Et peut-être trouverais-je à conclure quelque chose de notre conversation.

J’attrape la lampe de poche et la serre entre mes mains même si elle est éteinte et ferme les yeux, approchant mes paumes de moi.


(T'es folle toi, je me rendrais pas a 20 XD)

-Oui, bien sûr que oui…Tu es mon amie Yoruichi, n’est-ce pas..?

Je pense que oui. Gleb me fait rire en silence, si je n’étais pas son amie, il ne serait pas là près de moi. Je ne partagerai pas les moments de mon passé avec lui. Je ne lui confierai pas ma vie dans les détails les plus profonds. Je bascule ma tête vers l’arrière pour le voir … à l’envers. Il serre sa torche contre lui, décidément, il considère cet objet comme son bien matériel le plus précieux. Et moi, je souris en le voyant comme ça, ça en ai presque amusant.

-Quelle bête question te poses-tu là Gleb. Bien sûr que tu es mon ami. En douterais-tu ?

Par mes connaissances, jamais il n’en douterait, ou alors, il n’y a pas pensé. Enfin dans tout les cas, j’pense pas qu’il dira oui. Sauf si il tient à me vexer … L’heure est venue de dormir nan ? M’ouais, je m’endormirai quand il me donnera le signal. Ses piles sont mortes mais cela n’a pas l’air de vraiment l’affecter. Est-ce que demain, sa vie nocturne avec cette lampe reprendra là où il l’avait laissé ? Possible, ou pas. Je ne serai pas là pour le voir de toute façon. Je me remets normalement –sur le ventre- en me collant contre lui, la tête posée sur mes bras. Le monde est fait ainsi on y peut rien. Vous vous imaginez rester 24H/24 avec la même personne ? Même dans les couples, il y a des moments de répit, ou les gens on besoin d’être seul, de respirer. Depuis combien de temps sommes-nous seuls ? À partir du début de toute chose … de notre naissance. Même si nos parents sont là, on est seul. C’est vrai nan ?

Des songes aux reflets bleus hein. Qui à dit que les rêves étaient bleus d’ailleurs ? Pensez à n’importe quoi … Pourquoi ne pas compter les moutons tant qu’on y est ? Oh regarde Gleb, une prairie de verdure avec des taches blanches qui sautent l’une par-dessus l’autre ! Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept … Tu dors ? Pas moi en tout cas. M’ennuie en faite, pas de lui, mais de moi … Ah, parce que c’est possible de s’ennuyer de soi ? Bah oui.

-Et puis pour ta gouverne, t’es le seul véritable ami masculin que j’ai ici.

Mise à part Carl que je considérais plus comme une sorte de ‘’professeur’’. Il m’en apprend beaucoup, il me force par nos conversations à chercher plus loin encore pour comprendre l’esprit humain. Genre, qu’est ce qu’un meurtrier … Il s’était senti assez accablé par ce sujet là. C’était remonté plus loin dans ses souvenirs, sa famille et tout le reste. M’enfin. Gleb restait le garçon d’exception. Peut-être parce que je ne le considère pas vraiment comme un ‘Homme’ mais plus pour ce qu’il est à l’intérieur. M’oui, le raisonnement tient la route puisque je suis sensé haïr se genre d’humain là : masculin. Bah, qu’importe dans le fond. Il est ce qu’il est … à savoir tout bêtement et simplement, Gleb.

Si j’en doute? Je souris. M’non…M’enfin, je ne me l’étais pas tellement demander. Si j’avais vraiment eu le temps de penser à ça alors que l’on n’arrête pas d’aller d’un sujet à l’autre? En tout cas, c’est bien la première fois que je me lie d’amitié avec quelqu’un aussi vite. Quoi que je n’ai jamais vraiment eu des amis. Des connaissances, sans plus. Bien que j’ai souvent été le sujet de moquerie, il arrivait parfois qu’on soit gentil avec moi. Mais, ce n’était pas de l’amitié. De la pitié serait le mot juste. Yoruichi éprouve de la pitié pour moi? Non…Peut-être au début…Mais, maintenant, j’ose croire que nous sommes amis.

Mes yeux sont fermés. La fatigue me prend encore dans un coup peut-être final. Je ne sais pas si je m’efforcerais à ouvrir les yeux, si j’en serais capable. Mes paupières deviennent fatalement lourde. Le sommeil, comme c’est sournois. J’aimerais ne jamais dormir si mon corps me le permettrait. Pourquoi on ne pourrait pas se ‘régénérer’ éveillé? Je déteste dormir. Mais, à un moment, il faut bien fermer les yeux.

« le seul véritable ami masculin que j’aurais ici »…Et toi, Yoruichi, tu seras sans doute ma vraie seule amie. Point final. Ici ou ailleurs, ça ne change pas.

C’est tellement idiot, vu comme ça, ça a l’air tellement facile d’avoir des amis. Pourtant, je n’en avais pas avant. C’était si compliqué d’aller vers les gens et de leur parler? Et c’était si dur pour eux de m’adresser la parole sans pouffer de rire? Et bien oui, ce l’était. Pour eux et pour moi. Je n’aurais pas pu et je sais que même si j’aurais une seconde chance, je n’aurais pas pu.

-Et bien toi, t’es probablement ma seule amie.

C’est déjà ça non? J’aurais cru finir mes jours, mort de meurtre ou de suicide et d’attendre simplement à chaque jour de ma vie un peu de la présence d’Alec. C’est triste non? Triste…Mais, ça me suffit…Ou suffisait…Ça me suffit mais maintenant, j’ai une personne de plus avec qui parler et ça me donne un peu de bien.

Sans montrer plus signe de vie à Yoruichi, sans prévenir, je m’assoupis…

Tout devient noir.

Sa seule amie … Que demander de plus ? Gleb est exceptionnel. On le sait quand on le connaît bien, en seulement quelques heures. Je m’épate de l’avoir découvert aussi rapidement, et de m’être ouverte aussi largement. Je peux lui faire confiance, je le sais. Et je sais qu’il vient de s’endormir, le temps de silence est trop long et chacune de ses respirations ralenties au rythme des battements lent de son cœur. Si tu savais Gleb … Je hais les machines à laver mais aujourd’hui je peux les adorer.

Je redresse doucement ma tête pour le regarder, les yeux fermés, il semble être parti au pays des rêves … Sans moi … Mais c’est pas encore trop grave, c’est rassurant de le voir aussi apaisé. Je reste un bon moment comme ça … Histoire de m’assurer qu’il dormait bien. Je ris intérieurement, le sommeil a fini par t’avoir hein ! D’ailleurs, c’est bientôt parti de mon côté. Paupières lourdes, envie de s’évader une nuit de se monde trop réaliste … Sans réveiller mon compagnon, je viens caller ma tête sous son cou, ma main posé sur son torse, je me laisse à mon tour gagner par Morphée, à la seule différence que j’étais contre Gleb. ..



« Ne rentre pas trop tard !»

Le sourire aux lèvres, la fillette de quatorze ans stop sa fulgurante course loin de la maison familiale. Sa mère devant la porte l’observait prendre le large …

« Promis ! »

L’endroit de résidence est habituellement très calme, de petites maisons sépares alignées l’une à côté de l’autre et d’une blancheur écarlate. La gamine en question se rendait à une fête organisée par l’un de ses camarades de classe. Elle pourtant si solitaire se presse d’aller à sa première « sortie ». Rien d’exceptionnel pourtant, des jeunes gens, nourritures, boissons, eux et Lui … Elle traverse calmement la dernière rue qui la sépare du lieu de rendez-vous, croisant l’une de ses «amies »… Elle ne l’a pourtant jamais considéré comme telle … Mais ça, elle se le garde pour elle.
La soirée se passe sans entrave, restant dans son coin à observer les gens, refusant le moindre verre qu’on lui proposait, la fin est là et tout le monde part … Il ne reste que quelques personnes dont Lui … Celui qui faisait battre le cœur de la jeune fille depuis longtemps. Pourtant plus âgé qu’elle, il lui propose de la reconduire. Elle accepte sans méfiance … Mauvaise route, autre direction … Le doute s’installe, elle ne sait plus quoi faire. Arrivé devant un endroit inconnu, ils y rentrent. Tout en observant la pièce la fille fut vite tirer de ses pensées par une rapide mise à jour. Dominé de toute part, elle se retrouve coincé entre se garçon et se maudit matelas …

Jeune femme à présent, toujours avec ses pensées dégoûtante d’attouchements en tête. Seule à méditer dans la rue … Le faire ou non ? La question ne se pose même plus. Elle se rend chez se garçon qu’elle n’avait plus côtoyer depuis trois ans.

« Yoruichi ? Quelle bonne surprise ! »

S’approchant calmement de son interlocuteur. Ses gestes sont significatifs, elle s’approche de lui tel un félin, lui murmurant à l’oreille.

« Pas tout fini … »

« Tu veux terminer ça hein ? »

Il sourit, il s’approche d’elle, voulant lui voler un baiser. Trop tard, la lame vient s’enfoncer profondément dans son torse… Le sang coule et lui il meurt …



Je me réveille doucement, ouvrant lentement mes yeux. L’image floue de la fenêtre se dessine petit à petit. Je n’avais toujours pas bougé, toujours sur Gleb. Il fait jour, enfin, le ciel est encore un peu sombre mais la lumière du soleil allait bientôt prendre place pour une nouvelle journée. En attendant, je ne réveille pas Gleb, préférant oublier ce rêve … Cette réalité lointaine. Son ventre monte et descend lentement, allais-je devoir attendre longtemps pour qu’il se réveille ? Qu’importe, j’ai bien le temps …

Où suis-je? J’ouvre les yeux sur un ciel bleu. Où est Sadismus? Je me redresse. Un ciel bleu et une verdure verte. Définitivement pas Sadismus. Définitivement pas l’Allemagne. Comment suis-je arrivé là? Où est Yoruichi?

Je regarde dans tous les sens. Rien. Que du bleu, que du vert…Et un soleil jaune. Je n’ai jamais vu un ciel pareil depuis des années.

C’est parce que ce ciel n’existe pas. Naïveté disparue. Je reconnais ce flou, ce vague sentiment de non-existence. Je me suis assoupis près de Yoruichi. C’est tout. J’ignore quelle heure il est, mais il ne fait probablement pas jour. Probablement qu’il fait nuageux, voir même qu’il pleut…Et je suis dans une cellule sombre, lampe à la main.

Un rêve, même joli, quand tu sais que c’en est un, ce n’est plus tellement plaisant.

Aussitôt après que cette idée me traverse l’esprit, le ciel se déchire comme si ce n’était que du tissu. Encore à moitié affalé au sol, je regarde. Mais, je baisse vite le regard. L’herbe parfaite se transforme en sournois petits morceaux de verre qui me martyrisent la peau. Quand mes yeux retournent sur le ciel, il a simplement disparu. C’est le vide. C’est rien d’autre que le néant. C’est noir, sombre…Effrayant comme d’habitude. Puis, c’est le sol qui s’effondre…

Je me relève et cours pour fuir le noir qui semble aspirer tout. La panique monte. Et pourquoi? Ce n’est qu’un rêve qui se transforme en cauchemar, ce n’est pas la première fois.

Je ferme les yeux. Quand je les ouvre, je suis à Sadismus, dans la cellule. Je remarque que ma respiration est plus rapide.

Je regarde Yoruichi qui est non loin et le jour qui est là. Alors, je me calme rapidement.

Je me redresse et m’assois. Je remarque que je n’ai même pas lâcher cette foutue lampe de toute la nuit. Je la laisse tombé, un peu gêné. Je passe mes mains sur mes yeux. Puis, je jette un œil aux barreaux. Est-ce que les gardiens faisaient déjà leur ronde? J’ai du mal à croire que j’ai passé la nuit ici. Et personne n’a rien vu? Personne n’a retrouvé les colocataires de Yoruichi et personne n’a constaté la place vide dans mon lit?

Non, bien sûr que non…

-T’es réveillé depuis longtemps?

A vrai dire, je commençais à me rendormir. Le temps fut court, Gleb se réveille et se redresse ce qui me force à bouger pour me remettre à côté. Il regarde par la fenêtre, j’en fais de même. De plus en plus clair le ciel … Une nouvelle journée … Un terme à notre soirée de discussion. Je lui en remercie d’ailleurs, sans lui, je crois que je ne me serais jamais autant ouverte à une personne. Mise à part peut-être à Bella, mais ça, c’est autre chose.

-T’es réveillé depuis longtemps ?

Je plaque ma main contre ma bouche tout en baillant. J’ai assez dormi, mais je n’ai pas encore envie de me lever. Donc, je retourne fourrer ma tête dans le coussin tout en lançant à mon compagnon.

-Nan, quelques minutes. Bien dormi ?

Qu’il ne vienne pas me dire qu’il n’a pas dormi, je ne le croirais pas. Il était détendu et tout à fait calme. Dire que ce soir c’est sera sans lui. J’ai déjà le cœur qui se sert rien qu’à l’imaginer partir. Mais bon, je ne devais pas me rendre malade pour ça, je finirai bien par le croisé, et puis, sa cellule n’est absolument pas loin. Un ami … C’est toujours là pour les siens … je viens me redresser en me mettant à genoux devant lui, je lui saisis doucement la main.

-Gleb, si tu as besoin de quoi que se soit, n’hésite pas … Je serai là.

De mon côté, je sais que je pouvais compter sur lui pour régler la machine pour ma futur lessive si j’avais un petit trou de mémoire … Fichu bouton. Je plonge mes yeux dans les siens. J’aurai voulu le connaître plutôt. J’ai perdu énormément de temps, mais je l’ai facilement rattrapé sur une nuit.

Je lui colle rapidement un bisous sur la joue avant de retourner me coucher à ma place. Ce n’était plus qu’une question de temps avant que le jour se lève totalement.