Lavé suite[Pv Gleb]

Tiens, Gleb avait amené une lampe de poche. Enfin il m’avait dit qu’il n’aimait pas le noir, enfin je ne m’en souviens plus trop, dans tout les cas, il en avait peur. Je ne dis rien, ca m’était complètement égal. Mais quelle heure était-il ? Sûrement tard, les prisonniers étaient entrain d’entré dans leur cellule. Je baille discrètement. Bon au lit.

Je me glisse dans mon lit, me mettant sur le rebord. J’avais par la même occasion retirer discrètement chemise et pantalon. Les nuits actuellement sont assez fraiche, mais pas encore très chaude. Mais qu’importe, dormir en sous-vêtements n’a jamais déranger quelqu’un. Un gardien était devant la porte entrain de fermer la serrure à double tour. Je ne savais pas trop ce que faisait Gleb. Quand toutes portes étaient fermées et que les lumières du couloir aient été fermés. Le calme régnait, mais que faisait Gleb ? Je paris qu’il s’est assis sur l’un des lits plus loin.

-Gleb … Fais pas ton timide !

Ah bah, après avoir passé quelques heures auprès de moi, mon contacte devait lui être habituel. Je me repliai un peu plus sur moi-même, toujours en laissant de la place que Monsieur se décide à venir. A force d’être resté sur le matelas, on avait fini par le réchauffer un peu. Tant mieux, c’est toujours plus agréable que d’entré dans un lit glacé. Les secondes passes rapidement, Gleb serait-il entrain d’hésiter ? Le temps me paraissait peut-être long, enfin j’attends toujours.

J’entends quelques prisonniers discutés entre eux. Instinctivement je fourre la couette sur ma tête pour ne plus entendre les coassements des autres. Enfin après un petit moment je retire la couverture. Là, je pense que Gleb s’est enfin décider à venir. Je me fous en boule, dos à lui…

Elle ne fait aucun commentaire. Tant mieux, je préfère. Mais, je peux comprendre que ça fasse rire.

Je reste pourtant planter. Je me retourne vers le couloir. Des prisonniers se dirigent vers les cellules. Il est si tard que ça? Je regarde vers la fenêtre. Oui. La seule lumière restante est celle du couloir. J’observe le gardien fermer la cellule. Ça y est, dans 10 secondes, il fera tellement noir qu’on ne verra pas plus loin que son nez. Les colocataires de Yoruichi n’étaient pas arrivés…Pas un seul. Ils sont tous morts ou ne sont tout simplement pas venus. Étrange…Tous en même temps?

Je n’ai le temps de questionner mon amie que le noir nous englobe. Je ravale ma salive. Mes mains et mes jambes sont tremblantes. J’aurais presque larme à l’œil, pas à cause de ma peur, mais parce que j’avais pleinement conscience de mon ridicule.

J’entends Yoruichi. Sa voix me rassure. Sa présence me rassure. Ne pas faire mon timide…

J’hésite. Je reste planté là un moment. Elle veut que je vienne près d’elle?

Je finis par m’avancer dans le noir. Elle m’invite à la rejoindre sous les couvertures. Je viens…Timidement. Je rougis quand je remarque qu’elle est en sous-vêtements. Mais, elle ne peut le voir.

J’allume la lampe que je tenais fermement dans ma paume.

-Désolé…

Désolé ? Mais désolé de quoi ? Gleb avait allumé, je comprends pourquoi il avait dit ça. Avec un petit sourire, je lui répondis.

-Pas de soucis.

De toute façon, je n’avais pas la lumière dans la figure, donc tout allait bien. J’avais envie de me coller contre Gleb, mais je préfère que ce soit lui qui le face … Si la chaleur lui manque, il reviendra vite. Je me laisse aller un peu plus au fond du lit, la fatigue est présente, mais je n’avais pas vraiment envie de dormir. Je passe ma main sous l’oreiller regardant par la fenêtre. Après avoir plu des cordes, je pensais que cela allait se terminer mais non. Un grondement sonore me fît légèrement sursauté, bon ça va Yoruichi, c’est qu’un coup de tonnerre.

-Dis, Gleb, tu dors toute ta nuit avec ta lampe ?

Ca ne me gênait pas, loin de là. On a chacun nos phobies. Moi celle des araignées, Gleb du noir. D’ailleurs s’il savait, un jour j’ai fait un bon de plusieurs mètres en atterrissant sur mon gardien à cause d’une de ces bestioles. J’étais affreusement gênée et mal à l’aise.

Voilà le vent qui se ramène, il souffle assez fort à tel point que j’ai eu un petit frisson. Serrant la couverture pour mieux me réchauffer. Je sentais Gleb dans mon dos, il dégageait un peu de chaleur qui me caressait doucement la zone.

Les prisonniers continuaient à parler, mais bon, je n’allais pas gueuler pour qu’ils dorment. C’est tout de même plus agréable d’être avec quelqu’un que d’être seule. Comptait-il abandonner sa lampe pour cette nuit ? On verra bien, avec moi dans les pattes, il ne la tiendra pas très longtemps … Qui sait.

Je me bouge légerement histoire de me rapprocher encore un peu plus du bord. Les lits ne sont pas très grands, déjà à la base, on devrait se serrer pour pouvoir en avoir assez. Mais vu que ni lui, ni moi somme opposant physiquement, ca ne posait pas vraiment de soucis.

Pas de soucis qu’elle dit. Je fais passer la lumière à différent point de la pièce. J’entends un rire vague. Un gardien? Peut-être l’avais-je imaginé parmi les quelques mots que les prisonniers s’échangeaient. Bizarre. Moi, je ne parlais jamais à mes colocataires. Un tonnerre me fait sursauter mais au moins, je constate que ça a été le cas pour Yoruichi aussi. Un frisson me parcourt le corps. À cause du sursaut? Non, je remarque rapidement que j’ai froid.

-Ça te gêne..?

J’aurais bien voulu ajouter un « je l’éteins si tu veux », mais, j’aurais bien trop peur. Je dors très peu, même avec une lampe…Alors, sans…Ce serait catastrophique.

Le vent souffle. Un nouveau frisson. Je me tourne vers mon amie, oubliant sa « presque nudité ». Instinctivement, tout en me cachant presque complètement sous les couvertures, dévoilant seulement mes yeux et mon nez, je m’approche un peu de Yoruichi, collant mon front contre sa nuque et allant chercher sa main, l’amenant le plus possible près de moi sans rendre sa position inconfortable, pour lui voler sa chaleur. Ma lampe éclaire maintenant le plafond. Je fixe cette lumière, comme pour chercher à me rassurer. Je tremble encore un peu.

-Dis Yoruichi…Tu n’as jamais eu peur du noir..? Quand tu étais petite…

Je marque une pause.

-Ça ne t’est jamais arrivé de te réveiller en pleine nuit, de sentir un malaise lorsque tu cherchais un interrupteur..? Ou bien d’avoir l’impression que quelqu’un te suivais dans l’ombre?

Je ris nerveusement.

-Ça m’arrive tout le temps…M'enfin, ça m'arrivait. Mais, la peur est toujours là.

La peur fait partir basique chez un homme, avoir peur est normal. Je sens Gleb se rapprocher un peu plus de moi, mais pas encore assez pour avoir un contacte totale. Tout en essayant de trouver le sommeil, j'essaie de me remémorer un instant de peur que j'aurai pu avoir dans mon enfance. Il y avait peut-être ce jour.

- Comme tout le monde Gleb. On a tous eu peur un jour du noir dans notre enfance. Même moi, et quand j'y repense...

je marque un instant de silence tout en rapprochant mon dos du ventre de Gleb. Oui cette fameuse nuit, comment pourrais-je l'oubliée. Elle a été l'une des pires soirée de mon enfance, m'en débarrasser en la confiant à mon jeune ami, peut-être est-ce cela que je dois faire.

-Quand j'étais petite, je n'avais pas vraiment peur du noir, mais plutôt d'être seule. Les mauvais rêvent s'accentuent. J'en avais fait un justement, et après ça, je pensais qu'il y avait toujours quelqu'un dans un coin dans ma chambre, près à me bondir dessus ...

Qui d'autre mise à part mon géniteur que je n'avais encore jamais vu à cette époque. Apparaître dans l'ombre, me cachant son visage. Excellente façon pour me faire une peur bleue. Enfin, c'est passé ... Et le passé lui même aussi est passé. Mes peurs étaient mes rêves, cependant au fur et à mesure que je grandissais, ils sont devenu de moins en moins fréquents.
J'aperçu une petite lumière sur le plafond, Gleb était sûrement entrain d'essayer de se rassurer. Il y a bien d'autre méthode pour se sentir un peu plus à l'aise dans le noir. Pourquoi ne pas essayer?
Je me tourne pour me mettre sur le dos, obligeant Gleb à prendre place sur mon ventre, de sort qu'il se retrouve au dessus de moi. Passant mes bras autour de sa personne en serrant légèrement. Ma mère faisait pareil avec moi quand j'allais mal ...

-Si tu te sens bien ... Ferme les yeux ... Et ta lampe.

L'ombre peut être un endroit relaxant, où l'on se sent en sécurité. Pour moi, c'était le cas. Il suffit juste que Gleb prenne un peu plus confiance en lui ...

Comme tout le monde...Mais, je dois être le seul qui la traîne depuis 25 ans. 25 ans de terreur…Ça fait combien d’ampoules, de lampes de poche, de piles et de veilleuses achetées? Il n’y a quoi moi qui peux trouver du mauvais et de la peur dans un coin d’ombre. Je sais que c’est une peur irraisonnée. Alors, pourquoi je m’obstine à trembler et à tenir cette lampe, à en regarder sa lumière comme si ma vie en dépendait? Quel idiot je suis…J’ai peur, je ne peux m’en empêcher.

Elle avait eu peur d’être seul. J’ai peur des gens et de la solitude. Quel cruel dilemme…Mais, maintenant j’ai Alec et même Yoruichi depuis aujourd’hui.

Sa peur est passée. Je n’ai jamais compris comment on fait pour ne plus avoir peur de quelque chose…Il doit y avoir quelque chose de dysfonctionnel dans mon cerveau. C’est impossible que je sois normal d’une quelconque façon. Il y a quelque chose qui ne va pas chez moi…Ça ne peut être que ça.

Mon nez quitte sa nuque et, du coup, je lâche sa main. Elle se met sur le dos. Avant que j’aille le temps de dire quoi que ce soit, qu’elle me tire vers elle. Je pousse un petit couinement surpris. Je me retrouve…Allongé sur son ventre. Elle passe son bras autour de ma personne, m’empêchant ainsi de bouger…Ou, plutôt, m’encourageant à rester là.

Elle me demande de fermer les yeux et d’éteindre ma lampe.

-Je…

Hésitant, je fais tout de même ce qu’elle me dit. Je commence par fermer les yeux. Puis, mal assuré, j’éteins la lampe. J’enfouis ma tête dans le creux de son cou.

Quand j’ai été dans la salle d’isolement avec Alec, il m’avait pris dans ses bras. Lui aussi m’avait demandé de fermer les yeux…Puis, il m’avait parlé…

-Yoruichi…

Je marque une pause.

-…Parles-moi s’il te plaît.

Gleb a finalement fermé sa lampe. C'est déjà une excellente chose, bien que je le sens un peu perdu.

-Ne t'en fais pas Gleb ... Tu n'es pas seul.

La nuit est mon hôte, ma protection même. Faire découvrir à Gleb les milles et une merveille que la nuit m'offre quand je suis seule, c'est ce que je voulais faire. Je caresse doucement son dos, d'un geste presque inexistant. Il me faisait pensé à un petit compagnon que j'avais eu, un jeune chaton. Bizarrement lui aussi n'aimait pas le noir. Jouer le rôle de mère pour un être différent de nous, est un peu étrange, mais on se sent bien de pourvoir protéger.

-Regarde, on voit les étoiles ...

Ma tête s'était tournée juste avant que je ne lui dise. Le ciel était sombre mais étoilé, il pleuvait toujours mais déjà un peu moins qu'au début. La lune aussi était là, faisant office de maître de cérémonie, les nuages s'écrataient pour laisser place au doux son des gouttes tombant contre la fenêtre.

Gleb me compresse un peu la poitrine mais je ne dis rien. Si il ne bouge pas c'est qu'il était bien là, et je ne voulais pas qu'il tombe dans un mal aise, il serait encore capable de tomber du lit ...

-Les étoiles me font pensé à l'Orient. L'Egytpe par exemple ... A quoi ça te fait penser ?

Je rie intérieurement en imaginant sa réponse '' A la lumière des lampes de poches ''. Je soupire légèrement en posant mes lèvres sur le front de Gleb. Il doit sûrement commencer à comprendre que même dans le noir, on y trouve des choses particulièrement agréable. Comme par exemple, le contacte avec ma mère ... Je l'aimais tout particulièrement le nuit. Allez savoir pourquoi.

-La nuit a besoin de calme ... Tu crois que c'est pour ça que nous devons dormir? En oubliant un peu la science qui stipule que nous ne faisons ça que pour notre organisme...

Retourner dans un monde loin des explications compliquées, c'est retourner en enfance. Ca faisait bien longtemps que cela ne m'était pas arriver. J'enlace mon compagnon avec un peu plus d'affection. Tout regardant le ciel par la fenêtre...

Je ne suis pas seul. Mais, le noir lui…Il est toujours là. Elle fait glisser de manière automatique sa main d’un point à l’autre de mon dos. Je ne suis pas tout à fait calme, je suis tendu mais…Ça m’aide un peu. Ça m’aide au moins à me rappeler que je ne suis pas seul.

Mes yeux sont obstinément fermés lorsqu’elle me demande de regarder les étoiles. Je n’ai pas envie d’ouvrir les yeux et de constater toutes les ombres sur le mur, toutes ces ténèbres étouffantes. Je ne veux pas non plus quitter la chaleur de son cou. Quand elle parle, c’est drôle, je sens sa peau s’étirer un peu. Je reste immobile. Je me rends compte que ma respiration est sifflante. Je me sens ridicule, ainsi à essayer de me rassurer dans les bras de ma nouvelle amie. Ai-je l’air d’un meurtrier ainsi? Bien sûr que non. Je suis sûrement la chose la plus misérable qu’elle ait rencontrée.

Elle explique que les étoiles lui font penser à l’Égypte. Venait-elle de là-bas? Je ne prends pas la peine de demander, trop concentré à contrôler ma respiration.

Je finis par oser ouvrir les yeux et à quitter son cou pour regarder la fenêtre. Je regarde. Elle embrasse mon front.

-À des fées.

Je ris intérieurement. Des fées…Pourquoi pas..? C’est petit, lumineux…Un peu de lumière dans les ténèbres, mais insuffisant. La nuit a besoin de calme.

-Je ne sais pas…

Je pose ma tête sur son épaule. Fermant les yeux à nouveau.

-Pourquoi la nuit aurait-elle besoin de calme?

-Pourquoi a t-elle besoin de bruit ?

J'ai lâché ça sans m'en rendre compte, avec un petit rire amusé. La nuit a besoin de calme, le jour du bruit ... Quittons un instant nos âmes d'adultes pour retourner en enfance. Comment expliqué à Gleb. Y avait-il seulement une explication à cela?

-Non mais, le noir te fait peur, pourtant le noir, c'est la nuit. Et en général c'est calme. Ce qui ne te rassure pas toujours.

Je ne dis plus rien, il ne faisait pas si noir que cela de toute façon, grâce à la lune. Je fais doucement glisser Gleb à côté de moi, estimant qu'il avait assez eu de temps pour se rassurer. Je me mis sur le côté face à lui cette fois ci, lui prenant la main pour venir la placer sur la courbe que formait ma taille. Mettant ma main par dessus, Gleb n'a pas l'air d'avoir très chaud, contrairement à moi.

-Tu veux dormir ... ?

Je ne suis pas du tout fatiguer mais si Gleb le voulait ... Mise à part parler, on ne peut rien faire d'autre. j'espere qu'il est un peu plus rassuré dans le noir. Il n'y a rien de terrible la dedans. Je caresse sa main poser sur moi ... Un frisson me parcourut. Drôle de sensation j'avoue.

-Des fées ... C'est mignon.

Me voilà entrain d'imaginer des petites bestioles avec des ailes dans le ciel. C'est drôle comme tableau. Gleb a beaucoup d'imagination tout de même. Loin des lumières des lampes de poches.

-Des libellules aussi ça le ferait nan ?

Représenter des étoiles par autres choses ne me serait jamais venu à l'esprit. Comme quoi, il en faut peu pour permettre à l'être humain de ''rêver'' ...

Pourquoi aurait-elle besoin de bruit? En fait, j’imagine difficilement que la nuit puisse avoir besoin de quoi que ce soit. Même chose pour le jour. Pourquoi le jour n’a-t-il pas besoin de calme et la nuit oui? Je soupire. Je ne comprenais pas. Peut-être n’avait-il rien à comprendre.

Le noir, c’est la nuit.

-La nuit, c’est le noir. Pas le contraire. Parce que ce n’est pas que la nuit qu’il fait noir.

Dans la salle d’isolement aussi, il faisait noir. Pourtant, quand on y est entré, c’était le jour. Dans le placard où mon frère et ses amis m’ont enfermé aussi, c’était noir. Pourtant, il ne faisait pas nuit noir encore quand ils ont fait leur coup.

Yoruichi me pousse un peu pour que je retrouve ma place de l’autre côté du lit. Je reste sur le dos un instant. Non, je n’aimais pas ça. Pas du tout. Je me tourne pour faire face à Yoruichi. La regarder me rassurait. Elle prend ma main et pose celle-ci sur sa taille. « Fermes les yeux pour ne plus voir le noir », c’est ce qu’Alec m’avait dit, je ferme les yeux. Ma respiration s’est vaguement calmé. Mon amie me demande si je veux dormir. J’ouvre les yeux. Puis, je murmure un « non » étouffé. Pas maintenant. Je crois que je n’en serais même pas capable.

Elle caresse ma main. Celle-ci, qui était placé mollement sur sa personne, s’y « agrippa », comme pour m’accrocher à elle.

Je m’efforce de sourire quand elle me dit que « des fées… C’est mignon ». Cette idée me paraissait plus ridicule qu’autre chose.

Elle parle de libellule. Peut-être…

-Des lucioles.

Je ris un peu.

-C’est juste des étoiles…

Des étoiles restent des étoiles, comme des humaines restent des humains. C'est justement ça le problème un prisonnier reste un prisonnier même si il est innocent. Nous jugeons trop vite les choses. Nous ne prenons jamais le temps de savoir vraiment ...

-Sûrement ...

Je ne sais pourquoi, j'avais envie de la chaleur de Gleb ... Un manque énorme m'envaillit. Je me colle contre lui. Je me demande tout de même pourquoi je fais ça ... Réfléchis Yo' tu vas trouver. J'arrête pas de bouger ... Cette fois ci, c'est moi qui me suis mise sur Gleb. Je lui murmure tout en mettant ma tête dans le creux que formait son cou.

-S'il y avait eu un peu de tendresse ... Je me serais peut-être laissé faire ... Mais ce n'a pas été le cas. Je crois que c'est la seule fois ou j'ai eu mal ... Très même ...

Je me sentais partir dans le néant. Je n'avais encore jamais parler de mon 'viole' et dieu sait combien j'ai horreur de ce terme. Je ne sais pas pourquoi, j'en parle à Gleb. C'est peut-être la situation dans laquelle je suis. Je ne suis absolument pas habitué à être dans les bras d'un homme ... Doux et rassurant. J'aimerai tant être ''normal'', ne plus fuir le contacte des autres. Mais je sais que demain, je serais à nouveau distante avec les autres.

-Pourquoi ça m'est tombé dessus ... Je n'aurai jamais dû tomber ... amoureuse ...

Je regrette, j'en ai mal rien qu'à y repenser. Heureusement que Gleb est là, je serais sûrement entrain d'essayer de me tuer mentalement si il n'était pas là.... Mes mains posées sur ses épaules, je les serre légèrement en froissant le dessus de Gleb. Honteuse, salie, brisée ...

-Ca fait mal de s'être fait 'voler' ... Ca comptait beaucoup pour moi ...

Oui ma virginité j'y tenais. Se faire lapider comme ça ... C'est ma plus grande honte.

Elle vient se blottir contre moi. Je ne la repousse pas. La main qui était sur son bassin vient se placer derrière son dos. Les rôles se sont échangés. C’est mon tour de m’occuper un peu d’elle. Je ravale ma peur pour l’écouter. Sa tête dans mon cou, quand elle parle, ça chatouille un peu. Je sens ses lèvres bouger. Douces…

Je passe ma main dans ses cheveux. Je l’écoute. Elle parle…De son violeur. Elle a eu mal. Bien sûr.

Elle l’aimait…Elle l’aimait. Comment quelqu’un peut-il faire ça. C’est cruel. Je ne comprends pas les gens. Je suis un meurtrier mais je ne comprends pas les tueurs. Je comprends encore moins les violeurs. Je trouve juste ça horrible. Tout simplement.

C’était sa première fois. C’était important pour elle. Ça lui a fait mal. Elle se colle un peu plus à moi. Je la serre un peu contre moi.

Je ferme les yeux.

-Il n’avait pas le droit de te faire ça…

Je soupire.

-Tu as bien fait.

Pourquoi j’étais capable de penser ça de son geste mais pas du mien? N’ai-je pas bien fait? Je n’en serais jamais convaincu je pense.

Tout le monde est mieux que moi. Tout le monde est plus fort, plus intelligent et ont de meilleurs raisons de tuer. Yoruichi a raison. Je ne devrais pas penser comme ça.

-Dis, Yoruichi…Est-ce que tu crois qu’il a quelque chose après la mort?

Ce sujet là, je l'ai retourner dans tous les sens des milliers de fois sans jamais trouver satisfaction. Il y a tellement de possibilités aussi, croire qu'il y a quelque chose ... Il faut mourir pour le savoir.

-j'en sais rien, il y a tellement d'idées dans l'esprit des gens ... Le paradis, la réincarnation. Quoi qu'il en soir. Quand on meurt, c'est pour ne plus jamais revenir. Pour moi, l'esprit des morts reste dans le coeur des gens. Mais de la à dire qu'il y ai un lieu ... Aucune idée.

Tant que ces deux cons sont morts et enterrés, le reste m'importe peu.

-et toi, qu'en penses-tu?

Je passe l'une de mes mains sous le t-shirt de Gleb, tout en restant aux niveaux de ses flans, je sens un peux ses côtes ... J'avais envie de sentir sa peau, allez savoir pourquoi. Nous sommes presque rien dans le fond. Un squelette, des os entouré de chair. Cette vision me répugne. Comment réagirait Gleb si je lui disais qu'il porte sur lui une masse osseuse ?! Il ne doit pas y penser. Trop gore, trop dégoûtant.

Je jette un coup d'oeil vers la grille de la cellule, il faisait totalement noir. J'insiste encore un peu plus pour sentir la peau de Gleb. Je remonte de ma main libre la couverture un peu plus sur mes épaules tout en engouffrant mon visage sous le sien.

Le vent soufflait un peu plus fort à présent. Un bruit me fit sursauter. Ca devait être un prisonnier. J'ai été tellement surprise que je m' agrippais encore un peu plus sur lui.

-Euh désolé ...

je maudis intérieurement les autres prisonniers. Roh merde! Comme s'il ne savait pas faire moins de bruits ...

Les morts restent dans nos cœurs. J’aimerais tellement qu’ils quittent le mien et qu’ils laissent mon esprit en paix. Mais, ils ne le veulent pas.

-Cette idée m’effraie. J’ai peur qu’ils m’attendent quelque part. J’ai peur d’avoir un jour à affronter leur mépris ou bien encore la déception de mon père.

Ce serait trop douloureux de les revoir un jour. Je hausse des épaules.

-Mais, je ne sais pas.

Je ne sais pas s’il y a quelque chose. Ma famille était catholique. On allait à la messe parfois quand mon père était vivant. Après, c’est à peine si ma mère pouvait se mettre debout. Moi, je travaillais et mon frère faisait ce qu’il faisait de mieux : rien.

J’ai un peu oublié ma peur. Elle me gêne moins en ce moment précis. Mais, je crois que je ne me sens pas bien. Je suis peut-être juste fatigué ou bien j’ai réussi à me déprimer encore une fois.

Elle passe sa main sous ma chemise. Ma respiration est redevenue régulière.

-Je crois que la mort me fait peur elle aussi…

Je soupire puis, je ferme les yeux. Elle sursaute, s’excuse. Je garde les yeux clos.

-Ce n’est rien.

Je me tais. Le silence. Un silence total.

-Il ne pleut plus.

En effet, la pluie a cessé, la foudre aussi. Il ne restait que le noir, les étoiles, le silence…Moi et Yoruichi.

La pluie s'est enfin arrêtée. Un léger frisson me parcoure tout de même, parler de la mort, quel jolie sujet. Non mais comme si on ne pouvait pas trouver autre chose. Bah maintenant, j'ai plus du tout envie de dormir. Je me redresse, mais reste toutefois à califourchon sur Gleb, je sens ses mains qui étaient dans mon dos glisser lentement.

-Tu n'as jamais eu l'occasion de voir le corps d'une femme ?

Dans le noir, un peu difficile, quoi. Réfléchis un peu avant de parler Yoruichi. Enfin il avait tout de même eu le loisir d'en voir un peu. Dans la sale des machines ...

-T'as vraiment cru que j'allais coucher avec le type près des machines?

Je me mis à rire, j'me rappel de la tête qu'avait fait Gleb quand je lui ai fait un clin d'oeil. Ahlala, qu'il est drôle. Je suis une comédienne hors pair quand il s'agit de faire tourner la tête aux hommes. Etait-ce mal? Oh j'm'en fiche à vrai dire. Si messieurs veulent jouer, je ne peux m'y résoudre...

Non mais j'espère que Gleb ne pensait pas ça sur le moment. On ne sait jamais ce qu'il peut se tramer dans sa tête. Je pose mes mains sur son ventre, tout en regardant vers la fenêtre. Moon is here with the stars.

Je regarde Gleb -dans le noir- et finit par lui dire ...

- J'aurai été capable de le faire tu sais ...

Et la, éclatement de rire de ma part. Je sais bien que Gleb ne croyait pas ça, j'avais envie de rire c'est tout. D'ailleurs, je suis obliger de plaquer une main contre ma bouche. Je ne pu m'empêché d'imaginer l'expression de Gleb dans le noir ... Faisant des grands yeux.

Tout en restant à califourchon sur moi, elle se redresse. Je lève les yeux vers les siens. Je laisse mes mains tomber sur le matelas mollement.

La question qui suit à de quoi me surprendre. Si je n'ai...

Avec ma peur, ce noir et notre dernière conversation assez lugubre...J'avais oublié qu'elle n'était qu'en sous-vêtement. Mais, bien sûr, ce n'était pas tellement grave, même si mes yeux s'habitue un peu, je ne vois presque rien.

-Non...

Je ne pensais pas trop à ce genre de chose plus jeune. Tandis que les garçons et les filles de mon âge se..."découvraient"...Moi, je jonglais avec mes travails. Ce n'est qu'en arrivant ici et en quittant mes responsabilités que j'ai pu toucher et me laisser toucher par quelqu'un...Et ce n'était pas une femme mais un homme.

Quoi que j'ai peut-être vu une prisonnière sous les douches..? Elles sont mixtes. Mais, je ne m'en souviens pas vraiment. De plus, j'évite d'y aller quand il y a des gens et s'ils y en a...J'évite de les regarder.

Elle se remet à parler de l'homme de tout à l'heure...

-M'enfin, je n'sais pas. J'ignorais tout de tes intentions.

Si elle l'aurait fait...J'aurais tellement eu honte de ne pas l'avoir aidé. Je ris un peu.

-J'espérais que non en tout cas.

Quand elle pose ses mains sur mon ventre, je viens poser chacune de mes mains sur les siennes

Elle dit qu'elle aurait pu le faire. Je la regarde avec de grands yeux et comprend que c'est une blague seulement quand elle se met à rire. Je souris.

-Ne dis pas des choses pareilles.

Il pose ses mains sur les miennes. Roh, ne soit pas aussi sérieux Gleb, après tout, nous avons encore le temps pour de funeste conversation ... Euhm, dix huit ans, toute ses dents, vaccinée et assez grande. Ouais c'est ça Yoruichi ...

-Tu voulais faire quoi plus tard ?

Gleb me parle de son passé mais pas de sa vision du futur. C'est toujours intéressant de savoir ça. Le futur m'échappe tout de même l'air de rien. Je voulais tellement faire ces fichu études, heureusement que j'ai encore l'occasion de me servir de quelques prisonniers comme cobay.

- Moi, j'étais censé suivre des études de psycho...

C'est con, si je n'avais pas tuer ces deux là, j'y serais déjà. Enfin bon, tant que j'ai Gleb, Bella, et quelques uns des autres près de moi. Ca me va. Je peux encore me pardonner. Servir à quelque chose dans une prison, qui aurait cru que c'était possible.

Ne suis-je pas censé être pudique moi? Avec Gleb, je ne pense pas qu'il a besoin de l'être. Par contre si c'était Thorkel à sa place ... J'y réfléchirais à deux fois, il est capable de faire n'importe quoi ce gardien... Ca ferait presque peur.

Je tends l'oreille, entendant des prisonniers parler de tout et de rien. Des dernières nouvelles ... Bah.

Je repose mon regard sur mon compagnon, retirant ses mains des miennes, d'un geste lent, je passe le bout de mes doigts sur son t-shirt. Ca avait pour but de faire frissonner la personne. Moi, un simple contacte avec le poil d'un chat me foutait des frissons.

Ce que je voulais faire..? Je n'avais jamais de ma vie envisagé à un quelconque avenir. Je n'ai jamais pensé à avoir une famille, des études, un emploi stable. J'avais l'esprit trop occupé pour penser à ça et à Sadismus, ce n'est pas envisageable.

-Je...Je n'y ai jamais pensé. J'avais arrêté mes études à 15-16 ans. Je ne vois pas quel genre d'emploi j'aurais pu avoir, ni quel genre d'avenir...J'avais pas le temps de penser à l'avenir et maintenant, il n'y en a plus vraiment.

Je laisse tomber mes mains sur le matelas. Un frisson parcourt ma colonne vertébrale lorsqu'elle touche ma peau. Un petit gémissement de bien-être, puis je me tais.

-Pourquoi la psychologie?

Si elle n'aurait pas tué, elle aurait peut-être même travaillé ici.

-Tu aurais voulu travailler où? Prison? Bureau? École?

Je ferme les yeux et je l'écoute. J'ai complètement oublier le noir. Je suis détendu. Des prisonniers parlent encore, un peu comme nous...Quel heure est-il pour que personne ne dort? De toute façon, à quoi ça sert de se lever ou de se coucher tard? Il n'y aura rien de plus à faire demain.

La psychologie est quelque chose d'important dans ma vie. Comprendre les autres est mon occupation ici. Je voulais faire un truc que j'aimais, rien de plus.

-Parce que j'aime ça ...

Je suis moi même très indépendante, je pense que j'aurai débuter avec quelqu'un dans un bureau pour enfin me gérer moi-même. Enfin quoique, dans une école aussi ça aurait pu être très intéressant, les enfants sont tout aussi complexe que les adultes. Mais jusqu'à quel point, je n'en sais rien.

-Euh en bureau ... indépendante ... enfin ça n'a plus d'importance.

Non puisque même ici je pouvais jouer les psy avec ces cons de prisonniers.

-C'est si facile pour une femme de jouer avec l'esprit d'un homme ...

J'avoue, je suis assez manipulatrice, comme l'homme de tout à l'heure, il a cru que j'étais open pour lui faire milles et une folie. Alors qie ce n'était pas le cas. Je ne me donne pas à n'importe qui, ni au premier venu. Aie cette pensée me fait pensée a ce qu'il ne faut pas. Je ferme les yeux un instant. Voir cette jeune fille couverte par ce type qui la touche ...

Je retire brusquement mes mains de Gleb, j'avais ouvert mes yeux. Sur le coup, j'avais l'impression d'avoir cette scène ... Brrr, oublie vite ça Yo'.
Je me recouche tranquillement sur lui.

-T'as jamais eu envie de te donner à une femme ?

Question bizarre mais qui demande tout de même réflexion. Pouvons-nous avoir envie d'une femme après avoir eu sa première relation avec un homme ? ...

Parce qu'elle aime ça. Simple. Court. Sans besoin d'aller plus loin. Elle a raison...On a pas besoin de savoir pourquoi. Quand on aime quelque chose, on aime ça, c'est tout.

Elle aurait préféré un bureau mais ça n'a plus d'importance. Encore une fois, c'est triste, mais elle a raison.

Elle continue en disant que c'est facile pour une femme de manipuler un homme. Je ris un peu.

-Tant que ça?

Elle n'avait pas l'air d'avoir une belle opinion des hommes, c'est certain. Au fond, normal pour une victime de viol..?

J'ai de la difficulté à voir Yoruichi comme une "vilaine manipulatrice", mais, c'était quand même un peu de manipulation ce qu'elle a fait à l'autre homme. Et ce n'était pas méchant, c'était pour me protéger.

Elle retire ses mains brusquement. Qu'est-ce qu'elle avait? Une mauvaise pensée? Mauvais souvenir? Je n'ose pas lui demander. Elle vient se recoucher sur moi et je l'entoure d'un de mes bras.

Elle me parle de femmes. Si j'en ai déjà eu envie. Je rougis, mais, encore une fois, elle ne le voit probablement pas.

-C'est à peine si j'ai déjà envisagé de me retrouver dans les bras d'un homme alors d'une femme...

Je réfléchis. Je ne m'attendais pas du tout à me retrouver dans les bras d'Alec effectivement...La vie nous réserve bien des surprises.

-Mais oui...Peut-être. Quand j'étais plus jeune sans doute.

Je souris. Je n'ai pas eu une réelle adolescence comme les autres où je sortais avec des amis, que je pensais aux filles et tout...Mais, on a tous eu un jour des hormones. Et dans mon cas, j'avais aussi déjà eu l'envie d'être normal.

-Ce n'est plus la cas?

Je me trouve un peu trop curieuse moi. Je soupire légèrement, j'aime beaucoup le contacte de Gleb. Bizarrement, je sais que c'est réciproque, enfin c'est aussi grâce à de la bonne logique. S'il n'aimait pas ça, il ne me laisserait aller sur lui.
J'ai eu la possibilité de me donner à une femme .. Jaina, mais je n'en n'ai pas eu l'envie. Je ne l'aurai jamais d'ailleurs.

-Me donner, je le ferais ... Mais pas comme ça ...

Oui pas comme ça .. Pas sans sentiments. Et puis, cela me ''laverait'' peut-être de ma honte. Des traces profondes qu'il m'a laissé ... C'est gênant. Je prend l'autre main de Gleb pour la mettre sur mon dos. J'avais envie qu'il ne serre fort. Me sentir protégée du monde... Bien qu'en temps normal, il ne m'est pas menaçant, mais ici je sentais que je faiblissais petit à petit. Si Gleb s'en était rendu compte je n'en savais rien.

-Si on pouvait revenir en arrière, je le ferais.

Pas pour réparer ce que j'ai fait, mais bien pour éviter ce dont pourquoi j'ai fait. Je trouvais la conversation assez intéressante. J'enfuie ma tête dans le t-shirt de Gleb, il sentait bon ... La matière du vêtement me chatouillait le nez. Si bien que je laissa échapper un petit éternuement. Ma tête toujours appuyé contre le torse de mon ami, je regardais le fond de la cellule, les lits vides ... La grille totalement sombre.

-Je ne sais pas...Je n'y pense pas, c'est tout.

De toute façon, oserais-je seulement un jour tromper Alec? Non. Lui, il le fait bien. Mais, moi, je ne suis pas comme ça. Je n'en serais pas capable. J'ai besoin de lui plus que tout. Seulement de lui? Peut-être. Alec compte beaucoup pour moi, son bonheur passe avant le mieux dans mon esprit. Mais, il semble impossible de le rendre heureux. Je m'efforce de faire ce que je peux, de m'occuper de lui, d'essayer de ne pas trop lui en vouloir, de l'aimer...Et, en échange, il me permet de me réfugier dans ses bras. Ça me suffit.

Se donner...Mais pas comme ça. Comme quoi? Parle-t-elle encore d'amour? Pas comme elle l'aurait fait si elle n'avait pas repousser le prisonnier de tout à l'heure? Pas comme avec son violeur? Personne ne veut se donner comme ça...M'enfin, pas moi.

Encouragé par Yoruichi, je mets mon autre bras autour d'elle.

-Revenir en arrière..? Qu'est-ce que tu veux dire?

Je la serre un peu contre moi tout en regardant le plafond.

En me demandant ça, Gleb me force à lui raconter le pourquoi du comment. Ce que Bella ne savait pas d'ailleurs, faudrais d'ailleurs que je lui parle ... Je lâche un soupire de lassitude. Par où commencer ? Le commencement bien sûr... Et pas où finir ? La moitié de la fin. Dois-je aller dans les détails? Oh ben ça Yo', c'est à toi de voir.

-Revenir en arrière ... Ne jamais avoir été à cette fête, ne jamais avoir accepté qu'il me raccompagne, ne jamais avoir été abuser.

Parfait résumé, je ne pouvais pas faire mieux. Mais de tout façon, dans ces lieux, qui n'aurait pas envie de revenir en arrière. A la seule différence, c'est que moi j'assumais l'entière responsabilité de mes actes. Je ne regrette rien de ce que j'ai fait, je regrette seulement ce que l'on m'a fait. Et là, il y a une énorme nuance.

Mais quelque part ... Sans ce que l'on m'a fait, je ne serais pas ici, par conséquent, pas de Bella, pas de Gleb, pas de Gardien ... Rien. Et je me sens beaucoup mieux ici avec eux. Même si d'un autre côté, que je sois ici ou ailleurs ça ne change rien. Il y a sûrement plus d'avantage à être ici que d'être dehors pour ma part.

-Tu penses que c'est un inconvénient ou un avantage d'être ici?

Gleb devait à coup sûr préférer être dehors, quoique, c'est tout de même ici qu'il a rencontré Alec. Jeune garçon inconnu ... Mais nous serons tous les deux d'accord pour dire que la bouffe est bien meilleur dehors!

Ne jamais avoir été violé. Je me demande ce qui se serait passé si mon père ne serait jamais mort. Ma mère aurait resté la gentille mère d’autrefois. Mon frère serait resté une peste mais mon père m’aurait protégé de lui. Peut-être que je n’aurais pas accumulé les phobies. J’aurais peut-être été normal. Une chose est sûre, je ne serais jamais allé en prison et je n’aurais jamais tué ou fait du mal à qui que ce soit.

Je caresse le dos de Yoruichi du bout des doigts. Aurais-je voulu retourner en arrière, ne pas tuer? Je reste pensif à cette idée. Alec, Yoruichi, pas de responsabilité, pas de famille mais… Emprisonné avec des psychopathes…Et je ne parle pas que des prisonniers.

Un inconvénient ou un avantage. Je soupire. Non, ce n’était pas si simple.

-Je ne crois pas qu’il soit question d’avantages ou de désavantages.

Je me tais un moment. Puis, je ferme les yeux. Lentement, je continue…

-Je pense simplement qu’avant, j’étais malheureux et que j’aurais continué à être malheureux si je n’avais pas tué ma famille. Mais, ça ne justifie pas mon crime. Je n’avais pas le droit de les tuer. Si en prison je suis heureux, je crois que c’est impossible à dire. Mais, je sais qu’il y a des moments ici où je suis heureux.

Je me tais finalement, prenant une grande respiration, un peu lasse. Suis-je fatigué? Non, juste détendu. Enfin. Depuis 3 jours, c’est peut-être la première fois que je ne me sens pas fautif ou inquiet à propos d’Alec…

Ah.

Alec. Va-t-il bien? Ça y est, ça recommence. Mais, quand je l’ai laissé, il était dans un état déplorable. Et je l’ai laissé. Je n’ai pas attendu son réveil. Il n’est sans doute pas mort mais…J’aurais envie d’aller voir s’il est cellule. De le voir réveiller. De lui demander s’il a bien mangé. Bien dormi. Mais, les cellules sont verrouillées et je ne devrais pas le réveiller en pleine nuit. De plus, je n’ai pas envie de laisser Yoruichi seule tout de suite. Je préfère rester encore près d’elle.

En effet, il a raison, il y a des moments tristes et heureux et ça, c'est partout aussi bien ici qu'ailleurs. Je commence à me demander pourquoi on nous a fourrer dans une prison si on est un peu heureux à l'intérieur. je sens les doigts de Gleb se promener dans mon dos, je dois avoué que ça me fous des frissons incroyable. Je place ma main à hauteur de mon visage, tout en inspirant le contenu d'air calé dans mes poumons.

Je sens une drôle de sensation... Après avoir compris, je remonte mon bassin plus haut sur le ventre de Gleb. Etre en sous-vêtement n'était pas très pratique ... On porte et sent beaucoup de chose aussi ...
Niveau physique mon compagnon n'avait rien avoir avec le genre de garçons que j'aimais ''fréquenter'', même niveau caractère au faite. Déjà moi, je suis extrêmement différente de Gleb. Je n'aime pas qu'on me tienne tête par exemple. En toute logique, je ne devrais même pas me trouver sur lui à cet instant. D'une part parce que c'est un homme et de l'autre parce qu'il a quelqu'un. Mais pourquoi alors j'étais là?
Rôh merde, arrête de te poser des questions débiles. T'es là avec lui c'est tout, pense pas à ce qu'il y a derrière. Même si c'est frustrant.

-Dis, Gleb ... Tu es bien là?

Ouais parce que si t'es pas à ton aise, j'me bouge. C'est pas encore trop difficile à faire. Même si j'en ai pas envie. D'ailleurs, ça lui faisait quoi de me toucher ? Je suppose que ce n'est pas pareil que de toucher un homme. Ca aussi c'est frustrant.
Puis d'abord, pourquoi je lui demande s'il va bien ? Si ca n'aurait pas été le cas, il se serait doucement retirer. Encore une preuve que quand la fatigue tombe légèrement , je raconte n'importe quoi. C'est comme c'est fichu logique de '' enfermer dans une cage''. Maison = cellule et monde=prison. Le petit bonhomme ne pourra jamais quitter la terre pour aller sur la lune, comme le prisonnier ne pourra jamais quitter la prison pour aller s'balader sur cette fichu plage à quelques x mètres d'ici.

Moi je suis bien, enfin je pense. Si je n'étais pas bien, logiquement j'aurai une pointe dans le ventre. Et c'est pas le cas. J'me demande si je ne devrais pas dormir un peu moi. Mais pour laisser Gleb seul? Hors de question, tout se bouscule peut-être dans ma tête mais il n'est pas censé le savoir. Heum ... Je murmure à tout hasard sous le poids de mon esprit un peu saccadé.

-Pourquoi il faut que tout soit compliqué ?!

Gleb avait entendu à coup sûr, tant pis ...