Lavé suite[Pv Gleb]

Non, ce n’est pas juste à moi que ça fait ça. C’est quelque peu rassurant. Je ne suis donc pas le seul à avoir vu quelque chose d’intimidant en Yoruichi? Moi, je crois simplement être effrayé par tout le monde, imbécile que je suis…Mais, qu’est-ce qu’une personne ‘‘normal’’ peut voir de si terrible en elle? Et comme pour chacune de mes questions, je l’ignore. C’est pour ça qu’on en pose des questions, n’est-ce pas? Je soupire.

Elle dit qu’elle ne fait pas exprès. Peut-être aurais-je la paix si j’avais l’air intimidant? Peut-être qu’en fait, ça serait pire. Mais, je suis inoffensif. Je le suis et probablement que j’en ai l’air. Je me demande à quoi Yoruichi avait pensé en me voyant…Je ne lui demande pas, timide et ne voulant pas nécessairement connaître la réponse. Un type nerveux, effrayé…Moi. Elle a sûrement dû voir ça en moi d’un seul regard. Comme tout le monde…

Je me blottis dans les couvertures. Elles ne sont pas douces, même peu agréable au contact de la peau (je devrais remettre ma chemise…), ni épaisses et donc pas particulièrement chaudes. Ça fait un effet un peu morne et triste.Tout est tellement gris. Les murs, les barreaux, le sol, le plafond…Triste, un monde triste. Dépriment.

Passant d’un sujet à un autre, je recommence à penser à Alec. Mais, je le chasse de ma tête rapidement, ne voulant pas ramener mon inquétude.

Yoruichi me demande soudainement si j’aime les araignées.

-Hum?

Je la laisse continuer ce qu’elle a à dire. Elle en a horreur.

-Ça t’effraie? Demandais-je, curieux, imaginant difficilement Yoruichi avoir peur. Puis…je poursuis…

-Non, je n’aime pas…

Je commence à bâiller.

-Pourquoi les araignées? Pourquoi pas les rats ou les serpents?

Gleb a beau dire qu’il ne fait que somnoler, son envie de dormir est bien présente. Quand on baille, c’est qu’on est fatigué ou qu’on s’ennuie. Dans les deux cas, la première est parfaitement envisageable, dans la seule approbation que s’il s’ennuyait, il serait déjà entrain de dormir … enfin non, de somnoler.

Pour pas les rats ou les serpents ? Je préfère mille fois ces deux bestioles que ce machin tout poilu avec plein de yeux. Et puis les rats peuvent être apparentés aux souris, qui sont toutes à fait mignonne. Ensuite le serpent … pas parce qu’il bouffe les souris, non loin de là. Parce que lui … Il n’expose pas ces crochets au monde entier tiens. Ouais c’est parfait comme conclusion. Il est moins exhibitionniste que les araignées qui elles montrent bien leur saloperies de ‘’dents’’ qui vous déchicte la peau. Bon j’exagère peut-être dans l’genre, mais c’est la que réside mon envie de ne jamais croiser une de ces choses à huit pattes.

Je me retourne pour faire face à Gleb, mon front coller contre sa poitrine et ma main plus bas. Dans un murmure de mécontentement, je lui réponds tout bêtement.

-Parce qu’elles sont horribles !

J’avoue, j’ai toujours dit que je ne jugeais jamais sur les apparences, mais là, c’est pas pareil. Elles passent leur temps à bouffer des mouches et autres trucs du genre. Et puis, elles ne sont pas humaines. Bien que j’ai toujours été très humaine avec elles … Je n’en n’ai jamais tuée une seule. Non voyez-vous, j’étais tellement dégoûté de les voir que je partais en courant – encore quand mon chat ne les bouffait pas devant moi-.

Comme si j’avais rien d’autres à faire, je commence à effleurer les plaies de mon ami. Fallait être mazo comme gardien pour lui faire des entailles aussi profondes. En tout cas, Gleb ne semblait ne plus ressentir de douleurs, ce qui ne signifiait qu’une chose, c’est en voie de guérison.

-T’as été à l’infirmerie après avoir eu ses marques ?

J’demande ça sans vraiment y faire attention. Ses cicatrices se soignaient plutôt bien. Donc, si une infirmière lui avait fait des soins ou non, cela restait un mystère.

Un silence s’installe. Moi, j’ai horreur, horreur des rats. C’est comme une souris mais en plus gros, immonde, avec des petits yeux scrutateurs, un pelage qui a l’air constamment sal. C’est ignoble. Il y a déjà eu des rats quand j’étais petit à la maison. Mon frère en avait trouvé un errant dehors et l’avait ramené. Le rongeur s’était échappé de la boîte qui lui servait de cage et, quelques semaines plus tard, le rat, qui était en fait une ratte enceinte, nous avait infesté de ces petits êtres monstrueux. J’en avais eu des cheveux blancs et l’un d’eux m’avait mordu. Ça l’a duré des mois avant que l’on s’en débarrasse en entier.

Yoruichi se retourne et pose son front contre ma poitrine.

Elle répond qu’elles sont horribles. Je hausse des épaules. Oui, mais elles ne m’effraient pas tant que ça en ce qui me concerne, pour une fois…

Elle fait bouger un peu ses mains contre ma peau blessée, chose qui, en y pensant, ne me paraît pas agréable. Ça ne me fait pas mal mais…Ce n’est…Pas agréable, c’est tout. Le contact d’une peau douce sur mes cicatrices me semble vaguement déplaisant mais surtout…Ça me met mal à l’aise. Juste…C’est la faute de ces petites blessures, je n’aime pas ça.

Je prends ses mains et, d’un geste lent, les retire de ma peau. Puis, je souris d’un air gêné.

-Touches pas…

Ma voix est basse et je ne sais pas si elle a entendu. Mais, elle a dû comprendre. Elle m’a demandé si je suis allé à l’infirmerie…Après…Après, je n’ai même pas eu le réflexe d’aller à l’infirmerie je crois…

-Euh, non…M’enfin, je crois pas…Non.

Je réfléchis.

-Quand je suis sorti de…Du sous-sol…Non. Je suis allé directement dans ma cellule. Je…J’ai utilisé une chemise pour bander les plaies à mes épaules. Ça n’arrêtait pas de saigner. Et je me suis endormi. Je crois être resté dans ma cellule 2 jours, peut-être 3…Après, je ne me rappelle être allé à l’infirmerie.

Il a beau parlé, et je l’écoute d’ailleurs. Donc il n’y avait pas été, enfin du moins, il n’en n’était plus très sûr. Dans ce cas, il a bien de la chance que ces plaies se soient bien cicatrisées. Mais là n’était pas mon intention, il avait enlevée mes mains.
Mais-euh ! J’aurai pu me plaindre, mais non. Je me contente d’aller les reposées sur son bas ventre tiens, là, au moins il ne pouvait rien dire … puisque c’est sans éraflures et que c’est normal. Oui je sais, je suis une entêtée de nature. J’ai envie de le sentir physiquement. Point barre. Et si il m’écarte encore, tant pis pour lui, je reviendrai. Oh Yoruichi, tu m’fais bien rire. Oui je sais ! Je ris souvent de moi. Pour preuve que je ne me prend pas toujours au sérieux.

-Hmm okay.

Je baille un coup. Fiou, la fatigue commencerait-elle à me taper dessus ? Oh qu’importe. Bon okay Gleb t’as gagné ! Je retire mes mains. Enfin pas totalement, je ramène l’une contre moi et l’autre … Ben … Elle glisse le long des flans de mon ami pour venir terminer sa course au niveau de ses côtes. Là où sa peau était douce et chaude.

De la où je suis, je n’avais qu’à ouvrir mes yeux et je pouvais encore pour la xième fois, ce fameux céleste de la nuit. Qu’elle a de la chance d’être maître des étoiles. Et comme c’est intéressant de penser à ça. Dans un soupir de lassitude, je referme mes yeux en replongeant ma tête contre lui.

-Heureusement que t’es pas un homme primaire.

Pourquoi j’avais lâché ça moi ? Aucune idée. Mais c’est en effet exacte, j’avais de la chance que Gleb ne soit pas comme tout ces cons à l’instinct de ‘’reproduction’’ en avant. D’ailleurs, les voir bavés quand une jolie fille passe me fait rire en silence. D’un autre côté, si quelqu’un aurait été à sa place en ce moment même. Je ne paie pas chère de ma peau.
Ah mon dieu, quelle chance j’ai ! Bella serait sûrement étonnée. Mais pourtant, dormir avec un mâle en sous vêtement, c’est possible. Enfin, j’dis, j’dis rien. On ne sait pas ce qu’il peut arriver par la suite. Ni ce qui se tramait dans la tête de Gleb. Après tout, même les plus timides d’entre nous ont du mal à résister à la tentation du contacte nan ? Erf, cours après moi, je ne te fuirais pas.

La vie est cruelle avec moi, je ne lui ai pourtant rien fait … Enfin mise à part la maudire. C’est pas encore grand-chose.

J’ai horreur des infirmeries et des hôpitaux. Avec ces…Ces médecins qui menacent de te rentrer des aiguilles dans le corps. Je hais les piqûres. Je sais bien que ce n’est jamais bien douloureux mais je n’y peux rien. Juste l’idée que cette espèce d’épine me perce une vaine me donne le vertige. Et oui, je suis douillet à ce point là. Mais, au fond, j’aurais dû aller à l’infirmerie. Je n’y suis pas allé parce que… J’avais seulement envie de dormir. J’aurais voulu voir Alec aussi, mais il avait « disparu » dans son deuil de celui qu’il aimait, qu’il a aimé plus qu’il ne m’aimera jamais. Je n’y suis pas allé (même si quelques points de sutures auraient été judicieux) parce que je ne voulais pas, c’est aussi bête que ça.

Résultat, une chemise et des draps maintenant tâché de rouge. Même quand ça l’a commencé à cicatrisé, ça se remettait à saigner parfois. Maintenant, c’est « guéri ». Un peu sensible mais très peu. Avec le temps j’espère, ça finira par disparaître complètement. Je ne veux pas de ces cicatrices.

Yoruichi pose ses mains sur mon bas-ventre. Je soupire mais ne les retire pas, pensant bien qu’elle est obstinée à garder un quelconque contact avec ma peau de toute façon. Tant qu’elle ne touche pas mes plaies, je n’ai pas à me plaindre non? Alors, je ne dis ni ne fait rien. Mais, ses mains ne restent pas là bien longtemps. L’une s’éloigne, l’autre se pose sur mes côtes.

Je ne sais pas si je dois me sentir horriblement gêné d’être ainsi près d’elle et dans cette tenue. Mais, il est un peu tard pour se le demander vu le temps qui défile déjà depuis un bon moment et mes yeux qui se ferment, ma tête qui se détend…

…Un homme primaire? J’hausse un sourcil, intrigué.

-Un homme primaire..? Qu’est-ce que tu veux dire?

Je plonge ma tête dans l’oreiller, soupirant. Je ferme les yeux mais garde les oreilles tendus. Une idée passe, puis une autre…Mais, rien d’important, rien de concret.

-J’trouve ça triste de ne pas avoir rencontrer des gens biens dehors…Des gens comme toi ou comme Alec…

Peut-être que je serais pas ici. Cette pensée, ce n’est pas la première fois qu’elle me vient en tête.

(*appréhende le future 10 pages)

[Soon 10 pages, mouhahah!!Courage tenons!!!xD]

Décidément, ce garçon passe rapidement d’une pensée à une autre. Mais pour en revenir d’abord à mes dires d’homme primaire, cela me semble assez clair pour tant. Homme primaire, homme de base. A savoir, qui cherche à satisfaire ces envies –dite elles aussi primaires-. Comme le sujet ‘’ X ‘’ est très tabou pour ma personne. Autant ne pas utiliser se terme un peu gênant. Bah oui, comme je le pensais il y a peu ‘’ Qui n’a pas envie de se taper la petite Yoruichi’’. D’ailleurs, on en avait eu la révélation tout à l’heure aux machines. Ce con aurait bien fait de moi son dessert. Quelle infortune j’ai sur le dos. Qu’ai-je fait pour mériter l’attention de tout ces pervers … pire être leur fantasme !!

-Ben tu sais … Homme primaire … Homme qui veut des femmes pour son plaisir …

La lettre ‘’s’’ allait sortir de ma bouche mais pas de chance. J’ai toujours bloqué sur ce fichu mot. Trop vulgaire, trop dégoûtant. Ouais, pourtant, il n’y a plus que ça ici.

Bon à présent, je peux passer au sujet suivant, à savoir : Rencontre.
Mais quelle rencontre on fait aussi ! Tout reste péjoratif dans le fond. Dehors les gens sont comme ci ou comme ça. Ce qui ne nous donne pas vraiment l’envie d’aller leur parler. Ou vise versa. Pour preuve : Je suis intimidante. Ah ! Pourtant j’ai rien fait pour. Et le Diable le sait. Rencontrer des gens ‘bien’ dehors est très difficile. C’est comme une colonie d’inconnu, on ne sait jamais comment sera l’autre. Ce qui crée une espèce de ‘’peur de l’étranger’’. Ce qui ne nous insiste pas vraiment à vouloir aller côtoyer des personnes. Et puis, il faut avoir vraiment de la chance de tomber sur quelqu’un de bien. Bien qu’en vérité, je ne me suis jamais dit de ‘’quelqu’un de bien’’. Je suis juste ‘’différente’’ des autres. Et d’un côté, ce n’est pas plus mieux. Et puis d’façon, que pouvais-je répondre à Gleb ? C’est la vie ! ? Je ne crois pas au hasard. Si on rencontre une personne en particulier ce n’est pas pour rien.

Dans un léger murmure, je fini tout de même par répondre :

-Hm. Qui sait, peut-être qu’avec le temps … Ca serait peut-être arrivé.

Laisser du temps au temps comme on dit. Il est si ‘’ mesquin ‘’ avec nous à la base. Pourquoi on devrait se montrer chaleureux avec lui ? Il ne me montre qu’une seule chose, c’est que plus j’avance dans ma durée de vie, plus j’en sens la fin.

-Je pense que les chances pour que nous nous rencontrions en dehors son maigre. Mais est-ce pour cela qu’on doit remercier la prison de nous avoir ‘’ réuni’’ ?

Dans le fond, je pense que oui. Je devrais remercier ces deux morts, grâce à eux, j’ai pu rencontrer des gens fabuleux. Mais d’un autre côté, je ne les remercierais jamais … ils avaient été des monstres. C’est donc eux qui devraient me gratifier leur bonté … Enfin. On s’en fout, c’est fini, passé et révolu.

C’est donc ce qu’elle sous-entend par « homme primaire ». Je n’ai jamais vraiment entendu ce terme alors je ne savais pas trop ce que ça voulait dire exactement.

Je me vois mal lui sauter dessus et elle doit bien comprendre maintenant que je suis ridiculement inoffensif. D’ailleurs, en un coup d’œil, ça se devine, non? J’ai le dos voûté parfois, je tremble, je me tords les mains de nervosité. Même si j’ai une grandeur normale, je suis loin d’être imposant. Inoffensif, complètement. Je ris un peu.

-Je crois que tu n’as rien à craindre de moi.

Jamais je ne voudrais faire du mal à Yoruichi. Elle est gentille, courageuse, elle a du caractère…C’est une amie. Une amie récente, mais une amie tout de même. Je la connais depuis peu mais c’est probablement avec elle que j’ai tenu la plus longue conversation dans toute ma vie. Même avec Alec, je crois ne jamais lui avoir autant parler. Peut-être parce que bien souvent, c’était douloureux…Parce que je l’aime trop et lui pas assez et parce qu’il a souffert et moi aussi.

Avec le temps, ça l’aurait peut-être arriver. Que quoi? Que je la rencontre à l’extérieur? Que je rencontre des gens aussi gentils avec moi? Des gens que j’aurais apprécié? Peut-être, mais, il est trop tard et je ne devrais même pas y penser.

Elle dit que les chances que l’on se serait rencontré dehors son mince. Je soupire.

-Nous aurions fait un face à face que je ne t’aurais probablement pas adressé la parole et toi non plus…

La prison changeait-elle mon comportement? Elle me rendait « vaguement » plus sociable? Pourtant, ici, j’ai bien plus à me méfier des gens que dehors. Alors, pourquoi?

Probablement que si j’aurais croisé Alec dans la rue, en dehors de la prison, lui aussi, je ne lui aurais pas parler. Lui non plus probablement.

En effet, je n’avais rien à craindre de Gleb. D’un autre côté aussi, si j’avais quelque chose à craindre de lui, je ne lui ferais pas confiance. Logique pour la logique, non ? M’enfin, d’un autre côté, il avait encore raison. Si nous nous étions croisé en dehors, on se serait nié comme des inconnus. Dire que chaque jour, des centaines de personnes passent à côtés de l’être de leur vie. C’est bien dommage en y pensant, mais j’m’en fous aussi. Pour la simple et bonne raison que j’ai horreur des trucs du genre ‘’ le grand coup de foudre ‘’. Ö Doux prince, je t’attends, vient me chercher sur ton cheval blanc. Absurde, hypocrite et sale. L’amour rendra les gens fous si ce n’est pas encore fait. Pourquoi haïr ça alors que ça m’arrive ? Que quelqu’un m’explique. Je me meurtris les veines à cause de ce con. Mais bon, la vie est mal faite. Surtout la mienne, toujours aussi dure. Ouais j’aime la difficulté mais c’est pas une raison pour m’foutre des bâtons dans les roues.

-Peut-être.

Je lève les yeux vers la lune. Il fait un peu frais dans la cellule. Cette cellule où j’étais à présent résidente à vie. Les murs sombres, les roches noirs et froides, le sol dénudé de chaleur. Rien avoir avec mon ancienne chambre. Je me retire de Gleb et du lit par la même occasion, tout en me dirigeant vers l’armoire qui contenait mes affaires. Par miracle, je trouve un de mes vieux t-shirt blanc, sans attendre, je l’enfile. Il me couvrait facilement le buste, mais s’arrêtait au niveau de mon bas du dos. Je m’approche de la fenêtre en m’y accoudant, le nez levé vers le ciel sombre, je sens encore plus les coups de vent. Mais je ne lâche aucunes plaintes, ce n’est pas une brise qui va me tuer.

-Dans tout les cas, c’est bien dommage de ne pas s’être rencontré ailleurs. Mais bon, je ne vais pas m’en plaindre. Une rencontre dans la salle de lavage … Romantique hein ?

Je ris légèrement. Même Roméo et Juliette n’auraient jamais eu pareil rencontre. Et si c’était le cas, ils ne resteraient pas très catholique une fois au lit. Parlons de romance tiens, j’ai horreur de ces machins là.

-Tu te qualifies de ‘’romantique’’ ?

J’vois bien Gleb faire tout des préparatifs pour l’être aimé. Jolie paysage. De mon côté, c’est rien du tout. Non, non, donner ou recevoir c’est pareil. Pas que j’me sens mal à l’aise lors de ces trucs. Mais vu la vision que j’ai au niveau de l’amour … C’est assez basique. D’ailleurs pour preuve, j’ai rencontré mister X dans une prison, et non au bord d’une plage au soleil couchant. Nan, entre les murs froids de Sadismus. Il ne pouvait pas y avoir meilleur endroit, j’pense. Ca son côté comique tout de même. Yoruichi la grande insensible in sentimentale, rencontre celui qui pouvait être sien dans un lieu proche des enfers. Mais ne ce disait-il pas ‘’bourreau des enfers ?’’. Ce souvenir me fit sourire, du bien même.

Yoruichi rêveuse, c’est rare. Au loin, je remarque la plage, les eaux sont déchaînées. Qui n’aimerait pas être libre comme un matelot, navigant sur l’océan d’un bleu azure. Sans maître sans loi … Juste avec nos rêves pour bagage. Redevenir sauvage, au rythme du vent. Mais la réalité s’arrête au niveau de cette grille qui m’empêche de rejoindre ma liberté.

Le reflet de la lune m'éclaire un peu, du moins, on pouvait deviner que j'étais un peu penseuse. Rien de bien méchant, j'écoute Gleb sans être détournée du néant de mon esprit.

Elle ne répond que par un « peut-être » mais je ne m’attendais pas à un discours ni même une réponse alors je ne me plains pas. Je la sens s’éloigner. Elle se lève et par la même occasion, je constate qu’il fait froid dans la cellule. Automatiquement, je récupère ma chemise non loin et la remet. Jetant un œil à Yoruichi, je peux constater qu’elle prend une initiative semblable en enfilant un t-shirt. Tandis qu’elle s’approche de la fenêtre, moi, je m’enfouis dans les couvertures en frissonnant.

Rencontre à la salle de lavage=romantique? Bien sûr…Je souris puis soupire. La prison, l’endroit idéal pour rencontrer des gens pas louches du tout dans des endroits charmants.

Ça fait bizarre de croiser des gens et de se dire que, peu importe leurs âges ou autre, ce sont tous des meurtriers. Et de me dire, au bout du compte, que j’en suis un aussi. Est-ce que j’ai seulement déjà rencontrer des gens qui n’avaient ni passé douloureux, ni meurtres derrières eux? Non, bien sûr. C’est une prison. Tout le monde est coupable.

J’écoute Yoruichi puis, j’échappe un léger rire.

-Comment peut-on être romantique en prison?

Je soupire à nouveau.

-Non, je ne le suis pas.

Je mets ma tête sous les couvertures, le visage contre le matelas. Je ferme les yeux mais m’efforce de rester éveiller. Je passe ma main dans mes cheveux puis me gratte la nuque avant de déposer mon bras contre moi.

Etre romantique en prison. Hm hm. Se faire torturer, c’est pas romantique ça non ? Euh, non vraiment pas. L’amour est romantique à la base, n’est-ce pas ? Oh zut, j’y comprends plus rien moi avec toutes ses bêtises. Et puis, imaginez, dans une salle de torture, les murs, le sol en sang. Des pétales de roses posées sur le sol, vous avancez doucement droit devant vous, pour vous retrouver attaché sur une table avec un sadique au dessus portant un couteau à la main. Fiouu mon imagination va loin là. Et d’ailleurs, je m’égare de mes premières pensées ; Liberté d’esprit.

Je lance un discret coup d’œil à Gleb, Monsieur est sous les couvertures, frileux. Pour ma part, j’ai chaud. Enfin, chaud intérieurement, ma peau est un peu froide, mais je ne sens plus trop.

Je me décolle de la fenêtre pour venir m’asseoir à la fin du lit, position tailleur. Lançant à tout hasard mon regard vers la grille fermée à clef, que font les autres ? Ils dorment peut-être ou alors ils parlent tellement bas que voilà. Mais dans le fond, on s’en fiche, du moins, moi. Et puis, que je regarde à gauche ou à droite, ça ne change rien, il fait noir. Sauf vers la fenêtre, la lune éclaire encore mon lit, tant mieux pour Gleb. Il aura au moins une lumière éternelle.

Hm. Gleb ne m’avait-il pas dit qu’il n’avait pas encore envie de dormir ? Petit sourire au coin des lèvres. J’avance doucement à quatre pattes vers Gleb, passant soigneusement au dessus de lui. Une fois arrivé à bon niveau, je tire un peu la couverture, pour pouvoir voir le visage de Gleb.

-Ben alors, Glebinou. Tu veux déjà dormir ?

Comment bien réveiller un endormi ? Oh, ben à la façon ‘’Yoruichi’’. Je le regarde, la tête légèrement penchée sur le côté. Et sans attendre, je l’embrasse au coin des lèvres. Ca devient vraiment un amusement ce genre de trucs. Bien que je ne le ferais pas avec d’autres. Nan, Gleb est privilégié mais de la à dire qu’il est chanceux … J’pense pas.

Sous les couvertures, les yeux clos, je ne peux, bien sûr, pas voir les faits et geste de mon amie. Mais, sentant un mouvement près de mes pieds, les draps du matelas bougeant légèrement et percevant aussi quelques bruits, je peux deviner que Yoruichi s’est installé au pied du lit. Je n’entends plus les prisonniers, ni même Yoruichi ou un indice de pluie, il n’y a que le vent qui passe dans un sifflement entre les barreaux de cette maudite fenêtre qu’il laisse passer un vent glacé.

Je ne pense à rien, ne faisant qu’écouter ma propre respiration qui semble résonner dans les draps ainsi le souffle du vent. Je n’entends par contre pas la respiration de mon amie qui est bien évidemment bien plus calme que moi et trop loin de ma personne pour que je puisse entendre le moindre son venant de sa personne maintenant silencieuse.

Elle signale finalement sa présence après peut-être deux minutes et je la sens se rapprocher et se placer au dessus de moi. Comme un gamin profitant de sa « cachette » je ne daigne même pas dire un mot, bouger ou retirer la couverture de sur mon visage. De toute façon, elle le fait elle-même. Elle tire légèrement sur la couverture jusqu’à se que mon visage lui soit visible.

J’ouvre les yeux.

Je n’ai pas le temps de répondre à sa question qu’elle presse ses lèvres au coin des miennes. Sur le coup, un peu surpris et gêné, je lui réponds, inexplicablement, par un petit et rapide baiser sur sa joue.

Puis, je retourne sous les couvertures en lançant.

-Je suis fatigué…Je crois…

Je ris. « Je crois ». Ne serais-je pas censé savoir quand je suis fatigué? Je ne suis jamais sûr de rien. C’est bien moi.

Ah bon, il croit ? Il peut être bête par moment quand même. Enfin, j’aime tout de même son petit côté ‘’enfant’’. Il insiste pour rester sous la couverture. Bah, tant pis, j’ai tout de même eu mon bisous. Non pas tant pis, je souris pour moi-même, une envie de taquiner Gleb me prend. Donc, une seconde fois je tire un peu ce qui le couvrait. Et d’un murmure amical je lui souffle à l’oreille.

-Tu crois. Hm ?

J’ai remarqué qu’il fallait guider Gleb pour qu’il face quelque chose. Enfin c’est rare qu’il prenne les initiatives. Enfin, ce n’est qu’un détail. Pour être sûr qu’il ne remonte pas une nouvelle fois la couverture, je m’y glisse à mon tour, tout en me mettant à califourchon sur lui.

-Fatigué, sûr ?

Gleb est décidément trop timide. Roh ! Lâche toi un peu. Tout en prenant ses mains, je les ramène de part et d’autre de moi pour venir les poser sur ma taille. J’imagine, j’imagine. Le gentil Gleb virer au rouge écrevisse. Beau paysage.

-Un rien te fait sentir mal à l’aise. J’me trompe ?

Et ne me sort pas que tu n’as pas l’habitude parce que c’est pareil pour moi. Pourtant, j’ai l’air d’avoir un peu plus d’assurance dans mes gestes mais non. Je franchis un cap si l’on peut dire ça comme ça. Le contacte avec un homme m’est directement offert, et puisque j’en ai l’occasion, autant voir si de simple effleurement me gêne. Jusqu’à présent, on dirait que non. Et je dis tant mieux. Ca prouve que je ne suis pas aussi insensible que ça. Le grand frisson quoi !

Je n’ai pas le loisir de rester longtemps enfouis sous les couvertures que Yoruichi les tire à nouveau. Une expression basse et plaintive s’échappe de ma gorge. Je la regarde approcher son visage du mien, puis dévier vers mon oreille et je l’entends murmurer un « Tu crois? ». Elle sourit d’un air un peu moqueur. Je fais un rictus, à moitié interrogateur, à moitié conscient de ma propre bêtise.

Elle me rejoint dans les couvertures et reste au dessus de moi. Moi, sans rien dire, je ne fais que sourire légèrement avec un air un peu idiot.

Elle me demande si je suis « sûr ». Ne sachant pas trop ce qu’elle attend de moi, je ne fais que murmurer quelque chose d’incohérent.

-Euh, bah…Oui…

Je suis sur le point de faire un mouvement, me gratter le front ou je ne sais pas, mais Yoruichi attrape mes deux mains. Je la regarde sans trop comprendre. Elle pose mes mains sur ses hanches. Je me sens aussitôt embarrassé mais je n’arrive pas à savoir si je rougis ou non, je ne sais pas si Yoruichi devine mon trouble…

Ses paroles me confirment que oui, elle voit bien que je suis gêné.

-Euh, bien…J’ai jamais été à l’aise avec les gens…

Ce qui est absurde puisque je me suis retrouvé avec mon amie dans mes bras sans trop de mal il y a quelques minutes. Tout ce que je suis et tout ce que je fais est absurde. Je n’ai pas à avoir peur, je n’ai pas être aussi bête et embarrassé. Pourquoi un malaise pour un effleurement alors que je viens d’embrasser sa joue sans trop de mal? Décidément Gleb, t’es idiot.

-…Je ne sais pas…

De plus en plus drôle, Gleb n’aime pas prendre les devant, mais il n’aime pas non plus quand on le force. J’en ai eu la preuve, le contacte forcé avec ma peau. Mais l’air de rien, il n’a pas bougé ses mains. J’insiste d’ailleurs pour qu’il les laisse. Tout en prenant légèrement appuis sur ses épaules, je devine qu’il est un peu troublé, surtout dans ses mots, il est hésitant.

Bon okay, mais moi en attendant je ne sais pas quoi faire pour qu’il cesse d’être aussi gêné. J’ai bien réussi pour la lampe. Pourquoi pas pour ça ? Au moins pour cette nuit. Jouer avec le feu, sans dépasser le limite M’ouais. Jusqu’ou étais-je prête à aller pour ce jeu ? Et lui donc ? on verra bien, pas besoin de se presser.

Ma main droite vient effleurer la joue de mon ami. Effectivement, elle était chaude. Glebinou est timide. Que c’est mignon. B’ouais, où est le Gleb pas timide ?

-Pourtant, tu as l’air à l’aise avec moi…

Je me redresse en venant poser mes mains derrières ma nuque, le dos droit. Que dieu me pardonne si j’aime tant dominer les gens … Satan m’y pousse j’en peux rien.

Plaisir charnel dit-on ? Comprend pas pourquoi d’ailleurs. Je suis ma fervente Yoruichi, et à personne d’autre –sauf peut-être lui-.

Je réfléchis, mais je réfléchis à quoi au juste ? A oui, le problème de Gleb. Si on peut appeler ça un problème. Je n’aimerai pas être épié mentalement par qui que ce soit. Quelle chance d’avoir des esprits libres et non connectés aux autres. Vous imaginez la cata pour s’y retrouver ?! déjà que dans une tête sa mijote beaucoup mais alors dans plusieurs … Beaucoup de mal de têtes au rendez vous, croyez-moi.

-Tu te méfies encore un peu de moi ?

J’écoute avec intention sa réponse tout en regardant le plafond, noir, obscure. C’est ça la nuit. Calme, silencieuse et solitaire par-dessus tout. Elle n’a aucun ami elle. Pourtant, elle ne s’en plaint pas. Il faut dire aussi que tous les soirs, elle vient bercer toutes les créatures de se monde.

Mon regard tombe sur son visage à lui, si innocent. Je souris bêtement. Tout se passe assez rapidement. Je m’abaisse vers lui, tout en posant une nouvelle fois, mes lèvres sur les siennes …

Je me tais, convaincu qu’en réalité, je n’avais rien à dire. Je ne fais que bégayer des paroles prévisibles et sans utilité. C’est bien moi ça. Suis-je toujours aussi insipide ou est-ce que c’est de sa faute?

Elle s’appuie doucement sur mes épaules. Sans m’en rendre compte, mes mains n’ont pas quitté son bassin. En fait, elles sont même crispées sur sa peau. Envie? Nervosité? Inconscience? Je n’y réfléchis même pas et garde mon regard fixé sur elle.

Elle semble amusé mais je ne sais définitivement pas à quel jeu elle joue. Elle semble chercher quelque chose, attendre de moi une réaction. Mais quoi? Quelle réaction? Qu’est-ce qu’elle veut? Je ne suis même pas sûr qu’elle attend réellement quelque chose de ma part. Je suis peut-être un peu parano…

Mon esprit retourne sur la situation présente lorsqu’elle vient toucher ma joue qui doit être d’une couleur écarlate sauf si je ne me trompe.

J’ai l’air à l’aise? Alors, peut-être, avec un peu de chance, je ne suis pas si rouge que ça.

Elle se redresse en me demandant si je me méfie.

Yoruichi est une bonne personne. Elle est gentille avec moi. Elle est mon amie. Je n’ai pas à me méfier et je le sais. Ce n’est pas une folle sadique, alors, pourquoi chercherait-elle à faire quoi que ce soit contre ma personne? Je lui fais confiance. Je réponds avec douceur.

-Pourquoi je me méfierais d’une amie?

Son attitude m’intrigue et me laisse perplexe. Je ne sais pas si elle écoute, ainsi absorbé par le plafond que je me mets à fixer à mon tour, cherchant l’objet de son intérêt. C’est sombre, noir. C’est moche. C’est tout. Un plafond sombre et vide.

Aussitôt que mon regard retourne vers Yoruichi, je sens ses lèvres contre les miennes.
Sur le coup surpris, je me rends malgré tout compte qu’au final, ce n’est rien et que je n’ai pas à être mal à l’aise. C’est doux et c’est même agréable. Je me détends un peu, tentant de supprimer définitivement mon trouble. Instinctivement, sans vraiment hésiter, je viens caresser sa joue et cherche à garder le contact de ses lèvres sur les miennes.

Après quelques secondes où je n’ai pensé à rien, j’ai une sorte de soubresaut qui m’anime et me ramène à la réalité. Je recule alors aussi vite mon visage qu’il était venu. J’allais rougir encore? Non, je ne crois pas. Mais, la situation est trop bizarre. Je plonge mes yeux dans ceux de Yoruichi. Sans rien dire, mon regard dit clairement: À quoi tu joues? Ce qui est idiot puisque je ne l'avais pas repousser sur le coup. De plus, ce n'était rien de plus qu'un baiser.

Retournement de situation fatale, voir même un peu dangereux. Ses mains étaient toujours sur mes hanches, pire que ça je les sens se resserrer sur ma peau. Quel avait été mon but déjà ? Ah oui, voir si il pouvait un peu se ‘’décoincer’’. Je m’a prêtais à retirer mes lèvres des siennes quand sa main vient effleurer ma joue, me forçant en quelque sorte à garder le contacte. Et c’est à ce moment précis que je commence à me sentir mal. Par miracle, Gleb réagit à temps et se repousse … Saint bon dieu, je viens de frôler le cataclysme… En faite nan, il vient juste de commencer. Mes joues brûlent, une chaleur inconnue me bouffe les entrailles. Et lui qui me regarde d’un air interrogateur.

Non, tu n’aurais pas du vouloir prolonger ça … Pour la première fois depuis que je suis avec Gleb, je ne savais plus ou me mettre. Entre ces regards et mon envie d’aller me cacher sous le lit. Et ses mains qui ne quittent pas mon être … J’en tremble même, de plaisir ? De peur ? J’en sais trop rien. Bordel me voilà bien. J’commence à m’emballer toute seule.

Cette fois-ci, ce n’est pas dans son regard que je vais trouver du réconfort. Ce n’était qu’un baiser … Oui j’avoue mais merde. Je n’avais encore jamais ressentie ça. Et quand je dis que ce n’est pas fini … Je n’avais même pas remarqué que mon rythme cardiaque devenait affolant. Au secours ! J’ai trop chaud aux joues.

J’aurai aimer lui dire que j’étais désolé, que je n’aurais pas du. Mais c’est trop tard, c’est fait c’est fait. Cela peut paraître ‘’simple’’ pour lui mais pas pour moi. Ca venait de lui … C’est lui qui en a voulu plus. J’m’emballe vraiment pour rien, et le pire, c’est que je ne le fais pas exprès. J’avais toujours mon visage non loin du sien. Mes tremblements se faisaient-ils sentir ? Peut-être que oui, peut-être que non. Décidément, pourquoi ne me lâchait-il pas la taille ? … Je me mens à moi-même. Dans le fond, je préfère qu’il reste comme ça. Tout en évitant soigneusement son regarde, j’arrive enfin à murmurer :

-Désolé …

Désolé de quoi ? D’avoir ‘abuser’ de ton contacte. Désolé d’avoir pris possession un instant de ce qui ne m’appartenait pas …

Mon cœur bat toujours aussi vite, peut-être un peu moins, j’en sais rien. Je n’y fais plus vraiment attention. Mes pensées étaient tournées vers ce qu’il venait de se passer. J’ai peur de mes propres pensées … J’ai peur d’avoir envie de lui … De penser ça me donne mal au ventre. Sortez moi de cette enfer qui me meurtris. Mes mains sont de part et d’autre du visage de Gleb, je prend appuis sur celles-ci tout en m’apprêtant à me dégager de Gleb … à contre cœur. Mais il avait encore le temps de rattraper le coup … Mais est-ce que je le voulais ?

Je vois qu’elle aussi, aussitôt, elle se sent mal. Je sens ses tremblements, son malaise, elle devient rouge et semble un peu perdue. Et c’est ma faute, c’est moi qui ai causé ce trouble. Je n’aurais pas dû. Je me sens au même instant plus mal que je ne l’aurais cru. Je me sens mal. Pourtant, ce n’était rien, mais, juste à voir la panique dans les yeux de Yoruichi, j’ai maintenant l’impression que c’est plus grave que ça. C’est rien…Hein, Yoruichi? Dis-moi que ce n’est pas grave.

Mes lèvres sont seulement venues trouver les siennes. Juste quelques secondes. Quelques secondes de trop? Mais, ce n’est rien alors pourquoi elle rougit comme ça? De nous deux, c’est moi le plus timide.

Embarrassé par ce que j’ai fait et par la réaction de mon amie, je ne me rends toujours pas compte qu’une de mes mains est toujours sur ses hanches.

Elle articule un mot. Désolé.

J’enlève finalement mes mains de sa personne, plaçant mes bras en croix pour les éloigner d’elle.

-Non.

Elle n’a pas à être désolé. C’est ma faute. Ma faute. Comme d’habitude. Je la regarde, profondément mal à l’aise alors qu’au fond, je ne comprends toujours pas en quoi c’était si condamnable bien que j’en viens à me sentir un peu coupable.

-C’est ma faute. J’suis désolé.

Je baisse les yeux. Inutile, puisqu’elle évite déjà mon regard. Je mets mes mains sur mon visage et me rends compte qu’elles sont redevenues tremblantes. Je la sens s’éloigner et je commence à sentir un vide. J’attrape sa main et la serre, sa présence me rassurant malgré ma gêne. Je la tiens fortement, refusant de la lâcher.

-Désolé, je voulais pas…

Je fini tout de même par le regarder enfin dans les yeux. Je n’aime pas le fait qu’il se sente coupable de ça, non du tout même. En voulant m’éloigner, il retient ma main. Je ne lui en veux pas du tout, c’est juste moi qui est été surprise. Comme quoi, il peut prendre les devant, mais vu que je n’ai pas vraiment pour habitude d’être devancé sur ce terrain là. Je lui rends amicalement son étreinte. Mais en attendant, je suis assise sur lui comme une conne, heureusement que je me suis un peu calmée. Sur un ton un peu désemparé, je lui réponds.

-Non, Gleb … C’est rien.

Un léger petit sourire –forcé- se forme sur mes lèvres. Son contacte n’avait été qu’agréable, rien à en dire sur ça, mais c’est le fait qu’il en a voulu plus. C’est idiot de réagir comme ça, comme je l’ai dit, je n’ai pas l’habitude. Décidément Yoruichi tu es une conne. Mais une conne réfléchie qui se doit d’être logique.

Les ‘’désolés’’ de Gleb résonnent encore dans ma tête. Mais ne vaut-il pas être désolé pour quelque chose de grave ? Tout reste à penser que si. S’excuser pour un meurtre par exemple ? Lors de mon procès, un homme m’avait demander si je regrettais de les avoir tuer. J’ai tout bonnement répondu ‘non’. Mais après le regret, on se doit d’aller s’excuser nan ? Enfin par politesse et dans la logique des choses.

Dans cette situation, Gleb regrette-t-il se qu’il sait passé ? Aucune idée, comme je ne comprends pas pourquoi il me lâche ses ‘’sorry’’. Bon moi j’étais désolé d’avoir abuser de la chose, rien de plus … Oh et puis zut ! Laissons tomber cela !

Je regarde les yeux de mon compagnon, d’un bleu scintillant à la lueur de la lune. Ils n’étaient pas aussi clairs que ceux de mon gardien, mais ceux là me regardaient pour ce que j’étais réellement. Je pouvais y lire la désolation de Gleb, ce qui ne me mit pas plus à l’aise. Mais quand il faut y aller, il faut y aller. Trop d’interrogation dans son regard, avait-il peur de ma réaction ? Croyait-il que je regrettais ce qu’il venait de se produire ? Tout semble à penser que peut-être.

Dans un soupire d’exactitude, je me rapproche un peu plus de lui. Mi-hésitante, mi-confiante, il ne doit pas y avoir d’excuse ni de regrets. Sauf si cela dépasse nos ‘limites’. Ma main est toujours dans la sienne, et l’étreinte se ressert encore plus fort quand je reprend possession de ses lèvres … Dépasser nos limites … Sans trop de mal, ma langue vient jouer avec sa jumelle dans un doux effleurement, qui ne dure que quelques secondes. Je me sens rougir légèrement, tout en me redressant, je murmure à Gleb avec un sourire jovial :

-Maintenant on a de quoi être désolé.

Je me demande si elle m’en veut. Je me demande ce que je devrais dire ou faire pour que l’embarras, que ce soit la mienne ou la sienne, disparaisse.

Je sens mon cœur se relâcher dès le moment où elle parle pour me dire que ce n’est rien. Finalement, c’est elle qui prend la peine de me rassurer. Au fond, je savais déjà que ce n’était rien mais le malaise qui s’en suivit avait été…Foudroyant. Mais, je vois bien par son sourire forcé que la gêne n’est pas encore partie, loin de là. Son ton aussi est mal assuré.

-Rien? Alors pourquoi…Tu réagis comme ça..?

Je pose mes yeux sur elle et constate qu’elle me regarde finalement. Je fixe ses yeux d’un air de totale incompréhension.

Je ne lâche pas sa main et serre sa paume désespérément. Pourquoi? Ce n’est rien. Yoruichi est…Surprise? Je ne sais pas mais ce n’est rien de si terrible. Reprends-toi Gleb, tu n’es pas un gamin.

Mon amie se rapproche à nouveau. Je n’arrive même pas à appréhender ce qu’elle va faire, complètement perdu dans cette situation illogique. Et mon attention n’arrive que trop tard, au moment où ses lèvres sont revenus se coller contre les miennes. Je suis encore plus surpris quand je sens sa langue se frayer un chemin dans ma bouche. Et, sans réfléchir, je la laisse faire sans trop de réticence. Mais, dès qu’elle remonte son visage et que le contact se rompt, je sens le sang me monter aux joues.

Elle dit que là, on peut être désolé. J’adopte un air confus et encore gêné.

-Je n’arrive pas à te suivre Yoruichi…Je comprends pas ce que tu veux.

Mon ton était sincère mais pas accusateur. Je n’arrive seulement pas à comprendre ce qui se passe et pourquoi ça me plaît. Je ne devrais pas. Non, je ne devrais pas. N’est-ce pas? Pourtant, je refuse toujours de lâcher sa main.

Si je le savais moi-même … Ce que je veux. J’en sais rien. Mais qu’est ce que cela peut-il faire ? C’est sans importance. Je désere mon étreinte, lui par contre tien ma main fermement. Sur un ton un peu embarassé, je fini par formuler, tout en mettant ma main libre derrière ma tête.

-Si je comprenais moi-même … je me ferais une joie de te le dire.

Quoique, peut-être qu’en y réfléchissant. Gleb est un garçon doux, gentil. Enfin tout ce dont j’ai besoin pour me sentir bien. C’est sûrement ça. De plus, il ne me repousse pas. Ce qui est bizarre parce que si cela le gênait, il ne me laisserait pas faire. Mais pourquoi je fais ça moi aussi ? Sûrement l’envie de découvrir, j’en sais rien dans le fond. Mise à part m’accuser, je ne peux rien faire d’autre.

Dans un soupire de lassitude, je me laisse tomber aux côtés de Gleb, sans lâcher sa main. Toute en écatant la couverture, je plis une de mes jambes. De toute façon, vu la situation je ne pouvais pas avoir froid.

-Tu as en toi quelque chose qui me manque … La douceur je pense …

Je pose ma main sur mon ventre tout en jouant avec les plies de mon t-shirt. Pour être stable, j’ai besoin de ça ? Enfin, par moment,oui. Enfin bon je suis l’incompréhensibilité même par moment. C’est frustrant de ne pas se comprendre soi-même.

C’est toujours pareil, plafond noir, sol sombre, lune, vent, pluie, calme, lui et moi. Je ferme mes yeux, pour écouter la respiration de Gleb … Calme.


-Tu as peur d’une quelconque envie ?

Moi, elle m’effraye plutôt. Jouer à ce jeu avec Gleb était très risqué, surtout que je n’ai pas envie de ‘perdre’ sa confiance ou quoi que ce soit d’autre. Mais perdons-nous la confiance de quelqu’un juste à cause de ça ? J’en doute.

-Je ne vais pas te mentir … Ce baiser était peut-être rapide mais agréable, dis-je en riant légerement de bon cœur.

C’était la première fois que cela m’arrivait. Aussi ‘simple’ et doux. Mauvaise influence, ses lèvres me manquent déjà … Va t’en pensée obène ! Euhm. Bon ben Gleb, un deuxième ? Ah ah j’me fais rire toute seule moi. Bien que l’envie y soit. Arf, que le diable m’emporte …

Elle ne comprend pas. Je ne comprends pas. Alors, pourquoi? Il a fallu qu’un baiser, qu’un malaise pour que tout se complique. C’est idiot.

Elle se laisse glisser à côté de moi. Sa main est toujours dans la mienne. Peut-être que je serre un peu trop fort, peut-être que c’est douloureux je ne sais pas. Probablement pas, elle l’aurait dit. Je sens mon cœur battre plus vite. Mais pourquoi? J’ai peur d’elle? De moi? Ce qui s’est passé? Ce qui pourrait se passer? Non, il ne se passera rien. Rien, ce n’était rien.

Yoruichi commence à parler. La douceur…Et ça pouvait expliquer cette situation? Je ne sais pas. Mon esprit est en ce moment trop flou pour aboutir à des réponses concrètes. Peut-être que la fatigue y est pour quelque chose, peut-être pas.

Je lâche sa main à la suite de ses paroles. Une envie. Je secoue la tête, chassant une pensée inconnue.

-Ne me demandes pas une chose pareille.

De l’envie. Est-ce que j’ai envie de…De ça? De tout ça. Avec elle. Non. J’aime Alec. Il n’y a que lui. Il n’y aura jamais quelqu’un d’autre que lui. Lui, lui il a eu Ludwig et si celui-ci serait encore vivant, Alec serait dans ses bras à ce moment même. Mais, moi, je ne suis pas comme ça. J’ai honte. J’ai honte à l’idée que ça m’a plu. Est-ce seulement à cause d’Alec que j’ai ce sentiment coupable? Je n’en sais rien.

Elle dit qu’elle a trouvé ça agréable. Moi aussi, au fond…Mais, est-ce une raison pour que ça se reproduise? Ou pire, que ça l’aille plus loin. Non. Bien sûr que non.

-Moi aussi mais…

Je soupire.

-Je n’aurais pas dû, je pense…M’enfin, je ne sais pas, je ne comprends pas.

Je ferme les yeux, peut-être en espérant voir apparaître les mots juste qui pourrait décrire ma pensée.

Le seul hic, c’est que j’ai l’autre en tête. D’un geste vif, je viens poser mon bras sur mes yeux de façon à me ‘cacher’ tout en laissant échapper un soupire. M’ouais, on est deux à ne pas comprendre. Et elle est tellement difficile que je préfère encore la fuir.

-Bàh, oublions.

C’est si facile à dire, mais est-ce encore faisable ? De toute façon, nous n’avons pas vraiment le choix. Le ‘jeu’ se termine là, point barre. C’était très éprouvant, j’avoue mais je ne tiens pas à nous enfoncer encore plus. Nous ne sommes peut-être que des petits êtres humains, mais de mon côté, je ne le suis pas assez pour faire une erreur qui peut m’être embarrassante. Changement de pensée radicale voyez-vous. Passez du coq à l’âne … Contradictoire chez moi ça, tiens.

La fatigue a complètement disparue, somnoler n’est pas si mal. Enfin, la nuit va encore être longue. Bizarrement, j’ai envie de … Bouger. Mais le côté froid du sol me rebute un peu, bien que le plafond ne soit pas mieux.

Sans prévenir, je me décide .. je me redresse tout en marchant à pied nu, la froideur règne sous mon être. L’envie m’a poussée, je ne fais qu’exécuter ce qu’elle me demande. Je me tiens debout, les mains ramenées derrière ma nuque, sans lancer un regard à Gleb, je me dirige vers la grille fermé, tout en venant m’adosser contre le mur, je m’y laisse glisser. Bordel, pour être froid, il est bien froid, un frisson me parcourut aussitôt le contacte entre mes cuisses et le parterre. Mon compagnon devait sûrement se demander pourquoi je le quitte ainsi. Mais ce n’est que pour un court instant … Dans la pénombre, j’essaye de distinguer quelques voix familières, mais non, rien, pas de Bella, pas de Carl … Probablement entrain de dormir.

Ramenant mes jambes contre la poitrine, je me rappel légèrement de mon entrée dans cette pièce. Très amicalement accueilli par mon gardien … Je tourne mon regard vers l’extérieur de la cellule, là où il s’était adosser pour me parler des milles et une chose de Sadismus … Endroit peu recommandable … Salle de torture … Comme j’avais souhaiter qu’il parte. A présent, j’avais plus envie qu’autre chose qu’il soit là. Pour être désagréable ? Aller savoir, pourquoi pas ! J’suis quand même mal foutue de penser à ce con ingrat. Je secoue frénétiquement la tête pour chasser ces pensées sans grande importance.

Puis, une chose alarmante me revient en tête, Gleb a peur d’être seul dans le noir. Pour ne pas le faire plus attendre, je me redresse et lui reviens silencieusement. Tout en me glissant sous la couverture, je constate que le matelas avait perdu un peu de ma chaleur. Couché sur le ventre, mon visage est à la limite du lit, pouvant apercevoir les ombres de la nuit éclairer faiblement le sol de la cellule. Comme c’est beau, il ne nous reste plus qu’à nous amuser à faire des ombres chinoises et nous revoilà repartit en enfance.

Mon bras à l’extérieur du lit, je viens jouer avec le vide en balançant ma main comme pour essayer de l’attraper. N’adressant pas la parole à mon ami, je ne savais plus trop quoi dire. Alors je me tais et je lui offre ce que je peux encore faire … Ma présence.

Oublions. Je soupire, pensif, mes les yeux toujours clos. Toute une histoire pour un baiser, il n’y a vraiment que moi qui peut faire ça. Mais, j’suis comme ça, constamment mal à l’aise pour un rien. Pourtant, Yoruichi semble aussi ne pas avoir été très à l’aise donc peut-être que je ne suis pas si bizarre que ça. M’enfin, comment le savoir?

Sans même voir, je devine qu’elle se redresse et quitte le lit, me laissant ainsi seul avec les draps et mes mains cachant mon visage. Et je reste ainsi, peu convaincu que je devrais pour une quelconque raison bouger aussi, la regarder, m’avancer vers elle ou tout simplement dire quelques mots, aussi anodins qu’ils auraient pu l’être. Non. Je reste comme ça et dans un silence total. Sauf peut-être ma respiration peut-être, sinon, aucun son.

Pourquoi elle me laisse seule? Je n’ai même pas envie de supposer que ce soit de ma faute, à cause de quelque chose que j’aurais dit ou fait. Alors, je suppose simplement qu’elle veut se dégourdir un peu. C’est mieux comme ça.

J’ouvre finalement les yeux et la cherche du regard. Je la retrouve assise contre un mur. Avec un air de fantôme, un peu. M’enfin, à cette noirceur, absolument tout me semble fantomatique. Agité par une légère nervosité, je passe ma main sous ma chemise et commence à me gratter, arrachant un peu de peau mutilé, quelques gouttes de sang coulant un peu sur mon ventre.

Je sursaute quand je vois mon amie se redresser, n’espérant plus un mouvement de sa part. Ma main quitte mon ventre et je la remonte vers mon visage, rongeant mes ongles pour y chasser les vagues gouttelettes rouges qui menacent de sécher.

Quand elle se remet sous, je viens coller mon front contre sa nuque.

-Est-ce que tu m’en veux?

M’en vouloir…De ne pas comprendre, de ne pas réagir, de l’avoir laisser m’embrasser pour lui dire seulement par la suite que ce n’était pas une bonne idée…

Le vide est un tout, l’air est l’oxygène, les humains des insectes … Allez savoir pourquoi mes pensées se font pessimistes. L’atmosphère est un peu froid, mais rien d’alarmant, mon corps se réchauffe rapidement. Il est même parcourut d’un frisson, enfin je suis moi-même un peu étonné. Gleb ne dort pas, mieux que ça, il vient se coller contre moi.

-Est-ce que tu m’en veux ?

La réponse me semble assez clair. Enfin, après lui avoir dit d’oublier, il devait s’en douter. Et puis franchement, comme si je pouvais lui en vouloir. Ma main vient effleurer le sol, pourquoi je ne sourie pas ? J’ai pas le moral à zéro pourtant. Je m’éloigne de lui en me redressant une nouvelle fois, prenant appuis sur mes mains, je le regarde, et dans un murmure calme :

-Non je ne t’en veux pas.

Posant rapidement un léger baiser sur sa joue, j’écarte la couverture tout en prenant soin de la laisser à Gleb et je viens me coucher dans le sens contraire, posant ma tête et une partie de mon buste sur mon compagnon, mes jambes repliées là ou j’avais mon visage il n’y a que quelques secondes. Ne lui offrant plus que ventre et membres inférieurs à sa vue.

Je n’ai pas besoin de lever la tête pour regarder l’horizon sombre, ma position est idéale pour ça. Je sens son ventre monté et descendre à un doux rythme, il ne manquait plus qu’une petite mélodie de fond pour que je m’endorme. Mes yeux se ferment, sans pour autant me plonger dans un sommeil profond. Gleb attendait peut-être une autre parole, réaction à présent…

C’est comme si j’étais vide à l’intérieur. C’était peut-être le fait de penser à l’autre, ça me laisse une sorte de mal aise. M’enfin, comme d’habitude j’allais chasser cette idée de mon esprit pour reprendre le cours de ma vie de prisonnière.

Kelly … Je serre un peu le dessus de Gleb sans m’en rendre compte. Je me renferme sur moi-même, j’pense trop et j’en ai mal à la tête. Surtout que c’est pas le moment de faire une déprime –qui n’arrive jamais d’ailleurs-.

-Si j’dois en vouloir à quelqu’un, ce ne serait sûrement pas à toi. Ma personne m’est parfois difficile à comprendre. Mais dans le fond, qui se comprend parfaitement ? Personne probablement. C’est peut-être être ça être un être humain … Ne pas se comprendre …

J’attends une réponse de sa part, appréhendant un oui ou un non. Mais, je finis par envisager un oui plus probable. Si Yoruichi m’en voudrait, me le dirait-elle seulement? Je pense que non. Est-ce que je la connais assez pour deviner tout de ses réactions? Sûrement pas. Je ne suis pas de nature assez psychologue pour savoir tout ce qu’il faut sur une personne en une rencontre. Bien que, je crois en connaître quand même pas mal sur mon amie déjà. Elle aussi, elle en connaît maintenant beaucoup sur moi.

Elle se redresse et pose ses yeux sur moi. Je la regarde moi-aussi, me mettant sur le dos, toujours en attente de quelques paroles. Elle me dit, effectivement, qu’elle ne m’en veut pas. Et, peut-être pour me convaincre et me rassurer, elle embrasse rapidement ma joue.

Elle sort des couvertures, déjà. J’imagine un instant que ma question l’ait mise mal à l’aise et qu’elle m’abandonne une nouvelle fois. Mais, non. Elle vient coller sa tête sur mon torse.

Mon amie commence un court monologue sur la compréhension, l’humain…Je n’ai pas à lui en vouloir en somme.

-Alors, je dois être un peu trop humain..?

Je souris. Le calme est revenu. La gêne a disparu. Ma respiration est à nouveau calme. Le noir ne me fera plus peur, du moins, cette nuit. Tant qu’elle ne s’éloigne pas trop de moi. Peut-être même que la fatigue reviendra me gagner bientôt.

-Je crois que j’ai des réactions excessive…

Je soupire et ferme les yeux.

J’ai toujours été comme ça je pense. Nerveux et expressif, terrifié. J’ai l’impression d’avoir le cerveau d’un gamin. Un enfant qui découvre et ressent trop d’émotions en même temps, qui n’arrive pas à se contrôler. C’est idiot de se sentir comme ça et c’est encore plus stupide de l’être…