Lavé suite[Pv Gleb]

Je sens son ventre bouger lorsqu’elle prend une grande respiration. C’est presque marrant. Ça me fait sourire. Je sens maintenant son bassin bouger pour se glisser plus haut sur mon ventre.

J’ai du mal à croire que je me suis fait une nouvelle amie. J’ai du mal à croire qu’elle se retrouve dans mes bras. Je me demande si ça dérangerait Alec…Je n’y avais même pas songé. Nous ne faisons rien pourtant…Mais, la position est assez étrange…

J’aime bien Yoruichi. Ça fait longtemps que je n’avais pas parlé à quelqu’un comme ça.

Elle me demande si je suis bien. Je hausse des épaules et échappe un « oui » murmuré. Je suis bien. Je suis apaisé.

Sans m’en rendre compte, je me mets à « dessiner » des cercles dans son dos, des spirales, carrés, triangles…Bref, pas grand chose au final.

-Et toi?

Je ne sais pas si mon torse est si confortable mais au fond, il peut pas être bien pire que ces matelas.

Elle se met à dire que tout est compliqué. J’ouvre les yeux, perplexe. De quoi parle-t-elle? Je soupire. Tout est compliqué.

-Souvent, c’est nous qui compliquons les choses, pas le contraire…

C’est vrai dans mon cas. Personne ne m’a dit d’avoir peur du noir, des rats, des aiguilles, des hauteurs…Bref, je ne les nommerais pas toutes, la liste est bien trop longue. C’est moi qui ait tué au lieu de fuir…Tout ce qu’il y a de compliqué dans ma vie est en grande partie de ma faute.

-Qui a-t-il Yoruichi?

[Viens de remarquer qu'on était déjà à 6 pages x)]


J'étais un peu dans mes pensées, je dois l'avouer. Alors comme ça, c'est nous qui rendons tout si compliqué? C'est de ma faute alors si je pense. C'est pas très logique tout ça, ce n'est pas du tout de ma faute si je pense, ça vient tout seul. La science le prouve tout de même ... En tout hâte je répond.

-Euh ... Oui je vais bien!

Oula, j'avais pas l'air trop conne moi. Enfin bon, on peut pas être tous parfait. D'ailleurs la perfection n'existe pas. Je prend appuis sur mes coudes déposés sur la poitrine de Gleb, tout en le regardant... Qu'est ce que j'ai? Rien de spécial, mise à part que je pense encore et encore sur des sujets qui s'écartent fortement des uns des autres. C'est comme passer de l'âne ou coq. J'ai jamais vraiment compris cette expression.
Sur le coup, j'expose ma thèse à Gleb, en priant pour qu'il comprenne quelque chose à mon charabia.

-On est ici ... Pour moi, ici ou ailleurs, ça ne change rien. En y pensant, enfin non, imagine plutôt. La terre, c'est la prison. Nos cellules c'est nos maisons. Tu sais aussi bien que moi qu'on peut aller se balader à gauche et à droite comme bon nous semble. Ben c'est pareil quand on est chez nous ''maison''. Nous ne pourrons plus quitter la prison, aller voir ailleurs. La terre ne mènera jamais l'homme en un clin d'oeil sur la lune.

Ne serais-je pas entrain de m' embrouillée? Oh puis zut, c'est lui qui a voulu savoir. De toute façon, ce n'est pas la première fois qu'on ne me comprend pas. Cette fois ci, j'en reviens à mon procès. Tous des cons. Société, société, tu sembles si juste ... Mais dans le fond t'es doublement plus conne que moi. Jolie comparaison tout de même.

-Pour rester logique ... J'veux dire que d'être ici ... Ne change pas vraiment grand chose. Puisque même dehors nous sommes enchaîné ...

C'est pour ça que j'ai horreur d'aller dans les détails, je m'embrouille moi-même. Un simple petit résumé et hop, c'est dans la poche. Satisfaction assurée.

Elle va bien, mais qu’est-ce qu’elle a? Elle avait l’air exaspéré il y a quelques secondes. Avais-je dit ou fait quelque chose? Non, je ne pense pas…Ou peut-être? Je ne suis pas très malin, peut-être que quelque chose m’a échappé. Je la regarde, perplexe ou inquiet…Fautif? Ça n’a pas d’importance.

Elle pose ses coudes sur ma poitrine et j’échappe un souffle, pas que ça l’ajoute un poids conséquent.

Je sui sur le point de continuer avec un ‘’t’es sûre?’’ ou encore insister d’une quelconque façon mais elle s’occupe elle-même de poursuivre.

De façon un peu incohérente, elle me dit que ici ou dehors, c’est pareil. Dans les deux cas, c’est la prison, c’est pareil. On est emprisonné des deux côtés du mur. Je doute un peu. J’étais emprisonné avec ma famille…Mais, si elle n’aurait pas été là et que j’aurais été dehors, aurais-je vu ça comme une prison? Je ne crois pas…J’aurais été libre…Mais, au fond, je n’ai pas connu ça alors…Qu’est-ce que j’en sais..?

Je hausse des épaules.

-Dehors, il n’y a pas de barreaux, plus d’endroit à voir, des lits plus confortables…

De plus, la question : ‘’T’as tué qui pour débarquer?’’ ne paraît plus aussi normal. Voulant me tourner, je fais tomber doucement Yoruichi sur le côté. Je passe ma main dans mes cheveux en soupirant.

Je fais passer la couverture sur nos deux corps.

-Tu n’as pas froid?

Je vois difficilement comment elle fait pour dormir en sous-vêtements alors que les couvertures sont aussi minces et que la prison n’est certes presque pas chauffer, en tout cas, pas dans la section des prisonniers. Je suis peut-être juste sensible à la température par nature. Gleb, le doux garçon serviable, faible et…Frileux.

Je me sens partir sur le côté, toujours face à Gleb. Monsieur joue avec mes cheveux, je le laisse faire, ce n'est pas dérangeant. Si j'ai froid ? Non pas vraiment, si non je ne serais pas à moitié nue. Mais je parie que Gleb meurt de froid.

-Non, mais toi oui.

Je me serre un peu plus contre Gleb, lui offrant la chaleur de mon être, tout en passant l'un de mes bras dans son dos. En effet, il n'avait pas vraiment chaud. Bizarre tout de même...

-Même avec ce que tu portes, tu as encore froid ?

Il est prouvé que pour se tenir chaud, deux corps dénudés sont plus efficace que des habits. J'ai rarement froid pour ma part, sûrement encore l'un des atouts de mon pays d'origine inconnu. De plus d'être brune de peau, je suis toujours chaude ... Euhm.
La nuit semblait s'adoucir, il ne pleuvait plus. Dommage, j'aimais entendre l'orage, la pluie, le vent. Cela avait son côté rassurant, être bien au chaud et penser que dehors il fait un temps de chien, quoi de plus agréable ?

J'enfuie une nouvelle fois ma tête dans le cou de Gleb, là au moins, c'était un endroit chaud. Si j'aurai été seule, j'aurai certainement jouer à cache-cache sous les draps, comme d'habitude quoi.

- Ca fait quoi de se retrouver dans le lit d'une fille?

Je ne pus m'empêcher de rire un peu. Cela ne devait pas avoir vraiment beaucoup d'impacte sur lui. Enfin quoique, si moi demain je me retrouvais dans le lit de Monsieur X ... J'en serais très gênée... et comblée. Mais chut!

Je ferme enfin mes yeux, trop habitué au noir de toute façon. Je me demande si Gleb ... Non, ne vaut mieux pas lui rappeler qu'il est dans le noir totale, il risquerait de prendre peur. Je me vois bien tomber du lit ...

De mon autre main libre, je passe discrètement ma main dans mon dos pour 'mesurer' l'espace qu'il reste entre moi et le bord du lit. Oh ça va ... Encore trois centimètres et je suis par terre. Je me ressers encore un peu plus contre Gleb ...

Elle n’a pas froid mais…Moi oui comme elle le dit. Je rougis un peu tout en hochant de la tête. Elle se serre contre moi et passe sa main derrière moi.

Ça me fait un certain bien. Sa peau dégage de la chaleur. Moi, je crois bien avoir les mains glacées.

Même avec ce que je portes..? Ce n’était pas vraiment chaud. Un peu de tissu moyennement épais. J’aurais voulu amener mon sweet shirt, mais il doit encore être mouillé…Pas la peine.

-Oui.

Je souris, ne comprenant pas qu’elle ait chaud de toute façon.

-Peut-être la pluie, peut-être le vent.

Je ris un peu.

-Toi, je ne sais pas comment tu fais.

Elle met sa tête dans le creux de mon cou ce qui m’est agréable puisque je sens son souffle chaud contre ma peau. Je frissonne puis soupire de bien être. Je prends l’une de ses mains dans les miennes. Trouvait-elle mes mains froides? Je sens les miennes se réchauffer par contre.

Elle me demande qu’est-ce que ça me fait d’être dans le lit d’une fille. Je rougis.

-Moins froid…

Mais, dans n’importe quel lit, en n’étant pas seul, j’aurais moins froid. Quoi qu’à part avec Alec, je n’ai jamais partagé de lit avec qui que ce soit. Je constate que les yeux de mon amie sont clos.

-Tu es fatiguée?

-Non.

Pourquoi le serais-je? Parce qu'il est tard. Enfin voyons, des veillées j'en ai fait des centaines, juste pour lire un livre ou encore pour jouer avec le chat. Oui parce que ça m'arrivais aussi de ne pas dormir à cause de ces bestioles là ... D'ailleurs elles me manquent ces fichus bêtes, c'est tout doux et tout mignon...

-Toi non plus ?

Pourquoi avons-nous besoin de sommeil ? C'est vrai dans le fond, y en a qui reste bien des jours sans dormir ... Mais vu leur état, mieux vaut ne pas essayer. Pour être en pleine forme ... Mouais moi j'connais le truc '' Pour être en forme manger équilibrer + dormir huit heures ''. Déjà, la bouffe est pas terrible et les nuits. Hm ça dépend quoi.

Faut croire que le vent reprend un peu plus d'empleur dehors. Je suis peut-être dos à la fenêtre mais j'entend parfaitement les coups invisibles porter contre la vitre. Qui oserait sortir par ce temps? Moi bien sûr. Qu'il vente ou qu'il neige, rien ne m'empêchera de sortir si je le souhaite. Les rhumes, je ne connais plus. Mes cellules se sont assez renforcées, faut croire.

-Moi, je ne fais rien de spécial ... Nos métabolismes sont différents c'est tout ... Sang chaud...

J'commence à rire. Ouais sang chaud, sang froid. Yoruichi est froide avec les inconnus et chaleureuse avec ses amis. Raisonnement tout à fait logique pour une demoiselle qui à la base, n'aime pas les gens.

- On dirait que tu t'habitues un peu plus au noir maintenant ...

Ou était sa lampe d'ailleurs ? Sûrement tombée quelque part sur la couverture ou sur le sol. Va savoir, Gleb aurait du mal à la prendre de toute façon, puisque je suis dans ses bras. Ou lui dans les miens, j'en sais trop rien. Ma main qui était dans son dos, glisse sous son t-shirt, pour rester bien sagement en place. Hm. mouais, il commence à se réchauffer un peu plus. Il y met de la bonne volonté.

-Oh, c'est mignon ''Glebinou'' ... Tu trouves pas ?

Me voilà partie dans mes délires de surnoms. N'empêche que c'est tout de même minouche ...

(il FALLAIT que tu glisses ce surnom quelque part xD)

Elle n’est pas fatiguée.

-M’non…

Je ne le suis pas tellement, je suis juste détendu. Je ne suis pas du genre à dormir beaucoup. Le plus souvent, je ne dors même pas ou peu. Je ne dors pas, à cause que je suis trop occuper à pointer de ma lampe la noirceur.

Je sursaute. J’ai oublié le noir…Mais, ça me revient en tête. Au même moment, Yoruichi me fait remarquer que je suis plus à l’aise. Je cherche ma lampe. Où est ma lampe!? Mon regard, redevenant fuyant, parcourt les couvertures, le sol…Peut-être sous le lit?

Je regarde les murs, le sol, les lits…Tout est trop noir. Je serre Yoruichi dans mes bras par peur. Ça recommence, je recommence à faire le con. J’avais oublié alors pourquoi je me le rappelle? Je desserre ma pris autour d’elle tout en fermant les yeux et cherchant à me contrôler à nouveau.

-Désolé, c’est ma faute…

Je porte mes deux mains à mon visage et les passe dans mes cheveux. Puis, ils retournent sur mes yeux.

-Où est ma lampe?

Je me sens stupide. Complètement ridicule.

-Ah et puis non…Laisses tomber, c’est idiot.

Tout à fait. Il n’y a pas phobie plus idiote et injustifiée. En plus, je n’avais même plus peur tout à l’heure et là oui. Tu sais bien que rien ne peut arriver de si grave dans le noir alors pourquoi?

J’aime pas ça. Ça me met mal à l’aise, ça m’effraie. J’ai une sensation désagréable dans le ventre.

Respire.

Je repense à ce qu’elle avait dit tout à l’heure. Je ris un peu.

-Glebinou.,?

[Bah oui! j'ai pas pu m'en empêcher x)]


Gleb semble un peu perdu sans sa précieuse lampe. Enfin, il a vite fait de l'oublié, tout posant ses mains sur ses yeux. Et moi je le regarde bêtement.

Ah! Il rit enfin.

- Ben oui quoi ... Glebinou ... Ca fait un peu nounours j'avoue, mais j'aime bien.

Gleb en nounours, essaye de t'imaginer ça Yoruichi. Ou alors en petit lapin... Qu'il est tout mignon! Des surnoms, m'en avait-on déjà donner ? Ouais, Yo', 19 03 40, ... J'en passe, j'ai toujours détestée comment ma mère m'appelait. Oh et puis zut.

Je me retire une petite seconde de Gleb, pour me pencher en dehors du lit. Tout en gardant mon bas ventre coller contre le matelas. J'essaye de voir dans le noir, mais bonne chance. Enfin je la vois, la lampe était sous le lit. Je me penche encore un peu plus pour l' attraper. Je commençais à avoir mal au ventre moi.

Je crois que je me suis un peu trop penché ... BOUM ... Je viens de faire une petite chut de mon lit. Arg, je ris doucement, essayant de ne pas pouffer de rire. Gleb devait se demander quoi ... Après quelques secondes, j'étais toujours assise au sol, regardant mon ami, sa lampe à la main.

-Elle est là...

Yoruichi, tu es un drôle de phénomène. Je ne remonte pas tout de suite sur le lit. Même si le sol est glacée, je sens mes poils se hérisser. Posant seulement mes bras sur le matelas, je lui tend son bien. Tout en posant ma tête sur mes bras, moi qui avais toujours redouter qu'une araignée passe sous mon lit, étant par terre, je n'étais pas très rassurée. Enfin bon, comme si ces bestioles allaient s'amuser à me monter dessus.

Gleb était peut-être un peu plus rassurer maintenant ... Et moi qui le regarde toujours bêtement couché sur le lit.

-J'pense qu'il fait plus froid par terre que dans le lit ...

Sans blague, viens près de moi Gleb, tu verras bien ! Mais que t'es conne Yoruichi. C'est logique qu'il face plus froid par terre. De plus, Gleb devait avoir un peu froid sans moi nan? J'pense pas, ma place était assez chaude, il n'y avait qu'à s'y installer.

Glebinou= nounours. Parce qu’en plus, j’ai l’air d’une peluche? Il y a être doux et doux. Je soupire…Je peux bien avouer que c’est ‘’mignon’’ comme surnom, mais ça reste un peu ridicule. Elle, comment je devrais l’appelé…Yoruichou? Yoyochou? Arf, je n’ai jamais été doué par les surnoms pour la simple et bonne raison que je n’en ai jamais donné à personne. Des surnoms, on donne ça à des amis, ce que je n’ai jamais vraiment eu avant…Il serait dure de trouver surnom à Alec, nom court, ou Yoruichi…Non que je ne connaissais pas avant.

-Yochou…

Je laisse échappé ces syllabes, passablement étouffé par les mains à mon visage.

Je retire mes mains de ma figure quand je sens la chaleur de Yoruichi me quitter. J’exprime ma surprise par un couinement interrogateur.

A-t-elle trouvé ma lampe de poche..?

PAF. Face contre sol, Yoruichi tombe du lit. Soudainement, je prends son ancienne place et jette un regard en bas du lit.

-Ça va!?

Elle ne semble pas avoir mal, alors, je ne m’inquiète pas trop. Elle s’assit et retient un rire étouffé. En quoi c’était si drôle? Je souris tout de même, la regardant avec incompréhension.

Elle a ma lampe dans sa main et me la tend. Elle est là.

-Merci.

Ma voix est teintée de reconnaissance et marque aussi le fait que ma peur s’est un peu plus dissipée. Elle reste pourtant sur le sol. Elle fait remarqué que c’est froid.

J’allume ma lampe et la pointe vers elle. Je lui prête ma main.

-Tu viens..?

Je frissonne à la simple idée d’un plancher froid en contact avec ma peau. Peu agréable. Je lui souris.

Gleb me tend sa main ? Et bien ... Je crois que je suis restée surprise sur le coup. Il me réveille avec son '' Tu viens? ''. Saisis à mon tour d'un sourire, je lui répond.

-Euh, oui.

Prenant appuie sur mes jambes, je pris la main de Gleb. En effet, passer ma nuit sur le sol m'aurait fortement déplu. Je regagne ainsi mon lit, retournant dans la chaleur des bras de Gleb. Un petit bâillement se fit entendre, de moi ... Gleb va sûrement penser que je suis fatiguée, pourtant non. I feel good.

Il me semble que je bouge beaucoup moi. C'est la première fois depuis longtemps que je dors avec quelqu'un donc, je ne sais pas trop comment me mettre. Je opte pour une mise sur le côté, tournant le dos à Gleb. Je suis toute fois collé contre lui, et pour être sûr qu'il ne parte pas, je lui prend sa main pour venir la plaquer contre mon ventre. Par la même occasion, je rapproche mon menton de ma poitrine, comme pour me mettre en boule.

-Si je prend trop de place ou de couverture, tu gênes pas pour me le faire remarquer...

A près tout, nous sommes en ''communauté '' libéré dans mon lit ... mon invité à le droit de se plaindre. J'ai ramener mes cheveux de sort que sa ne le gêne pas. Je me demande si je ne devrais pas les couper ...

-Pas trop froid ?

J'dis ça, j'me suis un peu refroidi à cause de mon contacte avec le sol, d'ailleurs lui aussi avait bouger un instant. Il en faut peu pour que la température baisse.

Elle semble hésité un moment, puis, elle prend ma main que je tire pour l'aider à se redresser. Elle revient dans mes bras et je retrouve sa chaleur.

Je pointe la lumière céleste de ma divine lampe de poche vers le plafond, comme je l'avais fait tout à l'heure. Je regarde cette lumière tandis que Yoruichi paraît chercher le moyen d'être à l'aise sur ce lit étroit. C'est un peu ridicule de dormir dans le même lit alors que les 3 autres sont libres, mais, je suis bien comme ça personnellement...Et je suis aussi plus à l'aise de lui parler comme ça.

Elle se me tourne le dos tout en restant collé contre moi et vient chercher ma main pour la mettre sur son ventre nu. Celui-ci dur, je peux aisément deviné qu'elle est ou était plutôt sportive. Elle est mince mais ça, je le savais déjà, pas la peine non plus de commenter sur la douceur de sa peau.

Elle dit que si elle prend trop de place ou de couverture, je n'ai qu'à lui dire...Mais, pour le moment, il n'y a aucun problème. Je viens poser un baiser chaste sur sa nuque, en fait, je ne fais que la frôler légèrement.

Elle me demande si j'ai froid.

-Non, non...Ça va.

Je souris, mais elle ne le voit pas.

Gleb a le don pour me faire sursauter, enfin j'fais pas non plus des bonds au plafond. Mais je ne suis pas habituée à recevoir de léger baiser dans la nuque. J'trouve ça presque bizarre, enfin passons. Il a rallumé sa lampe, du coin de l'oeil, je pouvais voir la lumière danser sur le mur au dessus de nos têtes.

-Ca va, tu t'amuses bien ?

Petit sourire aux lèvres, rien d'extérieur ne m'échappe. D'ailleurs, s'il voulait dormir, jouer avec sa tendre lampe ne l'aidera pas. Bon, c'est pas la fin du monde non plus. L'apocalypse frappera un jour ce maudit monde sans que nous petit humain nous nous en rendions compte. Si ce n'est pas malheureux. Il est prouver par A + B que la fin est proche. C'est scientifiquement prouvé! C'est pour ça d'ailleurs que je me demande c'que ça ferait si on l'avait prouver par A - B ... Soustraction et Addition ... Pourquoi addition prend deux 'd' ? Parce que les cons de mathématiciens ont voulu une méthode de mémorisation plus facile ? On rajoute ... Donc + d ... Pas con, mais stupide tout de même.

Je crois que la lampe de Gleb me fait dérailler, j'vois sans voir des petites étoiles dans mes yeux. Ca vous brûle les yeux, croyez moi!

Je me remet sur le dos, tout en prenant doucement la lampe que Gleb tenait dans ma main. Dirigeant le flux lumineux vers sa direction d'origine : le plafond. Me voilà entrain de faire des formes sur le mur.

- Devine c'est quoi ...

Un arc de cercle en '' u '' avec deux barres au dessus [ -> =) ]. Ris de ta connerie Yoruichi, et c'est ce que JE fais. Quand j'étais gosse, je faisais souvent des dessins sur mon mur ... Enfin c'était surtout parce que le chat essayait d'attraper le rond lumineux. Et que je trouvais ça marrant ...

Un sourire, en effet ...

-Parait que c'est important de sourire ...

Je ne souriais que très rarement avant. Même en prison, je le fais beaucoup plus. Serait-ce un signe, comme quoi, je suis ... Plus heureuse ici? Ah nan! mais c'est pas logique ça ... Ce n'est pas le fait d'être ici, mais c'est le fait d'être avec ces personnes ... Rien de plus. Alors comme ça, les gens me rendent heureuse quelque part ?... Haaan, ouais bon.

Dans un moment d’incompréhension, je souffle un ‘’ah?’’ curieux lorsqu’elle me demande si ça m’amuse. De quoi?

En levant un peu la tête, je remarque qu’elle fixe la lumière se dégageant de ma lampe fétiche. Je remets ma tête contre le matelas, soupirant, un peu gêné de cette remarque.

Je ne peux m’en empêcher. J’ai besoin de lumière, j’ai besoin de voir ce qui m’entoure et c’est tout.

Je m’attends, un peu triste, à ce qu’elle éteigne la lampe lorsqu’elle me la prend des mains. Mais, non. Elle continue d’éclairer le plafond. Je soupire une seconde fois, soulagé. Je regarde au dessus de nous, perplexe, me demandant quel était le principe de faire ainsi bouger l’objet dans tous les sens.

Deviner quoi..? Je la regarde une seconde, ne comprenant pas où elle veut en venir. Deviner quoi? Je regard alors la lumière au plafond. J’observe le mouvement, puis, je voyais…

-Un…Visage?

Plutôt des yeux et une bouche souriante.

Je prends la lampe à mon tour et me mets à dessiner une ligne, puis une autre, une autre, une autre et une dernière. C’était censé donner une étoile avec les traits qui se croisaient. Je souris.

-En quoi c’est tellement important?

Je parle bien sûr de sa remarque sur les sourires. Ce n’est pas vital. C’est juste…Monter les coins des lèvres vers le haut…En y pensant bien, ça ne veut pas dire grand chose.
Je souriais peu avant, d’ailleurs, je ne souris pas tellement ici non plus. Mais, ça arrive parfois.

-Aucune idée ... Ca doit être dans la tête des gens.

Je regarde son dessin qui devait être une étoile. Sourire ... Ouais '' Sourie à la vie et elle te sourira''. C'est comme la vache kiri. Elle rit mais on ne sait pas pourquoi. Peut-être qu'elle se fout de la gueule des gens.

Je me met sur le ventre, croisant les bras pour venir y appuyer une partie de mon visage. Ne sachant pourquoi, la couverture commençait à me gêner, du coup, je la vire en la repoussant sur le côté.

Si le tout est un tout, alors c'est un rien. Et comme un tout c'est un rien, le rien est un tout. Difficile de se l'imaginer. Je sens un léger vent froid me parcourir le long du dos, ce qui a pour effet de me faire dresser les poils sur la peau. Seule la partie de ma peau qui était coller contre le matelas était encore chaud. Je trouve le changement de température assez ...Marrant.

-Le temps est capricieux, on dirait ...

Le vent revient frapper aux fenêtres de la prison, faisait-il si mauvais ailleurs ? Est-ce que ma mère pleurait encore ? Que le vent en porte les souffrances des gens ... Je n'ai pas à les supporter. Qui aimerait ça d'ailleurs? Mes peines à moi sont enfuient bien profondément dans mon être. Elles ne feront jamais surface. Pas tant que je résisterai.

Je ferme les yeux, tout en écoutant le vent qui danse entre deux coups contre la vitre, et la respiration lente et réconfortante de Gleb. Je viens coller mon bras contre les côtes de Gleb, tout en y enfuyant ma tête. Je suis plus bas que lui, mais ça, on s'en fout. Tiens, il a chaud, du moins, c'est ce que je sens ...

Je sens un coup de froid me traverser le corps. Je frissonne.

Le temps est capricieux qu’elle dit. Je souris, victorieux.

-Alors, tu admets que tu as froid?

Je ris un peu pour moi-même. Je me rends alors compte que, depuis que Yoruichi est sur le dos, je me suis accaparé toute la couverture. Je lui tends un peu des draps, elle n’a qu’à étirer son bras si elle en veut.

-Tu devrais te couvrir.

Si elle ne veut pas s’habiller, au moins qu’elle se mette quelque chose sur les épaules pour que sa peau ne soit pas en contact direct avec le vent. Yoruichi vient se placer contre moi, la tête et le bras appuyer sur mes côtes. Je place la couverture par-dessus sa personne.

-Dis Yoruichi…Ta mère…Est-ce qu’elle est encore en vie?

C’est une question qui m’ait venu comme ça. Je me vois mal revoir ceux que j’ai connu autrefois bien que je n’ai jamais eu d’amis réellement. J’ai juste de la difficulté à revoir madame truc, monsieur chose, le voisin, la voisine, le collègue, l’employeur, l’épicier…N’importe qui qui ce serait souvenu de mon visage ou de mon nom et qui aurait entendu parler du « jeune homme qui aurait massacré sa mère et son frère ». Quel tête ont-ils fait quand ils ont su…Leurs avis ne me préoccupent pas tant que ça, mais c’est dure de s’imaginer revoir ces gens, quasi-inconnus, te regarder de travers.

Ça serait trop bizarre.

Et si je n’aurais tué que mon frère? Imaginer ma mère seule, l’un de ses fils morts et l’autre en prison…De plus, si elle aurait un jour parié sur l’emprisonnement de l’un de nous deux, probablement n’aurait-elle jamais pensé que ça puisse m’arrivé…Son regard me ferait peur. Mais, Yoruichi est plus forte que moi…

Bon ben, Monsieur Glebinou a l'air tout content, autant ne pas lui casser sa joie et faire comme si de rien n'était. La couverture retrouve le contacte de ma peau, je ne réagis pas, laissant faire Gleb. Il aime bien s'occupé des gens qui lui sont proches ... Il a dû être un peu pareil avec sa propre mère. Même avec Alec en y pensant.

-Dis Yoruichi…Ta mère…Est-ce qu’elle est encore en vie?

Ne lui avais-je donc jamais fait pas de cette femme ? Bon vu sa question on dirait que non. J'en parle tellement peu que voilà. Tout en enfonçant encore un peu plus ma tête dans mes bras, je murmure doucement.

-Oui ...

Oh que oui, en vie et enceinte de mon géniteur. Fin' heureusement qu'elle n'a que la trentaine, bon travail, petite maison... J'aurai préféré que Gleb n'utilise pas le terme '' TA mère'' ... Je me suis promis de l'oubliée. Surtout depuis sa première et dernière visite ici. Vivre sans maman est assez facile quand on s'en est détacher depuis l'adolescence. Je ne me suis jamais disputée avec elle, nos conversation devenant occasionnel. Moi trop occupé à étudier ... Elle a essayer de trouver un nouveau père de famille, avant la re-venue de ce ... Bah.

-Il était comment ton père avec toi?

Mon choix se rejoint au fait que j'aurai préféré que mon propre géniteur reste dans l'ombre. Qu'il ne revienne jamais près de nous... Je le hais, et tant mieux qu'il soit six pieds sous terre. Même mort, je le répugne toujours autant.

''İçimde mahzun şimdi'' ... Je ne serai donc point tranquille ... Oublier tout. J'essaie ,j'y arrive un moment, puis tout revient. Je suis tout de même contente, je ne ressemble pas à mon père. Du moins pas physiquement. Mentalement ? Aie-je la même rage que lui ? Tout ça me fait peur .. J'ai peur de voir son visage dans mon reflet ... Il me fait ... C'est pas possible que j'ai peur de lui. Si j'avais peur de lui, je ne l'aurai pas ...

Mon front est coller contre mon avant bras, ma respiration un peu plus haletante. J'avais froid, non pas à cause de l'astmosphère, mais à cause de la pensée de mon géniteur ....


trad: ''İçimde mahzun şimdi'' -> j'ai mal à l'intérieur.

Elle est toujours vivante. Évidemment, comme elle en parle, elle ne veut pas la revoir. Je me demande comment elle était exactement mais je ne veux pas pousser la conversation plus que ça, imaginant que le sujet doit lui paraître désagréable.

Elle ne reverrait jamais sa mère, moi non plus. Et c’est tant mieux pour nous deux. Parfois, quand j’admets l’idée que je préfère la prison que l’extérieur, je me demande si je n’aurais pas dû me contenter de tuer mon frère…Mais, cette idée froide et égoïste me dégoûte. De plus, avec un seul meurtre, je n’aurais, certes, pas atterri ici et m’aurait retrouvé loin d’Alec.

J’aime Alec mais il aurait fallu nous rencontrer avant ces crimes, en dehors de la prison…Mais, il n’y aurait eu aucune chance puisque pas le même pays. De toute façon…Pas la peine de faire des « si » avec pas grand chose. Je suis ici à vie. Alec et Yoruichi également.

À peine 18 ans et elle restera ici jusqu’à sa mort. C’est cruel. Si jeune. Et les enfants qui se trouvent ici ne sont pas bien mieux. Que peut-il se passer dans la tête d’un petit garçon ou d’une petite fille en entrant…Ici? Je me demande ce qu’Edward a fait de si horrible exactement pour qu’il mérite la prison à perpétuité à son âge…Non, finalement, je ne veux pas le savoir.

Je jette un regard à Yoruichi. Mon père?

-Il était gentil, doux, patient…

C’est le seul qui ne m’a jamais reproché ma faiblesse.

-Tout était tellement différent avant sa mort…

Je soupire. Tout aurait été différent s'il ne serait pas mort. Je le sais, j'en suis persuadé. Moi-même, je suis certain que j'aurais été différent. Mais, les choses ne se passent pas toujours comme on veut.

Toujours la tête plongée dans le néant. J’écoute attentivement Gleb. Tout en prenant conscience que mon compagnon était le reflet de son père. Doux, calme, patient… Enfin tout ça quoi. C’est un jeune homme adorable, je me demande s’il s’en rend compte. Peut-être que oui, peut-être que non. Dans tout les cas, moi je connais la réponse.

-Je vois …

Oui je vois tellement bien le tableau. Son père était l’opposé du mien. Même si je ne l’ai connu qu’un bref moment, j’ai eu droit à toute sa rage. Pourquoi réagissait-il comme ça ? J’ai jamais compris pourquoi il était aussi odieux avec ma mère. Quoi, il ne voulait pas que je vienne au monde ? … Ouais c’est sûrement ça. Alors Yoruichi, ça fait quoi d’être une enfant nié par son propre père ?! Ca m’était complètement égal de savoir qu’il ne voulait pas de moi. Mais quelque part, j’en ai mal au ventre. Ma mère me voulait … Mais pas lui. Etait-ce pour ça qu’il la frappait comme un sauvage ? Etait-ce pour ça qu’il nous avait abandonné ? Ma vie aurait-elle était différente si il avait été là ? J’en peux plus … Je sens les larmes montées, je ne voulais pas … Je résiste tant bien que de mal. J’en ai mal, j’en suis malade, dégoûtée de pensée qu’il aurait pu être un père digne.

-Gleb …

J’aurai voulu lui dire que j’allais mal. Mais j’oublie les mots, je ne termine pas ma phrase. Pas besoin d’en faire part à Gleb …

-Non rien.

Je me laisse tombée dans le néant, le grand trou noir qui me fait tant peur. Pourquoi je réagis comme ça ? J’me comprends plus. Un appel à l’aide ? C’est pas mon genre. Avoir mal en silence, c’est Yoruichi tout craché.

Pas voulue … N’aurait jamais du voir la lumière du jours … Honte … Sers à rien … Une plaie … J’essaye de m’imaginer ce que mon géniteur aurait pu penser. Sensation bizarre dans le ventre, sous la gorge … Sa se sert. Aurais-je envie de pleurer pour lui ? Tout bonnement impossible. J’me serais poignardée si Gleb n’était pas là … Juste histoire d’atténuer un peu les flots de douleurs qui me rongent les entrailles.

Je respire un bon coup, une larme glisse doucement le long de ma joue. Mais pourquoi ? Je ne comprends plus rien. L’esprit torturé, mon cœur en rie … Et le pire, c’est que je peux rien n’y faire. Coincé entre le rationnel et la perte de conscience…

Au moins, j’ai été chanceux d’avoir un père quelques temps…Chose que Yoruichi n’a jamais eu. En regardant tout ça de loin, je peux supposer que je suis chanceux mais j’arrive difficilement à m’en convaincre. Peut-être même que Yoruichi peut se considéré chanceuse de ne pas avoir eu de père au sens propre et de ne donc pas savoir ce que sait le perdre…Mais, j’en suis encore moins convaincu. Non, Yoruichi n’a définitivement pas de chance.

Personne ne peut vraiment se compter chanceux tout en étant en prison. C’est ironique de constater qu’une grande majorité des prisonniers ne se seraient jamais retrouvés en prison si l’on aurait aidé à temps. Je n’aurais pas tué si mon père ne serait pas mort ou si quelqu’un aurait fait quelque chose pour moi, mon frère ou ma mère, Yoruichi et Alec n’aurait pas tué si, de un, ils n’auraient pas été violé. Alec n’aurait pas tué non plus si son frère serait encore en vie. Yoruichi aurait dû avoir un vrai père…

Mais, la vie est ainsi faite. Je soupire. C’est triste. Horriblement triste. Ça me fait mal au cœur.

J’entends la voix de mon amie. Mais, elle me dit que, finalement, il n’y a rien. J’entends un sanglot étouffé. Je me redresse inquiet, ne comprenant pas ce qui se passe exactement dans son esprit, où ont abouties ses pensées. Je la regarde.

-Non, ne pleures pas, s’il te plaît…

Je viens caresser son visage avec ma paume et essuie sa larme. Ai-je dit quelque chose..? Comme par automatisme, je la redresse et la prend dans mes bras, déposant sa tête sur mon épaule. Bien que je me pose plein de questions, je me retiens et garde le silence, la laissant un peu tranquille.

Je suis pleurnichard, les gens qui pleurent, ça me fait pleurer. J’essuie mes yeux humides mais retiens la moindre larme qui pourrait menacer de tomber.

Faible, je suis faible…

(Putain, 7 pages quand même)

[Me demande combien de page on va faire T_T’ … Aller Jade, le plus long rp de tout les temps ! XD]

Quand je dis que je ne comprend plus rien, je ne comprend vraiment plus sérieux. Gleb me tient contre lui. Me disant de ne pas pleurer. Mais je ne pleure pas, ça coule tout seul. Contre mon gré, je ne pouvais rien y faire. Je lève un instant la tête vers mon ami. Mais pourquoi il pleure lui ? Tout en le regardant d’un air interrogateur. J’explose de rire dans ses bras.

-Gleb … T’as pas à pleurer enfin !

Je me redresse tout en me mettant en taille devant lui. La situation est assez comique à vrai dire. Je pleure, il pleure. C’est la première fois que cela m’arrive. J’suppose qu’il n’est pas triste donc tout va bien. Il doit être connecté d’une certaine façon aux autres. Moi quand quelqu’un pleur, soit j’le redresse brusquement ou alors j’attend que ça lui passe. Mais je me mets pas à pleurer de désespoir avec.

Retournement de situation. Sourire aux lèvres, je prend la lampe que Gleb tenait toujours, tout en la reposant sur le matelas à ses côtés. Le flux lumineux frappe de plein fouet le mur, éclairant faiblement la pièce. Je m’approche de mon ami tout en posant mes lèvres au coin des siennes. Ne faisant que l’effleurer, je sens tout de même, l’endroit ou son amant l’avait embrassé tant de fois. Tout en me retirant, toujours le sourire aux lèvres, je repris place sur son torse. Petit jeu sans danger entre nous … Ma … maman m’embrassait souvent sur les lèvres. Se petit contacte me manquait un peu. Les lèvres d’une mère, les lèvres d’un(e) ami(e), les lèvres d’un amant … Etait-ce si différent que ça ? Le goût, à coût sur oui. Ils n’ont pas tous la même douceur. Dans un soupir de bien être, je demande à Gleb.

-Toujours pas partant pour dormir ?

Moi, j’en sais trop rien. A force de fermer les yeux, sa me repose donc, de là a vouloir aller dormir. I don’t know. Ah l’Angleterre, Londres … Ca remonte à loin tout ça. Les voyages scolaires ou même avec la génitrice m’avaient tous appris quelque chose de nouveau. Que se soit niveau savoir que culinaire. Je suis sûr que Gleb aurait apprécié les plats de chacun de ses lieux. Gourmand – je devine- comme il l’est.

-Tu es déjà parti dans d’autres pays ?

Enumérer tous les endroits où j’étais partie … Oula, ça fait pas mal tout de même. Découvrir de nouveau lieu, j’adorais ça. Mais pourquoi toujours parler au passé ? J’adore toujours. Passé, présent, futur. Les trois temps dans la vie d’un humain. J’ai vécue mon passé la bas, je vie mon présent ici. Mon futur n’est point tracer totalement, même si c’est ici que je finirai sans doute mes jours. Heureusement que je n’ai jamais projeté d’avoir une famille. Et puis d’ailleurs solitaire comme je suis, ça ne l’aurait pas fait.

-Eh dis Gleb … Tu voulais fonder une famille toi ?

(Ca va durer des annéééeees)

Coupant ce moment pathétique et désespéré, Yoruichi se met à rire. Je n’ai pas à pleurer. Je ris moi aussi.

-J’peux pas m’en empêcher, quand quelqu’un pleure, je pleure…

Pitoyable, je sais. C’est automatique. Même quand je ne comprends pas, que je suis ni triste, ni compatissant…Je ne peux pas m’en empêcher, ça coule tout seul. Je n’ai jamais vraiment su pourquoi. Mais, je n’ai jamais vraiment su pourquoi j’ai peur de tout ou encore pourquoi je n’ai pas plus de force d’esprit…C’est comme ça, je suis fait comme ça. Faible. Un pleurnichard en prison, quelle galère. On pourrait me croire innocent ou gravement psychotique…Mais non. Je suis coupable et probablement que je ne suis pas aussi fou que je me force à croire.

Elle enlève la lampe de mes mains et la dépose à côté de moi. Je la laisse faire. Je crois que je me suis calmé un peu de toute façon. Elle s’approche et nos lèvres se frôlent un instant puis, elle revient simplement dans mes bras. Je soupire tout en séchant mes yeux dur revers de ma main.

Elle me demande si j’ai envie de dormir, je fais signe que non sans toutefois briser le silence. Elle me demande par la suite si j’ai déjà voyagé. Pas le temps, pas l’argent, pas la possibilité, même pas envisagé. Je n’ai même vu que quelques villes en Russie, ça s’arrête là.

-Non, jamais. Toi oui? Où? Ça ressemblait à quoi?

Je suis curieux, je ne suis jamais allé nulle part, même si l’on voit quelques images un peu partout, je ne sais pas trop de quoi ça a l’air « ailleurs ». Comment c’est…

Puis, elle continue dans ses questions qui n’ont pas vraiment un liens entre elles mais ça n’a pas d’importance. Je réfléchis un instant avant de répondre.

-Oui…M’enfin, dans le meilleur des cas, me marier, avoir des enfants…Mais, je n’ai jamais vraiment cru qu’une telle vie était « à ma porté ». Et ce n’est plus possible aujourd’hui de toute façon.

Je pense à Sybille et à son enfant qui arriverait sous peu. Qu’allait-il lui arrivé?

-Toi?

Ouais, j’ai beaucoup voyagée, mais c’était encore raisonnable. Du moins sur dix-huit années de vie.

-Hm. J’ai été un peu partout en Europe. Aussi bien la France que l’Angleterre ou la Turquie. Avec ma mère on partait souvent en Espagne. Chacun de ses pays avait sa particularité de m’apporter quelque chose de nouveau. Et d’ailleurs je suis sûr que tu aurais apprécié la nourriture.

Sourire au coin des lèvres, j’imagine Gleb assit à une table avec des centaines de plats différent devant lui. Je suis certes, parti aussi ailleurs. Mais je ne pense pas que le reste soit si ‘important’ que ça. J’avais envie de partir en Egypte. Allez savoir pourquoi. Les pays du soleil levant étaient très attirant pour moi, la chaleur, les paysages. J’aimais tout. J’ai visité le pays aux sphinx à travers les livres. Enfin j’ai toujours le moyen d’y retourner grâce à la bibliothèque. Mais bon, c’est pas pareil. On ne sent pas les choses tel quelle.

Pour ce qui est d’avoir une famille plus tard. La question était vite parcourue. J’ai toujours été absorbée par mes études. Je n’étais pas forcément en contacte avec les autres. Préférant rester dans mon coin.

-Famille ? Non. J’aime pas trop les enfants… Enfin si mais je me voyais mal en élever un. Et puis il faut le faire le gosse …

En sachant que jamais de la vie j’aurai laissé un homme m’approché à moins d’un mètre. La prison m’a un peu changer à se niveau là. Je suis un peu plus ouverte. Les enfants, j’en ai été une il y a quelques années. Je ne veux pas faire subir le poids d’une vie à un petit être qui demande à être aimé et protégé. Je ne peux faire tout ça. Je … J’veux pas. C’est tout.

Je me mets sur le dos, la tête toujours appuyer sur Gleb. Je saisis sa main pour jouer avec, faisant doucement glisser mes doigts le long de sa peau … douce.

-En Orient, les personnes sont très accueillantes. Quand je suis partie en Turquie, un garçon m’a demandé en mariage. J’te dis pas ma tête … Enfin, je suis sûr que tu aurais aimé. Surtout le climat, les paysages... Rien avoir avec l’Allemagne.

Ici, il pleut assez fréquemment. Le temps est capricieux, pire qu’un enfant. Mais bon, on s’y habitue à force. D’ailleurs, mon regard se porte vers la fenêtre, il recommence à pleuvoir légèrement.

J’écoute d’un air rêveur ce qu’elle a à dire. Mais, je ris vaguement pour moi-même à l’idée que, de toute façon, même si j’aurais eu l’occasion de voyager, je ne l’aurais pas fait. J’ai peur des hauteurs, vous imaginez ma tête blême et mes tremblements dans un avion. Juste pour me rendre à Sadismus, il a bien fallu que je sois en avion. J’ai pâli, j’ai vomi et je me suis endormi. Alors, voyager comme l’a fait Yoruichi, ça l’aurait été trop pénible pour moi. C’est dommage par contre car l’idée de voir d’autres pays me plaît ou, m’enfin, m’aurait plu. Là, ce n’est plus envisageable.

Pour elle, pas question d’avoir une famille ni même d’en concevoir un. Ça me surprend un peu…

-Depuis que tu…Depuis qu’il t’a fait ça…Tu n’as jamais..?

Ma question se traduisant en « tu n’as jamais fait l’amour depuis que tu as été violé » mais les mots justes n’arrivent pas à sortir de ma bouche. Elle n’a jamais été amoureuse après ça? Peut-être, je ne sais pas.

Elle se met sur le dos et prend ma main. Elle parle de l’Orient, de la Turquie. Je l’écoute, essayant de m’imaginer à quoi ça peut bien ressemblé exactement. Les paysages, le climat…

Je regarde la fenêtre. Il pleut encore. Il pleut tout le temps. Le peu de paysage que l’on peut voir derrière les barreaux est morne. Ça fait longtemps que je n’ai pas entendu un oiseau chanté mis à part quelques corbeaux de temps à autre. Ou des corneilles, je ne sais plus…Et je crois bien que ça fait quelques jours que tout ce qu’on a c’est des nuages et de la pluie.

-Tu es né où Yoruichi?

Sa première question me refroidie, aussi bien que je préfère passer pour l’instant pour lui répondre à la suivante.

-Quelque part en France, et toi ?

Ouais, la demoiselle Yoruichi ne sait pas vraiment d’où elle vient. Et elle n’aimait pas trop parler d’un quelconque lieu de naissance, de vécut. Je suis ici en Allemagne à Sadismus, c’est le plus important nan ? De toute façon, personne ne s’attarde vraiment sur le sujet des origines. Pas moi en tout cas.

Depuis quoi Gleb ? Depuis qu’il a m’abusé ? Depuis qu’il m’a traité comme un vulgaire objet sexuel ? Depuis que … Depuis que je suis salie de l’intérieur … J’en rage toujours de m’être fait lapidé comme un stupide animal. Mon image de femme pure est ternie, dénaturée … Je ne suis plus apte à me donner sans en avoir honte … De plus, il m’a totalement dégoûté des hommes. *Ouais je les déteste ! Tous les mêmes* -> A méditer encore très chère Yoruichi. Toujours en jouant avec la main de mon tendre compagnon, je lui réponds.

-Depuis que ça c’est passé. Non, plus aucun homme ne m’a touché. J’ai plus voulu … Je suis … Je ne sais pas si je suis prête à me donner. Je n’ai aucune envie de me retrouver au stade ‘objet sexuel’.

Sur un ton amusé, je dis tout en plaisantant.

-Si tu veux m’faire l’amour Gleb, c’est quand tu veux.

Je souris bêtement, tout en caressant la petite parcelle de peau que j’avais à ma porter. Je ne m’imagine plus trop amoureuse. Ce serait me donner corps et âme. Et j’y tenais à mon âme. Mais merde ! J’ai pas envie de me donner à n’importe qui, même si ce serait très facile. Qui n’avait pas envie de s’faire la p’tite Yoruichi après tout ?

Alec avait été le premier et le dernier de Gleb. Une question me traversa l’esprit.

-Gleb, t’as jamais voulu le faire … avec une femme ?

Elle est née en France. Elle a pourtant l’air oriental. Probablement que sa mère est asiatique. Elle ne précise pas où en France. Peut-être qu’elle ne le sait pas vu comme elle voyage ou peut-être que ce n’est tout simplement pas important. Peut-être les deux.

Je remarque un peu en retard qu’elle a évité ma première question. Elle devait être trop douloureuse et indiscrète. Comme d’habitude, j’aurais du me taire.

Je me mets à lui caresser les cheveux. Je fais toujours ça à Alec quand je suis désemparé. Maintenant, c’est au tour de Yoruichi. D’ailleurs, avant Alec, c’était ma mère qui était victime de cette habitude.

Elle se remet à parler, à mon grand soulagement. Mais, elle retourne sur la question que je viens de regretter d’avoir poser. La réponse est non, elle ne s’est jamais donné à quelqu’un d’autre. Objet sexuel? Car à ses yeux, tous ceux qui se laissent toucher sont des objets? Je ne sais pas, j’ai du mal à la suivre. Je la regarde, doux et attentif, curieux aussi.

Je ris vaguement à ses plaisanteries. Puis, elle me pose une question…

-En fait, je n’ai même jamais pensé le faire avec un homme, c’est arrivé comme ça et puis, je l’aime…Les relations humaines en général n’ont jamais été dans mes priorités, je pensais même que c’était impossible qu’on puisse s’intéresser à ma personne d’une quelconque façon…

Je la regarde, une main toujours dans ses cheveux.

-Tu n’as jamais plus été amoureuse..?

Alec est le seul que j’ai aimé dans ma vie. Il serait triste pour Yoruichi que le type qui l’a violé soit le seul aussi. J’ai toujours été incapable d’être seul. Avant l’amour d’Alec, c’était l’affection que ma mère voulait bien me donner de temps à autre. J’aimerais être aussi indépendant que l’est Yoruichi, peut-être que j’y verrais plus clair.

-Tu es indépendante, j’aimerais être comme toi…