Sadismus Jail Venez vivre la vie mouvementée des prisonniers de Sadismus. |
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| Une nouvelle effrayée | |
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Auteur | Message |
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Bella Hope 223022 L’inoffensive
Nombre de messages : 2165 Age : 35 Date d'inscription : 28/02/2008
| Sujet: Re: Une nouvelle effrayée Sam 6 Sep - 13:44 | |
| Elle est là depuis aujourd’hui, Lui ne sait plus depuis quand ces barreaux le tienne prisonnier. Cela fait-il si longtemps qu’il est ici ou a-t-il seulement perdue la notion du temps ? Compréhensible…plus rien ne compte ici si ce n’est que ta survie. Et encore. La douleur me chauffe brutalement l’intérieur et la fatigue s’insinue dans chaque parcelle de mes cellules nerveuse ou musculaire. Je ne bronche pas, ni ne gémit. J’observe le calepin et remarque un petit dessin à côté des questions. Un animal tenant entre ses pattes une petite Fleur qui me fait de suite pensée à Adélie. Serait-ce moi représenter en tant que…en faite je ne sais pas à quoi sa ressemble réellement. Disons que plusieurs formes animales sont mélangées. Ca m’intrigues beaucoup…des pattes de chat, des ailes d’oiseaux, une queue de félin…peut-être un corps de loup ou de chien. Je reste émerveiller face à ce petit croquis réalisé en si peu de temps, mais aussi quelque peu touché par cette représentation de ma personne. Siriel à pour moi, illustré ma personne et celle d’Adélie à l’image de maintenant. Elle entre mes bras.
Parfois trop, parfois pas assez…je n’aurais pas pus répondre mieux. L’espace nous rend soit trop seul, soit trop entourée. C’est comme partout, ou tout dépends de tes humeurs. Etouffant parfois. Lieu humide et sans importance, ce sont surtout les gens qui pullulent ici qui font toute la différence. J’aimerais retourner à une liberté, la mienne. Je l’avoue, le fait d’être en ces lieux m’oppresse plus que de raison. Voilà pourquoi je t’envie Siriel. Tu as l’air si effacé de ce monde, enfermé dans le tien, sans que personne ne puisse perturber la moindre parcelle de cet univers qui t’es propre. Un silence des plus apaisants envahis tout ton être.
Si nous avons mal, où et pourquoi ? C’est la question suivante…Je me tends légèrement, jouant nerveusement avec le stylo entre mes doigts. Dois-je réellement écrire ce qu’il m’est arrivé ? Si je le fais, ce n’est même plus la peine de croire à un quelconque espoir de remonté Adélie un temps soit peu, à la surface. Une gardienne, un lien étroit avec elle. Non, c’est même pas ça. Qu’est-ce que je m’en foutais de sa vie…mais il a fallut qu’elle soit marier à mon père adoptif et trompé par celui-ci. Rassuré moi et dite moi que je n’y suis pour rien…alors pourquoi tout ces coups ont afflué sur mon corps, ce sang sortie de mes veines, ces cris échappés de ma gorge. Je frissonne violemment, tentant d’afficher un sourire qui se veut vrai. Mensonge…mentir. Ne serais-ce que pour l’assurance d’Adélie. Mes doigts tremblent ce qui rend l’écriture un peu moins assuré. Beaucoup même.
« Une vulgaire chute dans les escaliers »
Ridicule je dirais…mais c’est toujours mieux que d’inscrire : « je me suis fais battre à mort par une gardienne enragée par son passé ». J’ai toujours cette peur qu’elle revienne d’un moment à l’autre et le pire, c’est que je sais que ce jour arrivera. Où une nouvelle fois elle viendra me prendre au piège, où une nouvelle fois je vais avoir le droit à son délire conjugale, et où une nouvelle fois…les coups vont tombés. Me défendre, j’essaierais. Un stress m’occupe le creux des entrailles, le moindre bruit me parait amplifié…Mal, je me sens mal. Elle me hante chaque nuit, j’en tremble dans mon sommeil, j’en cauchemarde plus que de raison. Je fixe l’entrée de la cellule, comme si son visage allait apparaître d’une seconde à l’autre. Alors, l’inconscient prend le dessus et je me calle un peu plus contre Adélie, où cette fois j’ai plus l’impression que c’est moi qui vient chercher du calme pour être rassuré.
« Et vous ? »
Où avez-vous mal… chacun en porte un au fond de soi. Tel un poison qui vient vous ronger les veines. C’est épuisant de voir la vie comme un précipice sans fin, qui nous tue chaque jour. Une perte de temps inutile. Des douleurs infligées pour peu de chose parfois…Drôle de rencontre quand j’y pense. | |
| | | Adélie Roche 463729 Petite fille égarée
Nombre de messages : 2210 Age : 36 Localisation : Cellule 9 Date d'inscription : 24/07/2008
| Sujet: Re: Une nouvelle effrayée Dim 7 Sep - 7:47 | |
| Cela fait un moment à présent qu'aucun de nous trois n'a parlé. Le silence semble avoir repris ses droits et ne plus vouloir nous les céder. De temps à autre, je peux entendre une porte grincer quelque part dans la prison, mais c'est tout. Le néant nous environne, déversant sur nous sa chape de silence et d'ombre. Le petit carnet et le crayon passent toujours de main en main, presque inlassablement. Il y a entre nous comme un désir d'en apprendre davantage sur l'Autre. J'ai envie de mieux les connaître, même si cela ne se voit pas forcément au premier abord. Je suis vraiment contente d'être tombée sur eux pour mon premier jour ici. J'aurais pu faire une mauvaise rencontre, mais non. Ce sont Bella et Siriel qui sont venus me sortir de ma détresse. Et même si c'est laborieux, je veux croire qu'ils y parviendront. En silence, peut-être. Mais ils y arriveront. Etrangement, je me sens de mieux en mieux, malgré ce silence qui dure. Je ne suis pas véritablement 'bien', car il y a toujours ce malaise qui rôde, prêt à se manifester à la moindre faille. Et puis cette idée toute nouvelle que je suis en prison et pas prête d'en sortir... Parce que je n'oserai jamais admettre que j'ai laissé faire ça. Que je suis faible à ce point. Cette idée me hante et me terrifie. Alors j'ai mal et je me tais, parce que... parce que je ne suis pas capable de dire ma détresse. Il en a toujours été ainsi. Et je ne sais pas quand ça changera, si cela change un jour. Quoi qu'il en soit, je me fais peu à peu à cette absence totale de paroles et de mots envolés. Je me prends au jeu, même si c'est parfois un peu difficile pour moi d'écrire. Cette pensée selon laquelle les écrits restent est toujours là, bien ancrée et désireuse de ne pas m'abandonner. J'essaie tant bien que mal de la chasser et de rester relativement sereine. Je suis un peu moins tendue, et cela doit se sentir, en particulier pour Bella dont les bras m'enveloppent avec chaleur et tendresse. Je me sens à l'abri blottie contre elle, à l'abri de l'immensité du monde et de la peur qu'elle suscite chez moi. Une mère...
Le calepin me revient, je regarde. Siriel ne sait pas depuis quand il est là. Cela me montre à quel point il doit être aisé de perdre la notion du temps, lorsque l'on est coupé de tout. Je n'ai pas l'habitude. Chez mes parents, j'avais mon ordinateur, j'étais sans arrêt connectée à internet. Je savais quel jour nous étions, quelle heure il était. Mais il est vrai que depuis ce matin, je n'ai vécu que des choses irréelles, presques surnaturelles. Le voyage en avion, déjà, un supplice. Je me suis efforcée de m'envoler loin de tous ces gens qui me regardaient, loin de ma voisine en particulier, qui aurait pu engager la conversation. Se fermer pour éviter que cela n'arrive. J'ai fait cela à merveille. J'ai dormi du début à la fin, et lorsque je ne dormais pas, je devais avoir un air un peu froid. Et puis mon arrivée dans cette grande ville allemande que je ne connaissais pas, ces gens tout autour, les policiers que j'ai pu aborder, et puis finalement, mon arrivée à Sadismus, l'erreur, tout ça. J'ai l'impression que ça fait plusieurs jours que je n'ai pas vu mes parents, alors que j'étais encore avec eux il y a quelques heures seulement. Bientôt, j'aurai perdu cette notion du temps, moi aussi. Comme Siriel. Et Bella ? Elle n'a pas répondu. Peut-être que le temps qui passe la fait souffrir... Peut-être qu'elle ne veut pas se remémorer le temps passé ici. Je ne peux pas répondre à cette question, mais je me la pose tout de même. Pourtant, elle semble être quelqu'un d'optimiste. Et elle s'occupe de moi comme le ferait une mère d'une petite fille qui vient de faire un cauchemar. Peut-être que Bella se préoccupe tellement des autres qu'elle en oublie l'essentiel, à savoir elle. J'aimerais pouvoir lui rendre sa douceur, lui monter que moi aussi, je peux être là pour elle, l'aider en quelque sorte. Mais je ne peux pas, je n'y arrive pas. Pardon, Bella... Pardon.
Sur la petite feuille, il y a un dessin. De Siriel, sûrement. Une fleur entre les pattes d'un animal... Quel animal ? Aucun qui existe dans la réalité telle que les scientifiques la définissent. Plutôt un animal de légende... Un loup, un chat, peut-être... Avec des ailes d'oiseau. J'ai envie de croire que l'animal est Bella, que la fleur me représente. D'un certain point de vue, c'est vrai que je pourrais être une fleur. Une fleur, ce n'est pas bien résistant. C'est quelque chose de fragile, dont on doit prendre soin pour ne pas qu'elle se fâne. Mais il y a erreur sur la personne. Je ne suis pas une fleur, Siriel. Une fleur, c'est beau dans sa fragilité et sa délicatesse. Moi, je suis juste pathétique. Un rien. Non, je ne suis pas une fleur, Siriel. Mais j'ai envie de croire, malgré tout, que c'est moi qu'il a voulu représenter. Entre les pattes de Bella. Bella est si douce...
Je détache le regard du dessin de Siriel pour lire la suite des mots. La prison est parfois trop grande, parfois trop petite. Cela ne répond pas vraiment à ma question, mais cette réponse ne m'étonne pas vraiment. Siriel est quelqu'un d'étrange, un peu en dehors de la réalité. Sa notion du temps et de l'espace n'obéissent pas à un référentiel rigide et précis. Chez lui, ce n'est pas une science exacte. Il doit me trouver un peu trop... terre-à-terre. Ce n'est pas impossible. Ce qui est exact, c'est défini, ça ne bouge pas. Je n'aime pas le changement, surtout lorsqu'il est imprévu. Alors je préfère savoir des choses précises. Même si j'aime bien rêver et imaginer. J'ai besoin de repères, d'ancrages à la réalité. Pour ne pas m'égarer trop. Tant pis. De toute façon, je verrai bien assez vite la taille de la prison, à mon avis. Mais dans tous les cas, la réponse de Siriel me donne à réfléchir. Trop grande et trop petite à la fois... Je découvrirai sans doute bientôt ce qu'il a voulu dire par là. Bella n'a pas répondu, elle doit donc approuver ce que dit Siriel. Elle a découvert cela, elle aussi. Si ça se trouve, dans quelques jours j'aurai perdu toute notion de temps et d'espace, et je croiserai un nouveau à qui je dirai que la prison est trop grande et trop petite. Sauf qu'il y a une incohérence. Je serai bien incapable d'aller parler à un nouveau venu. J'espère me trouver assez vite un endroit un peu sombre, un petit coin où m'isoler du reste du monde. A moins que Bella ne me sauve. Mais c'est impossible si moi-même je ne fais rien pour me sauver. Je suis la victime de mes propres actes, je suis mon seul bourreau.
Cette fois, c'est Siriel qui pose une question. Je ne suis pas sûre de comprendre le verbe qu'il a utilisé. J'ai de vagues souvenirs, hurt, hurt, hurt, un verbe irrégulier, trois fois la même forme. Mais je peux me tromper. Frapper ou blesser, quelque chose comme ça, il me semble. Etes-vous... blessée ? Possible. Si c'est le cas, il s'adresse à Bella. Elle ne semble pas très en forme. Epuisée, pour commencer. Et puis... Ses pas hésitants, et puis cet air porté par son visage... Douleur. Physique ou morale, je n'en ai aucune idée. Mais Bella souffre. Suite à la question, la réponse de Bella. Ainsi, elle est bien blessée, elle s'est fait mal en tombant dans l'escalier. J'ai peine à le croire. Ce n'est pas impossible, mais c'est le genre de réponses que font les enfants qui ne veulent pas avouer qu'ils sont battus par leurs parents. Est-ce la vérité, Bella ? Je ne sais pas à quel point elle est blessée. Mais une 'vulgaire' chute dans les escaliers ne ferait pas beaucoup de dégâts, si ? Je ne sais pas, je n'ai jamais vraiment testé. Peut-être que c'est la vérité, au fond... Je dois lui faire confiance puisque je n'ai aucun moyen de savoir. Et quoi ? Nous sommes en prison ! Sadismus... Le nom parle de lui-même. J'ai envie de croire Bella... C'est tellement rassurant, une chute dans l'escalier, au fond. Ca n'arrive pas souvent, c'est un accident, on panse tes plaies et puis tu guéris. Mais j'ai peur qu'elle aie été battue, par des prisonniers ou des gardiens, quelle importance ? J'ai mal pour elle, si c'est le cas, parce que la douleur morale doit être aussi grande que la douleur physique, mais j'ai peur aussi parce que ça pourrait m'arriver... C'est égoïste, mais c'est vrai. Pardon, Bella... Pardon de tout ramener à moi, encore une fois. J'aimerais tant pouvoir dire ou faire quelque chose ! Mais je ne peux pas. Elle ne veut peut-être pas en parler. Alors je n'ajouterai rien. Mais pour montrer que je suis là et qu'elle peut compter sur moi, je me serre un peu plus contre elle. Lui donner ma chaleur, même si je ne fais rien pour la guérir ou la protéger. Ca peut paraître ridicule, mais je ne peux rien faire de plus que me serrer un peu plus contre elle. Je voudrais t'aider, Bella...
Et moi ? Moi, je ne suis pas blessée. Pas physiquement, du moins. Et à l'intérieur... Je ne sais pas. Ce ne sont pas vraiment des blessures, je pense. Ou alors... Je ne sais pas. Oui, ce sont sans doute des blessures. Commencées d'une égratignure que l'on n'a pas soignée parce qu'on ne la voyait pas. Mais je ne sais pas d'où me vient cette égratignure. Je pense que ça remonte à loin. Où ? Quand ? Je ne sais pas. J'ai mal à l'intérieur, oui. Mais je n'en sais pas plus. J'ai envie que cette blessure guérisse, mais je ne sais pas où la trouver. Et je crois que je n'ai pas la force d'esprit nécessaire pour la refermer. Mais je me sens en confiance avec Bella et Siriel, alors peut-être que je pourrai parler un peu.
« Je suis blessée dans la tête. Je ne sais pas pourquoi. Ni depuis quand. »
Je rougis. Toujours cette calligraphie irrégulière, un peu chaotique, et relativement petite. Ca me gène d'avoir écrit ça. Va savoir pourquoi. Mais c'est écrit, c'est trop tard. Et je crois qu'il fallait que je le fasse. C'était important pour moi, même si ça me gène. Une question. C'est à mon tour de poser une question. Parce que je ne veux pas que tout se termine maintenant. Je veux continuer cet échange. Je ne veux pas qu'ils me laissent seule avec ma peur. Je veux oublier où je me trouve, je veux oublier mes phobies. Juste partager. Et me blottir dans les bras de Bella. Comme une gamine. Une petite fille minuscule et fragile qui a besoin d'être rassurée, d'être protégée. Ne partez pas. Mais aucune question ne me vient. Je n'ai pas envie de demander ce qu'ils ont fait pour venir ici, d'abord parce que ce n'est pas le sujet de conversation le plus joyeux, à mon avis. Ensuite, si je leur pose la question, j'aurai à y répondre, moi aussi. Je n'aime pas mentir et je devrais le faire, et puis ma réponse sera vague parce que je n'ai rien à dire sur la personne que j'ai 'tuée'. Elle n'existe pas. S'il y a une personne que je tue, c'est bien moi. Je pourrais leur demander ce qu'ils aiment faire... Mais... je ne sais pas, il y a comme une sorte de blocage. Parce qu'ici, on ne peut pas faire tout ce qu'on aime faire. Les passions restent au fond de nous, sans que l'on puisse les atteindre. D'ici quelques mois, je ne saurai plus jouer de piano. J'aurai oublié pas mal de choses, sans doute. Alors je ne dis rien. Désolée. Mais j'espère qu'ils poseront d'autres questions, eux. Pour ne pas que tout s'arrête déjà.
S'il vous plait. | |
| | | Siriel Silver 571-428 Serenity
Nombre de messages : 189 Age : 44 Date d'inscription : 13/06/2008
| Sujet: Re: Une nouvelle effrayée Ven 12 Sep - 23:35 | |
| La libération sous une pluie de lumière aveuglante. L’ivresse de la hauteur. Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus vite. Voler jusqu’au soleil et ressusciter Icare. Un fil d’Ariane nous reliant à la terre. Cerf volant humain, dragon imparfait sortit de son corps de poisson pour partir à la conquête de ce que la terre a fait de plus beau, le ciel.
A travers la pierre, mes yeux fermés, je sens le pouls de la chrysalide. Je l’entends respirer alors qu’elle tente de battre des ailes. Je vois sa souffrance de ne pas encore pouvoir voler, son impatience de recouvrer sa liberté et sa soif d’infini et de ciel bleu. La Prison deviendra autre chose, je le sens. Tout comme elle était laide avant, rampant sans avenir sur les feuilles de la destruction, du malheur et de la souffrance. Ici, il n’y a pas d’évasion possible. La seule façon de sortir est de laisser s’exprimer la perle qui est en chacun de nous. Chaque être de Sadismus doit changer en profondeur. Prisonniers, gardiens, médecins, nous sommes tous un anneau de la chenille, et tous nous serons un motif sur les ailes du papillon. Peu importent nos souffrances puisque nous ne serons plus. Peu importent notre passé, nos origines ou nos crimes. Peu importe qui nous sommes. Nous n’avons pas été choisis, nous sommes là c’est tout, poussé par une force plus puissante que celles illusoires de la raison ou de la justice, celle du hasard.
Mais toutes ses pensées, si belles et poétiques soient-elles sont également des illusions. Je sais ce que je cherche au fond de moi. Qui est-ce que je cherche à impressionner là ? Pourquoi est ce que je m’ennuie à mettre des mots sur les images qui traversent un moment mon cœur endormit ? Mensonges. Les mots ne sont que mensonges. La vie n’existe pas, la réalité n’est qu’un tissu d’images pré-fabriquées. Mensonges, mensonges. Dans les mots, dans le souffle, dans les visages et les sentiments. Mensonges.
Mes yeux s’ouvrent soudain. Je suis resté impassible mais j’ai pâlis, je le sens. La lumière veut me prendre encore. Je ne vois plus ni Bella, ni Adelie. Je n’entends plus leurs âmes. Même Sarah est partie. Mensonges. Mensonges. Pourquoi tant de sentiments soudain ? Une telle tornade ? Je ne veux pas écouter, je ne veux pas sentir, je ne veux pas sombrer dans la lumière. Je ne veux pas leur faire de mal. Sauve moi. Respire.
Expire.
Inspire. Ferme les yeux, ouvre les, concentre toi sur les deux autres. Bella tient Adelie dans ses bras, ses yeux pleins de souffrance morale et de douleur physique. Elle respire avec peine mais son étreinte donne de la force à la petite fleur. Concentre toi. Adelie est surement en train d’écrire sa réponse et sa question. Ses cheveux raides encadrent son jeune visage si sérieux. Ses grands yeux effrayés interrogent la feuille. Imagine la scène, regarde les, reste là. La cellule reprend son aplomb. La lumière s’en va, tandis que son visage, si blanc, si noir, si beau prend sa place. Puis c’est le coton gris habituel. Adélie me tend quelque chose. Je tends ma main, doucement, impassible, et prend le carnet. Il me faut un peu de temps pour retrouver mon calme intérieur mais je sais qu’il est très peu probable que quiconque ait perçu cette mini crise. Je lis les mots. Oui. Adelie a mal dans la tête. C’était évident mais c’est bien qu’elle le dise. Quand à Bella, je ne crois pas une seconde qu’elle soit tombée dans les escaliers mais si c’est ce qu’elle veut dire, ça la regarde. Mensonges, mensonges, souffle l’échos de mes pensées dans mon esprit. Mensonges. Mais c’est tant mieux. Restons dans ce mensonge pour le moment. Tant qu’elle est là.
Je regarde les mots. Les mensonges de Bella et les hésitations d’Adelie. Je n’ai plus envie d’être gentil. Il faut parfois faire des efforts pour progresser. Je ne rendrais pas service à Adelie en la laissant passer.
Are you hurt ? Where ? Why ? « Une vulgaire chute dans les escaliers » « Et vous ? » Je suis blessée dans la tête. Je ne sais pas pourquoi. Ni depuis quand. « I’m fine »
Je vais bien. Je suis mort, comment ne pourrais-je pas aller bien ? Mensonges aussi mais celui-là, personne ne peut le découvrir. Pour vous il ne s’est passé que quelques instants durant lesquels j’interrogeait la pierre et respirait peut-être un peu plus fort que d’habitude. Mais les pensées sont tellement plus rapides que les mots. Il n’a pas du se passer plus que quelques secondes. Je regarde Bella. Je vais être impoli, mais c’est pour la Petite Fleur, j’espère que tu me pardonneras.
« Ask something. Anything. »
Mon écriture est plus appuyée qu’avant. Oui c’est un ordre. Un « je le veux ». Et je n’accepterais aucun refus. Presque autoritaire mais toujours tranquille, je tends le carnet… à Adelie. Nous faisons tous des efforts. Bella pour nous mettre à l’aise, moi pour utiliser ces mots que j’abhorre. Je sais que tu en fais aussi mais fais-en plus. Les enfants ne peuvent grandir s’ils restent enfermés dans leur bulle. Tout l’amour du monde ne protège pas contre la destruction et le malheur. Il vaut mieux être blindé dès le départ pour éviter de souffrir. C’est la leçon que m’a apprise Sarah. Et la raison pour laquelle je porte sans cesse une armure de glace. On est loin d’Icare et de son ivresse, mais je compte sur toi Bella pour être celle qui saura ramener le cerf volant à terre avant que toute la cire ne fonde et que les ailes ne disparaissent sous la peur et l’habituelle angoisse. | |
| | | Bella Hope 223022 L’inoffensive
Nombre de messages : 2165 Age : 35 Date d'inscription : 28/02/2008
| Sujet: Re: Une nouvelle effrayée Ven 26 Sep - 17:29 | |
| Elle a mal dans la tête et elle ne sait pas pourquoi. J’ai mal aux côtes pour avoir osé respirer et venir dans ce monde qui tourne à l’envers, sur cette terre qui est bord du précipice et qui dans quelques années rendra l’âme avec tout les millions d’humains qu’elle possède. Puis, Lui nous dis, ou ordonne, de parler, de dire quelque chose, n’importe quoi qu’importe. Je respire, j’ai mal. Torturé physiquement et mentalement, je vous mets au défie de trouver encore la force de vivre dans ce trou à rat. Nous ne sommes que des prisonniers dans un corps de chair et de muscles, qui n’a que pour utilité de porter pendant des années un esprit, un cœur et une vie.
Ils n’ont pas choisit de disparaître. Ils n’ont rien demandé. Alors pourquoi continuons-nous, à nous apitoyer sur notre propre sort. Regarde-toi et pose ta main sur ton cœur. Tu le sens, il bat, vivement et plein de vie. Il s’épuise chaque seconde de son existence, pour que tu puisses respirer, alors que d’autre avant toi, n’ont pas eu le choix. Ils se sont éteints tel l’insecte Ephémère. Tu te dois de vivre pour eux, mais surtout pour toi et cette chance que l’on t’a offerte. Je l’avoue, en ces lieux ce n’est pas la meilleure chose qui est put t’arriver, mais même sans ça, c’est une chance. Elle te frôle, et te souffle que les secondes sont comptées et que chacune d’elle écoulés à se plaindre et se morfondre n’est que du temps perdu. Ne me demandez pas où je trouve tout cet optimisme, je n’en sais rien, même moi je me pose la question. Ca peut paraître pitoyable, triste ou même pittoresque…ou pas ?
Je me resserre sur Adélie, la bonne volonté et le courage est toujours communicatif, alors s’il te plait, saisit les brides que je te lance et reviens parmi nous. Sa ne te couteras que quelques efforts, nous ne sommes jamais seuls. Il y a toujours quelqu’un, quelque part qui nous tend la main. A toi de décider de refusé ou non. Tu es la seule maitresse de ton propre jeu non ? La Reine suprême est la vie, elle règne, mais toi tu contrôle tes choix et tes envies. Tu préfère rester dans un coin à mourir seule comme une pauvresse ? Soit, tel est ton choix, mais tu partiras avec ce regret de n’avoir rien tenter pour te relever, comme une lâche. C’est tellement évident de se dire « Je n’y arriverais pas ». Pour cela, il faut essayer, si réellement tu as ce désir de rester en vie. Je suis là tu sais. Tu ne me connais pas certes, mais pourquoi ne pas jouer le rôle d’une sorte de pilier ? Un soutient. Regarde Siriel, abandonné dans son silence, il te regarde et te force à dire quelque chose, n’importe quoi. Qu’importe après tout. Ici, peu de chose ont de l’importance. Obéis lui, c’est pour toi, pour t’aider. Cela te fera du bien. Il te prête une certaine intention. Ce personnage est curieux mais tellement intéressant dans sa manière d’être et son mutisme. Je l’aime bien et pourtant je ne sais rien de lui. C’est le genre de personne avec qui le silence n’est pas gênant, parce qu’il sait l’amadouer. Il le connaît par cœur, c’est son plus fidèle ami.
Je jette un regard circulaire à la pièce. Sombre, humide, être tout contre Adélie me donne une source de chaleur qui me réconforte un peu. Avant qu’elle ne saisisse le crayon, je m’en empare pour marqué par-dessus son épaule, sur la feuille : « N’ai pas peur, fais lui confiance ». Nous sommes là, comme des ailes qui te protégeraient. Dis toi que peu de personne ont cette chance a leur arrivé ici. Certains ont due être accueillit par un viol, une maltraitance et torture physique…alors que toi tu t’en tire plutôt bien pour une nouvelle venue. Je pose mon menton sur ton épaule, toujours contre toi, attendant une action non verbale de ta part.
En attendant mes yeux se dirigent vers Siriel. Pas de façon gênante ou mal intentionné, juste qu’il me fascine un peu. Qui es-tu vraiment ? Tu m’as l’air si fermé au ressentit. Il est grand, même très grand. Je n’ai jamais vu une personne d’une taille pareille, il en est impressionnant. Ces yeux ont l’air vide d’expression, ce qui me donne encore plus envie de comprendre. Il parle peu, allié au silence comme personne d’autre que j’ai pu rencontrer. D’un calme impressionnant, malgré un petit trouble dont mon esprit a été la victime d’une hallucination. Siriel, comment et de quoi se constitue ton monde ? As-tu une raison toi de rester ici, en ce monde ? Je suppose que chacun d’entre nous dois avoir un but, une personne, une promesse, qui nous enchaines à la vie.
Soupire
La douleur me foudroie créant un petit soubresaut sur mon corps. Je tente de cacher tant bien que mal cette lancinante et foudroyante déchirure qui me tue l’intérieur et la surface du thorax. Epuisé, j’ai envie de dormir dans un grand lit chaud et douillé, mais avant sa prendre un bain mousseux brûlant…Toute ces choses qu’on a vécue avant et qui me manque tant à présent.
Mon regard se perd dans celui de Siriel…
[HS/ Je voulais m'excuser auprès de vous deux pour le retard que j'ai fournis, mais j'ai eu une grosse panne d'inspi pendant un moment et l'envie d'écrire n'était pas là =x En espérant que ma suite ne vous décevras pas trop.... ><' encore désolé!] | |
| | | Adélie Roche 463729 Petite fille égarée
Nombre de messages : 2210 Age : 36 Localisation : Cellule 9 Date d'inscription : 24/07/2008
| Sujet: Re: Une nouvelle effrayée Mer 1 Oct - 15:44 | |
| Siriel prend le papier et lit ce que nous avons écrit. Il a toujours ce même visage impassible, peut-être un peu plus dur. Mais je ne m'attarde pas pour le regarder, je ne veux pas que nos yeux se rencontrent. Fuir. Toujours. C'est ce qu'il y a de plus simple et de plus évident. Tant pis si je ne sais rien des pensées des autres. De toute façon, je ne suis pas apte à les comprendre. L'esprit humain est quelque chose de trop complexe pour moi. Je me replonge dans le silence et m'y abandonne. Il me fait toujours un peu mal, mais je finirai par m'y habituer. Et Bella me donne un peu de sa force. Son étreinte est douceur et force en même temps, et je ne m'y soustrairais pour rien au monde. Je reste contre elle, piteusement. J'aimerais la serrer contre moi, et lui rendre cette chaleur qu'elle me donne, mais je n'y arrive toujours pas. J'espère qu'elle ne m'en veut pas trop... Et que je trouverai quelque chose pour qu'elle aille mieux, aussi. Quoi, j'en sais rien. Mais quelque chose... Ça doit bien exister, non ?
Je regarde Siriel sans le regarder, attendant qu'il tende le petit papier à Bella. Mais ce que je vois à la place me surprend. C'est à moi qu'il tend le petit carnet. Je sursaute presque. Je regarde timidement le jeune homme, un peu étonnée puis prends le papier. J'étais déjà en train de sombrer dans une habitude apaisante et facile. Sans le savoir, Siriel m'a rappelée à l'ordre. Je lis. Il va bien. Tant mieux, je n'aime pas quand les gens ne vont pas bien... Peut-être parce que je me sens alors démunie, incapable de les sortir de leur chagrin. Puis une écriture plus appuyée, un ordre. Demande quelque chose. N'importe quoi. Pas de question, ici. Un ordre. Je n'ai pas le choix. Je n'ose plus regarder Siriel, à présent. Je fixe la feuille comme si elle me voulait du mal. Je veux bien poser une question, moi... Mais... J'sais pas, j'ai pas d'idée. Avant que j'aie eu le temps de faire quoi que ce soit, Bella prend le crayon et écrit à la suite de Siriel. Elle me demande de lui faire confiance, de ne pas avoir peur. Je veux bien, moi, ne pas avoir peur ! Ma confiance, il l'a. C'est juste que... Que je sais pas, en fait. Peut-être n'ont-ils pas tout à fait ma confiance, finalement. J'ai bien compris qu'ils ne me veulent que du bien. Mais même des gens très proches peuvent en venir à se moquer de moi. Je m'en suis rendue compte tellement de fois ! Et si ça se reproduisait ? Je n'ai rien d'intéressant à dire, de toute manière... Alors mieux vaut me taire... Non ? Les secondes s'égrènent tandis que mon pouls se remet à augmenter. Je transpire, j'ai chaud, j'ai froid. Écrire quelque chose. N'importe quoi. Ce n'est pas la mer à boire, n'est-ce pas ? C'est vrai, si on réfléchit un minimum, on voit clairement que ce n'est rien. Juste une question. N'importe qui est capable de poser une question. Même moi. Je l'ai fait précédemment. Si c'est pas une preuve que j'en suis capable, ça ! Il ne m'a pas demandé une dissertation, juste... une question. Bordel ! Pourquoi suis-je incapable du moindre effort ? Pourquoi les autres parviennent-ils à supporter la vie ? Pourquoi ai-je peur de ce dont j'ai le plus besoin au monde ? Je me hais !
Le silence a perdu tout ce qui le rendait apaisant. Il n'est plus maintenant qu'un abîme de souffrance. Pourquoi ne pas m'avoir laissée tomber dans la simplicité, Siriel ? Pourquoi veux-tu m'aider ? J'aurais voulu que tout puisse continuer, j'aurais aimé que vous posiez des questions et que j'y réponde. C'est égoïste. Et c'est généreux de ta part de vouloir m'aider. Mais pourquoi croyez-vous que je me définis comme un déchet ? C'est précisément parce que j'en suis un ! Je mérite pas de vivre, je mérite pas votre compassion. Laissez-moi crever, et le monde ira un peu mieux. J'en veux à Siriel en même temps que je lui suis reconnaissante. Et j'ai peur. Peur de ne rien répondre, peur de ne pas y arriver. Je ne veux pas lui rendre le petit carnet sans rien. Il n'appréciera pas. Et c'était un ordre. J'arrête pas de dire que je préfère les ordres. Que ça me facilite la vie. Que c'est plus simple d'obéir que de prendre des décisions. C'est ce que je dis, non ? Oui. Alors pourquoi est-ce que je n'obéis pas ? Détresse. ... Merde !
« Désolée... »
Un murmure. Je n'ai pu retenir ces mots dans ma gorge. Désolée, je n'y arrive pas. Le silence, brisé en mille morceaux par ma voix rauque et peu assurée. Pardon, désolée... J'ai envie de m'excuser une nouvelle fois pour ce que je viens de faire. Mais ils ne veulent plus de paroles, seulement des écrits. Alors quoi ? Une boule se forme dans ma gorge, j'ai envie de pleurer mais je force mes yeux à rester secs. Il doit me mépriser. A trop penser, je me perds dans des réflexions un peu idiotes et j'en oublie le principal : la question. Je le sais, j'en suis parfaitement consciente. Mais il doit me mépriser, vous comprenez ? Je ne peux pas ignorer cela, je ne veux pas qu'il m'en veuille... Pardon, Siriel, je suis rien qu'une merde, tu sais... J'essaie, pourtant ! Mais c'est au-dessus de mes forces. Pardon, Bella, aussi... Ça suffit pas, ce que tu fais. C'est beaucoup, c'est énorme. Mais je suis trop conne, alors ça suffit pas. Les minutes passent sur le silence retombé. Je fixe toujours la feuille, immobile, incapable d'y inscrire quoi que ce soit. Des questions, il doit bien y en avoir des milliers que je pourrais leur poser. Pourquoi sont-ils ici ? Mais je me refuse à poser cette question. Ce serait leur mentir volontairement, et je ne veux pas. Parce qu'ils retourneront sans doute la question, et je le saurais. Donc, pas celle-là. Quelles sont leurs passions ? Mais je sais pas... C'est pas terrible comme question. Bella ne semble pas être très en forme, alors j'ai peur qu'évoquer quelque chose d'aussi dérisoire et lointain que des loisirs ne soit... incongru. Pareil pour toutes les questions sur des loisirs : la musique qu'ils aiment écouter – à supposer qu'ils aiment la musique –, ce qu'ils aiment manger, tout ce genre de choses. Je peux pas leur demander ça. Je serais trop gênée, après cela. Quoi, alors ? Leur demander leur âge ? Non. J'aurais l'impression de faire ça pour pouvoir leur dire ensuite que j'ai vingt ans, puisque je sais que je ne fais pas mon âge. Et peut-être auront-ils cette impression, eux aussi. Et puis d'ailleurs, qu'est-ce qu'on s'en fiche, de notre âge ? Ça change quoi ? C'est supposé avoir une quelconque répercussion sur la conversation ? Non. Je sais déjà d'où ils viennent, comment ils s'appellent. Je sais plus ou moins depuis quand ils sont là. Et c'est tout. Mais à la réflexion, il n'y a pas grand monde dont je connaisse plus que ces quelques détails. J'aimerais bien en savoir un peu plus sur eux, mais je suis trop... conne. En fait, je rêve que d'une chose, m'évanouir. Je me sens mal, j'ai chaud, j'ai froid, j'ai les jambes engourdies. Alors ce n'est pas impossible que je m'évanouisse... Sauf que... non, ma conscience ne me fait jamais le plaisir de se déconnecter quand je le veux. Il ne faut pas compter sur elle. Peut-être que je pourrais leur dire que je me sens mal, que je veux dormir, qu'ils devraient me laisser maintenant. C'est ce que je veux en même temps que je le redoute. Je veux pas qu'ils m'abandonne. Mais j'arrive pas à faire des efforts, je n'avance pas, je ne fais que régresser. Peut-être que je pourrais faire croire que je n'ai pas compris ? Non, une question. Ce ne serait vraiment pas crédible, comme mensonge. Et de toute façon, il y reviendrait, en français s'il le faut. Un peu de temps gagné, et c'est tout. Ah. Oui, une question.
« Je sais pas... »
Bon, c'est pas une question, on est d'accord. Mais c'est un début. Peut-être sera-t-il indulgent si je n'écris que ça ? Non, il a demandé une question, Adélie ! Remue-toi, bon sang ! Trop tard, c'est écrit, on ne peut plus effacer. Tant pis, il y aura un 'je sais pas...' et une question. Si j'en trouve une. Je pourrais leur demander qui est à éviter dans la prison si je ne veux pas d'ennuis... Mais j'aurais alors l'impression de poser une question pour poser une question. Je sais, c'est ce que je suis censée faire. Mais je n'aime pas ça, alors si je peux l'éviter je l'éviterai. Et ça ne me servira à rien de savoir qui je dois éviter. Je ne pense pas sortir souvent de ma cellule, encore que je ne puisse pas dire aujourd'hui ce que sera demain. Mais même si je connais des noms et des descriptions, à quoi cela va-t-il m'avancer ? Je marche en regardant mes pieds, et j'évite de croiser quiconque. Et en admettant que je croise quelqu'un et que je le voie venir, je ne saurai pas le reconnaître parce que j'y vois très mal sans mes lunettes. Donc pas cette question. En fait, je crois que quelle que soit la question que je pourrai trouver, je verrai immédiatement une foule de raisons pour ne pas la poser. Instinct de survie, ou quelque chose comme ça. Instinct de fuite et de facilité, plutôt. Tu ne parles pas aux gens, alors ils te laissent tranquille et tu peux déprimer tranquillement sans avoir à avoir peur. Même si t'as envie qu'ils restent avec toi, c'est comme ça que ça marche, chez moi. Mais je veux vraiment pas qu'ils me laissent ! Même si je voudrais être seule et dormir... Paradoxe. Connerie, surtout.
« Tu voudrais que je demande quoi ? »
C'est une question, vous ne pouvez le nier. Après avoir écrit ça, je rougis brusquement. C'est ridicule comme question. Et ce n'est pas du tout ce qu'il attendait, j'en ai la certitude. Mais j'arrive pas à écrire quoi que ce soit d'autre. Et puis... Peut-être me répondra-t-il. Un autre ordre, plus précis. Je ne sais pas décider, je préfère que ce soit lui et Bella qui posent les questions. Mais s'ils tiennent à ce que j'en pose, moi aussi, il faut qu'ils m'aident. Je suis trop misérable pour y parvenir seule. Désolée... Et maintenant, je fais quoi ? J'ai fini par écrire quelque chose, d'accord. Super, on applaudit. Bravo Adélie, tu égales maintenant un enfant de six ans qui vient d'apprendre à écrire et qui n'a pas d'idée. Fabuleux. Bon. Mais je ne sais plus si je dois donner le petit carnet à Bella ou à Siriel. Est-ce qu'il a tout simplement changé le sens ? Ou bien est-ce qu'il attendait juste de moi que je termine mon tour ? Je sais pas quoi faire, on ne m'a pas donné les instructions. Il me manque le manuel. Et je voudrais pas froisser quelqu'un... Alors j'attends. J'attends que l'un d'eux prenne une initiative. C'est ça que je fais ? Non. Ils vont se moquer de moi. Et ils ne sauront pas si j'ai fini. Alors je cherche une réponse à ma question dans le regard de Siriel. Lui seul sait ce qu'il attend de moi. J'espère en silence que nos regards pourront se croiser, et que je trouverai dans le sien ce que j'y cherche. Le carnet est posé sur mes genoux, à présent, attendant peut-être que quelqu'un veuille bien de lui. S'il te plait... Regarde-moi, juste pour un instant.
Et désolée, aussi.
[Pas de soucis, Bella, ça arrive à tout le monde =) Et en ce qui me concerne, ton message convient tout à fait !] | |
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