Bienvenue en Enfer

Trois heures sur une route cabossée, avec pour seule compagnie quatre molosses des "forces de l'ordre". Trois heures, qu'ont précédé cinq heures de train, cinq jours de bateau, et trois heures d'avion. La totale. Toujours avec quatre types qui ne seraient même pas fichu de lasser leurs chaussures eux-mêmes. Quel ennui... Tout ça pour m'emmener dans un petit patelin allemand au nom imprononçable, dans une prison soi-disant inexpugnable, remplis de fous dangereux, avec pour vocation de m'éloigner du monde des "gens honnêtes"? C'est ridicule.

La voiture s'arrête. Je tire la dernière bouffée de mon ultime cigarette avant que l'un d'entre eux me tire hors du tas de ferraille qu'ils osent appeller un "véhicule". De hautes portes de fer. La première chose que j'aperçois. Ça commence bien...

"Sadismus Jail, terminus tout le monde descend, lance n°1, le plus bout-en-train de mes guides."

Je lui jetais un regard d'une indifférence à faire pâlir un agent des impôts.

"L'humour et toi, ça fait deux, pas vrai?
- Non, non, laissez moi le temps de calmer mon fou rire et je vous répond"

L'homme hausse les épaules, se rendant compte qu'il n'y aura rien à tirer de moi, surtout maintenant. Ils ont essayé pendant tout notre "voyage".

C'est bizarre... Les lieux me rapellent quelque chose.
Je sais ; La Divine Comédie, un ouvrahe abscont écrit par un taré nommé Dante. J'ai passé tout les étapes : Le voyage à travers le purgatoire, et maintenant, l'arrivée en Enfer. Un jour, peut-être atteindrai-je le Paradis. Peut-être...

" Qu'est ce qu'ils foutent ? grogne n°4
- Sais pas. On n'a qu'à la laisser ici, propose n°3. Après tout, il n'y a rien dans les 10 kilomètres aux alentours. Il n'ira nul part...
- Non. On nous paye pour le garder. On fait notre job jusqu'au bout. On a pour ordre d'attendre que quelqu'un le cherche, on l'attend."

Raté. A peu de choses près, et je pouvais m'en aller les mains dans les poches. Trop beau pour être vrai. Maintenant, on attend. Encore.