Bienvenue...en enfer

Il faisait nuit et froid. Je grelotais, le froid me transperçai chaque os que contenait mon petit corps frêle et fragile. Je n'arrivais pas à fermer l'oeil, pourtant le voyage commençais à ce faire très long. J'étais seule à l'arrière du fourgon. Seule une grille me séparais du chauffeur qui était d'un silence gênant et froid. Mes mains attachées par des menottes derrière mon dos, s'engourdissaient par le froid. La tête baissée je pensais à ce que j'avais vécue ces derniers jours...L'appel, Kathleen, le meutre et le faux temoignage... Je sais que je n'ai pas ma place ici, dans ce véhicule me menant tout droit vers l'enfer. Mais j'assume mon choix...j'assume de prendre SA place. Je l'ai choisi, je l'ai voulu alors maintenant Chut et assume. C'est vrai quoi...c'est pas supportable de voir sa meilleure amie, la personne à qui vous tenez le plus sur cette terre enfermée derrière des barreaux dans une pièce froide et hostile. Et puis...elle ne le méritait pas après tout, ce n'était qu'un accident...
Je sentis les larmes m'envahir...mieux vaut pleurer maintenant que là haut où la faiblesse n'est pas acceptée. Moi en prison...qui aurait imaginé ça. En tout cas, pas moi. Jamais je ne m'y étais préparée. Je commençais à m'impatienter. J'avais froid, envie de vomir tellement j'avais peur et j'étais totalement à l'ouest. Je n'arrivais pas à réaliser. je m'approcha un peu de la fenêtre où la vitre était un grillage.

-Monsieur? Quand arrivons nous?

-Bientôt

Ce fut la seule parole qu'il m'adressa....sympathique. Non franchement j'adore....Les larmes me serrèrent la gorge. Retiens toi ma grande. Il faut que tu apprenne à contrôler tes émotions et surtout tes larmes si tu ne veux pas que l'on te prenne pour une lavette. Quand je sentis le véhicule ralentir mon estomac se torda dans tout les sens. Nous étions arrivés...Une nausée m'envahis. Non Bella! Reste calme...respire. J'entendis de lourde porte s'ouvrir. Je n'osais pas regarder par la fenêtre-grillage. Le fourgon entra dans la cour et se stoppa. Je vis le chaffeur descendre pour ouvrir les portes et me faire sortir. Il était accompagné d'un seul gardien. Je me leva pour descendre. C'est à peine si mes jambes me tenaient debout. J'avais l'impression d'avoir du côton à la place. Une fios que je fus avec eux, le chauffeur me regarda et partie dans le vehicule, démarra et disparu. Je regarda autour de moi. Les portes par où nous étions entrés étaient immences et lourdes. Je tremblais de terreur. Une odeur ou plutôt une sensation m'envahit. Le mal règnait en maître. Le mal...mon opposé.
Je ne savais pas exactement ce que nous attendions, le gardien et moi, mais il tardait à arriver....J'avais peur. Qu'est-ce qui m'attendais? A quoi ressemblerait ma cellule? Et surtout....Avec qui j'allais la partager....

Un nouveau jour, une nouvelle arrivée. Je pensais pas que les psychopathes étaient aussi nombreux dans ce monde… Enfin.
Comme d’habitude je me dirige vers l’accueil, empruntant couloirs et portes, un vrai labyrinthe. Tout ça pour quoi ? Pour aller chercher un ou une détenu, régler les quelques formalités et rentrer de nouveau dans ce grand bâtiment. Alalala… Je commence à regretter d’être venu ici.
J’approche de la sortie, ignorant les quelques gardiens et prisonniers sur mon passage. Les portes, la cour puis le portail.
Dehors, une jeune femme, c’est bien ma veine. J’ouvre et m’approche de la nouvelle venue et du gardien.

« Nom, prénom ? » Demandais-je avec un ton des plus professionnels, au point de m’en étonner moi-même.

« Hope, Bella »

Bella ? Si c’est pas un prénom prétentieux ça, j’sais pas ce que c’est. Bref. Je fais signe au gardien qui l’accompagnait qu’il peut repartir, et saisis la prisonnière par le bras. Je fais genre d’être un méchant gardien, qui traine les détenus comme des chiens, mais c’est juste pour m’éviter d’être catalogué comme faible ou tout ce qui s’en suit.
On passe le portail et déjà je desserre mon étreinte. Je m’arrête un instant et regarde derrière moi. Le gardien a disparu. Rapide comme l’éclair…

« Je suis désolé de vous l’apprendre, mais vous venez de passer vos derniers instants de l’autre coté de ce portail. J’espère que ça ira pour vous. »

Et je l’espère sincèrement. Elle n’a pas l’air très bien en point, le stress certainement. Leurs situations n’est jamais faciles, surtout quand ces prisonniers ont encore toute leur lucidité… Je la laisse regarder derrière nous, attendant son signal pour repartir.

« Je dois vous demander votre cellule, aussi. »

Autant tout faire de suite. Plus vite nous rentrerons, plus vite la température augmentera, de peu je dois l'avouer, mais ça caille comme pas deux aujourd'hui... Tout comme les autres jours en fait. A croire que c'est la prison qui rend l'atmosphère pratiquement invivable...

Cela fait plus de dix bonnes minutes que nous attendons. Le froid me gèle chaque parcelle de mon corps tremblant de peur et d’angoisse. Un léger vent souleva mes longs cheveux bruns. Je regarde la façade de la prison…Elle me terrifiait avec ces murs qui paraissait aussi glaciale que l’atmosphère qui régnait ici. Je n’imagine pas comment c’est à l’intérieur… Et je ne préfère pas l’imaginer, je le découvrirais bien trop tôt. Je crois que je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie, mise a part ce soir là où tout à commencé. Rien que le fait de me ressassé ce souvenir me fit monter les larmes aux yeux. Que vais-je devenir dans cette prison moi qui était si sensible et si gentille…Une chose est sûr c’est que je me ferais la plus discrète possible. Loin de moi l’envie de me faire démonter physiquement et moralement. Croyez moi que l’on ne me remarquera pas…enfin je l’espère.

Au loin j’entendis des pas léger approcher. Je leva légèrement la tête que j’ai gardé la plus part du temps baissée depuis que j’étais descendue du fourgon. Un autre gardien qui, je pense, était censé m’accueillir, s’approcha de nous. Quand je le vis, je fus frappée tout d’abord par sa beauté que l’on ne peut pas niée, mais aussi par la froideur que son visage au trait fin dégageait. C’est bien ma veine. Les habitants de cette prison sont aussi froids que l’établissement en lui-même. Même pas une personne sympa….comment vais-je m’en sortir dans ce monde si hostile. Ces cheveux blonds sont balayés par la brise glaciale qui règne ici, en Allemagne. Arrivé à nous :

« Non, prénom ? »

Sa voix est très professionnel, ce qui m’impressionna et ma peur s’accentue à chacun de ces mots. Il est vraiment pas aimable….D’une voix mal assuré je réponds :

« Hope, Bella »

Il fit signe au gardien qui m’accompagnait de partir. Aussitôt il m’empoigne fermement le bras. Je fronçai le nez sous la légère douleur accentué par le froid. Vraiment, ce gardien me fiche la frousse…ils sont tous comme lui ici ? Surement…Je devais vraiment être pâle, prête a m’évanouir. Mais je n’en ferais rien…non je veux tenir debout jusqu’au bout. La main du gardien dégage une agréable chaleur. Après avoir passé le portail, je sentis l’étreinte se desserré a mon plus grand soulagement.

« Je suis désolé de vous l’apprendre, mais vous venez de passer vos derniers instants de l’autre coté de ce portail. J’espère que ça ira pour vous. »

Merci de me le rappeler….mais je décèle ici présent, que sa voix c’est légèrement détendu. Il est devenu soudainement, plus agréable. Je décèle aussi de la sincérité dans ses mots…et puis il suffit de regarder ses yeux pour voir qu’il ne ment pas.

« Merci… » Répondis-je d’une voix tremblante.

Maudite voix. Elle me trahit à tous les coups. Je regarde une dernière fois derrière moi…une dernière fois la liberté qui m’est été volée….ou plutôt que j’ai donnée. Le gardien attend patiemment que je finisse de regarder ce paysage qui restera à jamais graver dans mon esprit pour me souvenir qu’un jour, j’ai été libre.

« Je dois vous demander votre cellule, aussi. »

Je le regarde d’un air complètement étonnée. Ma cellule….n’était-ce pas à lui de me la communiquer justement ?

« Euh…désolée je n’en sais rien. On ne m’a rien dit… »

Il me regarde quelque peu contrarié. La peur me prit aussitôt. Sa y est ma première gaffe ! Qu’est-ce qu’il va me faire ? Me punir ? Déjà ?!....Pas de panique ma grande…il ne fait que regarder ses notes pour me dire la réponse. Mes nerfs sont vraiment à fleur de peau. Je lève la tête complètement désorientée. Il faut que je me ressaisisse. Si je ne le fait pas maintenant il sera trop tard. Ne parait pas faible…Même si c’est l’image que tu donne là, maintenant. Il faut que je me forge.

Le gardien aux cheveux blonds a soudainement un visage plus sympathique et plus chaleureux tout en gardant cet air sérieux et professionnel. Il me prit une nouvelle fois par le bras et me conduit à travers la cour.

Je le vois qu’il fouille parmi plusieurs noms. Enfin il s’arrête sur le mien. Je le vois qu’il attend un peu…Il doit trouver mon prénom ridicule. Mais bon moi je l’aime. Hope = espoir et ici c’est tout ce qu’il me reste…une lueur d’espoir dans mon esprit pour ne pas tomber folle.

-Vous êtes en cellule U. On va y aller alors…

- Oui….

Oui c’est cela…on va y aller. J’ai l’impression que mes pieds font dix tonnes. J’avance lentement, le plus lentement possible. Même si le froid me glace la peau et me fait mal, je veux prendre mon temps. La peur me tiraille l’estomac, je n’en peux plus…Est-ce que cette angoisse me quittera un jour. Surement pas, pas dans cet endroit si lugubre. Le gardien à l’air plongé dans ces pensées. Lui aussi à froid, je le sens grelotté sous sa main qui me tient toujours le bras. Il ne me presse pas, à ma plus grande joie. Je ne sais pas si il ressent ma peur actuellement…je pense que oui. Il doit avoir l’habitude de voir des prisonniers effrayés…Enfin, il faut que je me fasse une raison. Je suis ici et pour longtemps. J’ai peur… combien de fois vais-je le répéter. Je n’en sais rien mais j’ai la trouille. J’ai peur de ce qui peut m’arriver ici….

Nous traversons un chemin terreux et aussi lugubre que la prison. Le gardien me regarde et me dit d’une voix calme :

-Vous allez voir la cour, qui à plutôt l’air d’un jardin mal entretenu, mais bon, on s’y fait…

-J’aime les jardins, je les trouve reposant…tant pis si il est mal entretenu. »

Je ne sais pas ce qui m’a prit de dire ça, mais je le pensais. J’aime les jardins pour leur calme et parfois leur beauté quand ils sont bien entretenu, j’y passerai des heures à lire ou simplement à regarder le ciel. Le ciel ici, est gris. J’ai l’impression que le temps est tout le temps gris….On s’y fait a-t-il dit ? Je ne sais pas si je m’y ferai un jour à cet endroit qui, déjà, me terrorisait. Et lui est-ce qu’il s’y fait d’emmener des détenus tout les jours à leur cellule ? De ce faire passer pour un bourreau ?...Ou alors est-il vraiment un bourreau ? J’ai largement le temps de me poser la question…

Nous arrivons enfin à cette cour…en effet c’était très peu entretenu peut-être même pas du tout. Des racines couvrent une partie du sol, c’est assez escarpé en faite. De plus des déchets envahissent l’herbe…Oui vraiment, il n’était pas entretenu…C’est triste à voir. Je marche lentement très lentement à travers cette cour délabrée puis…

-Aouch !!

Je trébuchai contre une pierre. La poigne solide et ferme me rattrapa avant que je ne tombe tête la première sur le sol. Une douleur s’élança dans mon gros orteil. Je grimace. Le froid a engourdi mes pieds ce qui rend la douleur plus forte. Vraiment c’est la poisse. Encore une fois les larmes montèrent…ici, je ne suis qu’une bonne a rien….De plus, quelque prisonniers étaient présent. Ils me fixaient avec cet air de satisfaction. Leur regard accentua mon angoisse. Pour eux….je suis un rôti tout droit sortit du four, prêt à être déguster. Sortez moi de là je vous en pris…