Je m'en foutisme [pv June]

Je maudis ce jour, le pire c’est que je ne sais pas pourquoi. Ah ouais, suis-je bête, je me suis levé du pied gauche ce matin. Bien que cela soit assez rare. J’étais en rogne pour un oui ou pour un non. J’ai besoin de prendre l’air. Les gens m’agacent, mais merde, qu’est ce que j’ai encore fait pour mériter ça.

A grandes enjambées, je me dirige vers la cours. Je fixe le sol tout en marchant assez rapidement, sans faire attention, je me fais bousculer par un prisonnier. Je vais péter un câble je le sens ! La personne était derrière moi à présent. Je me retourne et lui hurle d’une voix, assez froide.

-Eh Oh ! T’as besoin d’un coup de main toi ?!

Le pauvre garçon avait l’air effrayé, mais aujourd’hui ce n’est vraiment pas mon jour de bonté. Je serre les dents, comme pour m’empêcher d’aller lui en retourner une. Je tourne mes talons de cet imbécile, et me remet en route. J’aperçois enfin la grande porte de la cours et sans attendre, je le pousse, un gros grincement retentit.

Peu de personne dans la cours, je commence légèrement à me calmer en sentant le doux vent sur ma peau. Je soupire, respirant de plein poumon. Yoruichi, tu es pire qu’un chat sauvage niveau comportement.
Mes mains dans les poches de mon pantalon, j’avance lentement dans la cours, donnant un coup de pied à quelques cailloux qui se trouvaient sur mon passage. Les gens, je fais de même qu’avec ces cailloux. Je les déteste et les éloigne loin de moi. Je m’énerve quand je suis comme ça. Sans comprendre, j’aurais bien besoin d’une leçon de moral de mon chère Gardien. Arf !

Ca me tue cette situation, je regarde vite fait autour de moi. Des petits groupes de prisonniers étaient assis dans l’herbe, d’autres affalés sur les murets. Le seul endroit de libre était dans le fond de la cours, donnant une vue sur la forêt voisine. Je n’ai rien à perdre, je m’y rends. Je soupire une deuxième fois en me laissant glisser contre le mur pour me retrouver assise sur le sol.

Je repense un peu à Bella et aux autres. J’aurai aimé qu’il soit là, histoire de me changer les idées. Mais il devait être occupé… Enfin bon. Quelques minutes plus tard, j’entends des pas se rapprocher de moi. Peut-être pas de moi, mais dans ma direction en tout cas. Je ne redresse pas la tête. Je devine d’avance au son de ses pas, imaginant sa démarche, qu’il s’agit là qu’une fille.

‘’ Foutez moi la paix merde !’’, pensais-je.

Une voix interpelle mon attention. Sans pour autant lever les yeux vers la personne. Cette ‘’June’’ me parle ? Je dois rêver, je suis venue ici pour être au calme. Et pas pour me faire harceler par une fille. Je soupire en me redressent, non pas pour partir mais pour m’adossée au mur. Sans bouger la tête, je détourne simplement les yeux vers la mystérieuse inconnue. Elle n’a pas l’air plus grande que moi, teint assez pâle, plutôt mignonne. Mais bon sa j’m’en fous. Elle est assez imprudente de venir parler comme ça à un inconnu. Je ferme les yeux, et fini par lui répondre après une grande inspiration.

-Itanaki.

Enfin non, Yoruichi est mon prénom. Elle n’a pas à le savoir après tout. Je n’avais pas très envie de faire de nouvelles connaissances aujourd’hui. Mais par politesse, j’allais lui faire un minimum de conversation. Sourire arrogant au coin des lèvres, j’enchainais.

-June … Jolie nom. Ca vient d’où ?

Hypocrite que tu es Yo’ comme si l’origine de son nom t’intéressais. J’avais envie de bouger plus loin. Elle m’irrite cette fille, encore heureux que je me suis calmé avant qu’elle débarque.

Mon regard se reporte sur la cours et ses gens. De plus en plus stupide, j’ai l’impression d’être à la maternelle. Imaginant les prisonniers joué au chat et à la souris. Je reporte mon regard sur June … Loup ou mouton ? On va bien voir ça, petit sourire ironique.

-Tu ne serais pas né en Juin ?

Oula, Yoruichi, calme tes ardeurs, tu vas finir par l’effrayer. Simple culture, Si on remplace le ‘’ e ‘’ par un ‘’i’’ cela nous donne ‘’ Juni’’, qui signifie ‘’Juin’’ en Néerlandais. Ah mais que t’es conne Yoruichi Itanaki.
Je croise mes bras sur ma poitrine, regardant le sol. Comment prouvez qu’une personne est un ‘mouton’ ? Me montrer froide avec cette fille … Mouais, elle ne devait pas être bien pire qu’Hina, ma moitié inaccessible. Tout compte fait, j’ai pas envie de ‘jouer’ avec cette fille.

-Ouais bon, Juni…

Je m’apprête à terminer ma phrase, quand je me dis que ça ne servait à rien. Je me décolle du mur en marchant dans la cours. June n’avait pas vraiment attisé mon attention assez fortement pour que je puisse faire la conversation avec elle.

La porte s’ouvre, le garçon qui m’avait bousculé tout à l’heure en sortît. Il s’approche de moi. Je le regarde de haut. Cet idiot était venu pour s’excuser. Je le regarde assez froidement. Bravo, il avait fait resurgir ma mauvaise humeur, je le pris par le col de son t-shirt en lui disant, en articulant bien chaque mots.

-Je hais les gens comme toi, vous me faites pitié !

Je le relâche, il était encore plus effrayer que la première fois. Je mets mes mains dans mes poches en retournant non loin de June, l’endroit le plus calme ou il n’y avait qu’elle …

Je n’avais pas vraiment envie de répondre. Elle n’avait pas à savoir. Je me contente donc de lui dire.

-Quelque chose qu’il n’aurait pas du faire.

Ton sec et froid. Excuse-moi June, tu n’es pas tombé au bon moment, de plus d’être en rogne, je suis affreusement fatigué mentalement. Je pense que j’aurai même laissé Bella me serrer contre elle si elle avait été là.
Une envie de bailler me prend, mais je l’empêche à temps. June me regarde, je le sais, je sens son regard sur moi. Que dois-je faire avec cette fille ? L’envoyer balader ou lui faire la causette ? J’hésite encore, parler avec des inconnus, ce n’est pas trop dans mes cordes.

-Yoruichi.

Contente mademoiselle ? Tu sais mon prénom. Un visage sans expression, je ne me tue pas à la tache. L’envie de partir me reprit. Mais si je faisais ça, j’allais tout droit dans les entrailles de la prison à vagabonder dans ces couloirs chéries que j’aime tant.

-Pourquoi tu es ici ?

June n’avait pas l’air vraiment menaçante. Mais tout comme Gleb, un mouton peut cacher un loup … Mais qui ne reste à la base qu’un gentil mouton.

La question que j’attends à présent était le ‘’ Et toi ? ‘’. Moi …Meurtre, quelle question. C’est aussi simple et logique que ça. En va et vient, l’air de rien, je pourrais toujours en revenir à juger June comme dangereuse ou non. Un excellent début pour commencer une thérapie ‘’Yorienne’’. Autant pour elle que pour moi. Le jeu de la logique était mon passe temps préféré. Bien que parfois inutile, en prenant le cas de Hina, elle et moi avions un sacré problème mental pour essayer de dominer l’autre.

-Je te passe les questions habituelles. Je n’ai aucune envie de savoir quoi que ce soit sur ta vie. Donc je me contenterais des maigres renseignements que je sais sur toi, à savoir, ton prénom et le ‘’pourquoi’’ de ta présence ici.

Je marque une pause. Elle devait surement sentir l’agacement que j’avais. Mais bon, elle était là et pas ailleurs. Autant pour moi d’en profiter un peu.

-Pas besoin de te faire un dessin. Je n’aime pas parler avec des inconnus.

Quelle élégance Yoruichi, tu m’épates …

La question habituelle du ‘’pourquoi es-tu là’’ devient de plus en plus fréquent. On peut être ici pour plusieurs choses, il va s’en dire.
Je suis ici parce que je suis coupable pour la société. Je suis ici parce que je n’ai fait que rendre justice. N’étant pas dégouter de mon sort, au contraire, je le prenais plutôt bien.
Pour celui à l’extérieur qui ne sait pas quoi faire de sa vie, étant ici prisonnier, nous n’avons pas d’autres choix que de vivre entre quatre murs solidement protégé. Je tourne mon regard vers June, et lui répondis en tout simplicité.

-Double meurtre avec préméditation.

Je stoppe net, tournant mon regard dans le fond de la cours. Deux prisonniers étaient entrain de se chamailler.

-Tsseuh, on voit vraiment n’importe quoi dans cette prison.

J’en reviens à June.

-Tuer dis-tu ? Qu’avait fait ces personnes pour que tu leur hôtes la vie ?

Diverses raisons sont possibles ; vengeance, envie, passion, coup de tête, habitude, envie de découvrir … J’ai tué par vengeance, par honneur et par fierté. Même étant au fond d’un trou, j’ai toujours la tête haute, ni honteuse, ni brisée. Là sont mes valeurs.
A tout hasard, je lui demande sans trop m’y intéresser.

-Tu as rencontré beaucoup de monde ici ?

Sur un bon mois, j’ai eu le temps de faire une petite collection ; Bella, Hina, Moxie, Monsieur Euronyme, Carl, Jaina, Fiennes, Gleb… C’est toujours ça dirons nous. Mais comme je me le suis toujours dis.
Moins j’ai d’amis, mieux je me porte. On me reprochait souvent d’être trop ‘’individualiste’’. Je trouve ça complètement débile. Ce n’est sûrement pas l’individualité qui m’a conduit ici, nan, loin de là. C’est la stupidité de l’homme.

-Dis-moi June, que penses-tu des hommes ?

C’est sûrement la seule question qui m’intéressait. J’attends patiemment la réponse de June, tout en gardant mon air de ’’ je m’en foutisme’’.
Les femmes ne considèrent pas les hommes de la même manière. Moi par exemple, ils sont la sous marchandise. Bien qu’un certain gardien, Gleb et Carl s’en dégagent fortement.
Comme on dit, il y a toujours l’exception à la règle.

Les hommes sont des animaux, des sous êtres, de belles ordures, tout ce que je répugne. Disons plutôt, tout ce que je répugnais. Coincé entre deux sentiments jamais départagé. Si l’un prend le dessus, l’autre aura vite fait de remonter par-dessus le premier. Contradictoire. Lui m’était semblable et familière, me faisais tourner la tête, jouant avec mes humeurs. L’autre mon opposé, mais dieu sans combien je me sentais bien auprès de lui. Et le dernier, grand mathématicien, pas très psychologique, nous parlons en adulte.
Je regarde June et lui répondis.

-Aujourd’hui et hier sont deux jours différents. Les hommes changent d’un endroit à un autre. Mon avis est sans avis à vrai dire.

Mes bourreaux ont été des hommes. Des hommes que je hais toujours autant maintenant. Même s’ils sont six pieds sous terre. Je dirige mon regard vers le ciel, m’évader un instant loin de tout ce bas monde. Si tu savais à quel point je maudis mon monde par moment June. Tu en auras sûrement peur. Mes yeux retombent sur la jeune fille à tout hasard, je lui donnerai environs dix huit ans. Etre ici pour meurtre, la société me fait chier. Elle ne va jamais plus loin dans les détails, c’est fixe et pervers, du genre ‘’ tu tues ? Tu es condamné ’’.
Tous les gens que j’ai connus ici n’étaient pas coupables à 100%. Ils ont tous eu un bon motif pour tuer. Pourquoi personne ne veut comprendre ça ? Mais bordèle, Bella était là alors qu’elle ne devrait pas. Gleb a juste rendu ‘’service’’. Carl a fait son ‘’travail’’. Moxie, ce couillon, je sais même plus ce qu’il a fait, mais con comme il est, il ne devrait pas être là non plus.

-J’ai rien à faire de toute façon, si t’as envie de me raconter ton histoire, j’t’en pris.

Je me laisse tomber en douceur sur le sol, jouant avec le bout de mes cheveux ramenés à l’avant de mon épaule. Mise à part Gleb, personne ne l’ai avait aussi noir que moi, enfin bref. J’écoute attentivement la jeune femme sans la regarder. Passer mon temps à regarder les gens étaient d’un ennuie mortel. Je préfère écouter que de regarder. Ce n’est pas toujours à travers les yeux qu’on comprend le mieux un être humain. Le ton de la voix, les mots choisis, tout avait son importance. Et à mes oreilles, cela s’entendait très bien. Gens heureux, triste, énervé, ironique, une simple écoute et je le serais directement.

Je décide de ne plus poser la moindre question à June avant la fin de son récit. L’écouter m’était d’autant plus intéressant et intervenir me casserait l’envie de continuer à lui prêter oreille. Donc Yoruichi, tu te tais et tu écoutes…

L’histoire de June est assez glauque. J’écoutais soigneusement chacun des passages qu’elle avait à me livrer. Je ne la regardais pas, trop occupé à regarder le sol en m’imaginant les scènes mélancoliques. Quand elle eu fini, j’entendis à mon adresse.

-Voilà, tu sais tout. Si t'as des questions... ou si tu veux me raconter ton histoire aussi, t'as la parole.

Je fais vite fait la synthèse de June. Cette fille avait un parallélisme incroyable avec Bella au niveau de l’histoire. Bien que ma chère et tendre ne soit pas vraiment fanatique des femmes. Elle était ici de son plein gré mais à cause de quelqu’un. June de son côté, c’était pareil, elle est ici à cause de sa Chloé. Mais pourquoi les gens s’obstinent à se laisser faire … Je regarde June.

-Hm okay.

Je suis aux aguets de la moindre question, susceptible d’être posée à ma compagne de prison. Elle a tout de même pardonné à son amie. Difficile à croire qu’elle ne lui en veut pas. Machinalement, les mots suivant sortent.

-Tu ne lui en veux pas. Mais si en ce moment elle est avec une autre personne. Qu’elle t’oubliait dans les bras d’un ou d’une inconnu(e). Es-tu sûr de ne pas lui en vouloir. A te voir parler d’elle comme ça, j’ai plutôt l’impression que tu l’attends toujours. Je ne pense pas que c’est une bonne idée si c’est ce que tu es entrain de faire. Oublie là. Il vaudrait mieux.

Ouais June, oublie les personnes de l’extérieur, si j’ai réussi à oublier ma mère, tu peux oublier ta bien-aimée. Mes dires ont probablement choqué la jeune fille, mais ce n’était pas le plus important pour moi. Me montrer sentimentale à l’égare des gens ne m’a rien enseigné de bon, même si c’était extrêmement rare.
Mon histoire ? Okay mais rapidement.

-J’ai atterris ici à cause de deux meurtres comme tu le sais. Le premier celui d’un garçon, enfin non pardon, d’un ex-violeur. Et de mon géniteur.

En toute simplicité, je lui ouvre quelques voies. Un ‘’violeur’’, je me suis fait abuser. Et mon ‘’géniteur’’, je ne l’appelle pas ‘’papa’’ donc sans concession, j’ai hais cet homme. Reste à savoir pourquoi. Mais ce n’est pas important non plus. Serais-je mon propre dieu pour juger ce qui est important ou non pour June ? Faut croire.

-Comme tu la sûrement remarquer, je ne suis pas très sociale. Ca doit être ton jour de chance, lui dis-je d’un ton assez sec.

N’importe quoi ma grande, avec certaines personnes tu es un gentil chaton. Mauvais jours c’est tout. June me verra peut-être un jour un peu plus compatissante pour faire une conversation enrichie. Et non des demi-phrases. Chacun à ses jours, aujourd'hui j'ai un caractère de chien posé.

-Non pas vraiment, j’ai toujours été porté sur mes études. D’ailleurs j’aurai du entrer à l’université pour poursuivre des études de psycho. Pour ce qui est des occupations, étude, sport et lecture. Voir d’autres petits trucs sur le côté.

D’autres occupations, mouais, je préfèrais resté chez moi, limite sortir avec quelques uns de mes ‘’compagnons d’enfance’’. Rare étaient les moments où je m’étais le nez dehors avec des gens. J’ai toujours aimé et de loin, rester à trainer dans le petit jardin que nous avions. Jouer avec ce chat noir que j’avais baptisé Saphir. Nom bizarre pour un chat, mais c’est à ça que ressemblait ces yeux. Je pense même qu’il a été mon seul vrai amie … On comprend parfois mieux pourquoi j’ai une meilleur entente avec les chats qu’avec les humains. Je suis moi-même assez sauvage et libre d’esprit.

-Et toi, tu avais des occupations ?

Ah mais, j’ai oublié de lui parler de la philosophie … Ouais le sujet m’intéressait grandement. D’ailleurs j’ai aperçu plein de livres à la bibliothèque. Mais passons, ce n’est pas important.

Les gens autour de nous se font de plus en plus encombrants. Moi qui m’étais enfin calmé à force de parler avec June, les voilà marcher sur mes espaces … A ce moment la, je regarde June.

-Les gens d’ici ne te sont pas désagréables ? Enfin … Mise à part moi, dis-je en souriant.

Désagréable avec elle. L’ai-je vraiment été ? Oh qu’importe, tant qu’une conversation intéressante sans trop aller dans les détails était présente. Et puis même, June n’avait pas la tête de quelqu’un à qui on a envie de s’en prendre … Poupée de cire … Poupée de sang …

A tout hasard, je lui demandai après avoir écouter sa réponse.

-Tu as été accueillie par qui ici ?

J’aurai dû me taire, il vient refaire un grand galop dans mon esprit. Il m’irrite ce gardien !
Je soupire pour moi-même. Fichu situation. Bella t’es où ? I need you …

Si elle savait. Mon arrivée ici à sûrement été l’un des meilleurs moments que j’ai passé ici. Surtout après avoir été accueilli par le type d’homme inaccessible, peu polyvalent, distant … Enfin voilà.

-Moi c’est le contraire, il m’a donné son nom mais pas son prénom. Je doute que tu le connaisses de tout façon … Enfin passons.

Ouais ca ferait con, c’est le cliché parfait de la fille facile. Le cœur fait boum après quelques minutes, mais non, ce n’était pas ça … Du moins je l’espère.

Distante au début ? Lors de ma rencontre avec Bella, je l’ai menacé de la tuer … Et regarder maintenant, c’est plus qu’une amie. Elle est venu à moi et heureusement que je ne l’ai pas repoussée, sans elle je me demande ce que je ferais. Dire qu’elle est opposée à ma nature… June aussi ne m’est pas très semblable. Mise à part quelques petits détails, qu’est ce qui me différencie d’elle ? La manière d’être ?

-Ton opinion sur cette prison ?

Sadismus, un endroit bien étrange par moment. Quand je ne me retrouve pas dans les douches avec une gardienne qui essaye de m’embrassé, je me retrouve coller contre le mur avec un entêté de première zone. Une prison bien gardée … Mouais. Je regarde un peu partout. En effet des types en uniformes étaient un peu postés partout. Ils sont les chiens de bergers, nous les moutons. A la seule différence que beaucoup de moutons sont des loups … Sympa.

-Je vais te dire franchement … je n’aime pas ces lieux. Et encore moins la bouffe qu’on y sert.

Elle est si infecte, dégoutante. Je me laisserais bien crever de faim, j’pense que ça en reviendrait à la même chose. C’est tellement puéril. Mais bon, les bons côtés y sont aussi. Les différentes rencontrent, les bons moments passés en leur compagnie. Plus on est ici, plus nos habitudes deviennent de vrais tics. Aller parler à des inconnus par exemple …

Sur l'espace d'un gros mois, ça me semble logique que je face des rencontres de toute sorte. J'ai eu de la chance comme de la malchance. Même si je ne crois pas à la chance, ni au hasard. J' énumère mentalement le nombre de personne.

-Et bien, il y a eu Bella, Carl, Hina, Fiennes, Amandine, Jaina, Euronyme, Gleb, Moxie, Thorkel... Je pense que c'est tout. Ils ont tous eu leur importance l'air de rien. Enfin bon.

Leur importances, quelques uns d'entre eux sont ancré dans mon coeur, d'autres du tout. Bella, ma première amie. Carl, un professeur de Philo hors paire, Fiennes le gardien un peu mazo. Amandine ... Excellent sujet de conversation. Jaina, hm passons. Gleb, plus qu'un ami. Monsieur Euronyme ... Boum boum mon coeur, Thorkel, le gardien intéressant.Et Moxie ... Trouillard.

-Je pense que je peux te rajouter à ma liste tout de même.

Mes rencontres se sont toujours passé un peu bizarrement, quand ce n'est pas dans la bibliothèque, c'est dans les couloirs, la cours, ou dans la salle de visite. Je connais tous les lieux de cette prison, excepté les lieux interdis. Comme quoi, j'ai bien obéi à mon gardien.

Ils ont tous eu leur importance ... Est-ce que June en aura une aussi? Jusqu'ici elle n'a été qu'une personne parmi tant d'autre. Enfin chut, ne nous emballons pas trop vite. Ce se tombe, c'est une deuxième Bella ... Oula, si c'est le cas, la première risque d'être jalouse, et pas qu'un peu!

- Nous sommes ici pour un bon moment encore, toi comme moi, aurons encore tout le loisir et le plaisir d'apprendre à connaître d'autres gens.

Ouais, même si cette idée ne m'enchante pas trop. Je préfère reste inaccessible quelque part, faire le contraire, se mettre à nue devant les autres. Ce n'est pas moi. Besoin de ma carapace dure et ferme.

-Les douches communes te gênent autant que ça?

J'ai beau dire, moi je reste en sous-vêtements, pudique peut-être, mais pas exhibitionniste. J'imagine la tête de June quand elle a découvert qu'il s'agissait de douches mixtes... Le choc.

-Comment t'as réagis au fait que les douches soient mixtes?

" Pas trop mal. Comme je l'ai déjà dit, je suis pas pudique, et je le suis pas spécialement plus devant les hommes que devant les femmes. Ca t'a posé des problèmes, à toi? "

Si tu savais, la première fois que j'ai rencontrée Bella, on a été prendre notre douche ensemble. Je ne pense pas qu'il y a à être gêné devant quelqu'un qui ne vous fera rien. Mais ce n'est pas pour autant que j'irai me doucher avec n'importe qui ...

-Non, j'essaie d'éviter les heures où il y a plein de monde. Tôt dans la matinée par exemple.

Ouais, tôt dans la matinée, j'ai juste plus de chance de croiser quelques gardiens que des prisonniers, vu qu'ils adorent faire la grâce matinée.

" Sinon, t'as eu des problèmes côtés gardiens? J'avais entendu quelques rumeurs sur eux, mais j'ai pas eu trop de problèmes. "

Des problèmes avec des gardiens? Pas à mon souvenir. D'ailleurs les seuls gardiens que j'ai croisé étaient Euronyme, Thorkel, Fiennes et ... Jaina. Hm tout compte fait j'ai peut-être quelques anecdotes à raconter à June. Après tout, si elle me pose la question, c'est qu'elle a envie de savoir.

-Des problèmes, pas vraiment mais disons, qu'une gardienne a faillit mourir devant moi. Un autre gardien m'a coincé dans la bibliothèque ... Jaina m'a ... Réussi à me prendre par surprise, donc, simple bisous.

j'en était d'ailleurs toujours autant dégoûté. Il ne m'a pas fallu très longtemps pour la repousser. Mieux vaut que je passe le passage avec Fiennes, il a été assez brute. J'en rirais encore de la gifle que je lui ai retourner ... Quel con. Et puis en y pensant, j'ai entendu un peu parler de Pythagoras (?), Lui par contre, je n'ai aucune envie de tomber sur lui ...

-Tu dis que tu n'as pas eu ''trop de problèmes'' ça signifie que tu en as déjà eu de léger ?

Comme je me le suis déjà dis, plus rien ne m'étonne dans cette prison. Tout le monde couche avec tout le monde, certain en torture d'autres ... C'est un peu le monde à l'envers. Presque rien n'est rationnel quand on regarde avec plus d'intention.

" Quand tu dis qu'un gardien t'a "coincée" dans la bibliothèque... il a fait quoi au juste? "

Va savoir pourquoi, j'ai envie d'éclater de rire rien qu'a y repenser. Que June reste tranquille, il ne m'a pas violé ... Mais nous n'avons pas lu des livres non plus. Alors que c'était censé être ce que l'on devait faire... Un bibliothèque recèle beaucoup de surprise, rien de bien méchant pour ma part. Tout de même, ce Gardien aurait dû garder ces mains à leur place. Que c'était marrant de jouer ...

- Rien de bien méchant rassure-toi. Il voulait juste faire la conversation, il n'était pas très apte à me laisser partir, mais la situation était assez drôle.

Monsieur Thorkel et sa peau pâle. Il frissonnait quand il m'effleurait alors que ça aurait dû être moi. Enfin, je ne suis pas très ... contacte. Et tant mieux d'ailleurs. Il y a différents types de gardiens, June devait le savoir ... Les pervers, les sadiques, les cons, les entêtés ... Ou un mélange de tout ça. Pour ma part, le seul type de gardien que j'aime, c'est bien les entêtés. -Oh doux vent qui berce mon esprit, chasse le de mes pensées une seconde fois .. -.

J'avais complètement oublié qu'on était dans la cours. Comme quoi, à force de penser et de parler, les choses nous échappent, non pas pour me déplaire mais bon.

-Ca t'arrives souvent de venir ici?

Question à tout hasard, la cours est un endroit calme ou bruyant, tout dépend de qui s'y trouve. La plupart du temps, il n'y a presque personne. En sachant que la plupart du temps, je sors quand il pleut ...

J'écoute June, puis quand elle a fini de me répondre, je me redresse. Tout en la regardant, petit sourire complice aux lèvres.

-Tu viens, j'ai envie de bouger.

Bien que nous ne pouvons pas aller très loin, la cours offrait assez d'espace. Mon regard se dirige vers les lieux extérieur à la grille qui nous sépare de la 'liberté'. Ca en revient à la même chose de tout façon, qu'on soit ici ou ailleurs, nous ne sommes que des pions de la vie, un peu défavorisé par rapport à certain. Mais est-ce pour autant qu'on est plus mal que les autres oiseaux en dehors de cette cage? J'en doute.

La question sans réponse. Je ne le savais pas moi-même, enfin, si mais bon, sans assurance. Ma mère avait des origines d’orient, bien que dans la famille, il y a aussi des origines gitanes. Mon paternel d’occident ( ?). Je pouvais venir de n’importe où, mais vu que je ressemble physiquement à ma mère et que j’avais le même groupe sanguin. Je me dis que je venais de là où elle venait. J’ai toujours eu cette passion, cette envie de partir en Egypte … Peut-être venais-je de là … Ca expliquerais mon attirance envers les félins …

-D’après ce qu’on m’a dit, j’aurai des traits orientaux. Cheveux noirs, yeux perçant … Tout porte à croire que je viens d’Egypte ou quelque chose dans le genre. Et toi, d’où viens-tu ?

En regardant June, on aurait dit qu’elle venait de Chine ou quelques chose comme ça. Elle est assez foncée de cheveux, pareil pour ses yeux. Et puis, les chinoises n’ont pas les traits fort marquée, ce que je constate aussi chez ma jeune compatriote.

Enfin, je vivais avec maman dans une petite ville sympathique. Pour le reste, mieux faut laisser tomber. Ca n’a plus d’importance.

Nous marchons tranquillement sur le sol cimenté de la cours. Je fixe la terre sans faire attention à ce qui m’entourait. Jusqu’au moment où, j’entends des rires. Je tourne mes yeux vers June, non ce n’était pas elle … Continuons alors. Je suis un peu trop sur mes gardes moi. Comme quoi, j’me méfie d’un rien.

‘’Hey Itanaki’’

Bon soit c’est mes oreilles qui me jouent des tours ou un gros con vient de hurler mon nom dans la cours. Les mains dans mes poches, je me retourne… Et merde. Un type se ramène avec le gosse qui m’avait bousculé tout à l’heure. Décidément c’est pas mon jour. Dans un élan d’ignorance, je continue mon chemin en compagnie de June. Jusqu’au moment où je sens quelque chose ou quelqu’un me serrer le bras. Tout en restant calme, je me retourne vers la personne en question.

-Ca te dérangerait de me lâcher ?

Ton froide, moqueur et ironique. J’ai horreur qu’on me touche. Mais ce con ne me lâche pas, du coup, je tire ses sales pattes de moi.

-Quoi y a un problème ?

Le gugusse me déblaye que j’aurai du accepter les excuses du gosse. Ouais bon j’avoue que j’y ai été un peu fort. Mais quand vous êtes de mauvais poils, vous allez pas jouer les gentils moutons.
J’m’en foutais royalement de ce qui pouvait bien se passer. J’avance tranquillement, tout en ne regardant pas derrière moi … J’aurai peut-être du surveiller June … D’autres prisonniers se ramènent. Pourtant, j’étais pas du genre à attirer les ennuies … Oh non loin de là.

Toujours aussi impassible, j’allais continuer mon chemin une nouvelle fois quand j’entends la voix de June retentir derrière moi. Et merde, elle n’aurait pas du lâcher ces mots. Ben oui, que croyait- elle ? Qu’un colosse allait frapper sur une petite minette d’à peine un mètre soixante … Non bien sûr, ce con rie. Bon la réaction suivante de ma jeune compagne n’est pas très intelligente non plus … Quoique, j’aurai sûrement fait pareil. Aie Aie Aie, le monsieur n’a pas l’air très contente. Euhm, j’fais quoi moi ? Je regarde ce qu’il se passe … Ouais pourquoi pas. Et laisser June se faire recalcifier alors qu’elle n’a rien fait. Arf, on reste calme … A la bonheur, je suis toujours aussi calme. Bizarre. Et June qui me regarde du genre ‘’ On fait quoi ?’’. Ben honnêtement j’en sais rien ma belle. On va improviser hein ?!

Je pose mes mains derrière ma nuque. Toute en venant me placer devant June, histoire de la séparer de ce malade.

-Ouais bon, j’ai pas que ça à faire.

J’avance, ouais mais j’avance en bousculant l’espèce de taureau. Et qui sait combien ils ont horreur d’être titillés ces bêtes là. Bon moi du coup j’m’en fous et j’avance. Mais, j’avais un peu oublié June derrière.

‘’Tu fais beaucoup d’erreur Itanaki’’

Bon là, il me gonfle, je reviens à sa hauteur. Je siffle entre mes dents.

-Appel moi encore une fois par mon nom et je te jure que je te tue !

Non je n’étais pas sérieuse, c’est juste sous le coup de la colère. Comme avec Bella, la première fois que je l’ai rencontrée, je l’avais menacée de l’étouffer dans son sommeil si elle osait me faire peur … et maintenant regardez, c’est l’une de mes amies les plus proches ici. Enfin non, c’est ma première amie proche …

Le type a bien compris qu’il ne valait pas mieux me chercher aujourd’hui. Arf, quel monde de dingue. Je me retourne vers le garçon qui m’avait bousculé tout à l’heure, dans un sifflement sonore, je lui dis.

-Si t’as besoin de ton pote je-me-mêle-de-tout, … bah laisse tombé.

J’attrape June par le bras tout en l’attirant vers moi. Et pour ainsi continué notre petite marche.

-Désolé pour tout ça.

Je remet tranquillement mes mains dans mes poches sans savoir ce qu’il allait arriver par la suite.