La lettre...de la fin (PV Yoruichi)

Deux jours sont passés depuis que j’ai tenté d’appeler Kathleen. Je n’avais pas réessayée, autant attendre un peu. J’irais demain voir. Quand je repense à Marie, fondant en larme, je culpabilise. Elle doit m’en vouloir, c’est de ma faute si Kathleen est dans cet état. En même temps, si je n’avais pas pris sa place, elle aurait été dans un état beaucoup plus pitoyable… Je suis dans ma cellule au calme. Il n’y a jamais personne mise à part le soir. On vadrouille un peu partout ici, il n’y a rien à faire. Je suis à la fenêtre, il fait sombre dehors, le ciel est totalement couvert. Il ne va pas tarder à pleuvoir. Du coup ma cellule est elle aussi plongée dans l’obscurité. Je pousse un soupir. Je ne sais pas trop quoi faire. J’aimerais bien voir Ethan mais bon, il travail et je me vois mal arriver à l’improviste comme ça. Il commence à me manquer un peu quand même. Ca fait quelques jours que nous ne nous sommes pas vue, je peux bien attendre encore un peu. Et Yoruichi, elle fait quoi ? Sa se trouve elle flirt avec Mr…Euronyme ? Oui c’est ça, Euronyme. Je me mit à rire doucement à cette pensée. Yoruichi flirté ici, qui l’aurait crus.

J’entendis des pas arriver dans le couloir et en entendant le bruit des clefs accrochées à un ceinturon, ça ne peut être qu’un gardien. Qui sait, c’est peut-être Ethan. Une petite lueur d’espoir commence à naitre et mourut aussitôt quand je vis que ce n’était qu’un de ses collègues. Il me cherche du regard, il ne me voit pas forcement, il fait total sombre ici. Je m’avance d’un pas silencieux. Je le vis un peu sursauter à ma vue. J’ai due avoir l’air d’un fantôme sortie de nulle part.

« Euh…22-30-22 ? Bella Hope ?

-Oui c’est moi. »

C’est moi ou ce gardien à l’air mal à l’aise. Il me regarde, légèrement triste. Rare sont les gardiens qui compatissent ici…mais lui il compatit à quoi là ? Je le vois qu’il triture une enveloppe blanche entre ses mains, qui plus est, ouverte. Je fronce les sourcils mi-intriguées mi-en colère. Si elle m’est adressée, ils se sont pas gênés pour en lire le contenue.

« Une lettre pour vous…Murmura-t-il.

- Merci »

Je pris l’enveloppe qui en effet, était décachetée. En voyant mon expression, le gardien blafard s’empressa de dire :


« C’est juste que nous vérifions si elles ne contiennent pas d’objet ou de propos d’évasion. Simple mesure de sécurité. »

Bouche bée, je ne dis rien. Vive l’intimité ici, même plus le droit d’avoir une lettre sans que quelqu’un la lise avant vous. C’est pour ça qu’il est mal à l’aise ?? Il me regarda avec tristesse puis partie aussi vite qu’il était arrivé. Aussitôt je recentre mon intention sur ma lettre. Qui avait bien pu m’écrire. Je m’empresse d’enlever une première feuille où je reconnus immédiatement son écriture. Une boule d’angoisse noua ma gorge. Il y avait une autre lettre avec, une plus courte, mais pas de la main de Kathleen cette fois…

« Qu’est-ce que… » Murmurais-je intriguée.

Je pris une profonde inspiration et commença à lire celle de Kathleen…

« Chère Bella,

Cette lettre sera courte…je ne sais pas par où commencer. Mais te dire ça, de but en blanc, m’ai difficile…Si tu lis cette lettre, c’est que je ne suis plus de ce monde. Ne m’en veux pas, mais la vie m’est devenue totalement insupportable. Toi ici, dans cette prison qui empeste le mal, toi une personne si pure enfermé parmi tout ces chiens affamés. Non cette idée est insupportable. Le poids de la culpabilité m’a été trop lourd pour mes frêles épaules. Je ne supportais plus rien, plus personne. J’ai commencé à sombrer un peu dans n’importe quoi. Drogue, alcool… J’ai tenté de vivre, je te le jure, je t’en fais le serment, mais là, je ne peux plus Bella. C’est moi qui devrais être à ta place. Si tu savais comment je m’en veux de t’avoir appelée ce soir là, si tu savais comme je m’en veux de ne pas avoir réagis au tribunal…je suis tellement désolée. Je sais que tout ceci ne changera rien, mais ta vie sans moi sera mieux. Je ne peux pas supporter ce poids sur mon cœur, le meurtre de Lui, ton enfermement. Non tout cela est insupportable. Comprend moi Bella, et surtout pardonne moi de ne pas avoir sue me battre comme toi tu le fais à présent. Je t’envie et t’admire…Dis à Yoruichi que je la remercie de prendre soin de toi comme elle le fait et surtout dis lui qu’elle continue, qu’elle ne t’abandonne pas comme moi je l’ai fait. Sache que tu représente tout pour moi…Je ne vais pas m’étaler, mais surtout je ne vais pas te faire plus de mal. Je t’aime Bella, je t’aime plus que tout et où que je sois je serais toujours à tes côtés. Pardonne moi de te quitté…

Reste forte quoi qu’il arrive, bat toi pour la vie, aide ceux qui sont dans le besoin comme tu l’a toujours fait, ne te laisse pas faire. Montre leur l’exemple même de la bonté et de la gentillesse…ce que tu as toujours été…Ne t’inquiète pas, je ne souffrirais pas lors de mon voyage, j’espère y trouver le repos.

Bella, Prend soin de toi…..

Je t’aime plus que tout… »

….

Des larmes se sont écrasées sur la lettre…geste automatique, je lis la seconde lettre. J’ai l’espoir que c’est une mauvaise blague, oui une méchante blague comme elle me faisait avant quand on était petite…oui une bonne grosse blague. Je déplie le second feuillet…c’est l’écriture de Pierre….son père…Mes yeux sont brouillés par les larmes, je lis, seuls certains mots bien précis me frappent : « Décédée le 29 Mars » « obsèques le 2 Avril » « tu ne peux y assisté » « En partie ta faute » « Tes parents déçus » « Elle était malheureuse pour toi » « Tu n’aurais jamais du la renvoyer » « pourquoi avoir pris sa place ? Pour faire la gentille ? »

Je m’arrête, plus rien ne fonctionne, plus rien n’a de sens. Mon cerveau ne fonctionne plus, j’ai l’impression que je ne respire pas. J’ai…j’ai pas bien compris…Kathleen… ? Morte ? Non…impossible. Une blague…je tourne en rond dans la cellule, j’ai la nausée. Les larmes coulent silencieusement. Ma bouche est sèche. Pas possible, non cette lettre entre mes mains n’existe pas. Je rêve, non je cauchemarde. Un vilain cauchemar. Qu’on vienne me réveiller vite…Ethan, Yoruichi…

Et là… les larmes de Marie au téléphone, « Ne rappel plus jamais !!!! ». Tout… s’explique. Je relis la lettre de Pierre. Morte, elle est partie. Finit, elle n’existe plus. Je ne la verrais plus, ne l’entendrais plus. J’ai mal, je…ou suis-je ? Je…ma faute. C’est ma faute. Cette fois je pleure, réellement. Cette douleur, dans le cœur est insupportable. Mon rythme cardiaque s’accelere. Je la revois, sourire…puis je la revois il y a quelque jour, près de moi en pleure, m’implorant…Je l’est rejetée. Si elle est partie c’est ma faute….

"Ma faute…" murmurais-je

Je me dirige vers le fond de la cellule. Vite quelque chose, je ne veux plus. Je n’en veux plus de cette douleur dans le cœur, enlever là moi. J’ai du mal à respirer, je n’en peux plus, je vais devenir folle. Vite de la douleur physique, oui du mal quelque part sur mon corps pour que j’oublie ma douleur morale. Je me fige devant le mur.

« Ma faute…. – un coup la douleur me lance…sa fonctionne- ma faute….- deux coups un peu plus fort- tu es partie…-trois coups-… »

Un quatrième, cinquième, sixième, septième plus vite aller accélère encore !!!


« Parti…TU ES PARTIE !! MA FAUTE !!! »

Je hurle, oui hurle ! Déchaine-toi ! Enlève-moi cette douleur mentale. Je cris son nom, je le murmure, je le pleure. Epuisée, je m’appuie contre le mur, pleurant tout ce que je pouvais. Ma douleur est enfin concentrée dans ma main droite, une horrible douleur qui est un salut pour moi. Un salut qui ne dure pas. Cette fois la douleur m’envahit partout. Dans les os, les muscles, le cerveau, le cœur…ma main ensanglantée. Je n’ai plus conscience de rien. Elle n’existe plus, Kathleen est partie pour de bon, pour moi, à cause de moi.

Je glisse contre le mur, et m’assoie dans le coin de la cellule, totalement dans l’ombre. Ma main est posée sur le sol frais. Complètement épuisée, je craque, je n’en peux plus. Je laisse échapper toute mes larmes, ma culpabilité, ma tristesse. Je pleure avec silence…je suis finis.

Une présence, une ombre. Oui il y a quelqu’un qui vient d’entrée dans ma cellule. A vrai dire je suis complètement déconnecté, dans un autre état d’esprit : le choc. Mes yeux embués de larmes me donnent la vue flou. J’ai l’impression de retourner presque 6 ans en arrière. Même à ce moment là, la douleur n’avait pas été si déchirante. Déchirante, douloureuse, choquante, mortuaire, horrifiante…Est-ce vraiment ma faute ? Oui bordel c’est ma faute ! Si j’avais eu seulement un soupçon de compréhension envers elle…
La présence qui est à mes côtés et qui vient de prendre les lettres à mes côtés…C’est Yoruichi. Je reconnais sa démarche, son parfum. Je ne réagis pas, je la laisse lire les feuillets. Ma tête posée contre le mur froid de ma cellule, ma main que j’avais ramenée contre ma poitrine, me fait mal. Atrocement mal, mais je préfère cette douleur à celle que je ressens actuellement. Insoutenable. Je ferme les yeux et serre la mâchoire. J’ai envie d’exploser, de hurler, de tout balancer autour de moi. Une rage, une immense rage m’envahit de part et d’autre de mon corps. Ma respiration s’accélère, mes larmes redoublent d’intensités.
Sa main se pose sur ma tête. Je l’entends dire avec une indifférence qui me frappe, qui me blesse :

-Bella. C’est la vie.

La vie…elle me fait chier la vie. Tu le comprends ça ? Calme Bella, comme si Yoruichi y était pour quelque chose…Je baisse la tête et mord le tissu de mon uniforme avec force. La vie…la vie s’échappe si vite, en un clin d’œil je pourrais disparaître comme Kathleen à disparut. Peut-être était-ce ça mon but ici, crevée comme une moins que rien que je suis. De voir Yoruichi si calme me déconcerte, en même temps, je la comprends. Kathleen n’est rien pour elle, si ce n’est qu’une inconnue. Je ne sais pas quoi, ni qui, a mit Yo, sur le chemin de ma cellule, mais je le bénis. Hasard ou destin…j’en sais rien. Juste que je sais qu’il m’a enlevé un être cher. J’ai un trou béant dans le cœur, douleur indescriptible. Un gouffre qui s’agrandit au fur et à mesure que le temps avance. Je me recroqueville un peu plus, serrant les dents pour ne pas hurler. Ma voix est nouée, je n’arrive pas à bien réalisé ce qui se passe. J’ai l’impression d’être en plein cauchemar où Yoruichi en est l’ange qui vient me porter secours et soutient.

J'ai froid, horriblement froid. Mal et froid. Triste, désemparée. J'ai l'air de rien, d'une pauvre fille sans vie et sans espoir. Je me déteste, je me hais d'exister en ce moment précis. Je me hais d'enmerder Yoruichi avec mes histoires...je me hais tout court.

Je la sens passé devant moi et en entendant les ressort d’un lit grincer, j’en juge qu’elle c’est assise. Je suis un peu plus consciente de ce qu’il se passe, j’ai juste mal…terriblement mal.

-Les gardiens ont lu ces lettres nan ?

-Oui…

J’ai réussis à murmurer…et puis qu’est-ce que ça peut faire ? C’est pas sa qui va me la ramenée et étouffée ma culpabilité. Je relève la tête. Son visage est impassible, sans expression. Elle me regarde juste avec intensité. Le déclic se fit, je sais pas si c’est le choc qui me fait délirer mais je lis dans ses yeux le mot : liberté. Ces lettres…sont les preuves. Non…hors de question bordel !! Je fais sa, et je salis la mémoire de Kathleen a tout jamais, je fais ça, je retourne dans un monde qui n’est désormais plus le mien. Qu’est-ce qui m’attends là haut ?? rien que dalle. Je n’ai plus rien. Mais parents adoptifs n’existe plus à mes yeux, je me surprends à les haïr d’avoir cru une telle chose de moi. A nouveau la rage me gagne, je respire, elle fait trembler ma voix :

- Je t’arrête tout de suite…hors de question.

Elle voit très bien de quoi je veux parler. Elle a comprit que je ne veux pas faire ça. C’est stupide, un nouveau geste stupide. Mais que l’on m’explique, que l’on me dise ce qui m’attend à l’extérieur ? La liberté…et c’est quoi la liberté sans famille, sans amis, avec un dossier criminel aux fesses même si on est déclaré innocent ? Je n’ai plus rien dans ma vie…

Je la fixe…il me reste Elle et seulement elle…et Ethan. Je repose ma tête sur mes bras, laissant mes larmes couler comme bon leur semblait. J’avais trois choix qui s’offraient à moi :

1er : Je montre les lettres, on m’innocente, la mémoire de Kathleen est salit, je me fais haïr de sa famille et de la mienne, je me retrouve seule sans ressource, ni aucun endroit où aller.

2ème : Je me suicide. Oui parce que là c’est pas l’envie qui m’en manque. Vouloir disparaître, ce faire tout petit, ne plus exister d’un coup…a cause de la culpabilité.

3ème : Je n’agis pas, je brule ces lettres et fait comme si elle n’avait jamais existées. Ce que je trouve à Sadismus ce que je ne trouverais pas là haut ? Une amie, un petit ami, un toit, de la nourriture et ma propre liberté…Et puis je ne suis pas condamnée à vie…

Brouillard laisse moi en paix…

Elle refuse catégoriquement. Elle a compris la ou je voulais en venir. Bien maintenant elle fait ce qu’elle veut. Elle est assez grande pour gérer. Elle refuse de retrouver sa liberté. A cause de quoi ? Enfin de qui plutôt. J’en doute pas. Moi et son gardien. Elle réfléchit mal sur le coup. Elle pourra avoir une relation un peu plus ‘’normal’’ avec lui. Et moi, elle pourra venir me voir quand elle le voudra. On est libre en dehors de la prison.

Pourtant, moi, je n’ai jamais perdu ma liberté entre ses murs. La preuve, je gambade toujours de gauche à droite, parlant avec des inconnus. J’ai encore le droit de sortir … J’ai encore le droit de vivre. Mais tout cela ne reste qu’éphémère. Je devrais bien poser les armes un jour ou l’autre, mais en attendant, hors de question de baisser les bras.

Après quelques minutes, je remarque la blessure de Bella. Sa main est en sang. Monsieur Fiennes. C’est la même scène. Enfin presque. Je me lève en revenant près de Bella. Mon premier reflexe est de la frapper doucement sur la tête.

-Arrête de pleurer comme un enfant Bella !

Je lui prends sa main, sortant un mouchoir de ma poche. Je lui entoure pour que ça arrête de saigner. Je redresse sa tête pour qu’elle me regarde bien dans les yeux. Plus d’indifférence dans mon regard. Juste de la fermeté. Je ne serais pas douce cette fois ci. Et elle l’avait compris.

-Oui elle est partie, et non ce n’est pas de ta faute. Je te prierais de ne pas me couper.

Elle allait ouvrir la bouche. Mais je l’interrompis au bon moment. Et continua :

-Elle a voulu mettre fin à ses jours. Respect son choix. En refusant, tu ternis son âme. Bien que je ne lui porte aucune affection. Tu as grandis avec elle, je ne sais pas si je dois lui ce que tu es devenue. Dans tout les cas. Pour moi, son geste a été d’une lâcheté. Mais pour toi, elle doit rester noble. Je continue à penser que ce n’est absolument pas de ta faute si elle s’est tuée. N’oublie pas que c’est de sa faute à elle si tu es ici. J’avoue que c’est aussi un peu de ta faute ... Tu as été très naïve d’accepter de la rejoindre se fameux soir.

Je marque une pause. Elle avait l’air essoufflée. Mais elle avait l’air d’avoir repris confiance. Enfin du moins, je l’espérais.

-Tu m’as prouvé que tu étais capable d’avoir un mental dur. Ne te laisse pas abattre pour les autres Bella JAMAIS !

Elle sait à quel point j’ai horreur de la faiblesse. Je ne peux tolérer ça chez elle. Pourtant, je savais que ca faisant partie d’elle. Je lâchais doucement son visage. Je me redresse. Et me dirige vers la sortir.

-je te laisse méditer. Si tu as besoin de moi, je serais dans le couloir.

Je tourna mes talons en laissant Bella seule. Je ne suis pas loin de sa cellule, donc si elle sort, je le serai.

Il y en a qui tuerais pour obtenir la liberté qui s’offre à moi…alors pourquoi je n’en ai pas envie ? Je suis enchainée, d’une manière ou d’une autre. Je suis enchainée à Yoruichi, je ne peux pas partir en la laissant seule ici. Je ne lui suis pas d’une grande aide et encore moins d’une grande protection, mais même…pas sans elle. Kathleen où que tu sois à présent, sous terre ou au ciel, aide moi. Je sens que Yoruichi se lève. Je ne bouge pas jusqu’à ce qu’elle me frappa doucement sur la tête. Je t’en pris Yoruichi, pas trop fort…j’ai mal partout. Je sursaute doucement face à son geste.

-Arrête de pleurer comme un enfant Bella !

Mais je ne suis que sa Yoruichi, une enfant sans force qui s’écrase d’un rien. Regarde moi, je ne ressemble à rien, je suis pathétique. Je m’apitoie sur mon sors alors que tout ceci est de ma faute. Elle prit ma main, je grimace. J’ai mal et quand Yoruichi l’entoura d’un mouchoir je serre les dents en poussant un gémissement de douleur. Je ne me suis pas loupée, mais au moins sa m’occupe l’esprit, juste quelque minute, avant que ma douleur mentale réapparaisse. Puis elle me redresse la tête planta son regard ferme et droit dans le mien, je ne bouge plus, la fixant à mon tour.

-Oui elle est partie, et non ce n’est pas de ta faute. Je te prierais de ne pas me couper.

Je fronce les sourcils…

-Je…

-Elle a voulu mettre fin à ses jours. Respect son choix. En refusant, tu ternis son âme. Bien que je ne lui porte aucune affection. Tu as grandis avec elle, je ne sais pas si je dois lui ce que tu es devenue. Dans tout les cas. Pour moi, son geste a été d’une lâcheté. Mais pour toi, elle doit rester noble. Je continue à penser que ce n’est absolument pas de ta faute si elle s’est tuée. N’oublie pas que c’est de sa faute à elle si tu es ici. J’avoue que c’est aussi un peu de ta faute ... Tu as été très naïve d’accepter de la rejoindre se fameux soir.

Un coup de poing au creux de l’estomac, oui un coup de poing invisible me frappe la où il faut. Ce poing, ce ne sont que les mots de Yoruichi : Tu as été très naïve d’accepter de la rejoindre se fameux soir. Certain fragment de sa phrase me font mal. Kathleen lâche de s’être suicidé. Ne dis pas sa Yoruichi, je t’en supplie…cela viens à dire que Elle aussi à été lâche il y a 5 ans. On ne peut pas se mettre à la place des gens…alors pourquoi une partie de moi, est d’accord avec l’idée de Yoruichi ? Elle a raison, je le sais. Enfin chacun son opinion. Le mien est a 50/50. Pas de ma faute… je ne sais plus, bordel aide moi Yoruichi, fou moi en une, je n’en sais rien mais secoue moi, remonte moi de ce gouffre qui m’aspire de plus en plus.

Ma respiration s’accélère, j’ai l’impression d’avoir fais un marathon. Je ramène ma main contre ma poitrine. La douleur m’élançait violemment. Je crois que je vais avoir le droit à un tour à l’infirmerie.

-Tu m’as prouvé que tu étais capable d’avoir un mental dur. Ne te laisse pas abattre pour les autres Bella JAMAIS !

Je la fixe toujours, sans un mot. Je suis incapable de parler. Un mental dur…mais la, j’ai due mal pardonne moi. Elle relâche doucement mon visage, se lève et se dirige vers la sortie.

-je te laisse méditer. Si tu as besoin de moi, je serais dans le couloir.

Non bordel, reste…J’ai pas envie de méditer, je ne veux pas y penser. Elle n’entend pas mon appel silencieux et sort. Je me sens mal, sale, laide, idiote, naïve, coupable, faible. Oh que oui, j’ai besoin de toi. Plus que jamais. J’ai besoin d’avoir cette force qui t’habite et que tu as souvent réussit à me communiquer. Je ferme les yeux, respirant le plus calmement possible. Je pleure une nouvelle fois mais en silence, pleure imperceptible. Je me prends la tête entre les mains, enfin, avec ma main gauche. La droite est boursoufflé, ensanglanté, cassé – peut-être -. Elle me test Yoruichi, c’est pas trop le moment…quoi que si. Que veux-tu que je te prouve ? Que je sais me relever en cas de situation qui me rend dans un état pathétique ? Je te le prouverais, je te le promets, mais laisse moi quelques minutes. Juste quelques petites minutes. Je secoue la tête, réveil toi Bella. C’est douloureux je sais, tu as mal, vraiment mal. Mais, il faut que tu te relève. Toi qui sors de si beaux discours sur l’espoir et sur le fait qu’on ne doit jamais baisser les bras, tu ferais mieux d’appliquer tout ces conseils, tes propres conseils. Kathleen, tu va me manquer…tu me manques. Excuse moi, pardonne moi de pleurer ainsi, je me relèverais, même si sa doit prendre du temps. Ma seule guérison, c’est Yoruichi, mon lien, mes chaines, mon sédatif. Elle sera compléter avec Ethan…mieux ne vaut-il pas qu’il apprenne tout cela. Je lui en parlerais de moi-même. Il me manque d’ailleurs. J’ai besoin de le voir lui aussi, j’ai besoin de ses bras, de sa sécurité.

-Aïe bordel !

Une main sur ma poitrine, je grimace. Respire, doucement…je tremble et j’ai mal à la tête. J’ai trop pleuré. Je prends appuie sur le mur et tente de me relever. Je tombe. Reste calme. Je m’appuie une nouvelle fois sur le mur et me lève. Mes jambes tremblent. J’avance, lentement. La lumière du couloir me fait mal aux yeux. Je mets une main en guise de protection. Je regarde ma main droite…dans un sale état qu’elle est. A droite se trouve Yoruichi, appuyer contre le mur, comme à son habitude. Je la regarde, et j’affiche après un douloureux effort un sourire sans une pointe de joie. Juste un merci qui se peint en un sourire.

Je m’approche d’elle et murmure :

« Je…je crois que j’ai besoin d’aller à l’infirmerie »

Je lui montre ma main enflée, elle a carrément doublée de volume.

« Je peux réagir avec idiotie parfois…souvent même. C’est juste…l’impulsion de colère. Je ne suis pas maitre de mes émotions. Tu en a eu la preuve.»

Je me tais à nouveau. Ma voix est faible, mon visage est neutre. Mes yeux verrons…eux, expriment toutes mes émotions en même temps. Aide moi Yoruichi…

Elle me propose son aide, un appuie sur son épaule. Je dois avoir l’air chancelante apparemment. Je sais pas, je m’en rends pas compte en faite. Trop l’esprit dans le brouillard. Je marche lentement, au ralenti. Je sais pas pourquoi. J’ai l’impression d’avoir du plomb dans les jambes. J’en peux plus, mes larmes et la douleur m’ont complètement vidé. Je sens que ma lenteur agasse Yoruichi…je suis désolée. Mais j’en peux plus. Soudain elle s’arrête me forçant à monter sur son dos.

« Non, arrêtes sa va aller…

-Commence pas. On ira beaucoup plus vite.

Je me tais et me laisse faire. Elle avance d’un pas accélérer. Je m’en veux, tu peux pas savoir comme je m’en veux de te faire subir sa Yoruichi. Je regarde ma main, le sang avait percé le tissu. Je pose ma tête sur son épaule, me mordant la lève inferieure. Bordel, je suis qu’un boulet…
Elle s’arrête et me fait descendre. Elle ne se sent pas bien, son visage devient live et en sueur. J’ai déjà vu sa quelque part. Oui quand nous avions été courir, le premier jour de notre rencontre. Même réaction, même teint.

-Désolé, j’ai un peu trop chaud…

-Il n’y a pas que ça j’ai bien l’impression…
Je m’approche d’elle et pris son pouls. Je ne connais rien en médecine, juste que je sais que quand Yoruichi fais un effort et que son cœur bat trop vite elle va recommencer à cracher du sang. En effet son pouls est rapide, un peu trop à mon gout. Je la regarde et la pousse légèrement contre le mur et la force à s’assoir. Je la regarde droit dans les yeux.

« Ma main attendra. Repose toi, respire tranquillement »

Je me mets a genoux fasse à elle, posant une main sur son épaule. Je suis étrangement sereine et calme. Je me sens toujours si faible et bonne à rien, mais mon morale se stabilise. Surement parce que la je suis occupée à m’occuper d’elle, tout simplement. Je m’approche de sa poitrine et pose mon oreille au niveau de son cœur. Il bat encore beaucoup trop vite.

« Pourquoi quand tu force ça te fais cet effet la ? »

Oui voilà, concentre toi sur Yoruichi, oublie un peu ton mal. J’avais raison, elle est mon sédatif. Je pose une main sur sa tête et lui caresse doucement les cheveux. Elle transpire au niveau du frond. Je tire moi-même mon propre mouchoir – lavé je vous pris- de mon pantalon. J’utilise ma main droite par reflexe ce qui me tire un petit gémissement de douleur et lui éponge le frond.

« Ne t’inquiète pas respire, on a tout notre temps. »

Je la regarde avec un petit sourire aux lèvres. Sans elle, je serais encore entrain de me détruire intérieurement dans ma cellule. Rien que cette petite situation m’aide dans ma remontée, j’ai mal terriblement mal… mais je vais y arriver. Parce qu’ils sont la.

Elle tousse…elle s’étouffe oui ! Je tapote dans son dos avec fermeté. Bordel c’est quoi ça ! Ca fait un peu peur quand même. Je caresse son dos histoire de l’apaiser un peu, parce que j’ai bien l’impression que je ne peux pas faire grand-chose. J’attends que Yoruichi finisse de ce calmé. Elle secoue la tête et se lève déjà. Force mental et physique exemplaire. Comme je t’envie…

-Merci … Et le pourquoi j’ai des crises … J’en sais rien.

Ca m’inquiète, je trouve ça trop étrange. Son cœur…avait-elle un problème cardiaque qu’elle ne m’est pas signalée. La panique me revient et me claque de plein fouet. Nouvelle douleur, nouvelle torture. Si Yoruichi devait me quitter un jour, je crois que là, s’en est finit de moi. Et puis Ethan…où es-tu ? Je me demande s’il travail aujourd’hui…j’arrivais à tenir sans lui, oui je n’étais pas acro. Je me dis que c’est partir pour mieux revenir, mais là, c’est pas la même chose. J’en ai besoin de sa présence, j’ai besoin de lui tout court…

-Bon tu viens, on doit aller à l’infirmerie pour ta main.

Ah oui ma main…Yoruichi m’aide à me relever, et volontairement je me colle un peu à elle. Je veux juste un peu de sa chaleur humaine, un peu d’elle sur moi, son réconfort. Ma Yoruichi, je ne sais pas comment je pourrais faire sans elle.

-Merci Bella … J’ai évitée de justesse une crise.

- Ne me remercie pas…je ne t’ai pas été très utile tu sais.

Faible sourire. La réalité ma refrappé encore une fois. La douleur est revenue. Mon regard se perd dans le vague, dans le vide. Mon esprit embrumé s’éclaircit un peu. Je commence à vraiment prendre conscience de ce qu’il c’est passé. Je ravale mes larmes. Une grosse boule se forme dans ma gorge.

-On arrive bientôt ...

- Yoruichi…je crois que si tu n’étais pas là, si je n’avais pas sympathisé avec toi dans la bibliothèque…merde Yo, tu es devenue ce que j’ai de plus chère avec Ethan.

Qu’est-ce que j’ai déblatérer tout ça moi. Je crois que j’ai aussi pris conscience que les personnes s’en vont trop vite…j’ai besoin de lui dire ce que je pense d’elle à son égard. Je ne sais pas ce qu’elle va en penser, peut-être ça va l’énerver parce qu’elle n’aime pas trop le côté trop sensible avec les grands mots…quoi que c’est dernier temps elle avait changé sur ce point la.

- Je…je ne peux pas survivre ici sans vous…sans toi. Tu l’as compris, je ne peux pas partir d’ici sans toi. Prend ce geste, cet intention comme tu le veux. Je sais, c’est bête, idiote, mal réfléchis, j’en ai conscience. Mais je ne peux pas me résoudre à partir d’ici sans toi. Et venir te rendre visite ne sera plus pareil que de se côtoyer comme on le fait tout les jours. Je veux être là chaque jour, quand tu auras envie de me voir. Et pour Ethan…je peux me débrouiller pour avoir une relation à peu près normale avec lui.

Comment elle va prendre tout sa, j’en sais rien. Je veux juste qu’elle comprenne l’importance qu’elle a mes yeux. Que ma liberté à côté de ce que je vis avec elle, n’est rien. Je n’ai rien qui m’attend à l’extérieure, strictement rien. Je veux juste être avec elle, je ne peux me résoudre à partir en la laissant dans cet enfer. Hors de question.

Nous arrivons devant l’infirmerie où nous entrâmes. Yoruichi me conduisit à un lit et une infirmière arriva. Avant qu’elle ne m’ausculte je murmurai a la femme, si bas que Yoruichi ne m’entendis pas :

« Est-ce que vous pourriez faire passer un ECG à la jeune femme derrière vous ? Ou un petit examen pour voir si tout va bien, s’il vous plait. Elle a eu une petite crise tout à l’heure et je voulais juste savoir si elle n’avait rien »

L’infirmière abdiqua et alla chercher une autre infirmière qui s’approcha de Yoruichi. Je lui lançe un coup d’œil ferme. L’autre défit le mouchoir. La douleur me lança dans toute la main, je me mordis violement la lèvre étouffant un gémissement de douleur. Cette souffrance me fit monter les larmes aux yeux.

« Comment vous êtes vous fais ça ! » s’exclama l’infirmière.

Quand je vis l’état de ma main les idées a présent un peu plus clair, j’ouvris de grands yeux. En effet je ne m’étais pas loupée….

Bordel…ma main. Je suis folle…complètement folle. Mais la douleur morale avait été trop dure à supporter. Je ne sais pas si elle est cassée, mais en tout cas, ma peau est éraflée de partout, offrant ma chair à vif sur mes jointures.

« Peut…peut importe » murmurais-je.

Elle râle mais je n’en tien pas compte. Je ne suis pas assez « présente » pour me soucier de son état d’humeur. J’ai l’impression que mon cœur pèse des kilos insoutenable et qu’il ne demande qu’à mourir pour être enfin en paix. Elle commence à me désinfecter. Je serre les dents, bordel sa brule. Je regarde Yoruichi qui me dit qu’elle va me tuer. Qu’elle entêter celle-là je vous jure. Tu ne t’en sortiras pas comme ça cette fois. Puis cette douleur à la poitrine me revient…inutile de se poser plus de question. Je ne suis pas maitre de mes émotions et mon cœur se charge de tout encaisser, dont ces douleurs. Je respire calmement, grimaçant de temps à autre à cause des soins que l’on me procure. Apparemment, je n’avais pas tapé assez fort pour me la casser, mais juste assez pour rendre en charpie ma chair. Sa m’étonne pas avec ma force de grenouille…et j’ai tellement peur de la douleur que inconsciemment j’ai due hésiter dans mes coups. Je soupire une fois qu’elle eu finit le bandage qui épousait ma main. Elle m’avait poser un pansement gras, imbibé de Bétadine pour éviter l’infection et que le bandage ne colle aux plais.

« Prenez deux comprimés si la douleur est forte. Sinon revenez me voir demain pour changer le bandage. »

J’acquiesce avec un léger sourire de remerciement. Je reste quelque seconde dans mes pensées. Je ne sais pas ce que je dois penser. Si je dois pleurer comme une petite fille, ou me taire et attendre que ma douleur passe. Puis, je vois Yoruichi toujours plantée là, tirant une tête de zombie. Comme si j’allais m’avouer vaincue. Je descendis de la table et dis à l’infirmière de m’attendre quelque seconde.
Je m’approche d’un air déterminée vers Yoruichi :

« Tu as peur des docteurs ou quoi ? »

Je ris, un rire sans moquerie, c’est juste qu’elle me fait rire avec cet air…J’ai honte, honte de rire dans un moment pareil alors que…Chut ! Ne pense plus à ça pour le moment !

« Tu préfère que ce soit le médecin qui t’ausculte ou moi ? »
Je souris et lui pris la main, la forçant à me suivre. L’infirmière comprit ce que j’attends d’elle et je la suivis dans une petite salle isolé ou reposait un électrocardiogramme. Je la pousse avec douceur sur la table.

« Il y en a pas pour longtemps, et si tu veux, je poserais moi-même les électrodes. Je crois que tu dois enlever ton tee-shirt. »

L’infirmière ronchonne parce que je donne les ordres à sa place. Je n’y connais rien en médecine c’est un fait, mais j’ai déjà passé cet examen et il n’y a rien de compliquer. L’infirmière aura juste à contrôler la machine. En voyant que Yoruichi commençait à « grogner » lorsque l’infirmière lui passa du gèle en dessous de la poitrine, je pris la relève avec douceur.

« Et soit un peu plus aimable petite fille. »

Je ris doucement, une nouvelle fois. Etre avec Yoruichi m’aidait réellement et en voyant sa tête je ne pus m’empêcher de rire de plus belle.

Elle ronchonne, une vraie tête de mule. Je trouve ça marrant, de la voir s’énerver ainsi pour un ridicule examen. Elle se vexe, je le vois dans ses yeux et son visage l’exprime clairement. Mon rire s’évanouie, n’affichant qu’un pauvre sourire. C’est l’infirmière elle-même qui pose les électrodes, je ne dis rien mais Yoruichi elle, ronchonne encore. La machine ce met en marche, j’attends patiemment avec une légère pointe de stress. Je me perds dans mes pensées. J’ai un trou béant à la place du cœur, pourtant je le sens battre sous ma main bandée. Mes yeux sont perdus dans le vague, la douleur revient. Je serre les dents pour ne pas pleurer une seconde fois. Je n’arrive pas à m’ancré l’idée qu’elle est définitivement partie. Non, je n‘y arrive pas…

-Bon il va bien mon cœur. On peut y aller ?

Je me ressaisis aussitôt. Je me tourne vers elle, le regard ferme et dur :

- Tu as finis tes caprices ? Patiente un peu s’il te plait…

Alalala je vous jure, elle paie ! L’examen finit, je laisse l’infirmière examiner le résultat, le temps que je donne un des mouchoirs en papier à Yoruichi pour qu’elle puisse essuyer le gèle qui lui déplaisait temps. Je retourne vers l’infirmière qui alla chercher le médecin. Il arriva aussitôt. Il était grand et brun. Assez vieux mais au regard plutôt chaleureux. Le médecin sympa. Quand il touche Yoruichi pour écouter son cœur avec son stéthoscope, je la vis grimacer d’une force et l’entendis grogner. Le regard qu’elle me lance me rend vraiment mal à l’aise et me fait culpabiliser. Je sens les larmes montées, faut dire que depuis les lettres, je suis émotive, il m’en faut peut. Je les retiens de toutes mes forces détournant mes yeux des siens. Le médecin prit aussi sa tension, il eu très vite finis. Il lut le résultat de l’ECG et déclara d’une vois posée :

« Vous n’avez rien d’alarmant, peut-être un petit souffle au cœur mais rien de plus. En revanche votre tension est assez élevée, essayer de vous calmer et de vous détendre. Votre cœur est peut-être sensible à trop d’effort donc ménager vous et ne tentez pas le diable ».

Sur ce il tourna les talons et partit. Vite fait, bien fait comme on dit. Oui je sais ce que tu va me dire Yoruichi. Que c’était bien la peine de te trainer ici de force pour apprendre si peu. Mais ne m’en veux pas…j’ai juste eu besoin d’être rassurée sur ton état de santé. Elle remit aussitôt son tee-shirt et sortie comme une furie de la salle. Je pousse un long soupire. Au moins, on était certaine qu’elle n’avait rien. L’infirmière me donna une petite boite de comprimé et me murmura que je devais avoir une fêlure sur la jointure du majeur. J’acquiesce en écoutant que je ne dois en aucun cas utiliser cette main et la tenir immobile pendant 4 semaines. Je pris la boite, murmura un faible merci et sortie.

Yoruichi m’attendait dans le couloir, appuyer contre le mur, la mine sombre. Je la regarde avec un air désolée. Elle est très expressive sur son visage, mais pas en parole. Ceci est déconcertant. On peut lui pondre un monologue de trente lignes, et elle réussira à répondre que par un « Hum je vois » ou un « Ok ». Pourtant elle en pense des choses, oh oui énormément de chose, j’en suis certaine. Elle est si…Fermée… Je n’arrive toujours pas à entrée dans « son enfer », je me demande si j’y arriverais un jour. Pour le moment, je suis bien ancré dans le mien, ce que j’ai toujours redouté le plus dans ma vie : perdre un être cher.

-Euhm, c'est rien. On y va ?

Le message à travers mon regard est passé je vois. Je souris avec faiblesse. Je la suivis sans rien dire. Les mots me manquent, tout est si vide dans ma tête que je n’arrive pas à réfléchir comme je le voudrais.

-N'oublie pas de soigner ta main comme il le faut!

-Hein ?...ah euh oui. Ne t’en fais pour ça. »

Bordel, Bella réveille toi un peu. Je relève la tête essayant de paraître bien, heureuse. Allez souris, tu peux le faire, tu souris tout le temps c’est naturel chez toi. Mais là rien ne viens…j’ai perdue mon sourire pour quelque temps je crois. La vie ne tiens qu’à un fil, c’est fou. Du jour au lendemain, je peux perdre n’importe qui, que se soit Yoruichi ou Ethan. Ou même Sybille, Etoile…Ils peuvent disparaître, tout comme moi, aussi vite qu’il faut pour un papillon de prendre son envole. Un beau papillon…ça fait un moment que j’en ai pas vu. Et si les humains se réincarnaient vraiment ? Peut-être que Kathleen est aujourd’hui l’un de ces papillons. Non, je la vois plus comme…un oiseau. Un bel oiseau chantant à longueur de journée. Arrête Bella…

- Pour tout te dire Bella ... C'est réciproque.

Un peu troublée je la regarde. Puis enfin, je compris. Je sentis une vague de joie et de légèreté m’envahir, j’étais heureuse. Yoruichi n’a pas besoin qu’on lui dise de belles phrases ou de contact pour comprendre qu’elle est importante à mes yeux…Mais moi je suis tout le contraire d’elle. J’ai besoin d’être rassuré constamment, d’entendre, de sentir. Et ici, je l’entends et j’en suis heureuse. Mon sourire revient au galop, faisant rayonner mon visage. Juste l’espace de quelques secondes, mais cela me fait du bien.

Le couloir me parait plus long que d’habitude, j’ai l’impression qu’il s’étend à l’infini. Et si il ne se terminait jamais, et si j’étais prisonnière à tout jamais de parcourir ce couloir…Mon dieu mais ça va pas. Je délire, j’en peux plus. Je suis lasse…je sature à fond.

-Tu ne t'es pas ratée, toi! Si tu voulais te suicider, tu n'avais qu'à m'appeller, je t'aurai aidée!

Ah oui tiens, viens m’aider s’il te plait. Achève-moi Yoruichi. Enlève moi, arrache moi ce cœur qui me fait tant mal. Elle rie, son rire est beau, clair et doux. Je ne sais pas ce qui m’arrive, mais je me sens bizarre, pas moi-même. Enfin si moi-même, mais différente. Je me sens différente. Comme si, je réfléchissais plus que d’habitude, comme si toutes les petites choses sans importance, l’étaient soudainement devenues.

-Tu devrais peut-être m’aider à le faire en effet…

Je l’ai murmuré mais avec le brouhaha que faisaient les prisonniers dans le couloir des cellules, je ne sais pas si elle a entendu.

- Dis Bella ... S'il n'y avait plus d'homme sur terre ... Tu ferais quoi ?

Sa question m’étonne beaucoup. Je regarde Yoruichi, le regard un peu perdue. S’il n’y avait pas d’homme…que ferais-je ? Je n’en sais trop rien, mais je me penche un peu plus sur la question. Sans hommes…sans hommes Yoruichi, n’aurait pas été violé, Kathleen n’aurait pas tué son petit ami pour de la drogue, Sybille n’aurait pas peur, et je n’aurais pas Ethan…Cette dernière idée, me plais beaucoup moins.

« Il est logique que sans hommes nous n’existerions pas, tout comme eux n’existerons pas sans nous…mais si nous devions exister nous les femmes, sans hommes. D’une je me ferais lesbiennes, logique je pense….Non d’accord plus sérieusement. Sans eux, je ferais un tas de chose, pour tout te dire, il n’entrave pas mon existence. Je pense que dans le fond, on à besoin d’eux…je sais, toi non. C’est ce que tu prétends dire, mais à un moment ou à un autre, je pense que se sera différent. Sa le sera quand tu penseras que tout les hommes ne sont pas tous pareil. »

Je souris, j’aime bien parfois approfondir un peu, même si je sais que je n’ai aucun talent pour la psychologie, loin de là même. Mais bon, sa m’aide un peu.

« Et toi, que ferais-tu ? »

Nous arrivons devant ma cellule. Il fait trop sombre et trop froid à l’intérieure, je préfère la chaleur de Yoruichi, même si elle n’est que vocal.

-Moi? Ben en sachant que je n'aime pas le contacte basique avec les hommes. Avec les femmes se sera pareil. Je respecte certaine de mes semblables. Mais pas au moins de les laisser me toucher. Je n'ai rien contre les '' homo '', mais pour ma part, il est tout bonnement hors de question que je m'avance sur se terrain. A savoir aussi, que je me réserve pour personne. Juste pour moi quoi. Je ne me vois pas avec une fille ... Je resterai donc seule s'il n'y avait plus d'hommes. Ou alors je me tuerai ...

On peut dire qu’au moins c’est clair. Yoruichi est Homophobe. Elle n’a rien contre les homosexuels, mais si j’ai bien compris, elle préférait ce tué plutôt que de le devenir. Elle me dit tout ça avec une telle rapidité que je dus bien me concentrer pour tout comprendre et en saisir le sens. Bizarrement, je n’avais pas de mal à imaginer Yoruichi avec une fille…Si je lui dis ça, elle risque de faire des bonds de quinze milles mètres. Je souris intérieurement à cette pensée. Yoruichi avec une fille, bah, ça peut-être un beau tableau…Ethan. Ah non Bella. Penses pas à lui, on sait, il te manque mais zen. Tu va vite le revoir.

-Tu as quoi à la main ?

- Surement une petite fêlure au niveau de cette jointure –je lui montre à la jointure de mon majeur - je dois laisser ma main immobile pendant 4 semaines. Sa ne doit pas être très important, mais bon ça fait mal.

Pas étonnant que ça fasses mal bourrique. Si tu t’étais vue taper comme une furie sur ce mur, estime toi heureuse qu’elle ne soit pas cassée. Je suis folle, ou plutôt je le deviens. Je vais tombée cinglé ici, prête à m’arracher les cheveux. Mon rythme cardiaque s’accélère. Doucement ma vieille, Yoruichi est là respire, pas la peine de s’énerver inutilement.

- J'me demande si tu devrais pas apprendre le self-control toi!
Elle explose de rire, et je ris à mon tour. Je n’étais pas le genre de personnes à m’énerver. Loin de là. Mais ici, c’est juste que je cherchais la douleur physique, qui pour moi, était préférable par rapport à la douleur morale. Je ne m’énervais que très rarement, mais quand c’était le cas, ça chauffait dur. Pouarf, Pauvre petite Bella sans défense qui se croit comme Wonder-Woman. Je ris à ma bêtise.

- Peut-être que oui, ça me ferais pas de mal. Tu auras qu’à m’enseigner quelques leçons.

Oui pourquoi pas ? Yoruichi est quelqu’un de très calme, d’ailleurs, j’admire cette façon qu’elle a d’être toujours aussi zen, posée, sereine. Jamais de panique dans ses yeux, jamais de crainte sur son visage. Non, jamais d’expression dans les moments les plus critiques. Juste du calme. Elle me fait penser à une rivière…il ne faut jamais se fier à l’eau qui dort. Quand Yoruichi entrait en ébullition, ça devait être quelque chose. Je serais curieuse de voir ça.
Nous sommes enfin devant les cellules, où il y avait un petit groupe de prisonniers. Trois filles parlant entre elle, et deux garçons…gringalets. Exactement le terme qui leur convenait : gringalet. Ils étaient de taille moyenne, très maigres, blafard. On dirait des zombis. Ils me font penser à deux pauvres toxicomanes. J’en ai pitié en faite. Je trouve ça dommage et triste que l’on tourne comme ça…enfin qui sait, peut-être qu’un jour je serais moi aussi, toxicomane. Bella, que d’imagination aujourd’hui dis moi.

-Dis Bella, j'avais la même tête que ces filles quand tu m'as vu la première fois?

J’explose de rire – rire discret- en l’entendant. Bon, faut avouer que ces filles sont plutôt effrayantes…mais de là à avoir la même tête…

- Disons que oui…en faite non. Tu avais l’air effrayante, mais tu étais beaucoup moins blafardes qu’elles trois. Effrayante, ça je te l’accorde, mais excuse moi…- je baisse la voix- toi, au moins tu ressemble à quelque chose. »

Je ris avec douceur. C’était pas méchant, juste la pure vérité. Faut l’avouer, Yoruichi est belle. J’aimerais bien être aussi belle qu’elle. Enfin bon, je suis quant même contente de ce que je possède. Nous passons devant eux quand…

-Eh les filles, vous avez des clopes ?

Je me fige et sentis la peur grimpée à une vitesse vertigineuse en moi. Je me retourne en même temps que Yoruichi, qui, elle, était tout à fait calme. Les trois filles un peu plus loin regardent sans plus la scène. Mon amie se plante devant lui et lança :

-Ecoute grand, va voir ailleurs si j'y suis. Et pour ta gouverne, NAN On n'a pas de clope!

Eh bé, ça c’est du répondant. Admirative, oui je suis complètement admirative devant elle. Je la suivis en me retournant et là je sens une main se poser sur mon épaule et m’attirer violement contre un corps froid et maigre. Je laisse échapper un petit cri de surprise, mon sang ne fit qu’un tour quand je compris la situation. J’étais prisonnière des bras du plus gringalet d’entre eux deux, et l’autre menaçait Yoruichi. Ah non c’est pas le moment !! Mais qu’on me laisse en paix bordel. Je retiens une crise de larme, j’en ai marre, là c’est bon, je sature. Je lève ma main droite blessée pour essayer de me dégager et la…malheur. Il me la saisit et me la serre pour éviter que je ne bouge. La douleur me traversa tout le corps en entier, me l’électrocuta. Je pousse un hurlement de douleur, pleurant à chaudes larmes. Bordel de chiottes !!! C’est finit là, je peux plus me contenir…prise d’une rage folle, mon sang bouillonnant et cognant contre mes oreilles, j’écrase le pied de mon ennemie de toute mes forces qui hurle à son tour. Aveuglée par les larmes, je ne prends même pas le temps de réfléchir et mord avec force son bras avant de me retourner et de lui asséné un gros coup de pied qui me semble-t-il, atterrît contre son tibia. Aussitôt je sentis une enorme douleur contre ma joue gauche. L'homme venait de me gifler avec force ce qui me fit tituber contre le mur. Je sens le gout métallique du sang dans ma bouche. Soit à caude la claque, soit à cause de la morsure que je lui avait infligée. Je me colle contre le mur, pleurant tout ce que je pouvais. Je ne sais même pas si Yoruichi est blessée ou non...j'ai peur et j'ai la rage. Yoruichi, dis moi que tu t'en sors bordel!
J’extériorisais toute ma tristesse et toute ma colère. J’ai l’impression que ma main passe dans un étau de fer. Je la serre contre moi, serrant les dents avec force. Quand je vis une ombre grandir sur mon être…

J’avance sans me retourner. Bella est sur mes talons … Enfin c’est ce que je pensais jusqu’au moment ou j’entendis un petit cri aigu dans mon dos. Je tourne rapidement la tête pour y découvrir Bella contre un de ces types. Elle est terrifiée, elle essaye de se dégager de l’emprise du gringalet mais en vain. Je m’apprêtais à agir quand un autre homme assez costaud me barra la route.

-Bouge toi de la.

Et tout cela dit froidement. Je commençais à m’énerver surtout quand j’entendis le hurlement du type qui tenait Bella. Je parviens à voir la scène. La jeune femme l’avait mordu à sang. Par contre le gars devant moi refusait de bouger. Pire, il me colla de force contre le mur. A ce moment là j’aurai donné mon âme au diable pour que mon gardien soit là. Je sens une douleur au niveau du cou. Ce salaud est entrain de serrer l’étreinte de sa main. Je vais avoir une belle strangulation si je ne me dégage pas. Instinctivement, je lui donne un coup de genou dans son entre jambe -bien au milieu-. L’homme relâche rapidement sa pression pour venir poser ses mains à l’endroit ou je viens de la frapper. Bella vient de se faire gifler sous mes yeux. Je suis resté comme paralyser. Elle est contre le mur. Ce … S’approche d’elle, et Bella qui est encore sonnée. Je suis à trois mètre de la scène qui s’offre à moi. Je le voie sortir un couteau de sa poche. Bon sang, les gardiens ne fouillent pas les prisonniers ici ? Il lève sa main, comme s’il s’apprêtait à poignarder Bella.

‘’Un … Deux … Trois’’

Je me retrouve entre Bella et l’homme en question et lui fous mon coude dans le ventre. Il lâche sa lame qui manquait de justesse ma joue. Il était au sol. Je me tourne vers Bella :

- ça va ?

Bof pas terrible son état. Je ramasse le couteau qui était tombé au sol. D’un geste brusque, je redressai l’homme en le collant contre le mur. En le fixant droit dans les yeux, je lui dis :

-Puis-je savoir ce que tu comptais lui faire avec ça ?

Je fais bouger le couteau entre mes mains, devant ses yeux. Il voulait la tuer ? Laissez-moi rire. Un sourire ironique se dessine sur mes lèvres.

-Je … Juste lui faire peur ….

-Lui faire peur ?

Je m’empressai de faire glisser la lame sur sa joue.

-Elle va très bien cette lame dis moi …

Le sang coule doucement de l’entaille qui s’était formée après le contacte avec le couteau. J'en avais marre qu'on face du mal à Bella... Sous mon nez en plus. Je fixe froidement l'homme ... Et planta légerment le couteau dans son thorax. Il hurlait à la mort. Je le laisse retomber au sol.

-Espèce de ...

Il n'eu pas le temps de terminer ce qu'il voulut dire. Je le glifla assez fort pour qu'il en garde la marque sur sa joue.

-Garde tes représailles. Et ne t'avises plus de toucher encore une fois à cette fille de la sorte.

Je m'approche de Bella, elle me regarde d'un air horrifié. Je la rassura:

- Oh t'inquète, j'ai visé une partie neutre, il ne va pas mourir. Mais s'il tarde, il va perdre beacuoup de sang ...

Je me retourne et vis l’homme s’approcher de moi un couteau à la main. C’est finit, je vais mourir là, maintenant, un couteau en pleine poitrine. Je respire de plus en plus mal, la douleur dans ma main est trop intense pour que je puisse me concentrer trop longtemps sur quoi que se soit. C’est alors que je vis Yoruichi s’interposer et lui mettre un coup au ventre. A la fois soulagée et apeurée qu’elle n’ait rien mais qu’elle est pus être touchée à ma place, je vis que l’autre homme, se tenait les parties, pleurant tout ce qu’il pouvait. Puis je tourne mon regard vers le groupe de jeunes femmes complètement shootées. Elles n’existent même plus mentalement ici. Ca fait longtemps qu’elles sont évadées dans des pays inconnus, jouissif et euphorique.

Je n’entends plus rien autour de moi, mes oreilles bourdonnent. L’enfer, je suis en enfer. Aidez moi je vous en pris ! Je me prends la tête entre les mains avant d’éclater à nouveau en sanglots…trop de douleur, encore et encore de la douleur. J’entends murmurer, la voix de Yoruichi, je la reconnaitrais entre mille. Je regarde la scène horrifié. Elle venait de planté légèrement le couteau dans le thorax de l’ennemie. Mais ce n’était pas assez profond pour que se soit grave. A vrai dire je m’en fou, qu’il meurt la bouche ouverte, c’est le cadet de mes soucis. Et la PAF. Une grosse gifle tombe sur le visage de l’agresseur :

-Garde tes représailles. Et ne t'avises plus de toucher encore une fois à cette fille de la sorte.

Entre peur et admiration, je la regarde revenir vers moi.

- Oh t'inquète, j'ai visé une partie neutre, il ne va pas mourir. Mais s'il tarde, il va perdre beaucoup de sang ...

Je le regarde, extirpant la lame de sa peau, regardant Yoruichi avec une certaine crainte dans les yeux. Sans rien dire, je me lève, glissant contre le mur. Etat de choc. Je ramasse ma boite de médicament qui était tombée et me dirige d’un pas chancelant vers ma cellule, le regard vide. Si Yoruichi me parle, je ne l’entends pas. J’en suis désolée, vraiment, mais là, je peux plus. Après des secondes interminable, je parviens à ma cellule, où je m’arrête. Qu’est-ce que je fais au juste ? Pourquoi suis-je revenus dans ma cellule…je ne sais plus rien, je ne sais même plus qui je suis vraiment. Je me retourne vers Yoruichi qui me regarde étonnée. C’est là que je vis cette marque autour de son coup. On pouvait clairement voir quelque trace de doigts…Je déglutis avec peine. Je m’approche d’elle, serrant ma main droite contre moi, cette main qui m’en fait baver, qui me fait pleurer, qui me fait craquée. Je cède à la douleur…pitoyable. De ma main gauche, j’effleure avec douceur les marques. Quand je repense qu’elle c’est interposé entre moi et lui, j’en frissonne. Elle aurait pus mourir…Je pose ma tête contre son épaule, sans l’étreindre. Et je pleure, encore. Je ne sais faire que ça, je ne sers qu’à ça. Pleurer encore et encore pour un oui ou pour un non.

« Désolée… » Murmurais-je

Désolée pour quoi ? Qu’on lui est fait du mal ? D’exister ? Si je n’existerais pas, Yoruichi aurait pus éviter cette bagarre. Je divague complètement, la douleur devenant plus intense. Je sers les dents et relève la tête. Je la regarde, mon visage baignée de larmes. Elle doit être agacée de me voir pleurer, mais là je jure que c’était plus de douleur qu’autre chose. D’ailleurs je pris deux cachet qui n’était que des petits comprimés, que j’avale sans eau. Je me fais peur à passer d’état à un autre avec autant de facilité. Tout à l’heure j’étais limite entrain de pêter un plomb et là me voilà, parler tranquillement. Le choc tout simplement. Je suis fatiguée et j’ai mal. Je vais perdre la boule. Yoruichi est mon héroïne, ma sauveuse...partout où j'ai besoin, elle est là, comme un ange tombé du ciel.

« Merci pour tout à l’heure, je serais morte si tu n’étais pas là. »

J’essaie de sourire, de faire un sourire beau et propre, mais je ne suis pas sur que j’y arrive.

« Au moins, on peut dire que tu sais te défendre. Il faut que tu me donne quelque cours, sa me ferais pas de mal. »

Bella est en état de choc ? Elle touche les légères marques qui me sont resté au cou. Et tombe en larme sur mon épaule. Aucunes étreintes, un simple contacte. A cet instant, je ferme les yeux. J’entends ces petits gémissements et je sens ses haussements d’épaules. Je parviens tout de même à distinguer un petit ‘’ Désolée… ‘’ de sa part. Tu es désolé pourquoi Bella ? Sans attendre, je lui murmure doucement à l’oreille :

-Tu n’as pas besoin d’être désoler.

Je repris la route en direction de la cellule 21. Bella difficilement sur mes talons. Je regarde le sol sans trop d’intérêt. Jetant discrètement des regards derrière moi. Histoire de voir si ces cons ne nous suivent pas. D’ailleurs, ils ne sont plus là. Ses amis l’ont surement emmené à l’infirmerie.

-Merci pour tout à l’heure, je serais morte si tu n’étais pas là.

Ses mots me firent légèrement sursautés –un sursaut qui ne se fit pas remarquer-. Je regarde Bella en coin. Et j’y repense … Quand elle s’est faite attaquée avec ce Carl. Je n’étais pas là et pour tant, elle a bien failli y passer. Donc non Bella, que je sois là ou non. Ce ne change pas grand-chose. Serais-je défaitiste ? MOI ? Jamais ! C’est un coup inattendu qui c’est offert à nous.

-Tu mourras bien un jour, que je sois là ou non.

J’avais dis ça sur un ton euphorique. Parce que même si cela était drôle à l’écoute, la vérité était bel et bien là. Il suffit juste d’y méditer. Je suis la au bon endroit et au bon moment. La chance ? Aucune idée. Peut-être qu’un jour je me ferais poignarder par un prisonnier ivre. Qui sait ? Seul le temps me le dira.

Bella essaye de sourire. Je la voie qui se force. Elle n’a pas besoin de faire ça. Elle ment sur l’état de ses sentiments. Dommage pour elle, j’ai l’œil pour ça. Nous sommes devant sa cellule, elle me lâche à tout hasard :

- Au moins, on peut dire que tu sais te défendre. Il faut que tu me donne quelque cours, sa me ferais pas de mal.

Je sourie à ces dires. Je sais me défendre … Je la regarde et lui dis en toute simplicité :

-Dans ce monde, il y a ceux qui réfléchissent et ceux qui agissent. Je suis entre les deux …

Oui parce que il peut y avoir ceux qui réfléchissent mais agissent trop tard, ou qui réfléchissent sans jamais agir. Ceux qui agissent, mais qui ne réfléchissent qu’après l’acte, ou ceux qui ne réfléchissent jamais avant d’agir. Oui je suis entre les deux … Je synthétise vite fait la situation, et après j’agis. Mais il se peut que par moment, je m’égare et agisse sur un coup de tête. Je ne suis qu’humaine après tout.

-Tu veux des cours pour te défendre ?

J’imagine bien Bella en tenue. Mais ce qu’elle ignorait, c’est que j’avais moi-même été forcé à suivre ses maudits cours de taekwondo, de Krav Maga … Et j’en passe. Ouais, Yoruichi a jouée les ninjas dans son enfance. Arf. J’ai toujours détesté ces cours, mais ils me rendent bien service … enfin pas trop … C’est surtout l’instinct de défense.

-Comment tu veux que je t’apprenne quelque chose qui est instinctif ?

Je m’imagine mal frapper sur Bella pour qu’elle réagisse…

Je sais que je mourrais un jour, mais plus tard serait le mieux. Enfin, ce n’est pas ce que je pensais tout à l’heure. Mes états d’esprits son changeant aujourd’hui, il ne faut pas m’en vouloir. Lorsque je lui dis qu’elle sait bien ce défendre, elle me sourit et me dit :

-Dans ce monde, il y a ceux qui réfléchissent et ceux qui agissent. Je suis entre les deux…

Elle a trouvée l’équilibre que moi-même n’ai pas encore sue trouver. Je dirais que je suis plus dans la marge de ceux qui réfléchissent. Je dirais même qui réfléchisse un peu trop. Quoi que tout à l’heure, j’ai plus agit que réfléchis. Mais bon ce n’était pas pareil, je l’avais fait sous l’emprise de la douleur…du coup je me retrouve où ? Arrête Bella, ménage-toi un peu.

-Tu veux des cours pour te défendre ?

Je la regarde surprise ? Si j’en ai envie, la question ne se pose même pas. Je n’attends que ça. Je n’ai jamais pris de cours d’auto-défense, ni de cour de karaté ou de sport de combat. Je préférais le calme, la lecture, la musique, le cinéma et autre. Je courais de temps en temps, histoire de rester en forme. Mais c’est tout.

-Un peu que oui que je veux !

- Comment tu veux que je t’apprenne quelque chose qui est instinctif ?

Je fus un peu déçu de sa réponse. Mais après tout, elle n’avait pas sue se battre de cette manière de nature. Non, elle a sûrement due apprendre quelque truc, on ne nait pas avec un don pour le combat au corps à corps…quoi que sa pourrait être possible. Je la regarde avec curiosité, Yoruichi est une sacrée personne tout de même.
Puis une réponse de sa part me revient de plein fouet. Lorsque nous avons parlé d’homosexualité, j’ai pensée à Etoile, à ce baiser si intense et particulier. Je me sentis rougir et fixa le sol, gênée. Je me voyais mal dire à Yoruichi ce qu’il c’était passée, je voyais déjà sa réaction. Limite à s’arracher les cheveux. Je n’en ai pas honte, non, c’est juste que je sais qu’elle risque de mal réagir ou peut-être de prendre ses distances de peur que….POUARF !! Ça va pas la tête ! Voilà le plus étrange. Même pas une seule seconde je m’imagine embrasser une fille, mais avec Etoile, tout est différent sur ce point de vue.
Je n’en parlerais pas à Yoruichi ou du moins pas maintenant. J’ai trop peur de sa réaction, en même temps, elle doit se demander ce que j’ai à rosir ainsi mais bon. Je repris la parole pour éviter de ne laisser le temps aux questions :

« Dis-moi, où as-tu appris à te battre, parce que je doute que tu sois née avec ce don. Tu as due apprendre quelque truc non ? Tu pourras me les enseigner un jour, si tu n’y vois aucun inconvénient bien sur. »

Bon, pour le moment j’étais loin d’être apte à apprendre à me battre, mais bon j’ai tout le temps, même peut-être toute ma vie pour apprendre. A moins que je ne sois tuée avant. Ce qui est possible…toujours des idées si morbides en tête. Pathétique et désolant.

Yoruichi est un véritable modèle pour moi, j’aimerais avoir tout ce courage, cette maitrise et ce calme. Je me demande si la vie ici est plus facile lorsqu’on est Yoruichi, ou Bella. Bonne question ça…mais seulement, est-ce que la vie est facile pour une quiconque personne ici ? Même les gardiens doivent déprimer et en baver. Vu les prisonniers qu’il y a, ça ne m’étonne pas. Je me dis aussi que j’ai de la chance, car mon existence est plutôt calme malgré quelque petit contre temps agréable et non agréable. Je pourrais avoir de plus gros problème, avoir été battue, violer…Mais non rien de tout cela. J’en soupire de soulagement. Arrivée à ma cellule je m’assois, l’ai un peu pensive.

« Au faite, tu as revue ton gardien ? »

Je ne réponds pas à sa demande. Je préfère éviter le sujet. Nous sommes arrivées à sa cellule, je la vois s’assoir sur un lit. Je préfère rester à l’entrée, histoire de garder un œil sur le couloir. Sans vraiment faire attention, j’entends Bella me parler :

-Au faite, tu as revue ton gardien ?

Je n’écoutais pas … J’ai juste entendu le mot ‘’gardien’’. Elle doit parler du gardien qui m’a accueilli. Je l’ai revu ? Non, pas dans mes souvenirs. Je préfère l’oublier lui. Il a surement mieux à faire. Et puis, qui a dit qu’il comptait pour moi ? Sans quitter le sol du regard, je lui répondis :

-Non et toi ?

Bella et ses amourettes. Je l’imagine bien dans un petit coin reculé de la populace. Dans les bras de son amant. Avait-elle déjà passé le cap avec lui ? Et puis, ce ‘’Ethan’, de quoi avait-il l’air ? Quels sont les gouts de Bella ? Oh, qu’importe, tant qu’elle est happy with him. Oh tiens l’anglais …

-Bella, Do you Like english ?

En voyant sa tête … C’était plutôt 50/50. Quand j’y repense, j’aimais bien nos rares voyages avec maman en Angleterre. Efface ça Yoruichi … Vivre dans le passé ne t’avancera à rien.

-Bella, tu es déjà partie dans des pays étrangers ?

Je suis partie ou moi ? Un peu partout … Mais bizarrement, je ne suis pas sûr de mes origines. Qu’importe rooh, comme si cela pouvait faire quelque chose ici. Hm. Je sais que Bella sa l’intéresserait par contre. Comme quoi, elle n’est pas normal … Mais je l’adore quand même se petit toutou …

Une prisonnière a l'allure gothique, voir même déprimé passe devant moi. La tête baissée vers le sol. je l'entends chantonnée :

''Loin dans l’ère du temps, on pouvait entendre
Les battements d’un cœur, Ensanglanté et blessé.
Qui aurait pu penser, que tout venait du passé,
Le futur n’étant pas attribué à ce cœur délaissé.
Il subira les traités du présent incertain,
Le passé étant son bourreau,
Ce cœur préfèrera se laisser tomber,
Dans les flots d’un avenir,
Sans avenir …''

Elle me fout des frissons dans le dos. J'en oublie presque la présence de Bella. Cette prisonnière déprimait mais ... Fort. Ces paroles résonnent encore dans ma tête. Notre coeur ... Notre être, n'a plus aucun avenir ici ... Etait-ce ça, le sens de ses dires ?

Soudain, je me retourne vers Bella;

-Bella, a-t-on encore un avenir ici ?

Je lui offris une réponse négative. Non je n’ai pas revue Ethan depuis qu’on c’est embrassé, et je le répète : Il me manque.

-Bella, Do you Like english ?

Ah non pas d’Anglais je t’en pris. Non pas que je déteste cette langue, non, mais j’ai toujours eu de la difficulté à l’apprendre et à l’assimiler. Ce qui me donnait un niveau plutôt médiocre. J’étais une élève au niveau moyen. Mais en anglais j’avais plutôt le niveau moins zéro. Bon j’exagère peut-être un peu, mais c’est pour vous dire à quel point je ne suis pas douée pour les langues étrangères. Et en voyant ma tête, Yoruichi à bien comprit.

-Bella, tu es déjà partie dans des pays étrangers ?

Je la regarde un peu étonnée. Je réfléchis avant de répondre :

-Je suis partie en Angleterre, mais c’est pas pour autant que je saches parler la langue. Et en Italie. C’est tout. Et toi ?... »

Mais déjà, Yoruichi ne m’écoutait plus. Son regard était posé sur une prisonnière aux allures gothique. Tête baissée, je l’entends chantonnée…

''Loin dans l’ère du temps, on pouvait entendre
Les battements d’un cœur, Ensanglanté et blessé.
Qui aurait pu penser, que tout venait du passé,
Le futur n’étant pas attribué à ce cœur délaissé.
Il subira les traités du présent incertain,
Le passé étant son bourreau,
Ce cœur préfèrera se laisser tomber,
Dans les flots d’un avenir,
Sans avenir …''

Je médite ces paroles qui me frappèrent de plein fouet… « Il subira les traités d’un présent incertain, Le passé étant son bourreau ». Je reste figé face à ces mots qui me glacent le sang et qui me ramène à la réalité…Le passé étant son bourreau. Le passé n’était pas mon bourreau en cet instant présent ? Absorbé, même plutôt hypnotisée par ces paroles, mon regard devient vague jusqu’à ce que la voix de Yoruichi me ramène à la réalité :

-Bella, a-t-on encore un avenir ici ?

Cette question me désarçonne. Un avenir ? A Sadismus…laissez-moi rire. Je me demande où Yoruichi va me pêcher ces questions parfois. Un avenir ici, en prison…Mais concrètement…Illuminée, mon regard reste tout de même vague, fixant le mur en face de moi. Un avenir ? Oui on en a un…enfin s’en est un s’en en être un. C’est si compliquer en faite. Mon regard toujours perdue dans le vide, ma main douloureuse ramenée avec douceur contre ma poitrine, je dis d’une voix faible :

« Je dirais que oui et non. Non parce qu’ici, nous ne construisons rien de concret, de solide. Avenir égale travaille, famille, argent, réussite…Tout ce que nous n’aurons pas ici.
En revanche, je dirais que oui…en ce moment même ton avenir ce tisse. Car le futur devient ton présent. Tant qu’il y a un futur, il y a un avenir. C’est ça, l’avenir. Voir plus loin…Après tout dépend du point de vue dans lequel on se place. »

Je me tais à nouveau. Je ne sais pas d’où je sors ça, tout ce que je sais, c’est que je le pense. Nous avons obligatoirement un avenir, tant qu’un futur existera. Mais je suppose que sous sa question, Yoruichi voulait parler d’un avenir qui nous donnerait une bonne raison de survivre ici. C’est vrai, comment font ceux condamnés à vie. En sachant que quoi que tu fasses, tu ne sortiras jamais de cette prison, comment peux-tu continuer à vivre ta vie ? Quand la vie a perdue son sens, tout deviens alors inutile. Le sens de ma vie à moi est simple. C’est tout simplement les personnes avec qui j’ai sympathisée, ces personnes qui me rappel que je ne suis pas seule ici, qui me redonne un semblant d’espoir dès que tout va mal. Qui vous ravivent la flamme au fond de vous, pour que vous ayez encore espoir et courage.

L’avenir…Nous n’en avons pas ici, en tout cas pas comme certain le voudrait. Personnellement, je n’ai pas à me plaindre, et je sais que mon futur change toute les secondes. Chaque acte peut être déterminant pour la survie de la personne en question, ou son entourage. Ce sont les aléas de la vie, nous n’y sommes pour rien…

Nous avons tous un avenir, tant que le temps existe encore.

« Et toi qu’en penses tu ? »

Sa question ‘’ Et toi ? ‘’ me revint à l’esprit. Ou étais-je partie ? Un peu partout ?

-Hm, Angleterre, Canada, France, Pays-bas, Etats-Unis, Turquie, Espagne, Grèce … Un peu partout.

Mes pensées reviennent au développement de Bella ‘’ Je dirais que oui et non. Non parce qu’ici, nous ne construisons rien de concret, de solide. Avenir égale travaille, famille, argent, réussite…Tout ce que nous n’aurons pas ici.
En revanche, je dirais que oui…en ce moment même ton avenir ce tisse. Car le futur devient ton présent. Tant qu’il y a un futur, il y a un avenir. C’est ça, l’avenir. Voir plus loin…Après tout dépend du point de vue dans lequel on se place.’’

Oui mais Bella. Si nous n’avons aucun avenir … Qu’espères-tu avec le gardien, avec moi ? Serait-on les jouets des uns et des autres ? Quelque chose comme pour dire ‘’Ne pas rester seul’’ … Stop, la n’est pas la question. Et puis, si moi je pense qu’on a un avenir ici ? C’est tout bonnement impossible. Mon avenir est de crever entre ces murs. En attendant, ce n’est pas mon avenir qui se tisse … C’est les jours qui me rapprochent de ma mort. Mieux vaut garder ça pour moi …

-Ce que j’en pense … Je ne pense pas avoir un avenir ici. Comme disait l’autre folle <<Le futur n’étant pas attribué à ce cœur délaissé. Il subira les traités du présent incertain>>. Pour moi ces deux phrases résument assez bien la chose. Notre futur est incertain. Bien que nous savons que nous allons le passé ici.

Je marque une pause. Et me laisse glisser lentement contre le mur, toujours à coté de la cellule de Bella.

-Quelque part, il est plus intelligent de ne pas y penser. D’autre supporte l’idée de rester, d’autre non. Tout n’est que force mental. Avenir ou pas … On est condamné.

Je regarde le fond du couloir. Cette fille étrange marche … J’avais l’impression de voir une hérétique à la vie, se lancer dans les abysses d’un océan au fond noir … Cette image me fît froid dans le dos. J’avais une certaine appréhension. Non pas que j’avais peur de l’eau. Mais cette image d’un fond noir sans limite ne me rassurait pas. Oui, Yoruichi a des peurs, comme tout le monde. Mais partiellement, je n’ai jamais eu peur de l’être humain. Enfin, depuis que je me suis prouvé à moi-même que je n’en n’avais plus peur … L’esprit humain est bien complexe. C’est ce qui fait son charme après tout.

-Bella, Tu voulais faire quoi plus tard ?

Notez bien le ‘’voulais’’ car je ne suis pas sûr qu’elle aura la chance de le faire un jour. Moi, y a pas photo. La psychologie est l’une de mes armes contre le monde extérieur au mien. Quelle est le but de vouloir connaitre à l’avance les gens, de par leur comportement … ? Aucune idée, peut-être avant tout pour mieux les cerner. Voir, s’ils en vaillent la peine … Ou tout bêtement pour me protéger. Mais c’est con, en temps normal, je suis sur mes gardes. J’ai peine à dire que je me comprends mal. Qui es-tu Yoruichi ? Je ne suis que moi … Serait-ce un problème à ma personne ? Pense pas. Toujours en regardant le sol, je répondis à Bella.

-Psychologue …

Enfants, adultes, vieux, jeunes. Qu’importe tant qu’ils assouvissaient ma soif de connaissance de l’esprit humain. Tous les cas, je les aurais traités avec grand plaisir. Tueur, violeur, psychopathe, fous, … Je les aurais hais tous, en les bénissant de m’apporter question à mes réponses … En y repensant, je me demande ce que j’aurai donné … Petite lunette discrète, tailleur, jupe … Beurk ! Vive nos uniformes ! Et je le pense de bon cœur.

Tant de pays foulés par les pas de Yoruichi. Je l’envie, elle a due voir tant de belles choses dans chacun de ces pays. Je me demande de quelle origine appartenait-elle. Et puis, Yoruichi est une jeune femme cultivé. Rien qu’à la regarder, on le voit. Elle n’est pas n’importe qui, et elle est loin d’être naïve. Je mettrais ma main à couper que son esprit est constamment bousculée de question qui pourraient paraître banale au premier abord…Mais qui au fond mérite d’être étudiée. Si je dois mettre ma main à couper, autant que se soit celle qui me faire souffrir…parce que là, la douleur est à son sommet. Pourtant, je ne laisse rien paraître, serrant la mâchoire.
Suite à ma question sur son avis, elle me répondit :

-Ce que j’en pense … Je ne pense pas avoir un avenir ici. Comme disait l’autre folle <>. Pour moi ces deux phrases résument assez bien la chose. Notre futur est incertain. Bien que nous savons que nous allons le passé ici.

Pour sur que le futur est incertain, sinon ce ne serait pas un futur. Personne, qui qu’elle soit, ne peut prédire ce qui va nous arriver, car chacun de nos gestes, chacun de nos dires peut tout changer, tout chambouler. Le futur est comme une toile d’araignée comportant mille et un chemins. Le futur m’a toujours fait peur au fond, je me suis toujours dis que je mourrais avant l’âge de trente ans. Je ris intérieurement à cette idée idiote…mais ce n’est pas pour autant qu’elle n’arrête de me hanter. Que vais-je devenir ? Quand et comment vais-je terminer ma vie ? Aux côtés de qui ?
Yoruichi doit me prendre pour une cinglée sérieusement…j’ai avec moi toute les preuves nécessaire pour sortir d’ici, et pourtant je n’en ferais rien. Il y en a qui me tuerait, m’égorgerait, me ferait subir toutes les tortures inimaginable pour me dérober ma place. Et je les comprends…alors faite le. Oui tuer moi si vous le souhaitez. Peut-être que je ne mérite pas la vie que l’on m’a donnée. En voulant faire la bonne samaritaine, j’ai entrainée Kathleen vers la mort. Et peut-être vais-je entrainer Yoruichi elle aussi vers l’au de là, ainsi qu’Ethan. Oui je pourrais causer des ennuis à Ethan en continuant à sortir avec. J’ai envie…d’un coup de disparaître. Vous savez ces moments, où vous auriez aimé ne jamais exister, disparaître dans un trou de souris. J’aurais due être dans la voiture avec eux, avec mes parents, je serais partis avec eux, sans causé le mal par mon bien, derrière moi.
Je baisse la tête, en soupirant. Pourquoi toutes ces questions ? Et surtout Pourquoi un Pourquoi ? Toujours des pourquoi partout. Ce « pourquoi » qui me pousse dans des réflexions qui me ferait récolter des baffes par Yoruichi si elle les entendait.

-Quelque part, il est plus intelligent de ne pas y penser. D’autre supporte l’idée de rester, d’autre non. Tout n’est que force mental. Avenir ou pas … On est condamné.

Elle glisse contre le mur. Encore une fois elle n’a pas tord. Rare sont les fois où je l'ai vus avoir tord. Elle réfléchit Yoruichi…Oui tout le monde réfléchit ici, mais il y en a qui réfléchisses mal, d’autre bien. En l’occurrence, Elle, elle réfléchit bien. Avec logique. Je sens une nouvelle crampe me prendre au niveau du cœur. Trop de fatigue, trop de stress, trop de question…trop de tout.

-Bella, Tu voulais faire quoi plus tard ?

« Voulais »…oui voulais. Si je veux, je pourrais dire « Je veux être », mais comme je suis bornée, je me résoudrais à un « voulais ». Je viens rejoindre mon amie, ma main affreusement douloureuse ramenée contre ma poitrine, et me laisse glisser à mon tour, contre le mur. J’ai l’impression que ma main est en feu, que mes os sont chauffés au fer blanc. Douleur qui me donne chaud, des sueurs dans le dos. Je ne me sens pas très bien, mais juste assez pour être lucide. J’ai l’impression d’avoir de la fièvre.
Je lui répondis d’une voix faible, teinté de nostalgie :

« J’étudiais le Droit à la Fac. C’était ma toute première année. Je visais le métier d’Avocate. Et toi ?

- Psychologue … »

Bizarrement, cette réponse ne m’étonne pas. Je m’imagine très bien Yoruichi en Psychologue. Un métier qui lui convenait à merveille. Elle comprenait plutôt bien l’esprit humain pour son âge. Ses pensées à elle doivent être si complexes, que les nôtres doivent être aussi simples comme bonjour.
La tête toujours baissé vers le sol, je vois que Yoruichi affiche…peut-être du regret. Elle aurait aimé être psychologue, plus que je ne le crois. Enfin je suppose…

« N’affiche pas cet air…ici, il y a largement de quoi satisfaire tes envies d’étude sur l’être humain. Au moins, tu peux en quelque sorte, exercer le métier. »

Je souris, faiblement. Ma voix est fébrile et faible. Je passe une main tremblante sur mon front, pour essuyer des gouttes de sueur invisible. J’ai l’impression de transpirer de partout, j’ai chaud. J’ai l’impression que mes paupières me brulent les yeux quand je les fermes. J’ai des frissons, mais je n’ai pas froid. C’est quoi ça encore bordel…foutez moi la paix.

Je pose ma tête contre le mur en disant.

« Si tu veux, je peux être ton premier objet d’étude. Je ne suis pas très intéressante, mais c’est toujours un bon début…quoi que je ne croie pas que tu ai attendus ma proposition pour commencer avec moi et bien d’autre. »

Je souris une nouvelle fois, posant une main sur tremblante sur son genou proche de moi.