seul

Voilà, on m'a amené à ma cellule....
Il y a plusieurs lit superposés mais ils sont tous inoccupés. Comme me l'a dit le gardien, je suis pour l'instant seul dans ma cellule.
Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose. Je ne suis jamais réellement seul de toutes manières car des voix invisibles me parlent et je sais qu'elles me surveillent...

Je vois les ombres sur les murs de la pièces, j'ai l'impression qu'elles bougent, elles me font peur, je ne ceux pas les voir...
Je m'assied sur un des lits et je met ma tete dans mes mains, j'essaie de penser à autre choses, ce que m'a dit ce gardien souriant, il semblait vouloir etre sympathique, il m'a souhaité un bon séjour,....

-"Non mais t'es con ou quoi? ça s'appelle l'ironie! Tout ce qu'il veut c'est t'écraser!"
-"mais non... peut etre pas... je suis sur que les gardiens seront sympa avec nous, ils ne font que leur boulot c'est tout..."
-"Et leur boulot c'est quoi, pauvre tache! C'est te rendre la vie impossible, tu verras ça!"

Je ne sais pas si l'ombre qui me parle a raison. Je ne veux pas l'écouter, j'ai envie de chialer... Heureusement que je suis seul car personne ne me verras...
Je me sens si mal, tout seul dans cette cellule grise, le sol est fait d'un carelage vieillot et abimé. Les lits sont en fer et les draps sont sensé etre blancs mais ils sentent le vieux, la poussière...
Je déteste ça, la saleté me répugne, l'odeur me pique les narines, je sens les larmes me monter aux yeux et je soupire légèrement.

Je n'ai plus qu'à attendre ... mais attendre quoi?

" Je m'ennuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie"

Allongée sur mon bureau, sur le dos, les yeux fermés, le bras sur ceux ci je soupire....ou plutôt je commate, ce mot est plus significatif de ce que je suis ainsi, allongée de tout mon long sur mon bureau, les dossiers. Eeeerf je me suis séchée depuis l'accueil que j'avais reservée à Clairval mais depuis je ne sais que faire. Je ramène ma jambe et pose le pied sur le bureau, quelque chose glisse et tombe.

" Et mmmmm..zut"

Je n'aime guère être ainsi, sans imagination, mon langage virant au vulgaire tellement je n'ai rien a dire. Je soupire à nouveau et bascule à plat ventre pour ramasser ce que j'ai fait tomber....ma matraque ? Oh oui !! Ma matraque !! C'est un signe !!......tout est un signe quand on s'ennui non ? Avec un grand sourire je saute de mon bureau pour la rammasser.

" Allez on va dire bonjour aux prisonniers ! Il pleut il ne faudrait pas les déprimer!"

Je vérifie que mon fouet adoré est bien autour de mes hanches et sors de mon bureau. L'aile des prisonniers s'offrent à moi ! J'arpente comme à ma douce habitude les couloirs emplis de cellules en faisant glisser ma matraque contre les barreaux. Ce délicieux bruit va de pairs avec le tonnerre! J'avance tranquillement quand je me stoppe d'un coup. Tiens, la cellule G est habitée ? Je tourne mon regard gris dans la pénombre de ce trou à rat et discerne une silouhette. Well well well what ave we here ???
Elle ne me voit pas elle a la tête baissée.....pauvre petite créature seule !

" Et bien,et bien,et bien, 'jignorai que la cellule G était habitée ! Agréable surprise....vous êtes ?"

J'essaye de me souvenir des derniers dossiers que j'ai consulté mais le détenu étant dans l'ombre je ne vois guère sont visage. Je fais tinter ma matraque contre ses barreaux attendant une éventuelle réponse.

Je suis tellement plonger en moi meme en proie à mes souffrances passées que je ne me rend pas compte que quelqu'un arrive. Ces bruits sourds qui résonnent dans ma tete, je ne sais d'où ils proviennent, peut etre que je les imagine, peut etre s'agit-il du tonnerre ou des battements de mon coeur...

Soudain une voix me sort brutalement de ma torpeur, je sursaute en me redressant et essuie rapidement mes yeux humides. e n'est pas la voix de l'ombre cette fois. Une femme se trouve face aux barreaux de ma cellule et elle m'observe, elle m'a parlé....

Je la regarde également, je distingue ses yeux gris dans un beau visage, elle ne ressemble pas du tout à l'idée que je me fait d'un gardien. En faite j'ignorais que des femmes pouvaient l'etre, je suis un peu surpris...

Je ne comprend pas pourquoi le faite que je sois ici est agréable pour elle, elle m'a demandé mon nom, je répond dans un souffle et le son de ma propre voix me parait si étrange, je n'ai plus parlé depuis longtemps...

-"Je suis Younès Zahraoui..."

La voix dans ma tete m'ordonne de méfier, ce ne sont pas des choses qu'on doit me dire de toute façon, je reste tapi dans l'ombre de ma cellule.

-"Vous etes un gardien?"

Cette question est sans doute stupide, la dame porte une matraque à la main et je ne vois pas trop quel autre statut elle pourrait avoir mais cette question est sortie de ma bouche sans que je puisse m'en empecher.

Ainsi il s'appellait Younes Zahraoui.....je lève légèrement les yeux pour réfléchir quelques instants.....Oui c'était bien le dossier qui se trouvait sous mes hanches lorsque j'étais allongée sur mon bureau.. Il lève les yeux vers moi ainsi je peux confirmer que c'est bien lui par la photo du dossier. La faible lumière s'intensifia quelques secondes, un léger éclair lumineux attira mon regard il pleurait ? Ses yeux brillaient, son visage reflêtait une réelle détresse. D'habitude les prisonniers hurlaient, me regardaient avec haine, tentaient de m'étrangler ou encore tournaient en rond dans leur cage comme un animal sauvage enfermé sans savoir pourquoi.
Je repasse en vue son dossier et regarde en chair et en os celui qui y était décrit. Cela était étrange de voir à quoi ressemblait les détenus après qu'on les ai décrits comme des monstres sanguinaires, sans coeur, des démons.....Je n'en pense pas moins si ce n'est que si tout cela ne tenait qu'à moi tous ceux là iraient cuir en Enfer en commencent la carbonisation sur la chaise et la finiraient dansl es fours. Il me pose une question, on dirait un enfant, mais en chaque enfants il y a même une part d'ombre.

" Je vois que l'on est pas tellement au courant, ici il y a des gardiens, cet établissement est dirigé par deux personnes. Je suis l'une des directrice, je suis surprise que l'on ne vous ai parlé de moi, d'habitude les nouveaux sont de suite au courant de la personne que je suis."

J'évitais de présciser que c'était en mal, j'était considérée comme le diable pour les plus croyant ou même l'ange de l'a mort; la justicière sans coeur, la sadique ou tout simplement mon prénom résonnait comme un fléau. Ce que je cherchai depuis toujours, je l'avais maintenant, on me craignait et je faisai ma justice.

Pourquoi me regarde-t-elle comme ça? Je sens qu'elle me juge...
Elle doit savoir qui je suis à présent qu'elle connait me nom. Je n'ai rien écouté lors du procès, je n'ai meme pas voulu voir les photos et les vidéos qu'on a présentées comme pièces à conviction, elles étaient si horribles, elle me faisaient peur. Rien qu'à ce souvenir, je frissonne.
Je n'ai voulu parler avec personne, je ne sais absolument rien de la prison dans laquelle on m'a envoyé.

La dame m'apprend qu'elle est l'une des directrices. Elle m'avoue sa surprise de mon ignorance. Je suis un peu géné, apparamment je suis le seul à ne pas savoir qui elle est. Dois-je m'excuser? J'espère ne pas l'avoir vexée...

-"Non, je ne le savais pas... Je suis désolé de m'etre trompé..."

Ma voix est très basse et mal assurée, j'aurais aimé paraitre plus à l'aise mais en vérité je me sens très mal et j'ai un peu de difficulté à le cacher.
La voix dans ma tete se moque de moi et m'accable de reproche comme d'habitude.

-**Arrete de t'écraser, pleurnichard! Tu t'excuse toujours pour rien!**
-**Mais.. c'est juste que je ne voulais pas paraitre insolent en confondant une directrice et un simple gardien...**

J'ai toujours peur de paraitre impoli, après tout si la directrice elle meme s'est dérangée pour venir me voir, je dois lui faire une bonne impression.
J'espère qu'elle ne m'a pas vu pleurer, je serais honteux d'avoir été surpris dans un tel état de faiblesse.

-**Mais bien sur qu'elle t'a vu, sale pleurnichard! Tu chiale comme un gamin! Tu ferai mieux de te conduire en vrai mec! Si elle s'approche tu lui crache à la gueule!**

S'excusait il ? S'excuser était un signe de faiblesse mais aussi, dans le cas présent, signe d'une âme perdue, totalement perdue. Younes me rappelle ma soeur, Nett était souvent apeurée, effrayée et pleurait. Celui ci semblait être atteint d'un mal être intérieur, Je me souvien avoir appris lors de mes études que dans l'inconscient il pouvait se passer pas mal de chose dans la tête des gens.....Chaque être est deux dans sa tête mais des fois, les deux sont dissociés, et en face de moi ce n'était pas celui dont j'avais lu le rapport du procès, j'avais un corps seulement initial portant peut être plus en lui que ses larmes. Mais qu'importe en lui il y avait un criminel et il devait être puni, le Younes en face de moi ne me gênai guère, mais le jour où je ferai face à celui qui hante ce jeune homme il se prendrait un coup de matraque là où je pense. Je lui souris

" Soyez surtout désolé de me connaitre"

Il était un détenu comme les autres, il faut juste qu'il se fasse à la vie de la prison, celui ci prendrait cher face aux autres.

" Ne vous excusez jamais auprès des autres prisonniers, c'est un signe de faiblesse et ils ne se gêneront guère de vous faire la peau. Non pas que je veuille vous épargner non, je veux juste qu'ils vous laissent en bon état pour moi."

Je fixais ses yeux, cherchant à y discerner le meurtrier qui se trouvait à l'intérieur de ce corps, s'il ne comprenait pas que je m'adressai à lui c'est que son intelligence et son instinct étaient limités.

" Je vous conseillerai d'aller consulter notre psychologue....non ce n'est pas un conseil mais un ordre."

Je sors de ma tenue un morceau de tissu, un des nombreux mouchoirs que Nett me laissait au cas où je pleurs un jour. Elle était sure que cela pourrait m'arriver alors elle prévoyait de quoi sécher mes larmes que je n'aurais jamais. Regardant le bout de tissu délicat je l'envoya au détenu me disant que c'est ce que Nett aurait fait. Qu'est ce que je ferais pas pour lui faire plaisir ! même si elle n'était pas là je faisais ce qui pourrait la faire sourire, elle supporte mal mon comportement violent envers les prisonniers; de plus je le donnais, bon ok jetais, à celui qui était la brebis égarée et non pas au meurtrier à qui j'enverrai contrairement à l'autre ma matraque dans la machoire.

" Dites à la psychologue que c'est Wächterin Böse qui vous envoi et non pas Nett".

Je continuais à le considérer, voir si l'autre Younes me provoquerai ou tenterai quelque chose à mon égard.....qu'il essait....

La directrice me regarde en souriant, elle n'a pas l'air fachée mais sa réponse est si étrange...Je me sens un peu désemparé : elle me conseille mais je ne comprend pas certains sous entendus. Pourquoi devrais-je regretter de la connaitre? Pourquoi devrais-je etre en bon état pour elle?

-"Oui...euh...je vais faire attention..."

Je ne sais pas trop ce qu'elle veut me faire passer come message, heureusement que l'ombre est là pour me l'expliquer, je me sens tellement perdu...

-**t'es vraiment trop naif! Et c'est gagné, elle sait à quel point t'es qu'un pauvre minable maintenant et tout le monde va profiter de ta connerie!**
-**Est ce qu'on va me faire du mal ici?**
-**Tu parle, si tu me laisse pas mener la barque, ils vont te bouffer!**

Elle me dévisage, elle plonge dans mon regard comme si elle voulait sonder mon ame. Je n'ose baisser les yeux, mon visage est inquiet mais je ne me dérobe pas. Elle m'ordonne de voir un psychologue, mes yeux s'ouvrent un peu plus, je déteste les psy...

-"Quoi? mais pourquoi? Non je... je n'ai vraiment pas envie!"

Je commence à sentir la panique m'envahir, elle me prend pour un fou, je suis déjà en prison, pourquoi me torturer davantage? Je ne veux pas qu'on viole mon ame...

Elle me jette un objet qui tombe sur mes genoux, c'est un mouchoir. je le prend en main en comprenant qu'elle m'a vu pleurer, je suis mort de honte, je voudrais rentrer sous la terre.

-**Oué t'es qu'un pleurnichard, un trouillard, un cinglé, elle te voit tel que tu es! ça te fait rien? Pauvre minable! Et qu'est ce qu'on va te faire à présent qu'on sait qui tu es...**
-**Ils... ils vont me faire du mal...**

Je me lève brusquement, je ne veux pas en entendre davantage! Mon visage est blème et mes prunelle dilatées assombrissent mes yeux.

-"Je ne veux pas voir votre psy! Jamais! Jamais!"

Ma voix est plus dure, presque menaçante, j'ai peur mais l'ombre ricane, elle aime me voir paniquer.

La panique. Sentiment de désemparement, refus au corps d'obéir, absence de toutes reflexions. Ne comprend-t-il pas que ce n'est pas pour lui que j'ordonne une visite au psychologue. Il commence à paniquer et à être menacant....Il ne faut jamais me menacer cela a le chic de m'effleurer l'esprit et à m'échauffer. En deux temps trois mouvements j'ouvris la cellule y pénétra et plaqua le détenu contre le mur, tenant ses deux poignets fermement d'une main, l'autre tenait la matraque sous sa gorge au cas où il tente quelque chose et pour l'obliger à me regarder dans les yeux. Mes genoux et ma matraque étaient prêts à le plier s'il tentait quoi que ce soi je suis formelle sur ce point.

" Déjà de un vous vous calmez tous les deux !! Je ne supporte pas que l'on conteste mes ordres et de surcroit le psychologue n'est pour qu'un seul de vous deux."

Zut.....je m'étais avancée sur ce que j'avais cru aperçevoir en lui, je n'aimai pas montrer que je les analysais même si ils étaient tous des déchets pour moi. M'enfin si cela se trouve je me trompe sur son compte mais qu'importe. Je suis la directrice et je dis ce que je souhaite.

"Ce n'est pas une psychologue qui va vous faire du mal et si vous avez quelqu'un à craindre ce n'est pas les autres détenus mais moi et moi seule. J'ai droit de mort sur vous tous, si un des détenu vous touche je peux le tuer mais si vous vous continuez ce petit manège je peux également vous tuer. Les autres détenus ne vous toucheront pas si vous vous comportez correctement et les gardiens sont là pour tout maitriser y compris vous. Alors faites attention à ce que vous faites."

Après m'être assurée d'avoir été bien comprise je le relâche et repasse dans le couloir en refermant la grille à clé.

" Craignez vous d'abord, si vous réussisez à vous résister le faire avec les autres détenus sera facile. Je vous surveille personnellement."

Je lance un dernier regard orageux à Younes avant de disparaitre dans les couloirs

lorsque la directrice ouvre la porte j'ai un mouvement de recul, elle profite de mon hésitation pour se jetter sur moi et me plaque contre le mur. Elle a de la force pour une femme. Elle m'écrase la gorge avec sa matraque et me force à la regarder. Son visage se reflète dans mes yeux sombres obscurci par l'angoisse.
Elle me parle et elle s'adresse également à l'ombre. C'est la première fois que quelqu'un la voit en dehors de moi. Je suis si étonné que j'en reste paralysé de surprise et je ne fais aucun geste pour me libérer de son emprise. Je l'écoute me mettre en garde. Sa matraque me fait mal et m'empeche de respirer correctement.

-"Le droit de mort?"

Ais-je bien entendu? Alors cette dame pourrait me tuer? Je n'ose plus rien dire, un flot de pensées m'envahit. Cette femme me fait penser à quelqu'un, elle dégage tellement d'autorité, de force, elle est si belle et en meme temps si menaçante... Oui elle me fait penser à ma mère...

-**Elle me connait. Cette femme n'est pas comme les autres. regarde ses yeux, qu'y voit tu? Tu la reconnait n'est ce pas?**
-**Oh oui... Je crois que oui...**

L'espace d'un moment, le ton de la voix de la directrice ainsi que ses paroles étranges, sa manière de s'adresser à l'ombre, me donne l'illusion que ma mère est revenue d'outre tombe.
Elle me relache soudain et sort de la cellule. Je reprend mon souffle, me massant a gorge endolorie. Elle me surveille. Elle m'a toujours surveillé...

-**Mère...**
-**Tu dois l'éliminer.**

Je reste debout devant la grille et je regarde s'éloigner cette dame, je suis bouleversé.



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