escapade nocturne (...libre...)

Le couvre feu était passé depuis longtemps.Je savais très bien que je n'avais rien à faire là mais je verrais bien ce qu'il en adviendrait.La raison pour laquelle j'étais là était ridicule pour quiconque,mais pour moi,elle avait un sens.Il y a toujours des feuilles vierges dans les livres,où rien n'est imprimé dessus.Elle ne servent strictement à rien,à part gêner le lecteur.A moi elle seraient d'une grande utilité,notamment pour déssiner.En éffet personne ici n'avait été foutu de me renseigner où en trouver.Tant pis,de toute façon on n'est jamais mieux servi que par soit même et c'est pour cela que je me trouve ici.Je les auraient bien prises dans la journée mais si j'aurais été remarqué à déchirer les feuilles des livres,mon compte était bon.D'ailleurs si quelqu'un me prenait à cet instant je serais bon pour une semaine au trou...Mais je chassais cela de mes pensées,me mettant à l'oeuvre.Je prend les livres au hasard,les feuilletes,trouve ses fameuses feuilles.Elles ne sont pas très grandes,mais ce n'est pas important.Je les déchire proprement,pour éviter que toutes les pages du livre ne se détachent.Je fais cela à plusieurs bouquins,cachant les papiers obtenus sous ma chemise.Il faut faire vite,le temps presse et plus vite je partirais d'ici,mieux ça sera.Un bruit;je sursaute et me tourne vers la porte.Elle ne s'ouvre pas,fausse alerte.Je pousse un soupir de soulagement,passant une main nerveuse dans mes cheveux.De toute façon,si la porte venait à s'ouvrir,je me cacherais si possible derrière un meuble ou autre.Je ne reste pas sur place,je vais auprès d'une table.J'ignore si c'est un bureau ou autre mais des dossiers y sont disposés,un crayon....Un crayon,je vais pour le prendre mais je ne le peut,il est attaché par une chainette,comme dans les guichets de banques.L'obscurité ne m'aide pas non plus.D'un coup sec je parvient à obtenir le stylo.J'ai prit assez de choses pour ce soir,je m'apprêtte à repartir quand je remarque que la porte est entrouverte.Une petite lumière à proximité de celle-ci est allumée.Quelqu'un c'est donc introduit ici.Taulard ou maton?Je ne voulait tomber sur personne.Je file de suite me cacher comme prévu derrière un meuble plein de livre.Mon dos est plaqué contre celui-ci,j'entend les pas d'un individu sans le voir.Je m'aperçois que j'ai bêtement oublié les livres sur la table,si cette personne s'en aperçoit,je suis cuit.

C'est amusant... comme l'ennui s'envole une foie la nuit tombée et les règles boudées.
Le couvre-feu à sonné depuis maintenant un quart d'heure. Un tas de fringue sous la couverture, comme on fait tous ici. Les insomniaques ont pris le coup, et moi je suis le chemin. Pour dire... je ne serai pas la seule dans le couloir cette nuit. J'en suis persuadée. Et les gardiens aussi le savant.
Voilà pourquoi il faut juste être un peu discrète et tout se passera rien. Et au pire, si ça se passe mal, se sera juste marrant.

Je me cache dans les recoins des divers couloirs, attend, et repars en vitesse. Mon but? Aller où je ne suis jamais encore allée. Mon amusement à prit du temps. La salle d'isolement et les autres punitions m'ont interdit d'aller voir ailleurs. Et me voilà qui rôde sans attendre.
Mes yeux forcent pour percer dans l'obscurité. Je dois avouer qu'une petite pointe me serre l'estomac. Du stresse? De l'impatience, de l'excitation. Sans doute tout ça à la fois. Et un sourire mal-saint passe sur mon visage.

Mes longues jambes courent avec légèreté dans le couloir. Le carrelage craquelé passe sous mes pas avec rapidité, seul le frottement de mes vêtement de prisonnier amples se fait entendre dans le silence lourd de cette prison.
Toute ouïe, les sens aux aguets... il s'agit juste de ne pas se faire repérer maintenant. Il faut avoir le temps de s'amuser avant.

Je crois que je suis près de la bibliothèque. En m'arrêtant une seconde, je ferme les yeux et me colle contre le mur lézardé. Je sens l'odeur atypique des vieux livres entreposés depuis de longues années. J'entend le doux murmure des lecteurs absorbées par leur lectures.
D'où est-ce que je tiens ces souvenirs? Il ne me semble pas l'avoir réellement vécu. Sans doute un compte, une histoire. La tête du vieux Sénile flotte dans l'air.

Mes yeux s'ouvrent et je reprend ma marche quand des bruits de pas me font frissonner l'échine. Non, pas maintenant. Plus que quelque pas. La porte.

A tâtons, ma main cherche la poignet alors que mes yeux cherchent l'éventuel gardien qui s'approche. Je sens la poignet céder et la porte s'ouvrir. Je suis assez surprise - et hô combien soulagée - de constater que la bibliothèque est ouverte aux heures de la nuit. Est-ce pour les zombies?
Rictus. Sans plus attendre, je m'engouffre dans ses lieux de savoir. Avant de me figer sur place. Il y a une présence. Je ne prend même pas la peine de fermer entièrement la porte avant de plonger derrière le bureau de l'entrée. Les quatre pieds de la table de travail m'entourent et me cachent. J'observe autour de moi avec attention, mais ne vois rien. S'il ne se montre pas, s'il se cache, alors ce n'est pas un gardien. Encore moins un prisonnier courageux.
Alors je sors de ma cachette, ouvre une lumière sur le bureau et m'engage entre les étagères de livres bien chargées.
Des frottements attirent mon attention vers ma gauche, et je m'y rend sans attendre. Le champ est soudain livre et une table trône en plein milieu. Quelque fauteuils sont placés autour, sans doute le "salon de lecture" proprement dit.
Je m'avance encore, m'approche de la table et remarque une ombre crée par ma lampe à l'entrée. Sans aucun doute, quelqu'un est caché derrière la table.
Sourire mauvais. C'est insoutenable, mais si ça continue, je vais exploser de rire. Mes yeux brillent d'un sentiment profond que je connais bien et m'approche encore d'avantage.
Les mains viennent frapper la table brutalement et je me penche en avant, surprenant l'inconnu. Mon sourire fend ma face et je murmure.

"Tu joues à cache-cache avec qui?"

Ma voix est froide et faible. Un rideau de cheveux sombres tombent d'un côté de ma tête. Ils sont si long maintenant... ils marquent le temps qui passe. Autant s'amuser.
Je pose mes coudes sur la table et m'amuse à regarder le bonhomme accroupis en face de moi. Il semble cacher quelque chose. Ca m'intéresserai de savoir quoi, juste comme ça, pour savoir.

J'entends le bruit de ses pas,un peu plus loin.Je jette un coup d'oeil au crayon que j'ai volé.Si jamais il y a un problème,je peut m'en servir comme une arme,mais ça,ça dépendera de la suite.L'individu se rapproche dangeureusement;de toute façon,du moment que ce n'est pas quelqu'un du personnel,il n'y a rien à craindre car cette personne serait aussi coupable que moi.Un coup sec retentit,je me retourne,je suis trouvé.

"-Tu joues à cache-cache avec qui?"

C'est une femme,elle a une voix froide.Ses cheveux longs,bruns,lui tombent sur le visage lugubre comme la prison.Elle est tout aussi grande que moi.Je planque l'endroit où je m'étais planqué pour lui faire face,à distance raisonnable,je ne sais pas à quel type de personne j'ai affaire.Le crayon,je le cache derrière mon dos,prêt à l'utiliser au cas ou.

-"Je ne joue à cache-cache avec personne,je pensais que c'était un maton."

Et puis de toute façon,quest-ce-que ça pouvait bien lui faire.J'étais libre de faire ce que je voulais,même jouer à cache-cache si ça me chantait.Mais je ne dit rien de plus,pas besoin d'envenimer la situation avec une personne qui m'est totalement inconnue.

D'accord, d'accord. Il a l'air nerveux celui-la. Mais on verra bien.
Près de ma main, posée sur la table, j'aperçois un coupe papier pour ouvrir les lèvres.
Alors ça, c'est une aubaine comme je n'en ai jamais eu jusqu'ici. D'un geste rapide, je m'en empare et le four entre ma peau et mon pantalon. Une foie sortit d'ici, je le planquerai dans ma cellule, à moins que je le garde constamment sur moi. Le risque étant que parfois on nous fouille sans vraiment avoir de raison valable. Non... je le garderai dans ma cellule.
Tant qu'à faire, je me désintéresse du jeune homme et commence à fouiller le bureau.

"Très bien... très bien..."

Un peu absente, j'ouvre les tiroirs, remue leur contenu et sors les liasses de papiers qui me gêne. Jusqu'à ce que je me rende un temps soit peu compte de la présence - un peu encombrante maintenant - du gars dans la bibliothèque. Je lève les yeux vers lui, sans sourire, froide, et l'observe longuement.

"Tu vas rester longtemps ici? où est-ce que tu vas faire ta petite lecture?"

En attendant sa réponse, je replonge dans mes fouilles avancées en prenant garde à ne pas tout chambouler non plus "l'ordre" du bureau. Le gardien qui s'occupe de cet endroit n'est de toute manière pas très organisé. Pour avoir laissé un coupe papier là...

Puis j'ouvre le dernier tiroir et tout s'arrête dans ma tête.
Déjà, pour aller crescendo, il y a une boîte de capote XXL. Ca fait tourner la tête. Je souris devant cette boîte rose, avec l'image insolite de la personne qui fait la bonne taille pour porter ça. Frisson. On ne se refait pas, les pires vices sont pour moi. Puis un tube de lubrifiant. Les matons ne s'emmerde vraiment pas ici. Une fois le couvre-feux sonné, ils viennent s'amuser dans la bibliothèque.

Je me redresse, regarde autour de nous en ignorant le bonhomme, et lorgne sur le large fauteuil un peu plus loin. Je suis sûre que ce fauteuil doit être leur lieu de prédilection. Sourire.
Et je me penche à nouveau. Si je ne m'abuse, j'ai aussi vu un canon noir métallisé sous la boîte de préso. Ma main se tend, légèrement tremblant tant je suis excitée à l'idée de trouver ce que je cherche vraiment. Une arme. Une arme!

Mais bon, ce n'est pas le moment. Non.
Je jette un regard sur le gars. Il est toujours là. Très bien.

"Bon tu sais quoi... "

Non, tu sais rien. Non, je ne sais pas comment faire, là, maintenant. Je prend le flingue, le planque sous mon polo, et fait mine de rien? Comme si un flingue pouvait éventuellement passé inaperçu. Mauvais plan.
Dans mon esprit, ça fuse, ça tourne... jusqu'à ce que mon regard se pose sur un bouton rouge au fond du tiroir. Je... l'aurai poussé dans faire attention? Un bouton rouge... la sécurité? Une alarme? Est-ce qu'on l'aurait entendu?
Putain non Sasha, t'as merdé là! t'es sacrement merdé!

Oui, et pas la peine de se le cacher.

"Toi, tu restes là si tu veux, moi j'me casse."

Et me voilà qui tourne les talons rapidement et me dirige vers la porte à grandes enjambées. Main sur la poignet, porte qui s'ouvre. Je m'arrête.

"Tu leur passeras le bonsoir de ma part!"

Elle prit un coupe papier discrètement de sur la table et le planqua sous son habit;je l'avait bien vu faire.Elle a donc une arme à son tour,on peut aisément tuer quelqu'un avec un objet pareil.Sans gêne,elle se met à fouiller le bureau que j'avais commencé à inspecter avant son arrivée.

-"Tu vas rester longtemps ici?Ou est-ce-que tu vas faire ta petite lecture?"

-"Je resterais ici autant de temps qu'il faudra."

Trop occupée à faire sa fouille,elle ne fait même pas attention à ce que je viens de lui dire.Elle s'arrete,observe quelque chose avec un air interréssé.Sans attendre,elle prend la chose en question;c'est une arme à feu.L'air de rien,elle la planque sous sa tenue et se dirige en vitesse vers la porte,m'informant qu'elle se barre.

-"Tu leur passeras le bonjour de ma part."

Elle croit que je vais la laisser partir comme ça...L'arme m'interresse aussi,même si je sais que je m'en servirais jamais.D'un mouvement,je vais à elle,l'attrape par son bras,la retient.De l'autre main je lui vole l'arme qu'elle comptait emmener avec elle.Je m'éloigne d'elle,menant le canon du revolver vers le sol pour qu'il n'y ait pas d'accidents.Ma main qui le tiens tremble,cet objet m'éffrais,mais me donne néanmoins un sentiment de superiorité.Il pourrait être utile juste pour faire peur,pas tirer.Je ne sais pas s'il est chargé ou non,je ne veut pas le savoir.

-"Maintenant tu peux te barrer si ça te chantes."

Quel con.
Je ne m'étais même pas douté du simple fait qu'il serai venu me prendre alors que je partais. Mais à quoi est-ce que tu penses, Sasha!
Je sais, je sais. Je merde de plus en plus là, rien de va plus. Bon, analysons la situation.

Le gamin a chipé l'arme sans m'en demander la permission. Bon point, il vise le sol et il tremble. Pauvre con vraiment, je serai prête à parier qu'il ne sait même pas s'en servir.
Deuxième point, le bouton rouge. Est-ce que je pars en riant comme un démon et en le laissant ici, en attendant que les gardiens rappliquent? Ou bien... est-ce que je lui dis tout pour que nous fuyons un avenir vraiment très peu prometteur.

Aller Sasha, à quoi ça te sert de lui dire quoi que ce soit.
Et à quoi ça me sert de le laisser dans la merde? Au fond, il ne m'a rien fait de bien grave.
Il se la joue quand même pas mal avec sa nouvelle arme, volée. Mais ça, c'est de ma faute, j'aurai du faire attention. Je n'ai pas fait attention et ce pauvre petit est tombé dans un piège qui n'était même pas tendu.
Je hausse les épaules et le regarde d'un air sombre, la mine grave. Je n'ai pas envi d'avoir ses ennuis sur la conscience. C'est moi qui ai appuyé sur le bouton rouge.

PUTAIN DE MERDE! Mais tu merdes complets ma Sasha!
JE SAIS, ta gueules, s'il te plaît, je réfléchis. Je n'est pas le temps de réfléchir, en faite. Il faut partir maintenant.

"Ouai, comme tu veux, mais j'ai appuyé sur le bouton rouge de la sécu."

Et maintenant, il se démerde avec ce renseignement.
Moi, je me dirige vers la porte, pose ma main sur la poignet et la pousse pour sortir enfin dans le couloir. Mais je ne peux pas me résoudre à le laisser là. Et s'il n'avait pas compris?
Il est déjà assez idiot pour se croire le roi du monde avec une arme piqué qu'il ne sait même pas utiliser. Alors, peut-être qu'il n'a pas compris.
Je passe la tête par l'entrebâillement de la porte, le regarde. Je suis pressée!

"Tu bouges ton cul, merde? Ils arrivent!"

Et je ressors en commençant à filer dans le couloir. Je sais déjà où est-ce que je vais me planquer. Où est-ce que NOUS allons nous cacher, parce que je ne veux pas non plus que le petit se fasse prendre en plain milieu de la prison comme un couillon.
La meilleur planque, c'est la laverie. On peut se cacher dans les machines - bien que ça manque sérieusement de classe - ou bien dans les paniers de linge. On ne peut pas retourner aux cellules, les portes étant fermées par la sécurité.
Je ne vois que ça.

Que je lui ais prit l'arme ne sembla pas la gêner plus que ça.

-"Ouais,comme tu veux,mais j'ai appuyé sur le bouton de la sécu."

C'était malin ça ,vraiment.Moi qui avait réussi à venir à la bibliothèque sans me faire remarquer,voilà qu'elle a enclenchée l'alerte.On est dans la merde,les gardes vont rappliquer.Et tout ça pour quoi?Pour cette arme pourrie que je tiens dans la main.Elle,elle prend la porte,se casse.Je suis tout seul...Non,elle passe sa tête par la porte entrouverte et m'adresse la parole.

-"Tu bouges ton cul,merde?Ils arrivent."

Ils arrivent...Bien évidemment qu'ils arrivent,c'est de sa faute,elle est maligne celle-là.L'arme à la main je la suit.Je n'ai pas envie de me faire prendre là,comme un con,après le couvre-feu.Sinon je serais bon pour le trou,à cause de la connerie d'une autre,ça me ferais bien chier.

Sans attendre,je prend la porte à mon tour,la referme,part après elle.Je ne lui fait pas trop confiance,mais je préfère la suivre plutôt que de me perdre et risquer gros.

>>Laverie>>

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