Seule... avec Junko !

Le camion vient de nous déposer, elle et moi, devant cette sinistre prison à l’allure lugubre. Elle n’a rien d’accueillant, avec ses hauts murs ternes et tristes. Et dire que je vais devoir passer plusieurs années enfermée là-dedans…
Je jette un regard en biais à ma cousine. Elle a changé depuis ces quelques années où ne nous sommes pas vu. Ses traits se sont affinés, mais son air rebelle et déterminé est à présent gravé sur son visage. Je repense à ce que j’ai entendu lors du procès. Pédophilie, détention de mineurs… Jamais je ne l’aurais cru capable de tels choses, elle qui semblait simplement s’amuser en lançant des œufs sur les fenêtres des voisins, dans le passé. Elle doit avoir bien changer après tout ce temps.
Je ravale donc ma rancune, elle restera toujours ma cousine, et même si elle ne sera jamais aussi intelligente que moi, je ne vais tout de même pas refuser de lui parler jusqu’à la fin de ma vie. De toute façon, maintenant, nous sommes toutes les deux coincées ici, alors, tant qu’à faire !
Je m’approche donc de Junko en la fixant droit dans les yeux.

« Et bien, on se retrouve chère cousine. J’avoue que je n’y aurais jamais pensé, du moins trop sérieusement, et certainement pas dans de telles circonstances… »

Eh bien, on ne peut par dire que c'est dans ce genre de retrouvailles dans lesquellesj'aurais préfére revoir Zyna. Avec un dossier aussi lourd que long à ma charge. Remarque, elle non plus n'a pas était dans la dentelle, petite Zyn' à voulut voir trop grand et a finit par rentrer dans le mur... Mouhahaha quand je repense à toute ces années où elle n'arrêter de me réprimender sur mes résultats désastreux et mon manque d'ambition. Dommage que le génie de la famille se soit finalement fait dépasser par un mec Bac +3, voir peut-être moins. J'imagine son jolis minois indigné, soupirer si fort qu'il vous en fendrez presque l'âme lorsqu'elle à dut réaliser que ses plans tombaient à l'eau. En tous cas pour ma part, ce fut beaucoup moins violent en émotions qu'une bande de poulets braquant leur armes de toutes parts sur ma poitrine. Un simple petit interrogatoire y a suffit largement, je suis une pacifiste moi !
D'un regard joueur je l'observe donc scrutter notre futur *nid* avec un grand sourire. Elle qui était promise à un si bel avenir... entourée de magnifiques gros bras sans une once de cervelle dans un lit garnit de draps en soie, finir ici, plus bas que la vermine, quel retournement de situation cruel. Je secoue fébrillement la tête, les lèvres pincées pour éviter d'éclater d'un ricannement méchant avant que ma cousine ne me rejoigne à quelques métres. Comme toujours, sa seule présence suffit à me faire perdre ma bonhumeur, aussi c'est d'une réplique bien sèche dont la cingle.

" Nous sommes de la mauvaise herbe, et ceci remonte au temps où nous étions gosses. Venant de ta bouche ces paroles passent pour de l'ironie amer, à croire que cela t'étonne qu'on finisse dans ce trou Zyn'... "

Peut-être s'attendait-elle à un aimable discourd de bienvenu, cependant je ne vais tout de même pas me mettre à lui cirer les pompes après toutes ces années de silence.... Sous ordres du gardien, je baisse la tête en avancant d'une démarche pitoyable, les mains scellées dans le dos et l'air las, vers la porte de fer rouillé.

Je jette à ma cousine un regard noir. Et non, elle n’a pas changé, décidément ! Toujours aussi jalouse de ma réussite. Je fulmine en mon for intérieur en pensant à la fierté qu’elle a du ressentir lors de mon procès. Moi qui avait l’habitude de lui prouver que j’étais la meilleure, elle devait se sentir bien supérieure !
Le gardien nous force à avancer, je baisse donc la tête et suit ma cousine de près. Ca promettait d’être mouvementé, en prison. Qu’est-ce que j’allais bien pouvoir fouttre dans ce trou ?
Ma cousine semble bien fière de sa réplique, à croire qu’elle n’arrive jamais à casser les gens, et que dès que ça lui arrive, elle frémit de joie. Evidemment, son petit cerveau n’est pas en mesure de construire plus de deux phrases cohérentes par jour. Pauvre d’elle. Heureusement que moi, je possède de la matière grise.

« Et bien, c’est comme ça que tu m’accueilles ? Ton dossier n’est pas très brillant. Tu as encore plus mal tourné que je ne le pensais. Tu t’es mise à violer des mineurs maintenant ? Je ne savais pas que tu pouvais tomber aussi bas que cela. »

Ahahah, quel orgueil, quelle fièrté ! Tu n'as pas changé Zyna, toujours aussi imbus de toi même et de ta soit disante intelligence. Il était grand temps que ton estime en prenne un coup, peut-être que ces quelques paroles contriburont à ramener ton esprit sur terre.
Doucement, comme pour accentuer la gravité et la tristesse de la scène, je me retourne vers son visage animé de colère sourde. Jamais elle n'a laissé éclater ses sentiments en publique, ses petites ruses demande bien trop de mise en scène pour qu'elle leurs permettent de venir tout gâcher. Mais ici elle n'as plus rien à prouver, personne ne viendra délivrer la pauvre petite vicieuse de sa prison encrassée. Le choc n'a dut s'en montrer que des plus durs lorsque les juré se sont prononcés. Aussi la joie que j'épprouve en cet instant est apocaliptyque, derrière mes longues mèches brûlées au fer à lisser mes yeux pétillent de fierté.

" Oula, ne sortons pas tout de suite les grands mots ! Relax Zin'... il est temps d'admettre que tu t'es planté. Regarde moi, est-ce que j'en fais tout un plat ? " lui-dis d'un ton particulièrement indifférent, tandis que mon *garde du corps* se charge de signaler nôtre arrivée.

" Quand à violer des mineurs, c'est parfaitement faux. Disons plutôt que j'ai étudiais l'anatomie enfantine d'une manière plus prononcées que je n'aurais dus..."

J’éclate d’un rire parfaitement abominable.

« Etudier l’anatomie, dis-tu ? Ma pauvre cousine, tu n’as pas gagné beaucoup de matière grise depuis notre dernière rencontre. Avoue déjà toi-même que tu as pris du plaisir avec ces gosses, avant de me demander fièrement de reconnaître mes torts. »

Le gardien me jette un regard froid, m’implorant silencieusement de parler moins fort. Je lui réponds avec un air dédaigneux et il détourne enfin la tête.
Je peux donc reprendre la discussion que j’ai débuté avec ma dite cousine.

« J’avoue que nous avons commis une petite erreur dans nos calculs, mais si tu tiens vraiment à le savoir, ce n’est pas de ma faute. Moi, mon travail, je l’avais fait, j’avais tout calculé à la perfection, ça devait marcher. Seulement, toutes les personnes de notre groupe n’étaient pas aussi intelligentes que moi, malheureusement. Que veux-tu, ma chère, tout le monde n’a pas la chance de bénéficier des facultés intellectuelles que je possède. »

Je sens la colère monter en moi. C’est vrai, ce n’est pas de ma faute si j’ai atterri ici. Si je ne m’étais fié qu’à mon génie, je serais encore en liberté. Ce que j’ai pu être stupide en donnant ma confiance à de pareils idiots !
Le gardien nous lance un regard en coin et déverrouille la porte.

« Attendez ici, nous lance-t-il. Je vais appeler un membre du personnel. »

Il actionne une sonnette et s’adosse contre le mur en nous dévisageant à tour de rôle.

Pfff, voilà un coup bien bas et petit, m'attaquer sur mes fautes tout en me reprochant la siennne... Qu'est-ce que j'y peut moi si on a eu la mal chance de naître dans la famille de mademoiselle. Cette fille m'exaspère sous tous les sens du terme aussi je préfère détourner la tête avant que la tigresse me saute dessus griffes et crocs sortis. A la limite, j'aimerais qu'on ne tarde plus à nous faire rentrés, je suis fatiguée et supporter cette égocentrique hystérique est pour l'heure au dessus de mes forces. Les gardiens ont dut le comprendre car le mien pose sa grosse main grasse sur mon épaule afin de m'éloigner d'elle. Même si j'apprécie en partie sa compassion, mon regard se glace et je me dégage de son étreinte avec une fougue peut-être un peu excesive. J'ai une une sainte horreur des hommes, je les supporte bien que leur simple présence m'exapsère, cependant me faire toucher par l'un d'eux m'est insoutenable. Le pauvre n'eu même pas le temps de se retirer que je me retourne vers lui avec rage.

"Bas les pattes ! Je veux pas de confusion dans le terme : garde du corp. Je veux bien que vous me protégiez mais à partir d'une certaine distance ! On se comprend... ou pas ?"

Vu la façon dont il me fixe je pense qu'il à compris et s'en retourne à ses premières occupations d'un pas trainant. Lui aussi doit être content d'être là tien. Quelle idée de travailler dans un tel endroit ? Rien qu'a voir les murs de bétons et l'ambience... pour ainsi dire : mortelle. Ca doit donner envie de se lever tôt le matin.

Toujours bêtement fixe devant la porte de fer je commence à trouver le temps long, je ne plus réprimer un soupire en baissant la tête. C'est quand ils veulent...