Sadismus Jail
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 Attente [Pv Sybille]

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Carl Hyde
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MessageSujet: Attente [Pv Sybille]   Attente [Pv Sybille] Icon_minitimeMer 2 Jan - 20:46

Un bon moment c’était écoulé sans que je ne m’attire d’autres ennuis. Je trouvais la vie difficile, je commençais sérieusement à perdre courage, et espoir à l’idée de sortir d’ici un jour. C’était bien simple, je n’en pouvais tout simplement plus du tout. J’étais encore l’homme que j’étais, mais je me tenais à carreau. Je n’avais plus vraiment la force de m’en prendre à tout ce qui bouge. Malgré tout je commençais à reprendre du mieux, mes vieilles blessures étaient maintenant bien soignés, je ne souffrais plus comme avant. Mais ce si ce n’était plus physique, c’était psychologique. Tout ce que l’on m’avait fait subir ici m’avais changé. Pas nécessairement en bien ou en mal. Je n’avais que plus en envi de sortir de là. Mais de ne pas savoir comment, même après toutes ses années me rendais malade.

J’étais sortit de ma cellule. Cette bonne vieille claustrophobie me prenait toujours la tête mais j’étais capable de la supporter maintenant. Du moins, dans ma cellule, car en isolement c’était toujours une autre histoire. J’avançais dans les couloirs, je ne savais pas vraiment ce que je voulais. Manger … Non, je n’avais pas faim. Je songeais à toutes les personnes que j’avais semi abandonné dans cette prison. Clairval, m’approcher d’elle m’était pratiquement impossible. Yuuri la surveillait en permanence. Pourtant je m’en voulais de ne pas prendre soin d’elle comme il se devait. Je songeais ensuite à Sybille et son bébé. Je lui avait juré que je prendrais soin d’elle, que je l’aiderait avec cet enfant. Mais les choses avaient rapidement chutés pour moi lorsque j’avais rencontré Thorkel … Je n’étais plus le même depuis cette rencontre, ça je puis vous l’assurer.

J’arrivais devant la cellule de la jeune femme. Devant la cellule de Sybille. Elle n’était pas là, il n’y avait personne. Je me permis d’entrer. Je ne savais pas pourquoi, mais j’avais besoin de la voir, besoin de savoir si elle allait bien. Je voulais simplement prendre des nouvelles d’elle et peut-être l’aider du mieux que je le pouvais. Je n’aimais pas ne pas respecter des promesses que j’avais faites. Je voulais m’excuser de ne pas avoir été présent pour elle … Alors j’attend, assied sur son lit, fixant le vide.
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MessageSujet: Re: Attente [Pv Sybille]   Attente [Pv Sybille] Icon_minitimeVen 4 Jan - 13:09

Tout a changé. Rien n'est plus pareil.
Le regard vide, je marche droit devant moi, les traits tirés. Une seule question résonne dans mon esprit, une seule et unique question, cette même interrogation qui m'obnubile depuis des années : pourquoi ?
Pourquoi... Pourquoi suis-je là ? Pourquoi Ludwig est-il mort ?
Et surtout... Pourquoi est-il revenu ?
J'ai la nausée rien que d'y penser. Je dois d'ailleurs être certainement livide. Pire que ça même. Le souvenir de ce qui s'est passé il y a quelques jours me hante encore. Me terrifie, me terrorise.
Me rend tout simplement malade.

Fébrilement, je me retourne, jettant un coup d'oeil inquiet dans mon dos. Comme si je m'attendais à le voir, là, derrière moi, en train de me sourire d'un air mauvais. Mon coeur bat la chamade. C'est horrible, cette sensation de crainte perpétuelle, d'angoisse, d'attente.
L'impression d'être traquée, que quelqu'un vous épie dans l'ombre, attendant l'instant propice pour se jeter sur vous.
Je n'en peux plus...

A bout de souffle, je m'appuie contre le mur, tendant de reprendre ma respiration. Ces derniers temps, le moindre déplacement devient un calvaire, et le simple fait de traverser un couloir relève du défi. Un vrai parcour du combattant. Je ne fais d'ailleurs plus que le strict nécessaire, c'est à dire me rendre aux douches et au réfectoire. Je mange comme quatre en ce moments, c'est incroyable. Et j'ai de plus en plus mal au ventre, mon bébé s'agite de plus en plus dans mon ventre.
J'ai... je crois que c'est pour bientôt.

Enfin ! Avec soulagement, je pose ma main sur la poignée de la porte de ma cellule, l'ouvrant doucement. C'est vraiment la meilleure. Le comble. Je suis... soulagée, heureuse de retrouver ma "chambre". Je ne pensais pas que ceci arriverait un jour. Rabattant une mèche de cheveux derrière mon oreille, je referme la porte, m'apprêtant à me diriger vers mon lit, avant de m'immobiliser net.
Je ne suis pas seule.
J'ai l'impression que mon coeur va exploser.
Non, non... Faites que ça ne soit pas lui, par pitié ! Faites qu'il ne m'ait pas vue...
Le visage crispé, les yeux écarquillés, je recule avec d'infinies précautions, lentement, tentant de me faire le plus discrète possible. Et mon dos heurte les barreaux de la porte que je viens de refermer. Je me mords violement la lèvre, m'insultant mentalement. Idiote, idiote !
Au même moment, la silhouette dans la pénombre, assise sur le matelas miteux, tourne sa tête vers moi, sûrement intriguée par le bruit.

Oh... Ce n'est pas... lui...
Le coeur soudainement libéré d'un poids énorme, j'esquisse un doux sourire, alors que je m'assoie lentement auprès de Carl, grimaçant brièvement, une main plaquée sur mon ventre.

- Bonjour Carl...

Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vu. Pas depuis... un certain épisode de ma vie, que je préfèrais oublier et ne pas citer. Quelques mois. Où était-il passé durant tout ce temps ? Que faisait-il ?

- Tu m'as fait peur... Murmurais-je.

Je n'en dit pas plus. Inutile de... l'alarmer en lui disant pourquoi. Personne ne doit savoir, personne. Personne n'a jamais su ce qui s'est passé entre lui et moi... et ne le saura jamais. Doucement, je relève mes yeux vers lui, le contemplant brièvement. Il a changé. Ses traits sont plus tirés, son visage est plus creusé. Il a l'air épuisé. Que lui est-il donc arrivé ?

Tu vas bien ? Demandais-je dans un souffle, un air inquiet sur mon visage.
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Carl Hyde
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MessageSujet: Re: Attente [Pv Sybille]   Attente [Pv Sybille] Icon_minitimeMer 27 Fév - 13:31

J’avalais difficilement, c’était difficile de la revoir, avec tout ce qui s’était passé. Je n’avais pas été présent pour elle, je n’avais pas fait ce que j’avais promit. J’avais voulu la protéger. Donner peut-être un sens à cette vie que je menais en prison. Mais après ma rencontre avec Thorkel, qu’est-ce que je pouvais bien faire? Je n’étais visiblement pas aussi fort que je l’avais d’abord cru. Non sincèrement, j’étais en train de perdre, toute la confiance que je pouvais avoir en moi-même, et c’était un choc tout simplement terrible. Mais ça, Sybille n’avait pas à le savoir, c’était mes problèmes, seulement à moi, et ses ennuis, c’était tout ce qui me restait, j’en avais besoin, besoin de garder ça pour moi, et que personne ne soit au courant de ce qui m’arrivait. Je relevais la tête vers elle, toujours aussi magnifique la Sybille, La jeune femme me salua. Je ne répondis pas immédiatement. Je restais silencieux puis je dis simplement :

Salut … Sybille …

J’étais mal, mais ça je ne voulais pas le montrer, alors autant lui sourire. C’est ce que je fis. Je lui adressais un petit sourire qui voulait être rassurant. Je ne voulais pas qu’elle s’inquiète pour moi, qu’elle me pose des questions alors qu’elle devait en avoir bien assez elle-même. J’avais l’impression d’être un imbécile, de n’avoir pensé qu’à moi alors que je ne pouvais rien faire pourtant. Mais j’avais sincèrement voulu prendre soin d’elle, et je ni était même pas parvenu, c’était pitoyable.

Je vais bien … Mais toi … C’est pour ça que je suis venu, pour savoir si toi tu vas bien … Demandais-je en baissant les yeux vers le sol. Je ne pouvais même pas la regarder, car je craignais énormément la réponse. Si elle me disait qu’elle souffrait affreusement, qu’elle n’avait jamais autant souffert de toute sa vie. J’imaginais le pire, mais c’était normal dans cette prison. C’était un endroit terrible, pour qu’une prison parvienne à me pourrir la vie de cette façon, il fallait vraiment que ce soit horrible. J’étais un tueur, je méritais la prison, mais pas ça … Personne ne méritait ça … Je ne relevais pas les yeux vers elle.

Je ne voulais pas te faire peur … Je n’ai pas voulu t’abandonner … Je ne sais pas ce que je veux, mais ce n’est pas ça … Dis-je d’une voix basse. Est-ce que j’étais vraiment en train de craquer? Je ne voulais pas qu’elle s’apitoie sur mon sort, qu’elle éprouve de la pitié. Je désirais tellement qu’elle me parle d’elle, qu’elle me parle de sa vie. Des dernières semaines que je n’avais pas réellement vécu … Je ne voulais plus voir personne, et surtout je sentais que si je rencontrais Thorkel … J’en mourrais …
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MessageSujet: Re: Attente [Pv Sybille]   Attente [Pv Sybille] Icon_minitimeSam 1 Mar - 9:56

Il semble réellement mal à l'aise. Ma présence le gênerait-elle tant que ça ? Intriguée, je penche légèrement la tête sur le côté, le dévisageant d'un air un peu insistant, et peut-être pas franchement poli. Mais dans ce cas... pourquoi est-il venu me voir ? Et pourquoi ne me répond-t-il pas ? Je me mordille légèrement la lèvre inférieure, nerveuse. Je le trouve.. Différent de la dernière fois. Je sais bien que en quelques mois, j'ai largement eu le temps d'oublier quelques aspects de son physique et de sa personnalité, surtout que je ne le connais, pour ainsi dire, presque pas. Et pourtant... quelque chose a changé chez lui.

- Salut... Sybille...

Dieu que sa voix est faible, triste ! Ma gorge se serre, presque immédiatement. Que s'est-il donc passé pour qu'il soit dans cet état ? Même son sourire est triste. Si il croit m'avoir ainsi, me faire croire que tout va bien, il se trompe lourdement. Ce sourire, je le connais. Combien ne fois ne l'ai-je pas esquissé ? Un masque, une façade derrière laquelle on se cache, où l'on prétend que tout va bien, alors qu'en fait l'on a touché le fond...
Et c'est d'ailleurs bien ça qui m'inquiète. Il a réellement l'air d'avoir touché le fond.

- Je vais bien … Mais toi … C’est pour ça que je suis venu, pour savoir si toi tu vas bien …

Il baisse les yeux, évitant mon regard. J'ai un coup au coeur. Mes yeux s'emplissent de larmes. L'émotion... C'est... c'est bien la première fois que quelqu'un, surtout quelqu'un que ne connais pas vraiment bien, s'inquiète pour moi. Vienne me voir pour s'assurer que je vais bien.
Mis à part Tobias. Mais Tobias... c'est... différent...
Différent, oui.
Délicatement, je pose ma main sur son épaule. Dans un geste timide, doux. Je ne veux pas le mettre mal à l'aise, et encore moins lui faire peur. Je veux simplement le réconforter. Enlever cette peine que je peux lire sur son visage, même si il tente de la cacher. Je veux juste le voir sourire, être... heureux ? Ce serait peut-être trop fort, comment l'être dans un tel endroit ? Mais au moins... serein. Chasser son anxiété, ses soucis. Qu'est-ce qui le tracasse ainsi ?

- Je ne voulais pas te faire peur … Je n’ai pas voulu t’abandonner … Je ne sais pas ce que je veux, mais ce n’est pas ça … Murmure-t-il.

Est-ce donc ça ? Culpabilise-t-il à cause de... de moi ? Non, non non non, cela ne sert à rien, à rien ! Arrête Carl...
Une larme roule doucement sur ma joue. Et, soudainement, je me jette à son cou, en pleurs. Il n'est pas le seul à se sentir mal, à être à bout. Je le suis aussi. Comme je le comprends ! Et ce soudain excès de gentillesse et de bonté dans un tel endroit me bouleverse presque. Après tout ce qui s'est passé... avoir une conversation presque... normale avec quelqu'un me paraît petre quelque chose de totalement merveilleux, extraordinaire. Savoir qu'il est juste à, à côté de moi, pour me parler, me voir, savoir comment je vais, et non pas pour me manipuler ou abuser de moi...

Mes sanglots se calment, peu à peu, et, lentement, le rythme de mon coeur se calme. Et c'est des yeux encore rougis et brillants de larmes que je lève vers lui, malgré un sourire sur mon visage :

- Excuse-moi, je n'aurais pas dû me laisser aller ainsi...

Et, doucement, je me détache de lui, légèrement mal à l'aise. Il faut dire que je n'ai pas, mais alors vraiment pas l'habitude de me laisser aller à sangloter dans les bras de gens que je ne connais à peine. Ou que je connais tout court. C'est dire si je suis vraiment fatiguée...

- Je vais bien, oui... on peut dire ça comme ça... Lâchais-je doucement avec un faible sourire.

Comment pouvait-on aller bien dans un tel endroit ? Je suis enceinte, à deux doigts d'accoucher. Le père de mon enfant est mort, je me suis faite violée, Sebastian est revenu... Mais comment pourrais-je aller mieux ?
Mais tout ça... ne le regarde pas. Et je n'ai vraiment pas envie d'en parler.
Et lui ? Que lui est-il arrivé durant tout ce temps ? Lentement, je détaille son visage, tout en remettant en place une mèche incandescente, pour finalement demander d'une voix inquiète :

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

Car il s'est passé quelque chose. Je le sais. Ce n'est pas possible autrement. Qu'il cesse de mentir et de se voiler la face. Il ne va pas bien, c'est évident...
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Carl Hyde
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MessageSujet: Re: Attente [Pv Sybille]   Attente [Pv Sybille] Icon_minitimeSam 1 Mar - 22:27

J’ai un peu de misère avec moi-même, c’est une évidence. Mais Sybille … qu’importe, personne n’apprendrait jamais ce que j’avais vécu. Je n’allais pas me morfondre toute ma vie. Mais ça, je devais le garder pour moi, c’était ma vie, une chose que je n’aurais pas dû vivre m’étais arrivé. Et je comptais bien l’emporter avec moi dans ma tombe. Je n’étais pas venu voir Sybille pour ça, je voulais avoir simplement de ses nouvelles, être certain qu’elle était toujours en vie évidement, c’était une chose. Car j’avais promis d’être là, de la protéger. Et je n’avais pas pu être là, je n’avais pas tenu ma promesse. Il m’était arrivé des choses durant ces dernières semaines, ça devait se lire sur mon visage, je n’avais jamais été un excellent comédien. Je lui parle, sans réellement comprendre ce que je dis. Et puis soudainement, me faisant ainsi sursauter, elle me saute dans les bras. J’ai une boule dans l’estomac et j’ai l’impression que je ne pourrais jamais m’en débarrasser, hein … Du moins, pas avec elle. Je n’étais pas amoureux de Sybille. Je l’appréciais tellement parce que je l’avais vu comme une amie. Une personne que je pourrais aider, et dieu sait que j’avais besoin de me m’occuper dans cette prison. Je ne voulais pas aider tout le monde. Seulement Sybille. Elle s’excusa, de s’être laissée aller ainsi. Je ne réponds toujours rien, mais je suis heureux qu’elle ai fait ça, elle me prouve un peu qu’elle ne m’en veux pas trop et ça me réchauffe énormément le cœur, car je m’en veux terriblement. Je secouais doucement la tête …

Ne t’excuse pas d’accord … Surtout, ne t’excuse pas … Dis-je finalement, d’une voix basse en fixant le sol. Et puis elle me dit qu’elle va bien. Je relève les yeux vers elle et je la fixe d’une drôle de façon. Elle avait un faible sourire. Est-ce qu’elle disait vrai? Est-ce qu’elle me mentait simplement pour ne pas me faire de mal? Je ne pouvais pas savoir et je ne le saurais probablement jamais. J’étais inquiet pour Sybille, je voulais qu’elle me parle d’elle, qu’elle me dise ce que j’avais raté. Mais j’étais peut-être en train de comprendre que tout comme moi, elle ne désirait rien dire. C’est difficile à avaler mais je vais devoir faire avec. Ne rien savoir et me taire, c’était tout. Simplement, être un peu présent. Et puis elle me demanda ce qui s’était passé. Je fronce les sourcils et je dis :

Tu ne veux pas savoir, et moi n’ont plus je ne veux même pas savoir ce qui m’est arrivé, d’accord. J’avais parlé d’un ton un peu plus catégorique. Pourquoi? Simplement pour commencer à ignorer ce que j’avais vécu. Je ne voulais même pas m’en rendre compte par moi-même. J’étais un homme, j’étais fort, j’étais quelqu’un de fier, je l’étais toujours, mais ce coup là avait été dur dans mon estime, et c’était pour cela que j’étais bien résolu à l’oublier, à ne plus jamais repenser à cela, jusqu’à ce que ça disparaisse de mon esprit. Est-ce que j’étais capable de faire ça. Peut-être que oui, du moins, je m’évertuais à y parvenir depuis plusieurs jours maintenant. Je fis un sourire plus sincère à Sybille. Je t’avais promis d’être là pour toi … Alors que durant ces dernières semaines, je ne t’ai pas vu une seule fois … Rien ne pardonne ça, lorsque je fais une promesse je la tient, c’est pour ça que je ne fais jamais de promesses, … Dis-je, la première vrai phrase complète depuis mon arrivée dans sa cellule. Je m’en voulais, elle devait le comprendre et l’accepter. Je crois que je me sentirais mieux si elle disait m’en vouloir un peu. Mais ça ce n’était pas Sybille. Pour le peu que je connaissais d’elle, elle ne m’en voudrait pas. J’avalais difficilement. Oui c’était exactement ça. Je ne promettais jamais rien à personne, mais lorsque je le faisais, c’est que j’y tenais, et je mettrais un doigt d’honneur là-dessus et je ferais tout ce que j’avais promis. Mais avec ma rencontre avec Thorkel, je n’avais pas pu honorer ma promesse envers Sybille, et c’était l’une des choses qui m’avait fait le plus mal dans cette histoire. C’était la seule personne envers qui je m’étais autant approché, et l’avoir abandonner de cette façon, m’ennuyais énormément.

Je voulais que tu me parles de toi … Mais si tu ne veux pas, c’est bon, je n’insisterais pas … Alors parlons d’autre chose d’accord … Demandais-je d’une voix un peu perdu. Je rebaissais les yeux vers le sol. Ok, j’avais peut-être plus de problèmes que je le pensais. J’avais besoin de songer à autre chose qu’à cette fichue prison, je voulais voir ma femme, mes enfants, maintenant … Je n’en pouvais plus. Je ne comprenais pas comment Sybille pouvait tenir le coup alors que moi j’étais en train de craquer. Je me redressais soudainement, me passant une main évasive dans la figure.

Je suis désolé … Ce n’est peut-être pas le bon moment pour venir. Je ne savais plus ce que je disais ou faisait. J’avais besoin de me faire changer les idées. Mais est-ce que Sybille en était capable? Elle avait autant de problèmes que moi, mais encore plus puisqu’elle était enceinte. Elle n’avait pas besoin de me supporter en plus. Je reviendrais la voir lorsque j’en serais capable …
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MessageSujet: Re: Attente [Pv Sybille]   Attente [Pv Sybille] Icon_minitimeMer 5 Mar - 11:21

- Ne t’excuse pas d’accord… Surtout, ne t’excuse pas…

Je tente un faible sourire à ces paroles, essuyant du revers de la main les quelques larmes qui mouillent encore mes joues. Au moins, il ne m’en veut pas. De m’être laissée aller ainsi je veux dire. Une fois de plus, je repose mes yeux émeraude sur lui. Apparemment, ma question n’était pas la bienvenue. Son visage se crispe, il fronce les sourcils. Je réprime un frisson. Certes, dans un tel endroit, peu sont ceux pouvant prétendre « aller bien ». Les gardiens peut-être. Mais, si l’on passe outre le fait que nous soyons en prison… j’ai vraiment l’impression qu’il s’est passé quelque chose de grave. Lui qui avait toujours l’air si sûr de lui, inébranlable… semble aujourd’hui complètement renversé.

- Tu ne veux pas savoir, et moi n’ont plus je ne veux même pas savoir ce qui m’est arrivé, d’accord.

Je déglutis péniblement. Son ton est ferme, presque dur, froid. Au moins, c’est clair. Il s’est passé quelque chose. Quelque chose dont il veut à tout prix éviter de parler. Compréhensible. Après tout… je suis dans la même situation que lui. Et j’ai catégoriquement refusé d’en parler à quiconque me posait la question. Simple réflexe. Oublier ce qui s’est passé, ce qui est arrivé… Faire comme si de rien était, comme si l’on n’avait jamais rien vécu. Continuer à vivre, tout simplement. Même si la blessure demeure, et nous ronge peu à peu de l’intérieur.
J’ai peur pour lui. Peur de ce qui a pu lui arriver. Je crains le pire.
Et pourtant, il continue à me sourire. C’est d’ailleurs un peu plus convainquant cette fois-ci. Et je baisse les yeux alors qu’il s’excuse. Le cœur battant, la gorge nouée. C’est quoi cette drôle d’émotion au fond de moi-même ? Je ne sais pas… A force de vivre avec des monstres, on finit par ne même plus reconnaître nos sentiments. Si l’on arrive encore à en avoir… Tout ce que je sais c’est que… je suis émue. Troublée, gênée, mais heureuse. Gênée de le voir se mettre dans un état pareil pour moi. Après tout… je ne lui ai rien demandé, je n’ai jamais rien attendu de lui. Jamais. Nous sommes dans un pénitencier. Ici, c’est chacun pour soi. Nous avons déjà du mal à survivre, alors comment pourrais-je lui demander de s’occuper de moi ? Mais je suis heureuse. Heureuse et troublée de voir que quelqu’un fait enfin attention à moi dans cette prison, que l’on me considère enfin comme un être humain. Et qu’il s’en veuille de m’avoir laissée. Tient-il à moi ? Ou est-ce simplement une question d’honneur dans le genre « je t’ai fait une promesse je la tiens » ? Je ne sais pas…Et je m’en fiche, en fait. Il s’inquiète pour moi, lui. Et c’est ça l’important.
Et Tobias ?
Tobias… Ce… Tobias, ce n’est… pas la même chose. Tobias est un gardien. Tobias me protège, car il se sent responsable de l’enfant que je porte, maintenant qu’il l’a déclaré comme sien.
… Est-ce vraiment cela ? Est-ce juste pour cela qu’il me surveille, qu’il m’aide ? Qu’il me rassure, me protège, qu’il est simplement là pour moi ?
Et… et nos baisers ?

Chut. Silence Sybille. Tu recommences, encore et encore. Vas-tu seulement un jour te sortir cet homme de la tête ?

-… n’insisterais pas … Alors parlons d’autre chose d’accord …

Pardon ? Je relève brusquement la tête, les joues en feu. Aurais-je parlé sans m’en rendre compte ? Est-ce un conseil qu’il me donne ? Perplexe, je le regarde, ne sachant quelle attitude adopter.
Idiote. Sombre idiote. Bien sûr qu’il ne t’a pas entendue ! Il parlait, simplement, en pensant que tu l’écoutais sûrement, c’est tout !
Bravo. Mais si que je l’écoutais ! J’étais simplement…
… perdue dans tes pensées, c’est ça ?
Oui… Il me semble l’avoir entendu me demander quelque chose. Mais quoi ? Il m’a déjà demandé comment j’allais. Le bébé peut-être ? Oh je ne sais pas ! Idiote ! Si seulement j’étais plus concentrée, au lieu de rêvasser sur des choses futiles !
Mais… Tobias n’est pas une chose futile…
La ferme.

A nouveau, Carl prend la parole. Et cette fois, je l’écoute attentivement. Avant de soupirer et de me redresser légèrement, pour ensuite serrer brièvement ses mains dans les miennes.

- Ecoute-moi Carl : je ne t’en veux pas, absolument pas. Tu avais sûrement une bonne raison de ne pas être venu, et rien ne t’obligeait à me voir, à tenir cette promesse. Je ne te demande rien, tu ne me dois rien. Absolument rien.

Je marque une pause, lâchant ses mains. Pendant quelques instants, je fixe le sol, me mordant brièvement la lèvre, inspirant et expirant doucement, une main posée sur mon ventre rond. Puis je relève à nouveau la tête, posant mes yeux sur son visage grave, un doux sourire aux lèvres :

- Mais je suis contente que tu sois venu…

Avec tous les fous et les assassins qui sont séquestrés ici…Un peu de compagnie saine ne me fera pas de mal. Certes, j’ai tué, et peut-être que lui aussi. Mais je n’ai pas fait ça par plaisir. Jamais. Mais d’un autre côté…
Je sursaute. Et pose un regard effrayé sur lui. Si… si…Si Sebastian l’apprend. Si il arrivait, là, maintenant ? Si il se rendait compte de la relation que nous avons ? Je n’aime pas Carl, et Carl ne m’aime certainement pas. Nous n’avons pas couché ensemble non plus. Mais cela lui importera peu. Il ne prend pas en compte ce genre de paramètres. Et puis… Qui suis-je contre cet homme, que sont mes paroles contre sa volonté ? Du vent, un grain de poussière… Je me redresse brusquement – geste qui m’arrache une grimace de douleur, me faisant plaquer une main contre mon ventre – et lance un regard vers la porte de la cellule, et donc le couloir. La soudaine crainte de le voir arriver me vrille le cœur. Si il arrive quelque chose à Carl… je ne me le pardonnerais jamais.

- Tu ne devrais pas rester ici… Soufflais-je précipitamment, un air grave et inquiet, presque apeuré sur le visage.

Lui dire de partir, alors que je viens de lui dire que je suis heureuse de le voir ? Etrange, voir carrément incohérent, je le sais. Il risque de me prendre pour une folle, ou d’être horriblement vexé. Mais ce n’est rien, comparé à ce qui l’attend si le pire se produit. A savoir, Sebastian.
Je lui lance un regard suppliant. Pars Carl, ne reste pas là, je t’en supplie…
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Carl Hyde
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MessageSujet: Re: Attente [Pv Sybille]   Attente [Pv Sybille] Icon_minitimeMer 5 Mar - 14:58

J’avais vécu des choses qui m’avaient profondément perturbés. Un c’était une chose. Mais ne pas avoir tenu ma promesse pour Sybille, ça me faisait du mal, et ça me faisait mal également qu’elle ne dise rien, qu’elle ne soit pas en colère, qu’elle ne me dise pas que c’était mal de n’avoir rien fait pour elle. Mais c’était vrai, je ne la connaissais pratiquement pas. Alors pourquoi voudrait t’elle que je l’aide à ce point, et pourquoi moi est-ce que je voulais autant l’aider? Je ne savais pas pourquoi je faisais ça, parce que j’avais besoin de me concentrer sur quelque chose, d’être présent pour quelqu’un. C’était un peu étrange, même de mon point de vu, mais je le désirait vraiment. Elle me prend alors les mains et elle me dit quelque chose qui me fit plus de mal que de bien sur le moment. Elle aurait mieux fait de me laisser partir. Ce n’était vraiment pas ce que je voulais entendre …

Au contraire … Et si je voulais que tu me demandes? Demande moi quelque chose Sybille … Dis-je d’une voix basse en la regardant finalement dans les yeux.

Un silence pesant et elle me dit qu’elle est contente que je sois venu. Bon elle se rattrape un peu. Je fais un mince sourire lorsqu’elle me dit ça. Elle est contente de me voir ou elle me le dit simplement pour me faire un peu de bien? Je ne sais pas, je ne pourrais pas le savoir. Mais une chose est certaine, elle ne me parle pas d’elle. Alors qu’est-ce que je peux faire? J’ai tout simplement raté ma chance de pouvoir l’aider une fois, parce que je n’ai pas été présent pour elle, parce que j’étais ailleurs, et là, elle ne me dira plus rien. C’est normal, j’agirais probablement de la même façon, mais c’est surtout très blessant. J’avale difficilement, je voudrais pouvoir partir maintenant, pas parce que je ne veux plus la voir, bien au contraire, je suis bien avec Sybille. Mais je sens que ça ne sert à rien, que je ne suis pas dans un bon état pour parler avec elle. Je dois être plus fort et ce n’est pas le cas en ce moment. Et puis soudainement, elle change d’expression, ce qui me fait froncer les sourcils, elle me dit que je ne devrais pas rester ici. C’est comme un coup dans l’estomac. J’ouvre un peu la bouche d’un air surprit et je la referme car je ne peux pas manquer l’expression de son visage. De la peur, de l’empressement. Elle veut que je parte, mais il y a une raison. Est-ce je la met en danger en restant avec elle? Car si c’est le cas je ne le supporterais pas. Si ce n’est que pour moi, alors ça na pas d’importance ce qu’elle peut dire … Je ne partirais pas parce que je suis soit disant en danger. Je ne suis pas comme cela.

Sybille? Tu veux que je parte, alors parle moi … Je ne partirais pas sans que tu m’es parlé …

Soudainement, j’ai repris un peu de mon aplomb. C’est de ça dont j’ai besoin. De me charger d’autre chose que de mes propres problèmes. Je ne cherche pas à ce que Sybille ai des ennuis, si elle me faisait part de ses bonheurs ce serait exactement la même chose. Je veux simplement pouvoir comprendre ce qui lui arrive, et si je pourrais en avoir le pouvait, lui venir un aide un peu … Seulement qu’un peu, c’est tout ce que je demande.

Ne me demande pas de partir ainsi … Sans que je sache pourquoi …

Je lis bien cette peur, cette crainte dans son regard. Elle me fixe d’un air suppliant. Je ne pourrais pas tenir longtemps sous ce regard, si elle ne me dit rien, alors probablement que je ferais ce qu’elle voulait. Que je partirais sans poser plus de questions. Mais qu’elle sache que ça me ferait beaucoup de mal. Je ne le supporterais pas. Je suis soudainement plus sérieux, la tristesse ne se lit plus sur mon visage, mes yeux la fixe dans un désir de comprendre. Je ne veux pas rester dans l’ignorance, puisque je voudrais tellement pouvoir faire quelque chose pour elle. Elle m’avait prit les mains quelques instants auparavant. Je fais la même chose, très délicatement, je ne met qu’un peu de force pour lui montrer que je suis là, et que je ne veux que son bien. Je ne lui fait pas de mal par contre, jamais je ne pourrais la blesser, si je le faisais alors ce ne serait que bien involontaire, et j’espérais jamais lui faire de mal. J’attendais une réponse, ou un signe, pour me dire de rester ou de partir …
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MessageSujet: Re: Attente [Pv Sybille]   Attente [Pv Sybille] Icon_minitimeMer 5 Mar - 16:32

Il me regarde, sans comprendre, l’air surpris. Evidement qu’il ne comprend pas… Comment le pourrait-il ? A mon tour je pose les yeux sur lui, me mordant les lèvres, le visage crispé. J’ai peur. Et je suis nerveuse, triste aussi. Je lui ai fait mal, cela se voit à son visage. Pardonne-moi Carl…

- Sybille? Tu veux que je parte, alors parle moi … Je ne partirais pas sans que tu m’es parlé …

Mes yeux s’emplissent de larmes, tandis que je secoue négativement la tête. Non, non ! Ne me demande rien, ne cherche pas à savoir ! Je t’en supplie… Tu ne peux pas me demander de te dire ça… je ne peux pas te le dire, te l’expliquer… c’est impossible… Je recule d’un pas, les poings serrés. Je ne peux pas, je ne veux pas ! Ne me force pas à parler Carl, ne me fais pas ça…

- Ne me demande pas de partir ainsi … Sans que je sache pourquoi …

Il le faut pourtant. Pourquoi ne veut-il pas m’écouter ? C’est pour son bien, mon bien, notre bien à tous que je fais ça ! Qui sait de quoi Sebastian sera-t-il capable si jamais il l’apprend ? Je refuse qu’il fasse le moindre mal à Carl, je refuse ! La gorge nouée, je tente de parler, de prononcer quelques mots, en vain. Aucun mot ne sort de ma bouche, pas même un son. Je suis littéralement morte de peur. Et soudain, l’expression de son visage change. C’est plus… de la détermination, un désir de savoir, de comprendre. Une curiosité malsaine. Redoutant une question qui ne vient pourtant pas, je recule à nouveau, secouant la tête dans un geste faisant frémir mes boucles rousses :

- Je… je ne peux pas, je ne peux pas te le dire !

J’ai presque crié, sous le coup de l’émotion. A présent, ma voix se brise, et c’est le visage baigné de larmes que je relève la tête, plongeant mes yeux brillants dans les siens. Pourquoi est-ce que tu ne veux pas comprendre ça Carl, pourquoi ? Laisse-moi, vas-t’en ! Si je fais ça, c’est pour toi, pour toi !
… Pourquoi tu as fait ça ?
Il vient de me prendre les mains. Doucement, délicatement. Les serrant à peine dans les siennes, comme si il avait peur de me faire mal. Dieu que sa peau est chaude. Ou est-ce moi qui suis gelée ? Vu comme je tremble, ce serait plutôt cela, oui. Quoique, je pense que ces tremblements sont plus dus au fait que je suis terrifiée qu’à la froideur de l’endroit. En tout cas, c’est en tremblant comme une feuille que je me blottis une fois de plus contre lui, enserrant son torse de mes bras, appuyant ma tête contre son épaule.

- Je ne peux pas, je ne peux pas…

Inlassablement, je répète ces mots, secouée de sanglots. Le choc de ma dernière rencontre avec Sebastian est toujours là, plus violent, plus impitoyable que jamais. J’ai vu ce qu’il a fait subir à Tobias, je l’ai vu, de mes propres yeux. C’est arrivé une fois, cela ne se reproduira plus. Je dois absolument éviter tout contact dans cette prison. Je ne veux plus être responsable de la douleur des autres, je ne le supporterais pas.

Au bout d’un moment, je me détache finalement de lui, légèrement calmée, quoique toujours agitée de tremblements plus ou moins forts. Je n’ose le regarder. J’ai peur, peur de sa réaction, peur de ce qui risque d’arriver si…

- Je n’ai pas le droit de te le dire… Il me tuerait, et toi aussi. Tout ce que je peux te dire, c’est que, tant que tu es ici, avec moi, tu es en danger. Je te mets en danger Carl.

Ma voix, si elle n’atteint pas l’assurance que je voulais lui donner, se fait cependant plus sûre, moins ténue. Petit à petit, j’ose relever la tête vers lui, sans le regarder dans les yeux du moins. Ecoute-moi Carl, pour l’amour du ciel !

- Tu ne dois pas rester avec moi, sinon c’est ta vie que tu mets en danger, à tout moment. Pars, laisse-moi !

J’ai presque hurlé ces derniers mots. Et les larmes recommencent à couler sur mes joues. A bout, je me laisse tomber sur le lit, mon visage enfouit entre mes deux mains, légèrement penchée en avant. Oh Sebastian… pourquoi est-ce que tu m’obliges à faire, à subir tout ça ? Pourquoi ?!
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MessageSujet: Re: Attente [Pv Sybille]   Attente [Pv Sybille] Icon_minitimeDim 9 Mar - 0:47

Pourquoi veut t’elle à ce point que je parte? Enfin … J’avais moi-même dit au départ que j’allais partir, mais maintenant, mon esprit était occupé à autre chose alors je n’avais pas besoin de m’occuper de mes propres malheurs. Et c’était aussi bien comme ça, je détestais vraiment pleurnicher comme je le faisais, comme je l’avais fait durant ces derniers temps. C’était stupide, je devais régler mon fichu problème et non en avoir peur, la crainte d’avoir peur, c’était la pire chose qui pouvait m’arriver, j’en suis persuadé. Je lui avais demandé de me dire pourquoi, elle ne voulait pas me parler, ou plutôt elle disait qu’elle ne pouvait pas. Qu’est-ce qui était la vérité? Je ne pouvais pas le savoir tout simplement parce que je ne connaissais pas du tout Sybille. Je me passe une main nerveuse dans la figure, elle semble désespérée, pourquoi ne veut t’elle pas de mon aide … Je ne comprend rien, mais je ne veux pas l’abandonner comme ça, alors que la voir me demander de partir ainsi, me déchire le cœur, comment faire pour ne pas refuser, et refuser également. Je ne savais vraiment pas comment je devais agir en ce moment … Elle parle tellement fort, elle me crie qu’elle ne peut pas me dire. Moi je suis misérable … Je dois avoir l’air ainsi également, parce que je suis là, je ne bouge pas … J’avale difficilement lorsqu’elle encre son regard dans le mien, ses yeux brillants de larmes, si beaux, mais également si troublants … Je tente de la rassurer, c’est plutôt un geste désespéré de ma part puisque je ne sais pas du tout ou j’en suis. Je lui serre les mains et elle se blottit de nouveau contre moi, elle me serre et blottit sa tête contre mon épaule. Je me crispe un peu, mais je me détends rapidement, je voudrais tellement comprendre …

Sybille … Explique moi … Je t’en pris …

Elle me répète qu’elle ne peut pas, elle ne peut pas. Mais pourquoi? Elle reste un moment contre moi et me laisse, pour être plus calme. Elle reprend alors la parole, moi je suis abasourdit, elle disait qu’il allait la tuer, qui? Qu’il me tuerait également et que plus j’étais avec elle, plus j’étais en danger … Moi? Dieu que je m’en fichais, qu’il se montre celui dont elle parlait, je me ferais un plaisir de l’accueillir à ma façon ce salopard … Mais je savais que la jeune femme ne me laisserait pas faire. Elle voulait me protéger, c’était touchant, mais je détestais ça. C’était à moi de le faire et non le contraire. C’était bien évidement ma fierté d’homme qui parlait en ce moment mais je voyais les choses de cette façon.

Bon sang! De qui parle tu! Laisse moi t’aider! Dis-je d’un air outré, et légèrement furieux. Ça me met en colère, que des détenus s’en prennent à elle de cette façon. Je n’arrivais pas à croire que l’on puisse être aussi cruel. Sybille était enceinte, pourquoi est-ce qu’elle ne recevait pas d’avantage d’aide? Simplement parce qu’elle était détenue à la prison de Sadismus, la belle affaire! Moi je n’avais peut-être pas une gueule assez sympathique pour que l’on m’aide, mais Sybille elle! C’était inhumain, tout simplement. Elle voulait toujours que je m’en aille. Je baissais un peu la tête et je dis : Non … Je ne vais partir que si ma présence te met réellement en danger … Mais sinon je ne vais pas partir … Laisse moi t’aider, Sybille, laisse moi le faire, je t’en pris … J’avais terminé d’un ton plus sec, plus rageur. Ne comprenait t’elle pas que j’avais besoin de le faire? Peu importe le danger? Mais si je devais m’en aller, je le ferais, car la mettre en danger n’était certainement pas mon but. Je soupirais avec tristesse et je dis :

Mais je ne veux pas te mettre en danger … Je vais partir … Si c’est dangereux pour toi … Terminais-je d’une petite voix, en la fixant dans les yeux. J’étais persévérant, je ne voulais pas lâcher prise, surtout que pour une raison qui m’échappais je tenais énormément à la jeune femme …
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MessageSujet: Re: Attente [Pv Sybille]   Attente [Pv Sybille] Icon_minitimeSam 15 Mar - 11:26

- Bon sang ! De qui parle tu ! Laisse moi t’aider !

Je sursaute sous la violence de ses paroles, reculant la tête comme si il m’avait assené une gifle. Mes larmes ne cessent de couler. Ne comprend-il donc pas que je ne peux pas le lui dire ? En fait… Si je le peux, après tout, rien ne m’en empêche. C’est plutôt que je ne veux pas. Si je lui dis, si je lui explique ce qui se passe, ce qui s’est passé… il serait capable d’aller chercher Sebastian, et de tenter de lui parler, de lui faire payer… Non. Il ne doit pas, je ne dois pas le laisser faire. Ce serait comme signer son arrêt de mort. Je refuse, vous m’entendez, je refuse ! Je refuse que Carl soit blessé, qu’il meure à cause de moi.
J’ai déjà trop sur la conscience…

- Je ne vais partir que si ma présence te met réellement en danger … Mais sinon je ne vais pas partir … Laisse moi t’aider, Sybille, laisse moi le faire, je t’en prie…

Oui pars, pars ! C’est ça, c’est tout à fait ça ! C’est ce que tu as de mieux à faire. Fuis, fuis pauvre fou ! Tu ne comprends pas… Pars, je t’en supplie… Carl…

- Carl…

Je murmure ces mots d’une voix douloureuse, la gorge nouée. Du revers de la main, j’essuie les larmes qui brillent sur mes joues, tentant de reprendre mon calme. Son ton me blesse, ses mots me blessent. J’ai mal, tellement mal… Je souffre de cette situation, et chacune de ses paroles est un coup de poignard en plein cœur. A la limite, je me fiche de ce que Sebastian peux me faire. J’ai déjà tant enduré… alors, une cicatrice de plus ou de moins… les coups ne me font plus peur désormais. J’ai simplement peur pour mon enfant. Je crains le pire, le connaissant…
Mais je ne me le pardonnerais jamais si il venait à s’en prendre à Carl. Ce qui risque fortement d’arriver si il venait à nous surprendre.

- Mais je ne veux pas te mettre en danger … Je vais partir … Si c’est dangereux pour toi …

Un lourd soupir s’échappe de mes lèvres. Et, lentement je relève la tête. Il ne partira pas, c’est clair. Il se fiche apparemment bien de ce qu’il peut lui arriver, il ne se soucie que de moi. Ce qui, au fond, me fait chaud au cœur. Mais je ne peux pas le laisser risquer sa vie pour moi. Alors… autant lui expliquer, sans pour autant tout lui révéler.
Peut-être qu’ainsi, il comprendra.
D’un autre côté… En aurais-je seulement le courage ? Evoquer tout ceci équivaut à un exploit, une torture mentale que je n’ai nulle envie de m’infliger. Je n’en ai jusqu’à présent parlé à personne.
C’était tout simplement au-dessus de mes forces…

J’inspire profondément, ravalant un sanglot. Et je plante mes yeux d’émeraude dans les siens. Au moins, que tout soit clair entre nous.

- Je vais t’expliquer. Je voudrais simplement que tu me laisses parler, et que tu ne me poses aucune question. Aucune.

J’insiste sur ce mot. Je ne lui révèlerais rien de plus que ce que je m’apprête à lui dire. Il devra se contenter de ces aveux. C’est déjà bien assez difficile comme ça…
Je répète ces mots, à voix haute cette fois. Et, baissant les yeux, je me lève lentement, pour venir m’appuyer contre le rebord de la fenêtre, lui tournant le dos. Comme si j’étais seule, face à face avec moi-même.
Je ne me sens pas le courage de lui parler en face…

- C’était il y a maintenant plus de 7 ans…

Ma voix tremble. Nerveusement, je déglutis. J’ai la chair de poule. C’est étrange… Je le vois en rêve, ou plutôt en cauchemar, lui et tout ce qu’il m’a fait subir, presque chaque nuit depuis des années. Et je n’ai même pas le courage d’en parler… C’est vraiment horrible.

- J’ai été envoyée dans un centre de détention pour mineurs, suite à, à… à certains évènements.

A nouveau, ma voix se brise, mes yeux s’emplissent de larmes. Mais je dois lui expliquer, je dois… Qu’il ne me demande simplement pas quels évènements, je ne lui répondrai pas.

- C’est là que j’ai rencontré Se… l’homme dont je t’ai parlé. Me repris-je précipitamment en fermant les yeux. Nous avions alors 14 ans, tous les deux.

Je fais soudainement volte-face. Mes yeux sont révulsés, mes pupilles dilatées. Mes joues brillent de larmes. Tout ces souvenirs, toutes cette souffrance… Evoquer tout cela me fait souffrir le martyr. Cependant, ma voix se fait plus forte, plus pressante, tandis que je plante mon regard dans le sien, suppliante :

- Cet homme est fou Carl, complètement fou. Il s’est mis en tête que j’étais à lui, que je lui appartenais… et a pris un malin plaisir à mettre cette idée en application, en me faisant subir bon nombre de choses que tu peux très bien imaginer et que je préfère oublier. Il m’a hantée, durant toute ma jeunesse, jusqu’à ce qu’on me laisse enfin sortir de cet enfer lorsque j’eu atteint ma majorité. Et maintenant, il est de retour… Terminais-je d’une voix blanche.

Je dois être livide. Je tremble de tous mes membres, ma main est crispée sur le rebord en bois de la fenêtre, mes phalanges exsangues. A bout, je me tourne à nouveau, fixant l’au-dehors d’un air désespéré, cherchant un vain échappatoire dans le ciel d’un gris sombre :

- Tu ne peux rien pour moi, tu ne peux pas m’aider, tu comprends ? Seul la mort l’arrêtera. Que ce soit la sienne, ou la mienne… Murmurais-je d’une petite voix.
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MessageSujet: Re: Attente [Pv Sybille]   Attente [Pv Sybille] Icon_minitimeMar 8 Avr - 22:35

Je suis troublé. C’est difficile de supporter son regard, de supporter son stress. J’ai l’impression de la faire souffrir simplement qu’en étant là. Et ça me fait du mal. Jamais je n’ai voulu être un poids pour elle, mais maintenant j’ai l’impression de la mettre en danger simplement qu’en étant là. Ce n’est pas ce que je veux, mais entre ce que je désire et ce que j’apporte, il y a peu de limite entre les deux. J’ai rarement été aussi inquiet pour quelqu’un de toute ma vie. C’est parce qu’elle est enceinte, au départ ce l’était. Je n’ai jamais été amoureux de Sybille, et ce n’est toujours pas le cas. Mais j’aimerais etre capable de protéger cette femme que j’admirais, qui faisait le possible … l’impossible pour cet enfant qu’elle chérissait alors qu’il n’était même pas encore au monde. Est-ce que l’on pouvait comprendre que moi, mon rôle d’homme, de père de famille, était complètement incomplet? Je n’étais même pas en mesure d’être près des mes enfants, de veiller sur eux, de faire partit de leur vie et de leur éducation. Alors j’imagine que je devais me rabattre sur Sybille, pour trouver un sens à ce que je faisais. Je l’appréciais énormément, je voulais qu’elle s’en sorte, et elle devait être la seule personne en dehors de ma femme et mes enfants pour qui j’avais autant de considération. Mais est-ce que c’était possible d’aider une femme qui ne désirait autant pas que je l’aide? Comment est-ce que je pouvais faire sans mettre sa vie en péril?
Je la fixais d’un air tout simplement perdu, égaré entre la colère et la tristesse. Ce regard qu’elle me lançait, si mes paroles lui faisait du mal, alors ce regard là, ça manière d’être avec moi me détruisais tout simplement, elle ne pouvait même pas savoir à quel point ça pouvait me rendre malheureux. Je m’inquiétais pour elle, alors pourquoi? Pourquoi est-ce qu’elle ne me laissait pas lui venir en aide? Simplement m’expliquer … Qu’est-ce que cela pouvait bien lui coûter à la fin? Si je ne pouvais rien faire du tout, alors je tenterais de la laisser tranquille. Elle murmure mon nom. Je baisse les yeux, je ne sais plus ce qu’elle désire réellement. Veut t’elle que je parte ou non? En même temps elle m’a demandé de partir, mais je ne sais pas si c’est un appel à l’aide ou si c’est la vérité … Je ne suis pas bon pour comprendre ce genre de chose. Je voudrais simplement qu’elle me dise exactement ce qu’elle pense. Mais c’est trop demandé et pour une fois je le sais, ce n’est pas simple pour elle, c’est pire … J’avale difficilement, j’ai envi de partir, mais je ne bouge pas. Je ne veux pas la laisser seule, mais qu’est-ce qui se passe bon sang?! Les choses ne peuvent t’elles donc pas se dérouler normalement? Je suis vieux, j’ai vécu énormément de choses dans ma vie, j’ai beaucoup d’expériences dans un tas de choses. J’ai déjà été emprisonné, j’ai déjà eu des ennuis, mais rien qui ressemble à tout ce que j’ai pu vivre en quelques temps dans cette prison. Le temps que j’ai passé ici n’est qu’une infime partie de ma vie, et non seulement ce sont les pires, les plus douloureuses, mais également les plus insoutenables. Je ne sais plus si je vais tenir le coup, sincèrement, je ne suis plus certain de rien.

Sybille … Je …

Elle me parle enfin. Je redresse la tête et je la regarde. Je veux, je désire tellement qu’elle m’explique, qu’elle me dise un petit quelque chose. Elle me dit qu’elle va m’expliquer, elle veut que je la laisse parler, et elle ne veut, en aucun cas que je lui pose de questions. Elle insiste sur le fait qu’elle ne veut pas que je lui demande quoi que ce soit. Je ferme les yeux quelques instants, puis j’hoche doucement la tête. Si j’affirme que je ne vais pas lui poser de question, je le refais. Je n’ai habituellement qu’une seule parole, lorsque les circonstances ne m’empêchent pas de tenir mes promesses et mes engagements. Des circonstances qui avaient un nom, Thorkel … Mais songer à lui ne m’intéressaient pas. Je reportais toute mon attention sur Sybille. Elle attend, probablement une réponse plus engageante de ma part. Je glisse lentement une main dans mes cheveux. J’hoche de nouveau la tête et je dis d’une voix basse que je ne vais lui poser aucune question. Ma voix est lourde, mais je vais respecter ce que je viens de lui dire. Je vais la laisser parler et je vais tenter de comprendre puisque je ne pourrais rien lui demander. J’espère sincèrement que je vais comprendre ce qui lui arrive, car sinon je ne serais pas plus avancé. Elle se lève et elle me tourne le dos, ça me gêne un peu, les paroles me touchent peu, je suis très touché par tout ce qui est expression, je parle peu, j’observe, ne pas voir les expressions de son visage, même si je suis peut-être un peu trop touché par la tristesse et la peur qu’elle dégage … Enfin, je vais faire de mon mieux. Je ne veux pas perdre une seule seconde de tout ce qu’elle va me raconter, alors j’écoute, sans songer à rien d’autre que ce qu’elle va me dire. Elle commence, elle me dit que son histoire commence il y a plus de 7 ans, lorsqu’elle était dans un centre de détention pour mineurs. Elle ne me dit pas pourquoi, alors j’imagine que ce n’est pas important dans l’histoire. Elle continue, je me crispe un peu tout au long de l’histoire. Elle ne me donne pas réellement de détails. Mais je comprends, la majeure partie de sa vie, elle s’est fait persécuter par un homme … Et maintenant il continuait, il était de retour dans sa vie alors qu’elle s’en croyait débarrasser. Ce n’est plus autant ses dires qui me troublent, mais l’expression de son visage et de son corps maintenant qu’elle est tournée vers moi. Elle fait peur à voir, je ne me suis jamais senti aussi mal à l’aise. Enfin, peut-être que si, mais pour le moment, aucune autre situation ne me vient à l’esprit, c’est difficile à supporter.

-Tu ne peux rien pour moi, tu ne peux pas m’aider, tu comprends ? Seul la mort l’arrêtera. Que ce soit la sienne, ou la mienne…

Je ne réponds rien sur le moment. J’ai envi de partir, de remuer ciel et terre pour trouver cet homme. Comment est-ce qu’il peu tout simplement mettre cette femme dans cet état, un état qui simplement poussé par le stress pourrait être dangereux pour son bébé. Je serre les poings, et j’ai besoin de me défouler. Mais je ne peux pas le faire maintenant, je ne veux pas montrer à Sybille que je suis encore plus incontrôlable que je ne l’ai été jusqu’à présent. Mais ce qu’elle vient de me raconter me rend fou. Je n’ai qu’une seule envie, et puis, je n’ai que ça a faire non? Tuer cet homme, alors pourquoi veut t’elle m’en empêcher …

Est-ce que … Ma voix se perd dans ma gorge, mais je continue rapidement Est-ce que tu aimes cet homme Sybille? Demandais-je d’une voix basse et lourde.

Je la fixe froidement, mais ce n’est pas destiné à elle cette colère. C’est autre chose, mais elle ne doit pas comprendre puisque je suis quelqu’un de terriblement incompréhensible dans tout ce que je fais. Elle doit être horrifié par ma question. Je m’approche un peu d’elle, je ne veux pas la laisser ainsi, avec cette question qui me fait passer pour un malade mental. Je ne veux pas qu’elle croie que je l’accuse, ce n’est pas ça, je voudrais simplement pouvoir comprendre un peu. Je termine rapidement en disant :

Je doute que tu sois amoureuse de lui … Alors donne moi non nom Sybille, laisse moi tuer cet homme, laisse moi te débarrasser de lui … Tu me dis qu’il est fort, soit je suis bien en position de me trouver des armes pour le tuer … Alors pourquoi m’en empêcher!!

Je termine sèchement, j’ai parlé entre les dents, je suis furieux qu’elle ne me laisse pas l’aider. Et puis soudainement, je ne peux pas m’en empêcher, je frappe fortement le mur en face de moi. C’est un coup redoutable, mais j’ai bien frappé et je ne me suis même pas fait de mal. Sybille devait avoir eu mal à ma place, frapper un mur de brique de cette façon. Mais la colère m’emportait, une colère insoutenable, Sybille ne pouvait pas m’empêcher d’agir, si elle ne me donnait pas le nom de cet homme elle-même, alors je finirais par le trouver, qu’elle le veuille ou non, simplement, je risquais d’arriver trop tard. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien avoir à perdre? Je ne comprenais pas qu’elle cherchait à me protéger. Peu de personnes avaient tenté de veiller sur moi dans ma vie, alors songer qu’elle voulait mon bien ne me venait pas naturellement. Pour le moment, je ne faisais que voir qu’elle avait peur et qu’elle ne veuille pas que je la mette dans l’embarras. Mais personne ne le saurait! Alors pourquoi ne me laissait t’elle pas agir?!

C’est quoi ton fichu problème bordel?? Tu ne m’as rien dit, je ne sais rien … je veux simplement le nom de cet homme, je trouverais bien le moyen de t’en débarrasser … !!

Je pose mon regard dans le sien, ce n’est plus de la colère, mais de la motivation, de l’intérêt. J’ai un but, si elle concrétise ce but, j’ai enfin de quoi vivre dans cette fichue prison. Ma famille ne me suffit plus, ils en sont pratiquement devenus éphémères pour moi. J’ai besoin de quelque chose ici, et sans être amoureux de Sybille, je veux être là pour elle et ce bébé qu’elle porte, je veux la soutenir et surtout, je ne veux pas l’abandonner, ce n’est portant pas bien compliqué!
J’appuis ma tête contre le mur et je ferme les yeux. Je ne veux plus être violent devant elle. Je me suis laissé emporter, comme toujours. Je ne sais pas ce qu’elle va me répondre, j’appréhende même sa réponse, j’ai peur qu’elle refuse et qu’elle me demande de partir je crois … Je ne sais pas dans ce cas si je pourrais l’aider, si elle me fait promettre de ne rien faire … Je ne pourrais rien faire. Je secoues lentement la tête, je ne veux pas qu’elle exige une tellement chose de moi, elle ne peut pas comprendre que j’ai besoin de l’aider, c’est égoïstement pour moi que je veux le faire. Je m’en veux un peu pour ce que je viens de lui dire … Alors je veux me reprendre, mais je n’ai jamais été très bon lorsqu’il est question de m’exprimer

Je … Ne refuse pas mon aide Sybille … Laisse moi faire … Laisse moi tuer cet homme … Si je ne peux pas le tuer, et que je risque de le laisser à moitié mort, alors je ne tenterais rien …

Je sais que ce genre d’homme doit mourir. Le laisser vivant équivaudrait à un meurtre, le meurtre de Sybille. Ce genre d’homme deviendrait encore plus fou, il voudrait la tuer, il serait encore pire, et si moi j’étais hors jeu je n’aurais fait qu’aggraver les choses. Je ne voulais pas nuire à la jeune femme, pas d’avantage que ce que j’avais déjà fait. J’ai toujours la tête contre le mur et je finis par me taire maintenant. Je ne dis plus rien, j’attends toujours avec la même incertitude les paroles de la jeune femme. Je voudrais simplement qu’elle me laisse travailler avec elle, qu’elle ne soit plus seule. Mais j’ai bien l’impression que je me fais des idées et que ce ne sera pas du tout ça. Elle ne voudra pas que je me mêle de ses histoires.


[voilà … disons que je me suis forcée pour tout le temps que ça m’a prit à te répondre ^^’]
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MessageSujet: Re: Attente [Pv Sybille]   Attente [Pv Sybille] Icon_minitimeDim 13 Avr - 16:00

- Est-ce que… Est-ce que tu aimes cet homme Sybille ?

Je dois avoir mal entendu. Ou mal compris, peu importe. Mais ce n’est pas possible autrement. Il ne peut pas… il ne peut pas m’avoir demandé ça. C’est tout bonnement impossible, impossible ! Atterrée, je secoue violement la tête, les yeux écarquillés, les lèvres entrouvertes sous l’effet de la stupeur. Non, jamais, jamais ! Jamais je ne l’aimerais, jamais ! Tu m’entends Sebastian, tu m’entends ?! Je ne t’ai jamais aimé, et je ne t’aimerais jamais ! Je le hais, je le méprise, je…

- Je doute que tu sois amoureuse de lui… Alors donne moi son nom Sybille, laisse-moi tuer cet homme, laisse-moi te débarrasser de lui… Tu me dis qu’il est fort, soit, je suis bien en position de me trouver des armes pour le tuer… Alors pourquoi m’en empêcher !

Mais tu ne comprends pas, tu ne comprends pas… C’est pour toi que je fais ça, pour toi ! Pour te protéger, t’épargner le pire… Tu ne pourras pas le tuer, jamais. Sebastian… est immortel.
Immortel…
Oui, c’est cela… C’est pour cela… Pour cela qu’il me hante, qu’il m’obsède, me terrifie… Pour cela que j’ai l’impression de le connaître depuis toujours, qu’il me connaît depuis toujours. Cet homme est ancré en moi, à jamais. Et je doute pouvoir m’en débarrasser.
Et, quand bien même il n’était pas immortel… Aurais-tu seulement le courage de le tuer Sybille ? Serais-tu capable de l’assassiner sans aucune hésitation, sans aucun remord, sans aucun regret, si l’occasion t’en était donnée ? Penses-tu que tu serais ensuite capable de mener une vie normale, d’oublier tout ça ?
Je baisse la tête. Non. Tu vois… Tu n’es rien qu’une prisonnière Sybille, une esclave, un pauvre objet, tout juste bon à te faire manipuler par…
Non ! Je refuse, je refuse ! Je-ne-suis-pas-un-objet !
Je ne suis pas un objet, non…
Arrête…

Incapable de soutenir plus longtemps son regard et son ton accusateurs, je me détourne, fermant les yeux. Pardonne-moi Carl… Mais quand comprendras-tu que ce n’est pas de ma faute ? Que je n’y suis pour rien ? Tout ceci, tout ça… Je le fais pour toi, pour te protéger, je te l’ai dit ! Je ne veux pas qu’il t’arrive malheur, c’est tout…

- Carl !

Je laisse échapper un cri d’horreur et de terreur, avant de me précipiter vers lui et de me saisir de sa main. Plus de peur que de mal. N’empêche, frapper un mur de la sorte… J’ai bien cru qu’il allait se briser les os ! J’en tremble encore. Nerveuse, je me laisse tomber sur l’unique chaise de la cellule, une main plaquée sur mon cœur battant. Pourquoi est-ce qu’ils s’amusent tous à jouer avec mes nerfs ici, à me traumatiser de la sorte ? C’est un miracle que je n’ai pas encore fait de fausse couche jusqu’ici…

- C’est quoi ton fichu problème bordel?? Tu ne m’as rien dit, je ne sais rien … je veux simplement le nom de cet homme, je trouverais bien le moyen de t’en débarrasser … !!

A nouveau, des larmes brillent dans mes yeux. Pourquoi est-ce qu’il me parle comme ça, pourquoi ? Ne peut-il donc pas comprendre que c’est d’autant plus difficile pour moi que pour lui ? On voit qu’il n’est pas à ma place, que ce n’est pas lui qui doit endurer tout cela, toute cette pression quotidienne ! Qu’il n’a pas vécu tout ce que j’ai du subir…

- Le problème est, Carl, que tu ne veux pas comprendre.

Doucement, je me lève, et viens poser ma main sur son épaule. Un geste simple, délicat, pour le faire lentement s’écarter du mur. Puis je pose mon regard dans le sien, un air que je m’efforce de garder neutre sur mon visage, tout en essayant d’adopter une attitude et un ton calmes. S’énerver ne servirait absolument à rien, si ce n’est que de le braquer encore plus. J’inspire profondément :

- Je ne fais pas ça pour protéger Sebastian, bien au contraire. C’est toi que je veux protéger Carl, c’est toi ! Pourquoi est-ce que tu ne veux pas accepter cette simple idée ?

Je me fige soudainement, horrifiée. Je blêmis. Mais quelle, quelle… Quelle idiote ! Je n’arrive pas à croire que j’ai pu faire ça, ce n’est pas vrai ! Stop, stop, rembobinez, coupez ! J’ai parlé trop vite, beaucoup trop vite !

- Oublie ce que je viens de te dire, oublie-le, je t’en supplie. Souffle-je précipitamment, l’air implorant.

Faites qu’il n’ait rien entendu. Qu’il ait oublié, mal compris… Je donnerais n’importe quoi pour qu’il ne soit pas en train de m’écouter, qui ne m’ait pas écoutée plutôt. Je ne veux pas, je ne veux pas qu’il fasse ça… Car des Sebastian, il n’y en a pas des dizaines dans cette prison. Et se renseigner auprès d’un gardien serait tellement simple. Par pitié, faites qu’il ne fasse pas de bêtise…

- Je … Ne refuse pas mon aide Sybille … Laisse moi faire … Laisse moi tuer cet homme … Si je ne peux pas le tuer, et que je risque de le laisser à moitié mort, alors je ne tenterais rien …
- Mais tu ne peux pas Carl, tu ne peux pas ! C’est impossible je te dis, impossible !

Là, c’est ça, c’est ça ! Tu comprends enfin ! Tu ne peux pas le tuer, tu ne peux pas. Et puis même… cela ne changerait rien au problème, finalement. Enfin, si, et de loin. Mais le traumatisme resterait. Et je doute pouvoir un jour cesser de le voir dans mes cauchemars. De toutes manières… La simple idée d’imaginer Sebastian mort d’un simple, d’un stupide coup de revolver m’est tout bonnement impossible. Ce serait… trop facile, trop, trop ! Paradoxal. Il m’a tellement fait souffrir, il m’a tellement détruite, hantée, que de le voir mourir ainsi, aussi facilement ne ferait qu’augmenter mon désarroi. Incompréhension. Stupeur. Sebastian n’est pas un homme, il ne peut pas mourir. Pas ainsi, du moins.

Doucement, je prends les mains de Carl dans les miennes. Et les serre fermement, bien que je tremble quelques peu, tout en plongeant mes yeux dans les siens. S’il te plait Carl, promets-moi…

- Promets-moi que tu ne tenteras rien, que tu n’essayeras pas de le retrouver, de le tuer… Je t’en supplie Carl, promets-moi…


Dernière édition par Sybille Hawkins le Lun 12 Mai - 6:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Attente [Pv Sybille]   Attente [Pv Sybille] Icon_minitimeDim 11 Mai - 23:14

Mais je ne comprenais rien! Et je lui en voulais de me faire sentir ainsi. J’avais l’impression … J’avais l’impression de rien du tout et c’était bien ça le problème! Elle me rendait fou, pourquoi est-ce qu’elle n’acceptait pas mon aide? Mais pourquoi? Qu’est-ce qu’elle croyait que j’avais à perdre? Ne rien faire dans cette prison me rendait malade, j’en venais à vouloir aider les autres alors que je n’avais jamais cherché à être serviable de toute ma vie. J’appréciais beaucoup Sybille, et elle ne semblait pas s’en rendre compte. Alors pourquoi est-ce qu’elle ne me laissait pas se débarrasser de l’homme qui lui pourrissait la vie. Elle était une femme tellement bien, en plus d’être enceinte, alors quel monstre pouvait la terrifier à ce point? Je sursautais fortement lorsqu’elle hurla mon nom, c’était après que j’ai durement frappé le mur de mon poing. Oh c’était douloureux, mais ça m’aidait tellement à me relaxer, j’appréciais la douleur à cause de cela, je pouvait me relaxer et songer à autre chose qu’à ma propre colère. Elle se jeta alors sur ma main, visiblement inquiète. Je n’avais pas voulu l’effrayer à ce point, ce n’était pas du tout mon intention et j’en étais affreusement désolé. Visiblement je ne cessais pas d’être un poids … Je la regarde s’asseoir sur le lit, visiblement ébranlée. Elle pose une main sur son cœur, elle semblait pétrifiée, et moi je m’en veux tellement. Je suis très expressif par mes mouvements, par mon regard, elle devait certainement se rendre compte de mon malaise bien apparent.

Je suis désolé … dis-je d’une petite voix, en me passant nerveusement une main dans les cheveux.

Mettre Sybille sur les nerfs était la dernière chose que je désirais, alors je travaillais fortement à me calmer. Je respirais profondément, et je parvins à rester calme même lorsqu’elle me dit que le problème était que je ne comprenais rien. Mais bien sûre que je ne comprenais rien! Elle ne m’expliquait pas! Pourquoi elle ne me laissait pas simplement aller m’en débarrasser de ce connard qui lui pourrissait la vie? Bon sang! Pourquoi est-ce que c’était aussi compliqué, je ne comprenais pas du tout. Je me passais une main dans la figure, ensuite l’autre main vint la rejoindre. Je restais ainsi, évitant de regarder Sybille, ça me donnait mal au crâne toute cette histoire de fou! Ensuite elle ajoute quelque chose. Je laisse retomber mes mains. Elle blêmit rapidement et a comprit son erreur.

Sébastian …

Mais ne comprend-t-elle donc pas que ça ne change rien du tout? Elle me supplie d’oublier ce qu’elle vient de dire. Moi je ferme les yeux avec une certaine lassitude. Elle est même implorante. Mais je ne vais pas tuer cet homme sans qu’elle ne l’accepte, je ne vais pas risquer de la mettre en danger par ma faute … Oh si il lui arrivait quelque chose, jamais je ne me le pardonnerais, c’était certain. Je repose une main sur mon front, je fixe le vide, je songe à énormément de choses en ce moment, une solution, une bonne réplique. Mais rien ne vient évidement. Je secoue la tête lorsqu’elle me dit que c’est impossible.

MAIS POURQUOI!!? laissais-je échapper brusquement, m’étonnant moi-même par ma brutalité. Je me tais rapidement. J’ai haussé le ton encore une fois et je m’en veux. Je soupire rapidement, Même si je ne veux pas être brusque et en colère, je le suis quand même, c’est tellement difficile de rester calme. D’être simplement doux et compréhensif, je crois bien que je suis incapable d’être simplement comme cela. Et puis elle prend mes mains dans les sienne. Je détourne le regard, je ne cache pas que je suis en colère, mais je ne pourrais pas de toutes manières puisque mes sentiments transparaissent tellement facilement. Elle serre mes mains et je sens son tremblement, je tourne immédiatement mon regard vers le sien. J’ai mal, parce qu’elle a mal, placé de cette manière, je ressens tellement de choses. Elle me supplie encore une fois de ne pas tenter de le retrouver, elle me demandait de ne rien tenter.

Pourquoi Sybille … Pour me protéger … laisse moi rire je risque ma vie à chaque seconde ici … Alors qu’est-ce qu’il y a, pourquoi ne pas me laisser le tuer?

J’encre mon regard dans le sien, insistant et accusateur. Je veux une réponse, je veux une explication sinon elle ne m’empêchera pas d’aller à la recherche de ce Sébastian et de me débarrasser de lui. Je lui en voulait tellement à cet homme, car je sentais que Sybille finirait par me détester, qu’elle avait déjà peur de moi, car elle ne voulait pas que j’aille prendre à lui. Elle me protégeait, elle avait peur pour moi tout comme j’avais peur pour elle, alors pourquoi n’acceptait t’elle pas mon aide? Si elle ne voulait pas que je m’en prenne à Sébastian, alors elle n’avait qu’à me proposer autre chose … n’importe quoi qui pourrait l’aider …
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MessageSujet: Re: Attente [Pv Sybille]   Attente [Pv Sybille] Icon_minitimeDim 18 Mai - 11:39

- MAIS POURQUOI !?

Je sursaute violemment et pousse un cri de surprise, de peur même. Je lui lance un regard craintif et déglutis péniblement tandis que mon cœur bat la chamade, encore sous le choc de son cri. Pourquoi hurle-t-il comme ça ? Pourquoi ne veut-il pas comprendre ? Pourquoi me pose-t-il sans cesse des questions, tout le temps, tout le temps ?!

- Parce que !

J’ai crié, à mon tour. Je n’en peux plus, je ne veux plus, je ne veux pas… Lâchant ses mains, je me laisse tomber sur le lit, à bout. Et je pleure. Enfouissant mon visage dans mes mains, je sanglote, désespérément. Le suppliant, à travers mes larmes. Des paroles vaines, incompréhensibles, que je répète, pourtant, inlassablement. Pourquoi… Pourquoi ? Parce que. Réponse simple, stupide. Mais j’ai craqué. Je suis à bout de nerfs, de patience, et incapable de continuer cette discussion qui, de toutes manières, ne mènera à rien. Il ne m’écoute pas. A quoi bon ? Je hoquette, tentant de me calmer. Ne comprend-il donc pas que c’est pour lui que je fais ça ? Que si je le supplie de ne rien faire, ce n’est pas pour protéger Sebastian, mais pour le protéger lui ? Si il le retrouve, dans le but de me venger et de le tuer, un des deux mourra. Et je refuse de prendre le risque que ce quelqu’un soit Carl. Sebastian est petit, Sebastian n’est pas vraiment fort. Il a d’ailleurs peu de chances, face à Carl, si on le regarde, comme ça. Mais cet homme est fou. Possédé, enragé. Si Carl essaye de s’en prendre à lui, et si en plus il explique pourquoi, il serait capable de le tuer. J’ai vu ce qu’il a fait a Tobias, je l’ai vu… Et il a eu de la chance, nous avons eu de la chance qu’un gardien ai été non loin de là. Parce que sans cela, je refuse d’imaginer ce qui aurait pu lui arriver…

- Pourquoi Sybille … Pour me protéger … laisse-moi rire je risque ma vie à chaque seconde ici … Alors qu’est-ce qu’il y a, pourquoi ne pas me laisser le tuer?

Les yeux rougis, embués de larmes, je relève la tête, cherchant son regard. Je baisse aussitôt le mien. Froid, accusateur. Je me mords les lèvres. Ai-je fait une erreur ? Ai-je fait une erreur en parlant de tout ceci à Carl ? En l’empêchant d’aller à la recherche de Sebastian ? Non. J’ai eu raison. Et je sais pertinemment pourquoi. Toutes ces bonnes raisons qui font que, si il va le retrouver, nous risquons tous le pire.
Tous…

- Parce que je tiens à toi… Murmure-je d’une petite voix.

Ce fut difficile, mais au moins, je l’ai fait. Je l’ai dit. Il sait. Doucement, je me relève, essuie du bout des doigts les larmes qui s’attardent sur mes joues, avant de m’avancer vers lui. Et je lui reprends les mains. Les serrant à nouveau dans les miennes, fermement, mais avec douceur. Je ne veux pas lui faire mal. Cependant, je n’ose le regarder dans les yeux. Pas pour ce que j’ai à lui dire. J’ai toujours été horriblement mal à l’aise, et incapable d’affronter le regard des gens lorsqu’il s’agit de parler de… de mes sentiments, de ce que j’éprouve.

- Je tiens à toi Carl. Tu fais partie des rares personnes qui comptent pour moi ici. Si il t’arrive quelque chose par ma faute… Je ne me le pardonnerais jamais.

Je me mordille légèrement la lèvre inférieure. La pensée, la vision de Carl, étendu au sol, mort, m’est tout simplement insupportable. J’ai beaucoup d’estime pour lui, et j’apprécie sa compagnie. C’est un homme bien, et qui mérite tout, sauf la mort. Et je refuse d’ailleurs le fait qu’il tue pour moi. On l’a déjà fait une fois, je ne veux pas que cela se reproduise. D’autant plus que…

- D’autant plus que nous n’avons déjà pratiquement aucune chance de sortir d’ici, et si il existe, je refuse que tu gaspilles cet infime espoir de liberté pour un homme qui ne le mérite pas. Je refuse que tu tues quelqu’un pour moi Carl, tu m’entends ? Si tu t’en prends à Sebastian, un de deux mourra, obligatoirement. Et je refuse de prendre le risque que ce soit toi… Termine-je d’une voix tremblante, les yeux larmoyants.

Ca fait beaucoup de choses que je refuse, dans tout cela. Mais qu’y puis-je ? Je resserre la prise de mes mains sur les siennes, et plante mon regard dans le sien. Et même si mes yeux brillent, même si je tremble, j’essaye de prendre un air déterminé, sûr de moi :

- Si tu essayes de le tuer, et, si par le plus grand des hasards, la plus grande des chances, tu échouais, et que tu venais à en réchapper, tu nous mettrais tous en danger. Toi, moi, mais aussi lui…

Délicatement, je prends son poignet entre mes doigts blancs, et pose sa main sur mon ventre rebondi. Lui. Mon fils, mon enfant. Sebastian est loin d’être un idiot. Et je sais qu’il ne me tuera pas. Du moins, pas maintenant. Et je sais qu’il sait que la meilleure façon pour lui de m’atteindre, ce sera de s’en prendre à ce bébé. Et il n’hésitera pas à le tuer, pas le moindre du monde. Je tremble légèrement lorsque je lui annonce d’une voix blanche, les yeux emplis d’effroi :

- Sebastian sait parfaitement ce que cet enfant représente pour moi. Il n’hésitera pas à le tuer, bien au contraire, simplement pour… me punir. Si tu ne veux pas le faire pour moi, fais-le pour lui Carl, fais-le pour mon fils, s’il te plait… Le supplie-je en enserrant ses mains jointes des miennes, lui lançant un regard implorant.
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MessageSujet: Re: Attente [Pv Sybille]   Attente [Pv Sybille] Icon_minitimeDim 18 Mai - 15:30

Elle me répond parce que! Mais ce n’est pas une réponse bon sang parce que! Qu’est-ce que je dois faire avec ce genre de réplique moi? Mais rien du tout bon sang je vais devenir complètement fou c’est certain. J’en ai assez, à chaque fois que je veux venir en aide à quelqu’un … Tout est toujours de ma faute, ma seule présence met Sybille en danger, alors qu’est-ce que je dois faire bon sang? Jamais elle ne me laissera l’aider, alors soit j’agis en douce, en secret. Si Sébastian ne sait pas qui je suis et pourquoi je viens, si notre rencontre se résulte par un simple ennui entre prisonniers, et qu’une bagarre éclate, alors je pourrais me battre avec lui sans risquer de mettre Sybille en danger … Mais c’est compliqué, je ne sais même pas à quoi il ressemble, d’accords j’ai son nom, mais si il s’aperçois que je le cherche alors mon plan est à l’eau … Je n’ai jamais été très fort pour monter un plan, j’agis moi, tout simplement. Je fixe la jeune femme, visiblement énervé et ce n’est pas la réponse qu’elle me fournit qui me calme d’ailleurs … Parce que. J’ai envi d’être complètement furieux, d’exploser et de tout détruire. Mais je ne veux pas être la cause de son stress, est-ce que quelqu’un va finir par comprendre que ce n’est pas ce que je veux, je ne veux pas faire de mal aux gens que j’apprécies, mais au fond, je suis un idiot qui blesse tout le monde, ce n’est pas bien compliqué. Je perds cet air furieux, car je m’aperçois qu’elle est sur les nerfs, qu’elle est à vif, et ce n’est pas bon pour elle. Je ne connais pas grand-chose en grossesse, mais je sais tout de même qu’elle devrait être dans un environnement plus sain, et comme elle est à Sadismus, elle n’a pas besoin de moi pour la stresser davantage. Alors je me calme un peu. Un peu, seulement qu’un peu, mais c’est tout de même un grand bond, il est rare que j’ai autant de considération pour quelqu’un. C’est un peu égoïste, car je crois que c’est simplement parce que Sybille est enceinte … Mais je ne veux pas songer à cela, il ne faut pas croire que je puisse l’apprécier simplement parce qu’elle est enceinte, du moins, j’espère vraiment que ce n’est pas le cas.

Son regard me blesse un peu, mais elle a raison. J’aurais cette tendance à m’abaisser devant elle. Elle était quand même imposante avec son gros bedons … Non, enfin, c’était parce que je l’appréciais que je me sentais coupable, c’était certain ça. Et puis elle murmure qu’elle tient à moi. Mon regard qui était fiché dans le sien se baisse immédiatement. Non ce n’est pas vrai Sybille, tu ne peux pas tenir à moi … je n’ai même pas été là pour toi alors que j’avais fait la promesse de veiller sur toi … Peu importait ce qui m’étais arrivé, elle, elle était enceinte, et je l’avais carrément mit de côté. Et elle disait qu’elle tenait à moi? Je n’arrivais pas à comprendre. Mais dans mon cas c’était normal. Elle était la première personne à me dire sincèrement une telle chose depuis … mes parents. J’avale difficilement, je sens mon regard s’embrouiller. Oh non … ce n’est pas sérieux, quand même. Je baisse encore plus la tête, il est évident pour moi que je ne voudrais jamais qu’elle me voit dans cet état. Elle reprend mes mains dans les siennes. Ce n’est pas pour aider à mon cas ça. Et si je reste trop longtemps la tête penchée de cette manière c’est aussi pire que de lui montrer mon regard embrouillé par les larmes. De joie ou de peine? Je ne saurais dire, mais c’est frappant de ce faire donner une marque d’amitié, alors que je n’en ai jamais reçu et que j’ai maintenant 38 ans.

Elle continue de parler, m’expliquant que j’étais l’une des rares personnes à qui elle tenait. Que si il m’arrivait quelque chose, elle ne se le pardonnerait jamais. Mais elle m’expliquait exactement ce que moi j’essayais de lui expliquer! Enfin! Moi ce n’était pas important! Ce qui m’arrivait importait peu! Elle, elle était enceinte. Moi mes enfants se porteraient aussi bien avec ou sans moi, ils ne me connaissaient même pas! Je relève les yeux vers elle, sans le vouloir en fait, ou bien j’ai oublié, mais j’ai toujours le regard fuyant, aucune larme n’est coulées, mais il est évident que si elle continue de cette façon, elles ne tarderont plus.

Je t’en pris … Sybille … essaies de comprendre que si toi … si toi tu mourrais … je ne le supporterais pas … pas deux personnes en même temps … Dis-je en glissant délicatement ma main sur son ventre. Je ne criais plus, je murmurais maintenant. Je baissais les yeux vers son ventre, visiblement absorbé, que ferait-t-elle pour supporter d’être poursuivie, alors qu’elle aurait bientôt ce bébé? Que ferait-t-elle contre cet homme sans l’aide de qui que ce soit? Si elle ne pouvait pas approcher un autre homme? Elle me donne quelques explications que je n’écoute même pas, enfin si, mais ce n’est pas important, pour moi. C’est peut-être de l’inconscience, mais au point où j’en suis rendu, je me fiche de ma propre vie. Si je devais mourir, ce serait pour l’aider. Mais je comprendrais qu’elle ne voudrait jamais avaler ça, c’était comme si elle me disait que mourir lui importait peu. Jamais je ne voudrais l’accepter.

Sa poigne sur mes mains se resserre, comme si elle se préparait à me dire quelque chose de plus difficile, alors j’écoute attentivement. Je fronce les sourcils, ce qu’elle me dit n’a aucun sens … Mais je continue d’écouter avant de dire quoi que ce soit, puis toute l’émotion qu’elle a dans la voix, la demande qu’elle me fait, c’est insupportable. Je sens une larme couler sur ma joue. Je retire mes mains. Mais je soutiens son regard implorant. Que puis-je répondre à cela? Qu’est-ce que je peux dire? Mon vocabulaire ne sera jamais assez poussé pour répondre quoi que ce soit. Je baisse finalement les yeux. J’abandonne. Je n’ai jamais été du genre à faire une telle chose, mais je vais le faire maintenant.

D’accords … c’est bon Sybille … Jamais je ne ferais quelque chose, qui pourrait te mettre en danger toi et ton enfant … Je crois que j’en ai assez fait d’ailleurs.

J’ai parlé sans émotions. Déjà le fait d’avoir pleurer, c’était l’émotion de toute une vie. Je n’avais jamais pleuré, non c’était la deuxième fois. Sarah m’avais fait pleurer. Je ne lançais plus le moindre regard à Sybille. Ma présence la mettait en danger. Alors je devais partir maintenant. Je m’en voulais tellement, et je lui en voulais tellement, j’aurais aimé avoir un appui, qu’elle me demande de tuer Sébastian. Mais c’était un peu utopiste j’imagine. Je m’en voulais d’agir comme cela, mais au fond, c’était probablement la meilleure chose que je puisse faire pour elle. Partir, et ne plus lui adresser la parole. Elle venait de me retirer toute envie de m’attaquer à Sébastian, si je ratais mon coup, et qu’il venait à s’en prendre à son enfant, ce serait la pire chose que j’aurais fait dans ma vie. Et laissez moi vous dire que j’en ai fait des choses horribles … Je quitte d’un pas machinal la cellule de Sybille, sans lui adresser le moindre regard. Je ne dois pas, car j’ai peur de la regarder.
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