Sadismus Jail Venez vivre la vie mouvementée des prisonniers de Sadismus. |
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| Un pur hasard ? [Alec] | |
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Sybille Hawkins 240293 Petite plume
Nombre de messages : 2592 Age : 38 Localisation : Quelque part dans ses bras, avec mon fils et ma fille. Avec eux... Ma famille. Date d'inscription : 30/03/2007
| Sujet: Un pur hasard ? [Alec] Dim 9 Déc - 14:55 | |
| Clac ! Le bruit sonore que fait le livre que je tiens entre mes mains lorsque je le referme brusquement résonne dans toute la pièce, m’attirant un regard noir du gardien posté devant la porte. Ne daignant même pas lui adresser un regard, je me lève précipitamment, un air frustré sur le visage. Trois heures que j’écumais les rayons de cette fichue bibliothèque, ses moindres recoins, ses moindres livres, et pas la plus petite indication sur ce que je cherchais. Impossible ! Ce mal qui me rongeait était forcément répertorié quelque part. Il le fallait, c’était obligé. Je n’inventais tout de même pas ces fichues crises ! Les traits crispés, je remets vivement le volume là où je l’ai trouvé avant de faire demi-tour, les mâchoires serrées. Bon sang… Des larmes de rage emplissent mes yeux émeraude tandis que je serre les poings, cherchant vainement du regard quelque chose, un titre évocateur. Rien. Rien du tout… Il faut dire que les ouvrages traitant de la médecine, en particulier de la gynécologie et de la maternité n’étaient pas vraiment chose courante en prison. Et il me semble bien que je viens d’épuiser toutes les ressources disponibles de cet endroit. Hors de question de demander de l’aide à un médecin Ou du moins seule. Il serait capable de me donner un produit pour déclencher une fausse couche en le faisant passer pour un calmant. … Paranoïaque, moi ? Non, simplement enceinte. Et je refuse de faire courir le moindre risque à mon bébé. Déjà qu’un pénitencier n’est pas vraiment l’endroit idéale pour mettre au monde un enfant… Sans compter que, si ces crises continuent à se manifester, je risque de… de le perdre.
Inspirant profondément, je passe rapidement ma main sur mes yeux humides. Du calme. Je reviendrais demain, on ne sait jamais, peut-être ai-je mal cherché… En tout cas, je suis trop fatiguée pour continuer. Mes yeux me piquent, la tête me tourne. Je me sens mal. D’un geste, je tourne la tête, jetant un coup d’œil méfiant au maton qui ne me quitte pas des yeux depuis avant, un sourire énigmatique aux lèvres. Je frémis et cligne des paupière, histoire de reprendre mes esprits. Pas vraiment le bon endroit pour s’évanouir… Abandonnant les rayonnages, je quitte la pièce dont l’odeur m’est devenue familière à force d’y passer mes journées, accélérant légèrement le pas lorsque je passe devant l’homme aux courts cheveux bruns appuyé contre la porte. Mon cœur bat la chamade, j’ai peur qu’il ne m’arrête, me retienne – d’ailleurs, il esquisse déjà un geste vers moi, l’œil brillant – lorsqu’un éclat de voix retentit dans le couloir. Sautant sur l’occasion, j’en profite pour disparaître de sa vue, tandis qu’un de ses collègues se dirige vers lui en brandissant je ne sais quels papiers dans sa main. … Ouf…
Le souffle court, j’accélère un peu plus encore, sans cesser de regarder derrière moi, m’assurant que je ne suis pas suivie. Je hais cet endroit. Je hais ces prisonniers. Je hais ces gardiens. Oh Bon Dieu, mais qu’ai-je donc fait pour mériter tout cela !? Dis-le moi… Puisque je ne m’en rappelle même plus…
- Oh pardon, je suis vraiment désolée !
Ces mots s’échappent automatiquement de mes lèvres, tandis qu’un air inquiet se peint sur mon visage lorsque je recule légèrement, détaillant anxieusement la silhouette de l’homme que je viens de renverser. Je m’attends déjà à recevoir un torrent d’injures, ou pire encore, lorsque je cille en me rendant compte de l’identité de l’homme… qui n’est autre qu’Alec. Il ne manquait plus que ça… Mon cœur se serre en repensant à notre discussion del'autre jour, et aux derniers mots que nous avons échangés. Et bien, ce n’était pas cela qui allait arranger notre relation déjà… tendue… Néanmoins, quelque chose ne va pas. Il semble encore plus pâle quela dernière fois que je l'ai vu – si c’est possible – et ne se relève pas. Se contentant de balbutier quelque chose que je ne comprends même pas. Aïe… Nerveuse, je m’agenouille à ses côtés, le scrutant d’un air soucieux. Il sortait de l’infirmerie… S’était-il enfin décidé à y aller ? Il paraissait vraiment malade il y a deux semaines…
- Alec ? Est-ce que ça va… ?
Doucement, je lui tends ma main pour l’aider à se lever. Je ne peux tout de même pas le laisser ainsi. Je ne l’apprécie pas vraiment, mais je n’ai aucune envie de m’en faire un ennemi. Pas ici, pas dans cet endroit. Ce serait vraiment la dernière chose à faire…
Dernière édition par le Sam 22 Déc - 5:30, édité 1 fois | |
| | | Alec Praens 305278 Tueur au visage d'ange
Nombre de messages : 1297 Age : 40 Localisation : Perdu dans ce monde brutal Date d'inscription : 22/03/2007
| Sujet: Re: Un pur hasard ? [Alec] Dim 16 Déc - 10:18 | |
| J'ai quitté l'infirmerie il y a quelques instants, laissant un Tobias moribond entre les mains d'un infirmier débutant. Il s'en remettra. Il doit s'en remettre. Il n'a pas le choix. Il faut que je retire ces vêtements pleins du sang de cet homme. Que j'aille prendre une douche comme pour effacer mon forfait. Je marche comme un automate, me dirigeant vers l'aile des prisonnier, m'appuyant sur le mur. Je ne vois pas ce qui m'entoure. Je n'ai pas la force de lever la tête ni de regarder, je suis un fantôme. J'ai abandonné un combat perdu il y a bien longtemps. Je dois reprendre ma vie de détenu, oublier comme il a dit. Il ne me reste plus rien, plus personne… Si… Je ne suis pas seul, j'ai la chance d'avoir quelqu'un. J'ai Gleb.
Gleb.
Je vais aller le voir. Je vais tomber dans ses bras et il va me bercer. Lentement, tendrement il m'emmènera me douche, me laver de tout ce passé. Ce sang, ces larmes, cette douleur. Il sera là, doux et aimant. J'ai la chance de l'avoir. C'est étrange, non ? J'aime Ludwig et je sais que jamais je ne l'oublierai. Toujours j'aurai cette douleur en pensant à lui. Ma vie, enfin, mon semblant de vie dans cette prison, va continuer. Je vais sourire à nouveau, je vais rire, je vais aimer… Mais à chaque fois que mes souvenirs repartiront vers lui, j'aurai mal. Gleb sera mon salut même si je n'oublie jamais Ludwig. C'est étrange… Je l'accepte pour moi mais… Je n'arrive pas à imaginer que Sybille puisse l'oublier… en aimer un autre… Serait-il possible qu'elle… et Tobias… non… pourquoi pas…
"Oh pardon, je suis vraiment désolée !"
Que vient-il de se passer ? Je secoue doucement la tête. Je suis assis à terre. Un choc… J'ai été bousculé ? Par qui ? Cette voix… Je lève les yeux… Evidemment… Ca serait presque drôle. Je suis couvert du sang de son nouveau protecteur, je viens de décider que je ne la reverrai plus et… Et je tombe sur elle… Enfin, c'est plutôt l'inverse, mais ça revient au même. Je la regarde sans la voir, résigné. Puis mon regard dérive vers son ventre et des larmes se remettent à couler des mes yeux, silencieuses. Je baisse les yeux. Elle mène un combat de tous les jours pour protéger cette enfant. Ca fait plus de six mois qu'elle a peur et qu'elle cherche une solution. Et moi, je débarque là, sans crier gare, et je manque de tuer celui qu'elle a choisi. J'ai tellement de question à lui poser, tellement de chose… Mais je n'ai pas le droit. Je n'ai plus le droit. Tout cela ne me concerne plus. Je suis sorti de cette histoire dans laquelle je n'aurais jamais du entrer en léguant la photo au gardien.
"Alec ? Est-ce que ça va… ?"
Elle s'est agenouillée devant moi et me tend sa main pour m'aider à me relever. Je tente de le faire sans son aide, en vain… Bon… Je vais rester un peu assis, là. De toutes façons, il vaut mieux que je sois à terre dans mon état… Je risquerai de tomber. Pourquoi s'inquiète-t-elle pour moi ? Je la regarde encore, sans un mot, absent… Pourquoi, Sybille, pourquoi ? Et moi ? Est-ce que je la hais ? Est-ce que je la déteste ? Non… Je ne crois pas… Je ne l'aime pas, mais je ne la hais pas. Je ne peux pas haïr celle qu'il aimait. Je me rends compte que je doute de plus en plus de ses derniers mots. Il m'a dit qu'il m'aimait. Comme ça, juste avant de partir… Il l'a dit mais… Mais… Le pensait-il vraiment ? Je n'arrive plus à y croire. Ludwig voulait me tuer, non ? C'est elle qu'il aimait. C'est moi qui l'aimait… Arrête Alec ! Arrête ! Tu l'as dit toi-même. Il est temps d'avancer, de continuer.
Mon regard absent se pose à nouveau sur elle. Je revois Tobias prononcer son nom. Cet homme, lui, l'aime, c'est certain. Il veut la protéger, il veut qu'elle soit heureuse. Pourtant elle n'a pas fini de souffrir, je le sais…
"Tu l'aimes ?"
Les mots sont sortis d'eux même, sans que je les vois venir, sans que je pense à les retenir. Je n'aurais pas du les prononcer. Peut être ne les comprendra-t-elle pas… Mais si elle les comprend ? Si elle devine de qui je parle ? Elle me tuerait… Me tuer… Mourir…
"C'est moi qui te tuerai"
Ce sont les mots de Ludwig… Ce jour là… Quand il a coupé la corde qui aurait du prendre ma vie… Mais il est parti, il est mort… Et je suis toujours là… Je n'en peux plus, je ne le supporte plus… Quelques mots sortent de mes lèvres alors que les larmes coulent toujours, douces et silencieuse. Ces mots, c'est une supplique, une demande… une prière avant que ma voix s'étouffe…
"Tues moi, Sybille…Ce sang... C'est le sien..." | |
| | | Sybille Hawkins 240293 Petite plume
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| Sujet: Re: Un pur hasard ? [Alec] Sam 22 Déc - 5:30 | |
| Ma main reste tendue dans le vide. Il se contente de me dévisager, le regard vide, même si des larmes roulent lentement sur ses joues. Je ne peux cacher que, malgré l’antipathie que j’éprouve à son égard… je suis inquiète. Mais comment faire autrement ? Il est tellement pâle, tellement faible… Pourquoi ne se relève-t-il pas ? Il a l’air réellement choqué. Traumatisé même. Mais que s’est-il passé bon sang ?! Pourquoi ne me dit-il rien ?!
- Alec… Dis quelque chose, s’il te plait…
Ma voix tremble, anxieuse. Oui, j’ai peur. Peur de ce qui a pu se passer, de ce qu’il a pu faire. Non, je n’oublie pas que nous sommes dans une prison ici. Et qu’il suffirait juste d’un moment pour… que n’importe quoi se passe. Tout peut arriver ici. Qu’il soit coupable ou non. Mon regard se fait plus pressant. Doucement, je pose ma main sur son épaule, serrant légèrement celle-ci entre mes doigts glacés.
- Tu…
- … l’aimes ?
Pardon ? Perplexe, je me recule légèrement, écarquillant légèrement les yeux. Attendez. De quoi parle-t-il ? Evidement… Juste au moment où j’ouvre la bouche, il faut qu’il se décide à émettre un son. Et je ne comprends pas ce qu’il veut dire par là. Qui ? Quoi ? Pourquoi ? Du coup, je le dévisage de plus belle, un air totalement perdu sur le visage. Je dois vraiment avoir l’air fine là… mais ça n’est pas vraiment le plus urgent dans l’immédiat. Etait-il au moins censé dans ses paroles ? Ou délire-t-il, tout simplement ? Mon autre main vient se poser sur son front. Brûlant. Mais qu’a-t-il donc ?! Il sortait pourtant de l’infirmerie lorsque je l’ai croisé ! Pourquoi l’on-t-il laissé partir dans cet état ?!
- Tu délires, je vais te ramener à l’infirmerie…
J’essaye de prendre un ton à la fois ferme et rassurant, mais vu comme la fin de ma phrase se brise, je doute que cela ne soit très convaincant. Oh et puis. De toutes manières, ce n’est pas grave. Ce qui compte, pour l’instant, c’est de le ramener là-bas. Et vite. Délicatement, je pose mes deux mains sur ses épaules, m’apprêtant à le relever. Que… Qu’y a-t-il ? Ses larmes redoublent d’intensité, même si elles restent silencieuses. Je sens moi-même ma gorge se nouer sous l’émotion. Non pas parce qu’il pleure mais… mais je voudrais savoir ! Comprendre ! Que je hais ce sentiment d’impuissance, d’ignorance ! Il souffre… et je ne peux rien faire pour l’aider.
"Tues moi, Sybille…Ce sang... C'est le sien..."
Je me fige instantanément. Le tuer ? Du sang ? De qui ? Quand ? Pourquoi ?! Prise d’un horrible pressentiment, je resserre ma prise sur ses épaules et plante mon regard dans le sien, effarée, essayant de retenir les battements frénétiques de mon cœur tandis que j’articule difficilement ces quelques mots de ma voix rendue tremblante, haletante par l’émotion :
- Qui… De qui ? Qu’est-ce que tu as fait Alec, dis-le moi !
« Tu l’aimes ? »
Non. Non…
- NON !
Un cri, un hurlement s’échappe de mes lèvres alors que je le secoue violement, livide, les yeux écarquillés par la peur :
- Dis-moi que tu n’as pas fait ça, DIS-MOI QUE TU NE L’A PAS FAIT !
Mes doigts se crispent sur ses épaules, mes ongles s’enfoncent dans sa peau. Je tremble de tous mes membres. Et des larmes ruissèlent sur mes joues, sans même que je ne puisse les retenir. Par pitié, faites qu’il ne parle pas de lui… Qu’il aille bien, qu’il ne lui soit rien arrivé, qu’il mente… Faites que je me sois trompée. Qu’il ne soit pas… Non… Oh Alec, qu’as-tu fait ?! | |
| | | Alec Praens 305278 Tueur au visage d'ange
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| Sujet: Re: Un pur hasard ? [Alec] Sam 22 Déc - 11:35 | |
| Elle tente de m'aider, de me relever… Elle ne semble même pas remarquer que je suis couvert de sang… Mais je ne dis rien de plus, je la regarde, absent… Puis elle percute. La peur se lit dans son visage. Ses ongles s'enfoncent dans ma peau fine, mais cela importe peu. Plus rien ne compte. Elle panique totalement, elle crie, elle me secoue… Je baisse les yeux.
"Alors tu l'aimes…"
Pour quoi sont ces larmes ? Est-ce que je pleure toujours de ne jamais connaître cet enfant à venir ? Est-ce parce que je veux mourir ? Est-ce parce qu'elle ne me tuera pas ? Est-ce parce qu'elle a réussi là où j'ai échoué. Elle a fait le deuil de Ludwig et c'est comme s'il était un peu plus mort… Je ne suis pas capable de la regarder, mais je dois la rassurer… La panique pourrait lui donner des contractions, non ? Je ferme les yeux, honteux, coupable et c'est d'une voix presque inaudible que je dis:
"Il est vivant"
Je ne peux pas dire qu'il va bien… Mais il est vivant… Et elle l'aime… Va-t-il remplacer Ludwig ? Ca me fait tellement peur. J'avais confiance en l'amour de Sybille pour lui… Mais maintenant… Maintenant je doute. Tobias a un regard fou, il est violent, il est cruel… Encore plus que ne l'était Ludwig… Mais elle l'aime. Et si jamais son enfant n'entendait pas parler de lui ? Si… Elle respectera la mémoire de Ludwig. Je dois oublier cette peur, je dois faire confiance. J'ai eu confiance en Tobias, je dois faire confiance à Sybille…
Je veux partir. Loin d'elle, loin d'eux… Je ne veux plus de tout ça…
"Tues moi…"
Mes mots sont-ils compréhensibles ? Elle a raison, je délire… Je deviens fou. Je n'arrive pas à aligner des pensées cohérentes. Je veux partir, je veux oublier tout cela. Je veux que ça disparaisse. Lécat. J'aimerais tant pouvoir te rejoindre. J'ai tout échoué. Gleb… Je dois voir Gleb. Près de lui ça ira. Je me calmerais. Je pourrais oublier tout ça… Gleb… Je tente de me lever, m'appuyant sur le mur, mais je n'arrive pas à bouger. Je la repousse. Elle va aller à l'infirmerie. Elle va comprendre que c'est là qu'il est… Je dois rejoindre Gleb. C'est marrant, je n'avais jamais remarqué qu'il y avait autant d'aspérité dans les murs de cette prison… Je m'accroche à l'une d'elle et me relève en gémissant. Aussitôt je m'appuie sur le mur. Ca tourne… Ca tourne tellement… Je ferme les yeux. J'ai l'impression que je vais vomir, mais je n'ai rien à rendre…
Je me revois, il y a plusieurs moi, marchant dans les couloirs, perdus, pensant à la mort… Au moins je tenais sur mes jambes à l'époque… Maintenant, je me laisse mourir à petit feu. Ludwig, pourquoi t'ai-je survécu ? Pourquoi ne me suis-je pas tranché les veines, comme tu l'as fait, avec ce couteau couvert de ton sang ? Pourquoi les larmes ne cessent-elles pas de couler de mes yeux ? Est-ce ça que je suis… Est-ce ça que je t'ai fait subir… Une loque larmoyante…
"Gleb…"
Je me force à parler, à m'ancrer dans cette réalité qui m'échappe. Je dois partir… Je dois fuir…
"Je veux mourir… Je n'en peux plus…"
Je fais un pas… Puis un autre… Et encore un…
Je tombe à terre.
Merde ! | |
| | | Sybille Hawkins 240293 Petite plume
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| Sujet: Re: Un pur hasard ? [Alec] Sam 22 Déc - 12:47 | |
| "Alors tu l'aimes…"
Non ! Non je, je… je ne sais pas… Peut-être que… L’image furtive d’un baiser échangé devant une porte me revient en mémoire. Je… Je secoue la tête d’un geste nerveux, clignant des yeux. Là n’est pas la question ! Il l’a agressé, blessé très certainement, peut-être même tué ! Alors évidement que je m’inquiète ! Ce n’est que de la peur, de l’angoisse, rien de plus ! Rien de plus…
"Il est vivant"
Ai-je bien entendu ? Les yeux emplis d’un fol espoir, je relève la tête, plantant mon regard embué de larmes dans le sien. Il ferme les yeux. Regarde-moi Alec, regarde-moi… Ose me regarder en face, affronter la réalité… Il semble pourtant honteux, culpabilise-t-il ? Il n’avait pas le droit, pas le droit… Mais il est vivant… Vivant… Un sanglot étouffé s’échappe de mes lèvres tandis que le soulagement se lis à présent sur mes traits. Mais pourquoi… Pourquoi a-t-il fait ça, pourquoi ?! Il ne le connaît même pas… La scène d’il y a quelques jours me revient en mémoire. Est-ce à cause de ce qu’il a fait à ce garçon, Gleb ? Est-ce seulement à cause de ça ? Ou est-ce de ma faute… ? Il était réellement furieux lorsqu’il a appris que… Non… Pense-t-il que… ?
- Pourquoi est-ce que tu as fait ça, pourquoi… ? Est-il conscient, est-il blessé ? Est-ce grave ?! Répond-moi Alec !
L’angoisse, l’émotion me font perdre mes moyens. Je tremble de tous mes membres, et j’avoue que je fais un réel effort sur moi pour ne pas le prendre à la gorge et le secouer comme une poupée de chiffon, jusqu’à ce qu’il daigne parler. Jamais je ne lui pardonnerais, jamais ! Il m’a volé Ludwig… et maintenant… il s’en prend à Tobias. Pourquoi, pourquoi me harcèle-t-il de la sorte ? Pourquoi, pourquoi s’acharne-t-il sur moi ? Alec Praens… Je te hais…
"Tues moi…"
Mais je suis tout simplement incapable de faire ce que tu me demande… Pourtant… Cela serait tellement plus simple. Au moins, ainsi… tu ne me feras plus de mal. Plus jamais. Mais je ne peux pas Je ne peux pas… Me redressant, j’inspire profondément. Pendant l’espace d’un instant, je ferme les yeux, essayant de me calmer, de maîtriser mes tremblements. Puis je le fixe à nouveau, un air complètement indifférent sur le visage. Pourquoi suis-je encore à ses côtés… ? - J’ai suffisamment tué dans le passé, vois où cela m’a menée aujourd’hui…
Je marque une pause. Le foudroyant du regard. C’est étrange… Moi qui ressentait de la haine, il y a encore un instant, j’éprouve presque de… la pitié à son égard. Oui. Il me fait pitié…Mais pas assez pour que je mette fin à ses jours. Mais que fait-il ?! Il me repousse, et je me rattrape de justesse contre le mur de pierre, m’écorchant légèrement la paume droite au passage, pour ne pas perdre l’équilibre. Désolée, je le regarde tenter de se lever en gémissant, cramponné au mur. La compassion empli mes yeux émeraude. Mon Dieu… Mais que s’est-il donc passé… ? A nouveau, les larmes coulent sur mon visage. Des larmes d’émotion. Si différents… et pourtant si semblables. J’ai l’impression de me contempler dans un miroir. Faible, sans défense… et luttant pour me relever. A la seule différence près que si une rage de vivre intense m’empli, lui… semble à bout. D’ailleurs, il ne cesse de le répéter. J’ai peur… Qu’il fasse une énorme erreur. Me relevant avec autant de rapidité et de souplesse dont je puisse faire preuve à plus de six mois de grossesse, je me précipite vers lui, mais malheureusement pas assez pour le retenir lorsqu’il tombe à terre. Lentement, je le relève, le maintenant doucement mais fermement face à moi.
- Tu vas venir avec moi Alec, t’emmene à l’infirmerie…
Déjà, je l’entraîne vers la porte blanche qui se trouve à une dizaine de mètres de nous.
- … j’ai un tas de questions à te poser, et je suppose que toi aussi…
Je m’arrête devant cette dernière, et me retourne vers lui. Qu’il proteste ou pas, je m’en fiche. De toutes manières, il est trop faible pour riposter. Je crains qu’il ne perdre conscience si il s’obstine à vouloir regagner les cellules.
- … mais sache tout d’abord que…
Que quoi ? Que tu ne n’aimes pas Tobias ? Dis-le, allez, dis-le que tu ne l’aimes pas. Si tu en es capable…
- … sache que je n’ai pas oublié Ludwig, et que je ne l’oublierais jamais.
Pathétique. Tu es pathétique Sybille. La ferme. Ma main se pose sur la poignée, que je tourne d’un coup sec. C’est entre toi et moi à présent, Alec Praens… | |
| | | Alec Praens 305278 Tueur au visage d'ange
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| Sujet: Re: Un pur hasard ? [Alec] Sam 22 Déc - 13:39 | |
| Je ne peux rien faire quand elle me relève. Je ne suis qu'une poupée de chiffon entre ses mains et voilà qu'elle me tire dans le sens inverse. Moi qui avait eu tant de mal à faire le chemin jusque là. Je dois y aller, je dois m'en aller, je ne veux pas… Je ne veux pas…
"Laisses moi partir… Laisses moi…"
Ma voix se perd. Je ne vois plus grand chose. Et elle me fait aller trop vite, ça tourne, j'ai chaud… Je vais tomber, je vais tomber sur elle… Elle… L'enfant… Qu'elle me lâche ! Nous sommes devant l'infirmerie. Mon regard fuit son visage, cherche désespérément de l'aide dans ce couloir vide. Elle a mis sa main sur la porte et je sais ce qu'il y a derrière… Je l'ai regardé avant de partir… Cette dernière vision… Il est vivant… Mais ça ne lui suffira pas. Me tuera-t-elle de rage et de haine ?
Tobias est couché sur un brancard. Une espère ce garrot ensanglanté autour du cou. Inconscient ou endormi… Et dans sa main… Sur le lit… Retournée mais reconnaissable… La photo… La photo… Si je la vois… Si je la revois… Je voudrais la reprendre, je ne saurais pas rester sur ma décision…
"Non… Non… Sybille, non… Je ne peux pas…"
Mon regard s'affole, je panique… Doucement, je sens que je ne vois plus… Et ce n'est pas uniquement parce que trop de larmes obstruent ma vue… Non, il y a autre chose. J'ai perdu trop de sang, je m'agite trop… J'ai tellement chaud, comme si ma tête allait exploser, je manque d'air. Sans m'en rendre compte, ma main s'est posée sur son bras que je sers entre mes doigts, mais j'ai beau tenter de m'agripper, je n'ai plus aucune force… Non… je ne veux pas y aller… Pourquoi fait-il noir comme ça ? Je ne vois plus sur les côtés, comme si mon champ visuel diminuait… Je ne vois plus que devant moi… Plus qu'elle… Et je n'arrive pas à fixer… Je regarde dans le vide. Pourtant mes yeux cherchent partout autour de moi, mais je ne vois plus… Il fait noir tellement noir… Je ne vois plus rien… Rien… Et j'ai tellement chaud…
Elle prononce le nom de Ludwig. Elle ne l'a pas oublié… Moi non plus… Comment pourrais-je ? Ai-je vraiment cru qu'elle pouvait l'oublier alors qu'elle porte son enfant ? Je suis idiot… Mais pourquoi ne vois-je toujours rien ? Ma main libre se pose à plat à coté de moi. Où sommes nous déjà ? Devant l'infirmerie… Non ! Non !! Elle ne doit pas entrer…
La porte s'ouvre.
Je le sens à l'air qui est brassé. Un cri m'échappe et je lâche tout. Mes jambes cessent de me porter et elle aura beau essayer de me tenir, de me relever… Je veux m'éloigner de lui… Je dois partir… Je le dois… Rallumez la lumière… Mes yeux revenez… Je me laisse tomber à terre, roulé en boule sur moi même… Je ferme mes paupières. A quoi bon les laisser ouvert vu qu'ils ne voient rien. Elle va le voir. Soit elle m'oubliera le temps de se précipiter sur lui, soit elle me tuera. Dois-je attendre ? Je sens qu'il fait froid. Maintenant que je suis couchée, la chaleur qui s'était emparée de moi a diminué. J'ouvre les yeux et je suis ébloui par la lumière. Je vois… Je vois à nouveau…
"Je l'ai blessé… Je l'aurais tué… Mais la plaie… la plaie… Comme la sienne… Je n'ai pas pu… Laisses moi partir, ça n'a plus aucune importance…"
M'a-t-elle seulement entendu ? Et écouté ? Peu importe. Je suis déjà en train de me traîner sur le sol, je fuis, je ne fais que ça. Je m'enfuis de l'infirmerie, laissez moi fuir cet enfer, laissez moi partir…
"S'il te plaît…"
Un loque larmoyante… Je suis pitoyable à ramper ainsi sur le sol… Mais la photo est là bas… Je ne dois pas y aller… Je dois…
"Je veux juste dormir… Oublier…"
Laissez moi mourir. | |
| | | Sybille Hawkins 240293 Petite plume
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| Sujet: Re: Un pur hasard ? [Alec] Sam 22 Déc - 14:34 | |
| Bon sang, mais que lui arrive-t-il ? J’ai l’impression qu’il est en train de devenir complètement fou. Qu’il est en train de faire une espèce de crise d’hystérie, quelque chose comme ça. Est-ce à cause de ce qui s’est passé entre lui et Tobias ? Oh je ne comprends pas, je ne sais pas ! Je voudrais qu’il me le dise, qu’il m’explique… Je ne supporte pas cette situation d’à-peu-près ! Il l’a blessé, mais il ne me dit pas comment, ni quel genre de blessure est-ce. Comment est-ce que tout ceci s’est passé ? Où est Tobias ? L’a-t-il laissé seul, inconscient, gisant à terre, ensanglanté ? Je m’empresse de chasser cette pensée de mon esprit. Mais mon cœur se serre sous l’effet de l’angoisse. J’ai la nausée…
Une légère pression sur mon bras me fait tourner les yeux. Alec continue à s’agiter, à essayer de se débattre. Je pousse un soupir, exaspérée, et ouvre vivement la porte. Je dois dire qu’en ce moment même, je meurs d’envie de le calmer d’un bon coup de poing en pleine figure. Mais je doute que cela ne soit la bonne solution. D’ailleurs… Cet idiot vient de s’effondrer dans un cri, malgré le fait que je le porte. Et il est trop lourd pour moi. Impossible de le relever si il s’obstine à rester cloué au sol. Et puis, je suis enceinte moi ! Calme-toi Sybille, calme-toi. Passablement énervée, j’inspire profondément, et, lentement, m’accroupi à côté de lui, posant une fois de plus ma main sur son épaule. Lui est roulé en boule sur le sol. Cet endroit le terrifie-t-il tant ? Que s’est-il donc passé ici pour qu’il puisse développer un tel traumatisme ? Perplexe, je le secoue légèrement, sans convictions, dans l’espoir de le faire réagir, avant de le voir rouvrir les yeux. Il semble presque hébété de se trouver là. Je reste immobile, me raidissant légèrement. J’ai du mal à comprendre ce qu’il raconte tellement il parle faiblement. Et j’ai l’impression que ses mots sont complètements dénués de sens. Des bouts de phrases dans l’air glacé et aseptisé de la pièce…
"Je l'ai blessé… Je l'aurais tué… Mais la plaie… la plaie… Comme la sienne… Je n'ai pas pu… Laisses moi partir, ça n'a plus aucune importance…"
La plaie ? Quelle plaie ? La sienne, la sienne… Mais de qui parle-t-il ?! Il a voulu le tuer, il a voulu… Oh mon Dieu. Un éclair m’a traversé l’esprit. Toujours cette même image. Ce visage livide, cette gorge béante, ruisselante de sang. Ludwig… Il n’a pas…
- Non !
Tout flanche autour de moi. La tête me tourne. D’un geste désespéré, je tente de le retenir, alors qu’il tente de s’enfuir en rampant à terre. Alec… regarde-toi… tu es pitoyable… Je ne cherche même pas à lui courir après. A le rattraper. Qu’il aille au diable… Il a voulu… le tuer. Lui trancher la gorge. Comme lui… Est-ce un signe ? Lentement, les larmes se mettent à rouler sur mes joues. L’endroit n’est plus qu’un flou mélange de couleurs sombres, je n’entends même plus ce qui se passe autour de moi. Pourquoi… Dans un ultime effort, je me relève, avant de sortir de cet endroit maudit en claquant la porte. Je ne sais même pas où je vais, ni pourquoi. Je prie simplement pour qu’il aille bien. Pour qu’il s’en remette. Ne m’abandonne pas, je t’en supplie… Alec Praens… Tu payera pour tout ce que tu m’as fait subir. J’en fais le serment… | |
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