mon ange gardien toujours là quand il le faut [Pv Yoruichi]

Je me dirige vers la laverie, une boule de vêtement en main. Ce sont ceux de la veille, ceux que j’avais quand j’ai essayé de tenir le plus longtemps possible sous la pluie avec Yoruichi. Cette fille m’aidait vraiment à forger mon caractère, mais je ne sais pas si elle se rend compte qu’elle va avoir du mal. Non pas que je suis têtue, mais simplement parce qu’il est dur de se forger une bonne carapace et d’avoir du répondant du jour au lendemain.

Je traverse les couloirs et y arrive enfin. J’entre, il n’y a personne. Je ne cache pas mon soulagement en poussant un long soupir. Je n’aurais pas aimée me retrouver seule avec quelques prisonniers dont je ne connais pas l’identité. C’est alors qu’un grand frisson me parcourue. Et si Hina m’avait suivit ? Elle qui était dans la cellule da côté aurait très bien pu me suivre histoire de faire joujou avec mon mentale. Je déglutis avec difficulté, sentant le stress monter petit à petit. Je tends l’oreille, guettant le moindre bruit.

Je vais vers une machine à laver et mis mon linge à tourner. Il fait chaud ici…j’ai l’impression d’être en enfer lui-même….en remarque j’y suis déjà.
Je suis vêtue des vêtements que je portais le jour de mon arrestation : Un jean et une chemise blanche que Kathleen m’avait offert pour mon précédent anniversaire, elle qui savait que j’aimai tant porter ce genre de vêtement. Je pose les deux mains sur la machine. Me revoilà à penser à ma vie d’avant. Mais je n’y suis pour rien, j’ai toujours cette question qui me vient en tête : Pourquoi n’a-t-elle pas donnée de nouvelle depuis mon arrestation ?

C’était comme si je n’avais jamais existé, comme si j’avais toujours été ici, à Sadismus et que ma vie d’avant n’était qu’un simple rêve.
La voilà peut-être ma faiblesse…Kathleen, mes parents adoptifs. Eux qui avaient été si cher à mon cœur, on l’air de m’avoir oubliée définitivement. Cette pensée m’arracha une douleur au niveau de la poitrine qui me fit grimacer. Calme Bella…peut-être que tu te fais des films…Peut-être pas.

« Pourquoi tu me fais ça Kate ? » murmurais-je.

Mais je n’avais pas remarquée que quelqu’un m’observait depuis quelques minutes.

-Tu parles à des fantômes Hope ?

Je sursaute en retenant un cri de surprise. Sur le coup j’eu peur que se soit Hina…Mais en reconnaissant cette voix qui m’était devenue si familière, un sourire s’étira sur mes lèvres. Je la vois qui se relève, me regardant bizarrement.

- Non, désolée. Répondis-je. Je pensais juste tout haut.

Un peu trop haut d’ailleurs…je ne doute pas sur le fait qu’elle m’a entendu. Elle doit se demander ce qui ce trame dans ma tête parfois.


-J’ai rencontrée une fille, Hina, tu la connais ?

En entendant ce nom que je redoutais tant, je sentis mon cœur louper un battement. C’est pas vrai…jusqu’à où elle va me hanter cette fille ? Je hoche de la tête…je dois avoir l’air totalement effrayée pour que Yoruichi me dise :

-Okay j’ai compris …

Je baisse la tête sans dire un mot. Je n’ai pas envie de parler de cette fille qui se croit tout permis. Et voilà, je me refais passer pour la faible. Yoruichi doit bien se douter qu’elle m’a totalement foutu la trouille…et surtout qu’elle m’a refait mettre en question. Après tout ce n’est pas pour rien que j’ai voulu rester sous la pluie…
En arrivant je n’avais même pas remarquée qu’une machine tournait. En plus d’être faible et peureuse, je suis en plus complètement à côté de la plaque. Me revoilà perdue dans mes pensées. A tel que point que je ne sens pas l’eau me mouiller les pieds…

-Euh, Bella regarde ta machine?

De l’eau s’en échappait. Mais c’est pas vrai ! Qu’est-ce que je t’ai fait toi la haut dans le ciel, pour que tu viennes m’embrouiller même quand je lave mon linge ?!! Je sens que mes nerfs vont lâcher dans pas longtemps. Je m’appuie sur la machine pour respirer un grand coup. Je me baisse pour essuyer l’eau par terre. Encore cette image de Kate entrain de pleurer auprès du corps de son copain qui m’obsède l’esprit. Je ferme les yeux…respire Bella. Pas la peine de te prendre la tête…c’est comme ça point barre.

Je me relève lançant un grand sourire à Yoruichi, je suis contente de la voir. J’ai l’impression qu’elle est comme un Ange Gardien, survenant toujours dans les bons moments.

« Comment c’est passée ta rencontre avec Hina ? » lui demandais-je tout en tentant d’effacer Kate de ma tête…qu’elle idée aussi j’ai eu de garder cette chemise. Je ne porte pas le nom de Hope pour rien…toujours à garder l’espoir qu’un gardien vienne me chercher pour me dire qu’une visite m’attend. Quelle belle désillusion…Ne pleure pas Bella, sinon tu peux repartir sous la pluie.

-Ben ça c’est bien passé. J’ai juste failli l’assommer avec un combiné mais nan, elle est toujours vivante.

Je suis surprise, je ne savais pas que Yoruichi pouvait être parfois violente. Bah quand on voit comment parle Hina en même temps…Même moi j’ai eu secrètement envie de lui en mettre une. Mais de là à jeter un combiné…je me dis que je ne me risquerais jamais de la provoquée.
Elle me sourit. Je n’ai plus envie de sourire en faite. Pourquoi ? Je sens que je suis pommée, comme une gosse ayant perdue sa mère. J’ai l’impression de retourner dans ma période à 15-16 ans avec mes interminables questions : Qui suis-je ? Que vais-je devenir ? Et tout le reste.

- Toi, elle te fait peur. Pourtant, crois-moi. Si tu sais t’y prendre avec moi, avec elle, ce ne sera absolument pas difficile. Elle peut faire peur, mais n’oublie pas qu’elle reste un mouton enfermer dans une cage au loup.

La seule différence, c’est que Yoruichi n’est pas comme elle. Elle, elle arrive à accepter la petite personne que je suis, alors que Hina, ça la dégoute. La comparaison avec un mouton me fit rire intérieurement. J’aime beaucoup la façon de penser de Yoruichi. Pourquoi je n’arrive pas à avoir la même force qu’eux ? Yoruichi a réussit à tenir tête à Hina…en sachant comment est celle-ci, je me dis que mon amie n’a vraiment pas froid aux yeux et qu’elle sait y faire pour se faire maintenir en respect ou au moins se défendre…

- C’est un mouton bien agressif alors…

-Bella, tu te fais des idées.

Je la regarde quelque peu surprise. Je sais qu’elle ne parle pas de ma remarque…Mais de quoi parle-t-elle alors ? Je me fais des idées…mais sur quoi au juste ? Encore une vague de question qui s’abat sur mes épaules. Je suis lasse, fatiguée…Je sens que mes nerfs vont lâcher, mais je ne dois pas me le permettre. De quoi parlait-elle ? Je me faisais des idées sur Hina ? Ou sur Kate ?....ah non Bella ne repense pas à elle. Un drôle de sentiments m’envahit…je ne les connu qu’une seule et unique fois dans ma vie, et je n’en ai pas un très bon souvenir…

Cela faisait plus de trois minutes que Yoruichi et moi, nous nous fixions, attendant que je sorte une réponse. Pourtant je ne sais pas de quoi elle veut parler. Elle descend de la machine et vient s’adosser au mur.

-Tu n’es pas faible, il va falloir que je te le dise combien de fois ?

Sa voix froide et tranchante me fige complètement. C’est exactement de cette même voix, qu’elle m’a parlée pour la première fois dans la bibliothèque.
Mais pourquoi s’obstine-t-elle a croire que je ne suis pas faible ? Pourtant je lui ai montrée la preuve plus d’une fois : les larmes, la peur, l’angoisse de tout et de rien, l’incapacité à me défendre moi-même. J’allais lui répondre quand elle me coupa d’une voix froide et dur :

- La faiblesse dort en chacun de nous. La seule différence c’est que certain la montre, d’autre non. Mais sais-tu ce qu’est la faiblesse, Hope ?

Hope…espoir. Je commence à détester ce nom, à me détester moi-même. La faiblesse…ma gorge est sèche, je sens mon cœur s’accélérer. Je ne me sens pas bien ; au bord de la crise de nerf. Je serre les dents, j’ai envie de vomir.

- C’est…c’est moi Yoruichi. Répondis-je d’une voix tremblante. Regarde-moi. Tu vois quoi ? Une pauvre fille pommée qui sait même pas pourquoi elle a prit la place d’une personne qui aujourd’hui fait la morte. Je t’ai démontrée plusieurs fois ma faiblesse : j’ai pleuré comme une gamine ayant perdue sa mère, incapable de me défendre seule. Je ne suis rien…une moins que rien.

Je commence à sentir mon dragon se réveillé furieusement. Les larmes montent, la colère avec. J’ai l’impression de ne plus rien contrôler, mon esprit n’est plus qu’un brouillard, une incompréhension. Je vais craquer je le sens…je ne veux pas. Pas devant Yoruichi…
Une bouteille de lessive est posée à côté de moi. Je commence à serrer les poings. Je respire un grand coup, ce qui m’arracha une douleur au niveau du cœur. Et c’est là que je ne compris plus rien. Un défilé d’image prit place dans ma tête. Kate, mes parents adoptifs, Kate pleurant sur son acte, moi menotté par les flics…

« STOP !!! »

Je me sentis prendre la bouteille et la balancer violement contre le mur. Ma respiration est saccadée…puis calme totale, mes yeux sont brouillés par les larmes. Je glisse lentement contre la machine, épuisée. Je pleure une nouvelle fois les genoux ramenés vers moi….désolée Yoruichi…

-Bella …

Je sens Yoruichi se précipiter vers moi pour essayer de me redresser. Elle n’y arrive pas, je suis une enveloppe charnelle complètement vide. Je suis fatiguée psychologiquement, j’en ai tout simplement assez…
Soudain je sens que Yoruichi me lève et ma plaque violement contre le mur, me serrant la gorge. Elle me regarde avec cet air qui me fait tant mal.

- Regarde-moi dans les yeux quand je te parle.

Je refuse…je n’aime pas son regard, il me fait peur. Non elle ne me fait pas peur…c’est juste que je ne veux pas affronter son regard, sa déception de m’avoir vu m’écrouler comme une moins que rien, après un instant de pur colère. Ne voyant que je ne la regardais toujours pas, de son autre main, elle me force.


-As-tu peur de moi ?

Elle me défie du regard, froide et rude. Cette fois je la fixe du regard. Mes yeux sont humides mais je ne pleure plus. Je suis comme sans vie. Yoruichi a une force physique que je ne lui aurais jamais soupçonnée. Elle resserre un peu son emprise voyant que je ne bouge pas. Je n’ai pas envie de me dégager, je n’ai plus de force pour rien. Sa manière de réagir me blesse un peu, mais quelque part, j’ai l’impression qu’elle fait ça pour mon bien.

-Non…lui murmurais-je, toujours la regardant dans les yeux.

C’est alors qu’elle me dit…non elle me hurle quelque chose, quelque chose qui me fera réagir comme jamais je n’avais réagis auparavant…


-Bella, ta meilleure amie, tes parents adoptifs ne reviendront jamais te voir. Tu n’es qu’une meurtrière à leurs yeux. Ton amie a profité de toi, tu n’as été que son jouet. Un piètre objet qu’elle a balancé sans scrupule !

Chaque mots font leur effet en plein cœur. Ne viendrons jamais te voir, jouet, piètre objet, balancé sans scrupule….tout ces mots me casse en petit morceau. Un silence s’installe, Yoruichi me regardant toujours dans les yeux…c’est lorsque quand je pris conscience de chaque mots, que je sentis une colère monter en moi, une colère jusque là, totalement inconnue.
Ma réaction fut presque immédiate :

« Ferme-la !! Tu n’a pas le droit de dire une chose pareil Yoruichi !! »

Je retire violement sa main de ma gorge, la respiration saccadée. En revanche elle me maintient toujours contre le mur, ce regard dur et froid plantée dans le mien.

« Je t’interdis de juger Kate, jamais elle ne me ferais une chose pareil ! »

Mais le regard de mon amie démontrait le contraire…Et si elle avait raison…

"Je...je ne suis pas un objet..."

Bella réagie comme je le voulais. Elle s’est retirée de mon étreinte, mais elle ne bouge pas, surement qu’elle n’osait pas détourner son regard du mien. Je l’encourage à se lâcher. Elle me hurle :

- Ferme-la !! Tu n’a pas le droit de dire une chose pareil Yoruichi !! Je t’interdis de juger Kate, jamais elle ne me ferait une chose pareille ! Je...je ne suis pas un objet.

Ses mots ne me font aucun effet, depuis le début je savais que j’allais devoir me montrer dure si elle se comportait comme ça.

- Si tu n’es pas un objet, dis-moi pourquoi tu es à sa place ? Une véritable amie n’aurait JAMAIS fait ça.

Je sais qu’elle savait que j’avais raison. Mais maintenant il fallait encore qu’elle l’admette. Difficile pour quelqu’un qui était encore entrain de pleurer il y a cinq minutes. Se laisser berner, c’est tout ce qu’elle a eu. Sa place n’est pas ici.

Un caractère se forge dans la difficulté des choses. Jamais elle y parviendra si elle reste dans son monde de ‘’ faiblesses’’. Elle doit grandir !

Je reste là, à la soutenir mentalement. Ses limites sont presque atteintes, elle ne doit pas lâcher. Sinon je devrais recommencer.

- Débrouille-toi pour comprendre par toi-même. Si tu ne veux pas à subir ça encore une fois.
Je suis menaçant dans ma façon de parler. Mais pas question de relâcher la pression. J’irai jusqu’au bout des choses s’il le faut. Regarde-moi bien Bella, en sortant d’ici, tu auras le cœur allégé et prêt à reprendre du poil de la bête. Je me l’ai promis à moi-même.
Ca y est, elle a compris, après plusieurs minutes. Je me reculai pour aller m’assoir sur la machine. Il reste encore au moins vingt minutes avant qu’elle soit finie …

-Si tu n’es pas un objet, dis-moi pourquoi tu es à sa place ? Une véritable amie n’aurait JAMAIS fait ça.

Encore une fois ces mots m’atteignent en plein cœur. J’ai l’impression que celui-ci est brisé en mille morceaux. Et toujours cette douleur qui m’empoigne le thorax. J’ai pris sa place de moi-même…mais il est vrai que jamais je n’ai vu Kate s’opposer. La seule fois où elle s’y est opposé était le soir de du meurtre…mais une fois qu’elle a su qu’elle était la peine encouru et surtout le lieu, je ne l’ai plus entendu. Ni même revue, pas même un lettre, ni une visite, ni un simple coup de fil…

Me faire entrée ça dans la tête m’est vraiment difficile…J’ai l’impression de tomber d’une tour de 15 étages. Quand je repense à tout ce que j’ai vécue avec Kate, le fait de me dire qu’elle c’est servit de moi me tue littéralement le cœur. Il est lourd terriblement lourd.

- Débrouille-toi pour comprendre par toi-même. Si tu ne veux pas à subir ça encore une fois.

Subir quoi…sa violence ? Pour me faire réagir ? N’empêche ça a plutôt bien marché… La dernière fois que j’ai réagis comme ça, sa date de 5 ans. A sa mort à elle, où un petit crétin était venu critiquer son suicide…Si elle me voyait dans cet état, je n’imagine pas ce qu’elle m’aurait dit.

Sa façon de parlé est menaçante. Elle n’y a pas été de main morte…Elle finit par se reculer pour aller s’asseoir de nouveau sur sa machine. Je reste quelques minutes sans bouger…Je retourne la situation cinquante mille fois dans ma tête et tout laissait à croire que Yoruichi avait raison…je le sais depuis le début, mais pour l’admettre c’est une autre paire de manche. Je la regarde…Qu’est-ce que je serais devenue sans Yoruichi dans cette prison ? Si je ne l’avais pas rencontrée je me serais faite violée par le groupe d’homme affamée, au moment d’entrée dans la douche le jour de notre première rencontre. Si elle n’avait pas été là, je n’aurais pas tenue sous la pluie qui était un genre d’épreuve pour moi. Si elle n’avait pas été la ici, maintenant, je serais au bord du suicide. Mais non…à chaque moment elle avait été là, bien présente. M’aidant tantôt d’une manière douce, tantôt d’une manière forte, comme à présent.

Je m’approche doucement de Yoruichi, la fixant, plantant mon regard dans le sien. Elle se demande ce que je fais. Je m’arrête bien en face d’elle. C’est alors que je la serre tout naturellement dans mes bras. Elle le prendra comme elle le voudra, mais c’est un acte de reconnaissance, d’amitié. J’ai l’habitude de manifester mon affection et mon amitié par des sourires, des merci et des etreintes.

Je me recule et lui dis :

« Ca fait mal… murmurais-je une main sur le cœur. Ici, j’ai mal tout le temps, en espérant qu’elle vienne me rendre visite, qu’elle m’appelle ou qu’elle m’envoie une lettre…Même si j’ai pris sa place volontairement, à partir du moment où le lieu d’emprisonnement à été fixé ainsi que la peine, elle ne s’y ai pas opposé et n’a rien tenter pour qu’on emprisonne la vrai coupable…Mes parents adoptifs me prennent maintenant pour une criminelle…je n’existe plus pour personne…J’ai compris depuis déjà quelque jours que j’étais définitivement oubliée…Mais je ne sais pas si tu imagines que de l’admettre est difficile quand on a tellement cru en quelqu’un et qu’aujourd’hui, ils vous efface toute identité dans le monde extérieur. Je suis obligée de recommencer tout à zéro. »

Je ne sais même pas pourquoi je lui débite tout ça, je ne fais que de dictée ce que je pense…je veux surtout qu’elle comprenne. Et je sais qu’elle comprendra. Nous avons encore beaucoup de minutes devant nous…tant mieux.

-Si tu te sens mieux comme ça …

En voilà une qui n’a pas l’habitude d’être prise dans les bras. Je ne lui en veux pas de pas me serrer à son tour, c’est parfois gênant quand on pas l’habitude. En revanche elle me sort un superbe sourire. En étant en contacte avec elle j’ai ressentit une drôle de chose. J’ai l’impression qu’elle souffre. C’est quand je l’ai prise dans mes bras que j’ai ressentit cette drôle de sensation de mal. Peut-être me trompais-je…

-Bon il nous reste une vingtaine de minutes. Parle-moi des gens avec qui tu as accroché ici.

- Tout d’abord il y a toi, le plus important je pense, ensuite j’ai rencontrée une femme catholique appelée Brigitte Francoeur, Carl Hyde dans le réfectoire et…Hina. J’ai bien accroché avec les deux premiers mais pas autant qu’avec toi en faite.

J’ai l’impression de me sentir un peu mieux, malgré que le fait de me dire que je devais rayer Kate de mon cœur, me donnais la sensation d’avoir perdue quelque chose d’important. Une ombre passa sur le visage de Yoruichi…je voulu lui demander ce qu’elle a quand elle me dit :

-Tu sais Bella, je t’ai dit que je détestais les hommes. Mon père n’a jamais été là … Du moins je n’ai pas eu de modèle. … …En sommes, je n’ai jamais connu l’affection dans les bras d’un mâle. Toi si ?

Alors déjà deux choses me frappent : Les garçons voulaient tous la même chose et ici, j’ai remarquée qu’il y avait des exceptions. J’ai bien l’impression qu’elle me pose cette question histoire de me détourner de quelque chose. Je le répète : je ne suis pas naïve. Je compte lui répondre, mais je ne la louperais pas comme elle ne m’a pas loupé.

Si j’ai connu de l’affection dans les bras d’un homme ?

- Oui…Une fois et ca a été le seul petit ami que j’ai eu dans ma vie en faite. Même si je tombe facilement sous le charme, c’est la seule fois où je suis vraiment tombée « amoureuse ». Sa a duré deux ans, sa c’est terminé le jour de mon arrestation…

Je vois qu’elle à l’air surprise, sa me fait sourire.

« Et toi Yoruichi ? »

J’attends qu’elle me réponde. J’aime être en sa compagnie, même après la crise de tout à l’heure, j’appréciais toujours autant sa compagnie. C’est vraiment la fille tombée du ciel.
Puis je pris mon courage à deux mains, non Yoruichi cette fois tu ne m’échapperas pas.

« Est-ce que tu me permets de te poser une question ? »

Je la regarde franchement dans les yeux attendant son approbation…et je sais qu’elle me la donnera.

Quand elle m’a répondus qu’à quatorze-quinze ans, un garçon avait joué avec son corps contre son gré, le tilt ne se fit pas long dans ma tête. Je crois que je vise juste et en plein dedans. Seulement, je ne veux pas la pousser a quoi que se soit…elle y répondra si seulement elle le veut. Elle me donne enfin le feu vert à ma question. Je suis un peu stressé, j’ai un peu peur de sa réaction mais bon…nous verrons bien :

« Yoruichi, crois le ou non, je suis loin d’être naïve. Je sais qu’il y a une raison particulière sur le fait que tu n’aime pas les hommes, et je crois que la réponse à ma dernière question en est la « preuve ». Alors je te le redemande une fois…si tu veux ne me répond pas je ne t’oblige à rien…mais si tu décides de me répondre, soit franche comme moi je l’est été avec toi, s’il te plait. Pourquoi haïs-tu tant les hommes ? »

La question fit son effet, elle lève la tête et me regarde droit dans les yeux. Elle est douée pour la psychologie, je suis douée pour les expressions du visage, en l’occurrence le sien passe de la gêne à la haine tout en faisant un détour sur le dégoût. Qu’elle idée que j’ai eu de me lancer là dedans alors que je ne sais même pas comment je vais réagir et surtout agir. Je sais que c’est une personne qui n’aime pas pleurer sur son sort et sur ce qu’il lui est arrivé, je sais qu’elle ne veut pas de ma compassion…elle donne mais ne veut rien recevoir. J’ai l’impression qu’elle c’est faite la promesse de me « relever ». Dans ces cas là, je me ferais la promesse de recevoir un peu de ce qu’elle n’a pas toujours eu. Bien sur je ne peux pas remplacer un homme – d’ailleurs l’expression : ici, j’ai remarquée qu’il y avait des exceptions me titillait quelque peu – mais je peux au moins donner de l’affection amicale ou quelque chose dans ce gout là.

Elle n’aime pas trop ça, mais je sais qu’avec le temps, celui lui fera du bien et que finalement elle se rendra compte que dans une vie il est important d’avoir des gens qui donnent.

Il règne un silence de plomb avant qu’elle se décide à me répondre. Soit elle me répondra : désolée je n’ai pas envie d’en parler ou alors elle me racontera. Elle seule décide…Si ce garçon lui a fait ce que je pense…je déglutis. Rien que le fait de me l’imaginer cela me tord les entrailles et me déchire chaque parcelle de mon cœur. C’est insupportable à imaginer…alors à vivre.

Enfin la réponse tombe…Yoruichi, regarde moi et vois dans mes yeux que je ne cherche rien d’autre qu’à t’aider comme toi tu le fais avec moi.

-Yoruichi, crois le ou non, je suis loin d’être naïve. Je sais qu’il y a une raison particulière sur le fait que tu n’aime pas les hommes, et je crois que la réponse à ma dernière question en est la « preuve ». Alors je te le redemande une fois…si tu veux ne me répond pas je ne t’oblige à rien…mais si tu décides de me répondre, soit franche comme moi je l’es été avec toi, s’il te plait. Pourquoi haïs-tu tant les hommes ?

Non je sais que tu n’es pas naïve Bella, je serais franche, mais je n’irai pas dans les détails, je n’ai pas envie d’avoir le cœur serré devant toi.

-Je les hais … celui qui aurait dû être l’homme de ma vie ; mon père. A abandonnée ma mère, il la battait. A mes dix-sept ans il est revenu. Un jour je suis rentrée et il m’a traitée comme un chien … Tu vois l’image que j’ai eu des hommes …

J’espère qu’elle comprendra mieux le pourquoi de ma haine envers eux. Ils m’ont traité comme un objet. Comme un jouet. C’est pour ça que je les ai tués tous les deux … Je me rappel des pleures de ma mère. Je n’avais même pas osée la regarder dans les yeux quand je suis partie, couverte du sang et de géniteur et de mon es-camarade de classe.

-je ne pense pas que tu as besoin de savoir plus sur ma vie, et puis, tu sais déjà pourquoi je suis ici. Meurtre avec préméditation.
Je sourie et je laisse échapper un rire. Je suis dégoutée de tous ces lâches …

Mon appuis masculin … Tssseuh, peut-être, peut-être pas. Qui sait.
Le fait de lui en avoir parlée, je me sentais un peu mieux. Je ne suis toujours pas heureuse, de toute façon, je ne le serais jamais. En tout cas, pas ici. Et quand j’y repense le seul moment heureux dans ma vie, c’est quand je les ai tués …

Ma pauvre mère me giflerait si elle m’entendait dire ça. Quoi que … Peut-être que non.

-Tu te rends compte, qu’on a foutu nos vies en l’air … pour des lâches ?
Oh oui qu’ils étaient lâches…

Je regarde à nouveau la machine, le linge tourne très vite. Je me demande ce que ça ferait si on mettait un poisson rouge dedans …. Murira-t-il, ou vivra-t-il ?

Je peux me poser des questions idiotes parfois. Aller encore quelques minutes et on pourra remettre nos costumes de cachalots bleu qu’on aime tant.

-Mademoiselle la baleine … murmurais-je à Bella

Elle se retourna vers moi … On éclata de rire.
Oui, elle et moi … le mouton et le loup. On est amies …

-Je les hais … celui qui aurait dû être l’homme de ma vie ; mon père. A abandonnée ma mère, il la battait. A mes dix-sept ans il est revenu. Un jour je suis rentrée et il m’a traitée comme un chien … Tu vois l’image que j’ai eu des hommes …

Tout s’explique…un violeur et un violant. Mon cœur se serra lors de ces aveux. Elle ne mérite pas ce genre de chose…je comprends mieux son comportement au premiers abord. J’en déduis que les deux crimes qu’elle a commit était donc ceux de son père et de ce garçon…
Ce n’était que justice…Mais pas aux yeux de la loi. Je n’arrive pas à y croire tout simplement…comment pouvait-on faire du mal à une personne aussi adorable qu’elle ? Bien qu’elle puisse être agressive, il n’en reste pas moins qu’elle est adorable et gentille. Jeune fille victime d’injustice. Ma situation à côté de la sienne, n’est rien. Un léger sentiment de culpabilité m’envahit. Me plaindre et pleurer, alors que elle, souffrait en silence…

-je ne pense pas que tu as besoin de savoir plus sur ma vie, et puis, tu sais déjà pourquoi je suis ici. Meurtre avec préméditation. Dit-elle en souriant.

Elle rie…un rire de dégoût.

Pourquoi se bloque-t-elle comme ça ? Il suffit de regarder son visage pour savoir qu’elle reste vague et même le plus strict possible en ce qui concerne ces aveux. Vu ce qu’elle à vécue, cela ne m’étonne plus. Elle c’est forgée au fil du temps, une carapace impénétrable.

-Tu te rends compte, qu’on a foutu nos vies en l’air … pour des lâches ?
Oh oui qu’ils étaient lâches…

-Yoruichi…je sais que tu n’aimes pas que l’on te plaigne et encore moins que l’on te console…mais ne reste pas trop fermé. Tu as le droit d’avoir tes douleurs et je voulais aussi te dire, de ne pas avoir peur de te mettre « à nue » devant moi.

Je lui souris. Yoruichi, jeune fille à la jeunesse détruite par la cruauté et les vices de l’homme. Je sais que ce n’est pas en les tuant, qu’elle ne vivra mieux. Certes cela à du l’aider à vivre, mais d’un côté, sa n’estompera pas le mal qui la ronge. Depuis ma colère soudaine, je me sens mieux et j’ai l’esprit un peu plus clair.
Une nouvelle vie commençait et c’était avec Ethan et Yoruichi que je la débutais.

-Mademoiselle la baleine … murmurais-je à Bella

Je la regarde en éclatant de rire avec elle. Décidément, toujours le mot pour rire…voilà une belle démonstration de détournement de sujet.

-Mademoiselle le cachalot….j’ai une autre question à vous posez. Qu’entendez-vous par « il y a quelques exceptions ici ». Auriez vous rencontrez un jeune homme qui vous aurait tapé ici ? Dis-je en appuyant un doigt là ou se trouvait son cœur ?

Ho ho ! Yoruichi rougis où je me trompe ? Cette soudaine rougeur me fit légèrement rire.

Mon amie, un jour peut-être, tu ouvriras ton cœur à Mlle la Baleine.

-J’ai dit ''Il y a des exceptions '', je n’ai jamais précisée ici. Il y en a aussi en dehors … Les hommes ne sont quand même pas tous des salop.
Elle me fait rire, vraiment. Je le sais et je le sens surtout. Un homme à attiré son intention. Mais, Yoruichi est comme une huitre. Aussitôt que l’on essaie de l’ouvrir PAF elle se referme. Elle est exactement pareil Dès que l’on touche un point sensible où qu’elle est prête à ouvrir son cœur, elle se referme et détourne la conversation...

-Et toi Bella, un monsieur t’as tapé dans l’œil ?

On aurait pus faire cuir des œufs sur le plats tellement je me sentis rougir. Mes joues devaient être brûlantes. Je lui dis ? Je ne lui dis pas ? Je ne sais pas comment elle va le prendre…de plus rien n’est dit. Enfin on s’entend bien c’est tout…jamais je me suis autant voilée la face.
Je détourne mon regard et le dirige vers le plafond le trouvant soudain très intéressant. Mais…c’est qu’elle insiste en plus. De la voir si impatiente de connaître la réponse me fit sourire, même rire. Qu’elle est mignonne avec cet air d’enfant impatiente. C’est la première fois que je vois cette expression sur son visage, ça lui va si bien…
Je vais lui répondre, après tout pourquoi lui mentir…

« Disons…que le gardien qui m’a accueillit est vraiment gentil. Et on va se voir demain, dans la salle commune. Il m’a demandé s’il voulait que l’on se voie de temps en temps, histoire de voir si tout va bien. Je l’aime bien. »

Je me sentis mal à l’aise, rougissant de plus belle. Je l’aime bien…oui peut-être même plus…bah.
Yoruichi croise les bras, calme, passive. Aucune réaction de sa part. J’aurais bien aimée qu’elle réagisse un peu, au moins qu’elle plaisante. Mais sa passivité me rend mal à l’aise et craintive.

-Tu as eu une enfance heureuse ? me demanda-t-elle soudainement.

Yoruichi a la capacité de changer de conversation très vite, ce qui peut être déconcertant, parfois gênant. Mais ça me fait rire. Enfin beaucoup moins quand je repense à la question qu’elle me pose…Oui j’ai eu une enfance heureuse je n’ai pas eu à me plaindre…sauf à ces deux époques de ma vie. Une ombre passe sur mon visage…je me ressaisis vite et montra un sourire qu’y se veut convainquant. Inutile de lui racontée…je ne veux pas l’encombrer avec mes histoires, je me plains beaucoup trop, alors je ne veux pas en rajouter. De plus…ces deux passages sont plutôt douloureux à raconter. Pas la peine de lui faire subir une nouvelle fois mes larmes et mon visage de pauvresse… je me déteste quand je suis comme ça.

-Euh…oui, je n’ai pas à me plaindre. Finis-je par dire. Et toi ?

Avec ce qu’elle m’a dit, je m’attendais déjà à la réponse, mais au fond j’espérais qu’elle m’en raconte un peu plus, qu’elle s’ouvre un peu…car je ne l’ai jamais entendu se plaindre. A côté d’elle je suis le pont des soupirs à moi toute seule…une vague de honte m’envahit. S’il te plait Yoruichi fait moi confiance…

-Je pense que tu sais assez de détails sur mon enfance pour t’en faire une idée.

Bizarrement je m’y attendais quelque part. C’est bien ce que je disais, Yoruichi est une vrai huitre. Je ne peux pas lui en vouloir, vu ce qu’elle à vécue, le fait qu’elle soit si refermée ne m’étonnes pas. Jamais je ne comprendrais pourquoi la vie s’en prend toujours aux meilleures personnes.

-Ne parlons plus de notre passé, il est révolu. Notre vie prend une nouvelle tournure, et nous devons l’accepté. C’est comme ça.

- Oui, mais lorsque le passé est douloureux, on aura bien dire et beau faire, il nous hantera toujours quoi que l’on fasse. On peut jouer les indifférents, mais cela n’empêchera pas que le passé marque et fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui. Toi et moi en sommes la preuve.


Elle le viol et l’indifférence (ainsi que la violence verbale) d’un père qui n’a jamais joué son rôle, moi la disparition de mes parents et le décès d’Emma.
Yoruichi est soudainement sérieuse. Il est bizarre de la voir ainsi, elle qui a toujours le mot pour rire. Je la vois qui se dirige vers la porte pour ramasser la bouteille que j’avais balancé avec violence tout à l’heure. Mine de rien, cela m’a vraiment soulagée…ça fait du bien de se lâcher.

-J’pense qu’on n’a plus rien à faire ici … Tu viens ?

En effet, les machines sont terminées.

- J’arrive…dis-je d’une voix douce.

La voix de Yoruichi était redevenu dur et froide. Je n'aurais jamais du aborder ce sujet...c'était peut-être encore trop tôt.
Je pris mon linge dans la machine. Il était froid et humide. Je n’avais plus qu’à l’étendre dans ma cellule pour qu’il puisse sécher. Je prends mon temps pour sortir mes vêtements et marqua un temps d’absence. Je repense à ce qu’il c’est passé tout à l’heure. L’obscurité de cette prison commençait sérieusement à envahir mon mentale, il ne fallait pas que je me laisse faire. A partir d’aujourd’hui il faut que j’essaie de lever la tête et d’avoir un peu plus de répondant.

Yoruichi m’attends devant la porte. Un groupe de détenus arrivent dans la même pièce que nous. Pas trop rassurée, je m’empresse de suivre mon amie à l’extérieure…Yoruichi tu es si mystérieuse comme personne.