Dans les bras, une Clairval bien souffrante ...

Tu mens mal ...

Je fis un mince sourire, ne pouvant m'empecher de dire:

-Je sais ...

J'avais conscience qu'elle avait mal, mais j'avais un long chemin à faire avec elle dans mes bras jusqu'à la cellule, elle devrait endurer, et survivre surtout, je n'avais pas envi de rester seul dans cette prison, d'être le seul à subir encore tout ça ... Non, je n'en n'avais pas du tout envi .... Même si je n'étais que très rarement avec elle, je voulais pas qu'elle soit la seule chanceuse à mourir.

J'entrais finalement dans notre cellule, heureusement les portes n'étaient pas encore fermées. Je la déposait délicatement sur son lit et je pris une serviette que je mouillait pour la remettre derrière sa tête. Je me posais ensuite au bout du lit, j'avais attrapé des bandages et je dis d'une voix basse:

-Tu risques de souffrir encore un peu ... Mais pour l'instant, tout ce que je peux te faire, ce sont des bandages ...

Je baissais les yeux vers son pied et lentement, très lentement et doucement, j'entreprenais de lui enlever sa chausure. Mais ce n'était pas évident, et je devais lui faire mal, c'était certain. Et lorsque j'eu terminé, j'entrepris de lui faire un bandage. Je dis d'une voix sombre:

-Qui est-ce qui t'a fait ça?

Je n'étais pas du style vengeur, je n'aimais pas aider les autres pour se genre de chose. Mais je n'avais jamais vu Clairval dans cet état, et tabasser ce mec me ferait un bien fou ...

La route jusqu'à la cellule me parut interminable. Si je ne sentais pas tout mon corps hurler de douleur, j'aurais bien pu m'endormir dans les bras de Carl. Mais même ce petit geste innocent était impossible en ce moment.

J'accueillis avec joie le confort de mon matelas. Les gens de cette prison ne réalisait pas assez ce qu'ils avaient: des vêtements, des lits confortables, de la nourriture. Merde, je devais vraiment être souffrante pour voir de bons côtés à la vie en prison.

Bon, maintenant... J'allais être tranquille! Mais Carl, étais-ce vraiment Carl je commencais à en douter, décida que non, que je n'avais pas le droit à cette tranquillité. Il appuya une serviette humide contre ma tête et entreprit de m'ôter ma chaussure et de me bander le pied. Un nouveau gémissement parcourut mes lèvres et je me mordis à nouveau la lèvre, déjà ensanglantée et en plutôt mauvais état.

-Qui est-ce qui t'a fait ça?

Je me replia sur moi-même, ou du moins tenta, car dans l'état où j'étais, tenté le moindre mouvement m'était douloureux. Pourquoi me posait-il cette question? C'était évident non? Moi, Hortense Clairval, j'avais... été battu et violé par un type qui... Pourquoi je n'arrivais pas à m'ôter toutes ses images de la tête!? Depuis quand les choses m'affectaient-elles autant?

-Je ne voulais pas... Je lui ai dis non... J'ai promis...

Non, pourquoi je pensais à Yuuri en ce moment. Je lui avais promis de ne plus coucher avec personne sauf lui. On ne pouvait que constater que j'avais lamentablement échouée. Mais je ne voulais pas... Je revoyais ce sourire pervers... Kleden Bacher...

Des larmes coulèrent à nouveau sur mes joues. Je n'aimais pas pleurer autant, mais je n'arrivais pas à me contrôler. Je ne voulais pas que Carl me voit pleurer. Je tourna la tête vers mon oreiller et m'essuya les yeux contre lui. La serviette sur ma tête glissa un peu.

-Je ne voulais pas... Je lui ai dis non... J'ai promis...

Je fronçais les sourcils, donnant un petit coup sur le bandage sans le vouloir et sans m'en rendre compte. Elle ne voulait pas? Depuis quand Clairval ne voulait pas de sexe ... Promis ... Je me souvenais que Yuuri était revenu dans sa vie ... Mais e là à tenir une promesse. Mais je ne savais pas, avec l'impression que j'avais eu, et l'état dans lequel elle était, j'avais vraiment l'impression qu'elle n'avait pas du tout voulu ça ... Et c'était ce qui me foutait encore plus en colère.

-Qui est-ce qui ta fait ça ... Clairval. Grondais-je en fixant son bandage.

J'étais furieux, je détestais les violeurs. Je ne savais même pas pourquoi je les détestais autant. Mais celui là, j'aimerais bien me déffouler dessus.

-Pourquoi est-ce que tu t'es laissés faire. Demandais-je d'une voix dénuée d'émotion.

Je ne comprenais pas comment Clairval, cette tueuse qui était parvenu plus d'une fois à pratiquement me mettre K.O, qui m'exaspérait toujours plus à tout les jours, n'avait pas pu se déffendre, quoi? Il ressemblait à un ogre son violeur? Je ne comprenais visiblement pas ce qu'elle pouvait ressentir, le sentiment d'être violé. Mais j'étais également furieux contre Clairval.

Je délaissais son pied que j'avais terminé de bander, et sans la regarder je replaçais sa serviette derrière sa tête. Je ne savais pas pourquoi je réagissais ainsi, je n'avais même pas envi de lui adresser un regard. Je crois que je lui en voulait, de s'être fait violer, étrange comme réaction, oui, je m'en rendais bien compte.

Je pris sa main et je la tatais doucement, fronçant les sourcils en voyant qu'elle était brisée. Je commençais un bandage là aussi et je dis, toujours en fisant que sa main:

-Demain tu auras besoin d'un platre pour ta main.

J'avais la machoire serrée. Je crois que j'aurais besoin de me déffouler, alors je redis:

-Dit moi son nom, clairval. Dit le moi. Dis-je sèchement.

Je serra les dents lorsqu'il donna un coup sur le bandage. Plus besoin d'ennemis avec un ami comme cela, qui vous fait mal en tentant de vous aider.

J'ignora sa question. Je ne voyais pas en quoi cela pourrait l'intéresser de savoir le nom de mon agresseur. Je préférais l'oublier. Kleden Bâcher... Chaque fois que je fermais les yeux, même quelques secondes, je n'arrivais pas à m'ôter son sourire méchant de la tête.

-Je ne me suis pas laissée faire, murmurais-je.

Il croyait vraiment que j'aurais été dans cet état si je m'étais laissé sagement faire? Non, évidemment, j'avais tenté de me défendre, de le provoquer pour qu'il cesse. Mon niveau de réussite était au plus bas.

-Il était plus fort... Il savait déjà qui j'étais...

Cela me frappait maintenant. Il connaissait mon nom, il devait m'avoir observé plusieurs fois, lorsque je ne le regardais pas. Je n'étais pas vraiment qu'une victime choisie au hasard. Enfin oui, j'en étais une, mais il avait tout de même prit le temps de m'étudier un minimum. Sûrement qu'il connaissait déjà certaines de mes forces, de mes faiblesses.

Je baissa mes yeux sur ma main, gémissant faiblement lorsque Carl la tâta. Un plâtre? Comme si j'allais avoir un plâtre dans cet endroit!? Il était hors de question que je sorte de cette cellule. Bien que ma seule envie en ce moment, outre dormir et ne plus me réveiller, était de prendre une douche, d'ôter toute la souillure de sur mon corps. Je me sentais crasseuse. J'avais l'impression que cela ne me quitterais jamais, comme si l'on m'avait marqué au fer.

Je ferma finalement les yeux. J'étais épuisée. Je n'avais plus la force de me battre contre l'apparition de cet homme dans ma tête. Il avait raison. Qui voudrait de moi maintenant? Qui accepterait de se trouver près de moi, de me toucher, de m'aimer, maintenant qu'il m'avait souillé de cette façon? Carl n'était qu'un ami. Ce n'était pas la même chose. Je n'espérais pas réellement sortir de cette prison un jour, mais tout de même... Dès maintenant, j'allais rester seule, très seule. Même mon esprit semblait vouloir s'égarer.

-Je... Je ne veux pas que les autres sachent..., dis-je en réponse à sa dernière interrogation, refusant toujours de lui répondre.

Les apparences, toujours les apparences. Si les gens ne savaient pas, je pourrais réussir à accepter cette dure réalité.

Je laissais echapper un grognement, si moi je ne comprenais pas, alors elle n'ont plus elel ne comprenait rien. Elle ne me connaissait pas assez pour savoir que je n'irais certainement pas le dire à qui que ce soit? Ce n'était pas du tout mon style, même pour moi-même,

Il savait déjà qui j'étais...

-Et bien, il va se sentir moins fort lorsque moi je saurais qui il est. Dis-je d'une voix sifflante.

Je posais finalement mes yeux dans ceux de Clairval. Plus fort qu'elle. Daccord, elle aidait à atténuer ma colère contre elle. Mais qui parlait que les autres le sachent? Je voulais tuer ce mec, je le tuerait, des meurtres entre prisonniers, la directrice devait bien s'en foutre de ça non? Et puis je me fichais de la directrice, il venait de violer Clairval ce salopard, je ne savais pas pourquoi j'étais autant furieux, mais je l'étais, point à la ligne.

-Je vais le tuer Clairval. Je vais le tuer, personne ne saura rien, sauf qu'il est mort. Dis-je en serrant les poings.

Au moins cette fois -çi j'avais terminé de bander sa main avant de serrer les poings. Je baissais les yeux et je dis d'une voix plus douce:

-où est-ce que tu as mal ... ?

Je savais qu'elle avait mal à des endroits où je ne pouvais lui être d'aucune aide. Mais peut-être qu'elle était blessée ailleurs, car si elle ne me disait rien je partirais à la recherche de son violeur, elle devait s'en rendre compte à mon expression ... Je ne resterais pas sans rien faire. Je pouvais être indifférent à bien des choses, mais là-dessus j'en étais bien incapable ...

J'ouvris les yeux et ancra mon regard dans celui de Carl, reconnaissante et à la fois effrayée. Il semblait tellement fâché en ce moment. Cela m'effrayait bien contre moi. Je venais de vivre un événement assez violent, le pire de ma vie. Carl aussi avait tenté de s'en prendre à moi de cette façon. Je me mis à trembler un peu. Et s'il n'était que furieux car ce n'était pas lui qui m'avait violé...

-Ne fais pas ça Carl... Pas pour moi... Ce n'est pas comme si j'en valais vraiment la peine.

Il avait été assez... gentil pour venir me trouver dans ce couloir et me ramener ici, s'occuper de moi alors que je savais bien qu'il n'en avait rien à faire de moi.

-Ne te donne pas plus d'ennuis pour rien...

Je continua de le regarder, même lorsqu'il baissa les yeux. J'avais vraiment des pensées divergentes lorsque je pensais à lui. J'avais toujours eu du mal à le cerner, même en ce moment. Je ne savais pas si je devais le voir comme étant gentil ou non. Je ne sais même pas pourquoi je pensais à cela. Sûrement pour ne pas me concentrer sur ce qui venait de m'arriver.

-J'ai mal à la tête, dis-je doucement. J'ai l'impression qu'elle est trop pleine et qu'elle va explosée.

Je doutais qu'il puisse réellement m'aider avec ce problème. Physiquement, j'avais mal ailleurs. Mais je ne voulais pas qu'il dénude mon corps pour me soigner. Plus que jamais, je désirais garder le plus de partie de peau cachée par des vêtements ou des draps.

-Sinon, mon autre main est également douloureuse...

Je me relevais brusquement. Non, qu’elle se taise, j’avais envi de frapper quelque chose. Je me retournais vers elle et je dis d’une voix forte :

-Quoi?? Ne fait pas ça pour moi? Et tu voudrais que je le fasse pour qui Clairval??

Je me passais une main dans la figure. Je devais me calmer, être calme pour elle. C’était elle qui était dans un mauvais état maintenant, pas moi, pourquoi est-ce que toute cette histoire me mettais dans un tel état de colère et de frustration?

Je me réinstallais sur le lit, près de Clairval. Je pris son autre main et le plus doucement possible j’entrepris de lui faire un autre bandage. Je gardais la tête baissée. Et je dis d’une voix basse :

-Est-ce que ...

J’avalais difficilement et je dis :

-Je suis incapable de songer que j’ai failli te faire la même chose que cet homme à pu te faire ...

Je poursuivais le bandage. Lorsque j’avais tenté de lui faire du mal, je n’étais pas dans mon état normal, mais j’avais tout de même failli la violée, et c’était inacceptable, même pour moi. Je détestais les violeurs.

-Je suis désolé ... Jamais ... Jamais de toute ma vie je n’aurais voulu te faire un truc comme ça ... Dis-je d’un air vraiment sincère.

Non je n’en n’étais pas capable. Enfin je le croyais avant d’avoir tenter de lui faire à elle.

Pour personne... Je voulais qu'il ne fasse pas cela pour personne. Nous étions en prison, nous étions seuls, encore plus seuls que lorsque nous étions en liberté. Son comportement me terrifiait. En temps normal, j'aurais répliqué un truc, l'aurait envoyé se promener. Mais là... Non, j'étais trop... J'avais l'impression qu'il allait me frapper. J'en avais assez. Je me mordis la lèvre pour empêcher un «non» de sortir de ma bouche. Je n'étais PAS faible! ... Oui, je l'étais...

Mes yeux se remplirent de larmes alors qu'il reprit sa place sur le lit, observant mon autre main avant de la bander également. J'avais l'impression de devenir une momie. Cette pensée me fit sourire, intérieurement.

-Je te crois...

Je ne savais pas si je le croyais réellement, mais les mots étaient sortis seuls de ma bouche. Oui, je devais le croire. Je savais bien qu'il n'aurait jamais eu à me faire cela, qu'il ne l'aurait jamais pu. Ce n'était pas le genre de Carl.

-Je voudrais... me venger moi-même... Si un jour s'en retrouve la force. Tu peux comprendre cela?

Et si je ne retrouvais jamais mes forces... Je ne serais jamais vengée. Tant pis alors... Je ferma à nouveau mes yeux. Je pleurais maintenant. Je ne me comprenais pas. Pourquoi est-ce que je pleurais. Parce que je souffrais, j,avais honte, je doutais. Je n'arrivais plus à penser clairement. Lorsque j'avais les yeux ouverts, j'avais l'impression que Kleden me regardait d'un coin de la prison. Lorsque je les fermais, je... Je le voyais aussi clairement que lorsqu'il m'avait agressé.

-Merci Carl...

Oui je pouvais comprendre, car moi personne ne chercherait à me venger. Et de toute façon, je ne laisserais jamais le temps à quelqu’un de même songer à le faire. Je terminais le bandage, je crois que je n’avais tout simplement jamais été aussi doux de toute ma vie. Je ne voulais plus faire de mal à Clairval, car même si dans un sens elle était l’une des personnes que je détestais le plus, elle était également la plus proche de moi, celle que j’admirais également beaucoup, sans me l’avouer évidement.

-Je ne ferais rien ... Dis-je d’une voix basse.

Je relevais lentement la tête vers elle, je me sentais mal, plus calme, mais certainement simplement parce que j’étais mal à l’aise. Je voulais l’aider, mais je trouvais étrange d’aider quelqu’un, simplement d’avoir songé au fait qu’il pouvait être arrivé quelque chose à Clairval et m’être inquiété pour elle tout à l’heure me donnais un sentiment étrange. Je n’aimais pas aider les autres ...

-Mais si il t’approche à nouveau, et que je suis là, ne m’empêche pas de le tuer, car de toute façon tu ne seras pas capable de me retenir. Dis-je entre les dents.

Non, ce mec me mettait hors de moi et je ne le connaissais même pas, alors imaginez lorsque je serais face à lui, je le démolirait c’était évident et même Clairval devait s’en rendre compte. Jamais je ne m’étais empêcher de tuer quelqu’un qui me déplaisait, enfin oui, ceux que Benny ne voulait pas que je tue, mais maintenant rien ne m’empêchais de tuer ce salopard.

-Demain tu iras voir l’infirmière. Dis-je d’un ton catégorique.

Elle avait la tête sérieusement amochée. Et lorsque je l’avais découverte elle semblait avoir d’autres blessures, et disons que je doutais qu’elle me laisse les inspecter. Bof moi personnellement, je n’avais aucun problème avec ça. J’avais déjà vu le corps nu de Clairval. Je veux dire elle est toujours très belle, mais je n’allais pas devenir excité seulement à la vue de sa poitrine. Je suis sérieusement en train de songer au corps nu de Clairval? Je ne suis pas net ce soir ...

Un léger sourire parcourut mes lèvres. Carl était tellement... Impulsif. Même lorsqu'il tentait... était... gentil, il était toujours aussi impulsif. J'aimais bien ce trait de caractère chez lui. Quoique, comme moi, il devrait réfléchir plus avant d'agir parfois.

-Je ne t'empêcherais pas de le tuer, murmurais-je.

Bien que je voulais le faire moi-même, que je le voulais profondément, j'étais bien consciente que je n'arrivais pas à la cheville de cet homme. Si je tentais de m'en prendre à lui, il s'amuserait de nouveau avec moi. Un frisson douloureux me parcourut tout le corps, tendant mes muscles endoloris, traversant mes diverses plaies. Il valait mieux que se soit Carl qui lui enlève la vie. Et j'allais être aux premières loges du spectacles.

Mais ce qu'il m'avait fait subir était beaucoup trop frais dans mon esprit, dans mon corps, pour que je puisse même songer à m'imaginer des supplices que je demanderais à Carl de lui faire subir.

-Je n'ai pas besoin d'une infirmière voyons... Demain, je vais courir partout!

Enthousiasme inutile et stupide. Je ne voulais pas qu'il s'inquiète. S'il s'inquiétais, d'autres se poseraient des questions. Je ne voulais pas que personne sache. Le fait que Carl sache était déjà trop, presque insupportable à tolérer. Si cela venait à se savoir, à parvenir aux oreilles des autres, aux oreilles de Yuuri...

Je me crispa un peu dans mon lit et me replia sur moi-même, tentant bien inutilement de prendre la position du foetus. Mon corps ne voulait tout simplement pas réagir à ce que je lui demandais.

-Demain... Si tu suis toujours ici... Je veux prendre une douche... Cela me dégoûte tellement de ne pas pouvoir le faire maintenant... De savoir que... Qu'il... J'ai l'impression qu'il est encore là Carl...

Je parvins à ouvrir les yeux et trouva les yeux de Carl en quelques secondes à peine. Je ne sais pas ce que j'attendais de lui. Il en avait déjà fait beaucoup. Il ne pouvait pas comprendre ce que je ressentais, ce que je vivais.

Je baissais la tête. J’avais de la difficulté à rester calme, mais pour elle, pour Clairval je le faisais et je devais le faire. Elle n’était pas en mesure de supporter mes sautes d’humeur et je ne voulais pas lui infliger ça. C’était déjà assez difficile pour elle. Je comprenais ce qu’elle ressentait, bien que je ne pouvais pas le comprendre totalement, j’étais dégoûté de ce que cet homme avait pu lui faire. Vraiment, c’était bien la seule chose qui pouvait totalement m’atteindre. Le viol.

-Bien! Mais je ferais ce que tu voudras de toute façon. Mais mieux vaut que je ne connaisse pas son nom, c’est vrai. Dis-je en terminant d’une voix basse.

Car il était évident que si je connaissais son nom, je le tuerais. Je serais bien incapable de m’en empêcher. Je tuerais ce salopard, et ce serait une véritable délivrance de le faire. Je fronçais les sourcils lorsqu’elle me dit qu’elle n’avait pas besoin d’une infirmière.

- Tu te moques de moi Clairval? Tu as besoin de soin, tout ce que j’ai bandé … Tu as besoin d’autre chose que des bandages! Grognais-je en la fixant dans les yeux.

Je détournais le regard et je dis :

-Ne commence pas à agir comme moi, idiote …

J’avais parlé d’une voix basse. Moi j’agissais comme un idiot. Mais si je n’allais pas voir l’infirmière je crèverais bien rapidement avec toutes les blessures que j’avais tout le temps. Non c’était tout simplement impensable.

-… Hm, tu iras à la douche, je t’aiderais si tu veux … Mais tu iras voir l’infirmière ensuite. Dis-je catégoriquement.

Je la fixais sévèrement. Bon sang, elle pouvait bien faire ce qu’elle voulait. Mais j’avais envi qu’elle le fasse, je ne voulais pas la laissée seule, bon sang … Je m’inquiétais pour elle!

Je souris faiblement, mais avec coeur, face au comportement de Carl. Il était beaucoup trop «mère-poule» avec moi. J'aimais bien qu'il le soit en ce moment. C'était extrêmement rassurant.

-J'aime bien agir comme toi. Tu me donnes de l'attention ensuite. Tu sais que j'adore recevoir de l'attention.

Je ris un peu avant de me mettre à tousser. Mes poumons me faisaient mal. Ou peut-être que c'était mes côtes qui me faisaient réellement souffrir. Je ne saurais le dire. La douleur était généralisée à pratiquement tout mon corps.

-D'accord, dis-je lorsque ma toux cessa, je vais aller voir ton infirmière chérie. Et j'accepte ton aide pour la douche... Je doute y arriver tout de seule.

Je souris à nouveau. Mon sourire était fatigué. Je ferma à nouveau les yeux et me concentra. Je tenta de visualiser Carl, Yuuri, mon frère, mon vignoble. Des choses que j'aimais, tout pour ne pas voir Klêden Bâcher. Pour le moment, j'y parvenais bien.

-Va dormir maintenant Carl. Tu dois te reposer, murmurais-je d'une voix pâteuse. J'ai sommeil...

Je bougea un peu ma tête sur mon oreiller et me sentit partir. Ce n'allait pas être une nuit avec de jolis rêves, je le savais. Mais si je pouvais me reposer un peu...