Celebrons ce nouveau travail ^^ [Tobias]

J’écrasais joyeusement une grenouille des roues de ma vieille R19 en sifflotant. Un de ses immondes batraciens de moins et voilà je venais de faire ma bonne action de la journée. J’étais certain que le monde serait maintenant meilleur grâce à cet acte glorieux. Mis de bonne humeur par l’assassinat d’un représentant de cette espèce haïe, je baissais la vitre pour passer mon bras à l’extérieur. Il faisait vraiment une chaleur à crever et j’avais dans un accès d’énervement contre le patron d’une station service explosé la tête de celui-ci sur le système de ventilation. Grave erreur dont je me repentais depuis mais que je ne pouvais guère effacer. Au moins avais je eu la satisfaction de le laisser la tête dans un bidon d’huile… peut être que son assistant laissera tomber sa cigarette quand il le verra ainsi.

Sur cette idée réjouissante, je m’allume une clope et scrute la route dont je m’étais détourné. J’aperçois alors un grand bâtiment qui devrait être Sadismus en toute logique. A moins que mon indéfectible sens de l’orientation ne m’ait pour une fois lâché. Quelques kilomètres plus loin je m’aperçois que ce n’est pas le cas et un fin sourire étire mes lèvres. Je gare adroitement ma chère vieille bagnole devant la porte et en descends mon sourire toujours présent. J’observe brièvement mon nouveau lieu de résidence, ce n’est pas l’extérieur, que je n’aurais probablement pas ou si rarement l’occasion de revoir, qui m’intéresse mais l’intérieur.

D’une démarche souple et tranquille attestant de ma bonne humeur je me dirige vers la porte et sonne. Un gardien vient me demander d’une voie sèche qui je suis et ce que je veux sous entendant que je n’ai rien à faire ici. Je lui réponds d’une voie aimable et dangereusement douce, après tout je suis de bonne humeur.

« Je suis nouveau gardien ici très cher être si agréable et poli et savoir que je vais être ton collègue me procure un sentiment de… »

Je finis d’une voie plus glaciale qu’une banquise en lui enserrant d’un coup la gorge et en le soulevant de terre dans un même mouvement.

« profond dégoût et une envie dévorante de supprimer la cause de cette aberration. ! Alors ouvre moi cette porte ! »

Je le regarde un instant pendouiller au bout de ma main en se débattant de façon pathétique. J’apprécie de lire la terreur dans ses yeux alors qu’il lâche des borborygmes au bord de l’étouffement puis je le lâche et l’entend s’écraser à terre en essayant de retrouver son souffle. Je m’éloigne de la porte à présent certain que cette loque ou quelqu’un d’autre va venir m’ouvrir. Enfin certain, disons que sinon je perdrais ma bonne humeur et cette poupée désobéissante connaîtra un sort moins enviable. Je ne sais pas vraiment si j’ai le droit de faire ça à mes « collègues » mais peu importe il ne faut pas être trop magnanime tout de même.

En attendant j’ai des choses à faire. Je me rends à ma si chère vieille bagnole et en sort ma précieuse collection de couteaux que je range moitié dans un valisette prévue à cet effet moitié sur moi. Puis je me saisis de mon briquet et de ma réserve de cigarette avant de glisser rapidement le tout dans la poche de mon manteau. Rien d’autre ne vaut la peine que je l’emporte. J’ai presque fini ma clope. J’ouvre religieusement le bouchon du réservoir d’essence.

« Il est temps de se dire au revoir ma vieille… »

Je jette le reste de ma cigarette d’un geste adroit pile poil dans l’ouverture et je regarde avec béatitude le magnifique feu d’artifice qui s’offre à moi tout en m’en allumant une nouvelle. Elle brûle vraiment bien… sans doute à cause des bidons d’essence ouverts dans le coffre et sur la banquette arrière. Et ce sale petit bonhomme qui voulait m’empêcher de jouir d’un pareil spectacle ! Tss tss j’espère vivement que son assistant aura un geste heureux en l’apercevant.

Viatscheslav, au taf ! T'es bien là pour quelque chose, non ? Huh… Un nouveau "client" à accueillir… La routine, en somme. Les mains dans les poches, je traverse le corridor menant à l'extérieur… L'extérieur. C'est drôle. Drôle, qu'on me laisse faire les entrées des arrivants. Je pourrais m'enfuir, non ? Enfin… Ca reste à voir. Un truc à vérifier. Au passage, je croise un gardien, un collègue. Je le salue d'un regard, notant au passage son air un peu…frustré. C'est pas un bon jour pour lui, visiblement… On dirait qu'il s'est fait engueuler. Par qui ? Rien à foutre. J'ai du boulot, alors pas le temps de se taper la conversation. D'ailleurs, c'est une première. J'accueille un gardien. Il faut que je change de registre, moi qui adore taquiner les détenus… 'Fin bon. Chassez le naturel…

Hein ? Je m'arrête, surpris, en alerte. Je la reconnais, cette odeur… Même d'ici. Je l'ai sentie tant de fois… Que ce fut sur un champ de bataille, dans le secret d'une nuit macabre, ou alors dans la douceur des néons d'une salle d'interrogatoire. Le feu. Quelque chose brûle. Le silence règne dans le corridor, à peine nuancé du vrombissement étouffé de la lumière artificielle. Je penche la tête sur le côté, les yeux au sol. Une, deux, trois secondes. Doucement, tout doucement, un sourire carnassier étire mes lèvres. Je sens mon sang battre.

Calmement, je reprends ma route, déchirant ponctuellement l'opaque silence carrelé par le choc bref de mes talons sur le sol de béton. Il faut que je me contrôle… Il le faut. C'est un gardien. Il faut. Il ne faut pas qu'il lui arrive quelque chose. Il faut que, il ne faut pas. Je ferme les yeux, et une toile d'étincelles douloureusement délicieuses étoile l'obscurité de mes paupières.

Lumière, dehors. Soleil, et pas seulement. Chaleur. Mes yeux s'ouvrent, constatent, savourent. Malgré tout, je contiens la pure joie qui se distille dans mes veines. Une bagnole. Avant même de voir la carrosserie calcinée, j'avais senti cette odeur caractéristique… Mélange de plastique, de caoutchouc, relent de métal plombé et, surtout, l'essence. Ce type de truc, c'est un basique. Je ne compte même plus me nombre de fois où j'ai usé de ce type d'astuce pour mes affaires. Même si je doute que dans cette voiture là, il y ait un cadavre. Mais je salue le goût.

D'ailleurs…mon regard tombe sur le nouveau venu, tout absorbé par la vision qu lui offre le véhicule en feu. Hmm… Je sens que je vais bien l'aimer, lui. Par réflexe, je saisis mon briquet, l'allume, le passe sur ma paume. Mon regard glisse vers les portes du pénitencier. Main sur la crosse de son flingue, un gardien me suit du regard. Constatant mon coup d'œil, il fronce les sourcils, raffermis sa prise d'un air explicite. Bah voilà… J'l'ai trouvé, mon chaperon. J'me disais que c'était étrange, que l'on me laisse cavaler dehors en toute impunité. Je parie que si je fais trois pas de travers, je me tape une balle dans le genou. Bref. Revenons-en à des choses plus distrayantes. J'avise le nouveau.

Kettricken ? On vous attendait… J'ai été désigné pour vous faire entrer, vous expliquer tout le fatras, et me taper les procédures. Prêt ?

Je hausse un sourcil, un coin de sourire en réponse à ce feu qui ne me laisse pas indifférent. Ce qui doit se voir, d'ailleurs. Bref.

C’est réellement un feu magnifique, quoique en fait pas si extraordinaire que ça mais personnellement je trouve tous les feux magnifiques… Surtout que là c’est mon adorable bagnole qui flambe, ce qui donne un caractère particulier à ce beau feu de joie. Je contemple d’un œil expert les flammes qui se détache de ce qui est à présent un squelette calciné, essayant d’en saisir toutes les nuances tant de couleurs que de formes. Complètement absorbé par la difficulté de cet exercice qui compte sans conteste parmi mes occupations favorites, je n’entends personne approcher et ne m’aperçoit de la présence d’une autre personne à mes côtés que lorsque la personne en question qui à la voie doit être un homme m’adresse la parole.

Kettricken ? On vous attendait… J'ai été désigné pour vous faire entrer, vous expliquer tout le fatras, et me taper les procédures. Prêt ?

Je jette un bref coup d’œil à mon interlocuteur. Apparemment c’est un gardien de la prison, un futur collègue donc. Il a un petit sourire en coin et vu le regard qu’il a devant mon joli petit brasier qui se situe derrière moi dans sa ligne de mire ça doit être ça qui le met de bonne humeur. Je crois que je l’aime bien celui là. S’il apprécie vraiment ce feu il me comprendra.

« Juste un petit moment encore… »

de fait ça ne devrait pas durer bien longtemps, déjà les flammes sont bien moins hautes. Et puis elles s’effacent doucement laissant place à une lourde fumée noire qui s’élève de ce qui fut ma bagnole chérie. Je m’approche prudemment de son cadavre et sort de ma poche un petit flacon de vodka gardé pour l’occasion. Je le brise sur ce qui reste de l’avant de la voiture, provoquant une recrudescence des flammes. Je m’écarte précipitamment devant l’excès de chaleur. Puis, à bonne distance je me tiens droit comme un manche avant d’effectuer un salut en règles.

« Adieu ma vieille ! Merci pour tes années de bon et loyaux services. »

La cérémonie funèbre en l’honneur de ma R19 terminée je fais volte face pour faire face au gardien et lui dédis un grand sourire. Avec un dernier signe d’adieu pour la carcasse noircie qui fume toujours j’avance vers lui.

« Maintenant je suis près. »

Arrivé à son niveau je le détaille plus attentivement et ma bonne impression se renforce. Mon instinct se trompe rarement quand il m’indique que je suis face à un « semblable », ce qui est le cas maintenant apparemment. Jouant machinalement avec mon briquet je le regardes dans les yeux.

« Bien et quelles sont les fameuses formalités à remplir ? Au fait Rurisk Kettricken, et vous ? »

Je remarque alors un autre gardien derrière qui pointe résolument son arme vers nous. Celui là par contre je ne le sens pas du tout, il m’a l’air d’être de la même race que l’autre saleté de toute à l’heure. Mais quand même c’est sensé être un futur collègue, donc il n’est pas sensé me pointer une arme dessus. Ou peut être qu’il me prends pour un prisonnier ? Ce que j’aurais pu être remarque si j’avais été assez c** pour me faire prendre. Je lui lance un regard méprisant avant de tourner de nouveau mon attention sur celui qui m’a l’air bien plus sympathique d’un air perplexe et le sourcil relevé de manière interrogatrice.

Citation :

« Juste un petit moment encore… »

C’est à peine s’il s’est retourné, tout subjugué par le brasier qu’il s’est offert. Ce n’est pas très poli… Mais j’en ai rien à foutre. Je le comprends… L’indicible joie distillée par la vivante substance d’une flamme… L’exaltation unique que seule apporte l’immolation d’une préciosité par le feu purificateur… Aurais-je trouvé un… esthète ? Je croise les bras, baisse la tête, esquisse un sourire amusé. Sans quitter des yeux le bûcher de métal bouillonnant, silencieux. Tiens, c’est marrant, ça. Je ferme ma gueule, pour une fois. ‘Va falloir que j’me rattrape. En parlant de déficiences… Le feu couvant la voiture commence à s’étouffer, manque de carburant, et de comburant. Je hausse un sourcil. Toutes les bonnes choses ont une fin.

Ah ?… Décidément, il me plaît, ce petit… Il vient de ranimer les flammes, en brisant sur la carcasse torturée un petit flacon que je devine être un alcool quelconque. Pas mal. Surtout que je note dans sa façon de se mouvoir une sorte de respect, de …cérémonial. Aurait-il la beauté dans le coin de l’œil ? J’ai hâte d’expérimenter un peu tout ça. J’avoue que je suis toujours avide découvrir d’autres…esthètes en quête de perfection. Et ce petit semble m’être tout à fait à la auteur. Enfin… Je dis « petit », mais seulement par habitude… Car ce nouveau doit me dépasser d’au moins une tête. Huh. C’est quoi ce bled de géants ? déjà trois pelos qui doivent dépasser le mètre quatre-vingt dix… Heureusement que je complexe pas de mon nouveau nanisme. Ce qui est petit est joli, non ? ‘Fin bon. Poursuivons notre petite introspection. Bonne carrure, cheveux noirs et, surtout… excellentes proportions. Vous semblez étonnés de ce type de description… Vraiment ? Sorry, c’est comme ça que je marche… Tout est question de…proportions.

Citation :

« Maintenant je suis près. »

Choc. Le voilà face à moi. Ses yeux. Ces yeux. Un instant, je me sens au bord d’un état que je connais bien, mais que je voudrais à tout prix éviter. Ma mâchoire se crispe, mes ongles s’enfoncent das la chair de mes paumes. Ne laisse rien paraître, Tobby, ne laisse rien filtrer… Tu sais ce que ça donne. Tu risquerais de le…tuer. Pas de crise, je vous en prie, laissez-moi mon âme, ma conscience. Je n’ai pas envie, Dieu ! Mais pourquoi fallait-il qu’ils soient rouges ? Bordel ! Aaah… Je sens que ça arrive… Un bref instant, je ferme les yeux. Un réseau rougeâtre étoile l’obscurité brûlante de mes paupières closes. Il faut… il faut que je…me…contrôle. Mais, à quoi… A quoi penser ? A quoi se raccrocher ? Quelqu’un peut me le dire ? Quelqu’un, dites-le moi ! J’en ai assez… Assez…

Mes yeux se rouvrent. Brutalement. Je sais ce qui y brille. Je sais que je n’y peux rien. Un sourire carnassier étire mes lèvres, tandis que je détaille le nouveau gardien… Je n’ai pas pensé « proie ». C’est déjà ça …? Alors pourquoi est-ce que mon briquet s’allume ? Pourquoi ? Je ne veux pas… Pas cette-fois. Si je fais la moindre connerie, l’autre mec va me plomber… Et j’ai pas envie de crever… Pas du tout. Mais qu’est-ce que j’y peux ? Qu’est-ce que j’y peux, à part tenter de raisonner mon instinct ? C’est un semblable, c’est un semblable, pas une proie, pas une proie, pas un jouet… Non, pas comme ça !

Citation :

« Bien et quelles sont les fameuses formalités à remplir ? Au fait Rurisk Kettricken, et vous ? »

Ma main mutilée se crispe sur mon abdomen, griffant ma peau à travers la chemise, le bandage. Un des moyens d’échapper à une crise est de se réveiller par la…douleur. Il faut que je reste conscient. La flamme de mon briquet danse au creux de ma paume. Le sol est moins sûr sous mes pas. Beaucoup…moins…sûr. Je bascule en avant, me rattrapant de justesse au petit nouveau, mû par un instinct de sauvegarde peu désireux de me voir me péter la gueule au sol. Ma main droite froisse la manche de sa chemise, le briquet dangereusement proche de l’étoffe.

C’est nouveau, ça. D’habitude, je m’évanouis pas sur les gens que j’connais pas. C’est pas prudent. Même, je m’évanouis pas du tout. Ce doit être l’effort fourni pour me…contenir. Mieux vaut cela qu’une immolation en règle. Mais, quelque part perdu sous la fragile limite de ma conscience, je sens que mon instinct ne se contentera pas de cela. Mon briquet tremble, je ne vois que ces yeux. Ces yeux, couleur de feu. C’est mon corps entier qui palpite de sentir ces yeux là sortir de leur orbites, et brûler. Mais moi… Je… Non ! C’est un…semblable. Penser à autre chose… Autre chose… Mais c’est ce rouge, qui revient, ce n’est que ce rouge… Ce rouge ? Mais il en a d’autres, tellement d’autres… Ce détenu, Nowhere… Et puis cet aristo, Pyth, ce De La Flamme… Ce matricule, aussi, cette nuit là… 5689…et aussi…et aussi…
Petite plume.

Cette pensée m’arrache à mon délire. Violemment, comme un jet d’eau glacé sur la nuque. Je vais pas m’échiner à savoir pourquoi. Peut-être ce flingue dans mon dos –qui veillerait sur le mioche ?- peut-être pas. Je reprends mes esprits, éteins cette flamme qui commençait à s’aventurer tout contre la peau de ce nouveau qui à l’air de tant me plaire. Pour autant, je ne me décolle pas de lui. Autant profiter de la situation pour tester son caractère. Mes lèvres s’approchent de son oreille, je réponds, bas, voix douce mais narquoise, voix apaisée, quoiqu’éprouvée par le début de crise.

Viatscheslav, Tobias. " Enchanté."

Vivement, je me décolle, me retourne, fais face au gardien stationnant devant les portes. Bouh. C’est quoi ce regard ? Quelques paroles m’échappent, d’instinct…ou pas.

Les vêtements pour la mèche, la chair pour la cire… ‘Manque plus que l’étincelle.

Je lance à mon « chaperon » un regard gourmand, assorti d’un sourire enjôleur. Salut… Il me rend un regard à peine outré. Chêh. Mais il est temps de retourner à de plus joyeuses occupations. D’un coup d’œil amène, j’enjoins Kettricken à me suivre.

Les procédures… passent par un petit briefing. C’est simple, utile, et agréable. Vous avez tous les droits sur les détenus. Les moyens de répression s’arrêtent avec votre imagination, et l’interdiction de tuer. Vous devez sanctionner les prisonniers qui pénètrent dans les ailes qui leur sont interdites. A savoir celle des gardiens, et les sous-sols. Ce dernier endroit est bien plus intéressant pour nous, croyez-moi. Inversement, les détenus n’ont pas le droit de vous toucher. Sauf si vous le leur permettez.

Je hausse un sourcil amusé, et tend un paquet de kraft à Rurisk. Il est temps d’y aller. J’ai vraiment…hâte de découvrir ce caractère, ainsi que son approche de l’art et de la perfection…

Ceci comprend vos armes. Matraque, pistolet, paire de menottes. D’autres outils de…travail son disponibles dans les sous-sols. En plus de vos… goûts personnels.

Je jette un coup d’œil éloquent à son briquet, tandis que le mien tourne entre mes doigts. Il est temps d’y aller… Ou bien je ne réponds plus de moi.

[HRP : Désolé « Tobby » j’ai pas pu m’en empêcher ^^]

Ses yeux. Ils n’ont pas une couleur incongrue ou autre… Mais quand même. Ses yeux. Son regard plutôt… ils me donnent la chaire de poule. En même temps là je suis sûr d’être tombé face à quelqu’un qui me ressemble. Je suis sûr que ses yeux sont le reflets des miens quand je suis en chasse… seulement voilà le problème c’est qu’il me regarde moi de cette façon. Pas du tout envie de me trouver dans la peau d’une proie, je préfère être celui qui chasse que celui qui est chassé. Quoique ça pourrait être drôle. Enfin pour l’instant je me demande surtout si il va bien. Il a la main crispée sur son ventre, pourquoi ? Parce qu’il a mal ou pour s’empêcher de m’attaquer comme il a l’air d’en avoir sacrément envie ? Je ne bouge pas d’un poil et continue de l’observer avec curiosité, que va-t-il faire au final ? Tiens il a une main pas entière… et il joue avec son briquet lui aussi.

Je ne savais pas vraiment ce qui allait se passer, c’est pour ça que c’était intéressant mais je ne m’attendais carrément pas à ce qu’il me tombe dessus comme ça. Ma pauvre chemise va être toute froissée… la petite belette qui s’occupait de me la repasser va être fâchée je crois. C’est embêtant j’aime pas quand elle m’engueule, pourtant ses cris sont magnifique… Attends une seconde, comment puis je le savoir ? Ah ! Oui, c’est vrai je l’ai tuée. Bon tant mieux, pas de séance de remontrances alors. Je me souviens je l’ai faite brûlée vive en jetant une allumette sur ces vêtement imbibés d’huile dans je ne sais plus quel entrepôt désaffecté avant de partir. Oui mis le feu à ses vêtements… comme il va le faire avec moi si son briquet s’approche encore davantage… Pour l’instant sa flamme ne fait que me caresser la peau et il n’y a là que de très agréable… J’aime le feu et je découvre que finalement j’aime bien brûler aussi. Enfin pour l’instant, s’il mets le feu à ma chemise je sais pas… on va bien voir… Sauf que finalement non. Plus de flamme. Dommage. Il se contente de me murmurer à l’oreille.

Viatscheslav, Tobias. " Enchanté."

Viatscheslav ? A tes souhaits ! Encore un nom imprononçable il va falloir que je lui trouve un surnom. Voyons, Tobias… Tobby ? Pas sûr qu’il apprécie ! Mais moi ça me plait bien. Il me lâche pour ce retourner vivement et je sors de mon immobilité pour me défroisser soigneusement la manche, pour la belette… sinon je l’entendrait quand même me faire des reproches je penses, elle est tenace !

Les vêtements pour la mèche, la chair pour la cire… ‘Manque plus que l’étincelle.

« Et oui dommage… »

Un vrai soupir sincère, je ne pensais pas avoir autant envie de cramer pourtant. Disons juste que là ça m’aurait pas déranger tant que ça on dirait… il me fait signe de le suivre et je m’exécute, heureux de me diriger vers l’entrée de la prison. Je me sens d’autant plus heureux devant la description de la prison par celui qui aurait pu être mon immoleur. Je n’en demandais pas tant c’est tout ce que j’avais rêvé en même mieux. Je fait un grand sourire à Tobby qui me tends alors un paquet avec un air amusé. Je l’attrape prestement avec curiosité, pendant que mon ange gardien m’indique ce qu’il contient. Je jette un coup d’œil dedans, ça m’a l’air parfait. Je remarque son coup d’œil à mon briquet et mon sourire se fait plus large.

« Mes goûts personnels tout à fait… Vous avez parlé des sous sols non ? que diriez vous de me les faire visiter ? Si vous n’avez rien à faire bien entendu… »

Je préférerais largement ça plutôt qu’il me montre ma chambre ou autre, je devrais trouver ça tout seul et surtout ça m’intéresse bien moins. Je sors alors un de mes petits poignards préférés que je cache dans ma manche gauche et me mets à jongler avec machinalement. Ca et mon briquet, comment pourrais je vivre sans ?

« Au fait qu’y a-t-il dans ces fameux sous sols ? A quoi servent-ils ? »

Depuis qu’il m’a dit qu’on pouvait trouver du matériel dans les sous sols j’ai senti que cet endroit de la prison allait me plaire tout particulièrement.

Citation :

« … Vous avez parlé des sous sols non ? que diriez vous de me les faire visiter ? Si vous n’avez rien à faire bien entendu… »

Je sens que je commence à l'aimer, ce gars. Il a du goût.
Vraiment.
A sa demande, je hausse un sourcil faussement surpris, mais finis par esquisser un sourire satisfait. Avec plaisir… Mais il va falloir que je me contrôle. Que je n'aille pas faire de rapport entre ses yeux rouges… et quelque délicieux instrument que ces salles renferment jalousement… Attention, Tobias… C'est un gardien. Pas touche… Même si ce serait très, très… intéressant. D'ailleurs, s'est-il écarté lorsque ma flamme effleurait sa peau ? Non.
Tobby… Pense à autre chose…
…
Non, pas à ça. Non plus. Tu veux pas t'arrêter, deux minutes ? Il y a autre chose que la torture et la bagatelle, dans la vie… Pour compenser, je joue un peu avec mon briquet, en fais passer doucement la flamme sous mes doigts insensibles. Cela me calme un peu.

Les sous-sols ? Ils sont divisés en trois parties.

Je fais claquer mon briquet, et en observe la goutte de feu qui y naît, et s'y épanouit dans une grâce et une fragilité feintes… Quelle pure merveille. Je me demande à quel point mon interlocuteur ressent toutes… toutes ces choses
Bah… Tout cela viendra en temps voulus.

La première, les couloirs. Elle n'est intéressante que pour y cueillir les détenus en mal de sensation forte… Reste alors deux options, directement accessibles à ce niveau… Soit les traîner au mitard… soit les conduire en salle de torture.

Et devinez quelle est le choix qui me semble le plus agréable… Si vous vous trompez, c'est que vous ne me connaissez que médiocrement… Nous faisons quelques pas, côte à côte, et passons enfin les portes. La lumière change. Ce n'est plus la froide lumière du jour qui nous entoure… mais l'éclat agressif de néons surchauffés.

Et c'est avec plaisir que je vous ferai visiter ces sous-sols… Commençons par les salles de torture, voulez-vous ? Le reste est… facultatif.

Nous passons sans nous arrêter devant l'aile des employés. Je prends néanmoins le soin de lui indiquer que c'est ici que se trouve sa chambre. Histoire qu'il ne se perde pas en remontant. Après quelques minutes de marche, nous entamons une merveilleuse descente dans les entrailles palpitantes de Sadismus…

Ici, la lumière est encore plus malsaine… maladive… et les quelques tubes luminescents peinent à éclairer les dalles humides des couloirs… L'impression générale est… glauque. Tout simplement. Le silence tendu qui y règne n'est perturbé que par l'écho de nos pas, et mes indications ponctuelles sur les lieux.

Enfin, nous débouchons à l'endroit de nos… convoitises. Je pousse une lourde porte de métal un peu rouillée, et invite mon nouveau collègue à y entrer. Une vague odeur de sans caillé nous rattrape… ainsi que d'autres effluves… bien plus satisfaisantes, si cela est possible…
Cet endroit sent le feu.
J'actionne l'interrupteur.
Après quelques clignotements hésitants, la salle finit par s'éclairer, au son d'un vrombissement obsédant. Au centre, une table, des tisonniers, des plaques de métal, des grils…
Je hausse un sourcil.
Magnifique endroit.

[suite en salle de tortures ?]