Une nuit calme

La journée avait été longue et épuisante. Je me dirigea vers mon matelas et me coucha en prenant à peine le temps d'ôter mes bottes. Merde... Qu'est-ce qu'il faisait froid. Je m'étira le bras et vola la couverture de Carl sur son lit. De toute façon, en isolement, il en a pas besoin. Il ne le saurait pas... J'allais la remettre sur son lit demain matin. Et je prendrais même la peine de refaire son lit. Comme j'étais gentille!

Je m'emmitouffla correctement dans les couvertures et m'endormit rapidement, dormant d'un sommeil sans rêve pour une fois.

Je revins dans la cellule durant la nuit, la gardienne était venue m’ouvrir la porte. J’étais fatigué, épuisé, mais surtout, enragé. Et j’en voulais à une personne. Yuuri. J’étais furieux, il m’en voulait peut-être, mais moi maintenant je voulais le tuer. Je me dirigeais vers mon lit m’arrêtant soudainement devant le lit de Clairval. Je la fixait. Une idée émergeant soudainement mon esprit. Et vous saviez que j’étais d’une impulsivité rare?

Je ne pris même pas le temps de songer au fait que je ne voulais pas faire de mal à Clairval. Que c’était à quelqu’un d’autre que je voulais en faire. Je l’agrippais dans son lit. La tenant fermement par les épaules j’allais la plaquée contre le mur

-Tu as peut-être envie maintenant de faire l’amour??? Mais qu’est-ce que je dis! Tu es as toujours envie hein!

Je la lâchais sur ses jambes, et faisant mine que je la laissait je la frappait du revers de la main la faisant ainsi tomber par terre. J’étais furieux, enragé, j’étais certainement dans tout les états que je pouvais vivre en ce moment. Mon séjour au trou m’avait perturbé. Cette fille qui était venue me rendre visite m’avait perturbé. Bref ... Je ne savais même pas ce que je voulais en ce moment, mais j’avais besoin de lui faire du mal. Comme si je touchais Yuuri par l’intervalle de Clairval.

-J’en ai assez!! Merde!!! Je veux foutre le camp d’ici!!! Je veux m’en aller Clairval!!! Hurlais-je pratiquement.

Je me tenais au dessus d’elle, puis j’arrachais à moitié sa chemise, je la couchait sur le dos par terre et je ne la regardait même plus. Elle devait se rendre compte que j’étais à moitié fou, que quelque chose avait sauté dans ma tête. Mais je ne lui donnais même pas le temps de se demander ce que j’avais, je commençais à la tripoter, sans douceur, la massant sans délicatesse, allant presque à lui faire du mal. Disons que ce devait être inquietant pour elle puisqu’elle ne savait jamais lorsque j’allais vraiment lui faire mal.

Mais je la retenait fermement. Pour ne pas qu’elle me touche. Moi je ne voulais pas souffrir. Les trous que Yuuri avait fait avec son fusil étaient toujours ensanglanté et m’avais fait souffrir tout au long de mon séjour en isolement. Maintenant, c’était moi qui faisait souffrir merde!

Je me réveilla en sursaut en sentant mon mur se fracasser contre quelque chose de mur. Merde! J'étais tombée en bas de mon lit? J'entendis alors la voix de Carl et cela me réveilla complètement. Qu'est-ce qu'il venait de dire là? Je n'avais pas compris. Il me reposa par terre et je crus qu'il voulait plaisanter. Jusqu'à ce qu'il me frappe.

Je tomba par terre, manquant de près de m'assomer sur la petite armoire près de mon lit. Il se coucha par dessus moi et déchira ma chemise, toujours en disant des choses complètement décousu. Son regard était très étrange et je ne me sentais pas du tout à l'aise qu'il me tripote de cette façon, presque agressivement, me faisant même mal. Pour une des rares fois dans ma vie, j'avais peur. J'avais peur de ce qu'il pourrait faire, de ce qu'il était en train de faire.

Je tenta de me débattre un peu, mais il me tenait très fermement, ne me laissant pas esquiver le moindre mouvement. Je me mordis violemment la lèvre pour retenir un petit cri lorsqu'il me refit mal. Je ne devais pas l'énerver plus. Je détourna les yeux un instant et les ferma, retenant les larmes qui menaçant de couler. Je ne pouvais dire si c'était des larmes de peur ou des larmes de douleur.

-Carl..., murmurais-je difficilement.

Je voulais qu'il me lâche. Je ne comprenais pas pourquoi il s'en prenait à moi comme ça. Ce n'était pas son genre. Il n'avait pas l'habitude de se venger comme cela. Ce n'était pas ma faute si Yuuri avait....

Je rouvris les yeux brusquement. Il s'en prenait à moi à cause de Yuuri? Je ré-essaya de me débattre un peu, mais il resserra plus fort autour de moi, me faisant encore plus souffrir. Non.. C'était pas possible... Je ne pouvais pas être devenu qui je suis pour me faire violer et tabasser par un homme.

Je ne la lâchais pas, au contraire je resserrais toujours un peu plus mon étreinte sur elle. Je baissais la tête vers sa poitrine et je dis entre les dents :

-Arrête!!! Mais arrête de bouger!!! Ou bien fait le bien pour m’assommer correctement!

Je ne la regardais toujours pas dans les yeux. Car je savais que si je le faisais je serais incapable de continuer. Je lui enlevais brusquement ses pantalons.

-À qui je dois m’en prendre hein?? À qui?? Je suis en train de devenir fou Clairval!

Lorsque j’en eu terminé avec ses pantalons, je lui relevais les mains vers le haut, les tenant fermement par terre pour pouvoir approcher ma bouche de la sienne. Je l’embrassais, et je devais avouer que j’y allais certainement un peu trop sauvagement. Mais je ne me rendais plus compte de rien. Je devais revenir sur terre, quelque chose un coup, ou simplement le fait de la regarder me ferait certainement prendre conscience de ce que j’étais en train de faire.

Mais j’évitais son regard. Je voulais continuer. La faire souffrir parce que moi je souffrais depuis mon arrivé en prison, et parce que c’était sa faute si j’étais ici, c’était sa faute si Yuuri s’en prennait à moi, c’était sa faute si je ne pouvais rien faire parce que je n’avais pas d’arme. Et c’était touojurs de sa faute si tout ceci n’était qu’un foutu cercle vicieux.

-Arrête!!! Mais arrête de bouger!!! Ou bien fait le bien pour m’assommer correctement!

Je serra les dents. Facile à dire lorsqu'il fait au moins 100 livres de plus que moi, et rien qu'en muscles! Je me figea lorsqu'il me retira mon pantalon. Non non non non non..... C'était la seule chose à laquelle je pouvais penser: NON! Mais je n'arrivais pas à le dire. Je sentais ma poitrine se contracter, j'avais du mal à respirer. J'était incapable de parler... Carl ne pouvait pas faire cela... Cela ne lui ressemblait pas...

-À qui je dois m’en prendre hein?? À qui?? Je suis en train de devenir fou Clairval!

Ce n'était pas une raison! Il n'avait pas à s'en prendre à moi à cause de sa putain de folie! Je referma les yeux, tentant vainement de retenir les larmes sur mes joues. Ça me tuait de ne pas être capable d'agir, ou plutôt de réagir. Je ne m'étais jamais sentie prise au dépourvu de cette façon auparavent. Je ne savais pas quoi faire. Et crier à l'aide l'enragerait encore plus. De toute façon, je n'arrivais pas à parler. J'aurais encore préférer qu'il décide de me tuer froidement, tout simplement. Endurer ce qu'il voulait me faire endurer serait au dessus de mes forces, je le savais. On peut prétendre être mentalement fort et réussir à faire croire aux autres que nous le sommes vraiment. C'était mon cas, je prétendais être vraiment forte, pour que les gens me laissent tranquille. Ce qu'il était en train de me faire, c'était le genre de chose qui pouvait détruire facilement quelqu'un... Et il réussirait probablement à me détruire également.

Lorsqu'il se mit à m'embrasser, la seule idée qu'il me vint à l'esprit fut de lui mordre la lèvre. Ce que je fis. Le plus fortement que je pouvais. Je sentis le sang de sa lèvre entrer dans ma bouche. Je tourna la tête pour le recracher, attendant sa réaction. J'espérais qu'elle ne serait pas trop négative.

Je ne la laissais pas lorsqu’elle me mordit la lèvre. Mais je m’arrêtais, lorsqu’elle eu terminé je reculais un peu la tête et je la fixait. Qu’est-ce que j’étais en train de faire bordel? Je finis par me relever difficilement et je regardais autour de moi, ne m’occupant plus de Clairval. J’attrapais mon lit et avec un hurlement de rage je le fit tomber sur le coté. Je fis la même chose avec les 4 autres lits et ensuite je me laissais glisser le long du mur, épuisé.

Je fixais le sol, respirant bruyamment. N’essuyant même pas le sang qui s’échappait de ma lèvre. J’avais l’impression que j’allais crever d’épuisement, que je n’étais plus capable de me relever. Et puis à quoi bon? Je venais d’agresser la seule personne avec qui je pouvais m’entendre ici. Enfin, entendre était un grand mot.

-Je suis désolé ... Dis-je dans un souffle.

Je savais que ce n’était pas assez. Mais pour l’instant j’étais incapable de faire plus. Je fixais toujours le sol d’un air misérable et j’avais mal partout.Pourquoi je réagisais ainsi? Je n'en savais rien. Simplement parce que je n'en pouvais plus d'avoir des enmerdes. Si en plus je devais en avoir pour la seule raison d'avoir couché avec quelqu'un. Que je devais surveiller mes moindres mouvements, j'en étais incapable.

-Je suis désolé ... Répétais-je d'une voix encore plus basse.

Je me redressa lentement, très lentement, lorsque Carl finit par s'ôter de sur moi. Ma morsure devait avoir fait son effet. Je l'entendais ravager la cellule, renverser les lits. Mais j'étais dans un état second, je voyais un peu flou, à cause de mes larmes et de mon cerveau qui fonctionnait au ralenti. J'entendais les bruits en sourdine.

Je me déplaca vers le mur et m'asseya en appuyant mon dos. Je n'avais qu'une envie, me refugier dans un coin de la cellule, me rouler en boule et pleurer. Mais ce n'était pas moi, je ne pouvais pas faire cela. Et il ne m'avait rien fait. Ce serait une réaction exagérée...

-Je suis désolé ...

Je frisonna en l'entendant dire ses mots. cela me semblait tellement... inutile...

-Je suis désolé ... , répéta-t-il.

Je replaca ma chemise et mon pantalon, tentant de cacher le plus de peau possible, et resserra mes jambes sur mon torse avant de les entourer de mes bras.

-T'es con... Tu ne peux pas juste m'agresser de cette façon, tenter de me violer, foutre la cellule à l'envers et simplement dire que tu es désolé... Non.. Tu ne peux pas faire ça!, dis-je à voix basse.

Je gardais les yeux fixement au sol. J'essuya les dernières larmes qui avaient coulées sur mes joues, enragée. La peur avait fait place à la colère. Mais je ne savais pas comment l'exprimer. Je tremblais encore de l'assaut de Carl.

T'es con... Tu ne peux pas juste m'agresser de cette façon, tenter de me violer, foutre la cellule à l'envers et simplement dire que tu es désolé... Non.. Tu ne peux pas faire ça

Je j’écoutais ce qu’elle me disait sans rien dire, sans avoir aucune réaction. Puis, quelques instants plus tard je me levais lentement et j’allais replacer les lits en place. Je travaillais le plus rapidement possible malgré le fait que je sois blessé et épuiser. Souffrir quelques instants de plus ou de moins, qu’est-ce que sa pouvait changer entre vous et moi?

Et ensuite je me retournais vers Clairval. Je voyais la crainte dans ses yeux. Je l’avais réellement effrayé. Je n’avais pas songé à tout cela. Et bien je risquais de l’effrayer encore un peu.
Je me penchais vers elle et je la soulevais dans les airs. La retenant fermement pour ne pas qu’elle se débatte et qu’elle tombe de mes bras. J’allais ensuite la posée sur le lit, me plaçant à genou près par terre pour la déposée. Je restais longuement ainsi et je dis :

-... Je ... J’ai pas voulu faire ça ... Dis-je d’une voix basse.

Je gardais les yeux sur le sol et je dis d’une voix plus agressive :

-Mais Yuuri ... Lui je vais le tuer ... Et tu ne m’empêcheras pas de le faire!

J’étais furieux. Mais maintenant j’étais trop fatigué pour l’être.

Je leva les yeux vers lui lorsqu'il se leva. Je mis quelques secondes à comprendre qu'il remettait la cellule en ordre, mettant les lits à leurs places, prenant même plus ou moins la peine de remettre les oreillers et les couvertures. Il croyait quoi là? Que j'allais lui dire qu'il faisait du beau travail? Les couvertures n'étaient même plus placées en angles avec les coins. Il faisait un travail de merde oui!

Je me recula un peu dans le mur, inconsciemment, lorsqu'il tourna son regard vers moi. Je n'eus pas le temps de réagir qu'il me leva du sol et me tenait fermement pour m'empêcher de bouger. Il me reposa délicatement sur le lit en se mettant à genoux près de moi. Mon coeur s'était remis à battre la chamade. Je ne savais plus comment réagir. Chaque réactions qui me passaient en tête ne semblaient pas cohérentes avec la situtation présente.

-... Je ... J’ai pas voulu faire ça ...

Je fis un petit reniflement méprisant avant d'éclater:

-Si tu n'avais pas voulu faire cela, tu ne l'aurais pas fait! Tu l'as fait, tu le voulais... Merde!

Je me mordis la lèvre. Il tentait de s'excuser. Il s'y prenait vraiment mal et je ne voulais pas entendre ses excuses bidons sur une deuxième personnalité en lui qui agissait de façon méchante.

-Mais Yuuri ... Lui je vais le tuer ... Et tu ne m’empêcheras pas de le faire!

Je passa ma main contre mon visage, m'éloignant un peu de lui. Je voulais mettre de la distance entre nous. Je n'aimais pas les gens méchants et non tendre. Et visiblement, Carl était les deux. Il l'avait toujours été, mais j'avais presque fini par croire qu'il avait changé un peu.

-Pourquoi est-ce que vous me mêlez toujours à vos histoires? J'en ai marre de servir de bouc émissaire à vous deux, de toujours être prise entre vous deux, et d'en subir les conséquences! Je ne veux pas que tu le tues... Et je ne veux pas qu'il te tue. Mais si ça vous amuse, allez-y, battez-vous! Mais arrêtez de me faire souffrir pour votre petite guerre, pour votre propre plaisir! J'en ai marre!

Je restais dans cette position. Mais ce qu'elle me disait n'avait aucun sens. Je ne pouvais pas croire qu'elle ne ce sentait même pas le moindrement visé par tout ce qui ce passait!

-Ta un sacré culot! Moi je suis un salopard! Mais toi ! ...

Je la fixait, incapable de terminer ma phrase, elle savait vraiment comment me foutre en colère. Je me relevais et je dis:

-Tu es vraiment chanceuse de ne pas te sentir visée ... Bravo Clairval!

J'avais parlé d'un ton sec et j'étais partit vers mon lit. Je voulais dormir, mais j'étais tellement sur les nerfs que j'étais incapable de rester en place. J'aurais dû evacuer ma colère encore quelques instants je crois:

-Je t'ai pas violé Merde!!! Alors arrête de jouer les petites effleurées!

Bon, je devais avouer que je n'y étais pas allé de main morte avec elle. Mais bon sang! Pourquoi est-ce qu'au lieu de me nuire elle ne m'aidait pas? J'avais besoin d'aide. Je n'allais pas m'en sortir tout seul ici. Tout le monde s'en prennait à moi ... Et moi la seule personne que je pouvais tabasser c'était Clairval. Disons que le niveau de pathétisme était assez élevé.

-Je suis vraiment désolé ... Je ne voyais plus clair, la salle s'isolement me perturbe, me rend fou ... Tu crois que j'ai envi de me balancer partout sur les murs là-bas? Et pourquoi est-ce que j'aurais envi de te violer bon sang ...

Je marquais une petite pause et je dis sur un ton plus bas:

-Je suis pas un violeur ...

Je me laissais tomber sur mon lit. Joignant les mains lentement et fixant le sol. J'étais vraiment découragé. Mon humeur montait et descendait tellement rapidement que sa m'effrayais moi-même.

-T'auras qu'à dire à Yuuri que je t'ai tabassé ... Et il se débarassera de moi ... Dis-je d'un ton bas.

J'haussais les sourcils, ho oui, il ne me raterait pas lui, c'était certain.

Mon regard le suit dans toute la cellule. Pourquoi il s'énerve comme ça encore? Pourquoi je devrais me sentir viser par quoique se soit de cette histoire?

Ah oui, c'est vrai! C'est à cause de moi si l'Undercity est tombé et que Carl et Yuuri sont allés en prison. C'est de ma faute si Carl a perdu Eddy et qu'il ne verra jamais ses gamins. C'est de ma faute si Yuuri a eu le coeur brisé et qu'il est venu ici avec l'intention de se venger de moi, après avoir baisé la moitié de la planète. C'est de ma faute si Carl m'a pratiquement sauté dessus dans les douches et ensuite dans la salle de lavage, après m'avoir tabassé dans la cellule. C'est de ma faute si Yuuri nous a surpris dans la salle de lavage et qu'il a décidé de jouer les jaloux. C'est de ma faute si Yuuri dit qu'il ne m'aime plus mais qu'il débarque toujours au mauvais moment en jouant encore et toujours les jaloux. C'est de ma faute si Carl se retrouve en salle d'isolement à toutes les semaines parce qu'il ne peut se contrôler. ÉVIDEMMENT! Où avais-je la tête!? Cette putain de planète ne tourne qu'autour de moi, comment avais-je pu l'oublier!?

Je me retins cependant de l'insulter ou pire. Cela n'aiderait pas la situation. Mais merde! Je n'avais pas la réputation de me laisser parler comme cela sans agir.

-Je suis vraiment désolé ... Je ne voyais plus clair, la salle s'isolement me perturbe, me rend fou ... Tu crois que j'ai envi de me balancer partout sur les murs là-bas? Et pourquoi est-ce que j'aurais envi de te violer bon sang ...

Je baisse un peu la tête en me calmant. C'est vrai que je ne comprenais pas ce qu'il vivait. Mais il ne disait jamais ce qu'il pensait, sauf dans des moments comme celui-ci, rien pour nous encourager à l'aider.

-T'auras qu'à dire à Yuuri que je t'ai tabassé ... Et il se débarassera de moi ... , dit-il en se laissant tomber sur son lit.

Je soupira doucement et descend de mon lit, en tenant ma chemise pour ne pas qu'elle tombe. Je m'agenouille face à Carl et pose ma main sur son genou.

-J'ai pas envie de lui dire cela voyons. Je t'ai déjà dit que je ne voulais pas que tu meurs..., dis-je doucement.

Je n'en reviens pas de faire cela en ce moment. Je le "consolé" alors que je n'ai qu'une envie, lui balancer la tête contre les barreaux de la cellule. Cette prison a des effets très néfastes sur moi... Je deviens gentille et compréhensive....

Je baissais les yeux vers elle. Je passais de la colère à la tristesse tellement rapidement que je ne me rendais plus compte de rien. Je me passais la main dans la figure et je dis d'une voix sourde:

-Je n'ai plus le contrôle de rien ... Autant de moi-même que sur tout ce qui ce passe autour de moi ...

Bon voilà que je parlais maintenant. Que je me confiais à Clairval. Un malheur allait certainement s'abattre sur moi. Mais j'avais besoin de parler. J'étais vraiment dans un drole d'état ce soir.

-Je voulais pas te faire du mal ... C'est à Yuuri ... À Cette foutue gardienne ... à tout le monde que je veux en faire ... Merde ...

Je secouais lentement la tête. Bon c'était assez maintenant. Elle n'avait pas envi de m'entendre parler, et moi j'étais certainement trop fatigué pour me rendre compte de ce que je disais.

-Je ... Je vais dormir ... Dis-je en levant simplement les yeux vers elle.

Je l'écouta parler un moment. Je comprenais un peu ce qu'il vivait. J'étais également une prisonnière, je pouvais comprendre qu'il ne se sentait pas à l'aise de n'avoir aucun contrôle.

Malgré la colère que j'avais encore pour lui, et qui me hanterait pendant très longtemps je crois bien, ça me rendait un peu heureuse de savoir que ce ne faisait pas partie des gens à qui il voulait faire du mal. Dans un sens, c'était presque comme si nous étions amis. Dire que j'avais tenté pendant des années de l'amener sur ce terrain et que cela c'était toujours soldé par des bagarres ou des scènes de lit.

-Je ... Je vais dormir ... , dit-il en me regardant.

Je fis un petit sourire et me leva.

-C'est une bonne idée. Je vais y retourner moi aussi. J'étais en plein milieu d'un rêve chouette pour une fois!

Je lui donna un baiser sur le dessus de la tête et lui dit "Bonne nuit!". Je me retourna rapidement et me dirigea vers mon lit, qui n'était pas bien loin. Je pris une tee-shirt dans ma petite armoire et la mit en remplacement de ma chemise maintenant bonne pour la poubelle. Je m'étendis sur le dos dans mon lit, sans prendre la peine de mettre les couvertures sur moi, et fixa le plafond pendant un moment.

Je lui lançais un petit regars lorsqu'elle m'embrassa le dessus de la tête. Ne pouvant retenir un mince sourire. Non, Clairval n'avait jamais été sur la liste des personnes que je voulais tuer. Je l'avais longtemps détesté, mais je lui avait toujours voué un certain respect, même si ses tendances nymphomanes m'avais toujours beaucoup exaspéré.

Je me laissais tomber sur le lit, posant la main sur mes blessures. J'allais devoir me soigner un jour ... Enlever les balles fichées dans mon torse serait une bonne idée. Mais pour l'instant j'étais trop fatigué. Je dormirais peu importe la douleur que me faisais subir ces foutues balles.

Je fixais le plafond avant de finalement dire:

-Je vais plus te faire de mal ...

Malgré tout ce que je pouvais penser, Clairval était peut-être la seule personne qui arrivait à me faire sourire, qui me décoinçais un peu. Peut-être que je lui en voulait de me faire ceder à ses avances, mais c'était à moi de me controler. Je lui en voulait d'être ici, mais je savais de toute façon que l'undercity n'aurait pas tenu le coup, et même si j'aurais voulu rester avec Eddy, je ne me serrais pas enfui de cette façon.

-De toute façon, je doute qu'après tout ça tu essaies encore de me toucher ... Dis-je en ne pouvant réprimer un petit ton amusé.

Je venais de l'effrayer correctement pour certainement la première fois de ma vie. Elle allait certainement me laisser tranquille après tout ça. Ce n'était pas le but recherché mais si au moins ma crise pouvait servir à quelque chose.

-Je vais plus te faire de mal ...

Je fis un petit sourire en ramenant ma couverture sur moi. La prochaine fois qu'il tenterait de me faire du mal, s'il le tentait, j'allais lui faire regretter. Mais j'aimais l'entendre dire qu'il ne me ferait plus de mal. Je tâcherais à ne pas lui en faire non plus. C'était donnant-donnant.

-De toute façon, je doute qu'après tout ça tu essaies encore de me toucher ..

Je ris un peu. Il n'avait pas tout à fait tord. Il avait beau être torride, mais c'était vrai que cette attaque m'avait refroidi les ardeurs. Et j'avais aussi parlé avec Yuuri. Tout cela ensemble faisait que je n'avais pas l'intention de toucher Carl prochainement.

-Avoue que cela va te manquer!, dis-je en fermant les yeux, gardant un petit sourire aux lèvres. Je suis trop sensationnelle pour que tu puisses vivre sans mon corps de déesse bien longtemps.

J'eu un petit reniflement amusé, et je dis rapidement:

-Alors je vais devoir me contenter de te mater durant ton sommeil ... Comme je fais toujours ...

Je fis un petit sourire, evidement je ne la regardais pas dans son sommeil, et je doutais qu'elle croit que je le faisais. Enfin, ce n'était pas mon genre, même en manque.

-Bonne nuit toi aussi ... Dis-je d'une voix basse.

Et je fermais les yeux. Prèt à m'endormir. Et ce ne fut pas bien long. Je n'entendis même pas la réponse de Clairval si il y en avait une, Je manquais de sommeil. Je ne savais plus à quand était la dernière fois que j'avais dormis.