Une toute petite dans un monde de grands... [pv]

Voilà plus d'un mois qu'on m'avait fait passer toutes sortes de tests où j'avais du parler de pleins de choses sur moi, ma vie et même m'a t-on dit: mon crime. Est ce que j'ai vraiment fait un crime ? Je ne comprend plus rien dans ma petite tête de fillette des rues. Pourquoi on m'a emmené ici ? Je ne les croyait pas véritablement quand ils m'ont dit que j'allais en prison mais maintenant que je suis devant, toute seule, je commence à comprendre qu'ils ne mentaient pas.

Je suis donc devant un grand mur gris, tout en haut, ce qui me semblait une immensité par ma toute petite taille, je peux voir des fils de barbelets. Bien que dans ma petite tête de huit ans je ne sait pas encore mettre une étiquette sur cet engin, je frissonne imaginant clairement ce qui pouvais y arriver si quelqu'un décidait, par une idée folle, de passer au dessus.

En plein milieu de ce mur, et devant quoi je me trouve: une porte en fer d'au moins cinquante centimètres ou plus. Elle me fait redoubler mon frisson. Les lieux sont gris, plus que calme ils sont hostiles et loin d'être amicaux. Je le déteste déjà moi qui cependant rit toujours, est prête à tout, n'ayant peur de rien. Là, malgré le soleil qui tape, j'ai peur, très peur, je me sens entrain de trembler. Mes yeux doivent être remplis de larmes que je retiens avec courage.

" Qu'est ce que j'ai fait... "

Les mots étaient sortis sans trop faire attention. Il m'arrive toujours de ma petite voix de fillette de parler seule car quand on a été élevé avec des étrangers dans la rue on a souvent des moments de solitude où l'on se perd à parler à sois même. Je suis petite, frêle, mignonne dans un endroit où j'imagine déjà des gros monsieur baraqués, remplis de tatouages, à la tête féroce, crâne rasé, gros, gras, méchants. J'ai très peur et je ne veux pas rentrer.

Mais derrière moi se tient des gardes à chaque centimètres de parcelle de ce maudit enfer.
Si je reste là planté quelque chose m'arriverait mais mes jambes ressemble à du coton. C'est trop impressionnant, trop horrible pour que je rentre.

" Maman... "

Je me met à pleurnicher une mère que je ne connais même pas, la situation est grave. Qu'est ce qui m'attend derrière tout cela ?

[le rp doit se faire au present...]

Je me dirige d'un pas tranquille vers la porte. Un nouveau detenu doit arriver aujourd'hui et je suis chargé de le mener à sa cellule. Ce n'est pas vraiment la part le plus interressante du boulot, mais c'est pas grave... Je suis d'assez bonne humeur aujourd'hui... une humeur sadique...

J'ouvre donc la grille et... je vois plusieurs gardiens et aucun prisonnier... C'est quoi cette blague, ils l'ont perdu en chemin ? Je fronce les sourcils, eux, ils vont avoir des ennuis. Pourtant ils n'ont pas un visage coupable du tout... Je vais ouvrir la bouche pour ler demander ce qu'il se passe dans je remarque, à mes pieds une gamine... Une petite fille qui doit avoir au plus 10... peut-être 8... C'est quoi ce delire ?

Tout laisse croire que c'est elle qui doit être incarcérée, mais franchement, j'ai peine à y croire...

"Votre prisonnier a réduit au lavage ?"

Mon ton est sceptique, presque aggressif, mais l'un d'eux se met à rire à ma reflexion.

"Nous aussi on a trouvé ça bizarre... Mais c'est bien cette gosse qu'on vous livre aujourd'hui. Condamnée pour meurtre. 7 ans. Vous allez jouer les nounous ! Bon courrage !"

Sur ses paroles, ils se tournent et s'en vont. Je reste un instant sans voix puis je me penche vers elle, descendant accroupi à son niveau. Je le fixe droit dans les yeux... 7 ans...

"Et tu t'appelles comment ?"

[Désolé, j'ai corrigé]

Les gardiens semblent sûrement s'apatienter, je les entends déjà derrière moi. Mais qu'est ce que je dois faire ? Qu'est ce qu'une gamine peut penser quand elle a face à elle une prison ? J'avance d'un pas tremblant mais quelque chose me retient dans ma tête, me dit comme d'attendre. Alors je recul de nouveau.

Je regarde ces murs qui me sépare de ma liberté à 'la prison' malgré que je ne sais pas encore ce qu'on y fait, je sens que je vais perdre tous ceux que j'aime dans ce 'nouveau monde' ou plutôt à cet 'enfer'. Je ne serais plus l'innocente, la petite fille mais une comme les autres. D'ailleur on m'a déjà nommé par mon numéro, soit mon matricule. A partir de maintenant je n'ai même plus d'identité je suis le uméro 220928 que j'ai dû apprendre par coeur bien que je ne suis même plus sur de l'ordre des chiffres... Cette vie va être et est déjà horrible.

J'entends des pas tout prêt de moi. Je tourne vivement la tête et aperçoit un homme. Je ne sais pas qui il est, peut être un détenu, peut être un gardien ? Mais il semble en tout cas chercher quelque chose... ou quelqu'un. Il me fait peur, il est trop grand, je me sens 'naine' face à lui. Son expression change, il devient encore plus féroce, son visage est totalement pervertie au moment où il pose ses yeux sur les deux autres gardes derrière moi. Il s'apprête à parler mais ses yeux de sadiques tombent sur moi, moi qui recule d'un bon pas. Et s'il m'attrapait et me faisait mal comme les auters ? Lui ça sera encore pire en voyant comment il est... Il semble pour l'instant m'examiner.

Pour mon plus grand soulagement, ne parlons pas de plaisir, il détache ses yeux des miens pour parler aux autres gardiens de manière ironique. Qu'est ce qu'il a ce gros sadique de vaurien et de vieux à parler comme ça de moi ? Rétrécie au lavage ?? Et pis quoi encore ? Au moins moi on m'a pas tiré par les pinces et je peux me faufiler partout au lieu de baisser la tête sous la porte ou sous autre chose d'ailleurs.... Na. Et l'autre sot qui rigole à côté, grr dès fois on aimerait quand même faire deux mètres pour lui en coller une, mais je ne suis encore qu'une fillette et je devrais me plier aux autres, surtout à eux.

Cependant le mot de 'nounou' m'interpelle. Je me retourne vers le débile de gardien qui a parlé.

" Je n'ai jamais eu besoin de parents ou de nourice pour avoir huit ans alors j'aurai encore moins besoin de gens comme toi ! "

Je le tutoie, à mon âge la politesse pour les adultes on ne la connait pas et d'ailleurs je ne sais pas si je l'appliquerais quand je la connaîtrais un jour. Ca a été plus fort de moi. Quand j'avais prononcé cette phrase mon regard était dur mais ma voix me trahissait, elle tremblait et était aigu comme toute les gamines, j'avais encore reculer d'un pas et maintenant je baissais les yeux. Tant pis je me prenais une giffle, je devrais sûrement m'habituer. Je ne me laisserai jamais faire par ces robots !

Maintenant le gardien est parti, l'autre aussi et pour ceux qui restent ils s'éloignent. Je me retrouve seul avec l'enfer et ce machin devant moi.
Heureusement il s'accroupie et m'impressionne déjà beaucoup moins malgré ses yeux aggressfis. Il me demande mon nom... Comble de l'ironie ! Comme ci j'allais lui répondre, ou plutôt si mais d'une autre manière, je suis maline et j'ai pris beaucoup du répondant de ma bande.

" Je suis le numéro 220928 "

Je le fusille du regard et baisse encore les yeux.

J'ai gagné ! Il semble bien surpris par ma réaction. Bah quoi ?! C'est pas parce que j'ai sept ans que je suis un ange malgré ma petite bouille. Roh qu'est ce qu'il m'énerve ce gros patapouf. Toute contente je relève le regard mais la surprise du monsieur part bien vite, il semble m'interroger avec ses gros sourcils. M'interroger sur quoi ? De toute manière je n'ai pas à lui répondre ni même à me justifier.

Il me reparle une nouvelle fois mais cette fois ci ce n'est plsu l'air presque amicale qu'il avait précédemment. C'est un air menacant et féroce avec cette voix de méchant homme. J'ai peur de nouveau, je me remet à frisonner. Je ne préfère même pas répondre de peur de dire une bêtises. Décidemmment on ne peut donc rien dire, même pas s'exprimer alors je préfère me taire... Pour l'instant. Et puis la peur me tenaille le ventre.

Je relève la tête attiré par une odeur que je ne connais que trop bien: la cigarette. Il fume et semble de nouveau tranquil contre son mur, alors je me rassure en pensant qu'en réalité il est peut être gentil et pas comme les autres malgré tout ce qu'il m'a déjà fait peur jusqu'ici. Je baisse la tête et m'accroupie par terre attendant qu'il me prenne la main pour me conduire où je dois aller ou bien me présenter les lieux.

Qu'elle bécasse de crédule je fais là ! Aussi spontannément qu'il s'était calmé précedemment, sa voix retentit. Plus féroce, plus méchante, pour mes oreilles il crit. Je ne frissonne même plus mais je tremble. Je me relève sur le coup. Il est méchant trop méchant, s'il continue je vais me mettre a pleurer... Il me fait tellement peur.

" Je... Je... "

Je ne sais pas quoi dire, je suis maintenant debout sans même m'en être rendu compte. Toujours tremblante et les jambes en coton je regarde tour à tour la muraille, les fils de barbelets, le gardien et finalement la porte où je dois avancer. Puis-je m'échapper ? Certainement pas !
Alors je fais un pas tremblant... deux... trois. Ca y'est j'ai franchi la porte, j'attend d'autant plus terrifiée.

Voilà je suis déjà à l'intérieur... C'était court, trop court. Je regarde autour de moi malgré ma vue à moitié brouillait par le soleil et à moitié mouillait par les larmes qui ne voudraient que couler mais je tiens, je tiens... Autour de moi ça semble énervé. Je voix des gens, tous habillés pareil, avec une sorte d'uniforme s'il on peut appeler ça comme ça en voyant comment ils sont sales, fins et moches. C'est comme cela qu'ils sont alors les détenus ? Et c'est aussi comme cela que l'on traite ces pauvres gens ? Mon coeur d'enfant est touché droit dedans, j'ai mal en les voyant ainsi. L'homme est injuste envers lui même.

Redressant la tête je me dis qu'il faut que j'avance. Le gardien est sûrement derrière moi et ne tardera pas à avancer d'un pas rapide, vu ses grandes jambes, pour m'entraîner à l'intérieur et me présenter mon nouvel habitat ou plutôt le peu d'habitat qui me sera maloffert. A peine avancée un peu plus, j'entend un bruit sourd: le gardien vient de fermer la grille ce qui eut pour effet de me faire sursauter. J'étais à l'affut du moindre prédateur, tout pouvait me faire trembler, frissonner, trembler. J'étais le mouton au milieu des loups et je ne tarderai pas à me faire manger par je ne sais quel préjudice. Ma peur augmente. Autant les gardiens que les détenus ont le regard féroces et cresés.

Quelle charogne! Pourquoi le mal existe ? Pourquoi ne peut on pas vivre sa vie librement sans lois ni juges ? Ce ne serait pas forcément l'anarchie cruelle si l'on laissait les gens se procuraient leur matière come ils l'entendent sans propriété privée... C'est cruel et ma sentimentalité en est d'autant plus touchées. J'ai envie d'interroger le gardien, je le ferai volontier si je n'aurai pas une aversion contre eux...
Seulement je n'eus même pas besoin de discuter avec le monsieur qu'il répondit déjà à l'une de mes questions: comment serais je traiter ?

En gros, comme les autres, même pire car je suis petite et frêle. Mais je ne suis qu'une enfant et l'enfant est toujours innocent. Je baisse la tête en signe de soumission, ils seront tous plus forts que moi ici, je suis le vilain petit canard qui va subir tous les maléfices de la lois du plus fort perverse et sadique... J'ai un noeud à l'estomac et je suis à la fois engourdie, c'est une chance au moins je ne ressens pas la douleur de mes bras coupés en deux ou encore mais jambes de coton et leur lourdeur. J'avance, sans pensée, c'est tout.

Sans m'en rendre même compte le gardien est à côté de moi. C'est après ses paroles que j'ai du ralentir car lui l'avait fait. Il me regarde, je le sens mais je n'ose pas relever la tête, je ne dis rien. Il pose sa main sur ma tête, j'ai un petit sursaut mais je me dis qu'il ne faut pas rétorquer et puis après tout il est peut être pas si méchant que ça... Alors je relève la tête malgré ma terreur.

" Je m'appel Lucie. "

J'approuve sa phrase et avance de nouveau plus vite, un peu plus confiante et moins engourdi car je sens la douleur qui me tenaille. Fiouh mais qu'est ce qu'il va vite tout en marchant seulement ! Je fronce les sourcils et me met à courir un peu malgré que je trébuche sur le gravat à plusieurs reprises, j'ai mal aux chevilles encore. Ce qui s'ajoute à mes autres douleurs, je ne cours donc pas très vite mais je sais qu'il ne faut pas que je m'arrête, trop de gens sont déjà autour et je préfère ce grand gardien malgré tout... J'arrive prêt de lui, il a l'amabilité de m'attendre. Je m'arrête tout essouflé et le regard pour lui faire comprendre que je suis prête à continuer... malgré tout. Je regarde une dernière fois la lueur du jour alors que je suis encore libre sachant qu'elle ne sera plus jamais la même ou pas pour maintenant encore... Et tourne le dos à la porte, regardant l'entrée, l'intérieur face à moi.

[waow ! Comment tu fais pour écrire autant... J'y arrive pas, moi... Par contre c'est domage qu'il y ait tant de fautes d'orthographe... *obsédé de l'orthographe...*]

Je la regarde arriver en courrant presque. Il me semble qu'elle boite, je lui indiquerais ou est l'infirmerie... J'ai comme l'impression qu'elle y passera beaucoup de temps c'est petite. Je la vois surveiller les détenus qui sont dans la cours, certains la regardent avec un oeil interressé. Même quelques gardiens ont cette lueur lubrique dans le regard. Je soupire, dépité. J'ai toujours eu ce que je voulais, mais les gosses ne m'ont jamais interressés... Même si j'ai certainement déjà du me servir parmis les jeune servants de mon père, je ne vois pas l'interet de violer une gamine... Tout le monde n'est pas de mon avis, c'est bien domage pour elle.

Elle a dit s'appeler Lucie. Depuis qu'elle a mis les pieds dans l'enceinte de la prison, il est clair qu'elle est plutôt impressionnée. Elle a d'ailleur remarqué les regards qui se posent sur elle. Et à l'air qu'elle me lance, il me semble qu'elle pense que je vais la proteger... Oui, je vais certainement le faire... Jusqu'à ce que je l'ai ammené à sa cellule. Après, ça ne me regarde plus. Il faudra qu'elle apprenne à ne pas faire trop confiance aux gens... Mais pour être ici, elle a du grandir dans la rue, elle doit être habituée à ça... Enfin, j'en sais rien, moi, j'ai toujours été dans cette prison dorée qu'était la maison de mon père...

Elle arrive près de moi, essouflée. Son regard me semble bien mature d'un coup. Déterminé aussi. Elle jette un oeil à l'extérieur puis se tourne vers la hall. Prête à affronter son avenir... Un autre question ne vient à l'esprit: est-elle condamnée à perpet ? Si c'et le cas, je trouve cela plutôt cruel... Mais si ce n'est pas le cas... Dans quel état d'esprit sortira-t-elle de Sadismus. Je laisse tomber mon megot à terre et l'écrase sans prendre garde et je sors une autre cigarette que je glisse entre mes lèvres sans l'allumer celle là.

"Ecoute, Lucie, a Sadismus, il y a des règles. Il y en a peu mais tu devras les respecter. Tu es libre de circuler dans l'aile des prisonnier et dans l'aile commune, mais tu ne dois pas entrer dans l'aile du personnel, ni dans les sous sol sans y être autorisé. Tu devras respecter les horraires des repas et à l'extinction des feux, tu dois être dans ta cellule. Dans ton placard, tu trouveras des uniformes, des serviettes et du savon. Je ne sais pas si les uniformes t'iront, mais il faudra faire avec. Dans l'aile commune, il y a une laverie, c'est là que tu laveras tes vetements et tes draps. N'oublies pas une chose: les gardiens ont tous les droits sur les prisonniers alors évite de les provoquer. C'est valable pour moi aussi. Un dernier conseil... Méfies toi des prisonniers."

Je me tais un instant, lui laissant le temps d'enregistrer toutes ses informations puis je lui désigne la porte de l'aile des Prisonniers.

"C'est par là."

[Merci ^^’ Mais tu écris très bien aussi et il faut dire que je pourrais t’en relever aussi des fautes d’orthographe lol ! D’habitude je fais mieux car je prends mon temps, comme ce soir mais mes posts ont été fait à la va vite, celui-ci sera à 90% parfait mdr.]

Le temps d’un silence me permet de respirer et de calmer un peu ma cheville. Je ne souffre pas véritablement, j’ai juste des lancées, ça se calmera quand je pourrais m’asseoir en attendant je me contiens. Et ce n’est pas ici, avec ce que je suppose une infirmerie de pacotilles, qu’on pourra me guérir… Si déjà les hôpitaux n’ont rien pu faire… Mais bon ce n’est pas un handicap. Un détenu capte mon attention. Il semble fou, un truc dans le genre, ce qui est sûr c’est qu’il n’est pas net. Il passe devant moi comme un flash, il rigole, ricane, tout courbé, sale, puant, comme un autiste ou un schizophrène. Et s’ils étaient tous comme cela ? Pire… Si je devenais comme ça ? Oh non, je ne devais surtout pas imaginais cela.

Dans ma petite conscience je ne me rendais pas encore compte que j’étais descendu du cocon de ma rue, que c’était fini les partis de rire et de plaisir : que j’étais en prison. Fini la belle vie, la liberté, les règles transcris et tout ce genre de belles choses. Mais je ne me rendrais compte de cela que demain matin à l’aurore quand dans ce que j’imaginais mes barreaux, transpercera le soleil. Un soleil qui ne ressemblera en rien à hier et sera pire le lendemain. Morose, sale, puant, voilà ce que je deviendrai. Je me le dis intérieurement mais entre dire, croire et prendre conscience il y a une marge d’écart très, très, très importante. Je pleurerai, j’appellerai mes amis que je ne reverrai probablement jamais, voir même mes parents que je n’ai jamais connus.

Je fixe de nouveau ce gardien, lui aussi à l’air pensif en me regardant. Que se dit il ? Que je ne suis peut être qu’une pauvre idiote de gamine qui a mérité son compte et qui aurait dû être mieux élevée ou alors qui aurait du se rendre dans un orphelinat. Ou bien alors a-t-il pitié de moi… Je me fiche bien de la pitié, tout ce que je veux maintenant c’est sortir. Mais je ne dois surtout pas y penser car ce qui en adviendrait serait trop terrible, je revois l’image de ce détenu.

Une question débile me heurte l’esprit : comment un homme peut il devenir un gardien de prison ? Quelle est sa motivation ? J’ai toujours les yeux rivés sur mon gardien, en marchant. Pourquoi lui est il gardien ? Il n’a pas l’air méchant, j’inspire même sa confiance, il m’a accueilli et m’a laissé une chance, il me regarde avec un air de pitié, marche solennellement, ne fait que son boulot. Et après ? Il n’est peut être pas quelqu’un de cruel, peut être est il même gentil. Pourquoi alors être gardien ? Je m’apprête à lui poser la question mais je suis interpellé par sa voix qui me semble toujours aussi féroce. Peut être cela est dû à sa grandeur. Je n’ose dire mot ni même lancer un regard. J’écoute en silence et approuve en silence ces quelques règles qui ne sont pour moi pas des murailles contre la sortie mais au contraire des règles que je ressens comme un instinct de survit. ‘Tu es libre’, quelle formule ironique. L’aile du personnel et sous sol, je les mémorise mais de toute manière je n’avais pas l’intention d’y aller, j’ai bien trop la frousse toute seule dans accompagnement. Pour ce qui est de manger c’est idem, je ne traînerais jamais et j’essaierai de rester dans ma cellule, toute seule jusqu’à ce qu’on me laisse définitivement sortir… Les uniformes… Peuf même pas moyen que je porte ces horreurs, je ne serai pas comme eux. Je le mettrai pour sortir et devant les gardiens et c’est tout. Ok pour le reste.

Pour la dernière règle… Je le prend comme un conseil et relève mes yeux vers le gardien, des yeux de fillette qui brille et en même temps de remerciement profond pour ce conseil. Je suis plutôt distante et froide avec les gens mais quand des personnes m’inspirent la joie ou une influence positive je peux leur sauter au cou : je suis une enfant.

« Merci. »

Ma gorge est sec décidemment je ne sais rien de l’enfer qui me tourmente encore. Je respire profondément et continue de suivre mon gardien. Je suis derrière lui, il ne me voit pas heureusement sinon il verrait un regard remplit de supplies, je supplie qu’il reste à mes côtés : c’est un gardien, il est grand, fort, impressionnant mais je sais que d’évidence c’est impossible.