Un aller sans retour [privé Ludwig]

>> Salle commune

J'arrive dans ma cellule un peu avant l'extinction des feux. Je m'assoie sur mon lit et regarde encore et encore la photo. Ludwig y est heureux, joyeux, beau... Et cette petite fille dont j'ignore le nom... Elle est si mignonne, si insouciante... J'ai failli détruire ça... Des larmes coulent sur mes joues. Pour eviter de gacher le photo, je la pose, retournée, sur mon matelas et j'apperçois un mot écrit au crayon dans un coin: Laura.

Juste à ce moment, les cellules sont fermées et les lumières etteintes... Laura... Sa fille s'appelle Laura... C'est presque pire de le savoir... Au debut elle n'était qu'une notion puis elle a eu un visage et maintenant un nom... Laura...

Sans réflechir, je défais mon lit et commence à déchirer le drap dans la longueur. Mon regard se promène dans la cellule. La grille qui donne sur le couloir est faite avec des barreaux verticaux, mais tout en haut, il y a une barre horizontale... Parfait. Je noue les bouts de draps pour me faire une corde et place la chaise contre les barreaux... Trop haut.

Je tire la table contre la porte, pose la chaise dessus et escalade tout ca. J'attache solidement ma corde de fortune et défait retire la table pour ne laisser que la chaise. Je fais le noeud coulant puis m'éloigne de mon oeuvre. Je m'assoie de nouveau sur le lit et regarde avec horreur cette corde prête à recevoir mon cou.

Ma main se pose sur la photo. Je l'observe un dernière fois pour en graver chaque trait dans ma mémoire. Je me remémore le moment que je viens de passer avec lui. Sa douceur, son plaisir...

"Je t'aime"

Les mots sont sortis de ma bouche comme un simple murmure et je glisse la photo sous mon matelas... comme si j'avais peur de me faire engueuler si on la trouvait... de toute facon, on ne pourra plus m'engueuler...

Je me dirige lentement vers mon sort. Me hisse sur la chaise. Passe ma tête dans le noeud que je resserre. J'inspire profondément et je fais tomber la chaise. Aussitôt je manque d'air. Mon premier réflexe est d'essayer de défaire le noeud, de desserer la corde... Mais je me calme, obligeant mes mains à tomber le long de mon corps. Interdisant à mes pieds de chercher un appuis. Des larmes coulent toujours de mes yeux que je finis par fermer.

J'arrive Lecat.

Tout devient noir autour de moi...

Invité

Comme par hasard (vive la chat box !), c'est mon tour de fermer les cellules aujourd'hui. Je passe dans chacune de celles ci, je compte les prisonniers, puis, j'étains la lumière de leur "chez eux", pour ensuite les enfermer comme des animaux. J'ai commencé par la cellule R, alors que la logique voudrait que je commence par la A, mais qu'importe...

J'ai comme l'impression qu'aujourd"hui, il y a encore un rendez vous entre les prisonniers pour faire je ne sais pas quoi, il y a beaucoup trop d'absents a mon gout... Je note leurs noms un par un sur ma feuille de présence.

Quand j'arrive à la cellule C, a peine ai je refermé celle ci, j'entend un fracas sonore dans la cellule d'a coté. Je me précipite vers celle ci, qu'est ce que ces abrutis ont encore fait ? La cellule est presque vide, il n'y a qu'une seule personne qui soit bien a l'heure dans celle ci, mais bon... quand on voit l'état dans le quel il est...

Pas question que quelqu'un d'autre que moi le tue, même pas lui même. Je sors mon couteau, et d'un mouvement sec, je coupe le draps, sans même entrer dans la cellule, pas besoin, il s'est pendu a l'aide des barreaux.

quand je le vois tomber sur le sol, je ne peux que lui dire :

-C'est moi qui te tuerais...

Je tombe au sol violement. Le choc me reveille. Je tousse affreusement alors que mes poumons cherchent à se remplir... Merde, pourquoi ça a lâché ?

Alors, j'entends une voix dans mon dos ? Je me fige. Lui ! C'est lui qui a coupé la corde ? Non ! Non ! Pourquoi faut-il qu'il soit là ? Je me relève difficilement et le regarde... Ce visage... Cette expression que je ne voulais plus voir... Je me jete sur lui, il a encore son couteau à la main et je l'attrape par le col:

"Alors fais-le ! Tues-moi ! Tues-moi !"

J'empoigne sa main qui tient l'arme et je la pose sur ma gorge encore entourée des lambeaux de draps. Je ne veux pas de cette haine envers moi... Je souffre trop de sa présence... Lui, vit, aime, est heureux, a une famille... Moi, je ne suis qu'une ombre glacée... Il pourrait me rechauffer, m'éclairer... Mais il ne m'accorde qu'une seule chose: sa haine.

La lame perce déjà ma peau sous ma pression...

Invité

Donner la mort a qui la réclame ? Non, ce n'est pas mon genre, surtout quand j'ai justement envie de tuer cette personne, non, pas question de le tuer comme ca !

J'ai de la force dans les bras, aussi, c'est sans trop de difficulté, que je retire le couteau de dessous son cou. Celui ci est un peu entaillé mais rien de grave. J'essuie le sang qui coule déja avec ma main, je regarde longuement ce liquide rouge sur celle ci, puis, je relève mon regard vers lui, et je lui dis sur une voix presque douce

-Non... Pas question, tu ne peux pas savoir ce que tu m'as fais... Cette mort te rendrait plus service qu'autre chose, il en est donc hors de question...

Comment je lui parle, comment je me comporte... C'est dur a croire que j'ai envie de le tuer, mais pourtant, c'est bien vrai, je le hais... Mais je le hais tellement, que je n'ose rien lui faire, de peur de l'abimer, comme si je voulais tout garder pour une autre fois... Un moment ou j'en profiterais vraiment beaucoup...

Je me recule de lui... Oui, la mort me libererait... Elle me libererait de cette torture... Elle me libererait de cette prison... Elle me libèrerait de sa haine... Pourtant il est si doux... Je ne comprends pas. Je trébuche et me retrouve appuyé contre le barreaux de ma cellule.

"Tu ne pourras pas m'en empècher... Tu ne pourras me couper la corde à chaque fois... Quand tu seras avec Sybille... Ou le jour où tu iras voir Laura... Tu ne serais pas là pour m'interdire de m'ôter la vie..."

Ma voix est douloureusement basse, mais je le fixe droit dans les yeux. Puis je me souviens d'un truc que j'ai entendu un peu après mon arrivé... Je ne suis pas masochiste, mais ma proposition est très sérieuse:

"Si tu veux me tuer, il va falloir faire vite. Si tu veux te vanger aussi. Tu veux me faire comprendre ce que je t'ai fait, Ludwig ? N'y a-t-il pas des salles de torture dans les sous-sols ? Si tu veux connaître mes faiblesses pour les utliser contre moi, il te suffit de demander..."

Mon esprit est totalement tourné vers Gleb... Je sais que c'est lui ma faiblesse ici... Et je suis en train de le mettre sciement en danger...

Invité

Laura ? Comment connait il le prénom de MA laura ? Cela ne fait qu'atiser ma haine envers lui. Il n'a rien fait contre ma fille, il a juste prononcé son nom... Hors, elle est tellement fragile a mes yeux, que seul moi, son père, ai le droit de prononcer son nom... Enfin... Pas exactement, mais c'est souvent comme ca que je réagis.

-Laura... Ou t'as appris ce nom, comment tu sais ca ! Qui t'as dis son nom ?!

Il y a une chose qu'il ne comprend pas, il a fait bien ire que la douleur physique avec moi, je veux lui rendre la monnaie de sa pièce. Un coup, c'est bien beau... La douleur reste un instant, alors que ce qu'il m'a fait, a moi qui suis une personne tellement fière... Je ne suis pas près ce "cicatriser"...

-Les coups ne sevrent a rien... Et les faiblesses avouées de ta bouche non plus...

Je me rends compte que j'ai prononcé ce nom sans m'en rendre compte mais je ne réponds pas à sa question. Son autre phrase me fait bien plus d'impact... Je me sens faiblir à nouveau... Quand je reprends la parole, il y a des larmes dans ma voix, des larmes qui n'ont même pas la force de couler de mes yeux.

"Que faut-il alors ? Que dois-je faire ? Qu'attends-tu de moi ? Comment puis-je obtenir ton pardon ? Non... pas ton pardon, ça c'est impossible... Mais que tu me regardes comme un être humain... Que tu ais envie de moi et pas seulement pour une fois... Comment puis-je payer pour ce que je t'ai fait ? Toi, tu as quelqu'un pour t'aider à continuer, pour te pousser à te battre, à survivre... Moi, je n'ai plus personne... Personne..."

Je me tais et détourne les yeux. Je ne suis même plus capable de soutenir son regard.

Invité

Je déteste qu'on m'ignore ou qu'on fasse lasourde oreille a mes paroles, surtout sur un sujet aussi délicat pour moi, aussi, je l'écoute parler, en le fixant, puis, je décide de mettre les choses au clair :

-Pour commencer... tu vas répondre a ma première question, d'ou connais tu ce prénom ?

Et si je finis par apprendre la vérité...Je risque de partire dans une colère noire... Ce n'est qu'une photo, mais ma fille est dessus. Je suis surprotecteur ? et alors ? J'en suis gaga, complètement fou, quand elle vivait avec moi, elle avait toujours eu une vie de princesse.

-Ensuite, je veux savoir... Pourquoi tu veux absolument tout ca de moi ! Mon pardon, et mon respect, je ne suis surement pas le seul a te regarder de haut comme ca dans cette prison, et pourtant, je n'ai jamais encore entendu parler de toi comme de quelqu'un qui harcèle les autres pour du respect !

"Le nom de ta fille... Tu as du le dire... ou il était écrit sur la photo... Je ne sais pas..."

S'il la trouve... sous mon oreiller... Peut-être devrais-je le lui dire, comme ça il se lacherait enfin sur moi... Mais je n'ose pas... j'ai peur de m'attirer encore plus sa haine...

Quant à sa deuxième question... Je ne sais pas comment y répondre... Il n'a pas reparlé de ma... "déclaration"... Donc peut-être ne l'a-t-il pas entendue... Je ne peux pas le lui redire... risquer sa moquerie, son mépris... Ca serait trop... c'est déjà trop... Alors je lui réponds dans un murmure presque inaudible:

"pour rien"

Invité

Moi ? le dire ? Je ne disais déja a personne que j'avais une fille, alors dire son nom... c'était complètement absurde, de plus, il avait vu la photo certes, mais il l'avait fixé sans la retourner, et le prénom était marqué derrière.

-Tu ments ! Je n'ai jamais dis le prénom de ma fille, et le prénom n'est pas écrit sur la photo ! Dis moi, comment tu sais ca !

Puis, sa deuxième réponse, s'en est trop ! Je perd au fur et a mesure du temps ma douceur... Mais j'avais bien vu que ce n'était pas le bon moyen avec lui, non, il n'était coopératif que quand il était en confiance...

Je respire un bon coup, pour me calmer, puis, je passe doucement ma main sur sa joue, puis, j'approche mes lèvres de son oreille, et je lui souffle :

-Ce n'est pas une réponse... Je ne vais pas te manger, dis moi pourquoi...

Ses doigts me caressent, ses lèvres frôlent ma peau... Je sens un frisson me parcourir et mon coeur s'affolle. Comment fait-il pour faire tomber mes défenses si facilement ? Comme hier quand il m'a parlé de sa fille ou ce soir quand j'ai cédé face à lui... Comment fait-il ? Je me mets à trembler puis je lache tout d'un coup. Je m'appuie à son bras pour ne pas tomber et je baisse la tête, incapable de le regarder en face...

"Parce que je t'aime Ludwig... C'est ridicule, je sais, j'en suis pleinement conscient... Mais je n'y peux rien... Je ne supporte pas ta haine, ton mépris... Pourtant je les mérite... mais je ne peux pas... Je suis égoïste, peut-être, mais je veux que tu me touches... même si c'est pour me frapper."

Je me tais, térrifié par ce que je viens de dire puis, je souffle les derniers mots de mon discours de suicidaire:

"La photo... je te l'ai prise..."

Invité

Qu... quoi ? Je pensais pourtant ne l'interesser que sexuellement ! Lui en tout cas ne m'interesse que sexuellement, je pensais que c'était la même chose pour lui !

Je reste immonbil, figé, ma main ne touche plus sa joue, elle en est pourtant a quelques millimètres seulement. Je ne sais pas quoi lui répondre...

Sauf quand il se met a me parler de la photo, la, je m'éloigne, lui lancant un regard noir, les paroles précédentes n'ont plus d'importance maintenant !Il a osé prendre cette photo...

-Ou elle est...

Il a interet a me la rendre... Ca... c'est aussi une sorte de torture morale pour moi, toucher a ma fille enfin... A la photo de ma fille...

Au moment où il me lache, je glisse contre les barreaux pour me retrouver accroupi à terre. Sans que je m'en rende compte, mais doigts commencent à ôter le noeud coulant. Mon esprit est focalisé sur ce que je dois lui dire... Je bégaye:

"Elle... elle était tombée... quand tu es parti... dans les vêtements... je... je suis désolé... je l'ai...ramassée... mais je ne l'ai pas abimée... je te le promets..."

Peu importe ce que je dis, il ne m'éccoute pas... Une seule chose l'interesse... Et ça ne me concerne pas.

"Elle est sous mon matelas."

J'ai l'impression d'étouffer. J'ôte définitivement ma "cravate" et me relève péniblement puis, titubant, je me dirige vers la cours... J'ai besoin d'air... Je ne veux plus le voir, je ne veux plus de cette souffrance...

Invité

Je me rue dans la cellule, et je récupère ma photo, que je regarde en souriant pendant quelques secondes, puis, je la range vivement dans ma poche, comme si c'était un objet précieux, qu'on puovait me voler a tout moments.

Puis, je reste dos a lui quelques secondes encore, il faut que je lui parle calmement, sinon, vu l'histoire qui s'est passé juste avant... Si jamais il se suicide, j'aurais surement des accusation a propos de sa mort...

Aussi, je me retourne, avec la ferme intention de parler, juste parler... Mais il n'est plus la...

Ou est il encore passé l'animal ?!!

Je sors de la cellule, pour regarder dans les couloirs, mais déja, je ne le vois plus... En revancje, je l'entend encore, je me dirige a l'oreille, et je le retrouve quelques couloirs plus loin.

-Pourquoi ?

Bien sur, sous entendu, pourquoi tu m'aimes, et pourquoi tu as pris cette photo...

Pourquoi ? Pourquoi ? Il en a de bonnes !! Comme si je le savais ! Comme si je l'avais choisi... Je m'en serais bien passé de l'aimer !

Je ne m'arrête pas et continue à avancer, je me dirige résoluement vers l'extérieur, vers la cours... Un lieu sombre, un lieu frais... Un lieu où je ne verrais plus son visage !

Il me suit encore mais je l'ignore. J'arrive enfin à destination et ouvre les portes de la cours... Enfin de l'air ! Je m'arrête sur le pas de la porte et inspire une grande bouffée...

>> Cours (tu fais la suite là bas)

» Voyage sans retour ...
» De retour, sans la torture! [thorkel]
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