Sadismus Jail Venez vivre la vie mouvementée des prisonniers de Sadismus. |
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| Apprendre à connaître le mouton avant le loup ... [Pv] | |
| | Auteur | Message |
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Damara Galanis 2838 Douce Flamme
Nombre de messages : 261 Age : 41 Date d'inscription : 18/05/2008
| Sujet: Apprendre à connaître le mouton avant le loup ... [Pv] Sam 13 Sep - 20:55 | |
| Je me perds dans les ruines d’un vestige commun. Le céleste bleu, là où de petites boules de cotons jouent à saut de mouton. Ils bougent lentement, parfois, un oiseau vient voler avec eux. Ils sont amoureux, batifolant au gré du vent. Au gré du temps. Ephémère ou non, les nuages seront toujours ancrés au dessus de nos têtes. Un peu comme les étoiles, elles sont collées contre une paroi noire. Les rois, les Dieux, les histoires. Tout ce que m’a enseigné ce cours d’astronomie sur les légendes grecques. Les constellations. Les coudes appuyés contre le rebord de la fenêtre de ma chambre, la tête levé vers le haut. C’est si vaste le ciel. Pourtant, il a sa limite de l’autre côté du globe, prisonnier entre la terre et la couche d’ozone. Enfin voilà. C’est la vie. Je souris pour moi-même tout en tournant mon visage vers mon lit. Les couvertures défaites, pour tout dire, je venais de me lever. Et dans la pagaille de mes couettes, sommeille une petite boule de poils. Cachée aux yeux du monde. Je me détache de la fenêtre tout en m’avançant sans faire de bruit vers mon lit. A bonne hauteur, je me couche sur le côté, de façon à l’avoir contre mon ventre, les jambes repliées. Son museau enfuit dans ses pattes, je ne peux m’empêcher de venir le caresser. Deux jours qu’il est là, et il a plutôt bien pris ses marques. Du moins, dans ma chambre. Pour ce qui est des couloirs, j’estimais qu’il était trop tôt pour lui d’aller vagabonder de droite à gauche.
Je reste là, à le regarder bêtement depuis quelques minutes. Veillant sur son sommeil, attendant son réveil. J’avoue, je suis assez émerveillée face à cette créature. Surtout la première fois que je l’ai vu. Seul dans son coin, premier regard, il s’est avancé timidement vers moi. Craquage. Ses deux yeux bleu sombre me font fondre. Gesticulant un peu des pattes, Athis s’étire de tout son long. Sa petite bouille se penche sur le côté en me regardant, j’esquisse un sourire. Il vient alors vers moi tout en usant de sa langue pour me lécher la joue. Je le repousse doucement tout en le serrant contre moi. Au coup d’œil rapide, je regarde ma montre : 7h 30. Je commence mon service dans une heure. Aujourd’hui, rien de bien fatiguant. Aller ouvrir les cellules des détenus. Une pensée me frôle l’esprit. Pourquoi ne pas aller voir le jeune Silver … Ma journée promet d’être un peu plus positive. Je me redresse d’un coup –en prenant soin de ne pas réveiller mon collègue qui dormait toujours-. J’ouvre mon armoire pour en sortir mon uniforme. Tout en me changeant rapidement, je remarque que Athis était entrain de lécher la main de mon coéquipier. Souriant bêtement, je l’appelle à moi en m’abaissant. Le collier sombre portant son nom se referme sur sa gorge. Au bout d’un médaillon en argent, sont inscrit son nom et mon numéro de matricule. Ceci, par simple précaution. Une fois prête, j’ouvre le plus silencieusement possible la porte de la chambre. Athis devant moi attend mes pas.
Du haut de ses petites pattes, il court cinq mètres devant moi. Puis se retourne, en baissant ses deux pattes avant au sol, tenant son train arrière levé. Message assez clair : envie de jouer. Tout en faisant bouger mon trousseau de clef, je le secoue de loin. Les oreilles dressées, il accourt vers moi en posant ses deux pattes sur ma cuisse. Non, tu n’auras rien. Je l’attrape en le serrant contre ma poitrine un bref instant. Il retrouve rapidement pattes à terre. Avançant miraculeusement à ma hauteur, je crains qu’il parte. Mais au fond, je sais qu’il me reviendra à chaque fois.
Le temps que je descends les escaliers, et tournent dans les couloirs, l’heure passe et mon service commence maintenant. Tout en gardant un œil sur Athis, j’introduis la clef dans la serrure numéro une … Et ce jusqu’à atteinte la dernière. Je reviens légèrement sur mes pas, le chiot dans mes bras. Il est là, légèrement replié sur lui-même. S’il dort ou non, je n’en sais strictement rien. D’une voix assez douce, je viens signaler ma présence :
« Siriel ? Regardez qui je vous ai amené … »
Je dépose alors Athis qui s’empresse de courir vers le jeune homme. Tantôt léchant sa main, tantôt réclament des caresses. Je regarde la scène se jouer devant moi. Je savais que Siriel aimait les loups. Ce chiot, il pourra le voir par lui-même, n’a rien avoir avec une quelconque race de chien connut. Pas de berger allemand, peut-être un husky. Bonne question, quoi qu’il en soit, Athis n’est pas commun. Je m’adosse contre le mur tout en l’informant ;
« Je vous présente Athis. » | |
| | | Siriel Silver 571-428 Serenity
Nombre de messages : 189 Age : 44 Date d'inscription : 13/06/2008
| Sujet: Re: Apprendre à connaître le mouton avant le loup ... [Pv] Mar 16 Sep - 3:43 | |
| La conscience est la maladie des hommes. C’est parce qu’ils sont dotés de cette connaissance qu’ils souffrent. Et c’est parce qu’ils souffrent qu’ils détruisent. L’animal n’a pas conscience de son existence. Il se contente de la vivre. Il pense, il réfléchie, il est même capable de se projeter dans l’avenir, au moins à un niveau instinctif puisque certains d’entre eux font des réserves en prévision de l’hiver. Mais il n’a pas conscience de sa place dans l’univers. La vie se résume à deux principes fondamentaux. La transmettre et ne pas la perdre. La vie est leur bien le plus précieux. C’est pourquoi les animaux sont des créateurs. Au contraire, la vie n’est pas ce à quoi l’on tient le plus. Ce que nous ne pouvons supporter de perdre, c’est la conscience. C’est pourquoi nous avons peur de la mort. C’est pourquoi nous prenons la vie sans raison. C’est pourquoi nous sommes des destructeurs.
C’est le matin. Les matins ont des odeurs particulière le saviez vous ? Non ? Normal c’est très discret. Le genre de chose auxquelles personne ne fait attention. Bref c’est le matin et il est même bien tôt. Mes compagnons de cellule dorment je crois. En tout cas je les entends respirer. Il en manque un, sûrement partit fumer une cigarette dans la cours, prendre son petit déjeuner ou que sais-je encore.
Je me suis réveillé dans la position exacte où je me suis endormi. Dos au mur, les jambes repliées en chien de fusil, sur mon lit, tout habillé. Je suis resté un moment sans bouger d’un pouce, les yeux fermés à humer l’air du matin. Il fera beau aujourd’hui. Cela se sent aussi. L’air est léger, les oiseaux doivent voler haut dans le ciel. Il n’y a pas de courants d’air, donc peu de vent pour apporter des nuages qui se seraient accumulés plus loin. Par contre il fait déjà froid et je ne pense pas que cela s’améliorera. L’hiver approche doucement et le soleil, s’éloignant de la terre, perd de sa puissance. Tant mieux. L’été est bien la saison que je supporte le moins.
Au bout d’un moment, mes yeux s’ouvrent d’eux même. La première chose que je vois est ce mur de pierre grise. Mis à part mes prunelles et mes paupières, je ne bouge pas plus, profitant de la douce chaleur de mon corps pas encore tout à fait réveillé. J’aime sentir mes muscles détendus, mon « Moi » qui pèse des tonnes sur le lit, cette impression d’avoir enfermé mon âme dans un cocon de mousse. Un bien être physique intense et souvent fugace que j’aime à entretenir tous les matins. On a les satisfactions que l’on peut.
La porte s’ouvre de nouveau. J’ai entendu le gardien la déverrouiller quelques minutes plus tôt mais cela ne m’a pas fait réagir. Cette fois il y a plus de bruit. Un bruit de pas tout d’abord puis un bruit de pattes qui me surprend. Je ne savais pas que l’on avait le droit aux animaux. La voix de Damara résonne dans le silence de la pièce. Quelque chose monte sur mon lit et me lèche la main. C’est chaud. C’est curieux.
« Siriel ? Regardez qui je vous ai amené … »
Doucement, faisant attention à ne pas gêner l’intrus, je me retourne et me retrouve nez à nez avec un chien noir aux magnifiques yeux bleus qui ne trouve rien de mieux que me donner un grand coup de langue sur la figure. C’est plein de bave. Mouillé. Et étrangement touchant. Ma main se lève d’elle-même et se pose doucement entre les deux oreilles de l’animal. Sans cesser de le caresser, je m’assois sur mon lit, face à Damara.
« Je vous présente Athis. »
J’hoche la tête. Peu importe son nom, il en a un autre pour moi. Un mot tiré directement de mes études de japonais (une surprise pour Tsuyosa, apprendre une nouvelle langue).
« Inu »
Soit « chien ». Pas très original. Cela dit il s’en fiche, il réagit au ton. Et je m’en fiche, c’est plus court. Inu à presque les mêmes yeux que moi. C’est étrange. Lui si noir et moi si blanc. J’ai l’impression qu’on est déjà en parfaite harmonie. C’est d’ailleurs d’un même mouvement que nous tournons la tête pour regarder la gardienne. Il remue la queue, ses oreilles se redressent et se lève d’un bond. Quelques pas plus tard, il est retourné près de sa maîtresse et me regarde moi. On se fixe un moment. Il baisse les yeux, je lève les miens.
« Dehors ? »
En clair je propose une ballade dans la cour. Damara, Inu, et moi. Ce chien n’a en effet rien fait pour se retrouver en prison. Il a besoin de courir et de jouer. | |
| | | Damara Galanis 2838 Douce Flamme
Nombre de messages : 261 Age : 41 Date d'inscription : 18/05/2008
| Sujet: Re: Apprendre à connaître le mouton avant le loup ... [Pv] Ven 19 Sep - 13:29 | |
| Inu. Je ne cherche pas à savoir la signification de ce mot, enfin disons plutôt « second prénom ». Siriel a sa façon bien a lui d’avoir son propre contact avec le chiot. C’est quelque chose d’incompréhensible en même temps pour les gens extérieur. Athis seul, pouvait comprendre et c’est d’une part pour ça, que je savais d’avance que ces deux là, allaient s’adorer. Chacun à leur façon. On dit que dans l’éducation des chiots, il fallait de suite, les habituer à certaine personne, pour être sur de ne pas avoir de mauvaise surprise le chien, une fois adulte. Enfin, moi je veux surtout qu’Athis face la différence entre les gens en qui il peut avoir confiance ou non. Mes propres « protégés » sont ceux que je mets en avant dans le cercle de confiance du chiot. C’est un choix. J’hoche la tête quand Siriel me demande une promenade dans la cour. Après tout, pourquoi pas, je ne pense pas qu’elle soit vraiment bondée en ce moment. J’appelle Athis en lui effleurant l’oreille de ma main. Petit mais déjà des crocs pas mal aiguisés. Nous avancions donc tout les trois dans le couloir, je lève la tête vers lui. Il ne me semblait pas trop en si mauvais état. Plutôt rassurée, cela faisait tout de même un bon moment que je ne l’avais plus revu. Mais, on ne fait pas facilement tomber quelqu’un qui … Je regarde Athis, marché fièrement à ses côtés, la tête lever vers le plafond, comme s’il cherchait à jouer avec Siriel. « Je suis contente de vous revoir. Dernièrement, j’ai fait la connaissance de Mademoiselle Adélie. Il semblerait que vous la connaissez, ainsi que Mademoiselle Bella … On dirait que vous avez un nouvel ami en plus. »
Ma dernière remarque est directement en parallèle avec le fait que Athis c’est positionner devant lui, les deux pattes posées sur ses jambes. Réaction facile à comprendre : câlin. Heureusement qu’il ne faisait pas trop de ravage. En même temps, ce n’est qu’un chiot. Je ne vous parlerais donc pas de la tapisserie qu’il a un peu arrachée du mur du côté de mon compagnon de chambre. Hier soir d’ailleurs, je me suis rendue à la bibliothèque, et par chance, j’ai trouver un ouvrage assez intéressant qui parlait du chien dans la mythologie …
« Le chien, bien que n’étant pas une figure particulièrement dominante, occupe une place importante dans la mythologie. Loin d’avoir toute la force que l’on peut trouver chez le cheval, le chien y joue un double rôle à l’aspect contradictoire. Sa position varie du chien protecteur à celui de menace, proche du prédateur. Au sein de ses deux rôles, on trouve la figure récurrente du Gardien.
Le chien mythologique le plus connu est sans conteste Cerbère. Fils de Typhon et Echidna dans la mythologie grecque, Cerbère est le gardien de l’Hadès, le royaume des morts. Ces derniers devaient l’apaiser au moment de leur passage du Styx en lui offrant un gâteau au miel, à l’instar de l’obole pour Charon, le passeur du Styx. Cependant, le rôle de Cerbère consistait principalement à empêcher les vivants de pénétrer dans le royaume des morts. Selon les écrits, il prend toujours la forme d’un chien gigantesque et d’une force colossale, mais le nombre de têtes qu’il possède varie, pouvant aller jusqu'à cent. Mais, la plupart du temps il est décrit avec trois têtes de même que dans toutes les représentations de lui. Enfin, il est recouvert de serpent à la manière de la méduse. Il ne fut dompté qu’a une seule reprise, par Héraclès lui même. Ce dernier parvint grâce à sa force légendaire à l’étouffer pour le ramener à Mycènes. Sa capture ne dura guère et il fut rapidement renvoyé à son entre sur les rives du Styx. Mis à part cet événement, Cerbère pu être amadoué à trois reprises. Psyché qui lui offrit un gâteau comme elle cherchait à trouver Perséphone à la demande d’Aphrodite, tout comme la Sibylle qui conduisit Enée aux enfers. Enfin, Orphée qui parvint à charmer le monstre de sa lyre.
Le thème du chien gardant les enfers n’est pas unique à la mythologie grecque, on retrouve des figures comparables dans d’autres cultures. Le chien noir des monts d’Arrêt en est un bon exemple. Compagnon de l’Ankou (le faucheur breton) il garde l’entrer des enfers.
Le chien apparaît sous plusieurs formes dans les diverses mythologies, mais reste le plus souvent cantonné à un rôle mineur (la meute de chien de Diane la chasseresse par exemple). Mais une autre figure emblématique hante la mythologie occidental, pour cela, il faut aller chercher du coté des légendes nordiques pour n faire jaillir un nom : Garm. Le chien Garm est plus connu sous l’image du loup Fenrir, bien qu’il s’agisse de la même entité mythologique. Fils de Loki et de Gullveig (respectivement le dieux du mal et de la discorde et une géante), Garm est sensé détruire le monde et les dieux (avec l’aide de ses frères et sœurs) quand viendra le Ragnarök (la fin du monde nordique). Cette prophétie de Ase poussa les dieux à enfermer Garm dans une cage, mais sa férocité était telle que seul Tyr osait le nourrir. Ainsi, il ne cessa de grandir et de croire en taille et en force jusqu’à ce que nul cage ou chaîne ne soit capable de lui résister. Les dieux demandèrent alors aux nains de façonner le Gleipnir, une chaîne ayant l’apparence d’une corde fine et faite en six matériaux improbables. Grâce à la ruse, les dieux parvinrent à lui glisser le Gleipnir au cou, bien que cela est coûté une main à Tyr… »
Quand je regarde Athis, joueur et distrait. Loin viendrait l’idée de le comparer à Cerbère. Cette pensée me fait plutôt sourire. Certes, ils ont tout deux le poils très sombre. Mais actuellement, rien ne me certifie qu’il sera doux comme un mouton dans les mois à venir. Personne ne sait comment sera fait l’avenir. Même à mes côtés, il peut devenir à tout moment un « Cerbère ». Agressif. Par contre, cela me plait nettement moins. D'oû le pourquoi de l’éducation d’un chiot.
« Vous avez sympathisé avec de nouvelles personnes ? »
Ma curiosité s’emballe, je voulais absolument être sûre qu’il n’avait pas eu de mauvaises histoires ces derniers temps. Me rassurer de ne pas l’avoir « laisser tomber » en somme. Mais je me fais certainement des illusions, s’il est tombé sur Adélie, je doute que l’échange oral ait été très riche. Mais au moins, l’idée de silence les aurait peut-être rapproché. Qui sait. Une fois arriver dans le Hall. Je croise l’un de mes collègues qui me regarde bizarrement. Alternant ma personne et celle de Siriel, j’hausse un sourcil d’un air interrogateur. Puis, après rapide réflexion de sa part il me sourit en s’abaissant pour appeler à lui Athis. Il s’agit d’un dresseur de chien. Il m’avait d’ailleurs proposé de m’aider pour l’éducation de mon petit protégé. Je n’ai pas vraiment refusé, bien qu’Athis n’avait pas l’air de l’aimer beaucoup. L’animal finit tout de même par s’approcher de lui, d’un pas assez craintif, les oreilles baissées. L’homme sortit une balle bleue de sa poche. Athis s’en saisie puis, revient vers Siriel. J’adresse un sourire accompagner d’un « merci » murmurer.
La boule dans la gueule, il la lâcha devant le jeune homme une fois dehors. Pour ma part, je me contente de les regarder, tout en gardant un œil sur les quelques prisonniers dans la cours. Même si j’ai fini mon « service » d’ouverture des portes, rien ne m’empêche de ne pas faire mon travail de gardien. | |
| | | Siriel Silver 571-428 Serenity
Nombre de messages : 189 Age : 44 Date d'inscription : 13/06/2008
| Sujet: Re: Apprendre à connaître le mouton avant le loup ... [Pv] Mar 30 Sep - 18:13 | |
| Les animaux sont supérieurs aux humains car ils sont en meilleurs termes avec le monde qui les entoure. Si les homo sapiens se sont détachés de la nature et essaient de la dompter, les autres bêtes se servent d’elle sans la détruire et en font une inépuisable source de vie, de nourriture et protection.
Inu n'a pas conscience du lieu où il se trouve. Paradoxalement, il sait parfaitement qui y est, qui y passe, la nourriture qui s’y cache et les émotions des hommes qu’il protège. Tout pour lui est prétexte à découvertes. Ce n’est qu’un enfant après tout. Mais un enfant déjà capable de survivre dans un milieu hostile. Les animaux sont supérieurs mais également plus évolués que les humains. J’ignore quelle marche de l’évolution nous avons raté mais il me parait évident que nous sommes en équilibre et que le moindre faux pas nous sera fatal. Je me demande si j’observerais la chute de l’évolution ou si Inu sera là pour nous regarder tomber de ses yeux clairs.
Nous nous jaugeons du regard. J’éprouve un grand respect pour cet enfant de l’illusion. Le fait que Damara l’ait adopté est une raison supplémentaire pour que je lui accorde ma confiance. Je sais que je le dessinerais sous toutes les coutures et dans toutes les positions. J’en viens a m’imaginer schématiser les différents stades de sa croissance avant que ma mélancolie ne me reprenne soudain à la pensée que je serais sûrement retourné près de Sarah avant.
« Je suis contente de vous revoir. Dernièrement, j’ai fait la connaissance de Mademoiselle Adélie. Il semblerait que vous la connaissez, ainsi que Mademoiselle Bella … On dirait que vous avez un nouvel ami en plus. »
La voix de Damara me tire de mes pensées pour une fois bien embrouillées. Elle me parle de la petite fleur que la chimère tenait entre ses pattes. Je me souviens de la discussion silencieuse mais la douceur du moment était ternie par l’aveuglante blancheur qui l’a précédée. Un trou de lumière dans la chaîne de mes souvenirs. Quelqu’un en a-t-il profité pour s’évader ? Ai-je blessé ou tué quelqu’un sans le savoir ? Ne pas pouvoir mettre d’image sur des moments de ma vie m’ennuie un peu lorsque j’y pense…c'est-à-dire pas souvent. Les yeux de ma petite gardienne m’interrogent. Je hoche la tête pour montrer d’un geste que j’ai entendu, que j’ai bien rencontré les deux femmes et qu’Athis est devenu ce qu’elle appelle un ami. Je suis ensuite son regard sur le chiot qui veut jouer. Son attitude est claire, il n’y a que les chiens pour prendre se genre de positions ridicules. Malheureusement je n’ai rien pour jouer avec lui. Je me contente donc de lui flatter les oreilles en arrivant à sa hauteur. Il claque ses petites mâchoires sans faire de bruit, comme pour protester en plaisantant contre mon insensibilité. Inu n’a pas besoin de mots pour me comprendre. Quand à se faire comprendre, je trouve qu’il se débrouille très bien.
Damara sourit pensivement et j’ai garde à ne pas troubler la sérénité de ma gardienne. La curiosité est le pire ennemi des chats et une arme puissante dans l’esprit des hommes. Je ne poserais pas de questions ni n’essaierais de la sonder. Elle vaut mieux que ça.
« Vous avez sympathisé avec de nouvelles personnes ? »
Sympathiser… Non, je n’ai pas sympathisé mais j’ai rencontré des gens en effet. Mes pensées s’égarent d’abord vers Elle. Elle m’a retrouvé, m’a suivit, Elle me sauvera d’une manière ou d’une autre. Personne ne saura jamais combien je lui suis reconnaissant de ce qu’Elle fait pour moi ni ce qu’elle représente à mes yeux. Elle qui est ma seule attache dans ce monde, celle qui me maintient non sans mal loin du gouffre de la folie. Puis d’autres me reviennent en tête. Que des femmes, comme d’habitude. Il y a Lily, la dryade qui a décidé que je serais son arbre. Je ne sais pas ce qu’elle est devenue mais je crois qu’elle a bien souffert récemment. Puis il y a la russe avec son accent que j’avais accueilli et qui me prenait pour un ange, Bageerah et sa fougue que je ne peux comprendre, et mes compagnons de cellule bien évidemment. Cela fait du monde pour un asocial comme moi. Dehors je n’avais qu’Elle, mon patron, ma logeuse et mes parents.
« Oui. »
Je baisse ma main devant ses yeux et je me met a compter devant elle, pour n’oublier personne. Je ne compte bien sur pas Tsuyosa ni le Docteur qui font partit du personnel et qu’il est donc normal que je connaisse. Elle est trop précieuse pour que je la partage, peu importe avec qui. Quand au docteur, il a commit le crime terrible de me sauver la vie. Je ne sais pas si j’arriverais à penser à lui sans me rappeler ma maladie et ma convalescence. On verra.
« Dryade, Chimère, Fleur, Bageerah, Russe. »
Ma main dépliée reste immobile devant Damara, ses cinq doigts dressés, puis retombe contre ma cuisse. Nous croisons un homme qui nous lance un regard plein d’une émotion que je n’arrive pas à déchiffrer. Inu n’a pas l’air de l’aimer. Je comprends, il se dégage de cet être une autorité destructrice et une douceur de façade. Il n’est pas en accord avec lui-même et son sourire semble avoir un milliers de sous entendus que je ne cherche pas à comprendre. C’est le genre d’homme qui est trop destructeur pour moi. Je ne le regarde pas, je continue mon chemin. Je ne vois ni la balle ni l’expression du visage de Damara. En sa présence, je me suis retiré du monde et de la vie. Je ne me fais pas de soucis. Je sais qu’Inu viendra me ramener au présent.
Je suis toujours enfermé dans ma surprise lorsque nous passons la porte. La lumière du jour me fait avoir un mouvement de recul mais bientôt Inu me rappelle a l’ordre. Je baisse les yeux, protégé de la lumière par l’écran de mes cheveux et plie les genoux, lentement, pour ramasser la balle. Elle est pleine de bave. Je me relève doucement, jete un regard neutre sur Damara puis déplie mon long bras pour lancer le jouet. Je n’ai pas besoin de mettre beaucoup de force vu mon allonge. La sphère file contre la gravité et le vent, un chiot joyeux a sa poursuite. Moi, je cherche quelque chose a dire.
« Hum. »
Allons, c’est mieux que rien. | |
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