Sadismus Jail
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Sadismus Jail

Venez vivre la vie mouvementée des prisonniers de Sadismus.
 
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 Smokin' on the ground [Libre]

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Emie d'Ermesson
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Emie d'Ermesson


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MessageSujet: Smokin' on the ground [Libre]   Smokin' on the ground [Libre] Icon_minitimeDim 7 Sep - 16:43

Et voilà, ça y est.
Je suis arrivée dans ma nouvelle maison. Les barbelés, les miradors ne me font ni chaud ni froid. C'est pas si différent de l'armée, en somme. Sombre, sale, sinistre. Rien qui ne me dérange vraiment. Le taxi vient de me déposer devant de grandes portes gardées par des types qui ont l'air de s'ennuyer ferme. J'espère que je ne serai pas comme eux. Sinon, c'est simple : je démissionne. Pour faire quoi ? Aucune idée. Je trouverai bien, j'ai toujours trouvé. Il doit bien y avoir des boîtes de nuit dans le coin, comme partout.
Il fait presque nuit, un petit vent frais souffle. C'est agréable, ça change de l'air étouffant du train puis du taxi. En parlant du taxi, d'ailleurs, je donne quelques billets et quelques pièces au chauffeur qui s'en va avec joie ('faut dire que l'atmosphère qui émane d'une prison n'est pas au goût de tous) vers la ville la plus proche.
Enfin, je m'approche des deux types visiblement non loin de s'endormir (voire de mourir) d'ennui. Je leur fais un salut bref (pour tout vous dire, je tape mon index et mon majeur gauches sur ma tempe avant de les orienter vers eux... un peu genre le salut de l'armée polonaise, quoi). Un salut formel, pas spécialement amical mais pas non plus hostile. Bref, on s'en fout. Et sur ce petit geste presque anodin, je leur lance :

« Bonsoir, y a moyen de rentrer ? »

Entrée en matière assez simple, qui me ressemble. Pas de doute là-dessus.
L'un des cocos s'approche de moi, me jaugeant en ricanant, tandis que l'autre reste en retrait (bah ouais, il y a toujours un chef dans une bande de deux paumés). Boss s'approche donc de moi, avant de me répondre en me détaillant de bas en haut et de haut en bas (visiblement heureux de l'événement, à savoir l'arrivée d'une nouvelle) :

« Ouais, y a moyen, ma belle... Tu m'donnes quoi en échange ? »

L'autre hoche vigoureusement la tête en riant, genre 'Ouais, ouais, l'a raison mon copain, m'dame, faut l'écouter il mord'.
Soyons diplomate, pour notre premier jour. Je brandis ma lettre d'embauche que je viens coller sous le nez du premier en souriant légèrement. Narquoise, c'est le mot. Voilà ce que je te donne, mon pote, et j'espère bien que ça te suffit, sinon ce n'est pas un papier de merde que je vais te sortir, mais mon gun...
Le gars est un peu surpris (normal, assez atypique comme riposte, du genre : attends, tu veux m'agresser ? Mais nan, tu peux rien faire 'cause moi j'ai une lettre à la main !), mais mon papier ne le fait pas vraiment reculer. Logique. Je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'il m'ouvre. C'était plutôt une sorte de... pas vraiment une menace, une mise en garde plutôt. Quelque chose comme ça... Un peu comme si je disais 'fais gaffe, là je me retiens, ça va partir d'une force qui va te surprendre'. Alors histoire de lui faire comprendre, j'ajoute :

« Ecoute, je vois bien que t'es en manque d'action et de tout ce que tu veux d'autre, mais j'ai pas envie de perdre du temps avec toi et ta copine, alors ouvre-moi, ça vaut mieux pour tout le monde. »

Décor planté. Boss sait que je suis pas d'humeur à rigoler avec lui.
Mouais, après réflexion, ça risque de l'énerver un peu, mais bon je ne réfléchis pas toujours quand je sors des phrases génialissimes. De toute façon, s'il me fait chier, il comprendra sa douleur. Je suis pas une minette, je suis pas une gamine. On me fait pas chier, moi. Il l'apprendra bien assez vite, à ses dépends.
Mais ce n'est pas pour tout de suite, apparemment, puisque le premier idiot éructe en s'approchant de moi, repoussant au passage ma fabuleuse protection faite en pâte à papier :

« Tu sais, chérie, on est dans la vraie vie, là. Rien est gratuit. »

Putain mais je rêve !?
Ouais mon chou (je déteste ce mot ridicule, mais franchement, reconnaissez qu'il lui va comme un gant !), j'y suis dans la réalité. Par contre, toi, visiblement, t'as du mal. T''en fais pas, bientôt t'auras les pieds sur terre. Je vais t'y aider.
Bon, une chose est sûre, je me suis trompée. C'est pas ici que je vais m'ennuyer. Un bon point pour Sadismus. Un mauvais point pour Boss et son copain. Pas de chance pour eux... Mais bon, je jouerai plus tard, là j'ai juste envie qu'ils me lâchent. Prendre mes marques, rappeler à l'ordre un ou deux membres de la vermine locale, et puis dormir. C'est tout, je suis pas compliquée les mecs. Allez, rien de mieux qu'une réplique acerbe pour précipiter la fin d'une entrevue...

« On t'a jamais dit que les nanas ça peut être méchant quand ça s'énerve ? »

Mouais, on a déjà vu plus cinglant, comme remarque. Mais ça devra faire l'affaire pour le moment.
Bon, c'est déjà ça, on dirait que ma remarque a fait mouche. Il a enfin compris que je ne rigolais pas. Deux possibilités pour la suite. Soit il me demande de lui prouver mes dires, persuadé qu'il me défonce, et dans deux minutes c'est fini, soit il a pas envie d'avoir des emmerdes avec sa hiérarchie, et dans deux minutes c'est fini. Soit je n'ai pas envisagé toutes les possibilités. Possible aussi, en fait. Mais j'espère les avoir toutes envisagées, 'cause là sérieux je commence à en avoir marre.
Allez, quoi, bordel, fais-moi entrer ou t'auras peur en te regardant dans un miroir. J'ai pas la patience aujourd'hui, j'ai fait un long voyage, tu vois. Pis j'ai pas fumé depuis la France, alors t'as intérêt à te montrer coopératif.
Merde, c'est pas compliqué, quoi ! Tu prends ta putain de clé, tu la mets dans la putain de serrure et tu ouvres. Je te demande pas d'être gentil et de devenir un chaton, je te demande juste d'ouvrir la porte, c'est pas la mer à boire !

Gagné, Boss veut pas avoir d'emmerdes avec ses supérieurs. Boss est un bon chien obéissant. Parfait. Franchement, je crois pas qu'il ait peur de moi. C'est que je paye pas de mine, aussi. Simplement voilà, il a trop peur d'abîmer mon minois, Boss. Et une jeune femme abîmée, ça va se plaindre au directeur en pleurant, c'est bien connu. Alors il protège ses arrières. Il m'ouvre tranquillement sous le regard fuyant de sa copine. Boss semble dire : 'C'est pas drôle, si on peut plus rigoler un peu maintenant...'. Yep, c'était pas bien dur de rentrer, c'est peut-être pour ça qu'ils sont à la porte (ben oui, imaginez des types qui laissent entrer personne, c'est con quand même, on risque vite d'avoir des problèmes de maintenance et de nombre de gardiens).
Enfin bref, nouveau salut à deux doigts, je rentre. J'ai pas beaucoup d'affaires avec moi, juste un petit sac de voyages avec quelques vêtements, deux ou trois bouquins et un paquet de clopes. Important, les clopes.
Et maintenant, je fais quoi ?

J'attends.
J'attends pasque je me trouve dans une cour où je ne suis jamais venue et que je sais pas où aller. Il y aura bien quelqu'un pour m'indiquer le chemin, non ? Alors je m'adosse à un pylône, je m'allume une clope et je fume. Que c'est bon ! Ca détend, ça me fait oublier les deux cons de la porte. I love. Ouais, je me mets parfois à parler anglais, sous le coup d'une émotion trop brutale pour mon petit coeur (ou pas).
Et puis...

J'attends.
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Damara Galanis
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MessageSujet: Re: Smokin' on the ground [Libre]   Smokin' on the ground [Libre] Icon_minitimeSam 13 Sep - 17:21

Dormant paisiblement sur mon ventre, Athis faisait gonfler son petit être. Par moment, il lâchait quelques cris, me signalant qu’il était en plein rêve. Moi, je souris tendrement à l’image de mon protégé. Encore jeune, son éducation avait commencé il y a environ une semaine. Malgré qu’il soit encore joueur et si adorable à son age, ma petite boule de poils devra dans l’avenir, se comporter plus argument. Je le savais. S’il est avec moi, c’est en partie pour m’aider. Puisqu’un homme est incapable de faire de moi ce que je dois être, Athis le fera à sa manière. Couchée sur mon lit, je regarde bêtement la petite sphère. Le chiot, certainement réveillé par un bruit extérieur, ouvre les yeux et lâche un bâillement.

« Kalispéra»

Fixant bêtement la bille, son museau se rapproche doucement de l’objet qu’il convoite en silence. Je ne suis pas dupe, tout en retirant le cadeau de Silver de ses yeux, je viens la ranger dans ma poche. En frappant doucement sur le museau de l’animal en lâchant un : « ohi », assez clair. Depuis qu’il est là, il m’accompagne partout. Ce qui est plutôt pratique, c’est qu’il grandira vite. Je dois faire attention à ce qu’il ne s’accroche pas aux autres durant son temps d’éducation, qui devrait d’ailleurs durer un mois. Après ça, c’est terminé. Il devra être « prêt ».

Ma main glisse dans son pelage noir et court. Le marchand m’a certifier qu’il n’aura plus ces quelques traces blanches aux pattes et sur le poitrail. Cela n’est qu’un détail, tant qu’il ne perd pas l’azur de ses yeux. Jappant doucement, sa queue vient battre contre ma cuisse. Avant d’essayer d’attraper ma main en ma mordillant. S’il savait à quel point il ne faisait pas mal. Pas encore du moins, mais là je dois avouer qu’il a tendance à pincer assez fort. Ses oreilles se dressent, j’hausse un sourcil. Du bruit venant du couloir. Un gardien certainement. Le chiot ne bouge toujours pas, fixant avec acharnement la porte. Je passe ma main sur le dessus de sa tête et lui dépose mes lèvres sur son museau.


« Damara ? »

Oui c’est moi. Je repousse Athis tout en me redressant pour ouvrir la porte. Le sourire aux lèvres, un de mes collègues. Je passerai outre les subtilités. Je m’apprête à prendre la direction de la sortie. Un prisonnier je suppose. Et bien, non. Pas cette fois ci. Un nouveau, enfin plutôt une nouvelle collègue. Une certaineEmie d'Ermesson. Ce qui signifie, pas de dossier à lire. J’accepte la requête avec entrain, et puis, de tout façon, Athis a envie de sortir -il gratte à la porte-. Tout en emprisonnant le cou du chiot dans un collier bleu, je me saisis d’une veste. La nuit n’allait pas tarder à tomber et les soirées ici ne sont pas très chaudes dans les couloirs et encore moins dehors. Tout en marchant dans le couloir, Athis devant moi. Avait plutôt l’air pressé, j’ai beau lui dire : « giá sas ». Cela ne ralentit que très peu son pas. Mais bon, je refuse de le tenir en laisse …

Une fois dans le hall, je n’ai plus qu’à pousser la porte de l’entrée, m’engouffrer dans la cour, trouver la nouvelle venue et rentrée. C’est quand on prévoit quelque chose de bien planifier qu’on vient vous en rajouter. Encore l’un de mes collègues avec cette fois si, un dossier en main.


« Cadeau, un nouveau détenu arrive et puisque tu sors … »

D’accord. Je me saisis alors des paperasses, tandis que lui, gratouille le ventre d’Athis. Fière à lui-même, ses dents de lait se referment sur la main de mon coéquipier. Et oui ça fait mal, mais on n’en voudra jamais à ce chiot à cause de sa bouille de gentil toutou. Donc me voilà avec deux rentrées à faire. Je pousse la lourde porte du hall, et sans attendre, Athis se glisse à l’intérieur. Trop tard pour le rappeler. Lâchant un soupire de lassitude, cet animal me fait tourner en bourrique. Enfin bref. Je le regarde au loin, courir vers une silhouette. Puis, lui sauter pratiquement dessus, les deux pattes avant posées sur la jambe de l’inconnue, qui ne devait être que la nouvelle gardienne. Tout en m’approchant, j’évite de hurler à Athis de revenir.

« Excusez le, il est encore un peu fougueux. Emie d'Ermesson, je présume. Je suis Damara Galanis, gardienne. Si cela ne vous ennuie pas, nous allons attendre quelques instant. Un nouveau détenu doit arriver … »

Si je n’étais pas moi, j’aurai très bien pu lui donner le dossier et lui dire de se débrouiller. Mais non. J’attrape Athis par son collier en le tirant vers moi. Lui murmurant un « assis » en grec. Qu’il exécute sans attendre. Me voilà de nouveau, planter dehors à attendre un arrivant inconnu en compagnie de la nouvelle arrivante. Et d’un chiot, ma foi assez joueur ce soir …
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Emie d'Ermesson
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Emie d'Ermesson


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MessageSujet: Re: Smokin' on the ground [Libre]   Smokin' on the ground [Libre] Icon_minitimeDim 14 Sep - 16:48

L'air commence à se faire frisquet, sinon froid. Je resserre un peu ma veste sur ma poitrine d'une main, l'autre tenant toujours ma cigarette. Le vent souffle, mais peu m'importe. C'est agréable, en fait. Je ne crains pas vraiment le froid. Et puis une petite clope ne peut me faire que du bien. Ca me détend. Ca me fait oublier les deux idiots de la porte. Et puis ce voyage aussi... relativement chiant, il faut bien le reconnaître. L'ennui, c'est que ma clope est presque terminée. Combien de temps devrais-je attendre que l'on daigne m'accueillir ? Ils savaient à quelle heure j'étais censée arriver, pourtant, c'est pas bien compliqué de demander à quelqu'un de sortir ! Ouais, il fait froid, et alors ? Si personne veut sortir, ils ont qu'à donner un plan aux nouveaux, et on se démerde ! On est pas plus cons que les autres. Mais bon, il faut reconnaître que j'aimerais bien aller me poser, là. Défaire mon sac, m'installer, quoi. Et manger quelque chose aussi, pourquoi pas. Je sais pas quand je commence à travailler, ce soir, demain, aucune idée. Et je m'en fous, à la limite. Qu'on me dise quand je commence, et j'obéirai. Mais j'obéis rarement au néant. Il donne pas d'ordres, lui.

Ca y est. Ma clope est finie. C'est pas que je sois impatiente, mais là l'air est pas super chaud, tout ça. Et je suis pas de super bonne humeur. A cause du voyage, de boss et de sa copine, de l'attente. Ce serait peut-être bien que quelqu'un arrive, maintenant. N'importe qui. Quelqu'un qui passerait dans la cour à ce moment là... N'importe qui, ça m'irait. Le nettoyeur des chiottes, un quelconque gardien, le plus débile des prisonniers. Même un visiteur. Je m'en tape. Je veux juste pouvoir poser mon sac, m'asseoir deux minutes. Me reposer, quoi. Et pas rester plantée comme une conne au milieu de la cour. Surtout, je commence à m'emmerder. J'aime pas restée plantée à rien faire, à attendre... Il y a quinze trucs que je pourrais faire. Commencer à me familiariser avec mon nouveau job, par exemple. Ou lire, écouter de la musique. Mais reconnaissez qu'il y a plus passionnant qu'attendre, dans la vie !

Tiens, un chien. Bon, j'avais bien dit que je m'en fichais, de qui venait. Mais quelqu'un capable de communiquer avec moi, j'aurais préféré tout de même.
Je baisse le regard sur la bestiole. Il est jeune. Plutôt beau, il faut le reconnaître. Mais son éducation laisse à désirer. Il m'a sauté dessus comme si j'étais sa meilleure amie, alors que je m'en cogne un peu complètement de lui. Indifférence totale. C'est pas que j'aime pas les animaux. Les chiens, c'est fidèle, tout ça. Mais bon, franchement... ça apporte pas grand chose, il faut bien l'avouer. Ouais, c'est tout mignon quand c'est petit. Et alors ? C'est pas en arborant une petite chose comme ça qu'on va mater la vermine. Je regarde toujours le chien, sans esquisser le moindre mouvement pour le chasser ou au contraire, le caresser. Ouais, indifférence. Rien à battre, de ce chien qui m'a prise pour... pour je sais pas quoi. Son copain ? Son maître ? Un arbre ? Qu'est-ce que ça change ? Il est là, appuyé sur moi, et il ne va pas bousculer le cours de mon existence. Il peut être là ou être à cent mille kilomètres, ça ne me fait ni chaud, ni froid.

Je lève enfin le regard sur une silhouette que j'ai vue approcher dans mon champ de vision. Une jeune femme. Peut-être un peu plus jeune que moi. Les cheveux sombres, le sourire aux lèvres, les yeux pleins de vitalité.
Enfin. C'est pas trop tôt. C'est agréable de savoir que l'attente est sur le point de se terminer. Ce n'est pas que je n'aime pas être dehors, mais je commençais à m'ennuyer. Ce n'est pas comme si je m'étais calée dans la cour pour le plaisir. Situation complètement différente. Aucun rapport. Là, je ne faisais qu'attendre. Je n'étais pas complètement détendue, perdue dans mes pensées, 'cause je savais que quelqu'un allait arriver. Quelqu'un qui pourrait me dire où trouver ma chambre. Alors que si j'étais juste sortie un moment, je me serais laissée allée à penser, sûrement. J'sais pas, en fait. Peut-être pas. Mais on s'en fout. Ce qui est sûr, c'est que la situation aurait été complètement différente. Parce que je l'ai décidé. Et ça suffit comme raison. Amplement.

Damara Galanis, donc. Elle m'a l'air d'être quelqu'un d'assez réglo, droit. Pas de faux semblants. Elle me parle avec franchise. C'est parfait. Par contre, j'ai l'impression qu'elle est un peu... faible. Ouais, bon, remarque elle n'est pas la seule, à mon avis, à demander quelqu'un d'excuser quelqu'un d'autre. Mais bon. Ce n'est pas à elle de me demander d'excuser le chien. Il s'en fout de ce qu'elle pense. Lui, il joue. Il faut qu'il apprenne ce qu'est la vraie vie. Il se prendra peut-être une branlée ou deux. Et puis il comprendra. C'est comme ça qu'il deviendra adulte. Ce n'est pas en excusant tout et n'importe quoi aux enfants qu'on les fait grandir. Au contraire. Et même si c'est qu'un chien. On agit comme ça avec un animal, puis avec son propre enfant. Pour finir, on trop gentil avec tout le monde, et au final on n'a pas ce qu'on voulait. Ce n'est pas vraiment être 'gentil' qu'excuser les fautes des autres à tout va. C'est juste être faible. Mais je ne lui dis pas, je dois être dans un bon jour. Ou alors j'ai simplement envie qu'elle me montre ma chambre en vitesse. Ca sert à rien de la vexer juste maintenant. Plus tard, peut-être, si elle me court sur le système. Pour l'instant, je tolère sa présence sans problème.

« Yep, c'est bien moi. »

Pas un sourire, pas un changement dans mon expression. Voilà, les présentations sont faites. On va pas en faire un plat, quand même ! Je note son nom quelque part, ça peut servir, on sait jamais. Mais c'est tout. Je vais pas me montrer chaleureuse et joviale juste pasque je connais son nom et qu'elle connaît le mien. Bon, trève de bavardages, allons-y ! Je commence à prendre mon sac que j'avais posé à terre, puis m'apprête à suivre cette Damara. Mais non. C'est ballot, la gardienne me dit qu'on attend un nouveau prisonnier. C'est pas possible, ça ! Ils pouvaient pas attendre un autre moment ? Genre dans une heure ?C'est pas que ça me dérange, mais j'aime pas trop qu'on me change mes plans. Pour ce soir, j'avais prévu d'arriver, de me fumer une clope en attendant, pas plus, puis d'aller dans ma chambre. C'est tout. Je ne sais pas si je dois considérer que mon boulot commence maintenant, mais ils auraient pu attendre que j'aie au moins posé mon sac, non ? Putain ! Ouais, bon, ça attendra ! Mais ça me gave, là. Je sors une autre clope que j'allume, tends le paquet à Damara (il faut partager, dans la vie).

« Une clope ? »

Bon. Quitte à attendre dans le froid, autant que ça ne soit pas complètement inutile. Alors pour commencer, une clope. Puis quelques questions.

« Alors, c'est comment, ici ? »

Pause.

« Pas trop durs à mater ? »

Je parle des prisonniers, évidemment. Ceux qui font partie de la vermine, vous savez bien ? Ceux que je me ferai un plaisir de remettre à leur place à la moindre incartade. Et avec le sourire en prime. Si c'est pas un privilège, ça !

[Pour Damara, je poste maintenant à la demande d'Angéla... Donc là maintenant s'il n'y a pas de changement, c'est à elle ^^]
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Angéla Leroy
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MessageSujet: Re: Smokin' on the ground [Libre]   Smokin' on the ground [Libre] Icon_minitimeLun 15 Sep - 13:03

La tête posé contre le métal froid de la camionnette, les yeux clos, je fais abstraction de tout. Je ne sais pas si il est arrivé avant moi ou non, mais je n’ai plus qu’une hâte : celle de le retrouver. Les poignets liés par les menottes qui je dois l’avoué, sont assez serrées, j’ouvre l’œil droit pour observer les deux matons qui me surveille sans réellement le faire. L’un dort, tendis que l’autre observe le paysage à travers la vitre, son fusil à pompe entre les mains. Bordel, on se croirait dans les films américains. Sa doit être chiant le métier de Gardiens. Enfin, je veux dire avec des cas comme moi. Silencieuse, d’un calme olympien, c’est pas moi qui va leur causé problème. Je suis ici, parce que je l’ai mérité, et que je l’ai souhaitée. J’ai tué de sang froid. Par vengeance, mais surtout pour Le suivre. Ma vie sans lui ne se résume à rien, c’est mon meilleur ami, c’est même plus fort qu’un sentiment de lien fraternel. Bref, j’vais pas m’étaler sur ma vie sentimentale et mes amitiés. Je souris doucement face à l’inactivité des gardiens. J’ai une nature qui pousse à la tranquillité. N’importe qui peut voir sur mon visage que je ne tenterais aucune évasion…Comment je pourrais de toute façon, pour au final me ramassé un coup de fusil un pompe dans le crâne…très peu pour moi.

C’est long quand même. L’avion de la France à l’Allemagne, maintenant le fourgon jusqu’à…comment ils ont appelé la prison déjà ?...Sadismus je crois. Autant se l’avouer, même s’il me manque déjà, l’idée d’être enfermé pour une durée indéterminée dans une prison, n’est pas dès plus joyeuse. De haute sécurité qui plus est. Comme si nous étions les pires criminels que la France est pût compter…ça me fait bien rire. La justice est mal faite ? Je ne vais pas jouer les rebelles, mais le trie est mal effectué entre les êtres humains. On mélange souvent un peu tout. Se sont les bourreaux qui sont pleurés et les victimes accusés. La logique dans tout ça ? Ce sont ceux qui ferment leur gueule qui sont considéré comme fautif. Ne cherchez pas à comprendre, puisqu’il n’y aura jamais de réponse. Même si je n’aime pas ça, je vais m’y plier. Comme je devrais me plier au fait que je vais être réduit au statut de prisonnière et de meurtrière. Qu’importe…tant qu’il est avec moi. Après tout, tout ceci n’est qu’un jeu non ? Un autre défie : cap ou pas cap de me suivre ? Bien sur que je suis cap, comment ne pas l’être. Après tout les défie relevé, celui là est le plus important…Non, que dis-je. Notre défie le plus important est celui de rester en vie. Défie qui sera mit à l’épreuve entre les murs de Sadismus. Entourés de criminels en tout genre, violeur – je me raidis à cette pensée -, pédophile, tueurs, psychopathes et j’en passe. Yououu bienvenue. Ne rigolez pas, je préfère être optimiste. Si c’est pour me démonter avant même d’avoir mit un pied là haut, autant me fouttre une balle dans le crâne de suite. Je ne dis pas que je n’ai pas peur. Non, se serais mentir et dieu –non je suis athée – sait que je n’aime pas ça. J’ai mal au ventre, l’estomac un peu noué, le cœur avec un rythme cardiaque un peu trop rapide à mon gout. Calme, bientôt tu va le retrouver.

Sa secoue un peu, on doit surement s’engager dans des petits chemins. Du coup l’autre gardien, se réveille en sursaut, comme un peu désorienté. Mes yeux bleus océan scrutent le paysage extérieur. Une forêt on dirait…je frissonne. Il caille ici. C’est l’Allemagne en même temps, c’est réputé être un pays peu chaleureux. Je frictionne mes mains en priant que mon pull à col rouler blanc et mon jeans puissent me tenir suffisamment chaud dehors. Mes longs cheveux bruns encadrent mon visage fin et pâlit par la fatigue. Déjà que je suis pas bien coloré d’avance…
Je sens le véhicule ralentir. L’angoisse monte d’un cran…un jeu, ce n’est qu’un jeu. Une aventure dans ta vie, point à la ligne. Nous nous arrêtons, puis les deux gardiens ouvrent la porte avant de m’ordonner de sortir. D’un pas fébrile je descends et aussitôt le froid me saisit. Bordel de merde… Je grelotte aussitôt, mes dents claquant les unes que les autres. Amis Français, bienvenue dans le pays qui autrefois, vous a fait connaître le pire cauchemar de toute l’histoire de France… Ne soyons pas rancunier, ce n’est pas de mon époque…

Mon regard se pose sur la bâtisse. Une grande et lourde porte permet d’accéder à l’intérieur de la prison. Après quelques ordres, celle-ci s’ouvre et c’est devant moi que je découvre ce qui va être, dans l’instant même, ma seconde maison…j’en saute de joie d’avance. Encadré des deux hommes qui, je l’avoue, sont assez baraque, j’observe. De grand mur se dresse devant nous, une cour étendue qui n’est en rien entretenue. La bâtisse fait froid dans le dos. En même temps c’est une prison…Je regarde devant moi. Deux personnes et un chien patientent au loin. Peut-être ceux qui doivent m’accueillir. Décidément, à croire que j’ai l’air dangereuse si c’est pour me coltiné deux gardiens à chaque fois. Je soupire…mes affaires doivent déjà être arrivé je crois.

Et c’est là que je vois une forme noir aboyé comme un fou et me sauter dessus. Deux petites pattes se posent sur mes cuisses tendis que je recule de quelque centimètre. Ne me demandez pas pourquoi mais le fait que ce chiot –qui est mignon à croquer- me saute dessus, me calme le cœur et me le gonfle de joie. Un poids se lève tendis que je m’abaisse en riant doucement

« Coucou toi… »

Je fourre mes doigts dans ses poils courts agréablement doux. Je ne sais pas quelle race de chien c’est, mais sa ressemble un peu à un husky coupé de loup. C’est yeux aussi bleu que les miens, me scrutent plein de malice.

« Dis donc si tu accueille tout les prisonniers comme ça je doute que ton maitre soit heureux. »

Je souris une nouvelle fois…une ombre s’étend sur nous. Lorsque je lève la tête, j’observe deux jeunes femmes. Toutes deux gardiennes je suppose. Je me relève doucement en continuant de les regarder. Seule l’une des deux, la jeune femme aux cheveux aussi longs et bruns que les miens, est vêtue de l’uniforme de gardien. Visage doux et sympathique, je n’éprouve aucune révulsion à son égard. Mon mode de méfiance reste toute fois activé…se méfier de l’eau qui dort dis-t-on. Quand à l’autre jeune femme, elle me parait un peu plus froide et neutre. Je me sens un peu gênée en sa présence mais ne laisse absolument rien paraître. Elle a l’air si sur d’elle…

« Angéla Leroy…je suis la nouvelle prisonnière. »

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Damara Galanis
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MessageSujet: Re: Smokin' on the ground [Libre]   Smokin' on the ground [Libre] Icon_minitimeLun 15 Sep - 15:18

Au pied, il ne bouge pas, et je prie pour qu’il reste comme ça jusqu’à la fin. Mademoiselle Emie vient à tout hasard me proposer une cigarette. Que je refuse bien entendu. Pas de ça pour moi. Je reste silencieuse en fixant d’un œil discret mon protégé. L’attende du nouveau détenu me parait très long mais heureusement, quelques temps après, l’apprenti gardienne casse le silence. Ce qui vaut un moment de réflexion. Comment c’est ici. Tout dépend de sur qui on tombe. L’atmosphère générale est plutôt tendue. Quand un prisonnier voit un gardien, il a tendance à se comporter comme un bon élève. Encore une fois, cela dépend du caractère de la personne. C’est à nous de savoir les cerner et non le contraire. Et puis, même à la base gardien = autorité. Le respect doit se jouer dans les deux sens, eux comme nous. Sans cela, ça risque de tourner mal -encore heureux, ça ne m’est jamais arrivé-, même dans mon ancien service. Certaine personnes, entant que Gardien ont la fâcheuse habitude de se prendre directement plus haut que les autres. Après, ils s’étonnent que certain prisonnier leur tombe sur le nez.

« Ici, c’est une prison. Par conséquent, loin d’être une cour de récré. Par contre, les détenus sont assez dociles. Du moins, si vous arrivez à voir en eux … »

En gros cela signifie : « Vous verrez par vous-même ». Pour ma part, je ne suis tombée que sur des gens avec qui l’entente passait tout de suite. Coup de chance ou non, l’idée d’être assez proche d’eux me fait sentir un peu moins seule. Parce que oui, ça fait tout de même plus de quatre mois. Quatre mois et je ne vois toujours pas une ronce d’agressivité sur ma verdure qui tapisse ma personne. Enfin, toujours se méfier de l’eau qui dort. N’est-ce pas Athis ? Quand tu deviendras grand, tu n’auras plus rien avoir avec le chiot d’aujourd’hui, je le sais. Mais je ferai comme si … Gardien. La bille tombe sur le sol de mon esprit, le verre s’entrechoque contre le sol. Un devoir. Le détenu n’est toujours pas là. Ce soir, c’est moi le « mentor », sans vraiment le vouloir. Tant qu’on y est, autant la faire jouer sur le terrain de suite. Je lui tends le dossier en ajoutant :

« Vous commencerez votre service maintenant. Vous n’aurez pas grand-chose à faire. »

Par la suite, je lui explique clairement qu’elle devra faire. A savoir, jeter un coup d’œil pour voir de qui il s’agissait. Ensuite, l’attendre pour pouvoir la guider vers le Hall. Là, elle devra aller à la réception récupérer le numéro de cellule du détenus ainsi que son uniforme. Puis, le conduire jusqu’à sa « chambre », en sachant qu’il sera avec 3autres personnes. Emie devra aussi penser à la mettre au courant des règles, mais puisqu’elle ne les connaît pas encore …

« Il est interdit pour les détenus de circuler dans l’aile des employés et dans les sous-sols. Ils doivent être dans leur cellule avant le couvre-feu. »

Je la forme rapidement comme on fait avec les nouveaux. Moi aussi je suis passée par là. Trois ans à bosser intensément comme flic, on reprend à peu près depuis le début, une fois entrée ici. La porte d’entrée s’ouvre, Athis, les oreilles dressés accourt vers la silhouette. Je le laisse partir, il reviendra. Par contre, je me retourne vers ma « collègue » en l’informant :

« Vous vous occupez d’elle. Ensuite, je m’occuperai de vous. »

Chacun son tour. Je siffle un coup pour rappeler ce chenapan. Nouvelle détenue ; Mademoiselle Angéla Leroy. Jeune femme d’après ce que je peux voir. De toute beauté. Athis ne dira pas le contraire. Je salue la nouvelle arrivante tout en me présentant. Je souffle à Emie un : « A vous de jouer » . Le sourire aux lèvres, j’appelle Athis pour me diriger vers l’entrée. Voyons voir comment elle se débrouille. La prison demande une adaptation rapide pour les gardiens. C’est tout ou rien.
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Emie d'Ermesson
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MessageSujet: Re: Smokin' on the ground [Libre]   Smokin' on the ground [Libre] Icon_minitimeLun 15 Sep - 16:49

Damara refuse ma clope avec douceur. Cette femme a l'air d'un calme impressionnant. Tant mieux. Me faites pas chier, je vous ferai pas chier, vous vous souvenez ? Je pense qu'on va bien s'entendre. En un peu plus clair, je n'ai rien contre elle pour le moment, si ce n'est cette trop grande gentillesse. Mais ça n'est qu'un détail, pour le moment. Tant que ça ne transparait pas trop dans son comportement et qu'elle ne vient pas me déranger avec ça, c'est bon. Qu'elle se la garde, sa gentillesse, c'est tout ce que je lui demande. Le reste, je m'en fiche. Comme de l'an quarante, même. Ou comme de ma première chaussette, si vous préférez.
L'autre gardienne me parle maintenant de cette prison. Pas une cour de récré. Ah ah. J'aime bien l'image. Je souris. Ce n'était sans doute pas le but recherché, mais je pense que tous ces prisonniers ne sont pas plus que des enfants que l'on doit éduquer... à la dure. Ils ne sont pas finis. Bon, j'avoue que je n'assimile pas toujours les enfants à la vermine, mais si l'on occulte ce détail, c'est pareil. A part que les enfants jouent dans les écoles. Et ici ? Que font-ils de leurs journées ? De petits chiens bien dociles comme Damara me les décrit ? Ou bien de pathétiques tordus qui attendent dans l'ombre et se battent les uns les autres pour se sentir moins faibles, moins nuls ? Des larves... Dans tous les cas. Je ne sais même pas s'ils méritent d'être encore en vie. Si ça se trouve, je me verrai dans l'obligation d'en éliminer un ou deux, histoire de garder ma tranquillité. Ce serait dommage. Mais je ne pense pas avoir à en arriver là. Ici, ils seront à ma merci. C'est moi qui ai les armes. C'est moi le chef. Je me suis un peu renseignée sur cette prison. Vite fait, quoi. Mais ce que j'ai appris me convient tout à fait. Ici, les prisonniers ont aucun droit. Quant à moi, je ferai ce qui me plaira avec eux. Je suis comme un Dieu, ici. Je dis 'comme', parce que je ne suis malheureusement pas la seule à avoir des privilèges. Tous les gardiens sont dans mon cas. Y compris cette Damara trop douce mais reposante.

Je ne réponds rien mais acquiesce. Très bien. Nous verrons. Mais quelque chose me dit qu'ils seront dociles avec moi... Et s'ils ne le sont pas d'emblée, ils finiront par l'être. Après tout, s'ils sont calmes et obéissants, ils n'auront pas de problèmes. Je ne suis pas un monstre, et loin de là. Mais s'ils veulent jouer aux malins, ils verront vite à qui ils ont affaires. J'ai déjà tué, et j'y ai pris plaisir. Peut-être vaudrait-il mieux pour eux qu'ils ne soient pas les suivants sur ma liste. Cette pensée m'arrache un nouveau sourire. Dans tous les cas, je crois que cet endroit va me plaire. S'ils sont bien gentils, j'ai mes livres pour bouquiner. Et quand je n'aurai plus de livres ni de cigarettes, j'irai en acheter dans le village d'à côté. Et s'ils se montrent peu coopératifs, j'aurai de quoi m'amuser avec eux. La première chose que je ferai quand je serai installée, c'est visiter cet endroit de fond en comble. Histoire de trouver des endroits intéressants... Il doit bien y en avoir quelques uns. Par exemple, des lieux où je pourrai trouver à coup sûr les rebelles. Ou bien des endroits un peu oubliés, assez sordides, futurs terrains de jeu.
Ma collègue me sort de mes pensées avec un dossier qu'elle me tend. Il n'est pas très épais. Ah, tiens, c'est à moi d'accueillir le nouveau ? Je regarde les quelques feuillets que l'on me tend. Angéla Leroy... Un accent à son prénom, une française. Elle est jeune, elle a tué. Le reste ne m'intéresse pas. D'ailleurs, ces quelques détails ne m'intéressent pas non plus outre mesure. Son nom, je l'oublierai bien vite. Elle n'est plus rien d'autre ici qu'un numéro. Je regarde. 210387. Cela fait penser à une date de naissance. Mais après tout, je m'en fiche. Je n'ai pas besoin de retenir ce nombre, pour le moment, et encore moins de savoir comment il a été choisi. Elle, en revanche, va devoir l'apprendre.
Damara m'explique que je vais devoir escorter la nouvelle dans le hall, récupérer le numéro de sa chambre et son uniforme de prisonnière, la conduire dans sa cellule et lui expliquer le règlement. Ca va, pas trop compliqué comme premier boulot. En parlant de règlement, Damara m'en explique deux règles, celles qu'elle juge les plus importantes sans doute. Cela ne m'étonne même pas qu'elle omette de dire que les gardiens ont tous les droits. Mais ce qu'elle ignore, c'est que je le sais déjà. Je lui souris d'un air entendu avant de lui répondre :

« Ne vous en faites pas pour moi, je connais déjà le règlement... »

Elle n'a pas besoin de savoir comment je l'ai connu. De toute façon, ce n'est pas franchement un secret. Je me suis juste renseignée avant de donner ma candidature, c'est tout. Je n'accepte pas un boulot à la légère, c'est pas mon genre. Bon, il faut reconnaître que dans tous les cas, j'étais bien contente de m'expatrier, histoire de laisser ce flic trop curieux de l'autre côté de la frontière, loin de moi, mais tout de même. Le règlement de Sadismus a constitué un point important dans ma décision. Je l'aime, ce règlement... Il est fait pour moi, c'est parfait.

Les portes s'ouvrent, laissant apparaître une jeune femme. Je ne fais pas trop attention à son apparence, sinon qu'elle a des cheveux d'un noir intense et qu'elle doit faire à peu près ma taille. Sitôt que je l'aperçois, le chien de Damara lui saute dessus pour l'accueillir ou pour jouer, j'en sais rien et je m'en fous. Il faudrait peut-être que ma collègue le dresse, un de ces quatre. Ca ne lui ferait pas de mal. Enfin pour le moment il ne me gène pas, alors passons. Tant qu'il ne retarde pas trop le moment où nous entrerons enfin dans le bâtiment. Par chance, Damara siffle l'animal, qui revient en jappant, visiblement content que l'on s'occupe de lui.
Pour finir, la jeune femme me laisse sur un 'à vous de jouer' à voix basse, s'éloignant vers le bâtiment. Je la soupçonne de vouloir aller se mettre au chaud avant moi... Mais après réflexion, ça m'étonnerait. Je ne pense pas que ce soit son genre. Elle est bien trop... gentille. Je regarde la nouvelle prisonnière – qui vient de se présenter, soit dit en passant – dans les yeux. Elle ne semble pas avoir vraiment peur de ce qui l'attend. La présence du chien, peut-être. On dit que la présence d'animaux apaise les moeurs. Un peu comme la musique. Mais je ne sais pas vraiment si c'est une bonne chose. A trop se croire protégés, les fautifs finissent par se croire tout permis. Ils ne faut pas les mettre trop en confiance. Leur faire comprendre qui est le chef, il n'y a que ça qui marche. J'ai déjà été gardienne, je sais comment je dois procéder, en particulier dans une prison qui ose porter le nom de Sadismus.

« Bien. Pour commencer, tu oublies ton nom, tu n'en auras plus besoin ici. Tu es le prisonnier 210387, ne l'oublie pas. »

Pause. J'espère que ma phrase d'accueil aura fait son petit effet. Le tutoiement, l'abus d'autorité, tout ça... Primordial.

« Les règles de la prison, maintenant. Pour commencer, t'as aucun droit. Les gardiens, en revanche, ont tous les droits sur toi. Si tu veux pas avoir d'ennuis, tu obéis, tu es docile. Et tout ira pour le mieux. Ensuite, quand tu entends la sonnerie du couvre-feu, tu dois être dans ta cellule. Je ne peux pas te décrire cette sonnerie, je suis nouvelle, moi aussi. Mais tu la reconnaîtras vite, si tu veux mon avis. Pour finir, les sous-sols et l'aile du personnel te sont interdits d'accès. Enregistré ? »

Les autres règles ne sont pas vraiment importantes à mes yeux. Elle vient de prison, j'ose donc espérer qu'elle n'a pas d'armes. Je n'ai pas envie de la fouiller, de toute façon. Les fouilles au corps, c'est pas trop mon truc. Alors on va faire confiance à la police. Et l'autre règle correspond à l'obligation d'aller à l'infirmerie si on te le demande, il me semble... Bref, pas très important. Si on lui demande d'y aller, elle sera escortée. Elle n'aura donc pas le choix.
Je me saisis de mon sac et fais signe à la jeune femme d'aller vers le bâtiment, autrement dit, là où se trouve Damara, qui nous attend un peu à l'écart. Je ne sais pas si elle m'a entendue parler, et je m'en contrefiche. La réputation que je peux avoir m'importe peu, tant qu'on me fait pas chier. Et mon but n'est pas d'être aimée de mes collègues. Bon, c'est sûr qu'attiser leur haine dès mon arrivée n'est pas forcément la meilleure des choses que je peux faire, mais après tout je n'ai rien fait de contraire au règlement. Je l'ai appliqué à la lettre. Damara ne me reprochera rien. Et si elle a des reproches à me faire... Tant pis, qu'elle me les fasse. A ses risques et périls.
Bon, c'est pas tout ça.

« Bien, allons-y. On va chercher ton uniforme et ton numéro de cellule, puis je t'escorterai jusqu'à celle-ci histoire que tu puisses t'installer tranquillement... Ah, au fait. Vous êtes quatre par cellule. L'intimité, c'est pas trop bon pour des criminels dans votre genre. »

Oui, j'aurais pu me passer de cette dernière phrase. Jusque là, cette Angéla a été plutôt sympa. Mais bon, on ne se refait pas, hein. Et puis ce n'était pas bien méchant, comme remarque. A la réflexion... Si, en fait. Peut-être un peu. Bon, à l'avenir, si elle est docile, je me montrerai plus agréable à son égard. Ouais, c'est une sorte de promesse que je me fais. C'est pas que je veux pas qu'elle me déteste, tout ça... Mais c'est pas mon genre de chercher moi-même à me faire des ennemis. On va mettre ça sur le compte de la fatigue et de la longue attente. Pour commencer avec cette bonne résolution, je lui fais un sourire aimable, comme pour lui montrer que je suis pas si méchante que j'en ai l'air. Quoi qu'il en soit, ta vie s'arrête ici, je crois. La prison, c'est un peu comme une mort à petit feu. Et là, ce n'est pas une prison ordinaire. Tu es entrée, c'est fini. Je n'ai rien de spécial contre toi, mais la vie qui t'habitait a déjà commencé à te quitter dès lors que tu as passé ces portes. Tu n'es plus rien, ici. Tu n'as plus aucun droit. Je ne sais pas grand chose de toi. Si ça se trouve, tu es innocente. Si ça se trouve, c'était une erreur judiciaire. Je n'en sais rien, et je m'en fous. Tu n'es plus rien que de la vermine, à présent. De la vermine qui a fort intérêt à obéir aux gardiens, ces sortes de petits Dieux. Comme moi.

Bref, allons-y, prisonnière 210387.
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Angéla Leroy
210387 …Pas Cap.
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MessageSujet: Re: Smokin' on the ground [Libre]   Smokin' on the ground [Libre] Icon_minitimeVen 19 Sep - 19:02

Je soupire discrètement avant de jeter un coup d’œil discret derrière moi. Les portes sont déjà fermées, je ne peux même pas voir s’il arrive ou non…Je me frotte les poignets qui sont enfin libéré de leur chaine. La première gardienne aux longs cheveux noirs s’éloigne avec son chien. Hum…tu aurais pus laisser ton toutou, au moins j’me sentais moins seule. C’est vrai, les animaux, surtout les chiens et les chats, avec eux au moins vous êtes tranquille. Câlins à volonté, jeu et confiance, les seuls êtres en qui vous pouvez compter…Et Lui bien évidemment. Non je ne le compare pas à un de ses animaux. Bien que parfois il me fait penser à une sorte de loup. Solitaire et parfois un peu froid, il est cependant très protecteur et fidèle. Mon Cher Alex, et meilleur ami…je l’attends avec impatience. Je pose finalement mon regard sur la seconde gardienne…avec un de ces regards qui vous calme direct. Froid et totalement indéchiffrable, elle m’en passe pendant l’espace de quelques secondes, des frissons dans le dos.

Oublier mon nom…Bam Badaboum. Le ton qu’elle emprunte ne me plait pas forcément. Elle impose directe son pouvoir. Moi le Maitre, toi le Rien. J’hausse un sourcil, un de mes tics quand les choses me déconcerte, me surprenne ou tout ce que vous voulez, qu’importe. Sa exprime juste une réaction. Je me présente, numéro : 210387….pas très dur a retenir, ma date de naissance, point barre. Sa me fait pensée à l’une de ses chansons cultes française… « j’me présente, je m’appelle henry, j’voudrais bien réussir ma vie, être aimé… » M’ouais pour le moment on peut pas dire que j’ai cartonnée sur le sujet. Je vais passé la majorité de ma vie ici et franchement c’est pas glorieux, mais ce n’est que futilité tant que lui est à mes côtés. Son absence me rend mal et peu sur de moi. Je ne me sens pas en sécurité et je n’ai qu’une hâte, c’est de sentir la chaleur de son sourire sur moi.
Je reste silencieuse face au discours de la gardienne sur les règles. N’importe quel gardien à les pleins pouvoirs sur ma personne…battement de cœur affolé. Merci, franchement là je me sens mieux. Ramène toi vite Alex…toute seule ici, c’est pas la joie. Je lance un regard alentour. Endroit sinistre et sans vie, on dirait un cimetière sans rire. La température n’est vraiment pas la même en France…quand je repense aux étés passés là bas. Prairie doré par le soleil avec une toute légère brise, la nostalgie me gagne le cœur. Finit l’innocence, finit tout ça…sauf ce Jeu. Après un long moment d’absence, nous nous y sommes remis avec le plus de naturels possible. J’avoue que j’aurais préféré que le jeu reprenne dans d’autre circonstance…

Mon regard reste planté dans celui de la gardienne tandis qu’elle m’annonce que si je suis docile et obéissante, tout ira pour le mieux…ah tu crois ça toi ? J’sais pas si sa freinerait l’envie d’un gars en manque depuis dix ans, de me violer dans un coin d’une douche. Et tout ira pour le mieux dis-tu…
Elle me cite les endroits à ne pas visité, ce que j’enregistre avec facilité donc ça va. En même temps je tiens quand même à ma vie, même en étant enfermée ici. De plus, la gardienne est elle aussi nouvelle ici…Bienvenue au bercail. Le ton de Chef que tu as emprunté, je ne l’aime pas. Je suis d’accord sur le fait qu’ici, on est pas au pays des Bisounours, mais je sais pas, cette manière de me parler comme si je n’étais qu’une pauvre larve. C’est ce que nous sommes ici au fond. Enfin, considéré du moins… J’acquiesce face à ses dires, avant de la suivre. Les mains dans les poches, je tente de me réchauffer le plus possible. Elle continue à me parler. Oui partons à la conquête de mon uniforme…
Les derniers mots de sa phrase me frappe et me déstabilise. L’intimité, c’est pas pour les criminels de notre genre ?...de mon genre hein. J’aime...-pas-, les gens qui juge comme ça. Oui on est dans une prison où les 99% sont des prisonniers coupables, mais est-ce que tu sais au moins pourquoi certains ont tué. Vengeance…Je tente de calmer les battements de mon cœur. Si j’ai bien horreur d’une chose c’est ça, le jugement a l’aveuglette. Je sais que c’est pas glorieux ce que j’ai fais, mais si seulement tu savais pourquoi…

Pourtant, elle m’offre un de ses sourires aimables, complètement contraire à son regard. Je lui souris en retour, avec un peu plus de difficulté déjà. Elle a peut-être un bon fond, je n’irais pas le contredire, mais en tant que gardienne, je vais devoir m’habituer à ses mots ayant pour rôle : la lame de rasoir. Je n’irais pas chercher les problèmes, aussi docile qu’un agneau, je me plierais aux règles…jusqu’à ce que les miennes entre en jeu en sa compagnie. Juste l’espace de quelques instants…Je regarde le sol, où danse nos ombres. Je suis réduite à un simple matricule ici, un corps féminin sans importance emprisonné entre des murs froids et humide. L’idée est difficile à s’ancrée, mais tant que j’aurais la totalité de ma tête et des mes idées, personne ne pourra m’enlever qui je suis réellement. Là j’essaie effectivement de me rassurer, parce que je peux vous assurez que je suis loin de faire la fière là. Même si je reste impassible et muette, la dedans, sa se chamboule.

« J’ai le droit de savoir votre nom ? »

Oui au moins, la moindre des politesses pour ma part. Je la suis en attente de sa réponse, lorsqu’enfin nous arrivons devant l’autre gardienne. Elle a l’air d’être l’opposé de celle que je suis. Douce et chaleureuse, tendis que l’autre est sèche et froide. J’ai hâte de me retrouver à l’intérieur pour y retrouver un peu de chaleur, parce que là, sa devient insoutenable. Je hais avoir froid, je déteste ça. Et je sais qu’ici, je ne vais pas être gâtée.
Un dernier coup d’œil derrière moi, au cas où…puis j’entre sentant les portes se refermé derrière moi…

Prise au piège. Rejoins moi vite.

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Damara Galanis
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MessageSujet: Re: Smokin' on the ground [Libre]   Smokin' on the ground [Libre] Icon_minitimeSam 20 Sep - 15:36

Adossée contre la porte du Hall, j’attends patiemment que mes deux nouvelles venues arrivent. Mademoiselle Angéla n’a pas l’air d’opposer la moindre résistance. Tant mieux, au moins, elle ne causera pas de problème à ma collègue, qui, je soupçonne, de se montrer assez sèche. Enfin, je regarde Athis assit à côté de moi. La tête baissé sur le côté, plutôt regard interrogateur. Je m’abaisse tout en le caressant.

« On ne refait pas le monde et ses gens. »


Depuis quelques semaines, j’ai pris l’habitude pour le chiot de ne lui parler qu’en grec. Mais il arrive que je passe au delà de cette limite pour lâcher des phrases en français. Enfin, ce n’est qu’un maigre détail. L’éducation d’un chiot, c’est un peu comme celle d’un enfant. On doit tout leur apprendre quand ils sont petits, après, c’est trop tard. Quand je regarde Athis, je me dis qu’il sera certainement libre dans ses modes de choix. Tant qu’il ne me pose pas de problèmes, qu’il fasse ce que bon lui semble. Silver n’apprécierait certainement pas de voir son compagnon enchaîné au bout d’une laisse. Encore moins Adélie et Bella. Si ma collègue savait ce qu’elle manquait à se montrer aussi dure au premier abord avec les détenus. Enfin qui sait ! Peut-être s’en rendra peut-être compte un jour ou l’autre.

Une fois sur place, j’ouvre la porte en vue qu’elles me suivent dans le Hall. De là, je montre à l’apprentie gardienne la réception. Là où elle devait aller chercher l’uniforme de la détenue ainsi que son numéro de cellule. De mon côté, j’attends silencieusement qu’elles aient fini. Sur le coup, j’entends que la détenue sera dans la cellule 14. Enfin, moi, je n’ai qu’à les diriger au travers les couloirs. De vrai labyrinthe quand on vient à peine d’arriver. De l’autre côté du hall, je vois l’un de mes collègues masculins s’approché de moi, si pas en courant.


« Damara, on a besoin de toi ! »

J’aurai aimé lui dire qu’il m’était impossible de l’aider, mais la situation semblait un peu préoccupante. Sans vraiment savoir ce qu’il se passait, je regarde Athis, un peu pressée, tant pis : « Domátio dekatéssera ». En gros, chambre quatorze. Il se lève et se dirige vers l’aile des prisonniers. De mon côté, je pars à la rencontre de mesdemoiselles Emie et Angéla. Mon pas un peu pressé ne laissait pas de doute.

« Emie, on a besoin de moi. Vous allez suivre Athis, il vous conduira directement à l’étage des prisonniers. Tâchez de ne pas vous perdre. Je vous retrouve ici. Mademoiselle Angéla, bienvenue. »

Je ne crains pas qu’Athis face de bêtises. Il se contentera de les conduire et de revenir tranquillement avec Emie dans le Hall. Et puis, il n’y a pas d’autres personnes pour les diriger et le chiot connaît la prison par cœur. Je tourne les talons en faisant signe de la tête au chien d’y aller. Je rejoins mon coéquipier qui m’amène jusque dans les sous-sols de la prison. Les escaliers n’ont pas changé, ni l’odeur nauséabonde et l’humidité à souhait. Je tremble légèrement à cause d’un frisson qui me parcourt le dos. Je n’aime pas cet endroit, et je ne l’aimerai jamais. L’odeur du sang se mêle à mon air pourri.

« Un prisonnier apparemment armé traîne dans les couloirs »

D’accord, le message est clair. Je soupire un instant. Imitant mon coéquipier. Je me saisis de mon arme, habituellement logé dans ma ceinture. Jamais encore je n’ai dû le sortir. Même trois ans auparavant, j’évitais le plus possible d’user d’un tue-l’homme. Malheureusement, ce n’a pas durer bien longtemps. Au court d’une poursuite, coup de fusil. Entre mes mains. Simple défense. C’était lui ou moi. Mais il n’en n’est pas mort. Heureusement. J’espère que tout va bien pour Emie. Je la blâme d’être avec mon protégé. Enfin, un bruit se fait entendre dans l’une des chambres de torture. Posté de chaque côté du mur, je lance quelque regard à l’autre gardien. Mes aptitudes de flic ont toujours été à un niveau assez inattendu. Faible moi ? Jamais, juste maternelle. C’est souvent là, que les gens se trompent sur mon compte. Mais bon, je ne fais rien non plus pour me montrer « chien méchant ». Ce n’est qu’une fois sur le terrain que je me dois d’oublier un peu. Pas totalement, parce que je me connais assez bien. On craint toujours de découvrir autre personne prête à vous arracher la vie. De chaque côté de la porte d’où provient le bruit, je me propose, et d’un coup de genoux, la porte s’ouvre. L’arme pointée en avant droit sur le détenu … égaré et armé. J’hausse un sourcil en découvrant une fille d’une vingtaine d’année repliée sur elle-même dans un coin de la salle. Je fais abstraction au instrument de torture pour m’approcher de l’apeurée. Rangeant mon arme, je m’abaisse à son niveau. Sans prévenir, elle sanglote comme un enfant qu’on aurait grondé.

« C’est fini … Venez. »

Je me redresse, quant à elle, elle s’agrippe à mon bras. En la traînant un instant, mon coéquipier vient à mon aide. Ce qui me frappe, c’est ses larmes sur son visage. Elle me murmure difficilement des mots presque insonores. Je reste bête sous ses approbations. Viol … Certainement par ses compagnons. Elle aurait trouvé refuge en bas. La demoiselle se débat de l’emprise qu’exerce l’autre gardien sur son bras gauche. Elle parvient à s’en dégager en venant se blottir en pleures dans mes bras. Je la garde un instant contre moi tout en lui murmurant qu’elle pouvait faire confiance à l’homme qui me seconde. Après un moment, elle accepte enfin de se laisser faire. Par la suite, nous sommes remontés tous les trois vers le Hall.

« Je vais la conduire à l’infirmerie. »

J’hoche la tête. J’irai certainement la voir et puis, avec Kenzo pour s’occuper d’elle, je n’ai pas à m’en faire. Je retourne vers la réception. Attendant le venue de mon petit chenapan et d’Emie. Je demande d’avance les informations. Alors, chambre 18. J’ai aussi d’ailleurs son uniforme. Je m’adosse contre le mur. Et une histoire de cinq minutes plus tard, j’entends déjà les pattes d’Athis résonnées dans le Hall. Dès qu’il me voit, il accourt comme un fou. Je m’abaisse en le caressant sous le cou. La gardienne était en vue …
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Emie d'Ermesson
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MessageSujet: Re: Smokin' on the ground [Libre]   Smokin' on the ground [Libre] Icon_minitimeMar 23 Sep - 15:49

La prisonnière est pour le moins docile. Elle ne fait pas de remarques désobligeantes. Elle me rend même mon sourire, j'en suis presque étonnée. Mais tant mieux. Je ne sais pas comment j'aurais réagi, quant à moi, si l'on s'était adressé à moi comme je viens de m'adresser à elle. Un regard noir eût été le minimum. Quelques commentaires acerbes, peut-être un coup (de pied, de poing, de boule, ça ne change rien). Au moins. Mes propos n'étaient pas vraiment agréables, peut-être y avait-il dans mes paroles une pointe de méchanceté. Elle a du avoir mal... Mais je ne m'apitoierai pas sur son sort. Si elle se retrouve ici, c'est qu'il y a une raison. Pour commencer, elle est faible (il faut être faible pour se faire attraper, logique). Ensuite, elle a tué. Je relate peut-être à l'envers, peu importe. Dans tous les cas, elle s'est fait prendre après avoir tué, elle ne mérite donc pas ma bonté sans limite. Un peu plus d'égards, peut-être... À voir. Je vais commencer par la jauger un peu à son comportement. Savoir si je dois retenir son numéro, ou pas. Si j'ai envie de la laisser tranquille ou de lui pourrir la vie. La protéger ? En aucun cas. Elle pourrait bien être une Sainte ou je ne sais quoi d'autre, ça ne changerait rien. Je ne protège pas les faibles. Éventuellement, je les pousse dans leurs retranchements pour les forcer à devenir forts. Une forme d'aide... Mais pas de protection. Jamais. Ça apporterait quoi, sérieusement ? Rien, à personne. Ni à moi, ni à elle. Ça ne ferait que le contraire. Je perdrais mon temps, et elle deviendrait de plus en plus faible. Au fond, quand je me montre sèche et désagréable, ce n'est que pour le bien de mon interlocuteur.
Ah ah.
La bonne blague.
Soudain, une question à laquelle je ne m'attendais pas. Elle n'a rien d'étonnant, cela dit. C'est une question tout à fait légitime. D'ailleurs, ça m'étonne de moi que je ne me sois pas présentée. Ce n'est pas très poli de ne pas le faire, même si elle n'est plus grand chose, à présent qu'elle est arrivée à Sadismus. Et puis elle est sympa, alors je vois pas trop pourquoi j'irais faire ma pourrie en ne me présentant pas. Ce que je fais donc tout en continuant de marcher vers Damara :

« Bien sûr. Je suis Emie d'Ermesson. »

Un nom de famille noble, eh oui. Mais je m'en carre un peu complètement, de cette particule. Elle est là alors je la laisse, c'est tout. Mais au fond... Ça ne change strictement rien à ce que je suis. Je ne m'aimerais pas moins ni ne me considèrerais comme quelqu'un de banal, quand bien même j'aurais le nom d'un SDF du moyen-âge ou du début du vingtième siècle. Sérieux, c'est mon nom, c'est tout. Le reste, je m'en branle. En tout cas, il est hors de question que je lui sorte mon matricule de gardienne. Ce n'est pas parce que je lui enlève un peu de son humanité que je dois lui permettre de faire de même avec moi. Mon nom, je ne l'oublierai pas, c'est certain. 'Cause il y a une différence fondamentale entre elle et moi, une différence qui ne s'effacera pas, même avec la meilleure des peintures blanches ou des produits détachants. Et cette différence, c'est que moi je suis libre et que je me barre d'ici quand j'en ai envie. Une lettre de démission copiée dans le plus merdique des bouquins écrits pour ça, et ça y est, je me casse. Bon vent ! Elle, en revanche, est là jusqu'à la fin. Elle aura beau vouloir partir, écrire toutes les lettres de démission du monde, elle restera là. Ah oui, et autre différence, aussi, moi je suis armée. Pas mal, hein ? Disons que je suis du bon côté, quoi... Dans tous les cas, elle fait pas le poids contre moi. Bref, tout ça pour dire qu'elle n'aura pas mon matricule, ni n'apprendra de ma bouche que les membres du personnel en ont un.
Nous arrivons auprès de Damara, qui n'attend pas quelques instants pour pénétrer dans le bâtiment. J'enregistre que c'est là que se trouve le hall. Au pire, je n'aurais pas mis bien longtemps à m'en souvenir vu qu'il n'y a pas trente-six bâtiments, mais comme ça c'est fait, je peux passer à autre chose. Je laisse la prisonnière me précéder, puis je suis les deux jeunes femmes à l'intérieur. La nuit a beau être proche, il fait plus sombre, là-dedans. Un peu comme s'il se dégageait de cette prison une sorte d'aura de noirceur, quelque chose de lugubre, sinistre, à la limite du gore même si on ne voit pas de sang. Le genre d'ambiance où le sang n'est pas indispensable. On peut difficilement faire plus... sombre. Mais cela ne me dérange pas, ce genre d'ambiance me détendrait presque. C'est reposant, je trouve. Pas vous ? Ah ? Bon, moi si, en tout cas.

Mes yeux n'ont pas vraiment le temps de s'adapter à la pénombre que Damara me désigne une sorte de guichet, d'accueil. Je fais signe à la prisonnière de me suivre, après avoir compris que l'autre gardienne m'attendrait un peu plus loin, puis je vais tout droit vers la personne qui se tient derrière le guichet :

« Bonsoir, je viens chercher l'uniforme et le numéro de cellule de la prisonnière... »

Pause, je regarde le dossier que je tiens puis termine ma phrase presque immédiatement :

« 210387. »

Le réceptionniste (appelez-le comme bon vous semble, pour moi il sera le réceptionniste) me tend une sorte d'uniforme gris absolument infâme sur lequel se trouve écrit le matricule de la prisonnière, avant de me répondre aimablement :

« Voilà. Elle sera dans la cellule 14. »

Bien, plus qu'à trouver cette fameuse cellule 14. Pour cela, je suis bien contente que Damara soit avec moi. Elle doit bien connaître les lieux, si elle travaille ici depuis quelques temps. J'aurais pu chercher, mais franchement je n'en ai pas envie. Plus vite je pourrai me poser, et mieux ça sera. Je remercie rapidement le réceptionniste puis fais volte-face. J'allais avancer vers Damara, en conversation avec un autre gardien, apparemment, lorsque elle vient vers nous. Elle a l'air préoccupé. Et là, elle m'explique qu'on a besoin d'elle, et que je vais devoir escorter seule la prisonnière jusqu'à sa cellule, avec pour guide Athis. Je ne mets pas longtemps à comprendre qu'il s'agit du chien de Damara, parti dans la direction qu'elle m'indique. Et enfin, dernière recommandation, ne pas me perdre. Merci pour le conseil, je n'y aurais pas pensé toute seule. Bon, c'est pas fondamentalement grave, mais je crois que cette femme se fait un peu du soucis pour pas grand chose. Et qu'elle me prend pour un bleu, aussi. Ce que je ne suis absolument pas. Certes, je suis nouvelle à Sadismus. Mais il y a eu l'armée, il y a eu des postes de videur, et il y a eu d'autres prisons. Je ne suis pas un bleu. Mais peu importe. De toute façon, je risque pas trop de me perdre. Soyons réaliste, Athis est là, lui aussi. S'il connaît la place, il ne se perdra pas. Et comme j'ai des yeux, je peux le suivre. Alors tout va bien, pas de stress inutile. Et puis au pire, quoi ? Je me perds ? La belle affaire ! Au moins, ça me fera visiter, une bonne chose de faite.
J'acquiesce sans répondre puis me dirige vers l'endroit où le petit chien attend. Il a l'air d'avoir à cœur de bien faire le travail qui lui a été confié. L'animal marche à notre rythme, nous dirigeant avec une assurance qui montre qu'il connaît effectivement la prison comme... sa poche ? Ah ah. Que d'humour, décidément ! Bref. Chemin faisant, je tend à la prisonnière son nouvel uniforme (très tendance, notez) tout en lui expliquant, sur un ton légèrement moins sec que précédemment, mais sans abandonner le tutoiement :

« Bien, voici ton uniforme. J'ignore si tu dois le porter tout le temps, en tout cas c'est pas dans le règlement. Mais à mon avis, ça vaut mieux. S'ils ont mis des uniformes, c'est pas pour rien.  »

Sincèrement, je comprends pas trop. Pourquoi faire un uniforme pour ne pas l'imposer aux prisonniers ? C'est un peu idiot. Des dépenses inutiles, à mon avis... Ou alors, ces tenues sont prévues pour le cas où un détenu abîmerait ses vêtements au point qu'ils en soient inutilisables ? J'en doute. Mais bon, on va éviter de trop se casser la tête à essayer de répondre à cette question. C'est vrai, c'est la direction qui a fait ça, c'est leur problème. Faut jamais essayer de comprendre ceux qui prennent de telles décisions. Les administrations, c'est toujours tordu, de toute façon. C'est comme si ceux qui prenaient des décisions pour des communautés n'étaient pas vraiment des humains... Ils font parfois des choix totalement aberrants, des choix que le plus primitif des hommes n'aurait jamais fait. Bref, incompréhensible. Des aliens, peut-être. Mais c'est pas comme si ça allait changer le cours de mon existence, hein ! En fait, je m'en fous. Si une loi ou une règle ne me plait pas, eh bah je passe outre tout en restant discrète, c'est tout. Ou alors, si c'est pas trop grave, je m'écrase et j'obéis. Ça dépend, en fait... Cette loi idiote qui dit qu'on ne doit pas tuer, j'en ai rien à carrer. Un mec me fait chier, je le bute, c'est comme ça. Par contre, si mes supérieurs directs me demandent de faire des choses (à peine) contraires à mon éthique, eh bah j'obéis. C'est comme ça qu'on peut survivre à l'armée. Tu respectes les supérieurs et tu obéis, et t'as tout bon. Les autres de ton rang, tu t'en balances, tant qu'ils te pourrissent pas la vie. Tu t'arranges juste pour que vos relations restent plus ou moins neutres, et tout va bien.
Mais on s'en fout, en fait.
On passe un couloir, un autre, et puis un autre. On monte un escalier, et voilà des portes munies de trappes. Pas de doute, il s'agit de l'aile des prisonniers. Je crois que nous approchons du but, prisonnière 210387 (c'est qu'il commence à rentrer, ce matricule, à force). Numéros pairs à gauche, numéro impairs à droite. 2, 4, ... J'avance à pas tranquilles. Aucune raison de me presser. Je n'ai pas grand chose à dire à la prisonnière, alors je me tais. C'est pas que je veuille pas lui parler, ou autre. Je sais être un minimum sociable, même si j'ai tendance à mépriser un peu les autres. Mais bon, là maintenant, je n'ai rien à dire. C'est peut-être parce que je commence à être lassée de cette journée et que j'ai hâte de poser mon sac (que je tiens toujours, au passage). 6, 8, ... Le chien avance toujours, en remuant la queue de temps à autre. Concentré, heureux d'accomplir avec brio la tâche qui lui a été confiée. Un peu moins fou-fou que précédemment. Franchement, je le préfère quand il est comme ça. Peut-être que je vais l'apprécier un peu, finalement... 10, 12... Bientôt arrivées. Alors, prête à affronter ce qui t'attend derrière cette porte ? Ça ne doit pas être bien méchant, pas vrai ? Un criminel, c'est fort, ça n'a pas peur du loup. Je la regarde, elle n'a pas l'air complètement calme. On n'a pas tué de sang froid ? On n'est pas un grand méchant ? Possible, elle n'a pas la carrure ou la force morale d'un tueur en série, c'est certain. Mais ça ne change plus rien, maintenant. Perpétuité, tu te souviens ? Dans cet endroit, si tu veux survivre, tu as intérêt à devenir quelqu'un d'endurant, c'est un conseil.

14. Hop, nous y voilà. La porte est fermée. Je m'arrête et me tourne vers la prisonnière, une dernière fois.

« Bon, je sais pas trop comment fonctionnent les autres gardiens ici, mais avec moi, c'est simple. T'obéis aux règles et t'auras pas de problème. Un peu comme tu as fait jusque là, c'était parfait. Mais à mon avis, tu devrais te forger une armure, sinon tu auras du mal à survivre. »

Eh ouais, je donne des conseils, aussi. Surprise ?
Je regarde le dossier avant d'ajouter :

« Pour le moment, vous n'êtes que trois dans cette cellule. Mais je crois qu'un nouveau prisonnier doit bientôt arriver. »

Et là, une sonnerie. Pas vraiment le genre de sonnerie que peut produire un téléphone portable d'adolescent. Quelque chose de plus sinistre, qui réveillerait ceux qui ont eu le malheur de s'assoupir. Un truc vraiment strident et puissant. Le genre de sons que t'as pas envie d'entendre. Un peu comme un glas, mais en plus aigu, plus puissant, plus long, plus sordide. Allez, devinette. De quoi s'agit-il ? Je ne pense pas pouvoir me tromper en disant qu'il s'agit du couvre-feu. On doit pouvoir entendre ça de n'importe quel recoin de la prison, et c'est le soir. Ah ben c'est parfait, on arrive pile pour ça. J'ouvre la porte (un peu grinçante, il faut le reconnaître) et fais signe à la prisonnière d'entrer.

« Je crois qu'il est l'heure pour nous de se séparer... Ça doit être le couvre-feu, je vais donc te laisser t'installer bien confortablement. »

Reconnaissez qu'un peu d'ironie ne tue pas. De toute façon, avec moi, il faudra s'habituer, je crois. J'attends avec un sourire aimable (j'aime bien l'incohérence entre le langage et la gestuelle, ça donne parfois lieu à des réactions étranges et/ou amusantes) que la jeune femme soit entrée, puis je ferme la porte sans avoir regardé si tous les autres étaient là. Je suis pas de garde ce soir, on me l'aurait dit. Donc je vais pas me fouler... Si on me demande d'aller chercher des retardataires, j'irai. Pas de problème. Mais je ne compte pas faire du zèle, faut pas exagérer. Pas le premier jour. Je vérifie (vieux réflexe) que mes armes (celles que je peux sentir facilement) sont toujours là, et puis je me remets en marche, guidée par le chien. Je pourrai retrouver sans trop de mal l'aire des prisonniers. Ce n'est pas une prison d'une extrême simplicité, mais ce n'est pas un dédale non plus. Du moins pas ce que j'en ai vu jusque là. En un aller et retour, je peux retenir. Cette fois, je marche un peu plus vite, à la suite du chien. Et en quelques minutes, nous voilà à nouveau dans le hall, à quelques mètres de Damara qui nous attend tranquillement.

[Je suis désolée pour Angéla, je t'ai pas laissé des masses de champ libre pour répondre, vu que je suis déjà partie à la fin du message, mais j'ai essayé de faire au mieux comme ça, vu que Damara m'attendait dans le hall... S'il y a un problème, dis-le moi ;)]
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