Sadismus Jail
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Sadismus Jail

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 Them [Thorkel]

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Sebastian A. Owlson
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Sebastian A. Owlson


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MessageSujet: Them [Thorkel]   Them [Thorkel] Icon_minitimeDim 20 Juil - 9:44

Vous ne comprenez pas.
Ce sont eux, pas moi…
Ces personnes dans ma tête.

"Détachez-moi."

J'ouvre les yeux.
Et seule l'absence me répond.
Solitude.

A vrai dire… mon champ de vision est relativement limité. Je ne vois que le plafond. Blanc. Couleur de rien. Ce dans quoi je baigne. Ce dans quoi je me débats, me heurte, m'effrite. Et dans ce piège-là, je ne peux pas bouger. Absolument pas.
Aucun mouvement. Juste ma respiration.
Chaotique.

Ce n'est pas de ma faute. Ils m'ont pris, ils m'ont plongé dans mes peurs, mes démons, mes anges, mes morts. Ils m'ont tailladé les bras.
Avec mes ongles.
J'étais allé prendre une douche. Un peu d'eau, simplement. Un peu d'eau pour chasser la sueur, la poussière, la lassitude. Et lorsque je m'étais enfin soustrait à la pluie tiède, lorsque je frictionnais mes cheveux pour les sécher, que les gouttes d'eau perlaient encore sur ma peau…
Je croisai mon reflet.
Lui.
Moi.
Les deux. Les autres. Ils ont bien grandi. Ils ont vingt-et-un ans, maintenant. Ils ne ressemblent plus du tout aux gamins aux joues creuses qu'ils avaient pu être. Certes, ils ont encore maigri depuis leur arrivée en prison. Mais c'est au profit de leurs bras, de leur torse, de leurs forces. Ces choses.
Mais ils ont peur, aussi. Craignent que cette force ne les dévore. Leur corps est sec comme une tige de métal, et aussi résistant. Pourtant, ils se demandent si ce acier est pur : s'il est plein, et non veiné d'argile, en son cœur.
Ils ont peur que le fer ne s'échauffe trop, et se consume de lui même.
Ils haussent les épaules. Mais savent que la peur reviendra quand même.
Toujours.

Mon regard abandonnai alors l'inspection de mes côtes pour s'attarder sur mon tatouage.
Les deux bêtes.
Morsure. Griffure. Sang.
Haine.
Je les connais par cœur, ces deux dragons. Ils se battent sur mon corps depuis longtemps. Quetzalcóatl, Léviathan. Deux monstres, issus de deux cultures différentes. Mon passé, mon présent. Le premier, le Serpent à Plumes… Mayas. Amérique Latine. Avant.
Le second… civilisation judéo-chrétienne. Pêché. Dévoreur. Néant d'un océan sans fond.
Imbriqués dans ma peau, de mon torse à mes pieds, leurs queues s'enroulant autour de mes jambes. Leurs griffes, leurs dents, s'enfoncent dans leurs corps respectif.
Et dans le mien.
Et deux figures dans mon dos, se fixent, se sourient. Un crâne humain. Un autre de serpent.
Serpents.
Serpents sur mes bras, ondulant, s'épanouissant au creux de mes paumes. Fleurs écarlates. Gueules ouvertes.

Je les regardai.
Et je hurlai.
Les gardiens étaient venus. Peu de temps après. Ils m'avaient forcé à me rhabiller. Chaussures. Ce pantalon toujours trop long. Le débardeur. La chemise.
Ils avaient voulu couvrir le monstre.
Les monstres sur mon corps.
Ils avaient toutefois dû relever les manches de la chemise. Pour ne pas la tacher de sang.
On nettoierait le rouge de mes ongles plus tard.

Et me voici.
Oh… il est vrai qu'ils avaient commencé par désinfecter les plaies que je m'étais infligées. Ils avaient bandé mes bras. Couvert d'une couche supplémentaire mes tatouages. Disparais, monstre.
Disparais.
Et ne bouge plus.
Ils voulaient être tranquilles. Ils en avaient assez que je les frappe, que je me griffe, que je hurle. Pour les protéger eux et me protéger moi, ils m'avaient passé une camisole de toile trop rêche. Blanche, encore. Attaché les boucles dans mon dos. Vérifié si je ne pouvais pas libérer mes bras.
Je mordai. Récoltai une gifle pour toute réponse. Gémis sous le choc contre ma lèvre inférieure mal cicatrisée, fraîchement recousue… sans anneau, désormais. Même s'il me restait ceux de mes oreilles, de mon arcade, de mon nombril.

Ils s'étaient concertés.
Plus de place en salle d'isolement.
Personne dans l'infirmerie.
Tant pis. Tant mieux.

Et maintenant… Me voilà couché dans ce lit puant le désinfectant. Des lanières de cuir passent au dessus de mon torse, m'interdisent de me redresser. Mes pieds sont attachés de la même façon, aux montants blanc du lit. Et dans mon sang, des drogues.
Camisole psychique.

"DETACHEZ-MOI."

Depuis près de trois heures, je hurle la même chose. Enfin… hurler est grand mot. Ma bouche est pâteuse, mes paupières lourdes. Mais je refuse de m'endormir. Je refuse. Pas de faiblesse.
Mais je sens que le temps joue en ma faveur. Le poison dans mes veines commencent à perdre de son effet. Je n'y suis jamais réceptif très longtemps.
Je m'agite, tire sur mes chevilles, crispe mes doigts dans les manches fermées.
L'inquiétude revient : je ne vois presque que le plafond. Ma surdité m'empêche de déceler la présence de quiconque, dans la pièce.
Je gémis.
Me reprends.

"Sepáreme… ¡ SEPAREME ! Ce blanc… Rien… No suplicaré… Aaaah…"

Je me débats de plus en plus. Mes chevilles deviennent douloureuses, à cause des frottement du cuir des lanières. J'étouffe. Je m'énerve, panique, insulte le silence, ma calme brièvement, puis recommence.
Mes lèvres, désormais, murmurent à l'infini les mêmes paroles, encore, encore, encore…

"Détachez-moi."
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Thorkel Daarkenwald
3126 Les griffes de la vengeance
Thorkel Daarkenwald


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MessageSujet: Re: Them [Thorkel]   Them [Thorkel] Icon_minitimeMer 30 Juil - 8:20

[dsl pour le retard et dsl pour ce début un peu ... moyen je dois l'avouer T_T]

« Voyez, ce qu’avaient prédit les ancêtres est advenu : Le crime s’est rependu, la violence a envahi les cœurs, le malheur traverse le pays, le sang coule, le voleur s’enrichit, le sourire s’est éteint ….. »

Cette chambre, LA chambre, je sais qui il est, son nom, ce détenu est l’homme que tout gardien qui se respecte déteste, haït. Pourtant je ne le connais pas, je ne l’ai jamais rencontré. Comment peut-on haïr quelqu’un à ce point sans jamais eu à le croiser ? C’est simple, Cet individu est celui qui s’en est pris à un collègue. Bien que je ne sois pas spécialement un ami de ce gardien, celui-ci est à l’infirmerie avec une belle blessure et de devise, un prisonnier ne fait pas ce genre de chose au personnel de cette prison.

« … Les secrets ont été divulgués, les arbres ont été déracinés, la pyramide a été violée, le monde est tombé si bas qu’un petit nombre d’insensés s’est emparé de la royauté, et que les juges sont chassés. » Ipou-Our

Je suis devant cette porte, je n’ai fait aucun geste pour l’ouvrir. Baissant la tête, je réfléchis à la meilleure attitude à adopter. Je ne suis pas de ceux qui fonce dans le tas, je pose toujours le pour et le contre, je ne devrais pas me poser tant de questions. Celui qui est allongé derrière cette porte est celui à qui je veux du mal, lui faire sentir les horreurs de son geste. Bien d’autre serait là à ma place, mais se serait juste pour le tuer, un gardien ne salit pas ces mains de cette manière, moi non plus d’ailleurs, je vais lui faire payer à ma façon. Qu’est ce qui me pousse à ce que je m’apprête à faire ? Je suis celui qui à été « désigné », Nous étions très peu dans cette réunion à huit clos, ceux qui connaissent le blessé et ceux qui ont été « invités » à y participer. Après bien des palabres, je me suis désigné d’office, cela me semblait logique, ces amis auraient été soupçonné en premier après le forfait. Avec une bonne impartialité comme la mienne, rien ne viendra me perturber, pas même les yeux d’Owlson.

*Qui suis-je vraiment ? Pour qui je me prends ? L’ange vengeur ou juste un démon qui se repait des hurlements, du sang de ces victimes ? *

Exactement, je suis de cette trempe, celui qui a changé, c’est moi, celui qui est resté le même dans cette prison c’est ce type derrière cette porte. Sébastian n’a pas changé, tout comme d’autres prisonniers, ils resteront à jamais des criminels, et ils continueront à être ainsi entre ces murs. En songeant à mon parcours, je suis devenu comme eux, à quelque chose près, cependant on ne me considérera pas comme un criminel, mais comme une personne qui fait bien son travail.
Ce sentiment qu’il n’existe plus qu’une infime limite entre eux et moi, va peut être, être franchit en passant cette porte. Un soupire s’échappe de ma bouche, comme si je voulais retirer tout ce qui est bon en moi, laissant librement ma vilénie envahir mon corps mais surtout mes pensées.

*Que cela ne se reproduise plus jamais*

Le moment est venu de faire face, regarder cet homme dans les yeux, et aucune pitié ne devra se lire dans les miens. Ma main posée sur la poignet ne tremble pas, elle ne devra pas, un seul instant, défaillir, elle pivote l’ouvre en grand. Un pas, puis un autre, je la referme en la claquant derrière moi. Un rictus étire mes lèvres, suis-je bête, il est vrai qu’il ne peut entendre. Mes collègues m’ayant fait un petit topo sur son compte, je sais juste ce qui est important sur Sébastian A Owlson, je ne désirais pas en savoir plus. Pourquoi faire … ?
Mon regard embrase la pièce, puis le lit. Attaché comme il se doit après son délit, je le trouve bien pathétique. Ses mots résonnent dans la chambre presque vide, « détachez-moi »
Est-il conscient que plus rien, plus personne ne viendra le secourir. Qu’est-ce qu’il espérait … Un ange libérateur ? Alors pour lui je serais celui-là, je serais son exorciste.
Lentement, je m’approche du lit, passant mes doigts sur ses liens, comme on fait une caresse à un ami. Ses yeux sont rivés sur le plafond blanc, sa souffrance n’est pas encore venue que je le perçois déjà hagard. Si seulement il savait ce qu’il l’attend qu’il me demanderait tout de suite de le tuer. Ce n’est pas l’envi qui me manque, mais nous avons bien été clair là-dessus, il devra rester en vie et respirer ses erreurs. Je me penche vers lui, un de mes doigts se tient devant son visage et fait un mouvement de droite à gauche … NON !
Je lui souris sans aucune joie pourtant, mon regard est ferme, intransigeant.

-Tu vas expier tes fautes, je suis là pour ça. Plus jamais tu ne feras de mal à quiconque, je vais y veiller.

Ce même doigt s’approche de sa joue et avec mon ongle je retrace une balafre invisible. Ensuite, ma main l’empoigne par les cheveux, je tire vers moi sa tête, nous sommes à quelques centimètres l’un de l’autre. Je ne sais s’il va me comprendre mais je fais en sorte de parler lentement, sait-on jamais.

-Je suis là pour ta punition, je veux savoir pourquoi. Tu n’es qu’une pourriture, je te méprise, et je compte bien te le faire comprendre. J’irais jusqu’au plus profond de toi, tu ne t’appartiens plus désormais.

Je le relâche brutalement. Le jeu ne fait que commencer. Malgré que je ne désire rien savoir de lui, ma curiosité est piquée dans le vif. Des questions commencent à affluer dans ma tête. mon flaire d’ancien flic reprend du service on dirait.

*Tobias, pourquoi ? Que c’est-il passé entre eux ? Lui a-t-il vraiment fait ça ? Que faisait Sybille ? Pourquoi était-elle là avec eux ? Quel lien y a-t-il entre ses trois personnes ?*
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Sebastian A. Owlson
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Sebastian A. Owlson


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MessageSujet: Re: Them [Thorkel]   Them [Thorkel] Icon_minitimeDim 17 Aoû - 19:22

Je souffre.
Ils me brûlent.
Ces liens me déchirent la peau. Me déchirent l'esprit. Détachez-moi. Je ne parlerai pas de droit, d'une quelconque histoire de dignité sordide. Non. Ce n'est pas au nom de ce concept trop vague que je lutte. Que je frotte inlassablement mes chevilles, au sang même, contre le cuir de mes attaches. Que je contracte mon abdomen pour tenter de me relever, au mépris de l'immuabilité de mes entraves.
Non.
Liberté ?
Qu'est-ce que c'est ? Un mot ? Une idée, une valeur ? Déjà trop complexe pour mon esprit, dans l'état où je suis. Où je crois être. Il n'y a que deux choses : les liens, et moi. C'est tout. Je ne peux pas bouger, et cela me déchire le ventre. Je ne peux pas toucher mes blessures, et cela me frustre. Je ne peux pas voir ce qui m'entoure, et cela écorche ma fureur.
Il saigne, cet organe palpitant. Des entailles s'ouvrent. Une bile noire comme l'encre s'échappe des plaies mal recousues, suintant au travers de ce fil aigu qui tente vainement de rapprocher les deux bords meurtris de cette plaie béante. Rouge est cette chose qui me sert de cœur. Qui me sert de haine.
Elle est laide, mais elle vit.
Elle est laide, donc elle vit.
Mais si la bile mélancolique qui s'échappe de cette tumeur est mon sang, elle est aussi mon poison. Un infâme cordial tant vital que pernicieux. Folie est son nom. Cette humeur-là me fait vivre, mais elle me tue en même temps. A petit feu. Poison vicieux. Poison adoré. Je l'aime, mais elle trouble ma vue, cette folie. Et j'ai peur des songes qu'elle appelle. Il me semble qu'elle agite les noirs drapeaux de mes fantômes, au ciel de ce plafond trop blanc. Ma langue passe sur mes lèvres trop sèches, la tête me tourne. Les mânes sont là. Tout près. En moi. Une torpeur nauséeuse me saisit, et je sais que je ne sais plus rien. La réalité peut bien violer le mensonge, et se prétendre reine des fous. Passé et présent se confondent.
Folie est folie. Folie est vie. Folie est réalité.
Mélange.
Décoction avide.
Fluide personnel.
Je t'aime.

Mais je sens que les émanations de ce fleuve perverti s'assemblent, quelque part dans l'éther de mes yeux traîtres. Une main écarte les ombres, ou les rassemble, je ne saurais dire. Quel est ce signe, dites-moi ? Que dis-tu, apparition ? Tu me dis non ? A quoi ? Non, tu ne me détacheras pas ? Non, tu ne me sortiras pas de ce stupre de la pensée ? Non, tu n'arracheras pas mes menteuses prunelles ? Ooooh, Dieu, il me semble que je discerne l'éclair d'un regard, l'ovale d'un visage… et surtout… cette chevelure. Ah ? Ils sont blancs, ces cheveux ? L'instant d'avant, j'étais persuadé qu'ils étaient noirs… Oh, nymphe ! Tu es belle, tu sais ? Même si je n'arrive pas à me décider de la couleur de ce halo de cheveux. Mon regard oscille, s'échappe comme une flamme tremblante, tantôt voit du jais, tantôt de l'albâtre. Tantôt la courbe, tantôt l'angle. D'où vient cet homme ? Où est ma fée, où est mon démon, ma féminine folie ?

"-Tu vas expier tes fautes, je suis là pour ça. Plus jamais tu ne feras de mal à quiconque, je vais y veiller."

C'est une aura bien mâle, qui coule de ces lèvres noires. Alors ce n'est pas une femme. Mais ce n'est pas un homme, non, pas un homme, car je vois le long voile noir qui caresse ses joues, brume son regard blanc, mer opaque, veinée d'ivoire vieilli. Elle est aveugle, ma folie. Mais quoi, ne serait-ce pas une femme ? Je suis persuadé que mon démon est du sexe faible, car son inspiration l'est… mais ce visage ! Ah, impossible, ce n'est pas un homme qui me parle d'expiation, de mal… de veille forcée ? Les yeux ouverts, paupières cousues à la peau, le visage tourné vers le Soleil ? Impossible, je peux presque distinguer sous la fumée de tissu trop rêche et trop doux, oui, sous la toile de métal, sous l'intangible vêture de mon songe éveillé, je peux presque distinguer les deux fruits de sa féminité… Non ? Non ? Mais où est passé le voile de deuil, l'habit noir, les cheveux de corbeau ? Qu'as tu fait de ma folie, homme aux cheveux blonds de neige ? Parle, parle, agite tes lèvres, que je comprenne qui tu es…

Latence.
Il s'est permis un geste. Il s'est permis ce geste. Il a touché mon visage. Eraflé ma joue. Irrité ma peau glabre. Et je comprends. Je comprends qui il est, ce qu'il fait, pour qui.
Et je le hais.
Me punir, c'est cela ? FAUX ! La revanche a déjà été prise, n'est-ce pas ? Je vrille mon regard dans le sien, et touche du bout de la langue ma lèvre fraîchement recousue. Je fronce les sourcils. Ses yeux sont traîtres. Asymétriques, comme un oui, et comme un non.
Rencontre entre le oui de son bleu, le non de son gris.
Et mon regard jaune.
Fauve.

Douleur.
Je gémis. Qu'ont-ils à systématiquement me saisir par les cheveux ? Histoire de honte, de plaisir, des deux ? J'ai un rictus, entre la grimace et le sourire, et pose mon regard sur ses lèvres pour y cueillir chacun de ses mots. Je ne veux rien perdre de ce que l'homme aux cheveux blonds de neige me dit. Il est dangereux, et peut-être me dira-t-il où est passé ma gracieuse Folie.
A moins que lui, ce soit elle.
Encore…

"-Je suis là pour ta punition, je veux savoir pourquoi. Tu n’es qu’une pourriture, je te méprise, et je compte bien te le faire comprendre…"

Toujours ce sempiternel credo. Et je dis amen, amen, j'y crois. Oui, je suis cette vermine que tu tente désespérément d'écraser sous ton talon. Je l'ai toujours été, j'ai vécu, j'ai survécu grâce à ça. Je suis trop coriace, trop vil, duplice comme cette lèpre que je vois s'étendre au plafond. Lèpre noire, purulente, suintante, bouillonnante de vermeil. Je souris. Je ferme les yeux, les rouvre, et souris. C'est à nouveau mon Ange de la Folie que je vois. Peau grise veinée de bleu, paupières délicates, prunelles absentes, dent aiguës.

"…J’irais jusqu’au plus profond de toi, tu ne t’appartiens plus désormais…"

…Encore ! L'homme blond est de retour. Il a de nouveau éclipsé mon hallucination. Ma fée est morte, la lèpre est rentrée dans le mur. Et je me souviens de Tobias, et je me souviens de ce qu'il vient faire ici.
Il veut me punir.
Il…Elle ? En fin de compte… Qui sait ? Ma Folie sait prendre des formes. Elle change en apparence, tout en restant la même. Je pose mon regard sur l'homme. Oui, ces paroles réveillent en moi un écho nauséabond. Entrer jusqu'au plus profond de moi. Ne plus m'appartenir.
Je repense à Tobias. C'est pour lui, qu'il vient, pour lui, qu'il veut punir mon corps, mon âme ?
Mes ses mots… Il parle comme s'il connaissait ce qui me fait. Il semble s'attendre à éveiller certaines choses en moi.
Et il y parvint. Même si je le dissimule. Il ne m'aura pas.
J'ignore ce qu'il me fera, mais il ne m'aura pas.
Il est ma Folie, il n'appartient donc qu'à moi. Il est Elle, et je la connais.
Regard jaune. Regard d'animal en cage.
Regard de défi.

"- Tu veux savoir ce que tu sais déjà. Tu crois dire ce que je ne veux pas lire sur tes lèvres. Tu penses parvenir à faire ce en quoi ils ont échoué depuis ? Je ne suis plus un enfant. Je ne suis qu'à moi, femme. Bas-toi, Folie, Ange, oui… car l'Ange des cieux descend pour ceux qui le craignent… et je ne le crains pas… et la lèpre sur les murs… Eloigne-toi, avec ton voile et tes yeux duplices, honteuse chose… fruit de mon esprit…de mon esprit… seul… Ah ! Il me semble qu'on éteint une chandelle, et que cette chandelle, c'est moi… écarte les rideaux ! Il fait noir… Soulève ton voile de veuve !"

Je lui lance un sourire carnassier. Elle est là, ma créature duplice. Femme et homme comme gris et bleus sont ses yeux. Je siffle entre mes dents.

"Ange libératrice, montre-moi que tu n'es pas un homme."

Je délire.
Fièvre.
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