Une simple prison de plus... Ou pas?

Le fourgon cellulaire est secoué par les nombreux écueils de la route. Avec les mains attachés dans le dos, reliées à la fois entre elles et au banc sur lequel je suis assis, les secousses sont particulièrement désagréables, puisque je ne peux pas me retenir. Mes poings se serrent convulsivement, la suspension de leur véhicule est à revoir. J'ai l'esprit légèrement embrumé par les sédatifs particulièrement forts qu'ils m'ont administrés pour éviter tout problème durant le transfert. D'après ce que j'ai pu apprendre avant d'être embarqué, on m'emmène dans une sorte de prison internationale ultra sécurisée, dans laquelle les états se débarrassent parfois de détenus problématiques, mais je n'ai pas réussi à connaitre sa localisation. J'imagine que j'appartiens à cette catégorie, surtout vu les moyens qu'on utilise pour mon transport jusque là bas. Un fourgon blindé, cinq gardes armé qui on sans doute l'ordre de me descendre en cas de problème vu leur façon de serrer leur flingues, sans compter le chauffeur plus patibulaire que la plupart des gangsters que j'ai rencontré. Je me sens presque flatté de tout ce soin. Je fais un effort pour rassembler mes idées et teste la réaction de mes gardiens, à qui je n'ai pas parlé depuis le début du trajet, il doit y avoir plusieurs heures maintenant.

"-Quelle merde... Où elle est cette putain de prison où vous m'emmenez?"

Mes geôliers me considèrent d'un air dégouté pendant une seconde, puis l'un crache au sol devant mes pieds. Connard. Je tire sur mes chaines, mes poings de nouveau serrés, mais je sais que c'est inutile. Tant pis.

Encore une ou deux bonnes heures plus tard, durant lesquelles on m'a filé, toujours sans un mot, de quoi manger, on s'arrête enfin. Pas trop tôt. Les portes s'ouvrent, on me détache, me menotte et me fait signe de sortir, un canon planté dans mon dos. j'avance, les jambes engourdit par leur longue immobilité. Enfin dehors. Le spectacle de ma nouvelle prison n'est pas très réjouissant, elle a l'air vraiment sécurisée. Va pas être facile de me barrer, mais j'y arriverai quand même.Ce n'est qu'une prison de plus. Les cinq connards m'escortent jusqu'à la porte et semblent attendre qu'on l'ouvre, sous l'œil de verre d'une caméra de surveillance.

J'attends avec mon escorte une demi minute puis une femme, une détenue probablement, viens à notre rencontre. Plutôt jolie, elle a un air que je n'aime pas, trop sûre d'elle. Elle s'arrête brusquement quelques mètres devant moi, a un sourire mauvais, le même que celui que j'ai vu sur de nombreux criminels divers. Elle parle d'une voix assurée, presque moqueuse.

"Laissez-le ici. Jetez-le en pâture. Je suppose qu'il est de toute manière inoffensif. Et puis, de toute façon, à la moindre anicroche, les gardes perchés peuvent ouvrir le feu. Je me ferais un plaisir de l'accueillir..."

Trop assurée, elle ne me plait pas. Soudain elle ose me regarder dans les yeux. Ses yeux d'un vert émeraude, se plantent dans les miens. Je lui renvoie son regard avec animosité, mes poings se serrent dans mon dos. Si je n'étais pas sous sédatifs et attaché, elle serait déjà morte. Elle reprend avec la même insolence.

"Bon, on ne va pas coucher là non plus !"

Les gardes se décident enfin à lui obéir, pas trop tôt, me débarrassent de mes bracelets d'acier et se barrent hâtivement. Bon débarras, salut connards, au plaisir de ne plus vous revoir. Je frotte distraitement mes poignets meurtris par les menottes, rougis sous les frottement, la peau quasiment arrachée. Ces salauds n'ont pas hésité à serrer, mais en même temps, aucun flic n'a jamais hésité à le faire. Après avoir observé les lieux qui m'entourent, je reviens à la femme. Elle me parle à nouveau.

"Ils ne t'ont pas fait trop mal aux poignets, j'espère ?"

Je n'aime ni sa voix, ni son ton, ni sa façon de parler, de se mouvoir, ni ce qu'elle dit. Mes poings se contractent à nouveau. Le soleil de plomb pèse sur mon humeur, le voyage inconfortable m'a énervé, et voila qu'elle vient me faire chier. Mes phalanges blanchissent, mes muscles se contractent, je la regarde avec mépris.

"Mon nom est Etoile, non ce n'est pas une blague, je m'appelle bien Etoile. Je te souhaite la bienvenue à Sadismus même si tu t'en fous royalement et même si je n'ai aucun intérêt à te la souhaiter donc pas la peine de me remercier. Hum, que te dire d'important... Je crois qu'à mon arrivée, on m'a défendu d'aller dans l'aile des employés et au sous-sol; il en est donc de même pour toi. Sinon, les gardiens ont tous les droits, tous sans exception..."

Un nom original pour une personne normale, méprisable. J'enregistre que cette prison est particulièrement désagréable pour les détenus et que elle appartient à la catégorie très peuplée des imbéciles. Elle ferait mieux de fermer sa gueule, avant que je ne la supporte plus. Après l'avoir jaugé une dernière fois avec un regard brulant de haine, j'avance vers l'entrée de la prison, la virant de mon chemin d'un coup violent et soudain, mon avant bras l'écartant de ma route, j'oublie cette quantité négligeable.




[HRP]Il a un langage ordurier hein?[/HRP]

[HRP]Il faudrait qu'il parle =P[/HRP]

Il pourrait au moins prendre la peine de répondre. Peut-être est-il muet ou sourd, désolée mon vieux, je ne connais pas le langage des signes. En tout cas, il ne m'a pas l'air vraiment sympathique et avant même lui avoir montré par où aller, je me sens poussée sur le côté avec une force non maîtrisée. Ce con vient de m'exploser l'épaule ! Aujourd'hui, je ne suis pas d'humeur à me faire marcher sur les pieds. Alors, désolée pour toi encore une fois, mais je ne serais pas tendre. Généralement, il est préférable, face à ce genre d'individus, de laisser tomber et d'aller voir ailleurs. Cependant, n'étant moi-même pas dans cette catégorie de personnes, qui laissent les autres piétiner leurs plates-bandes, je ne vois donc pas l'intérêt d'hésiter quant à riposter avec fermeté.

Non mais il va voir ! Ne réfléchissant pas plus, je lui assène un coup de poing bien placé en plein dans la mâchoire. Aurais-je rêvé ou ai-je même entendu un craquement ? Il a la mâchoire dure. Je m'empresse de faire craquer mes doigts et de soulager la douleur qui se propage silencieusement le long de mon bras. Je lui crache alors au visage :

"La politesse, tu connais ?"

Quelques pas sur le côté et me voilà à l'ombre du bâtiment. Juste le temps de souffler et je remarque que dans cette zone, les gardes en hauteur ne peuvent pas nous voir. Au pire, je n'ai qu'à crier pour me faire remarquer. Je sais si bien le faire, me faire remarquer. Et puis, je me rends compte que je l'ai frappé avec le bras à l'épaule endolori par son manque de jugeote, il est donc logique que tout ça me fasse particulièrement mal. Qu'importe, il l'a bien mérité. Et s'il ose me rendre ce coup, je me tiens prête à parer ses attaques. C'est avec les lèvres pincées que je l'étudie du regard. Sur un ton hautain, je me permets d'ajouter :

"Cela m'étonnerait beaucoup que tu fasses ainsi des tiennes dans la prison... Rien que les gardiens t'en empêcheront... à part si tu te montres coopératif."

Tout en me massant une énième fois l'épaule, je soupire et détourne les yeux de sa personne. Ce genre de personnes m'exaspère au plus haut point. Dans un sens, j'espère qu'un gardien va pointer le bout de son nez par ici parce que je ne pense pas pouvoir le supporter plus longtemps. Ils ont pourtant l'habitude d'arriver toujours au mauvais moment alors pourquoi pas maintenant ? Ha oui, j'avais oublié, je porte la poisse.

*Les yeux au ciel, les nuages blancs dans le bleu parfait, nulle trace de dieu au ciel. Ces nuages lents dans le bleu défait, le soleil inonde le ciel. Mes jours en hiver, passés à t'oublier, où chaque seconde est une poignée de terre, où chaque minute est un sanglot. Vois comme je lutte, vois ce que je perds en sang et en eau, en sang et en eau... Je jette au ciel ces galets polis que tu peignais en vert, mais nulle réponse du ciel, nul ricochet sur cette mer à l'envers. Le soleil inonde le ciel. Mes jours en enfer, passés à t'enterrer, où chaque seconde est une poignée de terre,où chaque minute est un caveau. Vois comme je lutte, vois ce que je perds en sang et en eau, en sang et en eau. J'espère qu'au ciel des diables malins coupent aux anges leurs ailes pour que tu retombes du ciel dans mes bras ouverts, cadeau providentiel. Mais chaque seconde est une poignée de terre, mais chaque seconde est une poignée de terre et chaque minute est un tombeau. Vois comme je lutte, vois ce que je perds en sang et en eau, en sang et en eau. Les yeux au ciel, es nuages blancs dans le bleu parfait, nulle trace de dieu au ciel. Ces nuages lents dans le bleu défait...*

Elle a dégagé de mon chemin sous mon coup. Je m'en rends à peine compte, elle ne m'intéresse pas, ce n'est qu'une personne d'une médiocrité pareille à celle des autres, de tous les autres. Elle sort de mon esprit, elle n'a pas d'importance. Elle s'y réintègre moins d'une demi-seconde plus tard, sous la forme d'un choc violent à ma mâchoire. Je vacille un peu, surpris, peinant à comprendre, à accepter ce qu'il s'est passé. J’ai un goût de sang dans la bouche. La salope! Je me retourne d'un bloc vers elle, les poings si serrées que mes jointures blanchissent, les yeux exorbités.

"La politesse, tu connais ?"

Je sens le crachat m’atterrir sur la joue en même temps que la haine monte en moi. Elle ajoute en se déplaçant de quelques pas sur le côté, le bâtiment le mettant à l’abri du soleil et du regard des gardes :

"Cela m'étonnerait beaucoup que tu fasses ainsi des tiennes dans la prison... Rien que les gardiens t'en empêcheront... à part si tu te montres coopératif."

Elle va me le payer cette connasse, cette petite merde hautaine. Je vais la pulvériser, la réduire en cendre, lui faire sentir la douleur jusqu’au plus profond de son être, transformer chaque partie de son corps en une plaie rouge qui n’en finira par de saigner, la réduire à un tas de chair informe et sanguinolente. Je suis fou de fureur, les traits de mon visage déformé par une folie et une colère que je suis sans doute le seul à connaître, je sens mon sang qui bouillonne dans mes veines, qui bat à mes tempes à coups redoublés, la rage qui s'empare de chaque fibre de mon être n’a nulle autre pareille, et mon cerveau n'a plus qu'une seule et unique pensée, obsédante, qui prend possession de moi, qui circule dans mes neurones à la vitesse de l’éclair : tuer. Le sédatif ne me fait plus le moindre effet, un voile rouge s'abat devant mes yeux. J’ai à peine conscience de mes gestes, tous mes muscles sont prêts à fonctionner, toute mon énergie se rassemble, l’adrénaline se répand en moi, provoquant une foule de réactions qui signifient le branle le bas de combat dans chacune des parties de mon corps, et avec une célérité et une fluidité de mouvements irréels, je me sens me jeter à l’assaut avec un rugissement sourd qui monte en moi. J’accueille la sauvagerie sans limite qui s’empare de ma personne avec une joie féroce, elle me délivre.
Mon poing serré vole à la rencontre de la tempe d’Etoile en sifflant dans l’air, j’entends à peine mon grondement sauvage à son égard, un instant avant l'impact.

"-SALOPE !"

Je suis tout entier au combat, au meurtre que je ne tarderai pas à commettre. Le sang va couler. Je m’en réjouis.

Ouh, il ne va pas aimer. Ouh, je vais me faire démonter. Ouh, ça ne va pas lui prendre longtemps pour me mettre à terre et en finir. J'en frémis d'avance ou non, je ne cèderais pas à la peur. Cette dernière n'aura pas raison de moi, pas cette fois. Je suis assez forte pour l'affronter. Quoique. Non, ne pas laisser place au doute. Il n'a pas le droit de m'envahir, je l'en interdis. Et la force ne doit pas me quitter, elle m'est indispensable. Je souffle, une fois, deux fois et... bam.

Plus rien. Le trou noir. Quelques secondes.

Me voilà au sol, ça tourne, ça virevolte, ça clignote, ça tangue. Rien n'est droit en résumé. Toute mon assurance s'est volatilisée, évaporée, partie en fumée, très loin, trop loin. Je ne suis plus rien, simplement la victime d'un coup maîtrisé. Dans la tempe, ça ne pardonne pas. Je suis à la limite de l'acceptable. J'ai envie de vomir, ça me prend aux tripes. Je crache au sol, du sang vient se mélanger à ma salive, tout va bien. Et puis l'autre con me regarde, sans doute avec suffisance. Je l'avoue, ça a un côté jouissif de faire tomber quelqu'un. Sauf que là, ce quelqu'un, c'est moi, donc c'est pas drôle du tout. Bon et à part le coup, c'est tout ? Oh non, cet énergumène m'a traité de salope. Il va voir ! Si je me relève, il va morfler ! S'il se croit imposant et bien, il a tort. Je suis difficile à impressionner. J'en ai vu d'autres, des vertes et des pas mûres. Alors qu'il ne se la ramène pas avec ses airs de psychopathe et ses allures de bourrin. Il veut du spectacle, il va en avoir. Il va en bouffer jusqu'à plus pouvoir, jusqu'à en gerber et même pire encore, jusqu'à en crever.

Je me relève, effort surhumain, appelez-moi Hercule désormais. Mon premier travail sera de pulvériser cet homme, le deuxième de m'enfuir de cette prison avec Bella, le troisième de vivre avec elle sur une île, pour les neuf autres, c'est à voir. Bref, avant de penser à mes exploits futurs, il vaudrait mieux que je me concentre sur le combat présent et il est de taille ! Je vais t'avoir mon vieux. Attends juste que je retrouve un tant soit peu de stabilité, une vision claire et un débroussaillement de pensées, après je suis tout à toi. Mais me voilà emportée par une toux tenace. Génial mon sang fait parti de la surprise party !

*Voilà la danse finale. La der des der. Celle qui augure la plus grande destruction jamais connue auparavant. La fin. La disparition. Un souhait ? Si je meurs, effacez-moi de la mémoire des gens. Faites que ma vie n'ait pas continué à partir du moment où j'aurais dû mourir.*

Trop la joie ! Finalement, je ne suis pas sure de pouvoir continuer, si j'appuie sur le rond, j'ai la possibilité de m'enfuir, ou sur le carré peut-être ? Ha non, ça doit être le triangle, merde, je m'en rappelle plus. J'ai mieux encore, débrancher la playstation, avant de me taper un Game Over.

La vie n'est pas un jeu...

Je relève les poings, bien décidée à en finir. Pauvre con, on ne t'a jamais appris qu'il ne fallait pas taper les filles. Je vais d'apprendre la politesse, jusqu'à ce qu'elle reste profondément gravée dans ta cervelle au QI de moule. Si tu y vois une objection, ne dis rien, je ne tolère aucune contestation. Finalement, deux pas me suffisent pour revenir vers toi. Je dois riposter, mon honneur est en jeu. Alors, je prends un grand bol d'air et mon courage à deux mains et je lui balance tout ça à l'aide d'un coup de poing dans le ventre. Tu veux souffrir et bien, c'est parti !

"Pauvre con !"

C'était sans compter le fait que quelqu'un m'ait vue.

On dit que les gardiens arrivent toujours au mauvais moment. Il y a des gens qui portent la poisse, comme moi, et je croyais qu'aujourd'hui, personne ne viendrait. Sauf que, encore une fois, je me suis trompée, ça m'arrive si souvent...

[ Karen, une gardienne, va poster après moi. Si tu te rappelles, tu vas devoir te défendre et je serais accusée ;) ]

Je regarde l’heure, j’avais un peu d’avance. Devant le miroir de ma chambre, j’ajuste ma veste d’uniforme avant de me regarder longuement. Les cheveux mi longs d’une couleur paille-dorés retombent sur mes épaules en toute liberté. Aujourd’hui, j’allais accueillir mon premier prisonnier et inutile de nier que je n’ai pas la trouille. Qui sait sur qui je vais tomber. En même temps, c’est une prison à haute sécurité, pas le pays des Bisounours. J’ai beaucoup maigri depuis cette histoire avec Kelly, pas trop maigre non plus, mais bon. Mon visage est la partie de mon corps qui a le plus changée. Expression dur et froide, yeux bleus de glace, j’ai l’air d’une femme sans cœur venue ici pour jouer les sadiques. Et pourtant, je suis loin d’être comme ça. Il faut bien se donner une assurance non ?

Une fois prête, je sors de ma chambre et traverse les couloirs un part un. Je n’ai pas eu de chose particulière à faire ici. Surveiller des couloirs, le réfectoire ou d’autres choses aussi banales. Mais je n’ai pas fais connaissance non plus. Je suis restée en général à l’écart de tout ces…humains aux allures d’animaux. Je ne dis pas qu’ils sont tous comme ça, mais quand je repense aux regards de ses hommes glissant sur moi, rêvant de me prendre dans un coin de la prison. C’est flippant de se dire qu’à n’importe quel moment, je pouvais me retrouver quatre pieds sous terre. Oui je sais me défendre et malgré ma petite carrure j’ai la force suffisante.
Enfin j’arrive au bureau où un dossier dans mon casier était déposé. Je le prend et feuillète en lisant :

« Nom & Prénom : Linch Payne
Sexe : Masculin
Age: 34 ans
Matricule : 112358
Raison de son arrive: Homicides multiples, coups et blessures, évasion, destruction de biens civils, détention, usage, et trafic de stupéfiants, d’armes, vols à main armée, kidnapping…
N° de cellule : 32 »

Eh bien…on peut dire qu’il a plusieurs trophées à son actif celui là ! Je sens mon cœur s’accélérer. Serais-je seulement à la hauteur de la tâche ? Il le fallait, je n’avais pas le choix. Et j’étais ici pour oublier ces dernières années, enchainer aux Enfers. Alors c’était le moment où jamais. Le bloc d’information sous le bras, je me dirige vers la cours. Mes pas résonne et je sens mon 9mm dans sont étui contre ma hanche ainsi que ma matraque contre ma hanche. Je pousse les lourdes portes qui mènent enfin sur la cours. Le soleil me frappe en plein visage, aveuglant mes yeux fragilisés par leur couleur. Mr Soleil fait son entrée dans le monde, mais pas dans mon cœur entouré de glace, conservant la douceur d’une colombe.
M’habituant à la luminosité, je commence à avancer. Ma chemise avec les deux premiers déboutonnés offrait mon cou au vent, et ma veste, n’était pas non plus attaché. Il faisait doux et bon, inutile de s’emmitouflé dans des bouts de tissus.

L’air était empli de sonorité en tout genre. Gazouillement d’oiseaux, bruissement des arbres, bruit de mes pas sur les graviers…

"Pauvre con !"

Ni une, ni deux je me retourne vers ce son venant brisé et souiller les bruits de la nature. La scène que je vois me glace. A ma droite, se trouvait un homme d’une carrure imposante face à une jeune femme, de taille moyenne qui venait d’asséner un magistral coup de poing au ventre à son ennemi. Eh bah voilà…sa commence bien ! Sans hésitation, j’accours vers eux en jurant de toute part. Aussitôt, je sors ma matraque, passe mon bras autour du cou de la jeune prisonnière et d’un coup de pied en travers de ses jambes la met à terre. Et ce, sans douceur et sans retenue. Je me mets à cheval sur son corps ou j’y porte tout mon propre poids pour qu’elle ne puisse plus bouger, tendis que par réflexe, de mon autre main je sors mon 9mm et le pointe vers l’homme battit comme une armoire à glace. Je ne veux prendre aucun risque et ces deux zigotos m’avaient l’air plutôt remonté.

« Il y en a un seul qui bouge, et je vous descend tout les deux ! Est-ce que je me suis bien fais comprendre ?! »

Froide, glaciale et brutal. Le message est clair. Aucune hésitation dans ce métier, c’est ce qui vous fait perdre la vie. Mon regard va de l’un à l’autre, gardant une vigilance constante, les muscles tendus, le cœur battant à une allure affolante. Je ne sais pas ce qu’il c’est passé, mais je compte bien le découvrir.

« Pourquoi vous vous sautez dessus comme des animaux ? »

J’attends, essayant d’être le plus calme possible, une réponse que se soit de l’un ou de l’autre.

"Je veux vos noms, et de suite."

Solide, elle se relève après un coup pareil! Certains seraient morts sur le coup! Elle crache du sang, vacille un peu, mais se prépare a continuer le combat, une vraie folle.

"Pauvre con !"

Quoi? une insulte? Mais d'où se permet elle de m'insulter, cette sous merde. Bientôt elle ne sera plus en état de quoi que ce soit, même de chanter mes louanges. Dommage, j'aurai aimé l'entendre supplier, demander pitié. Elle va le regretter, la tempête qui va s'abattre sur elle sera plus douloureuse que la mort propre qu'elle aurait subit si elle n'avait résisté. Je vais la massacrer, elle va payer le prix fort. Seul son sang sur mes poings va me calmer. je serre mon poing, elle va pas tarder à le recevoir à chaque endroit de son corps où elle peut être incapacité, centres nerveux et autres. Mais je n'ai pas le temps d'agir. Ah, la salope! Elle riposte! Solide la garce. Mais pas assez pour moi. Le coup que je reçois ne me suffit pas à me contredire. Je laisse échapper un grognement de douleur, recule légèrement pour encaisser le coup. Maintenant elle va voir. Souffrir. Et mourir. Je me prépare déjà à lui asséner un bon coup retour, le voile rouge devant mes yeux s'est accentué, ma sauvagerie va utiliser mes ressources pour la mettre définitivement hors service. Quand surgit une gardienne, maigre, mais l'expression dure. Je m'arrête un instant, surpris. Qu'est ce qu'elle fout là cette conasse? Une minute plus tard et tout aurait été réglé. J'hésite un instant sur la conduite à suivre. Un instant de trop, elle a le temps de sortir son flingue. Merde, maintenant c'est trop dangereux de tenter quoi que ce soit.

« Il y en a un seul qui bouge, et je vous descend tout les deux ! Est-ce que je me suis bien fais comprendre ?! »

Très clair. Éviter les problèmes. Je reprends peu à peu mon calme, je reprends le dessus. Le danger me fait regagner mon sang froid.

« Pourquoi vous vous sautez dessus comme des animaux ? »

Ah! Comme des animaux! Alors que je suis le seul ici à mériter le titre d'humain, sauf si on considère que la majorité de médiocres qui compose la population mondiale est représentative de la race humaine.

"Je veux vos noms, et de suite."

Tiens, mais qu'a t elle vu au juste. Cette autre salope m'attaquer. Elle va payer le prix de sa connerie. D'abord me faire bien voir.

"-Lynch Payne. Nouveau prisonnier. Cette conasse m'a agressé, sans raison, à mon arrivée !"

Merde! Le "conasse" m'a échappé. Tant pis, ça passera comme la colère qu'elle a provoquée. Ce qui est d'ailleurs vrai, comme le reste. J'observe plus attentivement la scène. La gardienne aux cheveux blonds, les yeux de glace, tient à terre Etoile. Parfait, les soupçons vont donc déjà être sur elle. Je me décale d'un pas, je suis maintenant éclaboussé de lumière. Si elle a des réactions inconscientes normale, c'est cette petite pute qui va être accusée. Je réussi à retenir mon sourire.





[Je suis vexé, tu n'as pas mentionné le joli palmarès de Lynch. "les 2 condamnations à mort, la prison à perpétuité, et la peine de 376 ans de prison. Sans compter leurs propres jugements qui m’amenaient à 70 ans de prison supplémentaires à purger, plus quelques dizaines d’années qui traînaient par-ci par-là dans d’autres endroits du monde."]

La première annonce me surprise :

"-Lynch Payne. Nouveau prisonnier. Cette conasse m'a agressé, sans raison, à mon arrivée !"

Alors voici le fameux prisonnier que je suis censée « accueillir ». Mais on dirait qu’une maline à voulus prendre ma place…D’ailleurs celle-ci me parait un peu sonnée, et bien que je ne souhaitais pas lui faire du mal –loin de là- j’essaie de ne pas trop prêter intention. D’ailleurs celle-ci, s’annonce à son tour entre deux quintes de toux :

"Etoi... le... Ar... chanta... ël."

Ce nom lui était totalement inconnu. Je la regarde d’un air suspect. Alors c’était elle qui avait osé faire le boulot à ma place ? Gardant toujours mon arme pointée vers Lynch, et mon corps sur celui d’Etoile pour la garder immobile, je les regarde à suivre jusqu’à ce que la jeune femme aux longs cheveux bruns, peina à dire :

"Sans raison... Il m'a vio... violemment... bous... culé sans rai... son... aussi. Je n'ai f... fait que me défendre."

Je ne sais pas dans quel bateau, elle me traine mais elle n’y arrivera pas comme ça. Pendant l’espace de quelque seconde je revois les images aperçue. Il me semble bien que ce soit elle qui l’est frappé en premier. Après, aucune idée de ce qui c’est passé avant et franchement ce n’est pas ce qui me regarde. Mon boulot ici était de ramener Lynch dans sa cellule…je ne dis pas qu’il n’a rien fait dans l’histoire, et pour tout dire, cela m’étonnerais pas qu’il n’est pas sa part de responsabilité. Mais les faits étaient là, je ne pouvais me permettre d’accusé l’homme alors que n’avais rien vus. Enfin…si je pourrais car je sais qu’en tant que gardien, nous avons carte blanche sur les prisonniers, mais hors de question pour moi de faire de l’abus de pouvoir ! Comme Lui…l’avait fait pendant quelques années sur mon corps et mon âme…

"J'aurais besoin d'un as... d'un aspirine."

Je porte mon regard sur elle. Désolée ma Belle mais c’est pas jour de fête…

« Je me présente : Karen Solenas, Gardienne à Sadismus. Désolée mais tu n’aura aucun aspirine, juste le droit à un tour dans la salle d’isolement. Quand à toi Lynch, tu me suis et sans faire d’histoire jusqu’au bureau d’admission où un autre gardien te mènera à ta cellule tandis que je m’occuperais d’elle. »

Sur ces dires, je me lève relevant Etoile d’une main tendis que de mon 9mm je pousse Lynch à la lumière du soleil, là où tout les gardiens l’avaient en vue. Je range mon arme, le danger dissipé. Je passe les menottes autour des poignets ultrafin d’Etoile avant de les menée tout deux au bureau. Un prisonnier à chacun de mes côtés, mais le silence fut maitre du moment.
Décidément, sa commence bien. J’ai affaire à deux êtres pourvue d’une gaminerie hors pairs. Ca se fait du boudi bouda pour rien…Gardant le silence, nos pas résonnent et se répercutent sur les murs de la prison. Nous arrivons enfin au bureau d’admission où poussant légèrement Lynch dans le dos, je dis d’une voix claire au trio de gardiens disponibles, jouant aux cartes…lamentable :

« Voici Lynch Payne, nouveau prisonnier à Sadismus. Matricule 112358. Il doit être mené à la cellule 38. Est-ce que l’un de vous peut s’en charger, je dois emmener cette jeune fille en salle d’isolement. »

En voyant la carrure de Lynch, je ne fus pas surprise devant l’hésitation de mes coéquipiers. Il était de nature imposante, menaçant et malgré tout, menait à un certain respect. Une chose est sur, je n’irais pas lui chercher de problème s’il se tient à carreaux.
Une fois que l’un des gardiens se porta enfin volontaire, je regarde Lynch avant de lui murmurer d’une voix douce et calme :

« Pas de conneries, tiens toi à carreaux et tout se passera bien. »

Je n’aime pas la méthode dur, et rien que de penser que je dois mener cette jeune fille en salle d’isolement ne m’enchante guère...et pourtant c’était la procédure. Laissant l’imposant prisonnier derrière moi, je pris par le bras Etoile, avant de la conduire au sous sol…

Je reste immobile sous la menace de l'arme, prudent, mais je regarde l'autre méprisable conasse qui se tord à terre comme une larve, retenue par la gardienne. Avec peine, elle donne son nom.

"Etoi... le... Ar... chanta... ël."

Pitoyable, même pas capable de parler convenablement. Quoique après ce que je lui ai mis, moi, puis l'autre, cela peut se comprendre. Toujours est il que cela va ajouter a mon crédit. Je me retiens à grand peine de lui cracher dessus pour lui manifester mon mépris.

"Sans raison... Il m'a vio... violemment... bous... culé sans rai... son... aussi. Je n'ai f... fait que me défendre."

Peuh! On dirait une gosse se plaignant qu'un garçon plus l'a bousculée. Pour le coup, c'est quasiment de me moquer d'elle dont je dois me retenir. On dirait presque qu'elle cherche à s'enfoncer elle même, je ne vais même pas avoir à dire un mot de plus, elle n'a pas une once de crédibilité. Pas plus que d'intelligence d'ailleurs, elle est d'une idiotie sans pareille. Et à la voir en train de quasiment agoniser sur le sol, je me réjouis de lui avoir causé un minimum de souffrance, bien que je regrette de n'avoir pu finir le boulot. Une véritable œuvre de salubrité publique, et au moins, ça m'aurait calmé. Mais je sens avec peine que ma haine a passée, les doses massives de sédatifs de ce matin ont repris leurs droits. Mais la voila qui reprend, toujours aussi pitoyable.

"J'aurais besoin d'un as... d'un aspirine."

Une aspirine, avec ses blessures, après ce qui s'est passé, dans son état. Putain, c'est pas possible ce qu'elle est conne. De toute façon, même ça ne lui sera sans doute pas accordé. Cette fois c'est la gardienne qui se met à parler.

« Je me présente : Karen Solenas, Gardienne à Sadismus. Désolée mais tu n’aura aucun aspirine, juste le droit à un tour dans la salle d’isolement. Quand à toi Lynch, tu me suis et sans faire d’histoire jusqu’au bureau d’admission où un autre gardien te mènera à ta cellule tandis que je m’occuperais d’elle. »

J'éclate de rire intérieurement, mais à peine un sourire passager passe sur mon visage. J'ai gagné, pas comme je l'ai voulu, et presque trop facilement, mais le fait est là. Je sens soudain le canon du 9mm qui me repousse. Je recule sans faire d'histoire, bien qu'outré qu'elle ose me toucher. Elle passe les menottes à Etoile. Pas assez serrées à mon goût, d'autant que mes poignets sont encore meurtries par celles que l'on m'a passé il y a moins d'une heure, et ont souvent été enserrés par ces bracelets d'acier. Elle nous entraine dans les couloirs de la prison, j'apprécie le silence, mais surtout, j'observe chaque détail, j'enregistre les chemins, les lieux, les caméras qui nous surplombent à chaque portes. Il faut que je pense à mon évasion. La gardienne nous fait entrer dans un bureau, trois hommes jouent aux cartes. Je retiens leurs visages. Créer quelques liens ainsi pourraient être utile pour repérer des personnes intéressantes.

« Voici Lynch Payne, nouveau prisonnier à Sadismus. Matricule 112358. Il doit être mené à la cellule 38. Est-ce que l’un de vous peut s’en charger, je dois emmener cette jeune fille en salle d’isolement. »

Je les vois hésitant devant moi. Ils ont raison, même s'ils sont pitoyables. Comme les autres. L'un des matons se lève enfin et s'approche. La gardienne qui m'a escorté me regarde. Elle me murmure quelques mots.


« Pas de conneries, tiens toi à carreaux et tout se passera bien. »

Elle se prend pour qui pour me donner des conseils? J'en sais plus qu'elle sur les prisons, et de plus, sa phrase résonne presque comme une menace. Je serre les poings et crispe légèrement la mâchoire. Mais elle repart déjà, emmenant la salope avec elle. Je dévisage le garde qui s'est approché, il à l'air d'être mal à l'aise. Ce qui s'amplifie quand je plante mes yeux dans les siens. Il détourne le regard. Minable. Il pue la peur. Il m'emmène jusqu'à ma cellule, où il m'abandonne d'un pas pressé, visiblement content d'en avoir terminé. J'observe le cube de béton à peine meublé. Ma "demeure" jusqu'à ce que je réussie à me barrer.