Ne recule plus, tu n'en a plus le droit. [Libre]

2219 Nombre de messages : 32 Age : 35 Date d'inscription : 24/05/2008

La voiture roulait à vive allure sur le chemin sinueux. Secouée dans tout les sens, j’ai l’impression d’être un milk-shake. Le conducteur était un homme plutôt jeune, un fou du volant à ce que je vois. Je ne sais pas si ce que je ressens est de l’impatience ou au contraire de l’inquiétude. Surement un mélange des deux. C’est la première fois que je vais exercer dans une prison haute sécurité. De l’appréhension aussi. Savoir si je serais à la hauteur…je devais l’être. Pour lui prouvé, à lui, même s’il était à présent six pieds sous terre, celui qui m’a traiter telle une chienne durant trois années entières. Souffrance morale et physique, torture corporelle, viole…il m’a volé ma dignité, comme si avec son simple touchée il m’avait implanté une graine, s’accrochant à mon cœur et à mon être, comme un arbre s’implante dans le sol. Salis, réduit à l’état de merde et de moins que rien. Je ne sais pas si aujourd’hui je peux dire que le calvaire de femme battu/violer à fait ma force. Le regard perdue dans le paysage défilant à toute allure, je repense. Mon cas devient de nos jours…trop fréquents. Trop de déjà vu. « Qui es-tu ? » « Une femme violé et battue » « …ah encore une. ». Eh oui encore une…mais apparemment ça n’a pas l’air suffisant pour que les gens bouge leur cul. C’est bien beau de prendre pitié, de verser des larmes…Que dis-je ! Que pouvaient-ils faire contre ça ? Incarcéré à vie les bourreaux. Hum…Demandez la lune, vous obtiendrez la même chose. Rien.

Puis je repense à cette jeune fille…Yoruichi Itanaki. Meurtrière de Kelly…je lui en suis reconnaissante…et j’ai horriblement honte. Elle a eu le courage que je n’ai pas eu quelques années auparavant, celui de pousser la porte, hurler et arracher Kelly de son corps…Je m’en veux, j’ai l’impression d’être sa complice. C’est ce que je suis…malgré moi je le suis et ça, me donne la nausée, l’envie de me trancher les veines une bonne fois pour toute. La mutilation à été pendant une année entière ma délivrance face à tout ce mal, jusqu’à ce que j’ouvre les yeux et me reprenne petit à petit. Les coups, les insultes et les tortures sexuelles…J’en frissonne d’horreur rien que de me remémorer. Une montée de larme me bloque la gorge mais ne couleront pas. Pas si je leur demande.

Le voyage fut long, mais nous arrivons enfin. Je descends de la voiture et aperçue enfin une grande bâtisse. Sombre et lugubre, elle correspondait au profil type de la prison morbide contenant des moutons enchainer en ces murs. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre ici. Une femme en plus…alléchant pour les prisonniers comme gardien. Mais qu’un seul s’approche de moi et je vous jure que…

Je m’avance vers les portes qui s’ouvrent peu de temps après. Un gardien au frêles épaules mais au regard dur et froid se dirige vers moi avant de me dire :

« Attendez ici, quelqu’un va venir vous chercher »

Je ne réponds pas, donnant pour simple réponse un hochement de tête. Sans dire un mot, il se retourne et s’en va. Amabilité, bonjour. Je secoue la tête en signe de lassitude. Posant mon sac à mes pieds, enfonçant les mains dans les poches de ma veste beige, je soupire. L’air était doux et frais. Le ciel d’un bleu éclatant, le nuage épars le comble. Je regarde un peu autour de moi. Le décor n’a rien de jolie, il est même dans un sale état. Un jardin qui n’en était plus un, des mauvaises herbes accompagnées de cailloux, quelques bancs qui n’ont pas été nettoyer depuis des lustres…le confort des prisonniers n’étaient pas pris en compte. Je me demande si c’est la même chose à l’intérieur.

Enfin, je vois quelqu’un arriver au loin. Son approche me tord les entrailles de stress…étais-je vraiment prête ? Trop tard, tu ne peux plus reculer.

l’accueil d’une gardienne. C’est chiant comme boulot, surtout que je suis nouvelle, qu’est-ce que je dois dire moi? Certainement pas grand-chose, l’ont ne m’a pas expliqué ce que j’avais à faire ici, et puis de toute manière c’est assez évident, foutre la merde dans la vie des prisonniers … Oh et aussi les surveiller j’imagine. Mais ça va ensemble, lorsque je fous la merde dans leurs vies, je les surveille également. Alors voilà, c’est ce que j’ai à faire. Je vais à la rencontre de cette nouvelle gardienne, oui une femme, si ça aurait été un homme au moins, et puis je m’en fiche, si elle est jolie … Et voilà, je recommence, je suis vraiment tordue. Je vais tenter au moins une fois d’être sérieuse. Oh j’en suis bien capable. Sérieusement, oui je le crois, mais je perds mes moyens en contacts d’hommes trop … séduisants et virils, c’est mon problème. Mais avec une femme, je suis généralement calme, et comme c’est une gardienne, et non une prisonnière, je ne chercherais pas à la faire souffrir. À moins que … Mais si tout ce passe bien, tout ira bien pour moi également.

Je plains le pauvre mec qui est venu m’avertir que je devais me charger d’une gardienne. Il était assez beau garçon. Je voulais l’attirer dans ma chambre mais visiblement il devait être homosexuel. Enfin, il n’était pas attiré vers moi et il était assez timide. Je dois l’avoir dégourdit un peu, mais si il était homo il n’a peut-être pas apprécié. Cette idée fait germer un sourire sur mes lèvres. Je suis une belle femme, petite et assez frêle. J’ai l’air d’un garçon efféminé, mais j’adore ça. Les choses qui trahissent ma nature. Ma poitrine tout de même assez généreuse, et mon visage, c’est ma coiffure qui me donne ce petit air masculin et innocent que j’aime tellement. Et je me plais à garder cette allure là, j’ai l’air si jeune et tellement sans défense. Et pourtant je suis redoutable, il faut me craindre.

Je me demande comment l’ont décide de venir travailler à Sadismus. J’imagine que ce n’est pas le premier choix de tout le monde. Alors pourquoi vient-t-on ici? Moi je ne suis pas une référence, c’est carrément par plaisir que je viens. J’ai envie de m’amuser et la plupart des prisonniers sont de méchants garçons, plutôt virile, que je me ferai un plaisir d’obtenir du sexe et de pratiquer un peu de torture pour me détendre. Mais enfin bref, j’ai quand même une conscience, je suis simplement dérangée et perverse au fond. J’ouvre finalement les portes de la prison et je m’avance vers la nouvelle recrue de Sadismus. Je la regarde un moment et je lui offre un joli sourire accueillant. Et oui je peux faire preuve de savoir vivre … Un minimum.

Bienvenue à Sadismus! Je me nomme Yarell, je serais votre guide pour cette merveilleuse aventure qu’est la prison sadique Sadismus …

Mon sourire gentil ce terminer en un sourire un peu plus moqueur, oui disons que ce n’est peut-être pas l’endroit qu’elle s’attendait. Elle semble un peu fragile non? Quoi qu’à voir ma carrure il est évident que l’ont ne s’imagine pas que je pourrais faire du mal au gens, j’ai l’air d’une petite gamine adorable et gentille. Mais je ne suis pas très gentille malheureusement. Je m’appuie contre le mur, elle a peut-être des questions avant d’entrer. Je ne suis certainement pas en mesure d’y répondre, mais qui sait, je peux toujours essayer. Je fais un minimum d’efforts, l’ont ne pourra pas dire le contraire.

Vous avez des question? demandais-je poliment.

Et puis là, j’attends. C’est à elle de voir ce qu’elle veut réellement. Elle semble un peu perdue. Elle est certaine d’être une gardienne? Mais bon ça c’est pas à moi de voir hein! Elle fait bien ce qu’elle veut celle là.

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L’apparence première que je vois, est celle d’un homme. Cheveux court, blond, allure fine…à poitrine ? Rectification : L’apparence secondaire que je vois, est celle d’une femme. Ses cheveux courts sont trompeurs, mais ces courbes féminines la trahissaient fortement. Gardienne ou prisonnière ? Son allure laissait prévoir que la personne qui se tenait bien fièrement devant moi, n’était autre une gardienne. Celle-ci me regarde un moment, et je fais de même. Très beaux yeux bleus profond, allant à merveille avec ces cheveux blonds. Il faut l’avouer, elle est belle et je doute qu’elle ne s’en serve pas pour jouer un peu avec les hommes…Arf les hommes. Je les hais, tout simplement…

Bienvenue à Sadismus! Je me nomme Yarell, je serais votre guide pour cette merveilleuse aventure qu’est la prison sadique Sadismus …

Son ton ironique me fait froid dans le dos, et encore plus lorsque son sourire si accueillant devient un sourire presque moqueur…Je la regarde, méfiante. Je ne sais pas pourquoi, mais elle ne m’inspirait pas …Non pas que je juge, mais je ne sais pas…cet air de moquerie, cette ironie vis-à-vis de la prison, tout cela était étrange. Un foutage de gueule…c’est ce que je sentais. Ma peur fut balayée en moins de deux. J’avais face à moi un loup déguisé en mouton qui usait de ces charmes de gamines pour mieux frapper. Il ne fut pas difficile de la cernée sur ce point là. Yarell s’appuie contre le mur, en me demandant avec une politesse que je doutais sincère.

Vous avez des questions?

- Non aucune, j’aimerais juste savoir où est ma chambre et si je commence dès aujourd’hui.

Je lui réponds avec un sourire, sincère plus ou moins. Je suis passée de l’état : Karen en mode peur, à Karen en mode Neutre ; d’une seconde à l’autre. Un de mes avantages. Malgré tout, Yarell m’intriguait quelque peu. Elle est si frêle et parait si fragile que nous ne pourrions croire que c’est une gardienne. Etait-elle du genre à adopter la manière douce ou forte ? Bonne question…

Bon avouons tout de même que le bâtiment de la prison n’aspirait pas grande confiance, mais je m’y attendais. Depuis quand une prison donnait envie d’y entrée ? Jamais. Je pris ma valise et commença à avancer dans l’enceinte de l’Enfer sur terre. J’avance d’un pas lent, mais sur de lui. Je sens une petite angoisse regrimper le long de ma gorge. Déstresse ma vieille, tu t’y feras à tout ça…Jardin pas entretenue, banc dans le même état. L’air est comme tendue. Quelques questions se bousculent sur ma tête, et inutile de dire que je n’ai pas de l’appréhension, une petite boule d’angoisse commence à naitre au creux du ventre. Vais-je réussir seulement à m’adapter à ce lieu? A ces prisonniers aux allures pervers qui vagabondent dans la cour, me léchant du regard ? Il le fallait, je suis ici pour ça, montrer que je ne suis pas une larve…les échos sur Sadismus sont nombreux, aussi glauque les unes que les autres. Torture, sadisme, viols. Et moi, je viens me fourrer la dedans. Aller savoir…Je suis ici point barre. Pourquoi se tuer à chercher le pourquoi du comment ?

Je regarde Yarell qui me suit. Cette femme dégage quelque chose de curieux, de mystérieux.

« Au faite, je suis Karen Solenas. Depuis combien de temps tu exerces ici? »

Solenas, originaire d’argentine, soleil et bonne humeur au rendez vous...Je penche entre fragilité et neutralité. Instabilité. Il faut juste que je trouve le juste milieu. Je me raconte décidément n’importe quoi. Eh oh Karen, tu es dans une prison de haute sécurité, tu va devoir jouer le rôle de la gardienne sadique…Comme si j’étais du genre…

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