Dieu de dieu minuscule. [Maya]

Traîner ne m'était pas d'une grande utilité, je le reconnais. Mais je n'avais rien d'autre à faire et puis, au moins, cela me permettait de me dégourdir les jambes, ce qui n'était pas de refus. Aussi, je pouvais réfléchir aisément et me poser autant de questions que je le voulais. Non pas que je ne me connaissais pas mais plus parce que je me testais. Un exercice mental pas le moins du monde anodin car il révélait que je n'avais bien que trop souvent aucune réponse à donner à mes piètres interrogations. Tout cela était pathétique. Tout comme le lieu dans lequel je venais de pénétrer.

Une chapelle... Bordel mais qu'est-ce que je foutais ici ?! Face à un étonnement que je me surpris d'arborer, je fis taire mon envie de me hurler dessus. Non, ce n'était pas la meilleure solution, surtout si je voulais m'éclipser discrètement. Oh, et puis, la surprise laissa place à la curiosité. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas aventurée dans une église. Et j'en étais fière. Éviter ces lieux était un salut dont beaucoup de personnes ne voyait pas le but. Pour ma part, il n'était que trop évident. Je détestais les églises. Pire que ça, je haïssais la religion et toutes ses foutaises. Tout cela était bon à brûler et à exterminer sans ménagement. Cette... chose ne servait à rien et même le mot 'rien' parait trop optimiste.

Je me décidais finalement à pénétrer véritablement dans cette salle sinistre. Pour le moment, je me baladais dans la nef centrale. Mais, alors que je posais mon regard d'un vert pétillant sur le Christ agonisant, je préférais me ranger sur les bas-côtés. Le Christ n'avait jamais existé. Comme les gens pouvaient-ils croire en ces fables grotesques ?! Et la Bible, qu'y avait-il de véridique dans ces faits prodigieux et purement inventés ?! Rien, absolument rien, tout n'était que mensonges. Des pas. Rapidement, mon cœur accéléra la cadence et mon souffle se fit plus saccadé. Qui était-ce ? Je me retrouvais dans la dernière travée et me cacha derrière une colonne. Moi-même me trouvait stupide. Mais que voulez-vous ? Si l'on me voyait, on me croirait croyante et ça, jamais !

[Je me suis référée à ce plan : http://pagesperso-orange.fr/marc.champommier/images/rom002.gif ]

Cela fait quelques semaines que je suis à Sadismus. Avec le profil bas et en évitant le plus les ennuis, j'ai complètement récupéré de mon arrivé mouvementée.
J'ai commencé à prendre mes marques. Je me repère facilement dans les ailes autorisées aux prisonniers, je n'est pas encore pousser les explorations plus loin, et j'ai tout le temps pour cela.

Je passe devant la chapelle. Bon sang ça fait une éternité que je ne suis pas aller à l'office. Comme mue pas sa propre volonté, ma main tourne la poignée de la porte. J'entre, hésitante. Le regard du Christ sur moi semble éminemment triste, presque déçus. Il y a de quoi, je ne suis pas vraiment un modèle, mais j'ai la conscience plus tranquille depuis que j'ai été attrapée.

J'avance pour me signer devant Lui puis vais m'assoir pour prier, en portugais, je ne connais pas le latin. Les parole du "Notre Père" reviennent toute seule, je les ai répété bien souvent dans ma vie, parfois dans des situations bien incongrues. je me recueille seule, enfin j'ai crus mais maintenant je sans comme une présence qui n'a rien de divine. Je releve la tete et je parcoure la piece du regard.

Y a quelqu'un ?

Une jeune femme se recueille sur un des nombreux bancs. Et bien, je ne pensais qu'il pouvait exister des croyants dans une prison mais chacun sa foi. Je l'observe et la reluque d'une manière peu recommandable. Encore plus dans une église. Oh, et puis, à quoi bon, puisque tout ceci n'est que foutaise. De quoi devrais-je avoir peur dans ces lieux ? Allais-je recevoir les foudres de dieu ?

Ha ha, je me fais rire intérieurement toute seule. C'est pathétique. Dans tous les cas, je ne peux m'éclipser, mes pas résonneraient trop bruyamment sur le sol dallé. Shit. C'est alors que je me fige et la fixe.

"Y a quelqu'un ?"

Pas de quoi s'inquiéter pour le moment, elle ne me voit pas. Je suis toujours cachée derrière ma colonne. Il faudra bien que je me montre mais je n'en ai pas envie, pas tout de suite. Et je n'ai d'ordre à recevoir de personne d'ailleurs. Cependant, il faudrait que je m'empêche de respirer pour véritablement ne pas faire un seul bruit. C'est pourquoi j'abandonne bien vite l'idée de ne pas répondre à l'interpellation. Je patiente encore quelques secondes et cède en intimant presque ironiquement :

"En effet."

Je soupire et viens m'adosser contre la paroi du mur juste en face de ma colonne. Toujours dans le bas-côté, je la regarde avec méfiance. Elle ne peut apercevoir que ma silhouette et encore. Mon visage est comme effacé par l'ombre du renfoncement. Cela me convient. Je suis à moitié démasquée. Pour ma part, je la distingue parfaitement. Entre autre, je constate que c'est la première fois que je la croise dans la prison. Pas étonnant, je ne connais presque personne et ne suis pas du genre à faire copain-copain avec n'importe qui.

Bien qu'elle me parut inoffensive, je ne baisserais pas pour autant ma garde. Je jugerais de la situation si elle décidait de s'avancer vers moi dans le but de me dévisager et peut être me parler. Restant dans l'ombre, je lui demande doucement :

"Comment t'appelles-tu ?"

Question anodine, comme toujours, pour connaître la personne. Oh non, cette question m'était essentielle ! Je déteste ne pas pouvoir mettre de nom sur un visage. J'ai la fâcheuse manie de demander le nom de tous ceux que je croise, ci qui pourrait en irriter plus d'un. Espérons que cela ne l'embête pas. Je n'ai pas envie de m'énerver aujourd'hui.

"Comment t'appelles-tu ?"

il y a bien quelqu'un, mes sens ne m'ont pas trompé. La silouhette est difficile a distinguer dans l'ombre, mais la voix m'indique que c'est une femme qui est devant moi.

"Maya"

Je me demande qui est ce. Peut être le diable vient il me chercher ? Non je suis bête, tout le monde sait qu'ici le diable s'appelle Böse Wächterin. Je m'approche de la colonne. Pourquoi ce cache t'elle ? Je sais que certaines personnes ne respectent rien, mais nous sommes dans la maison du Seigneur tout de même.

"Et toi ?"

Je continue de m'approcher, jusqu'a toucher la colonne. mes pas résonnent dans la chapelle, elle doit nettement savoir ou je suis, je n'ai pas cherché à le cacher.

Plus j'y pense, plus je me dit que l'endroit pour une rencontre est des plus inhabituel. Cette prison est un milieu clos par définition, il y a des tas d'endroit pour croiser quelqu'un, le réfectoire en particulier, alors pourquoi sommes nous toutes les deux dans cette pièce, seules sous le regard de Dieu ?Je ne suis pas du genre à voir des signes partout, ni meme à céder au mysticismes, mais c'est tout de meme troublant

"Maya."

Prénom peu commun. Comme Maya l'Abeille. Je me surprends à sourire à cette allusion pour le moins décalée. Mais je n'ai pas le temps de m'y attarder car je repère un mouvement de sa part. En effet, elle commence à marcher. Vers moi. Pour ma part, je reste à ma place, bien adossée contre le mur froid et austère de la chapelle. Ce contact me congèle le corps et j'espère bien qu'il cristallisera mon cœur avec. Sa voix me sort de nouveau de mes pensées pour me retourner la question. Peut être voit-elle mes pupilles scintiller de malice. Je n'en sais rien. La question n'est pas là. Cependant, je ne prends pas la peine de répondre immédiatement. Tout en pesant le pour et le contre, je réfléchis à une tactique pour m'enfuir rapidement dans ces lieux où une tension palpable règne. Finalement, je jette, brisant le silence :

"Etoile..."

Etrangement, j'espère franchement qu'elle soit étonnée. J'aime créer la surprise face à mon prénom dont je suis particulièrement fière. Je veux qu'elle se rapproche, qu'elle franchisse la ligne qui nous démarque, modélisée par les colonnes alignées. Le côté éclairé, celui de dieu, dans lequel elle se trouve. Et le côté obscur, celui des Enfers, là où je suis plantée. Que fait-elle ici ? Dans cette prison, dans ces Enfers alors qu'elle m'a tout l'air de devoir rejoindre le Paradis. J'ai beau la fixer, je ne décèle pas le moindre indice d'un quelconque crime. Les traits de son visage sont trop angéliques pour faire parti de ma "race", les vrais méchants. Dans d'autres circonstances, cela m'aurait fait rire. Mais ici, je ne suis plus réellement d'humeur. J'aurais voulu bougé et m'approcher à mon tour mais mon corps ne semble pas suivre et je demeure finalement immobile. Brutalement, je déclare, d'un ton presque solennel bien que pouvant être perçu de manière ironique :

"Ne fais pas un pas de plus... ... sinon tu vas basculer dans le côté obscur... ... dans le monde malsain et sanglant des Enfers..."

Ces quelques derniers mots ne sont plus qu'un murmure où une certaine appréhension se fait sentir. Ma voix trahit des sentiments contradictoires. D'un côté, j'aimerais qu'elle ne prenne pas en compte ma menace et qu'elle s'avance. De l'autre, je veux la préserver de tout mal que ce soit moral ou physique. Je déglutis, bizarrement tendue. Cela ne me ressemble pas et je m'étonne moi-même. Heureusement qu'elle ne me voit pratiquement pas. Au moins, elle ne peut saisir les expressions qui défilent sur mon visage. Un avantage qu'il ne serait pas bon d'ignorer. Je me ravise et, comme sous l'emprise d'un soudain éclair de folie, je lui fais remarquer :

"Mais avance-toi... sinon c'est moi qui va devoir le faire."

"Etoile..."

Voila un prénom inhabituel, je suis surprise et je ne le cache pas. La pauvre, on a dut lui en faire baver dans la cour de récréation de son école. Ses parents devaient être des hippies ou un truc dans le genre, ou bien des fans de Tolkien. Je la plaint sincèrement, déjà que la vie est rude, si en plus la famille vous plombe votre entrée ...

Je veux m'approcher, voire son visage, non pas par pitié ou compassion mais pour en savoir un peu plus sur elle. je doute qu'elle soit une apparition surnaturelle. Elle m'a demandé mon nom, c'est donc qu'elle veut nouer un contact. Peut être se sent elle seule. Moi je me sens seule.

"Ne fais pas un pas de plus... ... sinon tu vas basculer dans le côté obscur... ... dans le monde malsain et sanglant des Enfers..."

Je m'arrête, figé en plein mouvement. Mais que veux t'elle ? Ces paroles et le ton de sa voix sont en contradiction. Me prends elle pour une oie blanche ? A coup sur elle se méprends sur mon compte. D'un coté c'est humiliant de ne pas être pris au sérieux, mais de l'autre c'est flatteur. Je ne suis pas fière de ce que j'ai fait de ma vie, je l'étais, mais plus maintenant, je l'assume car je sais que rien n'effacera mes fautes.

"Mais avance-toi... sinon c'est moi qui va devoir le faire."

J'ai les premier pas, à ton tour Etoile, Que l'on soit dans l'Ombre ou la lumiere, cela fait peux de différence pour le regard de Dieu, meme dans cet Enfer créé par l'homme.

Ces paroles résonnent dans l'église et me font l'effet d'une bombe. Je grimace, le regard de dieu m'importe peu, il m'indiffère même. Cependant, je n'en dis rien et préfère préserver le silence tendu entre nous. J'aime sentir cette pression qui grimpe peu à peu, cette crispation qui fige le corps progressivement, ce flot d'adrénaline qui pénètre dans les veines et vous fait l'effet d'un électrochoc.

Si tel est son souhait, je vais m'avancer. Combler le vide qui nous sépare. Ajouter du piment dans nos deux existences. Agir sur un coup de tête consciemment. Deux pas suffisent et je suis devant elle, à quelques centimètres seulement de son visage à la peau mate. J'aime bien mais ne lui fais pas savoir. Pas besoin. Un sourire étire lentement mais surement mes lèvres alors que je plante mes yeux verts dans les siens. C'est alors que je lui demande, un sourcil légèrement arqué :

"Satisfaite ?"

N'importe quoi. Cette question n'appelle pas de réponse. Elle se veut ironique, presque méchante. Mais mon ton ne l'est pas. J'ai beau me persuader d'aborder une attitude sympathique, il m'est réellement difficile de ne pas sortir quelques répliques piquantes. Je me retiens et, en guise d'occupation, je m'empresse de la questionner habilement :

"Que fais-tu ici, petit ange ?"

De un, elle était peut être plus âgée que moi. De deux, si elle était ici, c'est qu'elle avait de bonnes raisons, donc elle n'était pas un ange. Et de trois, c'était quoi ce surnom débile ?! Pourtant, je ne baisse pas les yeux bien que je me sente parfaitement ridicule. Je soupire, détourne mon regard et me déplace nonchalamment entre les bancs. Mon pas est léger et lent. Finalement, je lâche dans un second soupir :

"Il peut bien me regarder, je m'en fous royalement..."

Bien sur, je parle de dieu. Oui, je viens d'exposer, bien que de manière implicite, mon opinion sur ce thème presque tabou qu'est la religion et ce qui s'y rattache. Espérons qu'elle ne le prenne pas mal, car elle avait l'air d'y croire à tous ces trucs. Je me fige, me retourne vivement et la fixe de nouveau, sans gêne ni pudeur. C'est presque si je la mettais à nu d'un simple regard. Je veux voir sa réaction face à mes mots. Comme pour enfoncer mes propos, je rajoute :

"De toute façon, personne ne me regarde ici, à part toi."

Mon sourire, qui avait disparu entre temps, se fit une joie de se redessiner sur mes fines lèvres. Un sourire emprunt de cynisme et un regard pétillant de malice, j'avais plus que tout envie de perturber ces lieux soit disant sacrés.

"Que fais-tu ici, petit ange ?"

Que vient on faire dans une chapelle ? Ce n'est certainement pas pour faire du tourisme.

C'est vrai que l'endroit est vraiment austère, et quand on y réfléchit, s'il répond parfaitement a sa fonction de recueillement, il ne se prête guère à une quelconque autre activité.
Je me demande également ce qu'Etoile fait ici. Elle n'a manifestement pas la Foi, ni la moindre intention de feindre la croyance. Je trouve de plus en plus étrange de l'avoir rencontré en ces lieux. Elle a l'air plus mal à l'aise qu'elle ne veux le faire croire.

"Il peut bien me regarder, je m'en fous royalement...De toute façon, personne ne me regarde ici, à part toi."

Elle est sur la défensive, son air provocateur cache mal sa nervosité. Son regard me transperce de part en part, son esprit reste fort malgré tout. Je ne devrais pas la pousser dans ses derniers retranchements. Je fait un pas en arrière. J'espère qu'elle n'interprètera pas mal ce geste. Oui je suis un peu nerveuse, mais je ne veux pas envenimer la situation. Surtout qu'on ne se bats pas dans une église, ça ne se fait pas, c'est tres irrespectueux.

C'est mieux que rien non ?

"Que vient on faire dans une chapelle ? Ce n'est certainement pas pour faire du tourisme."

Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire, bonnement et simplement. Sa remarque est trop exquise pour que je ne la prenne pas en considération. Étouffant mon rire rapidement, je la fixe intensément. Je suis persuadée qu'elle a remarqué mon désintérêt face à la religion. C'est sur, il est tellement évident. C'est comme si je trimbalais au moment-même une pancarte avec écrit "A BAS LES CROYANCES, POUR LA VÉRITÉ !" ou pire encore, comme si c'était gravé sur mon front. Je lui souris doucement et réponds à son question sur un ton désinvolte :

"Question pertinente à laquelle je ne manquerais pas ta réponse. Selon moi, on prie pour quelque chose qui n'existe pas. On croit en quelque chose, en quelqu'un qui a été inventé. On est sur du fait qu'une puissance nous observe alors qu'il n'y a personne. On vénère un dieu qui n'est que fable. On se plie aux volontés de prêcheurs aux histoires toutes faites et invraisemblables. On se borne à penser que notre destinée est toute tracée. Non, non et non !"

Je soupire. Je suis à présent dans l'allée centrale. Mon regard n'a pas quitté le sien et je ne veux pas la lâcher des yeux. De plus, elle vient de m'affirmer que c'est mieux que rien. Une grimace qui se transforme rapidement en un sourire et je m'empresse de répliquer :

"Ca peut. En effet... Mieux vaut le regard des autres plutôt que le regard d'une personne qui ne t'a jamais vu et ne te verra jamais."

Je me rends compte que ma première question est passée à la trappe. Et je veux une réponse, maintenant, tout de suite. Je veux savoir ce qu'elle a fait pour en arriver là. Dans ce trou pourri, loin de tout et de tous. Je déglutis et détache mes yeux des siens pour les poser sur les lourds battants de la porte de l'église en face de moi. Une envie pressante de fuir me noue la gorge alors que je reformule ma question :

"Qu'as-tu fait ?"

La pure question. Dis-moi Etoile, tu te surpasses aujourd'hui. Je soupire encore une fois cherchant à me détendre plus qu'autre chose. Il faut que je trouve autre chose à dire. Le silence qui s'installe à chaque absence de voix me crispe. Inspiration, expiration, et ainsi de suite... Je murmure alors :

"Tu es croyante, n'est-ce pas ? Mais en quoi crois-tu exactement ?"

Peut-être pourrais-je avoir un éclaircissement sur toutes ces questions rhétoriques et métaphysiques que je me pose. Maya, tu as intérêt à savoir me répondre.

"Ca peut. En effet... Mieux vaut le regard des autres plutôt que le regard d'une personne qui ne t'a jamais vu et ne te verra jamais."

Ce n'est pas faux, surtout si on a du mal a affronter son propre regard dans le miroir. Mais le regards des autres n'exclus pas la foi en dieu, tu parle comme si on t'avait persécuter pour tes opinions. Est ce qui t'as conduit ici ? Une opposition au régime politique de ton pays ?

Je doute franchement etre tombé juste, mais j'espere qu'elle saisira la perche que je lui tend. J'ai l'impression qu'on joue au chat et a la sourie, sans savoir qui est la proie et qui est le predateur.

"Qu'as-tu fait ? Tu es croyante, n'est-ce pas ? Mais en quoi crois-tu exactement ?"

Une question théologique, je suis surprise, je ne m'attendais pas a partir sur le terrain de la philosophie, surtout que je n'y connais rien, je n'ai été à l'école assez longtemps que pour savoir lire écrire et compter ... et je but sur certaines syllabes. j'ai été au catéchisme par contre, et ça m'a aidé pour la lecture. La Bible est un livre après tout et il y a rarement des images dedans. Maya, reprends toi, reste posé et réponds à la demoiselle, c'est une leçon que tu connais.

Ce que je crois ? Je crois que Dieu a crée le monde, peut etre pas en 7 jours, mais c'est Son Œuvre. Je crois que Jésus était son fils envoyé parmi les hommes, qu'il nous a transmis Sa Parole, et qu'Il est mort sur la Croix pour racheter nos péchés.

Quand a ce que j'ai fais ... j'ai travaillé dans la démolition d'abord pour une firme, puis un groupe de guerrilla paramilitaire en cheville avec un cartel. Et ce que j'ai fait exploser n'étaient pas toujours vide hélas. tout ça m'a vallu une peine à trois chiffres.

[Vraiment désolée pour ce retard =S]

Je n'ai pas peur du regard des autres Maya. Ce sont les autres qui sont trop couards pour oser s'approcher de moi. Là est la nuance, ne la saisis-tu pas ? Pourtant, elle est bien visible, évidente même mais suis-je la seule à la remarquer ? Cette foutue différence qui m'éloigne des autres, crée une barrière infranchissable. Ou alors serait-ce moi qui invente ce mur ? Suis-je l'auteur de cette mascarade ? Lorsque je me regarde dans un miroir, que vois-je ? Ce n'est pas mon reflet, je ne me reconnais plus. Je suis quelqu'un d'autre. Je suis devenue quelqu'un d'autre et la faute à qui ? A cette foutue prison où tous pourrissent. Vermines et rebuts de la société, tas de boue immonde qui recouvre le sol et salit les richards.

"...tu parles comme si on t'avait persécuté pour tes opinions. Qu'est-ce qui t'as conduit ici ? Une opposition au régime politique de ton pays ?

Un de mes sourcils se arque et je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. J'ai besoin de rire aux éclats, besoin de me défouler sur ses paroles insensées, simplement besoin de crier que j'existe et que je pense, même différemment. Alors je la fixe, comme si elle avait dit la plus belle connerie de sa vie mais ne répond pas. Non, je ne lui ferais pas le plaisir de ma réponse. Personne ne m'a persécuté, j'ai su forger mon opinion seule. Avec des observations, des constatations, des témoignages. Ce qu'on appelle religion est banni de mon langage, à jamais je le crois bien. je n'y peux rien, c'est comme ça, et je ne changerais pas d'avis du jour au lendemain. Même si sa deuxième proposition devient plus tangible, je soupire et bouge la tête de gauche à droite plusieurs fois pour lui montrer qu'elle se trompe. Si je suis ici, c'est parce que j'ai été réprimé par ma famille, enrôlé par un gars que j'aimais. Victime de mon amour pour les autres. Oh, et j'avais oublié que je lui avais posé une question pour le moins ardue. Cependant, elle y répond tranquillement comme un professeur dicterait sa leçon.

Je l'écoute à peine, cela ne m'intéresse pas. L'histoire de dieu, très peu pour moi. Qu'il est eu un fils, je suis contente pour lui. Que ce dernier soit mort sur une croix est d'un pathétique. Tout cela m'indiffère et me révolte. Pourquoi croire à toutes ces bêtises ? Mon incompréhension est totale. La suite m'intéresse beaucoup plus. Ah, en quoi ce petit ange mérite-t-il les enfers ?

Quant à ce que j'ai fait... j'ai travaillé dans la démolition d'abord pour une firme, puis un groupe de guerrilla paramilitaire en cheville avec un cartel. Et ce que j'ai fait exploser n'était pas toujours vide hélas. Tout ça m'a valu une peine à trois chiffres.

J'en reste coi. Sur le cul quoi. Je m'attendais à tout sauf à ça. La vie est dure tout de même. Je ne l'imagine pas du tout faire sauter quelques bâtiments, ça me surprend, vraiment. Mon regard se fait scrupuleux et je l'examine en détail. Quoique. En y réfléchissant bien, on parvient à l'accepter. Après tout, avec ce visage d'ange, qui dirait que je suis une tueuse ? Quelques pas et je suis de nouveau face à elle pour lui répliquer :

"Tu m'épates."

Un sourire s'immisce sur mes fines lèvres tandis que je plonge un regard hasardeux dans le sien. Ma curiosité a été piquée à vif et je veux en savoir plus. Je veux entendre l'histoire de sa vie. C'est pourquoi je lui prends la main, l'emmène jusqu'au banc le plus proche, la fait assoir et m'assoit à ses côtés. Puis, lâchant sa main, je cherche à nouveau son regard pour lui demander, captivée :

"Raconte-moi ton histoire, depuis le début..."

Vider mon sac comme ça me parait incongrus, mais apres tout pourquoi pas ?

Il n'y a pas grand chose à dire, je suis brésilienne, j'ai arrêté tôt les études pour travailler dans le BTP par nécessité. Comme j'étais douée pour me glisser dans des endroit pas possible, mes patron ont décider de me former au sabotage. Ils ont bien fait leur beurre sur mon dos, ma famille à eu ça part ce qui nous a permis de sortir des favellas et mes frères et ma sœur pourront faire leurs études eux.

Je viens de me rendre compte à quel point mon ton est amer en disant cela. Comment j'ose mettre cela sur leur dos ? Ce n'est pas eux qui ont posé les explosif, pas eux qui ont calibré les charges, réglé les détonateurs et appuyé sur le bouton à chaque fois

Quand l'entreprise à été prise dans un scandale financier, ses archives ont été rendue publique, j'ai été grillée et je suis entrée dans la clandestinité. je ne suis pas restée longtemps sans employeurs mais meme ainsi on finis par se faire prendre. Et me voila ici et mes parents ne m'ont meme pas ecris.
En bref j'ai fais sauté des chantiers, des immeubles, une raffinerie pétrolière, des usines, des voitures, des parkings ... j'ai incendié aussi des parcelles de forets, des plantations de coca et un village.

comment puise je avoir de la rancoeur ? je devrais peut etre prendre rendez vous avec la psychologue.

A ton tour maintenant.

[ Désolée pour mon retard ! =S ]

Je l'écoute entièrement. Du premier au dernier mot, je prête attention à ce qu'elle me raconte. Je n'ai pas l'habitude d'être aussi attentive mais, étant donné que c'est moi qui lui ai demandé, je suis de toute façon obligée de m'y intéresser. Mais je ne m'y sens absolument pas contrainte car sa vie me plait vraiment et elle m'intrigue. C'est bizarre, mais je ne l'imaginais pas du tout comme ça. Moi qui pensais qu'elle n'avait rien fait, c'est raté. Complètement à côté de la plaque. Et cela me surprend. Je la sens se renfrogner à certains moments. Son passé ne lui convient pas, le mien non plus d'ailleurs. Quoique. En y réfléchissant bien, il pourrait me convenir, à quelques détails près.

"A ton tour maintenant."

J'avais prévu le retournement de situation. Non pas que je m'étais préparée à répondre mais plutôt à affronter la question. Ce qui est déjà un exploit. Car je n'aime pas déballer ma vie comme ça. Surtout à des gens que je connais à peine. Enfin, après tout, ce n'est que justice. Je serre les dents, ramène mes souvenirs, inspire et finit par dire :

"Ma prof de primaire pensait que j'étais surdouée. Ma mère est morte lorsque j'avais cinq ans. Mon père et mon frère, à sa mort, ont changé les règles du jeu. J'ai été la victime de leurs viols répétés. Ça a continué jusqu'à ma majorité. Là, j'ai rencontré un dealer. Alex. Je suis tombée bêtement amoureuse et me suis enrôlée dans son gang. Commence une vie oisive dépendante du vol, du sexe et de surtout de la drogue. Jusqu'à ce qu'il me donne une arme. Et je me suis spécialisée dans les meurtres prémédités. Le dernier a mal tourné. J'ai pu dire au revoir à personne. Et j'ai atterri là..."

Pas géant tout ça. Disons que je sers ce résumé à tout le monde quelle qu'en soit la situation. Ça devient un peu rasoir au final mais qu'importe. Personne d'autre que moi ne sait que je ressasse mon histoire et que je la sers à la même sauce à chaque fois. Putain, surdouée quoi. Et voilà ce que je suis devenue. Hum, je ne pense pas avoir trop perdu. Je sais toujours calculer des racines immenses de tête, donner la formule pour calculer n'importe quoi ou encore mentionner tous les pays du monde et leur capitale. Mais ici, ça n'a aucun sens. Tu ne te démerdes pas avec une multiplication et encore moins en sachant que la capitale du Lichtenstein se nomme Vaduz.

Si j'ai survécu jusqu'ici, cela tient plus du miracle qu'autre chose. Bien que je ne crois pas en Dieu. Dans ce cas, appelons cela de la chance, du hasard peut-être ? Je m'affale sur le banc et tourne ma tête vers elle pour finalement lui demander :

"Ta famille vient-elle te rendre visite ? Est-elle seulement au courant que tu pourris dans une prison, à l'heure qu'il est, en compagnie d'une tueuse, sans aucun doute psychopathe ?"

Un sourire étire mes lèvres. J'aime me qualifier ainsi, cela me rend encore plus détestable que je ne le suis déjà. Une seconde question me passe par la tête. Dis donc, je suis bavarde à ses côtés. Je n'ai pas l'habitude d'être très loquace et cet entrain me surprend. Oh, ça ne fait pas de mal après tout. C'est pourquoi je l'interroge de nouveau :

"Éprouves-tu du remord ?"

Ardue mais fermée comme question. Elle peut me dire 'Oui' ou 'Non' sans même justifier pourquoi. Bien que sa justification m'intéresse. Cependant, je veux des réponses de sa part, qu'elles soient courtes ou longues, cela m'importe peu. Je soupire et me pose la question. Devrais-je éprouver des remords ? Un 'Non' franc et massif s'impose dans mon esprit et pourtant, je crois bien que je devrais. Mais je crois aussi que je n'ai jamais ressenti ce sentiment. En effet, le remord n'a jamais été compté parmi les sentiments qui s'offraient à moi. Sais-je ce que c'est d'éprouver du remord ? Je pense, oui. Par contre, je n'en ressens pas.

Hélàs.

"Ta famille vient-elle te rendre visite ? Est-elle seulement au courant que tu pourris dans une prison, à l'heure qu'il est, en compagnie d'une tueuse, sans aucun doute psychopathe ?"

Cette question me fait plus mal qu'elle ne pourrait se douter. La famille a toujours enormement compté pour moi. Tout ce que j'ai fait, c'est pour nous sortir de la misère. Et maintenant que c'est fait, je me sent comme oubliée, éffacée. Je me sens vide.

Il n'ont pas fait le voyage de Brasilia à Rio de Janero quand j'attendais mon extradition, alors venir jusqu'en Allemagne ...

Pas une lettre, ni un coup de telephone ... pourtant je sais que je n'ai pas été mise au secret en permanence.

"Éprouves-tu du remord ?"

Des remords ? non, j'ai fait mon travail et j'ai été bien payée pour ça, non j'ai plutot des regrets.
je regrette de ne pas etre avec ma famille apres tout mes efforts, et le temps passer loin d'eux. Je n'ai meme pas put garder de photos d'eux

Voilà, c'est cela qui me fait vraiment mal: l'oublie. J'ai peur que les plus petits oublient qui je suis, qu'ils oublient mon visage, ma voix, mon existance ...

[Désolée, c'est court >__<]

Un sourire, malgré moi, se dessine sur mes lèvres. Je crois qu'il se veut plein de compassion mais je n'en suis pas sûre. En tout cas, je lui réponds presque immédiatement :

"J'en étais sûre... Ah ! L'oubli. Il arrive souvent bien trop vite. Sans même qu'on le prévoit d'ailleurs. Je suis désolée pour toi. La famille avait l'air de compter pour toi. Foutaises tout ça. Je n'ai jamais eu de famille, je ne sais pas ce que c'est d'en avoir une mais je vois bien que ça ne sent pas toujours la joie. Loin de là. Et puis, tu n'es pas la seule à avoir été oublié. Je le suis aussi, mais depuis que j'ai cinq ans alors ça me connait."

Mes paroles vont peut-être lui paraître mauvaises mais qu'importe. J'aime exposer mes opinions de manière assez crue et là, je crois que c'est le cas. Un soupir et je l'écoute à nouveau. Des remords, des regrets, n'est-ce pas la même chose au final ? J'extériorise et pense tout haut :

"A quoi bon éprouver des regrets à présent ? C'est avant qu'il fallait réfléchir. Je ne veux en aucun cas dire que c'est de ta faute mais bon, tu n'es pas non plus innocente. Et sans doute aurais-tu pu nourrir ta famille d'une autre manière. Après, tu penses avoir fait ce que tu pouvais, ce qui est légitime mais tu n'en sais rien. Tu ne peux même pas te l'imaginer. Et pourquoi ? Tout ça parce que tu n'as aucun souvenir d'eux. Peut-être parfois crois-tu entendre leurs rires, vois-tu certaines de leurs expressions mais cela s'efface bien vite. Puis, sans traces matérielles, plus rien n'existe vraiment. Il n'y a plus aucune preuve. De rien du tout. Voilà, tout s'est vraiment envolé, parti en fumée."

Mon regard se pose sur elle, cherche le sien et je reprends, comme assoiffée de paroles :

"Qui se souviendra de toi ? Qui dira un jour en voyant ta photo : heureusement qu'ELLE était là pour nous ? Qui commémora tes actes ? Qui priera pour ton salut ? Qui voudra t'imiter pour sauver les siens ? Qui, encore, saura qui tu es, quand tu as existé et même simplement si tu as existé un jour ? L'oubli est un mal dont on ne se relève pas, hélas."

C'est dur à admettre mais c'est la stricte vérité. Après tout, elle a commis des meurtres, tout comme moi, mais à distance. Sauf qu'au final, cela revient à la même chose, elle a tué des gens. Certes, pour une noble cause mais qui se fiche bien de ça ? Personne ! Je rajoute, plus pour moi-même qu'à son égard :

"Personne ne m'attend dehors. Alors les regrets me passent au-dessus. L'oubli ne m'atteint pas non plus, par qui serais-je oubliée ? Soyons réalistes. Si nous sommes ici, c'est parce que ton bon dieu en a décidé ainsi. Pas très sympa ton lascar..."

Oups, pardonnez-moi, je n'ai pas pu m'empêcher de remettre une fois de plus en cause la religion. J'en ai soupé du bon dieu. Par-ci, par-là, qu'il nous foute la paix. Ou qu'il nous la rende meilleur. Parce que là, on ne peut pas dire qu'il fasse au mieux son boulot de guide, bien au contraire. La preuve, même des croyants se font piégés par la cruauté de la vie.

[court ? tu plaisante ? non c'est tres bien]

Elle est tres cynique, mais elle lit en moi comme dans un livre ouvert. Je ne peut pas vraiment lui donner tort dans ce qu'elle dit, mais ce n'est pas cela qui va m'ennuyer, pas plus que cela va me faire avancer non plus.
Je la regarde dans les yeux, elle est bien plus loquace qu'au moment des présentations. Maintenant c'est un flot de paroles qui coule d'elle, comme un barrage qui se déverse.

C'est avant qu'il fallait réfléchir. Je ne veux en aucun cas dire que c'est de ta faute mais bon, tu n'es pas non plus innocente. Et sans doute aurais-tu pu nourrir ta famille d'une autre manière. Après, tu penses avoir fait ce que tu pouvais, ce qui est légitime mais tu n'en sais rien.

Ça c'est bon quand tu as le choix, mais tu peux me croire les alternatives sont une denrée rare. Je ne regrette pas ce que j'ai fait, je n'avais pas d'autre possibilité. Ce que je regrette c'est de ne pas en profiter avec les miens. J'assume mes actes et je n'ai jamais pretendue etre innocente.

Je ne voulais pas hausser le ton, mais il fallait que cela sorte. S'est elle fait une fausse idée de moi ? A t elle mal interprété mes paroles. En tout cas, j'espere avoir mis les points sur les "i".

Si nous sommes ici, c'est parce que ton bon dieu en a décidé ainsi. Pas très sympa ton lascar..."

Je souris, pour faire baisser la tension.
Non, c'est plutot la faute d'un juge ça.

[Vraiment, excuse-moi... Gros manque d'inspi'. J'te l'dis sincèrement, j'arrête ce Rp, tu peux répondre après moi, si le coeur t'en dit.]

Mouais, toujours le défendre celui-là. Je ne comprends pas et de toute façon, je ne veux pas comprendre alors je resterais ignare toute ma vie. Qu'on ne me parle plus de bon dieu ou de toute ce qui peut toucher d'une quelconque façon à la religion. J'ai en horreur ce sujet et trouve pathétique tous ceux qui ont la foi. Je l'avoue, pour le coup, je ne suis pas très ouverte. Ça n'existe pas, un point c'est tout. C'est comme à la bataille navale, je crois t'avoir touchée car tu tentes de te défendre. Et, même si tu dis assumer tes actes, je n'en suis pas si sûre. Cependant, je reste muette alors que tu continues à me parler. Je sais que si je joue le jeu à fond, je peux te couler aisément. Car je ne suis pas tellement méchante mais seulement noire dans mes propos.

Les juges n'y sont pour rien non plus. En réalité, ils étaient désemparés, c'est tout. Parce que pour les cas comme nous, les gens ne savent jamais quoi faire alors on préfère nous enfermer plutôt que d'avoir à réfléchir sur quoi faire de nos vies. Le pire, c'est que la plupart considère la prison comme une libération pour les détenus, comme une aide qui les fera comprendre ce qu'est d'être normal. Ils ont l'audace de penser que lorsque l'on sortira, si l'on a un jour la chance de sortir d'ici, on sera transformé, changé en homme meilleur. Quelle ironie du sort ! C'est alors que je réplique :

"Cette conversation ne mène à rien. Qu'importe sur qui est la faute. Pour ma part, je m'en fous pas mal à présent. Qu'ils crèvent tous pour avoir choisi de m'envoyer à Sadismus. Et j'espère pour eux que je ne sortirais jamais d'ici, ils en feraient des cauchemars..."

Un sourire carnassier se dessine sur mes lèvres alors que je soupire fortement. Je suis assise depuis quelques minutes seulement et je ressens déjà le besoin de bouger. Hyperactive ? Non, je ne crois pas. En tout cas, ce n'est pas que la compagnie de Maya me déplait, mais je vais bientôt lui annoncer que je quitte ces lieux lugubres et donc sa compagnie. Marre de cette église. Tout cela est insensé ! Un nouveau soupir et je me lève. Mes yeux viennent se poser sur la jeune femme alors que je m'excuse :

"Je ne resterais pas une seconde de plus ici. Plus de peur que de mal... Ces lieux ne m'inspirent vraiment rien alors je te quitte sur le champ. Enchanté de t'avoir rencontré, tout de même. Oh, et puis, j'espère que tu sauras trouver au plus profond de toi ce dieu qui t'est cher. De mon côté, je préfère ne pas m'encombrer de tous ces illogismes. Enfin, j'espère que ton séjour ici sera doux. Peut-être nous reverrons nous, qui sait. Tout le monde finit par se connaître au moins de vue entre ses murs..."

Mon visage redevient de marbre alors que je baisse les yeux au sol. Je lève les bras au ciel et m'étire. Puis finalement, je contourne le banc pour me retrouver face à la porte. Ha, la liberté. Mes pas me mènent jusqu'à celle-ci. Avant de la pousser et de goûter à cette sensation de soulagement, je tourne la tête une dernière fois et jette un coup d'oeil à Maya. C'est avec un sourire sur les lèvres que je me glisse entre les battants et fait claquer la porte à grand bruit.

une fois qu'Etoile est sortie, Maya leve les yeux aux plafond

Il n'est pas pire aveugle que elle qui refuse de voir ...

Je suis un peu mal à l'aise vis à vis de tant de colere contenue. Elle va exploser un jour, c'est sur. J'ai l'impression que comme pour plusieurs personnes ici, il aurait suffit d'un seul choix différent pour que nos destins soit complètement différents.

Je prie, pour moi, pour Etoile, Carl, Alec et Jade ... et pour ce gardien qui m'a sauvée à mon entrée ici.

Perdue dans mes pensées je ne me suis pas rendue compte du passage du temps, mais j'ai la nuque raide maintenant. Il est temps pour moi de retourner en cellule pour me reposer. Je me leve et je remets en place les chaises déplacée. Je me signe et je sors, refermant la porte sans un bruit.

[Merci Etoile, RP clos]

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