Work it harder, make it better // PV Jaina.

La vie est bien difficile parfois, pas vrai l'ami ? J'ai toujours été un peu imbu de moi-même, toujours cru que je serais intouchable et que ces ignobles connards de flics ne m'auraient jamais. Le graaaand Jeopardy, " gangster " de légende, insaisissable et fantasme de ces dames... Ouais bah loupé mon grand. Quand je pense que je me suis fait choper dans une affaire qui n'a strictement rien à voir avec mes activités habituelles, ça me fout vraiment, mais alors vraiment en rogne.
Parce qu'en plus j'en ai pour un petit paquet d'années de ces conneries, de cette saloperie de prison, et ça aussi ça me fout en rogne. D'un mouvement de tête agacé, j'envoie mes mèches de cheveux derrière mes épaules, clouant du regard l'abruti qui me dévisage. Qu'il se permette une seule remarque, celui-là, et j'vais lui montrer qu'il a oublié de m'attacher les jambes.
Ouais parce qu'en plus je suis entravé. Mais l'autre débile graisseux m'a assuré qu'avec moi, ils étaient plus gentils qu'avec la plupart des fous incarcérés à Sadismus. Sans doute parce que je ne suis pas un tueur en série dérangé, ou un violeur sadique... Non moi, je pratique le crime avec intérêt messieurs-dames, c'est beaucoup plus classe. Plus classe, mais ça vaut aussi pas mal de temps de taule, fait chier. Je lance un regard furibard au mononeuronal qu'ils m'ont collé pour m'accompagner. Je sais que c'est pas forcément une manière de commencer sa vie carcérale en beauté, mais je grince des dents et lâche d'une voix basse et énervée :

" Quoi tu veux ma photo, p'têt ?... "

Ses traits se plissent - ça doit être l'expression de sa colère, quelque chose du style. Je m'attends à moitié à prendre une claque sur la gueule, après tout il peut se croire en position de supériorité... Mais un mouvement trop brusque de mon genou gauche - celui qui est vers lui - trahit mon intention s'il jamais il me cogne, et il se recule avec un air dédaigneux :

" Ta gueule. "

Je lâche un long soupir agacé et regarde par la fenêtre, mains attachées par des menottes abandonnées entre les cuisses. C'est pas tout à fait le meilleur joue de ma vie, surtout si les gardiens de Sadismus sont tous aussi débiles que celui que je me paye actuellement. N'empêche ce nom... Si un jour je sors d'ici, je jure que je monte une boîte sado-maso qui s'appelera comme ça, j'suis sûr que ça va marcher du tonnerre de dieu. Mes yeux vert gris se relèvent un peu pour regarder la silhouette massive de la prison vers laquelle on s'approche à grande vitesse. Ouais, bah c'est pas pour tout de suite la liberté, mon p'tit Jeo. Je décale un peu mes mains, faisant tinter les menottes.
Et quelques minutes plus tard, on peut descendre de voiture. Je sais pas si vous avez déjà essayé, mais avoir les deux bras attachés c'est vachement déstabilisant pour marcher, donc l'abruti en chef - son prénom c'est Rob je crois - se permet de m'attraper par le bras et de me sortir brutalement de la voiture. Mais il va se calmer ce con ?! Pas le temps de lui apprendre les bonnes manières, il m'emmène vers ma nouvelle maison, comme il dit avec un putain de sourire aux lèvres.

" Tu verras tu vas bien t'amuser. "
" Va te faire foutre et lâche-moi, ok ? "

On se défie du regard deux secondes, puis il doit estimer que je n'en vaux pas la peine, et m'emmène jusque devant les portes, attendant que quelqu'un vienne me chercher.

C’est bien le début d’après-midi le plus dégueulasse qu’il m’ait été donné de vivre pendant ma pauvre vie, et j’espère bien qu’il sera le pire, parce que rien que d’imaginer encore pire que ça, j’en frissonne. Rob a l’air de penser que je vais pouvoir m’envoler s’il lève ne serait-ce que deux minutes sa sale patte de mon bras. Pour bien lui montrer combien il me tape sur les nerfs et combien je me retiens seulement parce qu’il représente l’autorité, je pousse un long soupir en regardant vers les portes de la prison, le regard vague.
Évidemment que j’ai pas envie d’y aller, évidemment aussi que j’ai pas le choix. Reste plus qu’à attendre sagement le gardien qui va m’emmener à l’intérieur, et faire connaissance avec tous les autres putains de dégénérés que contiendra ma « nouvelle maison ». Gé-ni-al. Les immenses portes s’ouvrent, et Rob me tire derrière lui pour s’avancer un peu. Bordel il m’énerve lui, je suis pas un putain de sac de farine !
J’arque un sourcil un peu incrédule quand une frêle demoiselle aux cheveux roses – non vraiment roses – s’approche de nous à pas dansants. Non mais on dirait qu’elle va faire son marché, elle se croit où au juste ? Je me retiens de secouer la tête d’un air désapprobateur, en me disant qu’il s’agit sans doute d’une aide-cuisinière, ou n’importe quoi d’autre. Cette fille, une gardienne de tueurs en série, de meurtriers sanguinaires et de criminels organisés ? Hahaahahahahahahaha… Laissez-moi reprendre mon souffle, pitié, j’étouffe…
Bien sûr, tout ça reste intérieur – pas question qu’elle voit que je ne la prends absolument pas au sérieux, je reste impassible, les lèvres peut-être un peu crispées. Parce que je me demande avec une certaine inquiétude ce qui m’attend à l’intérieur si cette fille est réellement une gardienne. Des bisounours, peut-être ? …. Finalement ça va être beaucoup plus cool que ce que je pensais, chouette…

Mais finalement, demoiselle bisounours remonte un peu dans mon estime, parce qu’elle demande – non elle ordonne – à l’autre gros débile graisseux de me lâcher, puis de me détacher. Quelle bonne idée ! Je le vois qui se renfrogne, et je sais pertinemment qu’il a une réplique toute prête au bord des lèvres « vous devriez pas le laisser libre de ses mouvements, il est dangereux ». Finalement, il ne proteste pas, mais appuie son pied dans le creux de mes articulations pour me faire mettre à genoux, histoire que je sois pas trop libre de mes mouvements quand même. Et enfin, il vire ces putains de menottes qui m’ont laissé de jolies marques sur les poignets. Je lui fais un sourire narquois alors qu’il a le visage à hauteur du mien, sourire que pourrait avoir un renard dans un poulailler, par exemple… Il me répond par un rictus mécontent, et un regard noir.
Mais alors ça mon vieux, je m’en contrefous royalement, et je m’occupe de masser mes poignets endoloris doucement, alors que je regarde d’un air étonné Gros Con en Chef donner son numéro de téléphone à la gardienne. P’tain, mais c’est n’importe quoi cette arrivée en prison, décidément… Grande nouvelle, Sadismus n’est pas une prison, mais un hôpital psychiatrique, fantastique ! Enfin, elle prend un air dédaigneux en déchirant le bout de papier, et pose un regard… assez indescriptible sur moi. Impression de chaleur qui s’en émane, principalement, je crois deviner que je lui plais. Je fais un petit sourire pour la forme, assez distrait en vérité. Ca donne l’occasion à Rob de me lancer pour la énième fois un regard ultra-noir, et en réponse mon sourire s’agrandit ; aucun doute là-dessus, lui et moi on se roulera jamais des patins débordants d’affection… Aucune chance là-dessus.
Bref, après s’être joliment fait rembarrer par miss Bisounours, il s’éloigne, épaules basses. Mission accomplie ducon, t’as amené un dangereux criminel épuisé par les gardes à vue répétitives et une grève de la faim forcée jusqu’à une prison hautement sécuritaire. Tu peux dormir tranquille, tu fais partie des anges gardiens de cette société. Moi, cynique ? Mais où est-ce que vous allez chercher tout ça ? …

Je relève les yeux sur la fille quand je comprends qu’elle s’adresse à moi – ouais, parce que je suis toujours à genoux. Je suis persuadé que si je me relève trop vite, Rob va se dire que c’est une menace, et me tirer comme un lapin. C’est pas pour dire, mais j’ai prévu une manière de mourir légèrement plus glorieuse que comme un vulgaire lagomorphe. Bref, elle me souhaite très civilement la bienvenue – mais merci, j’suis venu juste pour le plaisir et pour la bonne réputation de la maison… – puis me demande mon nom. Ah tiens, c’est plutôt sympa pour une gardienne sanguinaire de la prison la plus dure au moins… C’est quoi l’arnaque ? En attendant de tomber dessus, je réponds, un léger sourire aux lèvres, voix enrouée.

« M’appelle Jeopardy. Jeo ça peut suffire si ça te semble trop long… Et toi ? »

Ah oui, j’ai oublié de préciser que j’ai énormément de mal avec le vouvoiement ? Eh bah j’le fais : j’ai du mal avec le vouvoiement. Si je ne suis pas obligé de l’utiliser, je l’évite le plus possible. Parce que je ne suis pas inférieur aux autres, quoiqu’on en pense. En tous cas, elle fait sa sympa la miss, elle a même une voix aimable et limite… Charmeuse. Je regarde autour de moi distraitement en me relevant – parce que le tas de débiles sont repartis en voiture de là d’où ils sont venus – et l’entend demander, avec sa voix bizarrement toute chaude, ce qu’un, je cite « si joli garçon » peut bien foutre en prison. Mes yeux gris vert reviennent sur elle avec une expression amusée. J’hallucinais pas, je lui plais bien… Un sourire prend place sur mes lèvres alors que je croise les bras sur ma poitrine.

« Eh ben, il paraît que j’ai un peu déconné. »

Soit dit en passant que je ne me repends pas, de rien. Oh ça non.

Il avait l'air assez noir, tout de même. Mais bon... je ne craint rien... ma beauté et ma maitrise de l'arme fais de moi un redoutable soldat. Et puis je me suis jamais fais agressé... mais il m'excite... sont style me plait surtout que les gardiens sont jaloux de lui... Ceci m'attire à lui et il pourra rien y changé ! Je le veux dans quelque heure dans mon lit ! Avant la prochaine crise...

« M’appelle Jeopardy. Jeo ça peut suffire si ça te semble trop long… Et toi ? »

Hum... il a un caractère noir tout de même, mais ceci me dérange pas ! Il on tous la même faille : Le sexe ! Il sont tellement en manque qu'il ferait n'importe quoi pour ce tapé de belle fille comme moi n'importe ou ! Et ceci me plait ! Je peu faire monté le désir dans une homme et si voulue le brisé ! Mais je le ferai pas, chaque homme a le droit à sa place de plaisir tout de même... Non ? Ce qui me choque le plus c'est surtout ses crise qui vienne à des heures pré-déterminé... mais bon... oublions ceci !

-Je m'appelle Jaina... et... je pense que je vais vous appelez Jeo !

Encore j'ai dis ça avec la même voix, si charmeuse et enchanteresses. Une voix de sirène voulant attiré les navires à elle pour mangé les naufragés... je les manges pas je couche avec ! C'est différent mais excitant. Et puis je suis pas cannibales... ceci est interdit pas la lois.

« Eh ben, il paraît que j’ai un peu déconné. »

-Hum... quel style de bêtises ? Un viol ? Un meurtre ? Un vol ?... tous plus attirant les uns des autres mais tous aussi interdit...

Where is my mind ?

Miss Bisounours ne mérite finalement pas tant que ça son titre, c’est une putain d’allumeuse – qu’on me pardonne l’expression. En moins de dix minutes, j’ai sa poitrine sous le nez, et elle me considère avec l’expression alléchée du loup devant la pièce de bœuf. Ca m’était pas arrivé souvent, cette impression d’être un gros paquet de viande sanguinolente qui aiguise l’appétit… Bon ok, je sais que j’ai un physique pas trop dégueulasse, mais si le sexe m’amuse il n’a pas vraiment une place très importante dans ma vie. Ma vie, c’était trafiquer – c’est d’ailleurs pour ça que je suis ici. En tous cas, la situation commence à m’amuser ; dans cette prison, les gardiennes draguent les détenus, youpie tralala. Je ne vais pas essayer quelque chose d’aussi stupide que d’agresser miss Bisounours – après tout elle est gardienne dans cette taule, c’est sûrement pas pour rien, et j’ai pas envie de me faire corriger le portrait dès mon arrivée. Ca ferait mauvais genre. Je me redresse face à elle, les yeux gris vert plongeant ostensiblement dans son décolleté, mais restant hors de portée – moi aussi j’aime bien jouer.

« Tu peux me tutoyer aussi en passant, ça fait pas sérieux si j’te tutoie et tu me vouvoies…. »

Where is my mind ?

Sadismus, prison la plus dure au monde, avec des gardiennes aux allures d’actrices de cul qui laissent au sol le même genre de traces que les limaces tellement elles sont en manque – je suis gore, je sais – qui vouvoient les nouveaux arrivés insolents. Fantastique, je crois que je me suis un peu affolé tout seul à propos de cet endroit… Malgré mon ironie palpable, je vais quand même rester sur mes gardes – pas si con le Jeopardy, merci pour moi. J’arque un sourcil, le regard se durcissant un peu. Les employés sont pas censés lire les fiches des prisonniers ? La mienne est p’têt pas arrivée, m’enfin… Je croise les bras sur ma poitrine en la considérant d’un regard franchement sceptique.
C’est vrai qu’elle fait des efforts au niveau de la voix – bon sang, mais qu’on demande à cette fille de doubler un film porno, elle serait géniale – mais les conneries qu’elle peut débiter sont assez impressionnantes.

« Attirants ? »

C’est décidé, elle se fout de ma gueule. Je sais qu’il y a des gens qui prennent un putain de pied à faire des choses interdites par la loi, mais ceux-là je ne fais que les mépriser. Non, moi c’était mon job l’illégalité, tout simplement. Je secoue légèrement la tête, d’ores et déjà blasé par cette petite nana aux cheveux roses.

« Pour résumer, j’ai fait les trois, plus d’autres délits en bonus. Si on entrait ? »

Parce que là, j’en ai un peu ras le bol de la discussion de sourds avec la gonzesse qui mouille sur les grands méchants tortionnaires. Sans vouloir paraître vulgaire.

But where is my mind ? ...