Get down make love.

Ce matin, je me suis réveillé dans une pièce que je connaissais pas, je sais pas pourquoi. Enfin si je sais mais j'ai pas envie de savoir quand même. Je suis épuisé, j'me sens vide, j'ai la gerbe, la tête dans un étau et mal partout. Petit regard (douloureux) au alentour, je suis dans une laverie visiblement, vu le linge partout et les machine à laver qui trainent. Qu'est ce que je fous là tout seul moi ? Je bouge mes doigts, ouais, je suis toujours vivant de toute évidence, même si mes pieds surélevés par rapport à ma tête me donne l'impression du contraire.
Je tente de me lever, premier échec, mes bras on pas la force de supporter le reste. Caca. Le deuxième essai est le bon, je suis pas en si mauvais état que ça finalement. Ça me rappelle quand j'étais jeune tiens, façon vieux con qui feuillète un album de famille le dimanche soir au coin du feu, mais à l'époque je ressemblait à un rat sous-alimenté. Plus maintenant, mais la quarantaine approche et je la sens venir, y a des trucs qui se perdent, comme la faculté merveilleuse de pouvoir aller bosser alors qu'on s'est taper une cuite mémorable la veille.
Je me dirige vers la porte, jetant au passage un regard vers mon reflet dans un hublot de machine à laver, mise à part les yeux rouges et l'air un peu éteind, j'suis pas trop abimé. Pas trop. Oula ça tangue, je pousse sur la porte et... Il ne se passe rien, c'est fermé. Je cherche mes clés dans mes poches, nan pas celle là, l'autre, bah non plus. Le con, qu'est ce que j'en ai foutu ? Je regarde partout autour, à par un peu de linge retourné, je vois rien. Je me mets à tout bouger pour voir où c'est, que dalle je trouve rien. Et chier ! Voilà la conclusion sublime de trente cinq d'existence, crever enfermé dans une laverie au milieu de la nuit. ( Euh... Il est quel heure ?! ) Formidable. Un mec a dû passer après que j'sois rentré là dedans et il a fermé la porte derrière moi sans que j'm'en aperçoive. La journée commence bien, y a pas à dire.
Je me vautre derrière une machine à laver, en essayant de me faire un petit nid avec les draps propres qui trainant, autant dormir, j'ai que ça à foutre, je vais attendre que quelqu'un vienne, c'est un peu pénible mais bon... Autant me dire que je sortirai d'ici un jour de toute façon. Je sais pas quel heure il est de toute manière, si ça se trouve quelqu'un va venir ici d'ici cinq minutes.

... Ou dans cinq heures...

Je me roule en boule dans les draps, parce que j'ai genre super froid en fait. Je sais pas faire la chiffe molle tremblotante d'habitude mais là, j'y suis presque. Je raproche mes genoux de ma poitrine et je cale mes coudes repliés contre moi. J'vais crever de froid, c'pas possible. Pourquoi il fait si glacial ici ? Même le linge me réchauffe pas. A la pensée que je suis dans une petite pièce froide tout seul roulé en boule derrière une machine, je tremble encore plus fort. La vie n'est qu'une sale pute, dans le fond, j'essaye de sortir une clope de ma poche, en tremblant, et je la porte à mes lèvres. Sortir mon bras dans le froid me fais presque mal en fait.... Bon, j'essaye d'atteindre le briquet, oui voilà... Donc bon, coup de pouce tremblotant, j'arrive à allumer la clope, mais la nicotine ne m'est d'aucun réconfort en fait, j'ai juste envie de ... De rien, j'me sens pas bien, physiquement parlant, c'tout, et j'ai envie que ça cesse. Mais c'est mal partit là. Froid, froid, froid... Autant dormir dehors, ça en revient au même... J'en claque des dents tellement je suis drôle d'ailleurs. Enfin disons que je me suis sentit mieux dans ma vie quoi. Bordel de cul QUE QUELQU'UN VIENNE JE VOUS EN PRIE ! Je suis en train de crever là... Enfin non, j'ai juste juste froid mais ça fait pareil, je hais avoir froid. Allez Cha', ça passera, quelqu'un va venir et ça sera fini, tu pourras aller dans ton lit et dormir pendant longtemps, sois indifférent, juste un peu... Je veux mon chat... Je veux sortir de cette pièce, j'suis en train d'angoisser tout seul là en tremblant, ça me ressemble pas tu sais...