Sadismus Jail
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Sadismus Jail

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 Révélations (suite) [PV]

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Alec Praens
305278 Tueur au visage d'ange
Alec Praens


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MessageSujet: Révélations (suite) [PV]   Révélations (suite) [PV] Icon_minitimeLun 20 Aoû - 14:12

>> Chambre 13

Je pousse la porte de la salle et le laisse tomber sur un brancard. Je suis maculé de sang, de son sang, mais peu importe. Personne ne vient. Mais ils foutent quoi ma parole.

"Hey ! Y a quelqu'un on a besoin d'un medecin ! Vite !"

Un infirmier ouvre la porte d'une salle adjacente et s'avance rapidement. Il regarde le gardien blessé et se tourne vers moi. Sa première question est de savoir ce qu'il s'est passé... Mais il est con ?

"Qu'est-ce que ça peut faire ce qu'il s'est passer ? Vous êtes pas gardien ni flic, vous êtes un toubib et lui il va clamser si vous bougez pas votre cul plus vite que ça !"

Il acquiesce, paniqué... Je suis sur que c'est sa première vrai urgence... Il fait un garot sans pour autant étouffer Tobias... Au moins il se sera rendu utile... Puis il se précipite vers une espèce de frigo avec des poches de sang. Il cherche un moment puis lache un juron. A tous les coups, il n'a plus de sang dit "universel". Et je n'ai pas vraiment l'intention de dire que je viens de manquer de tuer un gardien juste pour qu'il aille chercher s'il a des infos dans son dossier. Alors je me penche à l'oreille de Tobias:

"J'ai une mauvaise nouvelle pour toi, enflure... Je suis donneur universel et le gars à besoin de sang... Tu auras une dette envers moi... Une lourde dette..."

Je me redresse et interpelle l'infirmier qui semble au bord de la crise de panique, en train de maugréer qu'il faut qu'il fasse des test pour connaître le groupe du mourrant et qu'il n'a pas le temps...

"Hey, si vous avez besoin de globules, je suis là. O négatif... Pour mon malheur."

Il me regarde comme si je venais de lui sauver la mise puis se reprend aussitôt me demandant mon identité et mon matricule. Je m'exécute et il fonce fouiller dans ses dossiers. Je me tourne vers le gardien en son absence.

"Pendant que je me viderais de mon sang pour remplir tes veines, il va falloir que tu répondes à mes questions... Mais je vais commencer par répondre à la tienne: j'étais l'amant de Ludwig. Je n'ai pas touché à sa rousse, elle ne m'interresse pas. Tout ce qui compte pour moi, c'est qu'elle porte son enfant et c'est l'avenir de cet enfant. Ce que je veux savoir, maintenant, c'est ton rôle exact dans cette histoire."

L'infirmier revient, dénude mon bras, désinfecte, fait pareil avec celui de Tobias... Et branche un fil entre nos deux coudes. Pas le temps de récupérer le sang dans une poche pour le retranférer après, ce con a toujours du mal à garder les yeux ouvert. Le gars fait ses gestes très précisément. Je ne sens presque pas la piqure. Et, juste avant d'ouvrir l'espèce de robinet au milieu du fil, il se tourne vers le gardien:


"Je... j'ai besoin de votre accord..."
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Tobias Viatscheslav
0274 Serenae Aquae Natae
Tobias Viatscheslav


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MessageSujet: Re: Révélations (suite) [PV]   Révélations (suite) [PV] Icon_minitimeJeu 23 Aoû - 10:15

Bordel… Mais qu'on me laisse tranquille… Qu'il me laisse tranquille… Je ne demande pas grand chose… Si peu, un rien, même pas un souffle. Je veux… je veux dormir… Laisser cette torpeur s'étendre… Garder les yeux clos, sentir ma respiration s'apaiser… s'apaiser… ralentir…
Doucement, sans bruit, comme ça… Pour rien.
Qu'il me laisse tranquille… Après tous… C'était pas ce qu'il voulait ?

Mais non. Il m'emmerdera jusqu'au bout, lui. Le voilà qui s'agite, qui me secoue… qui crie un nom qui n'est pas le mien… Il panique, me griffe… il pleure ? C'est quoi ce délire ? Je fronce les sourcils, remue faiblement les doigts… et ouvre les yeux. Flot de lumière. Je cille, perturbé. Je suis… où ? Un visage au-dessus du mien… Le sien… Le détenu… Mon…"meurtrier". C'est drôle.

Bruissement d'étoffes, tiraillements dans mes bras… De quoi ? Il me relève ? Et bien… Je n'y peux pas grand chose. Cette faiblesse… Bon Dieu que je la hais, cette faiblesse… Froide, paralysante faiblesse… Ses mains mortes sur mes membres gourds… Et cette fatigue… Mes paupières se referment. Plus la force de voir, plus la force de regarder. Pour le moment, tout est noir…
Pour le moment…
Mon esprit embrumé commence à réciter silencieusement un Pater Noster… Mais j'ai du mal à l'achever. Je divague.
Je vais mourir ?
Ce n'est pas…ce n'est pas que ça m'attriste… mais… ça me manquera, ce petit détail… La vie, on fait comment, sans ? Je sens, que, quelque part, loin de mon monde, le détenu me débarrasse de mes armes, et commence à me traîner… Mais je n'y prête guère attention. Sybille… Désolé… Désolé… Mes lèvres sèches répètent ce mot, dans ma langue maternelle, le roumain…
Trou noir.

J'émerge. Des lumières crues dans les yeux. C'est douloureux… Je plisse les paupières. J'ai mal… Et une pression, sur mon cou… Je suis descendu ? Descendu aux enfers… et c'est un démon qui m'étrangle… et c'est un feu purificateur qui me brûle les yeux… et ce sont mes péchés qui me hantent… Et me parlent, et me parlent… et me… parlent…

"J'ai une mauvaise nouvelle pour toi, enflure...

Et 'y sont pas polis… Pas polis du tout… Et merde.
Je suis pas mort.
Et c'est "mon" détenu qui me souffle ces si douces paroles… Un dette… Une dette mon cul, ouais… C'est pas toi qui voulais me crever ?

La ramène pas, mère Térésa… T'as trop de sang sur la gueule pour dire ce genre de conneries…

Tiens… J'ai récupéré ma voix… Brisée, rauque, et tout ce que vous voulez… Mais je peux parler. Bon point… Et le monde tourne un peu moins, dans ma tête… Je lève doucement la main droite, la pose sur mon front, descend sur mon cou… Tiens ? C'est…"rebouché"… Un garrot, un truc dans le genre… Mais ça saigne plus.

Le déroulement des choses m'échappe tout de même un brin. D'après ce que j'ai compris… c'est ce crevard qui va me refiler son sang. J'espère qu'il a pas le sida. Mais cela ne change rien. J'ai toujours l'indicible envie de lui éclater la tête contre un mur.
Il n'avait pas qu'à me tuer. Merde.

Le voilà qui se penche à nouveau sur moi… Et me parle encore avec des mots qui rivalisent de tact, de douceur, et d'amabilité… Quel charmant jeune homme…

… j'étais l'amant de Ludwig. Je n'ai pas touché à sa rousse, elle ne m'intéresse pas. Tout ce qui compte pour moi, c'est qu'elle porte son enfant et c'est l'avenir de cet enfant…

Ma mâchoire se crispe légèrement lorsque je l'entends parler de la sorte de petite plume… Hmm… C'est le genre de chose qui sent la concurrence. 'Prend même pas la peine de dissimuler son animosité… Mes doigts se crispent. Il parle d'elle comme… comme un simple objet, un réceptacle à l'enfant de ce mec… Je lui lance un regard noir. Tu verras…

Ce que je veux savoir, maintenant, c'est ton rôle exact dans cette histoire."

Et c'est seulement maintenant que tu veux le savoir… Comment t'aurais fait, si j'avais pas survécu ? Sombre crétin… Mais j'imagine que… que je n'ai plus vraiment le choix. Je crains qu'il ne soit dangereux pour Sybille… S'il se méprend sur ses intentions à elle, il risque de lui faire du mal… Et je m'y refuse. Je soutiens son regard, quoiqu'encore étourdi par ma perte de sang…
Toi, je t'aime pas…

L'infirmier refait son apparition, et s'occupe de sa tuyauterie. Il me passe un coton imbibé sur le bras… C'est froid… Et il me plante. Génial. J'ai jamais aimé les piqûres. Et rien qu'à l'idée de voir son sang à lui s'écouler dans ce tuyau, et entrer dans mes veines… J'ai envie de vomir.

"Je... j'ai besoin de votre accord..."

Je jette un regard flamboyant au détenu –dont j'ignore toujours le nom. Il doit jubiler… Je serre les dents, un instant silencieux… Mais mon état me ramène à la réalité… Sybille…

Allez-y… Et si vous pouviez nous laisser seuls… Je tiens à remercier mon…"sauveur"…

L'infirmier s'exécute, pas très rassuré. Mais mon ton est sans appel… Et j'avoue que je suis de mauvaise humeur. La porte claque. Je regarde, absent, le flot vermeil s'échapper de ses veines…parcourir le tube de plastique…et rejoindre mon bras. Je réprime un frisson. Je prends une longue inspiration… jette un œil peu amène à mon détenu… et commence à parler.

Mon rôle… Le plus simple, c'est que je reprenne l'histoire depuis son début… C'était il y a quelques mois… J'ai rencontré Sybille… Et par une suite d'événements qui ne t'intéresseront pas

J'ai surtout pas envie qu'il sache que je me suis tapé une crise de folie légère, enflammé la bibliothèque, failli tuer Sybille… Bref.

Je me suis aperçu qu'elle était enceinte.

Petite omission de la nuit passée à dormir, petite plume dans les bras…

Au matin, j'ai été convoqué chez la psy… pour un problème… et j'en ai profité pour lui demander de l'aide… pour l'enfant… et pour Sybille.

J'insiste sur son nom. Qu'il comprenne qu'elle est concernée par l'affaire, elle aussi… Pour la suite, j'hésite un peu… Lui dira, lui dira pas ? J'ai un bref soupir… J'imagine que je dois le dire aussi… Il ne me croirait jamais…

Etant donné que je suis aussi peu libre que n'importe quel détenu de cette prison… ce que je suis en quelque sorte… un prisonnier… -c'est un arrangement dont je n'ai pas envie de te parler- je ne peux pas sortir de cette prison. Tu voies la gueule de l'aide que je pouvais apporter. On a donc mis Greene dans le coup… Et elle a trouvé une solution… La seule qui pouvait empêcher Sybille d'avorter de force…

Je fais une pause… Je le revois presque, ce jour… J'ai l'impression de le revivre, en même temps que j'en parle…

Déclarer l'enfant… Lui donner un statut aux yeux de la loi… C'est ce que j'ai fait… La suite, tu la connais… Et j'ai promis de veiller sur lui et sa mère, en prison…

Fini. Je détache mon regard du sien, laisse partir ma tête en arrière, sur le brancard. Après quelques secondes de flottement, je me redresse laborieusement, m'assieds.

C'est tout. Au fait… c'est quoi, ton nom ? En général, je préfère connaître l'identité de ceux qui m'en veulent à me tuer…

Je pose la main sur ma pommette. Le sang est sec.

Et tant qu'à faire… Tu comptes faire quoi, de ton côté… Pour eux deux ? A moins que tu ne veuilles que l'enfant…

Mon ton se fait dur… violent… J'ai franchement pas envie de le ménager…

Pasqu'y a pas que le môme… 'Faudrait pas te faire un putain de film… C'est pas ton mort… Et j'espère que tu pourras mieux veiller sur lui que sur ton petit copain…

Je le reconnais… C'est gratuit, purement provocateur… Mais j'en ai ma claque, d'être traité comme le pervers taré de l'histoire… Et surtout...qu'il dénigre à ce point petite plume…
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Alec Praens
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MessageSujet: Re: Révélations (suite) [PV]   Révélations (suite) [PV] Icon_minitimeMar 28 Aoû - 10:43

Je ne bouge pas, je ne réagis pas. Ni à son regard transperçant, ni au terme qu'il emploie pour parler de moi. Je regarde, sans vraiment le voir, le liquide rouge qui quitte mon corps pour aller se réfugier dans le sien. La vie qui sort de moi… C'est étrange, pendant six moi je me suis laissé mourir de faim et pourtant je n'ai jamais eu l'idée de m'ouvrir les veines. Pourtant, vu l'état dans lequel j'étais, ça aurait été rapide… Ca le sera certainement encore aujourd'hui. Je me demande dans combien de temps je vais perdre connaissance… Enfin, je me demande ça mais avec un détachement assez troublant.

Il reprend la parole, me sortant de mes pensées. Je lève les yeux vers lui, mais aucune expression ne les anime. Je le regarde, c'est tout. Je veux savoir. Je veux savoir mais je ne les laisserais pas supprimer Ludwig de la vie de cet enfant. Il saura, j'en fait le serment. Il saura, il le faut. Son histoire est vide, comment dire, il me dit les chose tout en ne disant rien. Il a rencontré Sybille mais ne dit pas dans quelles conditions. Il s'est rendu compte de son état, mais ne précise pas comment. Il me parle de son rendez vous… mais ne dit pas pourquoi… A l'entendre, il tient vraiment beaucoup à elle. Domage pour lui, elle appartient à un mort… Peut-être qu'il compte tout faire pour évincer Ludwig de son esprit, pour qu'elle succombe a ses… charmes ? Je souris pour moi même puis je reviens à ce qu'il me raconte.

Houlà ! C'est quoi tout ça ! Trop d'information dans une seule phrase. C'est désormais la surprise qui se lit sur mon visage. Il est comme un prisonnier ? C'est quoi ce truc ? Comment un détenu peut-il devenir gardien ? Et… s'il sait ce qu'est la prison, pourquoi s'esquinte-t-il à nous la rendre encore plus intolérable ? Je ne regrette pas mon geste, là, ce gars n'est qu'une enflure ! Et puis, qui est Green ? Sybille a parlé d'un gardien, d'une psy… Ah oui et d'un infirmier. C'est donc l'infirmier. Je ne le connais pas et apparemment ce n'est pas notre débutant, il aurait reconnu Tobias. Mais c'est autre chose qui me marque le plus… autre chose de beaucoup plus important: "avorter de force" ! Ils ne peuvent pas, hein ? Il ne peuvent pas tuer l'enfant de Ludwig ? Ce n'est pas possible.

"Sybille n'y survivrait pas…"

J'ai murmuré ces mots pour moi même. Etrange que je m'inquiète pour elle, mais c'est le cas. Il l'aimait et même si elle et moi ne nous entendons pas, elle a en elle une partie de l'amour de Ludwig. Je ne la protègerais pas, mais je ne lui ferais pas de mal. Je refuse de blesser un être de Ludwig aimait tant. Et voilà qu'il redit quelque chose qui me met dans un état incroyable. Mon cœur s'affole, comme si je paniquais, je commence à avoir chaud: veiller sur eux "en prison" ? L'enfant va rester ici ? Je pourrais peut être le voir ? Je n'avais même pas imaginé ça.

Je me rends compte que j'ai toujours très chaud là, et que je ne le vois plus vraiment. Bah, au moins j'aurais tenu jusqu'à la fin de son histoire. Mais j'ai encore plein de questions à lui poser. Je déglutit difficilement et je ferme les yeux. Merde, ça commence à un peu trop tourner. Quand il me demande mon nom, je le lui donne sans même faire un mouvement:

"Alec"

Rien de plus, je n'en ai pas la force de toutes façons. Et puis, à quoi bon le lui cacher, Sybille le lui aurait dit à leur rencontre suivante. Je jure entre mes lèvres et pose ma main sur le tube qui nous relie. Je murmure toujours difficilement:

"Il faut… il faut couper le flux… il faut…"

Je sens que je suis en train de partir. Je sens que je vais perdre conscience et, ça, je ne peux pas le permettre. Pas en sa présence. Mes doigts se referment sur le tuyau alors qu'il prononce ses derniers mots que j'entends comme étouffés. Mais son allusion à Gleb suffit à me redonner la force nécessaire puis arracher la perfusion de mon bras. Un gémissement de douleur m'échappe et je bascule lentement en avant.

Le bruit de ma chute attire aussitôt l'infirmier paniqué qui demande ce qu'il s'est passé, qui tente de me redresser et finit par me mettre, moi aussi, sur un brancard… Et là, il est dans la merde, parce qu'il ne peut plus me redonner de sang. Bah, c'est pas grave en fait. Il installe une perfusion sur mon autre bras. Me parle de repos, de nourriture. Je dois avoir un rictus de dégoût quand il prononce ce mot parce qu'il se met à insister:


"Avez-vous mangé ce midi ?"

"Une pomme et du pain", je lui réponds. Il s'en offusque, disant que ce n'est pas assez et me demandant depuis quand je ne me nourris que de ça… J'ai un petit sourire à sa question et je lui réponds: "Ca doit faire deux semaines que je mange tous les jours… Laissez nous, ça va aller…"

Il ne semble pas vraiment très pressé de nous laissé, mais n'obtenant rien de plus, il lâche l'affaire. Moi, les yeux toujours clos, alors qu'il défait la tuyauterie de Tobias, je continue:

"D'ailleurs, y a deux semaines, je l'ai vue dehors, dans son état, faible et épuisée… C'est à ce moment que j'ai entendu parler de toi, Tobias… Mais, tu ne sembles pas comprendre… Je sais… je sais pertinemment que je n'ai aucun droit sur cet enfant… Je le sais, mais… Mais je voudrais qu'il sache qui était son père… Son vrai père…"

L'infirmier finit par sortir. Je ne le vois pas mais je l'entends. Peut-être est-ce Tobias qui l'a fait partir. Je cherche dans la poche de ma chemise et attrape cette photo qui ne me quitte plus. Je la regarde un instant même si je vois flou, même si des larmes obstruent encore plus ma vue:

"Sa fille s'appelait Laura. Il s'est tué pour la rejoindre… S'il avait su qu'il avait un autre enfant, il ne serait pas parti… Il aimait les enfants, les siens plus que tout. Il nous a quitté, Sybille et moi, pour rejoindre Laura, mais s'il avait su… Son enfant doit le savoir. Il doit savoir que son vrai père l'aurait aimé… Tobias… Tobias, cet enfant restera-t-il à Sadismus ?"

Je me tais une seconde, j'ai besoin de reprendre mon souffle puis je reprends:

"Même si c'est le cas, je ne le verrais sans doute jamais. Sybille m'en privera, c'est certain. Mais il faut que cet enfant sache… Donnez la lui."

Je ferme les yeux et tends le bras. La photo, la dernière image que j'avais de Ludwig, le dernier souvenir qui me restait… Je vais m'en séparer. Mon cœur se brise à cette idée. A qui Tobias donnera la photo ? A Sybille ou à son enfant ? Je l'ignore. Tout ce que je sais c'est que Sybille apprends que je l'ai gardée tout ce temps, elle me détestera encore plus. Finalement, je lui pose une autre question. Une question sans rapport mais qui compte à mes yeux:

"Tobias…", je chuchote. M'entend-il ? "Puisque vous… savez ce que c'est qu'être enfermé… Pourquoi… Pourquoi nous rendez-vous la vie encore plus dure ? Qu'avait fait Gleb ? Qu'avait-il fait pour que vous vous en preniez ainsi à lui ?"
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Tobias Viatscheslav
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MessageSujet: Re: Révélations (suite) [PV]   Révélations (suite) [PV] Icon_minitimeDim 2 Déc - 10:02

[Yop, j'espère que ça ira ^^ premier quart écrit, puis trois mois d'interrutpion totale ^^]

Le regard vague, je passe un doigt maladroit le long de ma blessure… que je devine béante, rougeâtre, luisante comme une bouche incongrue, vorace, qui serait ouverte là. Miracle… ou punition ? Comme si mon corps avait soudain éprouvé le besoin de parler de lui même…sans moi, sans mon aide. De cette gueule s'écoulerait mes vices, mes démons, mes peurs… Mes vérités. De celles dont je me refuse la seule évocation.
Une libération ?
Non.
Une purge.

Ma tête a un léger mouvement, comme si l'espace d'un instant, mon cou avait refusé de la soutenir. Vertige. Je ferme longuement les paupières, jusqu'à entr'apercevoir un réseau sanglant. Sur un fond noir, terne. Comme ma blessure, sur ma peau grisâtre. Feu et cendres.

Ces choses me suivent. Dégoûté, je rouvre les yeux, les élève vers un ciel que je ne peux pas voir.
Que je voudrais bien voir.
Que je sens de moins en moins.

"Alec"

Je mets un certain temps à m'ancrer de nouveau dans la réalité… surtout à comprendre son intervention. Alec ? Qui ? De quoi ? Son nom ?… C'est vrai. Je le lui avais demandé. Il a quelque secondes. Il y a quelques siècles.
Mais il y a quelque chose… quelque chose dans sa voix qui me surprend. Cette cassure. J'ai l'impression d'entendre le souffle d'un malade… Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-c'qu'y fout ?

Un son mat m'arrache brutalement à mes…interrogations. Je baisse les yeux sur lui… Lui, au sol. Il s'est cassé la gueule, ce débile.
Chacun son tour.
Je hausse un sourcil surpris, ne sachant pas trop comment réagir, entre mon esprit embrumé, et mon corps roidi… Heureusement, l'infirmier vient nous tirer de là… Lui de son sol carrelé, moi de mon léger malaise. Il commence à le questionner, et, presque immédiatement, je perds le fil, notant seulement au passage quelques informations que je ne comprends pas tout à fait… Si mon donneur-tueur est déjà à moitié mort, comment je m'y retrouve, moi ? S'il clamse à cause de la transfu, c'est en quelque sorte que je l'ai tué, non ? Mais c'est lui qui m'a tué en premier !

Je crois que je divague… un tout petit peu.

… Mais, tu ne sembles pas comprendre…

Hmm ? Il a tout compris, le mioche. Je tente un vague haussement d'épaules, un air neutre fixé aux traits. Comprendre ? Est-ce que tout cela obéit encore vraiment à la logique ? Non pas je qu'aie véritablement envie de me replonger dans toutes les conneries qui m'ont amené ici, sur un brancard, à me taper la discut' avec une demi-portion sentimentalement impressionnable qui s'avère être mon futur-ex tueur.

Mais je voudrais qu'il sache qui était son père… Son vrai père…"

Je…crois que je commence à appréhender la mentalité de ce mec. Tout semble se jouer autour de gardien…ce Ludwig… ce type, que je n'ai pas connu, et qui pourtant semble avoir déterminé pas mal de mes actions dans cette foutue taule… Ce gamin, Alec, je crois qu'il est simplement…obsessionnel.

Mais sur ce point… je crois que j'ai pas grand chose à lui reprocher, non ?
…Passons.

Je tente vaguement de rester imperturbable, alors qu'il me déballe toute son histoire. Mais malgré tout… je ne suis pas serein. Et je le sens sincère. Pourquoi jouerait-il le mélo maintenant ? Plus rien à gagner. Plus rien à perdre. Enfin… je crois.

Tobias… Tobias, cet enfant restera-t-il à Sadismus ?

Instant de flottement. Une des questions que je ne voulais pas entendre. Surtout pas. Le genre de problème que je préfère régler seul, sans pression supplémentaire.

Arrête de répéter mon nom comme ça… Tu vas finir par l'user.

Des paroles un peu creuses… Mais qui ont l'avantage de me laisser le temps de réfléchir. Et mon ton peu amène devrait lui faire passer le message. Cet enfant ? Celui de Sybille. De mon point de vue, son enfant à elle, elle-seule. Lui, le gamin, ne semble pas voir les choses sous cet angle… Peu importe. Lentement, je reprends la parole, mesurant mes mots. Hmm… Foutu accent. Je sais que plus je suis tendu, sous pression, moins ma maîtrise des inflexions de ma voix est bonne. Résultat ? Un accent roumain à tout casser. Je pourrais aussi bien parler dans ma langue maternelle, avec ces sons décousus. Mais bon, c'est pas comme si j'avais le choix. Il devrait comprendre… il a intérêt.

Si tout se passe bien… Oui. Je l'ai reconnu comme mien. Légalement. -une des rares choses légales que j'aurais faites dans ma vie… bref- Mais pour le reste… je ne sais pas.

Le reste. Tout, quoi. Un enfant, ça grandit. L'école, les bouquins, l'environnement –enfin, pour tout ce que je connais des mioches, donc, pas grand chose… C'est un des problèmes qu'il faudra résoudre. A moins que… Une idée qui m'avait traversé l'esprit plusieurs fois, déjà… S'il ne faut pas séparer la mère de l'enfant –et il ne le faut pas… Faire sortir Sybille de cet enfer ?

Y des lois, non ? Quelque chose doit exister quelque part, pour ce genre de cas… Et si jamais il n'y a rien… Si jamais aucune possibilité n'est légalement donnée pour donner à ce gosse et à sa mère une vie décente… J'en prendrai le droit… D'une façon ou d'une autre.

Je presse mes doigts contre mes yeux clos, cherchant un peu de fraîcheur, un peu de clarté. Mais lorsque je les rouvre, je me rends compte que le gamin –Alec- me tend un petit rectangle de papier glacé qui ressemble bien à…une photo.

"…Donnez-la lui."

Je déplie lentement mon bras, et saisit la photographie de ma main valide. Je sens que ses doigts ne relâchent pas tout de suite leur pression sur cette petite chose qui lui semble bien précieuse… L'espace d'un instant, nous restons là, figés, en suspens. Deux bras tendus dans le vide, seulement rattachés par une photo… une preuve du passé. C'est peut-être ça, l'essence de tout ce qui se passe ici…

Le contact se rompt, je cille, ramène mon bras vers moi. Mon regard se pose sur l'image, mais s'en détourne bien vite. Cela ne me concerne pas. Ce n'est pas mon histoire. C'est celle d'un autre… mort à l'esprit de Petite Plume longtemps avant que je ne tombe sur elle. D'un doigt, je retourne la photographie, et laisse reposer ma main à mes côtés. A peine eu le temps de voir un homme, un homme aux cheveux blonds, et une petite fille. Le sentiment émanant de cette image m'est presque aussi étranger que ce type.
Vraiment, tout cela… ne me concerne pas.

Je m'en occuperai… Première et dernière fois que j'exécute un ordre venant d'un détenu.

J'en rajoute un peu. Dans ce domaine, je n'ai rien à dire.
Bref.
Reste une question. A qui dois-je donner cette photographie ? Sybille ? Non… Je ne crois pas. Si je n'écoutais que moi, je le ferai. Mais ce gosse semble vouloir à tout prix que l'enfant à venir soit au courant de sa filiation. Peut-être craint-il que je prenne la place de ce Ludwig ?
… Il n'est pas en mesure de comprendre à quel point il se trompe. Toutes ces choses me sont étrangères… Il n'y a que Sybille. C'est pour elle, que je fais toutes ces choses que je ne comprends pas vraiment…

"Tobias…"

Un problème ?

"Puisque vous… savez ce que c'est qu'être enfermé… Pourquoi…"

Non… Pas cette question… Merde ! Je la sens venir. Et je ne m'y attendais pas… Je fronce les sourcils, prêt à encaisser le choc… à encaisser un mur de rancœur… De haine. Tout se résume toujours à ça.

" Pourquoi nous rendez-vous la vie encore plus dure ? Qu'avait fait Gleb ? Qu'avait-il fait pour que vous vous en preniez ainsi à lui ?"

…Tiens ? Moins… violent que je n'aurais pu le supposer. Mais bon…peut-être est-ce seulement dû à sa faiblesse du moment. N'empêche, la question reste là-même. Pourquoi ? C'est simple… si simple que…
Que…

"Pourquoi". Je crois que… non. En fait… Je…

Un tic inattendu agite mon visage. C'est une première. "Pourquoi", ouais, c'est bien la question. "Pourquoi" j'aurais à me justifier ? Hein ? Bordel ! Je devrai le faire taire, cette vermine, le faire taire ! Si je brûle ses lèvres, ça suffira ? Ses mains, alors ? Ses yeux ? Je lève un regard lourd de menaces… un regard que je n'avais eu depuis longtemps… un regard de haine… et d'envie. Du feu… Les coins de mes lèvres s'étirent doucement. Cette sensation, je ne l'avais eue depuis ma rencontrer avec…petite plume.
Mon cœur rate une pulsation. Et ça fait mal. Retour à la réalité. Qu'est-ce que… Qu'est-ce que je viens de penser ? Je ne sais plus…plus vraiment…
Si.

Ma main gauche passe dans mes cheveux. Deux modes de pensée dans une seule petite tête… C'est pas très sain, non ? Je cille doucement, reprends mon souffle. Mes mouvements se font moins fluides… Je crois que j'ai un peu poussé. Vais pas pouvoir tenir encore très longtemps.

Pourquoi ?

Je plante mon regard dans le sien, élève ma main mutilée devant moi. Mon ton est froid, cassant. Mais sans violence malsaine…cette fois.

Tu veux le savoir ? C'est simple. C'est partout pareil. Partout Aussi… je pensais que tu avais compris que c'était ma façon d'agir qui protègerait le mieux cet enfant… La réponse la plus simple du monde. Je suis comme ça. Alors oublie, et surveille mieux ceux auxquels tu tiens.

Presque malgré moi, j'ai prononcé ma dernière phrase sur un ton légèrement différent. Ni in ordre, ni une menace. Un conseil. Car dorénavant, plus rien ne compte pour moi que la protection de Sybille et de son enfant.
J'espère qu'il l'aura compris.

Je me détourne de lui, fixe le mur. La conscience me pèse… Doucement, mes paupières se ferment…
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Alec Praens
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MessageSujet: Re: Révélations (suite) [PV]   Révélations (suite) [PV] Icon_minitimeSam 8 Déc - 11:31

La photo de mon amour quitte mes doigts pour aller dans ceux d'un inconnu, d'un être qui ne connaît pas Ludwig, qui ne peut pas le comprendre… Qui ne peut pas me comprendre… C'est fini. Ludwig est mort pour moi désormais. Il restera toujours un peu vivant pour Sybille à travers cet enfant… Et l'enfant de Ludwig sera garant de la mémoire de son père. Je n'ai plus qu'un espoir à formuler: qu'il ne lui en veuille pas. Mes yeux sont clos mais les larmes coulent en abondance sur mes joues. N'avais-je pas dit que je ne le pleurerai plus ? Me sera-t-il possible, un jour, de faire son deuil ? Le gardien parle, accepte ma requête… Mais ce n'étais pas un ordre… Une demande d'un homme à un autre homme… Faut-il que les gardiens me considèrent tous comme une chose sans importance ? Ludwig n'était-il pas comme ça avec moi au début ? … Tout du long de cette histoire d'ailleurs… Je n'étais qu'un détenu à ses yeux… Un moins que rien… Yann était pareil, il se servait de moi, profitait de mon corps… Je n'étais qu'un jouet… Tobias pense-t-il de moi la même chose ? Que je suis un prisonnier sans valeur ? A-t-on perdu le droit d'exister quand on a pris la vie d'autrui ? Je me souviens de cette nuit ou j'ai tenté de me tuer… Ludwig ne m'avait-il pas sauvé pour pouvoir me tuer de ses propres mains… Il ne l'aura pas fait finalement… Est-ce un mieux ? Un vide s'est emparé de moi et je suis pris de l'envie subite de rejoindre mon amour où qu'il soit…

Mais l'image de Gleb me fait rouvrir les yeux et je pose cette question qui demande une réponse… Cette question… La raison pour laquelle je n'ai pas confiance en cet homme… Je l'observe et… un frisson de peur s'empare de moi. Le regard qu'il pose sur moi est fou, meurtrier, dangereux… Cet homme est-il vraiment un gardien ? Non… C'est un prisonnier à qui on a donné un pouvoir qu'il ne mérite peut être pas… Je déglutis. Sybille a-t-elle conscience que celui à qui elle donne son enfant est fou ? Je chasse cette pensée. Non seulement elle ne me permettra jamais de me glisser dans ses affaires (ce que je viens de faire) mais en plus ce n'est pas la question du moment, nous parlons de Gleb. Puis d'un coup il reprend ses esprits, il semble un peu perdu pendant quelques instant avant de reprendre contenance. Je me revois après l'accès de folie qui m'a valu d'être envoyé ici… Cet homme est aussi dangereux que moi si ce n'est plus… Je tente de rester impassible. Que j'oublie…

Je me relève doucement. Ca tourne… Je me retiens comme je peux, chasse cette sensation de chaleur qui envahit mon corps et quand tout est à peu près redevenu stable, je lui réponds avec un peu d'inquiétude dans la voix.

"J'oublie que vous avez torturé mon amant et vous oubliez que j'ai tenté de vous tuer…"

Je le vouvoie… Etrange… Mais je suis sincère. J'ai parfaitement conscience que lui donner le dernier souvenir que je possédais de Ludwig c'est abandonner le combat, lui faire confiance… C'est à lui de gérer maintenant. Je ne reverrais peut être plus jamais la chevelure rousse de celle que Ludwig aimait. Je ne pourrais jamais même apercevoir ce bambin en qui coulera le sang d'un mort… Je n'avais pas ma place dans cette histoire, je la quitte définitivement… Et c'est lui qui prend le relais. Difficilement, je me lève et, m'appuyant sur tout ce qui passe à ma portée, je me dirige vers la porte d'un pas instable. Il a détourné les yeux, a-t-il perdu connaissance ? Je ne sais pas… Peu importe… Les derniers mots que je prononce sont plus adressés à moi-même qu'à lui.

"Vous aussi, prenez soin de ceux que vous aimez. Protégez les tous les deux et… si jamais elle parvient à oublier Ludwig… rendez la heureuse."
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