Sadismus Jail
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Sadismus Jail

Venez vivre la vie mouvementée des prisonniers de Sadismus.
 
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 Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé]

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Sybille Hawkins
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Sybille Hawkins


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MessageSujet: Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé]   Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé] Icon_minitimeMar 22 Juil - 11:19

Il n’avait pas le droit.
Mon corps, ma peau, mon visage… mon âme. Tout ceci, tout ça… Il n’avait pas le droit de me le prendre. Il n’avait pas le droit… pas le droit…
Ses lèvres, sa bouche, son sourire… sa joue… A lui non plus, il n’avait pas le droit de les lui prendre.
Alors pourquoi ?!
Voleur. Voleur, voleur, voleur… violeur. Une lettre de plus, une lettre de moins… Une lettre de différence, à quoi bon ? Qu’est-ce que cela change ? Tu m’as volé mon passé, et tu m’as violée. Menacée, forcée. Détruite…
Parce que tu savais pertinemment que jamais je n’aurai mis mon fils en danger. Parce que tu savais qu’il te suffisait de le tenir, de me menacer, de le menacer, et que je ferai tout. N’importe quoi, pour le sauver lui.

Il pleuvait ce jour-là. La pluie s’écrasait sur les carreaux de ma fenêtre, imperturbable mélodie. Le vent soufflait dans les arbres, s’infiltrait au travers des murs et de fenêtres par le moindre interstice, la moindre fissure, sifflement lugubre. Et moi… ressassant de sombres pensées, tout en allaitant Liam. Et tu es arrivé. Je ne t’avais pas vu, bien sûr, trop occupée à m’occuper de mon fils, à le bercer, à le calmer, lui chantonnant une berceuse, désireuse de ne pas le voir pleurer. Il faisait froid, dans la cellule. Et cette pluie, cette pluie qui continuait à s’écraser contre la vitre…
Tu ne m’as guère laissé le choix. C’était mon fils ou moi. Et tu connaissais déjà ma réponse, bien sûr. Quelle mère aurait donné son enfant en échange de sa propre vie ?

Cela faisait longtemps. Quatre années, pour être plus précise. Quatre ans, jour pour jour. C’était mon anniversaire ce jour-là.
Notre anniversaire.
Tu en as profité, bien sûr. Merveilleux cadeau que celui de mon corps, n’est-ce pas ? Puisque je t’étais offerte, sans défense, incapable de riposter sans mettre la vie de mon enfant en danger… mais cela, tu l’avais prévu, bien sûr.
Mais moi non. Mais ça aussi tu le savais, bien sûr.
Quatre ans… Cela laisse le temps d’apprendre à se connaître l’un l’autre, n’est-ce pas ? Et c’est ce que tu as fait durant toutes ces années de détention, bien sûr. Que pouvais-tu faire d’autre ? Me laisser en paix ? Mais pourquoi ? C’est tellement plus amusant de terrifier, de battre, de violer, de détruire, bien sûr…
A nouveau, tu m’as forcée. Mais tu en avais le droit, bien sûr. Après tout, ne t’appartenais-je donc pas ? Toi qui as tous les droits sur moi… Tu ne t’es pas privé. Tu t’es amusé avec mon corps. Qu’étais-je, sinon un simple jouet entre tes mains ? Et que pouvais-je faire, sinon subir ? Toi qui connaissais les moindres recoins de mon être… tu m’as fait prendre du plaisir, malgré moi. Oui, j’ai aimé ce que tu m’as fait.
Mais savais-tu Sebastian, sais-tu que, alors que tu me prenais, ce n’étaient pas tes doigts qui caressaient ma peau tremblante ? Que ce n’était pas tes lèvres qui embrassaient ma bouche, mon cou, mes seins ? Que ce n’était pas ton corps qui bougeait sur moi, en moi, ni tes yeux qui me fixaient sans cesse ?
Que ce n’est pas ton nom que j’ai crié lorsque j’ai joui… ?
Tu as peut-être réussi à dompter mon corps, à me l’arracher, à le plier à ta propre volonté, malgré moi. Mais tu n’as pas eu mon esprit. Tu ne l’auras jamais.
Ce n’est pas à toi que j’ai pensé cet après-midi, alors que tu me violais, purement et simplement.
Ce n’était pas à toi que je pensais…

La porte de la salle d’eau grince légèrement lorsque je pénètre dans les douches. J’ai laissé Liam à Bella, lui assurant que je ne serai pas longue. Mais vu son air ravi lorsqu’elle l’a prit dans ses bras, je crois que je pourrai prendre autant de temps que je veux. Cela me rassure quelques peu à vrai dire ; au moins, mon fils est entre de bonnes mains. Lentement, mon regard se promène dans la pièce, essayant de détecter quelconque présence. Personne.
Parfait.
M’approchant d’une cabine, je me défais de mes vêtements, les laissant tomber au sol, un à un, avec des gestes absents, presque automatiques. Je n’ai plus qu’une idée en tête : me laver. Me défaire de lui, de son odeur, de ses marques…
De cette impression qu’il m’a laissée, sur moi, en moi… C’est comme si j’étais salie, souillée de l’intérieur…
L’eau jaillit brusquement du pommeau de douche, venant éclabousser mon corps nu. Elle est glacée, mais je n’en ai que cure. Tout ce que je veux, c’est me débarrasser de lui. Lui et sa silhouette qui me collent à la peau… Fébrilement, je me saisis du savon, le fait mousser entre mes mains, et entreprends de me savonner le corps. Je frotte, frotte comme une folle, comme si ma vie en dépendait. Et de grosses larmes roulent sur mes joues, tandis que ma peau commence à rougir sous l’attaque de mes ongles.
Il m’a violée… et j’ai aimé ça. J’ai aimé ce qu’il m’a fait, j’y ai prit du plaisir, j’en ai même joui. Comme une putain, une putain que l’on prend, que l’on baise avant de la jeter, puis de revenir la prendre, et ainsi de suite.
Une putain. C’est tout ce que je suis.
Pourtant… J’ai essayé, je vous jure ! Mais ses mains, sur mon corps… Ses lèvres sur ma peau, ses doigts… il connaît tout de moi, comment me faire gémir de plaisir ou me faire hurler de douleur, d’un simple mouvement. Et cette fois-ci, il a prit soin de me mener jusqu’à l’extase. Malgré moi. Comment lutter contre les réactions de son propre corps ? Petit à petit, je sentais le désir m’embraser, le plaisir gagner mon corps, je m’entendais gémir, malgré moi, alors qu’à l’intérieur… je hurlais de dégoût et de rage. Impuissante, tout bonnement impuissante. Et lorsque j’ai crié mon plaisir, submergée par une vague de félicité, il a joui à son tour. Et pendant un bref instant, j’ai eu cette horrible impression de ne faire plus qu’un avec lui.
Horrible…

Et ces taches qui ne partent pas. Comment ça quelles taches ? Mais ces taches, là, sur mon corps, partout ! Sur ma poitrine, mon ventre, mes cuisses… Partout, partout… Elles ne veulent pas partir, témoins de mon péché, témoins de mon abandon, de ma faiblesse. Souvenir honteux qui refuse de s’effacer. J’ai beau frotter, griffer, rien à faire. Elles sont toujours là, à me sourire, à me narguer…
L’eau se teinte lentement de rouge tandis que je me laisse tomber sur le sol de la cabine, secouée de sanglots hystériques. Ca t’amuse, n’est-ce pas ?! Bien sûr que ça t’amuse… Tu l’as fait exprès, d’imprimer ta marque sur moi, en moi… Aurais-tu peur que je t’oublie Sebastian, le craindrais-tu ? Mais comment le pourrais-je, après tout ce que tu m’as fait !
Mon poing vient frapper violemment le carrelage du mur, puis ma tête vient s’appuyer contre celui-ci. J’ai mal… J’ai tellement mal… Ca va finir par me ronger de l’intérieur, ça me dévore, ça me brûle… J’ai honte, j’ai tellement honte de moi. Je me dégoûte…

Puis, brusquement, je me relève, prenant vaguement conscience de ces marques qui me lacèrent les cuisses et les avant-bras. Mon ventre est légèrement rougi, ma poitrine également, et la marque de mes ongles s’étale un peu partout sur mon corps. Regarde ça… Tu deviens comme lui… Tu deviens comme lui, aussi folle, aussi mauvaise…!
Non !
Non… Non, je ne deviendrai pas comme lui. Jamais ! Ma main vient se saisir d’une serviette que j’enroule nerveusement autour de mon corps, et dont le tissu blanc se teinte de sang, peu à peu. Mais Dieu sait combien je m’en fiche. J’ai mal, une douleur qui me ronge de l’intérieur, et dont je ne parviens pas à me défaire. Je voudrais pouvoir oublier, juste un instant… Oublier son regard fiévreux, fou, oublier son sourire malsain, triomphant lorsque je me suis abandonnée à lui. Oublier ces paroles qu’il m’a murmuré à l’oreille avant de me laisser seule dans ma cellule, nue et en pleurs. Brisée…

Mon regard se perd dans la contemplation de mon reflet que me renvoie le seul miroir de la pièce, constellé de taches d’humidités et ne sais-je encore.
Je ne me reconnais pas. Plus.
Des cheveux roux, m’arrivant au milieu du dos, autrefois d’une belle couleur flamboyante et qui semblaient animés d’une vie propre, désormais ternes, encadrant tristement mon visage de leurs boucles fatiguées. Visage blafard, livide, où luisent faiblement deux émeraudes soulignées de lourdes cernes. Une cicatrice sur la pommette droite, un front légèrement plissé par des rides d’angoisse et d’anxiété, des lèvres trop fines, gercées, meurtries. Je n’ose même pas regarder le reste de mon corps.
Doucement, ma main droite se pose sur la glace, tandis que je fixe mon double qui lui-même me regarde d’un air imperturbable. Mes sourcils se froncent, se concentrant sur ce reflet, qui, peu à peu, se trouble… Perplexe, j’approche mon visage de la psyché, en venant presque à la toucher… avant de me reculer en hurlant.
Ses yeux, sa figure, là, juste là !
Il me regardait…

« Sais-tu, Sybille, qui je suis ? »

Oui je sais qui tu es ! Un monstre, rien qu’un monstre ! Arrête ça, arrête ! Laisse-moi tranquille ! Vas-t’en, pars, pars, laisse-moi, laisse-nous ! Je te hais Sebastian, je te hais !

« Je suis toi ! Je ne suis que toi, Sybille ! Je suis… ton reflet… »

- NON !

J’ai hurlé ces mots. Sans même m’en rendre compte. Et, à présent, je contemple ces éclats de verres qui jonchent le sol, autour de moi. Doucement, j’ouvre ma main droite, que je tenais encore serrée contre mon corps. Regardant l’éclat de verre qui y est resté fiché, profondément enfoncé, faisant ruisseler le sang le long de mes doigts.
Brisé…
Sors de moi, sors de moi, je t’en supplie…
Une grimace, une simple grimace de douleur vient déformer mes lèvres alors que je retire le bris de ma peau. Je le lève, lentement, le portant à mes yeux, le contemplant attentivement… avant de refermer à nouveau mes doigts dessus. L’enfonçant une fois de plus profondément dans la paume de ma main.
Dans un sanglot, je me laisse tomber au sol. Laissant une traînée écarlate sur le sol. Et je fonds en larmes.

- Pourquoi tu fais ça, POURQUOI ?! Dis-le moi Sebastian, dis-le moi ! Pourquoi est-ce que tu ne me laisses pas ? Arrête de me hanter, laisse-moi, je t’en supplie, laisse-moi tranquille !

Le sang coule de plus en plus sur le sol alors que je referme de plus en plus ma main sur ce morceau de verre. Mais je ne ressens rien, strictement rien. A peine une simple brûlure… J’ai mal, tellement mal au fond de moi…
Je vous en supplie… Arrêtez ça…


Dernière édition par Sybille Hawkins le Dim 31 Aoû - 17:53, édité 2 fois
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Tobias Viatscheslav
0274 Serenae Aquae Natae
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MessageSujet: Re: Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé]   Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé] Icon_minitimeMar 12 Aoû - 16:51

"Pourquoi tu t'es fait du mal comme ça…?"

Expiration
Ce ne sont pas des mots que je souffle, ce sont des murmures. Le chemin entre mes lèvres, et son oreille, est trop court. Plus de puissance serait blasphème. Plus d'insistance briserait cette sorte de lien, ce lien que je sens entre mes bras, tout contre mon cœur, tout contre mon corps. Chaleur et chaleur. Si je te serre ne serait-ce qu'un tout petit peu moins près, ou si je te parle ne serait-ce qu'un tout petit peu plus fort, j'ai peur de déchirer quelque chose.
De violer quelque chose.
Toi, ta peine, ou moi.
Je suis pris.

Et j'ai peur, peur pour toi. Ce sang sur cette serviette mouillée m'effraie, tout comme tes tremblements, tes pleurs, le tempo trop violent de ta respiration sifflante.
Me terrifient.
Alors je te presse tout contre moi. Sans arrière-pensée. Comme un frère une sœur. Comme un père une fille. Je veux que tu me griffes, et que ce mal-là passe en moi. Je veux que tu me frappes, et que tes larmes passent dans mes yeux. Je ne comprends pas ce qui t'arrive. Mais je sais que tu as mal. Alors je fais tout ce que je peux, comme un ami, ou même, une sorte de clébard pas très futé qui n'a pour seule qualité que de savoir quand t'es triste.
Je te serre tout contre moi, et je te berce lentement.
Lentement.

Nous sommes seuls. Le couvre feu se meurt. Normal, le dernier tour de garde de la zone était pour moi. Histoire de vérifier si il n'y avait plus personne dans les couloirs de l'aile des prisonniers. Dans les douches.
Et c'était pas le cas.
Je crois que j'ai jamais autant flippé de toute ma vie… ou presque.
Enfin, bref, voyez, je ne suis pas vraiment le genre de gars qui a les foies pour un rien. Marcher toute la nuit en terrain inconnu, découvrir un cadavre ami. En faire.
C'est le genre de truc qui vous habitue à la peur.
Ouais… parce que en fait, c'est pas que j'aie jamais peur. C'est que j'ai appris à vivre avec elle. Constamment. Jour, nuit, quand je m'endormais, quand je me réveillais. Lorsque je suis arrivé à Sadismus, j'avais dit adieu à ce genre de perpétuelle terreur. Enfin je croyais. En fait, ça m'avait poursuivi encore un peu, par habitude. Comme un chien qu'on a dressé au bâton, qu'a peur ensuite d'un simple balai. Se réveiller en sueur, au milieu de la nuit, plus savoir où on est, s'il neige ou non.
Ces choses.
Mais ça avait fini par me quitter. Progressivement. Comme une sorte de retraite. Ouais, exactement, j'avais raccroché mon piège à emmerdes, j'avais dit : stop, foutez-moi la paix. Laissez-moi crever dans ce trou, sans femme, sans enfant, mais laissez-moi oublier.
Mais laissez-moi m'oublier.

Et alors, toi, toi t'es arrivée. Et Liam ensuite. Je sais pas si tu le sais, mais t'as fait un putain de doigt d'honneur à tout ce que je voulais être. Petite Plume, juste parce que t'es là, tu dis non au vide.
Non au vide.
Et c'est pour ça que j'ai de nouveau peur. Elle, vieille amie. Mais c'est plus exactement la même. Plus les mêmes questions. Dedans, c'est plus les mêmes mots. C'est plus du tout survie, aujourd'hui, chercher, cadavres, douilles, mort, aujourd'hui, c'est demain, les faire vivre, l'éduquer, la protéger.
De la pure trouille J'en dors toujours pas.
Mais je préfère celle-là.

Et là, cette crainte mordante, elle m'a déchiré le ventre. Quand je t'ai vue, quand j'ai vu ce sang, et ce miroir cassé. J'ai cru qu'il y avait quelqu'un. J'ai cru qu'il y avait lui.
Mais non.
J'ai été partagé entre une sorte de soulagement… et l'appréhension. Se mettre dans un tel état. Seule. Se blesser. Ce n'était pas elle.
Ce n'est pas toi.
C'est lui.
Il n'est pas là, pourtant.
Non ?

Non ?

Maintenant, par dessus ton épaule, je regarde les bris de miroir, par terre. Ils accrochent la lumière, le plafond, un peu de ta peau. Et ma main sur toi. J'espère que je ne t'effraie pas. Mais c'était le seul moyen de tasser un peu cette peur en moi. Je veux que tu te blottisses contre moi, je veux que tu me parles. Mais cette dernière chose, je n'ose pas te la demander. Peur que tu t'effondres. Je préfère te laisser venir. Doucement.

"Là… Il n'y a personne d'autre que moi…"

C'est stupide, de penser cela, mais je ne peux m'en empêcher : Sebastian. C'est lui. Même si je n'en sais rien. Pas logique. Se reprendre. Réfléchis, pourquoi toujours lui ? Cela pourrait être n'importe qui d'autre… Hein ? Tu crois la connaître si bien que ça ?
… Oui.
Je sais. Ta gueule, conscience de merde. Ce sang qui s'étend sur la blancheur du tissu, ce miroir brisé au sol, ce n'est que lui. Absent, présent, est-ce vraiment important, dans son cas ?
Merde.
Je ferme les yeux, fronce les sourcils. Il ne faut pas que je joue son jeu à lui. Ce connard n'est pas là. Il-n'est-pas-là. Je glisse mes doigts dans sa nuque, rapproche sa tête de mon épaule. Peut-être n'est-ce pas lui, finalement. Peu importe. Qu'il aille se faire foutre.

"…que nous. Pas lui. Le mieux à faire par nous : l'oublier."

Vague malaise. Je fronce les sourcils.
Toujours pareil. Quand je débloque, ma syntaxe aussi. D'habitude, je ne me débrouille pas si mal avec cette langue. Mais dans ces cas-là… je suis comme frustré de ne pas exprimer ce que je veux avec mes propres mots, avec ma propre langue. J'espère que le message passera tout aussi bien, même avec le filtre de la traduction.

"…allez, Petite Plume… guérir tes blessures… d'accord ?"

Mais je ne bouge pourtant pas. Par dessus-elle, je contemple ce morceau de verre, gouttant le sang. Je me souviens la façon dont j'ai dû en retirer chacun de ses doigts. Avec douceur, mais fermeté. Doigt par doigt. Elle ne voulait pas lâcher. J'en tremblait presque. Je voulais lui faire lâcher au plus vite, mais sans la blesser. Au final, je me suis coupé. Mais l'objet est loin, et elle si proche.
Si proche.
Je sens l'eau qui la tremper percer progressivement mes propres vêtements, mouiller ma peau. Ma casquette de mâton, est tombée au sol, libérant mes cheveux. Ils ont traîné sur son épaule, s'y sont attardés, y demeurent, capturés par l'humidité de sa peau.
Je sens son souffle dans mon cou.
Chaud.
Je fronce les sourcils, enfonce les ongles dans ma paume. Pauvre taré. Ce n'est rien, rien. Tu te souviens ? D'un frère à une sœur. D'un père à une fille.
La protéger de tous.
D'eux.
De moi.

"On...y va ?"
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MessageSujet: Re: Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé]   Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé] Icon_minitimeMer 13 Aoû - 7:50

Mais qu’est-ce que tu en sais, d’abord ? Qu’est-ce que tu en sais de tout ça ? De lui, de nous… de moi ? Beaucoup de choses, assurément. Mais ça… L’as-tu au moins compris ? Peux-tu seulement le comprendre ? Toute cette histoire, toutes ces choses qui nous lient… Je voudrais tellement te le dire, te l’expliquer, crois-moi. Mais c’est mieux ainsi, je t’assure. Trop de douleur, trop de souvenirs. A quoi est-ce que cela nous mènerait-il… ?
J’ai paniqué, quand tu es arrivé. L’espace d’un instant, j’ai bien cru que c’était de lui qu’il s’agissait. Mais quand je t’ai vu, toi, et ton air horrifié, paniqué… Je me suis recroquevillée sur moi-même, tentant tant bien que mal de dissimuler mon corps à ton regard. Chose étrange, ce n’était pas tant ma nudité que j’essayais de voiler à tes yeux, mais plutôt toutes ces marques qui me marbraient la peau. Je ne voulais pas que tu voies ça, et je ne le veux toujours pas. Je ne voulais pas non plus que tu me parles, entendre cette panique, cette inquiétude, cette infime nuance de reproche dans ta voix tremblante… cette… tendresse ? Je ne voulais pas, non. Parce que je n’y ai pas droit. Pas plus que je n’ai droit à l’étreinte de tes bras qui me serrent doucement contre toi, et dont j’essaye de me défaire depuis tout à l’heure.
Et pourtant… C’est avec une certaine forme de violence et de désespoir que je me presse à présent contre ton corps, secouée de sanglots. Est-ce que parce que je n’ai pas d’autre choix, ni d’autre envie que de me blottir contre ta poitrine, que je le fais ? Dans tes bras… J’ai l’impression de tout oublier. Oublier ce sang, oublier cette douleur, oublier que je suis tout simplement nue contre toi. Juste toi, et moi…

- Fais-le partir, enlève-le de moi. Libère-moi, je t’en supplie…

Tes doigts contre ma nuque, ma tête sur ton épaule. Je laisse échapper un sanglot étouffé, tout en me serrant de plus belle contre toi, passant mes bras autour de ton cou. Explique-moi pourquoi à chaque fois que tu m’enlaces, je pleure ? Je voudrais tellement ne plus… ne plus… être plus forte. Savoir me défendre, ne plus avoir à me réfugier dans tes bras dès que j’ai mal. Je ne veux plus avoir mal…
Pas plus que je ne veux que tu me touches.
Comment te l’expliquer ? Je me sens si sale, si souillée… Et tout ce sang, toutes ces taches sur mon corps… J’ai peur que cela t’atteigne, toi aussi. Et après ce qui s’est passé… Il t’a déjà eut une fois, je refuse que cela se reproduise. Parce que je sais qu’il est là, quelque part… Que ce soit dans sa cellule, dans le couloir, ou même derrière la porte… Il est là, dans cette prison. Il était là, dans mon lit, sur moi, en moi… Il est en moi. Et je n’arrive pas à m’en défaire…
Une nouvelle fois, je m’écarte de toi, tout en gardant mes yeux rivés dans les tiens. Mes lèvres tremblent, mon menton tremble, je tremble. Et les larmes roulent sur mes joues alors que je lutte pour repousser tes bras qui cherchent à me saisir. Tu ne comprends pas…

- Lâche-moi, laisse-moi !

J’ai prononcé ces mots d’une voix peut-être trop forte. Ne le prends pas mal, je t’en prie… Si je le fais, ce n’est pas contre toi, au contraire, c’est pour toi, pour toi que je le fais… Est-ce que tu comprends ça ? Est-ce que tu peux l’accepter… ? Je ne veux pas que tu me voies ainsi, je ne veux pas te salir… J’ignore si tu sais exactement ce qui s’est passé. Cela m’étonnerait. Peut-être te doutes-tu de la vérité, je ne sais pas. Moi, je ne peux pas te le dire. Je n’ose pas. J’ai peur du regard que tu pourrais porter sur moi. J’ai honte, tellement honte…

- Ne me touche pas… Je suis tellement sale, souillée… J’ai honte Tobias, j’ai tellement honte ! Ne me regarde pas…

Je frémis, ravale un sanglot, détourne le regard. Je dois faire peine, ou peur à voir, ainsi, à genoux sur le carrelage, ma serviette humide d’eau et de sang tombant sur mes cuisses, cachant tout juste mon bas-ventre, mes cheveux mouillés collés à mes épaules, ma peau rougie, blessée, mon visage baigné de larmes… Folle. C’était une crise d’hystérie, de folie, rien de plus, rien de moins. Est-ce que tu as peur de moi Tobias… ?
Mon regard se fiche dans la paume de ma main, barrée d’une entaille sanglante. Le souvenir de ses yeux, plantés dans les miens, ne les lâchant pas, tandis qu’il ôtait un à un mes doigts du bris de verre, s’impose à mes paupières fermées.
Est-ce que tu as eu peur… pour moi… ?
Lentement, je relève la tête. Mue par un bref instant de lucidité. Réfléchis, réfléchis, ne serait-ce que trente secondes. Mais mets-toi donc à sa place, bordel ! Imagine… Imagine…
Mon Dieu.
En un instant, mon attitude change du tout au tout. Je pâlis, blêmis, tremble de plus en plus violemment. Et me jette dans ses bras, l’étreignant avec force, comme si je craignais de le perdre une fois mon emprise desserrée…
Ma tête vient se nicher dans le creux de son cou. Ses cheveux, eux, s’attardent sur mon épaule.
Frisson.

- Je suis désolée, tellement désolée… Je ne voulais pas, je te jure… Je…

J’inspire. Il a le droit de savoir. Même si ça me fait du mal. Horriblement. Parce que j’ai encore toute la scène gravée dans ma mémoire, son sourire comme son rire.
Et ses yeux, rivés sur moi…

- J’ai essayé, j’ai essayé de l’en empêcher.

Nouvelles larmes, nouveaux pleurs. Je me serre de plus belle contre lui. Pourquoi est-ce que cette scène m’en rappelle désagréablement une autre, il y a maintenant presque un an ?
Un an… Cela me semble si long, dit comme cela. Et pourtant, je m’en souviens comme si c’était hier. Ce jour où il a tué pour moi…
Et maintenant, cela recommence. Un autre bourreau, ressurgi tout droit des enfers. Mais la même histoire, exactement. Des coups, des menaces. Mon fils… Ils s’en sont servis, tous les deux. Pour arriver au même résultat…
Pourquoi est-ce qu’ils s’amusent à me faire souffrir de la sorte ?

Je tremble de plus en plus. Est-ce à cause du froid, de l’émotion ? Je ne sais pas, je ne sais plus… Tout se brouille petit à petit, dans ma tête. Ne restent plus que lui, et moi. Je relève légèrement la tête, puis la secoue. Tu veux partir ? Mais pour aller où ? Je ne veux pas. Je ne veux pas prendre le risque d’ouvrir cette porte, et de voir ce qui se cache derrière. Je ne veux pas prendre le risque de le trouver lui…
Tout ce que je veux, c’est rester avec toi. Arrêter de penser à lui. Faire comme tu l’as dit : oublier. L’oublier. A quoi bon ? Je veux effacer ces dernières heures de ma mémoire, gommer le passé, oublier jusqu’à son sourire… Et toi, toi, là… Pressé contre moi, tes mains, dans mon dos, sur ma nuque… Tout ce sang ne te dérange-t-il pas ? Et la froideur de ma peau nue ? J’ai froid, si froid…
Réchauffe-moi. Fais-moi me sentir vivante, et efface ce souvenir, à jamais.

- Aide-moi, aide-moi à l’oublier, je t’en prie. Je n’y arriverais pas seule…

Mon visage se niche à nouveau dans le creux de son épaule. Je sens ses veines qui palpitent, la chaleur de son corps, là, tout près de moi… Et la peau de son cou, contre mes lèvres… Son cœur, là, sous ma main glissée au travers de sa chemise entrouverte… Ma bouche remonte, lentement, sans quitter le chemin de sa peau, pour s’arrêter près de son oreille. Je crois que je n’ai jamais autant tremblé de ma vie, que mon cœur n’a jamais battu aussi fort. Mes lèvres s’ouvrent légèrement, mes yeux le fixent, à la fois tellement sûrs… et tellement incertains…

- Fais-le disparaître… Ôte-le de moi, enlève-le de mon corps…

Attendez. Stop, stop, qu’est-ce qu’il se passe ? Qu’est-ce que je suis en train de faire ? Pourquoi est-ce que mes lèvres sont soudainement rivées aux siennes, se pressant de façon presque suppliante contre sa bouche ? Pourquoi est-ce que ma main se trouve à présent sur son dos, sous sa chemise ? Et pourquoi est-ce que l’autre est passée au-dessus de son épaule, appuyant doucement sur sa nuque pour l’attirer vers moi ?
Je ne sais pas. Et pour la première fois, j’ai décidé de ne pas m’en soucier. D’un geste mental, j’envoie balader ma conscience, mes pensées et toutes ces autres choses qui ne font que me perturber d’avantage.
Silence.
J’accentue mon baiser. Le rythme de mon cœur s’accélère encore davantage tandis que j’entrouvre les lèvres, l’invitant à me rejoindre.
Ne me laisse pas, je t’en prie.
Libère-moi. Sauve-moi…
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Tobias Viatscheslav
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MessageSujet: Re: Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé]   Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé] Icon_minitimeMar 19 Aoû - 18:17

"Si, je te regarde. Et tu es belle."

C'est peut-être la première fois où j'ose la brusquer un peu, et ça me répugne. Mais je ne peux tout de même pas la laisser partir, la laisser s'éloigner du réconfort que je veux lui offrir… Alors quand ses doigts se dérobent au miens, je saisis ses bras. Et lorsque ses bras m'échappent, tout glissants d'eau, je l'étreint plus fort, tout contre moi. Elle lutte, et moi aussi. Sauf que nous ne nous battons pas l'un contre l'autre. Mais au nom de ce qui nous effraie. Mais cette fois-ci, je préfère satisfaire ma peur plutôt que la sienne. Excuse-moi, Petite Plume… Excuse-moi de tricher comme ça. Tu vois, je suis un homme, et je suis plus grand que toi. Mes bras sont plus longs, plus forts que les tiens. Et j'en profite pour te ramener à moi.
Comme eux l'ont fait.

"- Lâche-moi, laisse-moi !"

Une horrible nausée me prend. Merde. Merde, merde, merde. Qu'est-ce que je viens de faire ? Je suis en train de la forcer à quelque chose ? Hein, comme eux, c'est ça ? Et ces mots, ces mots… Ils me font mal. Alors je te lâche, comme si le contact de ta peau refroidie m'avait brûlé.
Et toi, tu t'écartes.
Non, je ne comprends pas…
J'ai peur d'avoir fait les mauvais gestes, dit les mauvaises paroles. Tu vois ? Est-ce que c'est parce que je t'ai touchée, que tu pleures ? Je ne voulais pas ! Ce que je veux dire, c'est que je n'ai pensé à rien d'autre que de te mettre en sécurité, là, entre mes bras. Sans penser, non, sans penser à mal. J'ai l'impression que tu veux me cacher tes plaies, ou ta nudité, ou les deux ? Mais je ne les vois pas ! Je ne les vois pas !
Que tes yeux…

"Rien… à excuser… rien"

C'est ce que j'arrive péniblement à articuler lorsque tu te jettes à nouveau dans mes bras. Petite fille, reste tout contre-moi, tu ne crains rien de moi… et cela me fait plus plaisir que tu ne pourras jamais comprendre. Peut-être que ton étreinte est violente. Mais c'est la violence de l'enfant qui s'éveille d'un cauchemar. Mauvais songe. Mauvais songe nocturne. Tu vois ? Je te serre tellement contre moi qu'il n'y a plus de place entre nous pour que le mauvais songe s'y glisse…
Même pas lui.

"Je veux le tuer, tu sais. Mais je sais que tu ne veux pas… ne veux pas… pour ça qu'il n'est pas en toi… comprends ?"

Il l'a fait. Je l'ai compris, aux mots que tu as eu… "essayé de l'en empêché"… j'ai cru mourir de colère, mais il ne fallait pas que je pleure devant toi. Et je m'abandonnerais volontiers tout entier au feu acide de ma haine, si je n'avais pas à m'inquiéter de ce si précieux trésor blotti dans mes bras. Tu vois ? Je te cache entre mes bras, je caresse tes cheveux, et je te berce lentement. Mais sais-tu qu'il n'y a pas que moi qui te protège ? Sais-tu ce que tu me fais ? Tu m'arrache à toutes ces conneries. Tu me fais sentir bien, ouais, quelqu'un de bien, parce que tu pleures, mais que j'aime pas ça.
Tu comprends ?

"-… enlève-le de mon corps…
- …quoi ?"


Qui pourra comprendre ?
Je veux dire, qui captera que la question que je pose, ce n'est pas que pour tes mots ? Oui, cette phrase m'intrigue. Me perturbe. Ces choses-là ne sont pas anodines, pour un homme qui tente de se persuader qu'il serre entre ses bras une sœur à protéger. Comment dire…
Comment expliquer ce que je ressens en comprenant que tu as glissé ta main sous ma chemise ?

J'ai subitement envie de me détacher de toi. Comme une pulsion, salvatrice pulsion. Sauvons ce qu'il reste à sauver, après ce geste-là. Faire comme si je n'avais pas senti, comme si je n'avais pas entendu. T'habiller avec ce qui me tombe sous la main, t'appeler Petite Plume, et t'embrasser sur le front.
Mais ces choses-là.
Ne sont pas réelles.

Tes lèvres sur mon cou… Je lève un peu le menton, frissonne, m'en veux. Est-ce que tu te rends compte ? Je sens ton souffle dans mon oreille, et j'inspire profondément, les yeux clos. Et ces réactions me perturbent. Je sais de quoi il s'agit, et je tente désespérément de nier. De te le cacher.
De me le cacher.
Petite fille.
Mais non. La petite fille est mère. La petite fille a déjà vécu tant de choses, a déjà dépassé tant d'obstacles, faits de haine, d'envie, et de duplicité.
Le petite fille n'en est pas une.
Je le sais parfaitement.
Mais je me cherche des excuses.
Pour ne pas céder à cette chose, dans mon ventre.

"Tu sais que je…"

Je ferais n'importe quoi, sur un mot de toi.
C'est ce que j'aurais aimé te dire.
Si tu n'avais pas pris mes lèvres.
De cette façon.

Mon cœur s'emballe. La chaleur monte, tout comme ta main monte dans mon dos. Malgré moi, je me cambre, ferme encore les yeux, fronce les sourcils. Tes lèvres sur les miennes. Mes lèvres sur les tiennes. Ton odeur. Cette chose dans mon ventre.
Encore.

J'ai peur.
Oui, au mépris de l'appel muet de tes lèvres à peine goûtées, je m'arrache à ton baiser. Mon regard plonge dans le tien, mais finit par glisser, comme une goutte de pluie sur un vitrail trop pur. Ce n'est pas ce que tu veux. Comment peut-tu en être si sûre ? Je me répète qu'il ne faut pas. Il ne faut pas abuser de cet état, de ton état. Tu as mal, et je veux te soigner. Mais… si ce n'était pas la bonne solution ?
Dans ton état normal, voudrais-tu faire l'amour avec moi ?
Car encore une fois, j'ai peur. Peur à l'idée d'abuser de toi, d'une manière pas si différente de celle de ces autres hommes. De profiter d'un état passager, d'une pulsion, d'un élan.
D'un éclair trop chaud dans les nuées trop froides.

Choc.
Je ne sais pas si je suis capable de rougir. Je ne sais pas si cela m'est jamais arrivé.
Mais ce que je sais, c'est que j'ai l'impression d'avoir le visage en feu. Mon regard se dérobe encore, et je tente en vain de reculer, de te décoller de moi, et de là en particulier. C'est la première fois que ça m'arrive en ta présence, et j'ai l'impression de faire quelque chose de mal. De trahir ta confiance, ou quelque chose comme ça. Mais merde ! Je me fais fureur, et lève péniblement mes yeux pour les poser sur ton visage, y déceler une trace de déception, de rancœur. Ce visage si doux, pour moi.
Qu'as-tu pensé, Sybille, en sentant que je bandais contre toi ?

"Je…"

Ma voix est rauque, mais basse, Presque faible. Putain. Putain de bordel de merde, putain mais quel con ! C'était vraiment pas le moment. Mais… en même temps ? J'avais le choix ?
Ta gueule. Ta gueule. Aucune excuse. Sauf pour elle. Tu vas lui demander pardon… Fais la carpette, Tobby, t'aimes pas ça je sais, mais c'est un cas de force majeur. Tu vois ? Un truc dans le genre…
Prenez soin de ceux que vous aimez.

"…je veux pas que tu regrettes…"

Ouh. C'était magnifique de clarté, mon vieux. Mais je te rappelle qu'elle est presque assise sur toi, et que tu n'arrives toujours pas à faire le moindre geste. Capturé par quelque chose qui me dépasse un peu. A un tel point que je ne sais plus guère pourquoi je lutte. Je la regarde, et j'espère qu'elle comprend.
J'espère.
Et bordel, calme-toi, là, en bas.
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MessageSujet: Re: Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé]   Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé] Icon_minitimeMar 19 Aoû - 20:12

Un sanglot étouffé s’échappe de mes lèvres. Tu penses vraiment ce que tu dis ? Me trouves-tu réellement belle ? Moi, et mes cheveux emmêlés, dégoulinants d’eau. Moi, et mon visage pâle aux traits tirés, aux yeux larmoyants soulignés de cernes. Moi, et mon corps meurtri, sali, souillé, couvert de blessures et de cicatrices.
Moi, et mon cœur battant la chamade tandis que je me presse contre toi…
Pourtant, l’espace d’un instant, j’ai eu peur. Peur en sentant tes mains sur mes bras, m’empêchant de fuir. Presque violentes, d’un coup. Et je sais, je sais que tu n’aurais jamais fait une chose pareille, que tu ne feras jamais une chose pareille, je sais… mais j’ai eu peur. Traumatisme. Excuse-moi d’avoir tant subi, excuse-moi d’avoir tant vécu.
Je te jure que je ne pensais pas ça de toi.

Mais où allons-nous, exactement ? Je veux dire… moi, serrée, blottie contre toi, mes mains sur ton corps, ma bouche contre la tienne… Que suis-je en train de faire ? Que vas-tu penser, que vas-tu dire ? Je sens l’angoisse étreindre mon cœur, et ne fais qu’augmenter la pression de mes lèvres en réponse à ma frayeur. Réagis. Ne reste pas là sans rien faire. Enlace-moi, embrasse-moi, embrase-moi… Ou repousse-moi. Lève-toi, pars, fuis, crie, pleure, hurle, mais réagis !
Je sais que… ? Quoi ? Qu’est-ce que je sais ?! Que j’ai mal, que j’ai froid, que j’ai chaud, que je vis, et que je meurs ?! Toutes ces choses, toutes ces choses qui font que, en cet instant, je sens mon corps se consumer lentement sous une fièvre que je n’ai plus ressentie depuis bien longtemps ?
Que sais-je donc… ? Dis-moi, explique-moi…
Que je t’aime ?
Non, je ne le savais pas.

Et cela me fait d’autant plus mal que tu t’arraches à moi de la sorte. Tu romps le contact, brusquement, violemment. Je tremble.
Pourquoi est-ce que tu t’en vas ? Ne me laisse pas, je t’en supplie…
Ne me laisse pas…
Ton regard se pose sur le mien. Implorante, suppliante, je rive mes yeux dans les tiens, ces prunelles d’ardoise si familières, que j’ai si souvent observées, dans lesquelles je me suis si souvent plongée.
Mais jamais d’une telle façon.
Tu as peur… ?

Je sens mon cœur qui bat la chamade. Mais ce n’est rien à côté du tien, que je peux sentir tambouriner au travers de ta poitrine pressée contre la mienne, comme s’il cherchait à sortir, à s’enfuir, à s’échapper de ce corps que je devine brûlant. Que je sens brûlant. Instinct ou non, je ne fais que de m’y blottir davantage, calant mon visage dans le creux entre ton cou et ton épaule. Réchauffe-moi. Serre-moi…
A nouveau, mes lèvres viennent effleurer ta peau. Un baiser léger, presque inexistant. Mais rien que de par ce geste, j’ai peur de te sentir fondre, de te voir disparaître entre mes mains. Tu me fais mal, tellement mal… Maintenant que je sais, maintenant que j’ai compris… Pourquoi ne veux-tu pas m’aider à accepter la vérité ? Pourquoi ne veux-tu pas ouvrir les yeux ?
Je t’aime, et j’ai envie de toi. J’ai besoin de toi. Mais ça… Je n’ose pas, je ne peux pas te le dire.
Mais à quoi bon de toutes manières, alors que mon corps te hurle ce que je ressens ? Pourquoi est-ce que tu ne le comprends pas, ça ? Mes mains dans ton dos, qui continuent de caresser ta peau, mes lèvres, qui continuent d’embrasser ton cou, sans jamais trop oser y appuyer, de peur de te voir fuir… J’ai peur Tobias, terriblement peur. Que tu me rejettes, que tu m’abandonnes.
Ou au contraire, que tu répondes à mon étreinte, à mes baisers, à mes caresses.
Non. N’était-ce pas ça que je voulais ? Ce que je désire… ?
Mes yeux se perdent à nouveau dans les tiens, cherchant vainement une réponse. Est-ce normal ce qui m’arrive, ce qui nous arrive ? Après tous ces mois passés auprès de toi, avec toi, contre toi, dans tes bras… Est-ce normal que j’en vienne à redouter un simple geste ?
Pauvre idiote. Ca n’est pas pareil, là, maintenant. Dois-je te rappeler que tu es nue contre lui, en train de l’enlacer, de l’embrasser ? Comme si tu pouvais l’oublier, d’un autre côté. Parce que ton corps brûlant de désir et tes yeux brillants de passion, ça n’est pas une preuve, ça ?
Et en parlant de preuve… Je crois que tu n’es pas la seule à ne pas avoir oublié ce que je viens de te dire.

Alors pourquoi est-ce que tu tentes de me repousser ? Explique-moi Tobias, je t’en prie… Je suis perdue, si perdue… Tu es le seul qui puisse m’aider à comprendre, et toi, tu t’obstines à rester muet. Regarde-moi au moins ! Et tu, tu…
Tu rougis ?
Choc.
Je me recule légèrement, sans pour autant rompre le contact. Il faut dire que je suis pratiquement assise sur ses genoux, et que je viens de retirer mes mains de son dos et de son torse.
Serait-ce possible ? Je veux dire… Ce qui se passe dans ta tête, et dans ton corps, là…
Ce que je crois qu’il se passe dans ta tête.
Je sens mon regard se brouiller sous mes larmes. Pas de chagrin, et encore moins de colère, non. De l’émotion. C’est tout. C’est beaucoup.
Est-ce pour moi que tu as peur, que tu te retiens ? Tu ne veux pas me faire de mal… Bon Dieu. Le respect est une chose, mais tant de prévenance de la part d’un homme… Moi qui n’ai connu que la violence et l’humiliation, le voir là, n’osant bouger, tentant vainement de me repousser avant qu’il ne soit trop tard… Je… Je ne sais plus quoi penser.
Doucement, ma main vient se poser sur sa joue. Et, tandis que mon regard s’ancre dans le sien, la caresse doucement, du bout des doigts. Je comprends. Ce qui se passe, ce qu’il t’arrive.
Mais même si ton corps réagit… Toi, que penses-tu de tout cela ? Est-ce que tu éprouves la même chose que moi ? Ce cœur qui bat dans ta poitrine, cette sensation, ce sentiment qui m’étouffe, me dévore, me tue, et me fait vivre ? Durant quelques secondes, j’ai envie de croire que tout est possible.
Et j’y crois.

A nouveau, mes lèvres se posent sur les tiennes, alors que je ferme les yeux. Mais cette fois-ci, c’est avec douceur, avec tendresse que je t’embrasse. T’effleurant à peine, avant de me retirer. Une caresse, rien qu’une caresse. Mais je veux que tu saches, que tu comprennes.
Que tout ce que je fais, je le fais en étant pleinement consciente. Parce que j’en ai envie. Parce que je le veux.
Parce que je te veux.
Avec délicatesse, je saisis ta main entre mes doigts tremblants, et la pose sur ma hanche. Et ça, tu le comprends ? Cette peau brûlante, ce feu qui crépite en moi ? N’ai pas peur Tobias, fais-moi confiance…
Pour la première fois de ma vie, je sais réellement ce que je suis en train de faire.

- Comment voudrais-tu que je le regrette, puisque c’est avec toi…?

Je ne termine pas vraiment ma phrase, mais est-ce important, après tout ? A quoi bon m’expliquer, alors que mon corps et mes yeux te hurlent tout ce que je ressens ? Mes lèvres glissent le long de ta joue, descendent vers ton oreille, s’y attardent, y soufflent doucement, en mordillent le lobe. Et tandis que je m’installe à califourchon sur tes cuisses, mes genoux de part et d’autres de tes hanches, une main posée sur ta nuque, là, sous tes cheveux d’ébènes, mes doigts, eux, s’occupent de déboutonner lentement ta chemise. En défaisant les boutons, un par un, lentement, très lentement. Venant de temps à autre effleurer ta peau en une caresse légère, sensuelle, à peine perceptible, se glissant sous ce tissu que je ne tarde pas à écarter de ma main fébrile. Mes dents, elles, continuent de taquiner ton oreille, aidées de temps à autre par ma langue, mutine, avant de descendre une fois de plus vers ton cou, que je mordille doucement.
C’est on ne peut plus clair, je crois. Cependant, histoire de l’être encore plus, je remonte légèrement ma bouche pour venir glisser ces quelques mots d’une voix rauque à ton oreille :

- J’ai envie de toi.

Plus une trace de doute ni d’angoisse dans le regard que je pose à présent sur lui. Rien que de l’envie, du désir… et de l’amour. Pourquoi avons-nous attendu si longtemps ? Je ne sais pas… Mais je… enfin, avons-nous vraiment le droit de faire ça ?
Et pourquoi pas ? Puisqu’il est père, pourquoi ne pourrait-il pas endosser complètement ce rôle, et se faire aussi mari, amant ?
Mari… ?
Tu divagues. Cesse de penser, et concentre-toi sur l’essentiel. Et l’essentiel, en cet instant, c’est lui. Lui, et seulement lui

- Tobias…

Légère pointe d’émotion dans ma voix vibrante de désir. Et, soudainement, mes lèvres se retrouvent plaquées aux siennes, l’embrassant avec fougue et passion. Téméraire, ma langue s’insinue hors de ma bouche, se glisse sur ses lèvres, les effleure doucement, l’incitant à me laisser le rejoindre. Et ma main, qui continue à caresser son torse, descendant lentement vers son bas-ventre…
Laisse-toi aller, ne penses plus, je t’en prie. Regarde-moi, caresse-moi, embrasse-moi.
Aime-moi…
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Tobias Viatscheslav
0274 Serenae Aquae Natae
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MessageSujet: Re: Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé]   Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé] Icon_minitimeMer 20 Aoû - 6:41

Tu poses ta main sur ma joue.
Tes doigts caressent ma peau.
Et moi.

J'aimerais m'appuyer sur cette main, fermer les yeux, soupirer en profitant de ce contact. Oublier dans quelle position je suis, tant physique que mentale. C'est un précipice.
Sais-tu, Sybille, que nous nous tenons au bord d'un abîme ? Les choses sont sur le point de changer, du tout au tout. Et j'ai peur de franchir le pas. Peur de tomber, et de me faire mal. De nous faire mal.
Comme un appel d'air.
Un appel.

Et tu m'embrasses, à nouveau. Comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. Sybille Hawkins embrasse Tobias Viatscheslav, et Tobias Viatscheslav n'a rien à dire, ne sait que dire de ceci. Mais comment expliquer… comment expliquer le soulagement que j'ai à te sentir subitement moins violente ? Un baiser tendre est un baiser réfléchi. Serait-ce là ta réponse ?
Tendre et réfléchi ?
Compréhension.
Confiance.
Ah…

Ce regard que tu m'offres… est-ce que tu te rends compte de tout ce que tu y mets ? J'y vois des choses… des choses qui m'intriguent, d'autres qui me rassurent. A tel point que, lorsque tu t'empares de ma main, entre tes doigts vibrant d'une sensation si appréciable car n'étant pas fille de peur- je me laisse faire, me demandant à peine comment, pourquoi.
Confiance.
Ma main sur ta hanche.
Tu l'as posée là, comme on guide un enfant. Sauf que ce n'est pas exactement ça. Dois-je te rappeler que j'ai onze ans de plus que toi ? Mais je sens bien que cette donnée ne rentre pas vraiment dans l'équation. Tout ce que je vois ? Tout ce que je sens ? La peau souple et chaude, de ta hanche calée dans ma main droite.
Je ferme les yeux, penche un peu la tête sur le côté. Mes cheveux glissent devant mon épaule. Presque sans y penser, mes doigts s'agitent très légèrement. Presque imperceptiblement. Je caresse doucement la peau que tu m'as offerte, mais ne vais pas plus loin.

"Puisque c'est avec toi…"

Tu n'as pas terminé ta phrase. Mais ce n'est pas important. Même, un mot de plus aurait été un mot de trop. Alors, toi, tu agis. Tandis que moi, je ne peux pas bouger. Je suis pétrifié. Pétrifié à ce qui vient de me frapper comme une évidence. Une délicieuse, inquiétante, absolue évidence.
Tu me désires. Comme je te désire.
Je suis presque sonné. Et je sens encore tes mains sur moi. Et je sens tes lèvres sur la peau trop sensible de mon cou. Et je sens tes dents sur le lobe de mon oreille.
Il semblerait que toutes ces choses ne soient pas particulièrement anodines, n'est-il pas ?
Heureusement que tu es plus vive que moi, Sybille. Tout ça, tu l'as compris avant moi. Et tu prends les devants. Je commence à me sentir passablement ridicule, coincé que je suis, à ne pouvoir me décider de bouger d'un pouce. Non pas que reste froid à ce qui se passe. Non, ça, je crois que ce serait dur à cacher maintenant… Bref.
Je suis désolé, Sybille. Mais je pense encore à la fragile Petite Plume, et pourtant, chacune de tes caresses m'alanguit un peu plus.
Et pourtant, toi que je protégeais, tu es au-dessus de moi.

"Ah…"

Pas encore un gémissement. Mais pas un mot non plus.
Est-ce que tu te rends compte de toute cette tension ? Cette tension qui s'accumule… D'autant plus que je suis toujours paralysé. Même si je ne suis pas qu'un simple spectateur pour autant. Comprends. C'est de te sentir t'installer comme ça sur mes cuisses. Je ne te dis pas à quel point je dois me faire fureur pour ne pas t'enlacer, violemment presque, pour sentir ta peau, les reliefs délicieux de ton corps, plus fort, plus fort, tout contre moi. Mais je n'en fais rien, et cela déplaît à mon cœur. Mon rythme cardiaque s'emballe, comme une pompe tournant à vide, de ne pas te serrer contre moi.
Qu'est-ce que tu fais…
Tu me déshabilles ?

Mais la façon dont tu le fais… Je… Il me semble que mes bras, sur lesquels je m'appuie depuis tout à l'heure pour ne pas tomber, il me semble qu'ils perdent toute leur force. La chaleur grandit, et cette flamme trop douce lèche mon cou, effleure mon torse mis à nu.
Trop doux, et pas assez.
Une toute petite morsure dans le cou.
Et je gémis.

D'autant plus que ce que tu viens de me dire contribue à me pousser de l'autre côté de la falaise… comme tout ce que tu fais. Là, maintenant, en même temps que de me sentir risible de par mon immobilité, je te remercie de m'amener avec tant de patience là où tu désires que j'aille.

"Avec toi…" Murmure presque traînant. "Avec toi…"

J'accroche ton regard, ébauche un sourire tendre. Ce qu'elle m'a dit… rien ne pouvait me faire plus… plaisir. A défaut d'autres mots… car ce désir, que j'ai pour toi… s'il est si profond, c'est qu'il n'est pas seul… pas vide de…
…de sentiments…

Toi, et seulement toi.
Ses lèvres sur les miennes. Chaud. Violent. Totalement assumé, et par moi aussi. Je sens sa langue explorer mes lèvres… et je me décide enfin à lui rendre ce qu'elle m'offre. A répondre à son invitation tacite.
Ma main droite raffermit sa prise sur sa hanche, alors que mon bras libre enserre son dos, pressant sa poitrine contre mon torse désormais dénudé. Ma main gauche migre ensuite sur sa nuque, pour presser plus fougueusement encore ses lèvres contre les miennes. Ma langue se fait entreprenante, part à la découverte de sa jumelle. Je respire à peine, tant je me presse contre elle.
Une parie de moi est consciente de sa main, descendant dangereusement… ou pas. Mais pour l'instant, je suis trop occupé à lui montrer la tendresse dont je manquai l'instant précédent pour me concentrer sur autre chose.
Je me détache brièvement d'elle, pour me débarrasser de ma chemise. D'un mouvement d'épaules, elle glisse au sol. Les ailes d'hirondelles s'agitent, portées par le vent de nos respirations. Et quand je retourne à notre étreinte, les multiples babioles accrochées à mon cou émettent un faible tintement, qui me rappellent au monde auditif. Je ferme les yeux, et écoute avec délectation le chant de nos deux respiration pressées, résonnant dans la salle carrelée.
Elle est là, avec moi.
Et c'est bien.

Je l'attire à moi, et m'allonge tout à fait, réfrénant malgré tout, encore un peu, mes envies. Un léger rire de bonheur m'échappe en sentant son poids sur moi. Pause. Je lui souris, tend le cou pour embrasser son menton, sa joue, effleurer sa lèvre inférieure, et glisser finalement dans on cou. En même temps, il faut dire que je suis en plein en train d'essayer de retirer mes chaussures sans trop faire de vagues. Je frotte mes pieds l'un contre l'autre, la première part, et je loose avec la deuxième. Je ris encore. Je suis bien. Et ma deuxième shoes a enfin décidé d'aller voir ailleurs.
Aaah.
Maintenant, renversement de situation.
Avec douceur, je m'installe au-dessus d'elle, évitant tout de même de ne pas trop l'écraser sous mon poids… d'autant plus qu'elle est allongée à même le sol.
Je la regarde.
La contemple.

Mon index redessine lentement la courbe nette de son épaule. Poursuit son trajet sur le bras si tendrement dessiné. Suit la ligne voluptueuse de sa hanche. Je me penche, et mes lèvres retracent le chemin ainsi esquissé. Remontent pour effleurer son ventre. A peine. Puis mes bras saisissent aux reins ce corps si chaud, si doux, le lève à moi, et une nouvelle fois, je l'embrasse. Mes mains remontent lentement, effleurent une première fois la courbe pleine de son sein. Encore une fois. Puis reviennent, et cette fois, j'empoigne un peu plus fermement les deux orbes gracieux de sa féminité.
Mes lèvres se posent dans ce petit creux si charmant, entre ses deux clavicules.
Aimons-nous...
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MessageSujet: Re: Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé]   Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé] Icon_minitimeMer 20 Aoû - 8:53

- Avec toi, oui…

Avec toi, et seulement toi. Et personne d’autre. Toi, et moi… Nous. Toi et tes yeux, toi et ton sourire, toi qui m’as guidée, aidée, protégée durant tous ces mois. Toi, et ton corps brûlant, palpitant, tremblant sous mes doigts. Toi, que je caresse et que j’embrasse, que j’attends, blottie contre ta peau. J’ai l’impression que mon cœur va exploser.
Ai-je eu raison de faire cela ? Ne suis-je pas en train de commettre une erreur, une horrible erreur ? Je veux dire… Si nous continuons sur ce chemin… il n’y aura pas de retour possible. Trajet à sens unique. Un voyage impossible à oublier. Et quand bien même que nous nous voilions la face, le souvenir restera. Présent, brûlant, étouffant. Tout ce que j’ai cru, ce que nous avions cru, construit… détruit, par un simple instant de folie.
Vraiment ?

Non. Une étape supplémentaire. Un cap à franchir, un moment à partager… Mûrement réfléchi. Pas de folie, pas d’inconscience, pas de coup de tête. Pas d’incertitudes, et pas de regrets. Passion, désir, amour… Je le veux, comme je te veux.
Et comme tu le veux…
A mon tour, mes lèvres s’étirent en un doux sourire, alors que mes yeux plongent dans les tiens. Y crois-tu ? Dis-moi Tobias… Est-ce que tu y crois, autant que moi, j’y crois ?
Frisson. Ta main, sur ma hanche. Tes doigts, sur ma peau. Ton bras, qui me presse contre ton torse ferme, me serrant contre toi en une étreinte passionnée. Et tes lèvres, sur les miennes…
Enfin…
Si le moindre doute, la moindre inquiétude subsistait encore dans mon esprit, désormais, je ne crois plus être en état de réfléchir. Il aura fallu d’un baiser, d’un seul, pour me faire prendre conscience du temps depuis lequel je l’attendais, le désirais.
Oui, mais quel baiser…
Je sens mes sens s’embraser. Le rythme de mon cœur s’accélère encore plus, autant que cela m’en est possible. Et je me cambre dans ses bras, épousant la forme de sa main dans ma nuque, ouvrant les lèvres pour le laisser me rejoindre. Une valse lente, timide, qui se transforme peu à peu en une danse effrénée, passionnée. Je me serre contre son corps, m’y accroche, rivée à ses lèvres, ne faisant qu’accentuer davantage ce baiser, comme si ma vie en dépendait.
Ce qui, en fait, est peut-être un peu le cas. J’ai l’impression que si il me laissait maintenant, m’abandonnait… J’en mourrais.
Et tu le fais. Doucement, tu te retires de moi, m’arrachant un soupir de frustration. Pantelante, je rouvre les yeux, les lèvres encore humides, entrouvertes… et ne peux retenir un léger sourire en te voyant te débarrasser de ta chemise. Je ne compte plus le nombre de fois où je t’ai vu torse nu, torse contre lequel je me suis si souvent blottie. Mais là… j’ai l’impression de te voir pour la première fois. Comme si je te redécouvrais. Ce que nous faisons, en somme. Nous nous redécouvrons, nous ré-apprivoisons… pour cette fois partir sur une toute autre base.

Et, à nouveau, tu m’attires contre toi. Trop plongée dans ma contemplation, c’est avec surprise que je sens tes mains sur ma taille, et ne peux que perdre l’équilibre lorsque tu t’allonges, m’entraînant en même temps. Je me rattrape comme je peux, plaçant mes bras de chaque côté de ta tête, désireuse de ne pas t’étouffer de mon poids. Et toi… tu ris. Un rire doux, frais. Heureux. Qui me gagne à mon tour, tandis que mes yeux s’illuminent d’une lueur qui n’y avait plus brillé depuis longtemps. Et je ne peux que répondre à ton sourire, avant de fermer les yeux, rejetant la tête en arrière pour mieux m’offrir à tes lèvres qui effleurent ma peau frissonnante. J’ai l’impression que chaque regard, chaque baiser qu’il pose sur moi m’embrase plus qu’il n’en faille, me transformant littéralement en un volcan bouillonnant, brûlant de désir. J’ignore quand est-ce que je vais exploser, et je prie pour que ce soit le plus tard possible. Je veux être consciente, ressentir chacune de ses caresses, chaque parcelle de son corps contre lequel je suis actuellement blottie, entendre chacun de ses mots, chacun de ses murmures, pouvoir capturer son regard et ne plus m’en défaire.
Plus jamais…

Tiens ? Rébellion ? Tu te décides enfin à prendre les devants, et, doucement, me renverse au sol, t’installant au-dessus de moi. J’inspire profondément, et ancre mes yeux dans les siens. Le dévorant du regard. Un regard enfiévré, luisant de passion, que je finis par lui voiler en sentant son index effleurer mon épaule. Nouveau frisson. Je me cambre légèrement, cherchant à épouser aux mieux les courbes de son corps. Mon souffle s’accélère, devient de plus en plus saccadé, au fur et à mesure que son doigt continue son chemin sur mon bras, caressant ma peau, qui, en ce moment même, me paraît comme incandescente, en une caresse à peine perceptible qui fait naître milles tremblements au creux de mon ventre. Nulle trace de froid, désormais.
Soupir. Sa bouche, sur ma hanche. Sur mon ventre. Je me contracte légèrement, inspire profondément. Bon Dieu. Cela commence à peine, et déjà, je m’abandonne complètement entre tes bras. Personne ne m’avait fait languir ainsi, personne. Et personne ne m’a jamais aimée ainsi. De manière si douce, si tendre, et si passionnée… Et de part ce regard, à la fois désireux et respectueux que tu poses sur moi… Je sens que mes tâches, peu à peu, s’effacent. Envolée la honte, envolée la douleur, envolée l’humiliation.
Ne restent plus que le désir et… l’amour ?

Qu’importe. Le temps n’est pas aux questions. Qu’importe, puisque cela ne change rien à ce que je ressens pour lui. Qu’importe, puisque c’est avec cette même tendresse qu’il me redresse, m’embrassant une fois de plus. Mes bras se glissent derrière ses épaules, enlacent sa nuque, caressent ses cheveux couleur corbeau. Si doux…
Et je gémis. Je gémis, en sentant ses doigts caresser mes seins. Je… J’inspire, cherchant vainement un souffle qui ne me vient pas. Alors je retiens ma respiration. Et ferme les yeux, me concentrant pleinement sur toutes ces sensations qui m’inondent. Ses lèvres glissent sur ma gorge, ne faisant que me faire frissonner davantage. J’ai toujours été très sensible à cet endroit, et cela, il doit sûrement le ressentir. Ne serait-ce que par ma poitrine qui se durcit entre ses mains, et mon bas-ventre qui se presse contre le sien, s’y frottant langoureusement.
Tobias… Fais-moi l’amour…

Est-ce que tu le sens, ce désir qui me brûle, me consume petit à petit ? Et mon souffle, haletant, dans ta nuque ? Et mon cœur battant contre ta poitrine, alors que je me relève, m’asseyant à nouveau sur tes cuisses, entourant ton bassin de mes mollets que je croise dans ton dos ? Tout, n’importe quoi pour te sentir plus proche de moi, encore et encore…
Même si, dans un certain sens, ce n’est pas très pratique. Et cela, je le comprends lorsque ma main descend lentement sur ton ventre, s’arrêtant quelques instants sur l’hirondelle qui l’en orne, en prenant le temps d’en redessiner les contours, pour finalement glisser vers le rebord de ton pantalon. Dans cette position, il m’est impossible de te l’ôter, tout comme pour toi. Mais je ne suis pas pressée. Nous avons tout notre temps. Nous avons toute la nuit pour nous aimer…
Alors… Aime-moi.
Taquines, mes lèvres viennent se glisser à la base de ton cou. S’entrouvrent, laissant passer ma langue, qui vient goûter ta peau. Pour finalement laisser place à mes dents. Délicates, elles te mordillent, sans pour autant te faire de mal. De temps à autre, un infime gémissement s’échappe de ma bouche alors que tu continues tes caresses. Lentement, je remonte mes mains. Et viens poser mon index sur tes lèvres. Mutine, je le glisse entre ces dernières, sans te quitter du regard, impassible, malgré le fin sourire qui éclaire mon visage et mes yeux brillants de tendresse. Avant de l’apposer sur ton torse, traçant un sillon humide sur le contour de tes muscles.
Et ce désir, toujours plus fort, toujours plus dévorant, qui ne me quitte pas… Je ne sais pas combien de temps je vais encore tenir. Combien de temps nous allons encore tenir. Cette tendresse et cette douceur me transportent, mais, au fond de moi, mon cœur et mon corps ne peuvent s’empêcher d’en réclamer davantage. Fougue. Passion.

Est-ce pour ça que je pose alors mes mains sur tes épaules, y appuyant doucement pour t’allonger au sol ? Conciliant, tu t’exécutes, sans que je ne te lâche des yeux. Et, féline, je viens frotter mon corps nu contre le tien, agaçant ton torse de ma poitrine. Je sens que je commence à perdre toute retenue, et j’ignore si c’est bien ou non. Une fois de plus, je viens capturer tes lèvres. Ma bouche se presse contre la tienne, avide, et mes dents viennent mordiller ta lèvre inférieure. Un baiser qui ne dure pas plus de quelques secondes, pas de quoi te laisser le temps de te répondre. Je te cherche et te provoque, pleinement consciente de mes actes. Ou pas.
Quoi qu’il en soit, je baisse la tête, me dirigeant vers ton cou que j’effleure sensuellement. Puis je descends, laissant ma langue glisser sur ta gorge, savourant la douceur de ta peau. Je m’arrête sur ta poitrine, mes dents saisissent un mamelon que je mordille légèrement avant de le sucer doucement entre mes lèvres chaudes. Mes mains, elles, ne restent pas inactives, puisqu’elles glissent doucement vers ton bas-ventre, effleurant ta peau du bout des doigts, à la lisière de ton pantalon. Puis, lentement, très lentement, je défais le bouton de ton jeans. En fais glisser la braguette, lentement, toujours très lentement. Et tout ceci sans te quitter du regard.
Provocante ? Je crois qu’il n’y a qu’ainsi que l’on puisse qualifier mon attitude. A quatre pattes au-dessus de ton corps allongé, je délaisse finalement ton torse pour venir à nouveau m’emparer de ta bouche, tandis que ma main droite s’insinue délicatement dans ton boxer. Effleurant cette virilité tendue qui me brûle et me nargue depuis tout à l’heure.
Pas de regrets, aucun. Pas ce soir. Ce soir, tu es à moi Tobias.
Laisse-moi t’aimer…
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Tobias Viatscheslav
0274 Serenae Aquae Natae
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MessageSujet: Re: Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé]   Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé] Icon_minitimeMer 20 Aoû - 13:24

Ce rire dans ma peau.
Ce sourire contre ma joue.
C'est comme ça, que je te veux.

Les questions que j'avaient se sont enfuies. Les mauvais songes, évaporés. J'ai l'impression que je te fais du bien. Et cela me rend heureux.
Terriblement heureux.
Je sens son corps réagir à mes caresses, et cette réponse m'enchante. Nos corps dialoguent. Et pas de dialogue sans confiance. Paradoxalement, je suis presque troublé par le bien que ses gestes me font, en retour. Jamais je n'aurais imaginé de telles choses… Je crois que j'avais tellement fermé mon esprit à cette…possibilité, que j'avais finit par nier la probabilité d'une telle rencontre.
Et pourtant.
Pourtant, Petite Plume est bien entreprenante…
Il faut dire que je suis souvent assez… non pas lent, mais doux. Trop, peut-être, je ne sais pas. Je ne suis pas très compliqué. Et encore moins exigeant. Alors ce qu'elle me fait, là…
Hey. Ne me distance pas, non plus.
Tu veux voir ?

N'empêche que la simple façon dont elle a regardé mon torse, à l'instant… Si ce genre de chose suffit à m'exciter de la sorte, on est bien parti… Je crois que je suis un peu puéril. Je ne sors pas d'une longue abstinence, tout de même, ou quoi que ce soit d'autre. C'est juste que ce moment… je crois qu'on l'attendait tous les deux. Depuis longtemps.
Trop longtemps ?
Juste assez.

Un bref instant, elle s'échappe à mes bras. Mais c'est pour mieux me revenir. Elle reprend cette position qu'elle avait, celle-là même qui m'avait fait me trahir… Je sens ses jambes se placer dans mon dos, pour assurer une sorte d'équilibre. Mes mains trouvent sa taille pour la stabiliser. La tension qui me gouverne commence à se faire plus prégnante, et ma peau fourmille de brèves vagues de petites sensations exquises. Et tandis que mes mains partent découvrir son dos, en apprécier la douceur toute féminine, la sienne redessine mon tatouage.
Caresse sur mes ailes.
Frisson de plumes.
Ta main sur cette peau trop sensible…
Se retire.
Je respire.

J'esquisse un geste pour prendre ses lèvres… mais les siennes se sont déjà glissées sur ma peau. Du côté de mon cou… et maintenant…ses dents… Je laisse ma tête aller en arrière, pour lui offrir plus… toujours plus… ce n'est pas douloureux. Juste agaçant, en quelque sorte. Et j'adore ça… Un gémissement m'échappe, mais s'achève sur une infime crispation. Douleur. Doucement, Plume, doucement… la blessure d'Alec est cicatrisée, mais c'est sensible…
"Aïe…"
Mon ton est gentil. Un peu rieur, même. Ce n'est pas bien grave… cela m'amuse, même. Pourquoi ? Pour rien. J'ai juste envie…de rire.

Ah ?
Ton index sur mes lèvres. Silence ? Je souris derrière ce doigt. Je me laisse peut-être faire, mais tout de même, il ne faut pas trop m'en demander… Ah… Là, je comprends mieux. L'index délicat cherche à s'insinuer dans ma bouche. Coup d'œil à son regard délicieusement insistant. OK… Je le laisse entrer, mais pas seulement. Ma langue vient à la rencontre de la jolie petite chose. Un éclat amusé dans le regard, je la fixe, tout en léchant consciencieusement ce qu'elle m'offre. Je ne sais pas trop si elle sait ce qu'on peut faire avec ce genre de chose… mais autant ne pas lui rappeler l'histoire de Logan. Enfin. Peut-être que mon air moqueur –par rapport à moi-même, j'entends, étant donné l'expression que je prends… du genre sur joué… hum, bref- aura suffi à lui faire comprendre l'allusion. On n'a jamais dit que j'étais délicat… Mais en tous les cas, si je suis d'humeur à plaisanter, c'est que je me sens bien.
Et que j'ai envie que cet instant dure.

Son doigt quitte ma bouche, et je saisis son visage entre mes mains, pour presser son front contre le mien, et nous regardons tous deux ce qu'elle me fait. Elle redessine le relief de mon corps tout comme elle avait suivi le tracé de mon tatouage.
C'est un jeu que j'aime.
Il s'agit du même genre de sensation que lorsque j'avais suivi du regard, puis du doigt, puis des lèvres, les lignes de ses gracieuses formes. Je pourrais m'émerveiller des heures devant un corps, en en suivant du bout du doigt la subtile architecture. Chaque corps est unique, mais tous sourdent d'eux-mêmes de ce si simple miracle : le lien entre la pensée, et le monde extérieur. Une architecture animé du souffle divin.
Et en cet instant, un outil d'amour.
Me prenez pas pour un con. J'suis pas en train de vous faire un trip de hippie. C'est tout, c'est ce que je pense, et c'est dans ma tête.

D'ailleurs, la demoiselle vient de m'allonger.
C'est drôle, dit comme ça. Ce n'est pas que je me sente passif. Si je ne répugnais pas à dire ce genre de truc, je penserais : dominé. Mais non. Je me laisse faire, c'est tout… Je suis trop heureux de voir Sybille dans cet état… Et à vrai dire, je crois que j'aime la voir me maltraiter un peu. Comprenez, mon rôle était de la protéger, elle, et son enfant. Un peu un rôle de chaperon. J'avais craint de la voir…abandonnée, sous mes doigts. Dans le sens soumise… Voilà, quoi.
Mais ce n'est pas le cas.
Et j'adore ça.

Je sens la chaleur de sa poitrine, pressée contre mon torse… C'est presque trop doux. Je voudrais refermer mes bras, et la garder là, ne plus bouger. Mais elle me vole un baiser –c'est le mot, j'ai pas le temps de comprendre ce qui m'arrive- et s'évapore.
Frustré.
Que fais-tu, jolie, jolie Sybille ? J'intercepte un regard qui m'en dit long. Elle joue. De la provoc' ? Aaaah… Ah. Tu fais quoi, là ? Bon. Tu me fais me crisper comme un débile, et me cambrer sur le sol froid, mais c'est pas très précis. J'ordonne mes idées, et comprends que tu m'explore…
Et…
"Sy…"
Tentative interrompue par un gémissement un peu rauque. Ehh, c'est sensible, . La sollicitation qu'elle exerce sur mon torse, en cet endroit bien précis, fait crisper les doigts de la main égarée dans ses cheveux. Ma respiration s'accélère, mais je tente de me maîtriser. Elle est proche… Ma main descend sur sa joue, s'égare un peu chaotiquement sur son cou, son épaule.
Echange de regards.

"Tu comptes… me déshabiller…sans mon accord ?" Je souris en coin, l'air amusé."C'est pas juste… j'ai rien à enlever, moi…"

Léger zip.
Sa lenteur me tue.
Et son regard, pleinement conscient de ce qu'elle me fait.
Conscient.

J'accueille avec plaisir le retour de tes lèvres sur les miennes. Ma main vient caresser tendrement ta tempe, écartant une mèche de cheveux humides. J'en admire la couleur, puis glisse un baiser sur cette tempe ainsi offerte.
Mais maintenant, mes mains se crispent dans ton dos. Ma tête bascule en arrière, et je lutte pour ne pas trop me perdre en…sonorités. Parce que là où ta main s'est glissée, je n'y puis faire grand chose d'autre…

"Attends…"

Ma main glisse le long de son bras, et se saisit du poignet entreprenant. Je récupère sa main pour moi, et la pose sur ma hanche. Doucement… tu ne vas pas tout faire, non plus. A mon tour.
Je passe mon doigt sous son menton, comme on caresserait un chat. Ma langue sort de sa retraite, et vient prudemment lécher ses lèvres, à peine, si peu. Je souris.

"Laisse le temps au vieil homme…"

A vrai dire, du temps, je n'en ai pas essentiellement besoin. Et je dois bien avouer qu'il m'en a coûté de retirer sa main. Mais il y a quelque chose d'important… Toi aussi, je veux que tu ressente cet chose-là… Laisse-moi t'aimer… Je saisis son autre main, celle qui tenait, tout à l'heure, l'éclat du miroir. Et, la défiant du regard comme elle le faisait tantôt, je la porte à ma bouche. Je n'aime pas le goût du sang, mais je pense que de me voir lécher sa main ne devrait pas la laisser… insensible.
Au moins, ça la fera marrer.
Avec un sourire un peu duplice, je pose cette main sur mon cœur, puis me mets en tête d'y déposer un baisemain ainsi qu'à une princesse. Mais je ne m'arrête pas là. Je couvre d'une grêle de baisers légers son bras, son épaule, pour finir par taquiner une des délicates extrémités roses du bout de la langue…
Puis, sans prévenir, je m'écarte, pour passer –un peu péniblement, je l'avoue- dans son dos. Mes lèvres se décident à l'explorer. Colonne vertébrale. Omoplates. Et ce petit pli si charmant, à la jonction du bras… Assez brusquement, je me colle à elle. Plus d'espace entre son dos, et mon torse. Mes jambes l'enserrent de façon à conserver tout de même un semblant d'équilibre.
Et, alors que je plonge dans son cou pour le goûter à nouveau, mes mains viennent pétrir ses deux grâces. Mais une des deux fini par quitter l'endroit, pour glisser innocemment vers le tendre chair de son ventre… et plus bas encore.
Un sourire apparaît derrière mon baiser, lorsque mes doigts effleurent son intimité humide, chaude. Avec une lenteur et un respect infini, ils trouvent leur place, et commencent à explorer doucement le sanctuaire, sans encore s'aventurer trop loin.
Ce soir, je suis à toi.
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Sybille Hawkins
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MessageSujet: Re: Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé]   Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé] Icon_minitimeJeu 21 Aoû - 15:53

Ses frissons, ses caresses, ses gémissements… Ses baisers… Rien qui ne puisse m’aider à me calmer, à réfréner cette chaleur en moi, à maîtriser cette envie toujours plus dévorante que j’ai de lui.
Mais à vrai dire… Pourquoi le faire ?
Je veux dire, nous avons attendu tellement longtemps… Ce n’est donc pas pour nous faire patienter indéfiniment, sans jamais se décider à faire le premier pas, alors que nous en sommes maintenant si proches… Mais d’un autre côté, ce jeu m’amuse. J’aime le faire languir, et vu la façon dont il réagit, il aime cela également.
J’ai eu un léger refroidissement cependant, tout à l’heure. Lorsque mes lèvres sont descendues dans son cou, que j’ai pris plaisir à mordiller. Pas méchamment, non… Mais la légère contraction qu’il a eue, suivie de sa plainte, m’ont effrayée. J’avais oublié ça. Cette cicatrice qui, pourtant, a l’air toujours douloureuse. J’ai été soulagée de voir qu’il plaisantait, à en jouer par son sourire et son air amusé, mais j’ai compris la leçon : je fais attention, désormais.
De ce côté-là, du moins.

Un sourire étire à nouveau mes lèvres lorsqu’il se met à protester, à nouveau. Bavard ? Cela m’amuse, et me gêne légèrement, à la fois. Ce n’était pas pareil, avec Ludwig. Silencieux, passionné. Des mots d’amours, des gémissements, nos noms. Rien de plus, rien de moins. Mais d’un certain point de vue, je me réjouis de voir que tout ceci n’a pas l’air de trop le déstabiliser, puisqu’il est toujours assez sûr de lui pour plaisanter de la sorte.
Je frissonne en sentant sa main sur mon cou, tremble lorsqu’il la pose sur mon épaule. Et lève les yeux vers lui, lui lançant un regard provocateur.
Ose dire que cela te dérange.
Une fois de plus, je reviens à lui, l’embrassant avec tendresse. Puis mes yeux se ferment, accueillant sans broncher cette main sur ma tempe, tandis que j’arque légèrement la tête en arrière. Et soupire, en sentant ses lèvres se poser sur ma peau.

- Si cela te gêne, je peux toujours te laisser ainsi…

Ton badin, sourire mutin, tandis que je désigne son pantalon ouvert, mais toujours en place, d’un signe de tête. Comme si tout ceci était parfaitement normal. Mais je n’en ai nullement l’intention. Parce que je sais pertinemment que je n’en aurais pas la patience.
D’ailleurs, preuve de ma fébrilité, je glisse mes mains vers cette brèche, en insinuant une à l’intérieur de ton boxer.
Gémissements. Je souris, satisfaite de mon petit effet. Et débute un lent mouvement de va-et-vient sur ton membre tendu, sans te quitter du regard.
Troublé mon cher ?

Mon autre main, elle, ne reste pas inactive. Venant se glisser sous ta nuque, elle relève ta tête, t’attirant vers moi, et je dépose un baiser sur tes lèvres brûlantes, étouffant durant quelques secondes les soupirs que je t’arrache. Si tu savais à quel point je suis heureuse de te voir t’abandonner comme ça entre mes mains…
Plaisir malsain ? Domination ? Non. Simplement la satisfaction et le plaisir de voir son partenaire prendre plaisir à ce qu’on lui offre, et de le voir nous accorder sa confiance. Une fois de plus, je souris. Et crible ton visage de baisers éphémères, à peine existants. Joues, menton, nez, front, tempes, cou. Et pour finir, tes lèvres. Que je capture avec passion, les mordants délicatement, avant de laisser ma langue s’insinuer dans ta bouche.
Puis gémissement de frustration. Ta main, qui vient de se poser sur mon poignet, me forçant à arrêter mes caresses. Contrainte de la poser sur ta hanche –te vengerais-tu de tout à l’heure… ?-, je serre celle-ci entre mes doigts, la griffant doucement de mes ongles.
Frustrée.
Mais lorsque je sens ton doigt se glisser sous mon menton, je ne peux m’empêcher de laisser échapper un éclat de rire, petit, léger, discret. Pas moqueur, non. De bonheur, plutôt. Je suis heureuse, et cela se voit. Mes yeux se ferment, voilant durant quelques instants mon regard noyé de désir à tes prunelles anthracite, et je frémis lorsque ta langue effleure mes lèvres.
Frisson de plaisir, là, dans mon bas-ventre.

J’en ai presque peur. C’est affolant, ce désir, cette envie que j’ai de lui. Dévorante. Je n’avais encore jamais ressenti ça, pas même avec Ludwig. Qui n’était pourtant pas mauvais amant, au contraire. Mais là… C’est différent. Toute cette douceur, cette tendresse, mêlée à la sensualité et à la passion… Et ce regard, qu’il me lance… Je me sens vibrer, du plus profond de mon être.
Troublée. A un point qu’il ne peut même pas imaginer. Car si je n’ai pu m’empêcher de rire en entendant ses paroles, à présent, en le sentant lécher ma main de la sorte… je tremble violemment, comme prise d’une violente fièvre. C’est étrange, inhabituel… et terriblement excitant. D’ailleurs, en parlant de ça… J’ai l’impression que mon bas-ventre est en feu. Je ne sais pas si je vais encore tenir longtemps. Mon corps tout entier le réclame, l’appelle silencieusement.
Enfin, silencieusement… Vu mon souffle saccadé, haletant, et les battements de mon cœur… Sans compter les soupirs lascifs qu’il m’arrache… J’ai bien l’impression qu’il compte se venger de l’avoir fait languir de la sorte, et je ne sais pas si je dois m’en réjouir ou pas.
J’en meurs d’envie, et le redoute, tout à la fois.
Et tout ceci ne fait que de m’électriser davantage.

C’est pourquoi je frémis, lorsqu’il porte sa main à mes lèvres. Et frissonne, quand sa bouche vient effleurer mon bras, le recouvrant de baisers aussi légers qu’une pluie de pétales de roses. Nouveau frisson, lorsqu’il se dirige vers mon épaule… avant que je ne pousse un gémissement de plaisir en sentant sa langue titiller mon sein la sorte.
Bon Dieu, que c’est bon.
Rejetant la tête en arrière, je me tends vers lui, l’implorant silencieusement de continuer ses caresses. Mais apparemment, c’est l’effet inverse qui se produit, puisque le voilà qui s’écarte, se retirant de moi.
Nouveau gémissement de frustration de ma part.
Reviens…

Je crois que, techniquement, en ce moment même, il peut tout obtenir de moi. Je suis tellement étourdie par ce désir qui me brûle que je suis incapable d’aligner deux pensées logiques de suite. Ne restent plus que moi, lui, et cette envie toujours plus forte que j’ai de le sentir contre moi, sur moi, en moi. Jamais je n’ai ressenti quelque chose d’aussi fort, jamais.
Mon souffle s’accélère, brutalement. Sa bouche, dans mon dos. Ses lèvres, sur ma colonne vertébrale, si sensible… Je sens que tout mon corps se perd dans la mer de frissons voluptueux qui me secoue. Et il continue, imperturbable, comme insensible à ma peau qui se hérisse, comme prise d’une décharge électrique. Je ne peux que me concentrer sur ses lèvres chaudes qui m’explorent si tendrement, si sensuellement. J’aimerais pouvoir faire quelque chose, mais je crois que mes mains ont décidé de faire la sourde oreille à mes supplications mentales, restant obstinément rivées à ses hanches.
Puis il vient se coller contre moi. Soudainement, presque violemment. Un souffle s’échappe de ma bouche, et je penche la tête, l’appuyant sur son épaule. Offerte, totalement. Reculant encore davantage, autant que cela m’est possible, afin de pouvoir épouser totalement les formes de son torse, et davantage encore. Je soupire, à nouveau.
Parce que ses lèvres, dans mon cou, sa langue, qui caresse ma peau, et ses mains, sur ma poitrine, la pétrissant totalement…
Je crois que je vais devenir folle.
Contraction, soudainement. Sa main, sur mon ventre. Je déglutis difficilement, inspirant profondément.

- Tobias…

Gémissement suppliant. Je ne peux m’empêcher de me tendre vers ces doigts, qui glissent lentement, trop lentement, vers mon bas-ventre qui brûle d’un feu ardent.
Et lorsque ces derniers effleurent enfin mon intimité, je ne peux retenir un cri de plaisir. J’ai l’impression de jouir une première fois rien qu’en le sentant pénétrer ce temple de l’amour. Un violent spasme me saisit, tandis que je me contracte entre ses bras puissants, me refermant inconsciemment sur cette main enfouie au plus profond de moi. J’ai chaud, horriblement chaud.
Et il ne fait rien pour arranger cela, au contraire.
Parce que ces lèvres, qui continuent d’embrasser mon cou, combinées à ces doigts qui explorent, caressent ma féminité ruisselante de désir… ou plutôt l’inverse, ces caresses débordantes de lenteur et de douceur, associées à ces baisers plus que sensuels… Je crois que je vais défaillir. Mais dans cette position, je ne peux que subir. Et ne m’en plains pas.
Au contraire.

Cependant, hors de question de rester inactive. Je crois que je suis restée passive assez longtemps. C’est pourquoi, m’arrachant à l’exquise torture de ses doigts, qui m’arrachent un dernier gémissement de volupté, je me retourne, lui faisant face.
Mes yeux s’accrochent, se rivent aux siens.
Un partout, je crois. Mais ne crie pas victoire trop vite. Non, ne me regarde pas avec ces yeux-la, avec ce sourire triomphant.
C’est loin d’être terminé.
Avec un regard qu’un chat pourrait avoir devant une souris, je reviens me frotter contre lui. A nouveau, j’effleure son torse de mes seins aux mamelons dressés, durcis, le taquinant, l’irritant outre mesure. Et avant qu’il n’ait pu faire quoi que ce soit, qu’il s’agisse d’un baiser ou d’une caresse, je me retire. Le dévisageant d’un air moqueur, un petit sourire aux lèvres. Comme tout à l’heure, mes mains reviennent appuyer sur ses épaules, le forçant à s’allonger. Et, me retrouvant à califourchon sur ses hanches, je ne peux que savourer de le voir ainsi sous moi, nu.
Ou presque. Mais nous allons vite y remédier. Mais auparavant, je me penche vers lui. Effleure ses lèvres de mon index, bien vite remplacé par ma bouche. Et je l’embrasse. Un baiser fougueux, furieux, presque violent. Laissant pour la première fois depuis le début de nos ébats prendre la fougue et le désir qui m’habitent prendre le dessus.
Juste pour lui faire prendre conscience de l’émotion qui m’habite.
Puis je me retire, haletante. Les lèvres entrouvertes, humides, rougies. Et, provocante, je passe ma langue sur ces dernières. Sans le quitter du regard.
Joue avec moi Tobias…

Délicats papillons, mes mains viennent se poser sur son torse. Pour se relever, ne laissant que le bout de mes dix doigts parcourir sa peau qui se soulève au rythme de sa respiration saccadée. La griffant légèrement, sans pour autant lui faire mal. Juste de quoi le faire frémir, l’électriser. Lentement, je l’explore. Poitrine, abdominaux, nombril… Remplaçant mes mains, ma langue vient s’y glisser, l’agaçant tendrement. Tandis que ces dernières poursuivent leur chemin vers son bas-ventre…
Et le débarrasse enfin de ce jean si encombrant. J’avoue que je peine un peu, même si il m’aide, mais c’est le résultat qui compte. J’ai un peu moins de mal avec son boxer, que je fais lentement glisser sur ses cuisses, lentement, très lentement.
Et c’est tout aussi lentement que ma bouche descend elle aussi, délaissant son nombril.
J’inspire profondément.
C’est la première fois que je fais ça. Volontairement, je veux dire. Sans y être forcée. Et cela doit sûrement se voir, ou du moins se ressentir, lorsque je pose mes mains, légèrement tremblantes, sur ses hanches, que j’empoigne doucement, mais fermement. Toujours sans le quitter des yeux.
Nulle trace d’hésitation, et encore moins d’appréhension dans mon regard. Je veux qu’il comprenne que si je fais cela, c’est que j’en ai envie. Nulle trace de contrainte, ou quoi que ce soit d’autre. Et d’ailleurs, vu la manière dont mes prunelles émeraude luisent d’envie, d’amour et de provocation, tout à la fois, je pense que c’est très clair.

Doucement, mes lèvres chaudes viennent se poser sur la peau si sensible de son bas-ventre. Mais, contre toute attente, évitent cette virilité tendue, l’ignorant superbement, pour venir glisser vers l’intérieur de ses cuisses sur lesquelles je fais lentement remonter ma langue. Mes mains, elles, viennent effleurer le bas de son dos, avant de descendre sur ses fesses, que je caresse doucement.
Et, finalement, ma bouche se pose enfin sur l’extrémité de son membre, y déposant un baiser, avant de s’ouvrir doucement, laissant passer ma langue qui, tendrement, vient le caresser, l’aimant de manière toujours plus intime au fil des secondes.
Sois mien ce soir, et je serai tienne… Entièrement tienne…
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Tobias Viatscheslav
0274 Serenae Aquae Natae
Tobias Viatscheslav


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MessageSujet: Re: Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé]   Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé] Icon_minitimeDim 31 Aoû - 14:04

"- Si cela te gêne, je peux toujours te laisser ainsi… "

Sourire en coin.
Dans les dents, Tobias.
Me laisser dans cet état ? Je ne sais pas comment je m'en sortirais. Si tu faisais un truc pareil. J'aurais même du mal à m'en remettre… Mais je penses que tu t'en rends compte. De tout ce qu tu me fais. Emotion. Sensation.
Douce, douce émotion.
Dure, dure sensation.
Le regard que tu me lance m'indique clairement que tu te fous gentiment de moi. Je lève les yeux au ciel, avec toujours ce fichu sourire. Qui ne risque pas de s'en aller.
Qui ne peut pas.

Je note quand même l'information. J'ai senti en elle comme une sorte de…surprise. De gêne ? Je ne sais pas. Elle ne s'attendait peut-être pas à ce que je sois aussi… bavard. J'avoue que j'ai toujours tendance à raconter n'importe quoi. Dans ce genre de situation, lorsqu'une pensée me vient à l'esprit, je ne réfléchis pas forcément avant de l'exprimer. Une histoire de confiance. Une toute petite pointe d'inquiétude me fouille l'esprit, quelque part sous mes gémissements, sous la chaleur de son corps, la douceur de notre étreinte. Je la gêne ? Si elle n'aimait pas cette façon de faire… ma façon de faire ?
Je fronce légèrement les sourcils.
Je pense à l'Autre.
Comment était-il, lui ? Silencieux ? Concentré…concentré dans sa passion ? Est-ce que je lui en donne assez ? Je veux dire… autant que lui ? Il était peut-être plus jeune que moi. Peut-être était-il plus en accord avec ce qu'attendent Sybille et sa vingtaine d'année. Peut-être suis-je…trop à l'aise ? Je…

- Tobias…

Peut-être, peut-être, mais ta gueule avec tes "peut-être" !
Tu l'entends, cette voix ? Tu la sens se presser contre toi, tout contre toi…? Comme si la seule chose que nous pourrions faire de plus était de fondre nos peaux en une seule, par le seul moyen… par le seul moyen de cette chaleur qui monte. Encore.
Encore.
Tes mains sont posées sur mes hanches. Simplement. Mais ce seul contact… et celui de ton dos conte mon torse… et ta façon de m'appeler… et ta voix… Je n'en peux presque plus. Alors pour éviter de me perdre trop loin, je m'accroche un peu plus à toi. Mes doigts intensifient leurs caresses, encouragés, appelés par ce cri, par ce sursaut… Encore. Plus fort. Je ferme les yeux. Embrasse ta nuque, et pour la première fois, mordille un peu ta peau si douce, si chaude, si… tienne.
Et ton corps me retient. Pas seulement cette façon que tu as de te refermer sur moi…Peut-être sans t'en apercevoir, tes ongles s'enfoncent dans ma peau. Et lorsqu'un cri t'échappe, je gémis doucement. Même si tu ne fais pour l'instant
Qu'être là.
Etre là.
Tant.

Mais elle s'écarte de moi. Tant pis, tant mieux. Je ne sais pas si j'en aurais été capable moi-même. Trop pris que j'étais, à demi perdu dans une sorte de songe sensible.
Terriblement sensible.
J'esquisse un sourire. Tu vois, le vieil homme n'avait pas dit son dernier mot. Il ne veut pas avouer trop vite que tu le mènes par le bout du nez… alors il prend un air plein de défi. Même si ce bref éloignement lui laisse comme un vide glacé entre les bras. Il se retient de te ramener tout de suite contre lui.
Et j'ai bien du mal.
A ne pas t'attraper maintenant
Même si je sais comment
Il faut tenir un oiseau.
Suffisamment fermement pour ne pas qu'il s'envole tout de suite. Mais sans trop insister pour ne pas l'étouffer, ou lui briser les ailes.
Je voudrais tendre ma main. Mais une fois de plus… elle devance mon geste. Décidément. 'Faudrait qu'on change mes piles, ça devient grave. Mais ce qu'elle fait me fait tout de même oublier cette petite déconvenue… tout en me frustrant passablement. De sentir ses seins petits m'effleurer à peine… ébauche d'un geste, d'un souffle… Irritation de l'esprit presque plus que du corps. Caresse supposée, sous-entendue.
Et ceci, bien-entendu, sans pouvoir y mettre un terme, en te ramenant d'autorité contre moi… Simplement parce que ce n'est pas le genre de chose que j'aime faire. Il y a toi, il y a moi. Nous sommes deux. Et je n'aime pas les directives. Alors je te laisse t'amuser de moi, comme tu l'entends. Je me penche juste un peu, désirant effleurer des lèvres cette peau qui me nargue, comme on fait un sourire, comme on essuie une larme.
Mais non.
Encore non.
Et toujours.
Ce petit air moqueur.
Je hausse un sourcil, mime une moue vexée. Qui ne m'empêche pas de m'allonger docilement, lorsqu'elle exerce une pression assez ferme sur mes épaules. Volontaire, la pression... Je touche le sol d'une manière tout sauf délicate.
Hey.
Mais je dois avouer que toute forme de protestation est totalement annihilée par la vision qu'elle m'offre. Installée sur mes hanches, elle me détaille de haut. Son regard même est une caresse. Je brûle là où ses yeux se posent… et là où elle s'est assise d'ailleurs. Mes mains viennent caresser ses cuisses, calant dans mes paumes la douceur de sa chair.

Je sursaute presque. Tant le simple contact de son index irrite mes lèvres, les frustrant de n'avoir plus… mais elle remédie assez rapidement à cela.
Et d'une telle façon…
C'est comme si quelque chose avait enfin décidé de se libérer. Comme si les baisers d'avant se contentaient de supposer, de préparer la violence de celui-ci.
Violence. Mais si exquise…
Ma main cueille ses reins, et la ramène contre moi. Sa peau touche enfin la mienne… si elle pouvait faire plus… si seulement elle pouvait faire plus… Je réponds à son baiser. Avidement, voracement. Pressant une main dans sa chevelure, appuyant dans son dos de l'autre.
Elle se retire, et je lâche pour la première fois un gémissement frustré.
Regard vert.
Regard gris.

Ses ongles sur mon torse… Je me cambre légèrement, l'invitant presque à y aller plus franchement… n'importe quoi, fais n'importe quoi… tant que ça vient de toi, je ne me plaindrai pas…
Contraction.
Sa langue prend le relais, vient explorer une intimité bien précise… ce n'est rien, mais c'est tout. Occupée qu'elle est sur mon nombril, je sens à peine ses mains s'énerver sur ma ceinture. Ma main passe sur sa joue.
C'est le début de la fin.
Maintenant, je ne parle plus. Je ne peux plus. Mon corps brûle. Mon corps se tend. N'aspire plus qu'à se fondre en elle… Je finis par me rendre compte qu'elle tente d'ôter mon jean. Je viens l'aider. Mais nos gestes… ne sont pas vraiment précis. Nous bataillons une grosse poignée de secondes.

Ce rempart-là est oublié.
Soulagement.
Tension.

Compréhension lorsqu'elle glisse mon boxer le long de mes jambes, pose ses doigts fébriles sur mes haches offertes.
Tu es sûre ?
Que oui, me mit son regard. Franc. Décidé. Cette seule œillade qui suffirait presque à me contenter. Je lui réponds d'une expression alanguie, les lèvres légèrement entrouvertes. Fin d'un soupir, tentative de parole. Mais rien ne vient. Juste ce sentiment si léger, mais si prégnant, dans mon ventre… Elle se penche et ses lèvres murmurent au bas de mon ventre cette mélopée sensitive… Mes doigts se crispent légèrement dans sa chevelure. Je me reprends. Je ne voudrais pas tirer ses cheveux… Je la sens qui descend lentement. Silence absolu. Je retiens ma respiration.
Expire lorsqu'elle descend sur mes cuisses.
Je mords ma lèvre inférieure, contracte légèrement les sourcils. Son souffle… me harcèle, m'oppresse, me tente… mais sans jamais soulager la tension qui me prend… Elle glisse sa main au creux de mes reins. Je me cambre, presque sans le vouloir. Réponse.

"Ah…"

Elle est bien loin, la gouaille du début, non ?
Bien loin…
Sa langue sur moi.
Je n'en peux déjà presque plus.

Je n'ose plus ouvrir les yeux, de peur d'être pris à mon propre vertige. Ces gémissements, ces cris, ce sont vraiment les miens ? Plus elle m'en donne, et plus j'en veux. Je n'en peux plus. Je veux la sentir tout contre moi. Je veux la sentir autour de moi. Je la veux.
Une main tremblante vient écarter son visage. Soupir de frustration.
Je ne réfléchis plus vraiment à ce qu'il faudrait, ou ne faudrait pas faire. Ce qu'il faudrait dire, ce qu'il faudrait éviter. Je sais seulement que je la plaque brusquement contre moi, et que mes lèvres ne se détachent plus de sa peau. Mes mains, agitées, désordonnent ses cheveux, palpent son dos, sa poitrine. Je m'assieds, la bascule sur moi. D'un geste vague de la main, j'écarte un morceau de verre gênant, et la plaque contre le mur carrelé. Pousse un vague gémissement en sentant un minuscule éclat de miroir se ficher dans mon genou. Balaie la douleur.
Je me recule légèrement.
Coup d'œil enfiévré.
Embrasse ses genoux.
Mes mains écartent délicatement –dernier sursaut de lucidité- ses cuisses, que j'embrasse avec délices.
Avant d'aller plus loin.
Beaucoup plus loin.

Ce n'est uniquement qu'après m'être rassasié de son intimité que je reviens à ses lèvres. Mon corps presse le sien contre le mur. Je n'en peux plus. Tout ce qui me fait n'aspire en cet instant qu'à une chose, une unique chose.
Je veux…
Je veux ce nous.
"…n...nous'… je t'..."
Ma main au creux de ses reins. L'autre sur sa hanche.
J'entre en elle.

" Te iubesc…din tot sufletul…"
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MessageSujet: Re: Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé]   Il pleut dans mon coeur... [Contenu mature][Terminé] Icon_minitimeDim 31 Aoû - 17:52

Un sourire amusé vient étirer mes lèvres. Je me moque de lui ? Peut-être bien que oui… Mais le voir ainsi, si frustré, incapable de faire quoi que ce soit… Irrésistible. Tu me veux Tobias ? Dis-le moi, je le sais que tu me veux.
Alors viens me chercher…
Cependant, une petite voix au fond de moi me murmure que je ne devrais pas le tenter.
Parce que le meilleur moyen de résister à une tentation, c’est d’y céder. Quelle que soit la manière.
Mes sourcils se fronçent, une infime fraction de seconde, avant que je ne glisse mon index sur ses lèvres, toujours souriante.
Mais qu’il y cède donc. Je n’attends que ça.
Et pour preuve de la passion, de l’ardeur qui m’habitent, comme démonstration de cette envie dévorante que j’ai de lui, un baiser. Violent, brûlant, passionné. Auquel il répond d’une manière ne pouvant que me combler. Ses mains, dans mon dos, dans mes cheveux… Me pressant contre lui, avidemment, ardemment. J’aimerais… J’aimerais tant me fondre en lui, sentir ma peau fusionner avec la sienne, ne faire qu’un, plus qu’un…
J’aimerais, je voudrais… Je le veux.
Lui.

Lorsque je me retire, haletante, je ne peux retenir un nouveau sourire en l’entendant gémir de protestation. Attends, attends… Cela ne fait que commencer. N’ai pas peur… Je ne partirai pas. Plus. Pas maintenant, surtout pas.
Pas maintenant, alors que je suis dans tes bras.
Avec toi. Et si je m’éloigne, ce n’est que pour mieux te revenir…
La preuve ? A nouveau, je viens. Explorant ton torse, ton ventre, ta peau. Si chaude, si douce… Et cette odeur, qui n’appartient qu’à toi… Cette odeur, cette odeur qui m’enivre, qui m’enchante et qui me ravit…
M’exhalte.
Tu croyais que j’allais te laisser ? Plus maintenant, rassure-toi. Ce désir, cette passion, cette envie que j’ai de toi… Crois-moi si tu veux, mais cela me fait autant de mal qu’à toi de m’éloigner de toi ainsi, de ne pas ressentir la caresse de tes doigts, de ta bouche, de tes yeux… J’en ai terminé avec la frustration.
Ou presque.
Juste une dernière fois, une toute dernière fois… Mais c’est pour te procurer davantage de plaisir encore. Je veux te sentir essouflé, abandonné, complètement. Je veux te pousser à bout, une dernière fois. Que tu libères enfin cette passion, cette ardeur qui brûlent en toi.
Que je peux sentir, là, sous mes lèvres qui t’aiment de manière si intime…

Et tu le fais. Tes gémissements, tes soupirs, tes cris… Les mouvements inconscients de tes hanches, de ton bassin, alors que tu te tends vers moi de manière presque implorante, suppliante. M’en demandant toujours davantage.
Conciliante, j’accède à ta requête.
Accentuant les mouvements de ma langue sur ton membre, le prenant davantage en bouche.
Savourant pleinement l’emprise que j’ai sur toi, en ce moment même. Mais aussi toutes ces émotions, ces sentiments…
Et ce cœur, qui tambourine dans ma poitrine… J‘ai l’impression qu’il va exploser.
Est-ce que tu le sens ? Est-ce que tu l’entends ? Ce cœur qui palpite, qui bat… Qui bat pour toi.
Que pour toi…

Mes yeux, jusqu’ici restés clos –pour mieux me concentrer ? Pour mieux sentir, ressentir ? Je l’ignore moi-même…- se rouvrent lorsque je sens ses doigts se poser sur ma joue. Et doucement, il m’écarte de lui. Soupir de frustration, de ma part comme de la sienne.
Il tremble. Et moi… Je lui lance une œillade plus que suggestive. Provocante. Avec toujours ce petit air moqueur, comme pour le défier.
Approche, si tu l’oses... Je sais que tu me veux.
Tout comme je te veux.
Alors… Viens. Aime-moi Tobias, aime-moi…

Oui. Oui, voilà ! Comme ça, c’est comme ça que je te veux. Ardent, passionné, brûlant… Et cette brutalité, cette violence mêlée de douceur, dûe à cette seule et unique envie… Mais quelle envie ! Et c’est avec cette même précipitation que je me serre contre lui, soudant mon corps au sien. J’avoue avoir laissé échapper un petit cri de surprise lorsqu’il s’est brusquement emparé de moi, me plaquant contre lui de la sorte. Et j’avoue également que, l’espace d’un instant… J’ai eu peur.
Souvenirs.
Etais-je allée trop loin ?
Mais tout ceci a bien vite été balayé. Je n’arrive même pas à comprendre comment j’ai pu avoir une pensée pareille, dans ses bras. Dans ses bras à lui.
J’ai honte.
Et je brûle… Je brûle ! Oh mon Dieu…
Sa bouche, avide, dévorant ma peau. Ses lèvres, brûlantes, ses baisers… Je me sens fondre comme neige au soleil, incapable d’émettre un seul son, si ce n’est soupirs de désir et gémissements langoureux, incapable de faire un seul geste, si ce n’est celui de le serrer davantage contre moi, caressant fébrilement sa chevelure.
Et ses mains, sur mon corps… La façon dont il m’explore, glisse sur moi, tout pour me rendre folle. Me cambrant dans ses bras, je rejette la tête en arrière, m’offrant davantage à lui dans un gémissement de volupté. Mes bras viennent enlacer son cou, mes mains effleurent sa nuque.
Le plaquent contre moi. Davantage, encore.
Encore, encore et encore…
Toujours plus.

Est-il possible de mourir de la sorte ? De désir, d’envie, de passion… D’amour.
Car lorsqu’il m’assois sur ses cuisses, avant de me plaquer contre le mur… Je sens mon cœur hurler dans ma poitrine. Et je m’arque vers lui, frémissante, parcourue d’un désagréable frisson en sentant le carrellage glacé dans mon dos, contre ma peau si chaude.
Chaude, si chaude… Brûlante. Je brûle de désir, pour lui, et lui seul.
Tobias, je te veux… Maintenant.
Prends-moi, je t’en supplie. Je n’en puis plus.

Mais tu en as décidé autrement. As-tu deviné la force avec laquelle j’ai envie de toi ? Si oui… Pourquoi ne me réponds-tu pas ?
Je…
Oh non…
Tu la voulais, cette revanche ? Me faire languir, à ton tour… Bon Dieu. Je crois que je commence à comprendre ce que tu as pu ressentir. Parce que là, si ce n’est pas de la frustration…
Pourtant, ce ne sont que mes genoux qu’il embrasse ainsi. Je ne sais pas si dans d’autres circonstances cela m’aurait émoustillée de la sorte, mais là… Je dois me retenir pour ne pas lui sauter dessus, le plaquer au sol et lui faire l’amour, sauvagement.

Il ne manquerait plus que je le viole. Quoi que, vu l’état dans lequel il est, je doute que cela en soit un.
N’empêche que l’idée m’arrache un gloussement de rire.

Sybille… Tu es vraiment grave. Penser à ça, maintenant, alors qu’il…
Qu’il…
Un gémissement enfiévré s’échappe de mes lèvres. A nouveau. J’inspire profondément, j’expire, inspire à nouveau. Cherchant vainement à calmer les battements de ce cœur si passionné, à reprendre une respiration normale.
Mais comment le pourrais-je, avec ce qu’il est en train de me faire ! Je n’ai jamais été dans un tel état d’excitation. Jamais. La moindre parcelle de mon corps me brûle, et déjà ma gorge et ma poitrine se couvrent d’une fine pellicule de sueur.
J’ai chaud, tellement chaud…
Et lorsque ses lèvres se détachent de mes cuisses, atteignant enfin mon intimité… Je ne peux retenir un cri aïgu. Réflexe, mes poings se referment, mes ongles s’enfonçent dans mes paumes. Mon corps tout entier se crispe, tandis que, les yeux fermés, les lèvres serrées, j’arque désespérément mon bassin vers lui, m’offrant délibérément à sa bouche qui m’embrasse de manière si intime.

Et après… Je perds toute retenue. J’halète, je gémis, je soupire. Tendue à l’extrême, me mordant violemment les lèvres pour tenter vainement de garder le peu de lucidité qu’il me reste et ne pas perdre pied. Pas maintenant, je ne veux pas…
Pas sans lui. C’est trop tôt, beaucoup trop tôt…
Mais je dois dire que j’ai beaucoup de mal à garder contenance. Parce que c’est sans aucune retenue que je m’offre à lui, m’abandonnant toute entière à la délicieuse caresse de ses lèvres et de sa langue. Mes mains glissées dans sa chevelure d’ébène, s’y retenant du mieux que je le puisse tout en tentant de ne pas lui faire de mal. Douce torture, délicieuse torture. Peu à peu, je me sens partir, incapable de résister. Et pourtant, je n’y arrive pas. A croire qu’il fait exprès de me maintenir au bord de ce précipice, à deux doigts d’y tomber la tête la première, ne me retenant plus que par le bout des doigts. Mais cela suffit.
Et j’ai beau crier, supplier, implorer, gémir son nom, complètement submergée par le plaisir, rien à faire. C’est horrible, et merveilleux à la fois. Exquis.
Je vais devenir folle, complètement.

Puis il se détache de moi. Enfin, après tout ce qu’il m’a fait subir. Seulement. Soupir de soulagement en grande partie mêlée à la frustration. Mais d’un autre côté… Je connais la suite. Il ne peut plus reculer, pas plus que moi. Nous en avons envie tout les deux, outre mesure. C’est tellement fort que ça en dépasse ma raison.
Et je crois que si il me laissait maintenant… J’en mourrais.
Alors, lorsqu’il revient m’embrasser… J’oublie tout. J’oublie mon cœur qui me réclame en hurlant de l’oxygène. J’oublie ma respiration, haletante, pantelante. J’oublie le fait que je suis à deux doigts de perdre conscience, totalement submergée par le désir et l’envie. J’en oublie mon propre goût que je sens pourtant sur ses lèvres qui se mêlent aux miennes. C’est à la fois étrange, dérangeant… et tellement normal. Je ne saurais dire pourquoi. Mais tout ce qui m’importe, en ce moment même… C’est de ne faire plus qu’un avec lui. Et cela se ressent dans le baiser que je lui rends, que je lui offre.
Ardeur, désir, passion.
Amour…
Et lorsque j’y mets fin, c’est un regard brûlant d’envie et de sentiments que je lui lance. Tandis que je l’enlace, me rivant à lui comme si ma vie en dépendait.
Ce qui, en fait, est un peu le cas.
Et j’ondule contre lui, langoureusement.
Je te veux. Je suis là, prends-moi…
Maintenant.


"…n...nous'… je t'..."

Mes yeux, qui étaient pourtant clos, je le croyais, se rouvrent. En même temps que mes lèvres, qui tentent vainement d’articuler un mot.
Tu… ?
Ce n’est pourtant qu’un gémissement d’extase qui s’en échappe, tandis que mes paupières se ferment à nouveau. Violent sursaut. Mes mains se referment fébrilement sur ce qui est à leur portée, à savoir son épaule et ses cheveux, les étreignant désespérément, alors que je me plaque contre lui.
Un être, une seule personne, une seule âme.
Depuis combien de temps attendais-je cet instant ? Depuis combien de temps ?! Longtemps, trop longtemps. Mais qu’importe. Tout ce que j’avais pu imaginer, ce que j’avais pu rêver… n’est rien à côté de ce torrent de sensations, d’émotions qui me submerge. Jamais je n’ai ressenti une telle chose. Jamais.
N’être réellement plus qu’un avec un homme. Un nous. Toi et moi. Juste nous…

- Tobias, je… Je…

Je te veux. Je vais devenir folle. J’en veux plus. Je n’en peux plus.
Je t’aime…
Toutes ces choses, que j’aimerai lui dire, lui murmurer, lui hurler. Lui faire comprendre tout ce que je ressens.
Qu’il puisse éprouver la même chose que moi lorsqu’il m’a murmuré ces mots d’une voix rauque à l’oreille, alors qu’il me prenait avec tant de douceur.
Parce que je ne parle peut-être pas sa langue. Mais le language du cœur, lui, tout le monde le parle.
Et que je ne comprends que trop bien ce que me crient ses yeux gris, rivés aux miens, qui lui répondent en retour.
Je t’aime… Je t’aime tant.

Mais là… Je crois que l’heure n’est pas aux déclarations. Ou n’y est plus. De toutes manières, je crois qu’aucun de nous deux n’est en mesure de dire quoi que ce soit. J’ai déjà du mal à respirer… Je ne contrôle même plus mon corps qui, comme animée d’une propre vie, se cambre, se tends et se tords contre le sien, tandis que j’ondule du bassin, l’accompagnant dans ses mouvements.
Toujours cette envie folle, dévorante qu’est celle de vouloir le sentir au plus profond de moi, et ne faire plus qu’un avec lui…
Alchimie des corps, mélange des peaux, des odeurs. Je suis tellement troublée, tellement enivrée que je ne parviens même plus à distinguer le lui du moi. Son corps du mien. Est-ce pour ça que je ne m’autorise plus un mouvement, si ce n’est celui de mes hanches ? Effleurant à peine son dos de mes mains, de peur de le griffer, de sentir mes ongles s’enfoncer dans sa peau sous l’effet du plaisir.
Gardant mes yeux rivés dans les siens. Jusqu’au bout.

Et lorsque l’orgasme vient, je ne peux le retenir. Submergée par une avalanche de plaisir soudain, violent, destructif, j’entends à peine le cri d’extase que je pousse, alors que mes mollets se referment sur ses hanches, l’etreignant à m’en rompre les os. Prise d’une fébrilité telle que je n’en avais encore jamais connue, j’augmente encore la cadence de mes mouvements de bassin, secouée de vagues de plaisir intense successives. Et bientôt, il me rejoint. Lâchant à son tour un cri rauque, avant de se déverser en moi.
Et je m’effondre contre son torse, épuisée. Mais euphorique.
Nous… Pendant un bref instant, il y a eu ce nous. Instant intense, où nous nous sommes étreints, partagés de cette même vague de félicité. Réunion des âmes. L’impression de ne faire plus qu’un, avec lui…
Et je veux que cela continue. Que ce « nous » existe, qe ce « nous » vive.
Nous…
Toi, et moi…

A présent blottie contre lui, j’enfouis mon visage dans le creux de son cou, haletante. Inspirant profondément son odeur, tout en reprenant lentement mon souffle. Ecoutant avec délices le chant de nos deux respirations brouillées de plaisir, soutenu par le rythme de nos deux cœurs battant à l’unisson.
Timidement, mon index effleure sa joue.
Et je relève la tête.
Le regardant dans les yeux.

- Tobias…

Je savoure ce prénom. Le faisant couler tendrement dans ma bouche, le prononçant avec milles douceur et délicatesse, de peur de le profaner, de le souiller.
Jamais il ne m’a paru plus beau, en cet instant.

Un doux sourire éclaire mon visage, alors que je me saisis de sa main.
Que je porte à ma bouche pour l’embrasser, en caresser la paume de mes lèvres. Lèvres qui remontent le long de son bras, glissent sur son épaule, s’attardent dans son cou, avant d’arriver à son oreille.
Et j’y murmure ces mots :

- Je t’aime.

Regard éperdu d’amour. Ma bouche quitte son oreille pour prendre possession de ses lèvres. Y joignant les miennes dans un doux et tendre baiser.
Le pacte est scellé. Je t’appartiens, toute entière, tout comme tu m’appartiens.
Nous. Juste nous…
A jamais.
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