Sadismus Jail
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Sadismus Jail

Venez vivre la vie mouvementée des prisonniers de Sadismus.
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal

 

 Coeur de pierre et mur de fer...

Aller en bas 
AuteurMessage
Evy Clov
Invité




Coeur de pierre et mur de fer... Empty
MessageSujet: Coeur de pierre et mur de fer...   Coeur de pierre et mur de fer... Icon_minitimeLun 27 Nov - 18:24

Je savais en me levant ce matin là que ma journée ne serait pas comme les autres. A une jeune demoiselle comme moi à qui il n'était arrivé que des malheurs, c'était avec un sourire de printemps que je m'éveillais et me préparait. Comment décrire un sentiment pourtant si étrange? Le soleil sur ma peau, sa chaleur encourageante, les voix des passants, m'aidant, m'encourageant, s'excusant lorsque je chargeais mes valises dans le taxi avec le chauffeur. Au fond de mon coeur une nouvelle porte s'ouvrait et sur un monde extrèmement différent. Je faisais semblant de voir un paysage défiler par la fenêtre, imaginant quel paysage splendide pouvait y défiler. Mon handicap m'avait obligé à développer au maximum mes autres sens, j'en profitais souvent.

Comme en ce moment où je savais que le chauffeur m'épiait dans son rétroviseur, apeuré par mon sourire d'ange énigmatique et froid comme la pierre. Son coeur s'accélèrait et je m'amusait à lui fair de petits signes de la main. Il montait alors un peu plus fort sa musique, pour cacher le silence pesant qui s'installait. Un peu de classique. Et pourtant je détestais ça. Mais ce fut une musique très apréciée sur ce long voyage. Douce, pleine de vie, de classe comme une oeuvre d'art. Belle mais terriblement imparfaite et personelle. Chaque oeuvre était un monde, une vie, un message et si peu de gens les décryptait. Si peu de gens décryptaient les messages en général. Préférant les sms et les mails informatiques où la moitié des mots étaient machés. La langue si mal employé à l'oral devait encore être maltraité à l'écrit?

Je finit presque par m'ennuyer de cette monotonie. Peut-être que le classique ne m'allait pas après tout. La voitutr sembla prendre plusieurs virages, comme si nous montions le col d'une montagne. Beaucoup de virages et des montées impresionantes. Et toujours la lumière du soleil. Mais sans vraiment m'en rendre compte je l'a sentait de plus en plus froide sur ma peau. Etait-ce un mauvais signe? A tourner, s'enfoncer dans le froid et dans une lumière que je m'imagnais pâle voir grise je m'intérogeais. N'était-il pas temps de faire demi-tour?


-Nous sommes bientôt arrivé. Votre destination est bien à la prison de Sadismus Jail?

-Exact.

-N'est-ce pas la prison qui a été rénové et dont les prisoniers ne ressortent jamais?

-C'est une prison dont personne ne ressort jamais.

Répondit-je accompagnée de mon éternel sourire glacée. La musique était de rigueur, je pouvais le sentir trembler depuis mon siège.
Puis la voiture s'engouffra sur un chemin de pierres, de pavé et de pierres encore. Jusqu'à ce qu'elle s'arrête. Je fermais les yeux bien que ce geste fut devenu parfaitement inutile chez moi depuis l'âge de treize ans. La portière s'ouvrit et un air froid vint me mordre le visage. Je m'enfouit précipitament dans un chale gris et prit la main qu'on e tendait. Je paya les 108$ que le brave homme me demanda. Bien qu'il ne fut pas si brave que ça, en glissant ses billets dans sa poche et remontant dans la voiture sans me rendre ma monnaie. Il aurait 2$ de pourboire pour la musique...


Je me tournais alors vers les grilles, sortant ma canne de sous mon manteau je m'avançais à taton et touchait du bout de mes gants la grille. Du fer, lourd, impénétrable, haut et puissant. On devinait qu'elle portait un message, un seul:
Quoi que tu fasses je ne tomberais pas, derrière moi, tu demeureras toujours derrière moi.
Je souriait ironiquement à cette fatalité qui m'inondait. Est-ce que cela me concernait moi aussi? Je portais le coeur d'une autre dans ma poitrine, était-ce aussi ma punition? Maintenant que j'y pensais, mon coeur était-il de pierre comme on me l'avait toujours rétorqué ou était-il d'un fer aussi impénétrable que ces grilles. Une voix de gardien s'éleva. Fatiguée, rauque, comme si on dérangeait un ours en pleine hivernation. Je présentais le papier qu'une main dure et osseuse m'arracha des mains.


-Stagiaire?... Si vous le dites. Avec tous les malheureux qui siègent ici, ça va pas leur manguer une si charmante compagnie...

Je rentrais dans l'enceinte, le vent se fit encore plus fort. Je fit un pas en arrière.

-Un problème?

Me demanda la voix du gardien qui me suivait des yeux. Ne pouvait-il pas me laisser celui-là? La chose était bien plus difficile que prévue, mes pieds retentissaient sur les dalles. En silence, mes yeux gris, humide par le froid, se balayaient sur des édifices que je ne pouvais voir. Mais tout me soufflait la mine ébahi que j'affichais.

Dans mon dos, un bruit de grille qu'on referme retentit. Je frissonais. Qui avait dit qu'une belle journée commençait déjà?
Revenir en haut Aller en bas
Maybeth
9130 Psycho logue/tique
Maybeth


Féminin
Nombre de messages : 6312
Age : 33
Localisation : En boule sous mon bureau en train d'égrener un chapelet...
Date d'inscription : 17/11/2006

Coeur de pierre et mur de fer... Empty
MessageSujet: Re: Coeur de pierre et mur de fer...   Coeur de pierre et mur de fer... Icon_minitimeDim 3 Déc - 14:23

Je regardais la télévision ce matin. La météo annonçait une journée fraîche, douce, et un ciel sans nuage. Mais j'avais vite été déçue quand j'avais remarqué la petite notice au bas de l'écran. "Cette prévision n'est valable que pour le sud de l'île." Bien sûr, nous, on se coltine toujours le mauvais temps. On a droit aux deux extrêmes. Soit on gèle, soit on meurt de chaleur. Ça se situe rarement entre les deux. Ce que j'aurais eu envie aujourd'hui, de sortir et d'aller voir le village, le bord de mer peut-être, mais pour regarder, et non pour m'y baigner, parce que l'eau m'effraie.

Deuxième déception de la journée, en regardant à mon horaire, j'ai vu que c'était aujourd'hui que je devais accueillir la jeune étudiante qui aspirait à devenir psychologue. Je ne l'ai jamais vue, mais je ne l'aime déjà pas. Imaginez qu'elle se trouve à me surpasser et que la directrice décide que je ne suis plus à la hauteur. Elle sort à peine de l'Université. Elle a sans doute des méthodes plus actuelles que moi, plus performantes. Je m'imagine déjà le pire; une frêle Maybeth qui dort sur un banc ce par cet qui demande l'aumône aux passants parce qu'elle n'a plus d'argent ni d'endroit où aller depuis que son père est mort. Non. Vraiment, avoir une stagiaire me met sur les nerfs.

En plus, j'ai apprit seulement hier qu'elle était aveugle. Une charge de travail de plus si on me demande mon avis, tout simplement. Comment elle va faire pour lire les dossiers des patients? Elle va devoir s'engager une secrétaire pour le faire à sa place. Et si elle engage une secrétaire, la directrice va chialer que ça lui coûte cher et renvoyer quelqu'un pour rééquilibrer ses dépenses. Et ce quelqu'un pourrait très bien être moi. J'ai un soudain accès de panique. Je ne me suis jamais sentie en sécurité avec les gens, ce sera pire maintenant si je ne me sens pas protégée par ma sécurité d'emploi.

En passant devant le couloir des prisonniers, j'ai une pensée pour Jefferson. Peut-être que si jamais il se retrouve dans mon bureau… Si la stagiaire est là, il n'osera rien me faire. Voilà bien le seul point positif que je vois à son arrivée à elle. Parlant de son arrivée, je devrais peut-être arrêter de traîner et me dépêcher, sinon elle va attendre la pauvre. Non que j'en aie quelque chose à faire, mais je vais me faire taper sur les doigts si je ne fais pas mon boulot comme il se doit. Remarque… encore là, avant je n'étais pas mandatée pour accueillir les gens. Mais il semblerait que la directrice aime bien me faire faire ce boulot idiot.

Je sors dans la cour après que ce charmant et gras Wilfrid m'ait ouvert sa porte blindée. Il me sourit tendrement, mais je l'ignore. Quelque chose en lui me fait peur, peut-être sa trop grande gentillesse. Mais il faut dire que pour moi, toute gentillesse est signe de tromperie. Merci Jeffie pour tout ce que tu m'as mit dans la tête.

La première chose que je remarque après le vent qui me fouette violement dès que la porte s'est refermée derrière moi, c'est le paysage désolant et le seul et unique arbre de taille respectable qui se trouve devant la grille principale. Le sol sableux, craquelé par endroits puisqu'il fait froid aujourd'hui, calle sous mon pas raide et rapide. Je vois la jeune femme qui se tient près de la grille, les yeux vides de toute vie. Cette vision, même de loin, me glace le sang. Elle va doubler ma tranche de travail.

Je remarque que Maxence, le garde qui est souvent affecté aux grilles de l'entrée, la regarde avec un peu trop d'insistance. Ma mémoire fait un bond en arrière, quand à ma première journée, il m'avait fait du rentre dedans. Ma bouche se tord en un rictus méprisant en voyant la manière dont il louche sur la pauvre aveugle qui ne remarque sans doute pas cette manœuvre. Je trépigne. Cet idiot devrait avoir honte.

Je reprends ma marche d'un pas ferme et décidé. Il n'est pas dit que je le laisserai s'approprier MA stagiaire.

- MAXENCE! je crie en marchant. Vous avez fait votre travail. Je fais le mien maintenant. Alors continuez de regarder cette stupide porte. On vous paie pour ça.

Je sens presque physiquement la haine qu'il me témoigne. Je n'aurais peut-être pas du porter autant de plaintes sur lui à la direction. Son salaire a été baissé à plusieurs reprises et on l'a menacé souvent de le jeter dehors. Bien sûr il a toujours su que les plaintes venaient de moi, même si elles sont supposées rester anonymes. Il n'y a que moi dans la prison pour le détester autant. Et je crois que ma stagiaire ne le portera pas dans son cœur non plus.

Après un dernier regard meurtrier, il retourne à son poste et je me tourne vers la jeune femme aux longs cheveux noirs que j'ai devant moi. Elle a un sourire glacé, un sourire faux. Je m'y connais là-dedans. Elle semble avoir la même manie que moi de créer un mur entre elle et la réalité. Moi j'utilise ce mur comme une défense. Elle, je ne sais pas encore. Dans son regard éteint, j'ai du mal à lire ce qui l'anime. Mais sa posture me démontre qu'elle n'a pas connu un passé particulièrement heureux. Peut-être la maladie, peut-être des railleries. Je verrai cela plus tard. Tout ce que je sais, c'est que sa vie, comme celle d'à peu près tout le monde, m'intéresse.

Avec son handicap, je me demande si elle peut savoir à quel point mon attitude est glaciale. Sans doute que ma voix n'aide pas à me montrer chaleureuse.

- Je suis Maybeth Greene, psychologue de l'établissement. Vous devez être Evy Clover.

Mes derniers mots ont peut-être été prononcés plus durement que je ne le voulais. Peu importe. Ce n'est pas moi que ça va affecter.
Revenir en haut Aller en bas
https://the-jail.probb.fr
Evy Clov
Invité




Coeur de pierre et mur de fer... Empty
MessageSujet: Re: Coeur de pierre et mur de fer...   Coeur de pierre et mur de fer... Icon_minitimeLun 4 Déc - 13:40

[J'adore ton post 16 ]

J'entend des pas qui s'approche, et je sens sur moi un regard malsain, qui ne me quitte pas, qui ne cligne et ne tressaillit plus. Je suis rassuré enfin d'entendre une voix, même si cette voix est sèche, dure,et quelque chose de menaçant. Comme un avertissement. Je n'en tiens pas compte, tâche de garder bonne figure, je sourit avec simpathie, tend ma main gantée. Et répond avec mon habituelle voix douce:

-Exact. Enchanté de vous rencontrer Maybet, si vous permettez, appelez-moi Evy. J'espère que ma venue ne vous posera pas de problème, ma méthode douce a été félicitée mais elle est encore incomplète.

Je tend ma canne et marcha à ses côtés, frénétiquement, nous avons la même démarche que j'entend sur la neige. Il doit y avoir quelque chose de triste en cet instant. Si l'on nous peignait en tableau, ce serait de curieux pas dans la neige, des souffles glacés, et un homme encore tourné sur nous. Je rajoute pour combler le silence, peut-être pas avec la finesse que j'aurais souhaité:

-Je peux déjà vous assurer que je ne serais pas un poids pour vous, j'ai une très bonne mémoire, vous n'aurez qu'à m'expliquer clairement le cas de chaque patient et je m'y mettrais de suite. Et aussi que dès mon stage achevé, je quitterais l'établissement. C'est dans mon contrat.

Je soupirais une lourde vapeur. Il fallait sans doute dire ces mots, histoire de tout mettre au clair. Et même si au fond de moi j'étais terrorisé, je me sentais le besoin de rassurer, et moi aussi par la même occasion. Ma canne dérapa dans le verglas et elle tomba en retentissant violemment sur les pavés. Je me baissais et l'a cherchait à taton. J'affichais une mine gênée. En moi j'étais furieuse, honteuse. On me l'a tendit, je me redressais en remerciant platement.

-Merci, il m'arrive malheureusement ce genre de chose des fois. Mais en général j'arrive à me débrouiller seule. En fait je déteste qu'on m'aide, mais ça part d'un bon sentiment...

J'avais dut l'a surprendre par cette brusque franchise, mais je ne voulait êtere jugé sur une bonne figure, un regard vide et un sourire froid. En tant que psychologue, métier auquel j'aspirais, elle avait déjà dut comprendre bien des choses sur moi. Mais en tant qu'aveugle je n'étais tout de même pas sourde et moi aussi j'avais compris des choses. Une voix inquiète et inquiètante aussi, un pas rapide et appuyée, une respiration frêle et par petite bouffée. Des simples sons, des vibrations, et c'était déjà le grand jugement. Et surtout pourquoi j'avais choisit ce métier. Juger de la vie des autres, les condamner, les faire remonter lorsqu'ils touchent le fond, car après tout, la vie n'était qu'un enchevêtrement de jugement.

-Lorqu'on est handicapé c'est pire, parce qu'être privé de quelque chose c'est tout de suite considéré comme un malheur, et les regards de pitié sur vous se multiplient, mais au fond la privation peut avoir quelque chose de bien... Ca... Libère en quelque sorte.

Je souriait brusquement. Je m'égarais ou devait praraitre complètement dépassé. Nous marchions toujours mais curieusement, nos pas avaient ralenti, d'eux-même. Une brume. C'est surement ce qui nous avait presque stoppé. C'était comme une brume qui s'installait, dans l'air.

-Je ne vais pas vous retenir plus longtemps. Pourrais-je voir mon bureau?
Revenir en haut Aller en bas
Maybeth
9130 Psycho logue/tique
Maybeth


Féminin
Nombre de messages : 6312
Age : 33
Localisation : En boule sous mon bureau en train d'égrener un chapelet...
Date d'inscription : 17/11/2006

Coeur de pierre et mur de fer... Empty
MessageSujet: Re: Coeur de pierre et mur de fer...   Coeur de pierre et mur de fer... Icon_minitimeVen 15 Déc - 8:22

Je dédaigne la main qu'elle me tend. Ça peut paraître froid et désagréable. C'est exactement ce que c'est. Silencieusement, en faisant toutefois assez de bruit sur le mince tapis de neige pour qu'elle puisse me suivre, j'avance à mon rythme habituel; hâtif, sec. Je jette parfois un coup d'œil derrière moi pour dénicher quelque chose dans son attitude. Tout ce que je vois n'est qu'un sourire figé, qui doit être niché sur ces lèvres le ¾ du temps. Il a quelque chose d'artificiel, un peu comme le mien, mais en moins pire. L'avantage avec cette femme, c'est que je n'ai pas à me forcer à sourire en lui parlant, ou faire des mimiques intéressées. Je n'ai qu'à parler d'un ton ordinaire.

- J'espère que ma venue ne vous posera pas de problème, ma méthode douce a été félicitée mais elle est encore incomplète.

Oui c'est ça… Ta méthode. Tu sais bien où tu peux te la mettre. Je suis quand même contente qu'elle ait précisé incomplète. Ça a un petit quelque chose de rassurant. Elle a donc des choses à apprendre de moi. Et moi-même, en observant ses méthodes, je pourrai m'assurer de ne pas me faire dépasser. Pas question que je perde ce job. Une simple petite pensée pour les bancs de parc finit de me convaincre. Ce n'est pas cette jeunette qui va me détrôner. Une Maybeth malade, à l'hôpital ou dans un asile d'accord. Mais pas une Maybe itinérante. Comme je ne réponds rien, le silence retombe sur nous. Dieu que j'aime le silence. Lourd de sens et de paroles gardées sous clef.

-Je peux déjà vous assurer que je ne serai pas un poids pour vous, j'ai une très bonne mémoire, vous n'aurez qu'à m'expliquer clairement le cas de chaque patient et je m'y mettrai de suite. Et aussi que dès mon stage achevé, je quitterai l'établissement. C'est dans mon contrat.

On ne m'avait pas avertie de cette clause du contrat. Je ne peux que me réjouir de l'apprendre, même si cela me semble un tantinet méchant. Les gens ne le savent pas, mais je ne suis pas une gentille psychologue. Je compatis au sort des autres, seulement parce que c'est mon travail. Pourtant, il m'arrive très souvent d'avoir envie de leur rire au nez et de les laisser se débrouiller tout seul. Celui qui a dit qu'une psychologue ne jugeait pas le cas de ses patients s'est mit le doigt dans l'œil sur mon cas. Je suis tout sauf compatissante et aimante. Certains évènements de ma jeunesse m'ayant refroidie de l'intérieur, et un certain grand frère, je suis incapable d'éprouver la moindre pitié pour quelqu'un qui me dit avoir souffert de maltraitance ou de problèmes de quoi que ce soit.

-Vous aurez sans doute remarqué, si non ça ne devrait pas tarder, que je ne suis pas le genre de personne qui aime à travailler avec quelqu'un d'autre. Je suis une solitaire. Alors oui, votre venue m'embête un peu. Je vais devoir retravailler mes habitudes et partager certains dossiers. Encore là, certains d'entre eux me tiennent à cœur et je refuse de les partager. J'espère que vous comprenez et que ça ne vous ennuie pas trop. Je ne suis pas ce qu'on peut appeler un excellent professeur. Je n'ai jamais rien appris à personne, ni même essayé.

Je me tourne vers elle tout en marchant. Elle me semble un peu plus hésitante. Nos pas ont ralenti. J'ai dû la mettre mal à l'aise. Je n'aime pas les longues tirades, mais je n'ai pas pu m'en empêcher. Il me semblait que le silence méritait qu'on le remplisse de franchise. Si j'ai l'occasion d'être moi-même avec quelqu'un, je ne veux pas perdre cette chance. Ça me donne une centaine de faux sourires en moins à faire. Un bruit mat attire mon attention. Je me tourne et voit Evy qui tâtonne pour trouver sa canne qui lui a glissé des mains. Je pourrais rester là et la regarder chercher, peut-être même être vraiment méchante et pousser la canne un peu plus loin. Mais je serais incapable de faire une telle chose. Moi la douce Maybe, la Maybe soumise des souvenirs de Jefferson, je me penche et prends la canne blanche pour la lui remettre entre les mains.

-Merci, il m'arrive malheureusement ce genre de chose des fois. Mais en général j'arrive à me débrouiller seule. En fait je déteste qu'on m'aide, mais ça part d'un bon sentiment...

Non ce n'est pas un bon sentiment. C'est l'habitude. Je ne suis pas capable d'être ouvertement méchante. Mes pensées sont cruelles, mais mes gestes sont doux. Elle se lance dans un long monologue à propos des handicaps, monologue dont je n'ai que faire. J'entends finalement quelque chose à propos de son bureau… Mon bureau en fait. Que je devrai partager. Je repense à mon fatras de paperasse, au tiroir du bas qui ne se ferme qu'accompagné d'un bon coup de genou et aux nuits que je pouvais passer à lire des dossiers avant de m'endormir sur mon fauteuil. Je devrai mettre un second fauteuil, faire de la place, libérer un ou deux tiroirs. Je soupire.

- Oui bien sûr. Je vous y emmène. Ne vous laissez pas impressionner par…

J'allais dire le désordre, mais elle ne le verra même pas. Je me gifle mentalement pour ma bourde et me mord la langue.

- Laissez tomber.

Je la guide à travers les nombreux dédales de couloirs de la prison. Mon bureau n'est pas loin avant l'aile des prisonniers.

- Oh et je vous annonce que pour la durée de votre stage, vous partagerez aussi ma chambre.

Je ne peux pas cacher la nuance d'agacement dans ma voix. Une autre chose à partager… Moi qui suis toujours toute seule. Second soupire. Nous arrivons devant NOTRE bureau. Je cherche mon trousseau de clés et ouvre la porte. Je pousse du pied une boîte de papiers qui traîne au milieu de la place. Pas envie qu'elle trébuche et se heurte la tête sur quelque chose. Je reste dans le cadre de porte, les bras croisés.

- Désolée, je n'ai jamais rien fait visité à une aveugle. Je ne sais pas trop comment vous faire prendre connaissance du lieu.

[tu peux poster dans le bureau, s'il y a problème avec mon post, dis-le moi. Je ne me suis pas relue donc c'est possible.]
Revenir en haut Aller en bas
https://the-jail.probb.fr
Contenu sponsorisé





Coeur de pierre et mur de fer... Empty
MessageSujet: Re: Coeur de pierre et mur de fer...   Coeur de pierre et mur de fer... Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Coeur de pierre et mur de fer...
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Loin du coeur...
» Quand le coeur crie ..
» Quand un coeur se brise...(Pv Faith)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Sadismus Jail :: Pour relaxer un peu :: Archives-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser