Sadismus Jail
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Sadismus Jail

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 Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit]

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Sadé Cuida
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Sadé Cuida


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MessageSujet: Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit]   Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit] Icon_minitimeMer 2 Avr - 14:12

... je l'aurai fait, et depuis longtemps. Sauf que je ne suis pas ambitieuse. En plus on m'a dit qu'on ne sortait pas des enfers. On y entrait point final. Soit, qu'il en soit ainsi.
Je crois que je me suis bien plantée dans mon analyse. Je pensais que je serais mieux ici, logée, nourrie, hors de danger. Mais il semblerait que le danger est omniprésent entre ces murs. Et pas que! je suis sûre et certaine que même dans le village avoisinant cette foutue prison, le danger est là. Je suis sûre que l'aura de malfaisance s'étale le plus possible sur des kilomètres autour. C'est vraiment flippant. Je n'ai croisé que quelques prisonniers depuis mon arrivée - faut dire que je suis là que depuis peu - mais tous mon laissé le même arrière goût amère de peur et de menace.
J'aurai du y penser à deux fois avant de me laisser couler dans le monde de l'ombre. Finalement je me demande si j'aurai pas mieux fait de m'exiler dans le plus lointain des pays, apprendre leur langue, trouver une maison, un travail, me refaire une identité, une vie...
Tout cela est révolu maintenant, je ne devrais même pas y songer. Je vais culpabiliser, ce n'est pas bon pour le moral. Déjà qu'il n'est pas très résistant, je ne veux pas non plus finir comme la pire des loques dépressive et suicidaire. Car quoi qu'il arrive, je vais rester en vie. Après tout je me suis enfermée ici dans le seul but de voir encore le jour se lever, encore et encore.
Quelle connerie quand même... ma naïveté n'a-t-elle donc pas de limite? Je crois que c'est le cas.

Je soupire et j'ai cette impression si agréable qu'un poids libère subitement ma poitrine. Je respire à nouveau, sans gêne, sans stresse, sans anxiété. J'en profite car je sais que se ne sera que de courte durée.
Je suis là seulement depuis dix minutes, allongée par terre et les jambes relevées contre la machine à laver le linge qui tourne comme une furie. Les vibrations de cette dernière me sont assez agréable et je crois que je me suis assoupis un temps. Du moins le temps de mettre au point quelques pensées qui tapaient forts contre la paroi éternellement enfantine de mon crâne.
Mes mains sont croisées sur ma poitrine, les doigts liés, et je fixe le plafond avec attention. Je devrais compter les toiles d'araignées pour passer le temps. Tout comme on compte les moutons avant de s'endormir.

La machine se calme un peu, le temps de vider son eau et de la changer, puis repart comme une jeune cheval qui retrouve son champ. Le temps de se répit, je tendais l'oreille pour percevoir le moindre bruit suspect d'une présence qui me serrait lourdement désagréable, la respiration en abstention, mais rien. A mon grand soulagement.
Le grondement et les vibrations reprennent, et je me remets douillettement dans ma tête à penser, encore et encore. Quand est-ce que tout cela cessera enfin? Est-ce que je vais devoir me fondre dans la masse? prétendre que je suis une criminelle, comme les autres, folles à lier, dangereuse et obsédée, pour ne pas avoir d'ennui? Je l'ignore, j'ignore encore tout sur ce monde. Je ne sais pas comment me comporter, comme marcher, manger, respirer, dormir, parler sans éviter le pire. Ils se rendront vite compte de qui je suis. Pauvre petite fille influençable, aussi meuble que du beurre. On peut en faire ce qu'on veut... c'est mon pire défaut et le trait principal de mon caractère par la même occasion. Je suis pas dans la merde, comme ça...

J'ai peur.


Dernière édition par Sadé Cuida le Lun 7 Juil - 15:03, édité 1 fois
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Bella Hope
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MessageSujet: Re: Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit]   Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit] Icon_minitimeJeu 3 Avr - 10:57

Laver son linge, encore et toujours laver son linge. Je suis épuisée, lessivée, lassée. La mort de Kathleen m’a frappée plus fort que je ne l’aurais crus. J’ai tellement pleurée que j’ai l’impression de ne plus avoir de larmes, plus rien, juste un corps vide ou résident deux ou trois anges essayant de maintenir ma lumière. Je pousse la porte de la laverie et entre doucement, avec discrétion. Je pose mon linge sur une machine et m’appuie dessus, sans bouger. Je suis un peu dans les nuages, et c’est seulement au bout de quelques minutes que je me rends compte qu’une autre machine tourne, en tout cas d’après le bruit c’est ce que j’en déduis. Je m’avance un peu plus loin avec douceur…Une jeune personne, est allongée par terre les jambes relevée et posée contre la machine. Intriguée, je la regarde sans rien dire. Les mains croisées sur son torse, elle fixe le plafond. Je m’approche en douceur d’elle et me posta juste au dessus de sa tête, mes longs cheveux noirs jouant le rôle de rideaux :

« Je ne sais pas si c’est un bon endroit pour dormir. » Dis-je en souriant avec douceur.

Ses cheveux sont courts et elle ressemble à une petite fille, mais son regard me laisse à me dire le contraire. La douceur de son visage me frappe…cette expression aussi. Comme si elle avait…peur ? Je me retire, elle me fait penser à moi, oui moi tout crachée quand je suis arrivée ici, sauf que je n’aurais pas eu le courage de me balader seule ici.

Voyant qu’elle n’était pas rassurée – ce qui m’étonnais guère – je m’empresse d’ajouter :

« N’ai pas peur, c’est pas moi qui te fera du mal ici. »

Oui en effet, ce n’est pas moi. Je ne ferais de mal a personne, même au plus méchant…quoi que…sa dépend de la situation pour le méchant après. Arg. Elle est de taille moyenne, a peu près comme moi en faite. Je ne me souviens pas de l’avoir croisée une seule fois et à en juger son expression de stress, panique, frayeur et compagnie, je me dis qu’elle doit être nouvelle. Détends toi, j’ai dis que je ne te ferais pas de mal…je suis aussi douce qu’un agneau. Oui…un agneau vider de tout aujourd’hui. Un trou à la place du cœur. Je sais que je m’en remettrais, mais bon, c’est dur pour le moment. Heureusement qu’il y a Yoruichi et Ethan. Sans eux, peut-être que je serais pendue au bout d’une corde à cette heure là.

Je la regarde à nouveau, un léger sourire aux lèvres. Je n’arrive plus trop à sourire comme avant, mais je sais que sa me reviendra.


« Je suis Bella, Bella Hope. Et toi ? »
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Sadé Cuida
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MessageSujet: Re: Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit]   Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit] Icon_minitimeJeu 3 Avr - 12:13

Je suis en pleine course folle au travers d'une petite ville que je connais très bien. Les gens que je croisent me font des signes de la main avec de grands sourires, tout en me saluant à vive voix. Moi, je leur répond, à tous, mais je ne m'arrête pas. Je cours très vite. Je ... vole même.
Les façades des murs s'assombrissent de plus en plus. Les visages changent. Les sourires ne sont que des rictus. Des ombres apparaissent et me rejoignent dans ma course.
Elles s'approchent de moi, me serrent peu à peu. Je me débats mais elles ne veulent rien entendre. Elles grondent sourdement, alors je me tais. Elles me forcent à tourner, alors je tourne. Elles ralentissent alors je ralentis... Elles s'arrêtent, se pressent contre moi, m'allongent sur le sol, m'étouffent.
Le sol est humide et chaud. Il est sombre. Il sens l'odeur terrible de l'erreur. De mon erreur. De ma peur.
Le sang s'écoule lentement entre mes doigts...

Je suis soudainement parcourue de convulsion de surprise et me réveille en sursaut. Un grognement a dû s'échapper de ma gorge, ou autre chose, je ne sais pas. Je suis totalement perdue.
Mes yeux s'ouvrent brutalement et se posent sur un visage... un visage !!!
Je remets rapidement tout les ingrédients dans ma composition. Je suis sur le sol froid de la laverie de la prison dans laquelle on m'a incarcérée, voilà où j'en suis. Et ce visage... ce visage ce doit être une prisonnière qui est venue pendant que je dormais.

Putain mon coeur bat à un rythme que je ne le croyais même pas capable d'atteindre. Mes mains palpent mon corps comme pour savoir si tout est en place, si on ne m'a rien fait, si je ne suis pas blessée ou autre... tout vas bien. Je n'ai pas mal, je n'ai rien. Seulement mon coeur et mon sang bat avec force à m'en faire mal au crâne.
Si elle a parlé, je ne sais pas ce qu'elle a dit. Quoi qu'il en soit elle se décale et mes yeux restent dans leur axe en fixant à nouveau le plafond que j'avais quitter pour plonger dans mes songes. Ma bouche est légèrement entre-ouverte mais je ne me rend compte de rien.

Je bouge enfin la tête pour regarder cette prisonnière à mes côtés. C'est seulement à ce moment que je commence à la dévisager avec plus d'attention. Je ne suis plus autant aveuglée par la crainte. Elle a de long cheveux, de grand yeux, un sourire pâle mais présent... qu'est-ce qu'elle me veux?!

Je dois vraiment avoir la tronche de la fille qui va se pisser dessus car je l'entend qui me dis qu'elle ne me fera aucun mal. Pas elle. Et c'est avec ça qu'elle pense qu'elle pourra me rassurer? je suis naïve, mais je suis déterminée à ne plus me laisser faire. Il y avait une femme, très douce et gentille, qui m'avait accueillit et lancé dans la gueule du loup. Elle lui ressemble, quelque par. Aussi douce, aussi insouciante. Non, j'ai peur d'elle aussi. J'aurai peur d'une fourmis si elle s'avisait de me menacer avec ses petites entaînes.

Je me redresse lentement sur mes coudes et la regarde silencieusement sans pouvoir dire quoi que se soit. Elle se présente et sa voix est douce comme une lit douillet dans lequel on aimerait se lover pour dormir une bonne nuit.
Mais elle me fait peur.

Je balbutie quelque syllabes, ma voix me trahissant encore, puis j'abandonne à dire quoi que se soit. Je hoche la tête. Mes yeux doivent encore être agrandis par la trouille mais je m'efforce de montrer au moins le sentiment que j'éprouve. Quoi que se doit être peine perdue.
Je me relève brusquement, oubliant mes jambes appuyées contre la machine. Elles glissent et se fracassent contre le sol en faisant bouger la machine à laver. La corbeille que j'avais posé dessus tombe mollement, comme pour mettre la cerise sur le gâteau.
Je ne bouge plus, regarde le dégât autour de moi... heureusement que le produit n'est pas tombée lui aussi. Je finis de me relever en massant un peu mes chevilles endolories puis ramasse ma corbeille.

Je ne peux pas ignorer plus longtemps cette personne et je dois lui parler si je ne veux pas la fâcher... Je scrute le sol comme s'il était fait en diamant et ma voix se décide enfin à sortir d'entre mes lèvres, faiblement.

"Je... enchantée... je... suis Sadé..."

Qu'il est beau se pied de tabouret... quelle finesse. Je repose ma corbeille sur la machine et je me rend compte qu'elle a finit de tourner.

"Elle a... finit... tu la veux après...?"

Je lève malencontreausement mes yeux sur elle et détourne rapidement le regard. Je ne comprendrais jamais cette peur qui m'habite pour un rien, mais voyons le bon côté des choses; je ne me suis pas pissé dessus.
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Bella Hope
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MessageSujet: Re: Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit]   Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit] Icon_minitimeJeu 3 Avr - 13:35

Elle m’a l’air complètement affolé comme si je m’apprêtais à lui sauter dessus. Calme jeune fille, je suis complètement inoffensive. Mais ça, elle n’a pas l’air de le sentir en faite. Elle balbutie quelque mot dont je ne saisis pas le sens, puis elle essaie de se relever…beaucoup trop vite. Elle tombe et fait tombée la corbeille à terre. Je voulus me précipité vers elle pour l’aider, mais déjà, elle se relevait pour ramasser ce qu’elle avait fait tombée. Puis elle fixe le sol…okay. La je me sens mal à l’aise, j’ai un peu l’impression de l’ennuyer. Je n’aurais peut-être pas due aller lui parler, mais bon, je voulais juste parler un peu…enfin bon. On peut pas la forcer. Elle a l’air d’un animal terrifiée qui est prit en chasse par son pire ennemie. Elle est nouvelle, sa se sent. Elle craint tout le monde, comme je craignais tout les prisonniers ici à mon arrivée. Je les crains toujours mais un peu moins. Enfin sa dépend du prisonnier après.

Enfin elle se mit a parler avec faiblesse :

"Je... enchantée... je... suis Sadé..."

Sadé…bizarre comme prénom. Original, je ne l’avais jamais entendu en faite. Qu’a-t-elle à avoir si peur de moi ? Je sais qu’ici, il faut être méfiant, mais bon, je n’ai rien de terrifiant sur moi. Juste ma main droite bandée jusqu’au poignet. Elle était encore douloureuse. La douleur me rappelait tous les jours que je vivais, mais surtout elle me rappelait le moment et le pourquoi elle était dans cet état. Je me mordis la lèvre avant que je ne me sente déprimée. La vie continue…avec ou sans Kathleen…

« Elle a... finit... tu la veux après...?"

Je repose ma concentration sur Sadé qui me regarde furtivement avant de détourner les yeux. Je ne peux m’empêcher de sourire. J’ai l’impression qu’elle me ressemble sur bien des points. L’innocence, la peur, la crainte…c’est ce que reflète Sadé. Je lui souris en disant :

- Non ne t’inquiète pas. Je vais en utilisé une autre. »

Je tourne les talons et retourne près de mon linge qui m’attendait. Je le mis dans la machine et la mit en route. Je me souviens de Yoruichi qui n’arrive pas à les utiliser correctement. Elle me fait rire sans le vouloir. Je m’assoies sur la machine, face à Sadé, lui souriant toujours. Je remarque que ses yeux sont sombres comme la nuit.

« Tu es ici depuis combien de temps ? »

Autant essayer de la rendre plus à l’aise. Je n’arrive pas à lui faire passer le flot de bonne humeur que je divulgue toujours autour de moi. Surement à cause de mon état d’esprit un peu saturée et noir. Mais bon, ce n’est que temporaire…Je soupire discrètement. Dire que je pourrais être libre en ce moment même, j’avais toute les preuves pour prouver mon innocence…mais hors de question que je retourne là haut, plus rien ne m’attends si ce n’est que la solitude et Yoruichi est la mieux placée pour le savoir.

Elle a toujours ce regard effrayée et paniquée. Il faut qu’elle prenne un peu plus confiance en elle si elle veut réussir à survivre ici. Oui maintenant, je peux me permettre de donner ces conseils car moi-même, je suis déjà un peu plus sûr de moi. Ce n’est pas non plus le top du top, mais sa avance. Tout vient à point, à qui sait attendre…

« Tu sais, tu peux te détendre un peu. Je t’assure que je ne suis pas le genre de personne à tuer ou à violer. Je me démarque un peu de lot alors respire. »

Oui respire Sadé parce que t’es crispée là. Encore un sourire de ma part pour l’aider et l’invité à quitter cet air effrayée qui peint son visage. Elle a de la chance que ce n’est pas un autre détenu qui soit venue ici, plutôt que moi. Un détenue comme Hina par exemple. La elle peut être sur qu’elle aurait eu une bonne raison d’avoir peur. Rien que d’y penser j’en frissonne. Une douleur m’élança dans la main jusqu’au poignet. Je serre les dents et posa un bref regard que ma main bandée que je pose doucement sur mon genoux, ainsi j’éviterais de m’appuyer dessus.
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Sadé Cuida
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MessageSujet: Re: Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit]   Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit] Icon_minitimeVen 4 Avr - 13:06

Je la regarde qui se retourne pour aller chercher sa corbeille de linge après m'avoir dit qu'elle allait en utiliser une autre. Je hoche la tête sans grande conviction, je ne sais pas sur quel pied danser.
Elle est si douce dans sa façon de parler, de regarder, de se mouvoir même! Elle m'a même assuré qu'elle ne me ferait rien. Je ne sais pas...

Quoi qu'il en soit, je suis restée en plan depuis qu'elle m'a quitté et je la regarde comme on regarderait une chose étrange et incompréhensible. Je ne m'en rend compte que quelques longues secondes plus tard et détourne les yeux au plus vite, le rose aux joues. Encore une fois, j'espère ne pas l'avoir froissé par mon regard...
Je l'entend qui rit doucement sans raison apparente puis le bruit caractéristique d'une personne qui monte sur une vieille machine à laver me parvient aux oreilles. Je regarde dans sa direction... ses pieds pendent devant le tambour qui commence à tourner mollement.

Sa voix rompt le silence et me surprend. Toujours aussi douce. Je n'ai peut-être pas de quoi avoir peur... elle ne me paraît pas méchante. Je vais tenter de me détendre et voir après.

"Quelques jours..."

Seulement quelques jours. Ca doit se voir sans problème. Je frissonne de trouille dès que je vois un prisonnier, je suis soumise, je ne sais pas comment faire. Je sens la viande fraîche à dix kilomètres à la ronde, j'en suis certaine.
Je finis par lever timidement les yeux vers cette jeune femme répondant au nom de Bella et lui adresse un pâle sourire peureux. Elle est plutôt jolie. J'aimerai bien qu'elle ne me tende pas un piège... j'aimerai bien le savoir déjà, être sûre de moi. Mais je ne l'étais pas avant d'entrer ici, je le serais encore moins maintenant. Il faut que je m'y fasse.

Je soupire un peu pour faire partir cette sensation d'oppression qui pèse sur ma poitrine mais rien n'y fait. Je suis encore bien trop tendue pour tenter quoi que se soit. Comme pour répondre à mes pensées, la voix de Bella s'élève légèrement dans l'air confiné de la laverie.
Je hoche encore la tête, perplexe devant mon propre état dérouté, et je souris à nouveau sans conviction. Ca fait un peu peur, mais je n'arrive pas à faire mieux. Je sens les muscles de mes joues raidis par je ne sais quoi.

Histoire de me donner une contenance, je commence à m'occuper de mon linge.
Je m'accroupis devant le tambour de la première machine, l'ouvre, et commence à le vider dans ma panière en l'examinant un peu.
Et je me lance.

"Je... suis désolée... mais je ne suis pas tranquille... Je n'ai pas l'habitude..."

Un drap d'origine blanc qui est devenu grisâtre, on me l'a refilé tout à l'heure, pour que je le mette sur mon lit. Mais il était vraiment trop sale pour que je le pose tout de suite. Il avait une grande tâche brune... là! Elle y est encore !!!
Le secoue la tête, abusée, mais il faut que je m'y fasse. J'ai l'impression qu'on m'a mise dans une boîte qui se serre peu à peu autour de moi, et qui me force à en prendre la forme. Je pense que c'est à peu prés ça.

"Mais si tu dis que t'es pas... comme les autres... je peux te faire confiance...?"

Le ton de ma voix est légèrement interrogatif alors que je passe ma tête sur le côté d'un T-shirt gris qui sort de la machine.
Je le pose dans la corbeille, puis je continu ma labeur. J'aimerai ne pas me planter au sujet de cette fille, parce que j'ai tendance à m'approcher des gens trop facilement, mais si elle le dit...

Une mèche me barre les yeux et je la repousse d'un air distrait derrière mon oreille.
Je me relève avec ma panière pleine et me dirige vers le sèche linge qui est non-loin de Bella qui attend toujours que son linge finisse de tourner.
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Bella Hope
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MessageSujet: Re: Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit]   Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit] Icon_minitimeVen 4 Avr - 15:35

C’est bien ce qu’il me semblait, elle était ici que depuis quelques jours. Il suffisait de voir son air crispé et tendue pour s’en rendre compte. J’étais comme elle il y a un peu plus d’un mois, aussi effrayée, comme un animal retiré à son propriétaire ou à son environnement naturel. Je sais ce qu’on ressent quand nous sommes seuls ici, sans personne de confiance avec qui passer du temps, personnes a qui se raccrocher…être seul ici, c’est horrible. Presque insoutenable. Je remercie le destin ou hasard, d’avoir mis Yoruichi, Ethan, Carl, Sybille et même Etoile, sur mon chemin. Ce sont les nouvelles rencontrent et le temps que l’on passe avec eux, qui influence notre progression. Enfin c’est ce que je pense, après…

Je la regarde toujours, elle s’accroupie et enleva son linge pour le mettre dans le panier. Enfin, elle prit la parole, à mon plus grand soulagement, moi qui ne suis pas une grande adepte du silence…sauf quand celui-ci était justifié.

"Je... suis désolée... mais je ne suis pas tranquille... Je n'ai pas l'habitude..."

Je la vois qui examine son linge, un drap plus exactement. Pas étonnant qu’elle ne soit pas tranquille, qui pourrait l’être dans un lieu comme celui là ? Même les plus forts, ne sont pas toujours tranquilles. Moi, je ne le suis jamais, toujours sur mes gardes à longueur de journée. On s’y fait, mais après tout dépend de la personne que l’on a en face de nous. Depuis que je fréquentais Yoruichi, j’ai appris à reconnaître les inoffensifs des dangereux. Or ici, Sadé était inoffensive, ça ce sentait, sa se voyait même.
Ma machine tourne toujours, ballotant mon linge de droite à gauche. Il y a quelque jour, j’ai eu l’impression que c’était mon cœur qui était à la place de ce linge. Je ravale des larmes et ne laissa rien paraître. Ma main me faisait toujours mal, parfois c’était limite insoutenable. J’avais l’impression qu’on me la compressait dans un étau.

"Mais si tu dis que t'es pas... comme les autres... je peux te faire confiance...?"

Elle me pose cette question en passant la tête de côté du tee-shirt qu’elle tenait devant elle. Quelle question, bien sur que l’on peut me faire confiance, toute les personnes que je connaisse et avec qui j’ai sympathisées, me font confiance. Ils ont vue en moi quelqu’un de douce et sensible. Rassurante avec ce petit sourire toujours présent sur son visage. Je la regarde à nouveau en répondant :

« Si ça ne tenais qu’à moi, je dirais que oui tu peux me faire confiance, après tout dépend de toi si tu en a envie ou non. Tout ce que je peux te dire c’est que je ne suis pas le genre de personne à tourner le dos à ceux qui en on besoin. »

C’est exactement ça, je ne tourne le dos à personne, comme je n’ai pas tournée le dos a Etoile…
Sadé m’intriguait beaucoup. Je me surprends à être si posée, si calme et si…tranquille. La perte de Kathleen me pèse énormément, mais j’ai appris à relativisé, mes larmes ne serviront à rien, ne la ramènerons pas. Et puis je dois me faire une raison. Sadé se relève et se dirige vers le sèche-linge, non loin de moi. Je me demande qu’elle âge elle a. Elle a l’air si jeune, que je me demande ce qu’elle a bien pus faire pour atterrir ici. Sincèrement, je l’imagine mal tuer ou violer quelqu’un, a moins qu’elle cache bien son jeux, dans ces cas là, c’est une excellente actrice. Je me redresse et demanda doucement :

« Dis moi tu as quel âge ? Et pour quoi es-tu ici ?...enfin si ce n’est pas indiscret »

Je lui souris, encourageante et rassurante. Ne t’inquiète pas Sadé, je te promets que je ne te ferais jamais de mal.
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Sadé Cuida
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MessageSujet: Re: Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit]   Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit] Icon_minitimeVen 4 Avr - 16:11

Ca ne dépend que de moi, oui, elle a raison. Mais elle ne me pousse pas à lui faire confiance ce qui apaise ma méfiance. J'ai croisé des gens qui devenaient même violent quand il sentait que je ne leur accordais pas toute ma confiance. Bien sûr, pour éviter les cou, je me sentais obligée de mettre ma vie entre leurs mains, mais c'était plutôt de mauvais grès.
Là, la situation me semble différente. Elle ne me force en rien, reste douce, patiente et sereine, telle une mère. A-t-elle des enfants? J'ai levé les yeux vers elle une fraction de seconde en pensant à cela, puis je me suis accroupie devant le sèche-linge pour commencer mon petit travail de ménagère.
Je prend mon temps pour prendre chacun de mes vêtements et chacun des draps, les examiner une dernière fois, puis les mettre dans la machine.

Je n'ose toujours pas la regarder plus de quelques secondes mais je sens que l'ambiance c'est un tantinet améliorée depuis tout à l'heure. J'en souris même d'aise. Ca va mieux.

Jusqu'à ce qu'elle commence à me poser une question. Je m'arrête dans mon geste, le bras semi-tendu vers le tambour de la machine avec le T-shirt gris. Je regarde l'ombre du ventre de l'engin en réfléchissant, mais une autre question arrive.
Je ne sais plus vraiment quoi faire car cette question est un peu gênante.
En même temps, cette fille à réussit à conquérir en moins une certaine confiance, mais cela ne m'assure pas que si je lui dis tout à elle, je n'aurai pas de problème par la suite.
Oui, je ferai mieux de rien lui dire. Si jamais l'occasion se présente, je lui dirais, plus tard, on sait jamais...

"Je... j'ai... Dix-neuf ans..."

Je laisse planer un petit silence le temps de répondre à la suite. J'en profite pour mettre mon T-shirt dans la machine, puis le drap.
Mon regard est dans le vide, j'hésite encore sur ma réponse. Me croira-t-elle si je lui dis ce qui est écrit sur mon dossier? Peut-être... je peux être convaincante.
Mais pour la suite, si elle apprend que je lui ai mentit, se fâchera-t-elle contre moi?
Non, elle m'a dit qu'elle ne me fera aucun mal, jamais. Je pense pouvoir lui faire confiance sur ce point là.
Mais je choisi la prudence sur l'autre point.

"J'ai... c'est pas bien... j'ai tué deux ... deux hommes..."

Je tremble un peu en finissant de mettre le linge dans la machine. Non, je ne tremble pas de crainte qu'elle m'accuse d'être une menteuse et qu'elle se fâche, mais plutôt à cause du souvenir. Ce souvenir. Non, je ne peux pas m'y résoudre, il est encore si frais... je ne peux pas être une telle chose, elle s'en rend bien compte par elle-même, j'en suis certaine.
Mais j'ai commencé mon mensonge, je dois aller jusqu'au bout.

"Pas bien..."

Je lève les yeux vers elle. Ils sont grands, sombres et humides. J'aimerai qu'elle comprenne ma peur. Je ne sais pas ce qu'elle a fait elle, si elle a tué...

Je ne bouge plus, j'ai une sueur froide. Elle n'est pas là pour rien elle! elle a sûrement tué, elle a donc déjà levé la main sur quelqu'un... elle va sans doute se fâcher, j'ai du me faire avoir encore!!

La peur me prend et je me relève brusquement. Je perd un peu l'équilibre et mes pieds se prennent dans ma corbeille alors que je recule en tremblant. Je me rattrape de justesse sur une machine. Mon souffle est haletant et je n'ose plus la regarder à nouveau...
Sadé, grandit, je t'en pris...
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MessageSujet: Re: Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit]   Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit] Icon_minitimeVen 4 Avr - 17:51

Elle met ses vêtements et draps, dans le sèche-linge. Mais son geste s’interrompit suite à ma question. Peut-être que ma question est vraiment trop indiscrète pour qu’elle veuille en parler. Je ne veux la forcer en rien, si elle veut parler, je l’écouterais, mais si elle ne veut pas, je respecterais son choix. Mais de cette manière, je ne pourrais pas énormément l’aider. Et voilà on en revient. Toujours vouloir aider tout le monde, comme si c’était possible…Mes jambes pendent dans le vide, je regarde mes pieds se balancer avec légèreté. J’ai peur du vide, le vertige me tétanise. Je me souviens de la fois où j’ai grimpé en haut d’une tour. Le cauchemar…
Enfin Sadé reprit la parole, d’une voix mal assurée :

"Je... j'ai... Dix-neuf ans..."

Ca alors, je l’imaginais beaucoup plus jeune. A croire que c’est son physique qui porte à confusion. Mais elle laisse un silence s’installer et mit le tee-shirt dans le sèche-linge. Elle n’a pas l’air à l’aise, ou plutôt, elle à l’air d’hésiter. Je me mords la lèvre inferieure en commençant à culpabilisé. J’aurais peut-être due attendre qu’elle m’en parle d’elle-même, avant d’entamer le sujet. Mais en même temps, j’étais curieuse de la connaître et d’en savoir un peu plus sur elle.

"J'ai... c'est pas bien... j'ai tué deux ... deux hommes... Pas bien..."

Le « c’est pas bien » me frappe. Elle a l’air complètement terrorisé. Désolée, mais je n’arrive pas trop à la croire en faite. Rien qu’en en parlant, elle est mal, elle a peur. Non décidément, impossible de me l’imaginer avec un sourire sadique tuant deux hommes de sang froid. Peut-être était-ce pour de la légitime défense, mais même là, je doute qu’elle ait le courage de tuer. Elle ment aussi mal que moi…j’en déduis qu’elle est accusée à tord. Enfin, on sait jamais, elle a très bien pue les tuer elle-même. Mais enfin regarder là quoi ! Avec ces grands yeux sombres et humides, prêtes à fondre littéralement en larme. Cette image me broie le cœur. Elle a l’air si effrayée et torturé mentalement.

Sadé ne bouge plus, telle une statue. Jusqu’à ce qu’elle recule en tremblant. Qu’a-t-elle d’un coup. Je m’inquiète et pose un regard soucieux sur elle. Elle se prit les pieds dans la corbeille et perdit l’équilibre. Instinctivement, je me précipite vers elle pour la rattraper, mais elle le fit elle-même à la machine. Un silence règne, seul le souffle haletant de Sadé le perturbe.

« Est-ce que ça va ? » demandais-je inquiète.

Question bête, bien sur que non ça va pas. Faut pas être intelligent pour s’en rendre compte. Avec douceur je m’approche d’elle posant une main délicate sur son épaule droite avec ma main sans bandage. Je voulais l’apaiser un peu, la rassurer ou autre. Mais au moins qu’elle puisse sourire un peu. Sa donnerais du baume au cœur à tout le monde. J’ai l’impression d’être un spécimen que le monde a peur de regarder. C’est bizarre, elle parait encore plus effrayée que tout à l’heure. Sa me rend un peu mal à l’aise, pourtant il n’y a rien de terrifiant chez moi.

« De quoi tu as peur ? Je suis si effrayante que ça ? »

Toujours avec ce demi-sourire. Non cette fille, n’a pas pus tuer. C’est impossible. Mais que pouvons-nous contre la justice. Rien. Elle décide qui est innocente, qui ne l’est pas…C’est dégoutant, écœurant, d’enfermer des personnes comme Sadé ici…Eh oh Bella t’en fais partie, reviens. En même temps, Sadé ne m’a pas dit clairement qu’elle était innocente, peut-être que je me prononce trop vite…non dans ces cas là, elle joue très bien la comédie. Elle me fait penser à une petite fille…pour une fois je me sentais…protectrice et non protéger.

Je m'inquiète de son état, toujours en face d'elle. C'est pas le moment de devenir folle Sadé, garde la tête haute, respire et reprend toi.
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Sadé Cuida
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MessageSujet: Re: Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit]   Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit] Icon_minitimeSam 5 Avr - 4:10

Elle c'est dangereusement rapprochée alors que je reculais. Je ne sais plus quoi faire, je ne peux pas me permettre de lever la main sur elle, de plus que je ne sais pas être violente. Je tremble encore. Elle pose sa main sur mon épaule... mes oreilles bourdonnent fortement tan le sang bat fort dans mes veine. Je la regarde d'un air terrifié, j'ai peur qu'elle joue un jeu terrible; je n'ai plus de possibilité de fuite, elle m'aura. Son sourire ne me paraît plus aussi doux, j'ai l'impression qu'il essaie de m'attirer pour qu'elle puisse à terme me faire du mal... pourquoi tenait-elle tan que ça à ce que je comprenne qu'elle ne me ferait pas de mal? Pourquoi tenait-elle tan que ça a ce que je me détende...

Elle a parlé, mais je n'ai pas compris un traître mot. Il y a beaucoup trop de bruit dans ma tête. J'ai peur, je tremble, je ne suis pas en sûreté, je suis mal... que va-t-il se passer?

Elle me regarde avec une véritable inquiétude et je me sens bouleverser. Je... je...
Elle n'a pas changé depuis le début. N'importe qui aurait profité de mon état de panique pour faire ce qu'il voulait, pour dévoiler sa vraie face non? Pas elle. Je ne sais pas. Je... Qui est-elle?

Ma main se lève sans que je ne lui en donne l'ordre et vient retirer celle de Bella qui était sur mon épaule. Je sens alors comme une libération, comme si un poids m'avait été retiré, que j'avais à nouveau le droit au mouvement. Mais une nouvelle menace me pèse. Elle ne va sûrement pas aimer ça, elle va sûrement se fâcher, me battre, me tuer peut-être...

"Je..."

Je quoi, Sadé? Qu'est-e que tu veux dire? Je n'y suis pour rien? Tu l'as déjà dis, on ne t'a pas cru. Qui te croira, maintenant que tu es là... peut-être elle? Elle est douce elle aussi, elle ne m'a pas l'air bien méchante...

Mes yeux se baissent sur sa main qui vient seulement d'attirer mon attention. Elle est bandée. Qu'est-ce qu'il lui ai arrivé? c'est-elle battue?
Je hoche la tête, le corps engourdis par ma peur.

"Tu... n'es... pas là pour rien... toi non plus..."

Elle ne comprendra pas ta peur Sadé; si elle pense que tu es un assassin, elle ne comprendra pas ta peur des autres meurtriers. Tu perds ton temps, tu ferais mieux de fuir, vite, tout de suite, vite!
Mais...
Mon corps ne répond pas à mes demande pourtant fortes.
VITE!
Je n'arrive pas à bouger, je ne peux pas... Je ne sais pas qui elle ai, j'ai peur du pire...

Au moment où je l'attendait le moins, mes pieds bougèrent. Je perd à nouveau l'équilibre mais je me rattrape de justesse à une machine. Je me retourne et commence à partir dans un semblant de course ratée. Mes jambes s'emmèlent et je m'étale sur le sol dur et froid de cette foutue laverie... Je suis à terre, ne bouge plus, ne respire plus. Je me recroqueville sur moi-même dans l'espoir que tout cela soit un affreux cauchemar. Mes yeux sont fermement clos, mes poings serrés, mes muscles bandés... Comme si je cette position allais faire partir cette femme qui pourrait bien être le contraire de ce qu'elle me montre depuis le début. Je tremble encore... Sadé, réveilles toi, tu ne peux plus fuir...
Grandis.
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Bella Hope
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MessageSujet: Re: Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit]   Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit] Icon_minitimeSam 5 Avr - 6:05

Elle retire ma main de son épaule, je sens une pointe de déception me percer un peu le cœur. Le fait qu’elle me voit aussi effrayante que les autres, me vexe un peu, rien de méchant, non, mais je suis déçue de paraître comme tous ces chiens galeux ici. Je soupire un peu en baissant les yeux. J’étais à fleur de peau ces derniers temps, et les larmes me venaient facilement, mais ici, je les contrôle, je me retiens en serrant la mâchoire. Je relève la tête, avec un pauvre sourire. Sadé, si tu me crains, qu’est-ce que ça va être quand tu rencontreras quelqu’un qui ne prendra même pas la peine de te demander ton prénom et te tabasser ou te faire souffrir rien que pour le plaisir ? Elle bégaye, elle à peur, je le vois dans ses yeux sombres tourmentés. Je vois facilement les sentiments des gens sur leur visage. Même leurs yeux…s’ils savaient que tout passe par ici, la plus part du temps. Puis les yeux de la jeune fille – qui était d’un an mon aînée – se baissent sur ma main bandée. Je suis son regard. Les bouts de mes doigts sont bleutés et écorchés. Cette blessure date de deux ou trois jours pas plus. Cette douleur me rappelais que j’étais vivante et que Kathleen elle, était morte.

"Tu... n'es... pas là pour rien... toi non plus..."

Hum…si je suis la pour rien Sadé, ma seule erreur à été de protéger une amie qui maintenant, ne fait plus partie de ce monde. Mais ceci tu ne le sais pas, et je me demande si c’est une bonne idée de te l’avouer. Mieux vaut se taire.
Mais que lui arrive-t-il bon sang ! J’ai l’impression qu’elle délivre un véritable duel contre elle-même. L’expression apeurée sur son visage me déstabilise et me chagrine. Laisse tombée Bella, elle te voie comme n’importe quel autre prisonnier sadique et sans remord. Je ne suis plus bonne à rien, je n’arrive même pas à me faire apprécier par cette jeune fille. Pourtant, sur mon visage est marquée en gros « INNONCENTE ». Elle ne le voit pas, je sais qu’elle ne le voit pas, trop aveuglée par sa propre peur. Là, j’ai envie de faire la méthode Yoruichi, comme elle m’avait fait il y presque un mois. Me balancer contre le mur, me disant mes quatre vérités et voilà. Le pire, c’est que ç a à marcher, mais voilà, je ne sais pas être ferme et violente. Juste douce et agréable…quoi que c’est pas comme ça que j’apparais pour les yeux de Sadé.

Je la vois qui veut bougée mais commence à nouveau, de perdre l’équilibre. D’un geste rapide je la rattrape alors qu’elle-même c’est ressaisit grâce à une machine. Aussitôt que ma main prend son coude, elle fuit. Du moins elle essaie, car elle tombe à plat ventre sur le sol.

« Sadé ! »

Je me précipite vers elle, en espérant qu’elle ne s’était pas fait mal. Je me mets à genoux à côté d’elle, la regardant se recroquevillé, tel un enfant apeurée. J’ai de la peine pour elle, si elle continue à se comporter de cette manière, elle sera la proie idéale pour les prisonniers, tel que Hina par exemple. Ils en feront leur jouer, oui un simple et foutu joujou dont ils se serviront pour passer leur nerfs, la malmener tel un vieux chiffon. Il faut qu’elle se reprenne, sinon elle finira par terminer son existence par elle-même. Mon cœur lacérée par la douleur de Sadé, j’attends quelque seconde réfléchissant à toute allure…qu’est-ce que je pouvais faire pour elle hein ? J’ai tenter une approche, elle la catégoriquement repoussée…Pourtant, je ne suis pas comme ça. J’ai deux solutions : soit je me lève attend que ma machine finisse et je m’en vais, lui tournant le dos, comme si de rien n’était. Soit je reste près d’elle, tentant une dernière fois de lui faire entendre raison. Je prend la deuxième solution sans hésité, je ne tourne jamais le dos aux personnes dans le besoin, c’est pas aujourd’hui que ça commencera.

Délicatement, je tente de la redressée mais ces muscles sont raidis à leur maximum. Je repousse une mèche de son visage en murmurant :

« Sadé, si tu veux survivre ici, tu ne réussira pas en te comportant ainsi. Il faut que tu apprennes à différencier le bien du mal. En l’occurrence, je suis quelqu’un bien, donc je te le répète tu n’a rien à craindre. Seulement, il faut que tu te reprennes un peu et que tu te fasse à l’idée que tu es ici pour un bon moment, innocente ou non. Donc je serais toi, je tenterais de me relever et de me battre. »

Je me tais. Ecoute bien ce que je viens te dire Sadé, j’en parle en connaissance de cause.

« Moi aussi j’étais comme toi à mon arrivée, mais grâce à quelques personnes j’ai réussis à être un peu plus forte moralement. Pour te dire, je me suis fait une amie ici, Yoruichi. Sans elle, je serais pendue au bout d’une corde depuis longtemps. Alors je te conseille de te faire des alliés au plus vite, c’est le meilleur moyen pour rester en vie à Sadismus ».

Je lui caresse doucement les cheveux, tentant de l’apaiser du mieux que je le pouvais. Elle avait beau être plus âgée que moi d’une année, je me sentais comme une mère cajolant son enfant, après avoir fait un cauchemar.
A toi de voir Sadé, prend le temps de réfléchir à ce que je viens de te dire…en pensant qu’elle aurait pus tomber sur quelqu’un de dangereux ici, au lieu de moi, me passa les frissons partout.

Je m’assoie à ses côtés, ma main bandée sur les genoux, l’autre caressant doucement ces cheveux. J’attends une quelconque réaction de sa part, bonne ou mauvaise. De toute manière, je ne crois pas pouvoir faire plus.
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Sadé Cuida
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MessageSujet: Re: Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit]   Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit] Icon_minitimeSam 5 Avr - 8:00

Je ne bouge plus. N'ose plus bouger. Mon coeur va à cent à l'heure et j'ai dus mal à respirer normalement. Mes poings et mes yeux sont toujours fermés mais il y a quelque chose en moins. Je ne pense plus à fuir pour deux raisons. Déjà, je ne peux pas courir, j'ai trop peur, si Bella aurait voulu me courser elle m'aurait rattrapé en moins de deux secondes.
La deuxième raison est agenouillée à côté de moi, et tente de me bouger par tout les moyens. Je me crispe un peu plus à son contacte, lorsqu'elle veux me relever, puis je sens qu'elle abandonne. Quelque part, j'aurai voulu qu'elle me force à me relever avec un peu plus de conviction car je erre sur la ligne qui sépare la confiance et la peur. Je ne sais toujours pas où aller bien que mon penchant se désigne de plus en plus pour le bon côté.

Je l'entend à côté de moi, si proche, qui me parle de sa voix douce mais un peu dure. Ce n'est pas elle qui est dure, mais ce qu'elle dit. J'écoute, oui j'écoute avec beaucoup d'attention. J'hésite. Elle doit avoir raison. Qui me donnerait de tels conseils? Elle ne profite pas de moi, veux m'aider... il serait tant que j'ouvre les yeux pour regarder en face, et apprendre, comme elle me le dis, à distinguer le bon du mauvais.
Alors j'ouvre les yeux. Je l'écoute toujours. J'ai l'impression d'être dans un cocon inconnu; on ne m'a jamais aidé à sortir de ma peur.

Sa main passe à rythme régulier dans mes cheveux, je souffle, respire, soupire... Des larmes commencent à me brouiller la vue.

Je me détend un peu... lentement je me redresse et m'assois. La tête basse, je n'ose toujours pas la regarder mais pour une autre raison. J'ai honte, oui, honte de m'être trompée sur son compte... parce qu'elle doit être gentille, elle ne peux que être gentille. Regarde la Sadé, elle est là, à côté de toi, elle t'aide, elle te parle... tu ne pouvais pas espérer mieux.
Oui; il n'y a sans doute pas mieux.
Cependant, je me force à lever les yeux vers elle. Mes larmes coulent doucement sur mes joues et trace un sillon sur ma peau pâle et sèche. J'aimerai lui dire merci, mais je n'ai plus de voix. Je la regarde un instant, puis mes yeux se baissent sur sa main blessés.
Je la prend avec douceur et adresse pour ne pas risque de lui faire mal et l'examine silencieusement quelques secondes.
Elle doit avoir mal vu l'état de sa chaire... cette bande ne me paraît pas de première fraîcheur... comment c'est-elle fait ça?

Je hoche la tête en lui reposant sa main sur son genoux et la regarde à nouveau silencieusement. Je ne sais pas quoi dire.
Remercie la juste... juste ça.

Je m'essuie les quelques larmes qui mouillaient mes joues puis je racle la gorge pour être sûre que ma voix était là.

"Merci Bella... désolée... je sui..."

Oui? tu es? avoue le...

"Totalement... désemparée...je..."

C'est tout... mais elle l'a sans doute vue depuis longtemps que tu n'étais pas dans ton état normal. N'importe qui aurait pu se demander si tu n'étais pas entrain de péter un câble. C'est un peu le cas, mais je pense que ça en faisait trop. Je n'aurai jamais du me laisser aller ici, je me demande si j'ai bien fait...

"Dis moi..."

Rompre le silence.

"Quel âge as-tu, toi?"

Je détourne le regard honteusement... ça me prendra du temps avant d'être un peu à l'aise, mais elle ne doit même pas savoir à quel point je fais des efforts pour être un tant soit peu comme je suis à cet instant.
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Bella Hope
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MessageSujet: Re: Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit]   Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit] Icon_minitimeSam 5 Avr - 11:44

Un silence pèse que seul nos deux respiration viennent perturbée. La mienne calme et sereine, la sienne un peu plus rapide et écorché parce qui semble être des sanglots. Je ne dis rien, ne bouge pas attendant qu’elle réagisse. A ma plus grande satisfaction, elle finit par se redresser et s’asseoir, lentement, la tête baissée. Je me tourne en sorte d’être en face d’elle et vit que des larmes roulaient sur ses joues. Elle me fait de la peine et c’est douloureux de la voir pleurer, c’est toujours douloureux de voir quelqu’un en pleure…enfin pour moi. Elle relève la tête, son regard plongé sur moi. Elle me regarde quelques secondes, sans que je ne bouge ou ne dis quoi que se soit. J’ai mûris, je le sens en moi cette progression tant attendue de moi en arrivant ici. J’ai progressée, je sens que je ne céderais pas à la panique aussi facilement qu’avant. Vais-je enfin être maitre de mes sentiments ? Je suis heureuse, car j’ai réussis « à me garder en vie ». Ce que je veux dire par là, c’est que quand nous arrivons ici, au fur et à mesure « on meurt », où plutôt notre personnalité, ce que nous étions avant de venir à Sadismus. Mais pour certain, comme moi, nous arrivons à garder ce que nous sommes réellement, sans devenir fou, aliéné, psychopathe.
Je vois les yeux de Sadé se poser sur ma main bandée. Vu l’était de mes doigts, elle doit se demander ce que j’ai fais…et encore elle n’a pas vu, sous le bandage. D’ailleurs, il faut que je retourne voir l’infirmière pour me faire changer ma bande. A ma plus grande surprise, Sadé prit avec une délicatesse inouïe ma main blessée et ce, sans que je ne ressente rien. Je la laisse examiner ma main en silence, puis la vois hocher la tête en la reposant doucement sur ma jambe. Son regard vient à nouveau se poser sur moi, toujours ce silence qui nous entoure. A-t-elle réfléchit à ce que je lui avais dit ? Peut-être bien, en tout cas me mots ont fait quelque chose d’utile. Je pose ma main indemne sur son genou droit, souriant franchement, avec une pointe de fierté. Elle se relève, je le vois dans ses yeux, elle reprend un peu du poil de la bête comme on dit.

"Merci Bella... désolée... je sui..."

Hésitation.

"Totalement... désemparée...je..."

Elle ne poursuit pas et d’un geste délicat je lui essuie la dernière larme qui roule sur sa joue de femme-enfant. Sa réponse ne m’étonne pas. Comment pourrait-on arriver ici, sûr de soi, dans un environnement inconnu qui plus est, hostile. Les prisonniers comme elle et moi, n’ont pas forcément leur place ici, et pourtant, j’ai bien réussis à trouver la mienne. Ca n’a pas été de tout repos, mais j’ai réussis.

« Ne t’en fais, répondis-je avec douceur. C’est tout à fait normal que tu sois dans cet état, mais si tu te bats et que tu relève la tête, sa ira mieux. Juste le temps que tu trouve ta place »

Une fois trouvée, on se sent mieux. Beaucoup de personne ont l’idée qu’ils n’ont pas leur place parmi nous, parce qu’ils se sentent différent, que se soit avec leur entourage, comme avec le reste du monde. Pas la même mentalité, la même façon de penser. Je me demande si ces personnes là, trouveront un jour leur propre place. Que de question sans réponse.


"Dis moi...Quel âge as-tu, toi?"

Je la vois qui détourne son regard du mien, comme honteuse. Il ne faut pas avoir honte Sadé et puis de quoi as-tu honte ? D’avoir pleurer. Moi aussi je n’aime pas ça et pourtant, faut se l’avouer, ça fait du bien.
Maintenant « la crise » passée, profitons de cet instant de calme pour rétablir un lien stable et se détendre un peu.

« J’ai 18 ans, enfin bientôt 19. »

Passer mon anniversaire à Sadismus ne m’enchantais guère mais bon, peut-être pourrais-je fêter sa avec Yoruichi…mais bien sur Bella.
Donc résumons, Elle s’appelle Sadé, 19 ans, accusée de deux meurtres. Oui je dis accusée et non coupable, car je n’arrive toujours pas à me l’imaginer du sang sur les mains. Je me trompe peut-être, mais voilà, tant que je ne l’aurais pas vu être vraiment agressive envers quelqu’un, je n’en croirais pas un mot de ce qui était marqué dans son dossier. Sa situation me peine sincèrement, elle me trouble en faite. De voir une personne telle que Sadé ici, me fend le cœur. Comme pour Sybille. Je me demande si elle a accouchée d’ailleurs.
Sadé est une personne douce et innocente. Elle ne fera de mal à personne, j’en suis certaine. Et puis, dans le fond, elle est sympathique. Je veux dire que ce petit côté timide et effrayée reste quand même mignon et attendrissant. On ne pouvait que l’apprécier.

« Alors, comment t’en sors-tu ici ? Tu as fait quelque rencontre intéressante ? »

Oui je me doute qu’elle n’est rencontrée que moi. Surtout que le premier contact que l’on a ici, c’est le gardien qui vient nous accueillir…et me revoilà à penser à Ethan. Il me manque sérieusement, j’ai hâte de retrouver ses bras, sa chaleur, sa voix…
Je me reprend mentalement, et concentre mon intention sur Sadé qui s’apprêtait à me livrer sa réponse.
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Sadé Cuida
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MessageSujet: Re: Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit]   Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit] Icon_minitimeSam 5 Avr - 15:34

Dix-huit ans... Elle est bien jeune elle aussi. A ce qu'elle me dit, son anniversaire approche. Ca me fait un coup étrange, je me confronte à la réalité. Elle passera son anniversaire ici, une fois, deux fois, peut-être bien plus de dix fois, et moi aussi. Moi aussi je vais croupir ici, sans qu'il n'y ai d'issue possible. Nous sommes toutes deux condamnée à rester les poings liés dans un enfer sans fin. Je n'y étais pourtant pour rien. Je me hais parfois d'être comme je suis.
Mais je me sens mieux. Oui, un peu mieux, car pour la première fois depuis longtemps, quelqu'un m'a aidé à me relever.
C'est à se demander s'il n'y a pas eu de mécanisme inverse avec moi. On dit des gens qui sont souvent tombés qu'ils ont tous essayés de se relevé d'eux-même quand personne ne leur tendait la main. On dit d'eux qu'ils sont devenus forts, intouchable, invulnérable, des murs anti-sentiment et des forces de la nature.
Moi je n'ai rien de tout ça. Je suis tombée, je ne me suis jamais relevée; on m'a piétiné et je n'ai rien dis.
Un soupire s'échappe de mes lèvres alors que ces pensées déplaisantes tourbillonnent dans mon pauvre crâne.

Je la regarde avec un peu plus de sûreté. Plus les secondes passent, plus je me sens comme réchauffée de l'intérieur; il n'en fallait pas plus pour me soutenir dans ma folie. Je lui souris, elle mérite bien un sourire de ma part, ça fait toujours plaisir de voir les gens qui nous entour sourire.
En tout cas, elle ne mérite pas les larmes d'une inconnue en voix de pétage de câble. Je lui ai imposé mon mal-être alors qu'elle émane le bien-être. Enfin, tout est relatif. Comment pouvons nous encore "émaner" du bien-être dans une prison comme celle-ci.
Non, décidément, il y a des choses impossible dans ce monde, des choses humaines, douces et heureuses. Tout cela nous est désormais interdit?

Elle me demande si j'ai fais des rencontre et je hoche la tête négativement en baissant à nouveau les yeux. La seule personne que j'ai rencontré depuis mon arrivé...

"A part une gardienne cardiaque, je n'ai rencontré que toi..."

Oui, une gardienne cardiaque et assoiffée de salive. Je crois avoir fait une entrée bien spéciale dans ce monde. Elle m'est tombée dans les pattes après que son coeur ai cessé de battre... et elle peut remercier mes cours de sécurité qu'on m'avait administré lorsque j'étais encore au collège.
A ce souvenir, je hoche encore la tête d'un air perplexe... je me souviens ma première impression à mon arrivée. Cette femme vêtue très légèrement, qui m'accueille, ses cheveux roses bombons... j'avais eu l'impression qu'on c'était foutu de moi et que tout ça n'était qu'une blague, que j'allais entrer dans le monde des bisounourse et que rien de terrible n'allait se passer. Mais c'était là se foutre le doigts dans l'oeil, et jusqu'au coude. Je m'étais trompée, encore une fois.

"Je suis tombée de haut..."

Mes yeux scrutent le sol sombre de cette laverie puis reviennent sur la main de Bella. Je ne lui ai toujours pas demandé ce qui lui était arrivée. Je ne lui ai même pas demandé pourquoi elle était là... mais je pense qu'elle est un peu comme moi, en moins grave. Elle n'a rien fait non plus. Enfin, je ne peux pas le savoir comme ça. Elle a l'air beaucoup plus dure que moi et l'idée qu'elle soit un assassin d'un soir serait plausible. Pour mon cas, le mensonge passe un peu moins bien. Quoi qu'il en soit, nous sommes ici.

"Pourquoi es-tu là, toi..."

Mes yeux n'ont pas lâchés cette mains qui me fait mal rien qu'à la voir. J'ai envi de lui changer son bandage. J'ai peur qu'elle ne s'infecte. Je ne voudrais pas qu'elle souffre encore d'avantage. Ce genre de blessure font mal.
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Bella Hope
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MessageSujet: Re: Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit]   Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit] Icon_minitimeSam 5 Avr - 18:34

Elle m’offre pour la première fois un sourire et cela me réchauffe le cœur. Enfin ce sourire que j’attendais tant ! Je lui rends son sourire, heureuse qu’elle se détende un peu. J’ai même un poids qui me soulage le cœur. Je préfère la voir un peu plus « heureuse », que recroquevillée à pleurer et à désespérer. Je ris intérieurement, car je me dis qu’elle doit me voir comme quelqu’un de forte, solide…si seulement elle savait que j’étais faible. Un peu moins qu’à mon arrivée, mais faible quand même. Enfin non, je ne sais pas trop comment définir « cette faiblesse ». C’est juste ma personnalité. C’est compliqué.

Suite à ma question, Sadé hoche la tête en signe de dénégation et baisse les yeux. Elle a due se sentir horriblement seule depuis qu’elle est arrivée alors. Comment elle fait…

"A part une gardienne cardiaque, je n'ai rencontré que toi..."

Une gardienne cardiaque ? Je suis un peu étonnée. Cette description ne me dit rien. J’ai bien entendue parler d’une gardienne ayant des crises soit disant « sexuel », un peu bizarre à mon goût. Je n’ai jamais eu l’occasion de la rencontrer et mon instinct me dit que ce n’est pas plus mal pour moi. Disons qu’elle avait une sacrée réputation et qu’elle serait fichu de me sauter dessus. Brrr rien que d’y penser ça me fiche les frissons. Je me demande si la gardienne à laquelle je pense et celle dont me parle Sadé, ne font qu’une seule et même personne. Si c’est le cas, elle a eu de la chance qu’elle ne lui saute pas dessus et la viole sur place. En remarque je ne la connais pas cette gardienne, peut-être les rumeurs étaient fausses…Mais bon ça me parait peut probable.

"Je suis tombée de haut..."

Je la regarde intriguée, me demandant de quoi voulait-elle parler. Tombée de haut pourquoi ? Pour qui ? De son arrivée ici ? Tout le monde tombe de haut en arrivant ici. On s’attend à un cauchemar et on tombe en enfer. A pied joints.
Je vis les yeux de Sadé se poser à nouveau sur mon bandage qui à l’air de l’intriguer. A vrai dire, il était dans un mauvais état se bandage. Si yoruichi apprends que je n’ai pas été voir l’infirmière depuis que c’est arrivée, je vais me prendre une soufflante en pleine face. Mais je n’ai pas eu le courage…enfin le courage est un bien grand mot. Non plutôt la force. J’ai passée ces trois derniers jours à pleurer, à méditer, réfléchir, me raisonner…Trois jours dans un tourbillon infernal avec pour seules activités : manger et douche. Je n’ai vue personne en particulier, jusqu’à ce que je me décide à me « réveiller ». Ce n’était pas encore ça, mais sa progressait.

"Pourquoi es-tu là, toi..."

Question que je ne pouvais éviter et encore une fois une seule autre question persiste dans ma tête : vais-je dire la vérité ou non ? J’hésite…dire la vérité viendrait à salir la mémoire de Kathleen…pff n’importe quoi. En quoi sa la salirait ? En rien du tout ma vieille. Mais j’ai peur de recaquée si j’en parle. Non tu peux le faire Bella. Sans craquée cette fois. Je pris une bonne inspiration, la peur au ventre. Nous étions toujours assises dans la laverie. Personnellement j’étais bien, apaisée (enfin plus maintenant que j’allais aborder LE sujet), un peu plus à l’aise que tout à l’heure.
Les yeux de Sadé sont toujours fixés sur ma main. En ce moment même elle était douloureuse. Sa me prenait pas coup.
Je finis par prendre la parole en baissant moi-même les yeux sur ma main…seul « lien » qu’il me restait entre moi et Kathleen.

« J’ai été accusée d’un meurtre et détention de drogue. Pour tout te dire, je ne suis coupable de rien, j’ai simplement couverte une amie, ma meilleure amie…qui est décédé il y a peu…très peu de temps. »


Je déglutis avec difficulté et m’arrêtes quelques secondes, histoire de me reprendre un peu. Respire Bella et tout ira bien. Je me demande si elle me croit…en faite peut-importe, je dis la vérité, après a elle de décidé si elle doit me croire ou non. Je repris la parole :

« D’où cette blessure à la main…je l’ai appris il y a trois jours. On va dire que j’ai eu une réaction un peu… brutale. Je voulais juste de la douleur physique à la place de la douleur morale…je trouvais ça moins douloureux… »

Je me stoppe, mieux valait-il s’arrêter la. Je la regarde attendant sa réaction. Encore une fois je me demande si elle va me croire, mais il faut que je l’avoue, j’espère que se sera le cas.
Je repose une nouvelle fois mon regard sur ma main, dont le bandage commençait peu à peu à se défaire. Oui il a vraiment besoin d’être remplacée…je ne me suis même pas souciée de la plaie.
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Sadé Cuida
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Sadé Cuida


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MessageSujet: Re: Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit]   Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit] Icon_minitimeDim 6 Avr - 5:50

J'ai comme l'impression que ma question n'a pas une réponse facile. Bella vient de perdre ce petit quelque chose de joyeux qu'elle avait il y a peu. Elle semble hésiter et je me sens un peu mal à l'aise de lui avoir demandé une telle chose. JE n'aurai pas dû... ça ne se fait peut-être pas, ici. Mais alors pourquoi me l'aurait-elle demandé? Non, je ne suis pas en tord. Seulement, son histoire ne doit pas lui plaire, ha ça non...

Les secondes passent, de plus en plus lourdes et froide. Je m'élance pour la rassurer en voulant lui dire qu'elle n'est pas obligée de répondre, mais déjà elle parle. Alors je me tais et l'écoute de mon mieux. Le malaise ne c'est pas évaporé. A chacun de ses mots j'ai l'impression qu'elle souffre. Son histoire en effet me laisse assez perplexe... et je comprend que elle aussi n'a rien fait pour venir ici. Pour une autre raison que moi, serte, mais elle aussi est innocente. Innocente et valeureuse. Il n'y a là que un seul point commun avec mon cas. J'aurai préféré être dans cette situation plutôt que la mienne quoi que...

Elle continu et la suite finalement est très loin de m'enchanter. Des frissons parcourent mon dos comme si de mauvaises ondes venaient de passer dans la laverie. Je prend un air peiné, comme je le suis. Morte... son amie morte, et elle ici. Ce doit être terrible...

Je ne sais plus quoi dire, le silence retombe. J'entend son souffle et nos machine qui continues de tourner. Mais à part ça il règne ici une ambiance loin d'être chaleureuse. J'aimerai lui dire que je suis désolée pour son amie, mais je préfère me taire le temps qu'elle se remette. Ce ne doit pas être facile d'avouer une telle chose.

C'est à ce moment là que je me rend compte que elle, elle a osé me dire la vérité, et pas moi. Je resterai donc lâche jusqu'à la fin de ma vie? Je hoche la tête, désespérée. Je ne peux rien y faire. Je lui dirais sûrement maintenant, mais plus tard. Plus tard...

Sa main me fait mal. J'imagine facilement la colère, la peine que l'on ressent lorsque l'on perd un être cher. Je la vois bien frapper dans un mur, une vitre ou je ne sais quoi d'autre pour passer ses nerfs. Je la comprend même. Je n'ai jamais été capable de faire une telle chose, et des fois je me dis que ça aurait pu faire du bien.

Je prend sa main valide entre les miennes avec douceur. Mes yeux sont dans le vide, je ne veux pas vraiment qu'elle voit la peine que j'éprouve pour elle. Je ne veux pas qu'elle pense que je suis vraiment très sensible, même vis à vis des autres, même si elle doit déjà le savoir.

"Tu... dois te souvenir... à cause de cette douleur... non?..."

Regard à droite, faiblement, à gauche... je la regarde enfin et lui souris doucement. Un sourire triste.

"La douleur... physique ... s'estompera, mais celle de l'âme..."

Nouveau frisson; non, la douleur de l'âme, du coeur, elle, elle ne s'estompe jamais. Chaque jour on y pense. On ne s'en rend même plus compte. A chaque instant, on y repense. Notre âme est tel un tissu vivant qui ne guérit jamais de ses blessures. Chaque douleur restent empreinte en son sein et jamais ne part...
Je le sais. Juste.
Je me redresse lentement en tenant toujours la main de Bella pour l'aider à se lever elle aussi.

"Je pense que tu ferais mieux d'aller... à l'infirmerie..."

Mes yeux se posent à nouveau sur sa main endoloris. Pourquoi la douleur des autres me fait-elle si mal à moi aussi? Je lui adresse à nouveau un pâle sourire avant qu'elle ne réponde. Je pourrais l'accompagner... ainsi je resterai près d'elle... j'ai tellement peur de rencontrer les autres. Il me semble que les innocents qui ne vous veulent pas de mal ici sont rare. Je n'oserai pas aller dans les couloirs seule, encore moins dans ma cellule. Je ne connais pas les pensionnaires de cette dernière. Je sens que je ne vais pas dormir avant un certain temps...
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Bella Hope
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MessageSujet: Re: Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit]   Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit] Icon_minitimeDim 6 Avr - 8:59

Le silence retombe une nouvelle fois. Je la vois hochée la tête et me demande à quoi elle pense en ce moment même. Je n’ai pas reparlée de Kathleen depuis que Yoruichi m’avait aidée et soutenue. Les yeux dénués d’expression, Sadé pris ma main indemne entre les siennes, avec une jolie douceur.

"Tu... dois te souvenir... à cause de cette douleur... non?..."

C’est exactement ça Sadé, la douleur ici présente me rappel chaque événement qui se sont déroulés il y a trois jours. Je n’arrive jamais à réalisée une gravitée, un acte douloureux…Je ne sais pas comment expliquée. Lorsque quelqu’un disparaît de ce monde, je n’arrive pas à me faire à l’idée, à m’en rendre vraiment compte. Même chose il y a des années lorsqu’Elle est partie. J’ai réalisée sur le coup mais après plus rien. Juste un manque sans douleur. J’en avais honte, mais je n’arrivais pas à l’imaginer morte…Mais dans le cas présent, ma douleur physique me fait bien prendre conscience que plus jamais de ma vie je ne reverrais Kathleen.
J’acquiesce doucement ces dires et la vois qui regarde à droite, à gauche, avant de me regarder de nouveau avec un sourire triste aux lèvres.

"La douleur... physique ... s'estompera, mais celle de l'âme..."

Coup au cœur… je sais qu’elle a raison et c’est bien ça qui me fait le plus mal. Je sais pertinemment que la douleur en elle-même ne disparaitra jamais. Elle s’estompera mais ne disparaitra pas. Je sais qu’elle sera là, a chaque secondes de ma vie, elle se chargera de me frapper au cœur et me crier « Elle est morte ! Elle n’est plus là ». C’est une douleur indescriptible, une douleur qu’il faut vivre avant de prendre conscience à quel point c’est douloureux. Quand je regarde Sadé, je me dis qu’elle doit comprendre, elle a sue exactement posée les mots sur mes maux. Heureusement que je ne suis pas seule dans cette prison…a vrai dire nous ne sommes jamais seuls mais il y a accompagné et accompagné. Deux choses totalement différentes. Accompagné car tout un tas de prisonniers m’entourent, mais accompagné parce que je sais que j’ai des alliés, des personnes sur qui je peux compter. Mais Sadé elle…n’a personne. Mais je peux devenir ce « personne ».

Puis Sadé se redresse avec lenteur, tenant toujours ma main valide. Je compris qu’elle voulait m’aider à me relever. Ce que je fis.

"Je pense que tu ferais mieux d'aller... à l'infirmerie..."

Ses yeux sombres se reposent sur ma main bandée. En effet, elle avait bien besoin de quelque soin. Ca n’est pas de refus. Je lui souris, je lui suis reconnaissante de s’inquiéter de ma main de cette manière. Mais mieux valait qu’elle s’occupe d’elle-même. Ne fait pas la même erreur que moi Sadé. A trop t’occuper des autres tu te perdras, en gros, ne t’occupe pas de n’importe qui.

« Tu peux m’accompagner si tu veux. »

Je lui dis avec un sourire sincère. Je me voyais mal la laisser ici, seule. Hors de question, au-dessus de mes forces. Je me retourne et vis que mon linge était finit alors je partie le remettre dans ma panière. J’attendis Sadé avant de sortir, qui elle aussi, récupère son linge. Enfin nous sortîmes en direction tout d’abord des cellules où nous déposions notre linge. Inutile de se trimbaler avec sa sous le bras. Elle me suit. Je finis par lui dire

« C’est gentil de ta part de m’accompagner. »

Oui sincèrement sa me touche. Je lui souris, quand enfin nous arrivons à l’infirmerie.

[désolée c'est court! Mais promis le prochain sera mieux >_<]
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Sadé Cuida
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MessageSujet: Re: Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit]   Si l'on pouvait sortir de l'enfer...[Finit] Icon_minitimeLun 14 Avr - 14:45

[HJ: désolée pour le retard]

Je me rend compte un peu trop tard que mes mots sont durs à entendre. Ils sont durs pour moi et pour elle. Elle qui souffre en ce moment, et moi qui revit mes souvenirs que jamais je n'oublierai. Je n'oublierai jamais...
Mes yeux dérivent et à nouveau je n'ose plus poser mon regard sur elle. J'ai dû lui faire du mal en disant cela. Serte, c'était vrai, mais la vérité ne fait pas toujours du bien. Elle fait même souvent mal, récurante et sans détoure, elle s'enfonce dans les chaires de notre vie et nous ronge comme un poison qui n'a pas d'antidote. Quelle sorte de sotte suis-je pour infliger une telle chose à cette jeune femme qui ne demande qu'à guérir de son mal... malheureusement incurable.
Elle se relève après moi, avec ma faible aide, et s'en va récupérer son linge qui à finit son manège pour la journée. Je me retourne donc vers ma machine et m'accroupis juste devant le tambour où je vois mes vêtements et draps tourner à en donner le vertige. Je vérifie la position des boutons... se sera bientôt terminé.

Le temps que Bella amasse son bien dans sa panière et mon linge s'immobilisa enfin, me donnant l'horrible impression d'un homme qui s'écroule épuisé par sa course folle. J'ouvre le tambour et déverse tout ce linge propre mais malgré tout encore incrusté par son histoire. Je me relève rapidement pour ne pas faire attendre la jeune femme qui m'interpelle en me demandant si je veux bien l'accompagner.

Je hoche la tête avec mon sourire qui décidément n'arrive pas à rayonner autant que le sien. Pourtant, oui pourtant...
La panière sous le bras, je la suis donc à travers le dédale de couloir qui étrangement ne me dis vraiment rien. Je m'étais aventurée ici une première fois pour venir à la laverie, mais le temps donne cette impression de s'être arrêté entre ces murs. Plus rien ne bouge, le silence est opaque et oppressant. Est-ce une impression? Mon impression? Je regarde Bella qui malgré sa douceur me semble bien plus solide que ce que j'ai vu jusqu'à maintenant. Elle s'engage dans les couloirs sans regarder au recoin, comme je l'aurai fait d'un air terrifié si j'avais été seule. Mais seulement, je ne le suis pas. Je suis accompagnée. Je doute encore, très faiblement oui, mais encore un peu. Et si elle m'emmenait dans une sorte de guettapant où m'accueilleraient à leur manière les pensionnaires de cet enfer...

J'observe de mon mieux mes ma vision est un peu troublée par mon anxiété... Mon coeur bat très vite sans que je puisse rien y faire. Nous arrivons devant nos cellule et nous déposons notre linge dans nos "habitacle" respectif. Je jette un dernier regard amère à ma couche que je n'envie pas. Pourtant, j'ai connu pire, mais là... tout est différent ici. Je sens l'odeur des âmes errante, du cauchemar qui me prendra cette nuit, de ces personnes mauvaises que je ne connais pas et qui dormirons avec moi ce soir. Et si elles me persécutaient, elles aussi, pour passer le temps. Je connais tellement ça que je m'en lasserais, mais ce n'est pas pour autant que je ne suis pas anxieuse. J'aimerai partir maintenant. J'aimerai revenir sur mes pas.

Je pense ne pas faire preuve d'originalité en pensant cela. Combien de prisonniers, en passant ces portes, ont pensé cela? Certainement la quasi-totalité. Je n'en suis pas moins apeurée. J'aimerai avoir une once de courage, comme Bella, un peu de courage. Mais je n'ai rien de tout ça. Je l'avais, il y a bien longtemps, il y a très très longtemps, si longtemps d'ailleurs que je ne me souviens pas de ce temps. Mais être piétinée comme je l'ai été vous retire tout ce qui fais de vous quelqu'un de debout.
Mais on s'y fait, oui; on s'y fait.

Je suis toujours la jeune femme dans un silence que j'essaie de faire paraître le moins lourd possible. Elle ne mérite pas mon hostilité. Je devrais faire un effort, mais c'est si dur. J'entend des bruits, je sursaute pour un rien, mes yeux se convulsent, mais rien. Jamais rien. Je suis avec elle, mais suis-je en sécurité?
Je ne sais pas, je ne sais rien, je suis perdue... j'aimerai partir maintenant. Le jeu a assez duré.

Elle s'arrête devant une porte et je me stop dans ma marche brusquement. Où sommes-nous? Je regarde autour de nous, sans rien reconnaître. Normal, je ne connais même pas. Puis mes yeux se posent sur la porte, où un panneau indique l'infirmerie. Ha? nous n'allons pas ailleurs? Tu ne m'as rien préparé, c'est vrai Bella? Tu es aussi franche que tu le parais? Je ne risque donc rien?
Je soupire de soulagement et lui sourit lorsqu'elle me remercie de l'accompagner. J'aimerai lui dire que je la remercie moi, qu'elle accepte que je reste avec elle. Quelque part, c'est elle qui m'accompagne, et non le contraire. J'ai bien plus besoin d'elle, qu'elle de moi. C'est normal...
J'aimerai aussi sortir de cette normalité. Mais mon âme reste et restera sûrement celle d'une enfant, autant fragile et sensible.
Mes yeux se posent à nouveau sur l'objet de notre visite en ces lieux et un frisson acide et désagréable parcoure mon échine. Celui de la prévention de la douleur. Pourtant moi, je n'ai rien. C'est Bella qui souffre. C'est elle qui a mal.
J'ai mal aussi. J'essaie de baisser les yeux pour qu'elle n'y voit rien, elle qui me semble plutôt douée pour dénicher les sentiments des autres.

"Tu... veux que... j'entre avec toi, là?"

Dis-je en indiquant l'infirmerie d'un geste de la tête. En faite, cette question est mal formulée. La vérité est que je lui demande si je peux l'accompagner dedans pour ne pas rester seule. J'ai peur, toujours aussi peur.
Ma main s'est déjà posée sur la poignet de la porte et je l'actionne pour laisser passer Bella. Mon sourire reste pâle, mais j'aimerai la remercier pour son geste. Je lui dirais, plus tard, tout ce que je dois lui dire. Elle me semble être quelqu'un de bien auquel je dois m'attacher. Peut-être la seule. Je ne sais pas. Je ne sais toujours pas.


[HJ: Tu veux qu'on ouvre un topic dans l'infirmerie, passer la scène, ou t'arrêter là? t'as le choix :)]
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