J'ai faim

Je meurs de faim. Après avoir chercher pendant plusieurs minutes, je suis enfin dans la cantine et je suis déâ dans la file...où je ne cesse de me faire depasser par les autres prisonniers et bousculé. Je les laisse passer devant moi, la tête basse.

Je me dirige enfin à une table où il n'y a personne. J'évite les regards des autres. Je m'asseois doucement et nerveusement et me met â manger la bouillasse brunâtre qui est devant moi. Je cherche à savoir qu'est-ce que c'est ce goût infâmes. J'ai déjà manger pire quand mon père fut décédé et qu'on ne pouvait plus conter sur ma mère...seulement sur mes talents culinaire...À la bonheur je m'étais amélioré avec le temps. Je fais une grimace de dégoût à chaques bouché.

Je deteste le train-train quotidien de la prison, toujours aux mêmes heures au même endroit, toujours les même personnes... Mais ce deteste encore plus cet endroi... le refectoire... il y a trop de matons, ici, trop de prisonniers aussi... trop de monde et trop de bruit. Ce n'est pas que je n'aime pas les gens, au contraire... surtout si ce sont de beaux mâles, mais je préfère le calme.

Je m'avance donc dans la file prends mon plateau et une espèce de bouillasse brunâtre tombe dans mon assiete... qu'est-ce que c'est que ce truc ? J'avais oublié ça aussi... ce qu'on mange ne ressemble à rien et est dégueulasse... Je n'ai même pas gouté que je ne suis plus certain de vouloir m'allimenter...

Je jette un regard circulaire dans la grande salle à la recherche d'une table libre... evidemment il n'y en a pas ! Par contre, j'en remarque une avec un seul occupant qui semble bien calme. Un brun qui semble penser la même chose que moi de ce qu'il y a sur son plateau au vue des grimaces qu'il fait...

Je m'avance vers lui et sans un mot m'assoie à sa table. Pas exactement en face de lui, mais juste décalé d'une place... en diagonale quoi. Je ne lui adresse pas une parole et commence a touiller la... "purée" avec ma fourchette.

J'observe un type au visage féminin, au grands yeux bleus et aux longs cheveux noirs s'asseoir en diagonal par rapport à moi. Le repas du jour ne semble pas lui donner envi à lui non plus. Il ne m'adresse pas la parole...Moi non plus. Je prends quelques bouchées de ce repas...Je n'en ai même pas mangé la moitier que je pousse devant moi. Je regarde mon compagnon de table.

Tu le veux? Dis-je en désignant d'un mouvement vif mon plateau-repas.

Je le regarde mais finis par baisser les yeux nerveusement. Je meurs de faim mais pas encore assez pour me nourrir davantage de cet imonde bouillasse. Note à moi-même: Me nettoyer la langue dans les prochaines minutes. Je passe une main dans mes cheveux puis je croise les bras. J,ai le dos légèrement courbé en ce moment

J'étale consciencieusement la bouillasse pour la rendre plate mais je ne me decide toujours pas à y gouter... Je me demande bien ce qu'il y a dans ce truc.

Je regard mon voisin alors qu'il mange et il me vient un idée, je penche à nouveau la tête vers mon assiette et commence à esquisser les formes de son visage dans la purée.

Tu le veux ?

Je relève la tête vivement, je veux quoi ? Ah, il ne veut plus manger. Je soupire.

Faudrait déjà que je mange je mien pour savoir quel gout ça a...

Nos regards se croisent et il baisse les yeux, je continue à le dessiner. Il passe la main dans ses cheveux et se courbe. Je jette un oeil à mon "oeuvre" et murmure

Tu devrais te tenir plus droit, ton visage mérite d'être montré

Je pose mon pinceau de fortune et me sers un verre d'eau en oubliant sa présence... voilà mon repas: pain et eau, je suis certain que ça vaudra mieux que cette horreur brunâtre.

Faudrait déjà que je mange je mien pour savoir quel gout ça a...

Je garde le silence.

Tu devrais te tenir plus droit, ton visage mérite d'être montré

Je l'obéis et me tiens droit mais je ne comprends pas du tout ce qu'il veut dire par là. J'essaie de voir qu'est-ce qu'il fait avec cette bouillasse...

Qu'est-ce que tu fais?

Il prend un verre d'eau. Je l'observe (apeuré de tout comme d'habitude mais surtout...Curieux). Je jette un rapide coup d'oeil aux murs autour de moi...Façon maladroite de ne pas trop le fixer.

Qu'est-ce que tu fais?

Je relève la tête. Il s'est redressé, un sourire amusé se dessine sur mon visage. Pour toute réponse à sa question, je lui tends mon assiète.

C'est toi... représenté avec les moyens du bord...

Il est plutôt mignon, mais il semble vraiment très mal à l'aise. Je vide mon verre d'eau et m'attaque aux biscuit sec qui étaient sur mon plateau. Bonne initiative ces gateaux... bien moins douteux que la "purée" ! J'en tends un à mon interlocuteur.

Tu devrais manger un peu quand même...

Je lui souris et me rends alors compte que je ne connais pas son nom.

Au fait, je m'appelle Alec, et toi ?

C'est toi... représenté avec les moyens du bord...

Je regarde avec questionnement le bol de nourriture douteuse. Un dessin y était en effet...Plutôt réussi...si on prenait en compte que c'était fait avec une bouillasse bien sûre.

Tu devrais manger un peu quand même...

Je tends le bras et prends le biscuit sec que l'homme me donne. Apèrs un cour lapse de temps je l'avale presque tout rond.

Au fait, je m'appelle Alec, et toi ?

Je le regarde.

Gleb...Gleb Sergueïevitch.

Je garde quelques secondes de silence...Mais je finis finalement par poursuivre la conversation...Toujours aussi curieux malgré moi.
Tu es ici pourquoi?

Tu es ici pour quoi ?

Je le regarde attentivement. Ce garçon - il a l'air plutôt jeune d'ailleurs - est amusant. Quoi que je lui dise, il le fait comme si c'était un ordre. "Redresses-toi", il se redresse; "regardes mon dessin", il regarde; "manges", il mange... Pourtant il a l'air d'une timidité maladive... Ce qui ne l'empèche pas d'être curieux semble-t-il.

Mais cette question... si je lui réponds "pour meurtre", comment va-t-il réagir... D'ailleur que fait-il, lui, dans ce monde carcéral... on dirait qu'il ne peut pas faire de mal à une mouche...

Je me prends d'ailleur à penser que ce gosse ne connait certainement pas les plaisirs de la vie et que je me ferais un plaisir de l'éduquer... Mais tu es un obsédé, Alec ! Calmes un peu ta libido !

Il semble toujours attendre ma réponse... Je décide de connaître un peu mieux ses réactions avant de lui répondre et je lui retourne la question:

Pour une connerie, un truc vraiment idiot. Et toi ? Tu n'as pas l'air d'un gars dangeureux comme les autres detenus, qu'est-ce que tu fais ici ?

Alec m'observe d'un regard attentif. Il reste un moment sans rien dire. Il finit par répondre vaguement à mon regard insistant.

Pour une connerie, un truc vraiment idiot. Et toi ? Tu n'as pas l'air d'un gars dangeureux comme les autres detenus, qu'est-ce que tu fais ici ?

Je me tais à mon tour mais je finis par parler. Je n'avais rien à cacher...Pourquoi avoir honte alors que des gens ici avaient fait bien pire que moi? Mais qu'allait-il en penser s'il me voyait comme étant quelqu'un d'innofensif?

J'ai tuer quatres personnes...Ma mère, mon frère ainsi qu'un psy et un policier....

Je garde le silence quelques secondes. Je reposes ma question.

Toi...qu'est-ce que tu as fait? Dis-je avec insistance.

J'espère qu'il me le dira...Qui sait à qui j'ai affaire devant moi?

Il attend un instant puis me répond. Il est là pour meurtre... bah, je suppose qu'à Sadismus, c'est assez commun... Il a tué un flic, moi aussi, je peux pas dire grand chose, mais... sa famille... Je fronce les sourcils - plus par tristesse que par colère - il a eu la chance d'avoir une famille et il l'a tuée... Je soupire. Je lui donne la réponse qu'il veut entendre d'un ton détache:

"J'ai mis un mec dans le coma et j'en ai tué un autre... Des flics..."

Je pousse les plateaux sur le côté et m'assoie en face de lui. Je l'observe attentivement. Je ne doit pas le juger sans le connaître mais...

"J'aurais bien aimé assassiner ma famille... ça aurait voulu dire que j'en avais une..."

Il fronce les sourcils à ma réponse. Je baisse les yeux une nouvelle foie.

"J'ai mis un mec dans le coma et j'en ai tué un autre... Des flics..."

Il pousse le plateau et s'assoie en face de ma personne. Il me regarde toujours de son regard observateur.

"J'aurais bien aimé assassiner ma famille... ça aurait voulu dire que j'en avais une..."

J'aurais bien aimé ne pas avoir de famille...Je ne l'aurais pas tué.

Ces mots sortirent de ma bouche plus qu'involontairement. Je baisse encore les yeux, honteux...

Je ne voulais pas dire ça...

Je me tais avec malaise...

Tu n'as pas de famille?

J'étais encore désolé d'avoir répondu comme ça aussi froidement...Mais je ne voulais pas me taire et ignorer la personne avec qui j'ai eu la plus longue conversation jusqu'à maintenant.

Sa réponse fuse du tac au tac, puis il baisse les yeux, gêné... encore. Ce garçon a pas du avoir une vie facile... enfin, on peut pas non plus dire que la mienne l'était. J'étais trop jeune quand mes parents sont morts et mon frère... Je détourne la tête...

"J'ai pas vraiment envie de parler de ça..."

Je croque à nouveau dans mon biscuit. Je sens qu'il ne va pas reprendre la parole alors je me force à le faire, il a l'air sympathique... et puis je m'ennuie...

"Dis... heu... Glen, c'est ça ? T'es là depuis longtemps ? Parce que franchement, y a pas grand chose à faire ici..."

"J'ai pas vraiment envie de parler de ça..."

Je le regarde tristement. Pas eu la vie facile ce type...Il prend une bouchée de son biscuit sec.

"Dis... heu... Glen, c'est ça ? T'es là depuis longtemps ? Parce que franchement, y a pas grand chose à faire ici..."

Mon nom c'est Gleb

Non...Je ne suis là que depuis quelques jours...

Je marque une pause.

Et Jusqu'à maintenant mon séjour se résume à pas grand chose...

Je garde le silence une nouvelle fois.

toi?

Je commence à être un peu moins timide...Mais bon...Comment être plus timiode que je ne l'étais? Je m'efforce de calmer mes tics nerveux et j'essaie de ne plus baisser les yeux.

"Gleb, oui... désolé... J'ai pas vu grand chose moi non plus... Ma chambre est pas accueillante, les douches sont glacées et la nourriture est..."

Je plonge mon doigt dans mon assiète au niveau de ses lèvres, lui faisant un sourire et le lèche distraitement avant de faire tomber ma sentence:

"Dégeulasse !"

Je grimace, c'est vraiment infecte ce truc.

Je remarque alors qu'il ne baisse plus les yeux et m'observe... bien que son regard fuit encore de temps en temps... Je lui souris. Comment réagirait-il si je lui volais un baiser et que je commencais à... Je secoue la tête, m'intimant de me calmer... J'ai beau aimer la solitude et le calme, j'ai toujours besoin de contact physique...

"Dis, tu comptes faire quoi maintenant ? Tu veux pas me faire... visiter ?"

"Gleb, oui... désolé... J'ai pas vu grand chose moi non plus... Ma chambre est pas accueillante, les douches sont glacées et la nourriture est..."

Il faut s'y attendre en prison semble-t-il...

Il plonge son doigt dans mon assiette et porte son doigt doucement à ses lèvres en me souriant et lèche d'un air distret.
Dégeulasse !

Vrai...Cette bouillasse est vraiment répugnante. Non seulement ça avait l'aire dégoutant...Mais ce l'étais...De quoi s'ecoeurer de la nourriture à vie.

Il continue de me sourire avec gentillesse. Moi je n'avais pas souris une seule fois depuis mon arrivé ici et je m'en rendais compte maintenant.

Dis, tu comptes faire quoi maintenant ? Tu veux pas me faire... visiter ?

Si je te fais visiter ce sera une surprise pour moi aussi...Je n'ai quitté ma cellule que 2 fois et je ne suis allé qu'ici et à la salle commune...

"La salle commune ? C'est quoi ce truc ?"

Peut être vais-je enfin pouvoir trouver quelque chose pour m'occuper... quoi que... si c'est commun, il risque d'y avoir du monde... N'empèche qu'une télé ou un billard ne serait pas de refus... Y a ça ici ?

Je me lève et lui tend la main sans réfléchir...

"Montres-moi où c'est, Gleb... De toute façon on n'a plus rien à faire ici, on va pas manger cette saloperie."

Je me reprends aussitôt et récupère ma main avant qu'il n'ait fait le moindre mouvement. Ce gosse est timide et puis c'est pas mon style de montrer autant d'impulsivité. Mon sourire disparaît lentement de mon visage...

"Enfin... dis moi vers où c'est."

(fin de topic)

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