Sadismus Jail
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 Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]

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Yoruichi
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MessageSujet: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeMer 23 Juil - 20:39

Ploc, ploc, ploc …

J’ai l’impression que ça résonne aussi fort que des cloches. Pourtant, ce n’est que du sang. Mon sang qui coule sur le sol. Je viens à peine de quitter cette fichue salle de torture que mes pas me forcent, me guident vers la sortie. Besoin de regagner le haut. Je prends difficilement appuis contre le mur pour avancer. Chacun de mes pas me font de plus en plus souffrir. L’impression que mes plaies vont s’ouvrir à tout moment. J’avance encore et encore, pour me retrouver devant des escaliers. Ma main toujours plaquée contre le mur, un pas après l’autre, je monte les marches, une à une. J’ai mal bordel !

Après quelques minutes, j’arrive à franchir miraculeusement ce fichu escalier. Ma respiration est un peu saccadée, le souffle coupé. J’ai affreusement chaud, mon cœur bat fort, trop même. Hors de question que je crève ici. Pas maintenant. Serrant les dents, je me redresse sur mes deux jambes. Contractant chaque muscle pour apaiser la « légère » douleur qui me brûle la peau.

Personne dans le hall, à croire qu’ils se sont tous volatilisés. Ma vue commence à se faire floue. Les objets autour de moi sont flasque et bouge légèrement. Je manque de tomber au sol … Pas maintenant ! Respiration, je reprends mon chemin en direction de ma cellule. Pourquoi là ? Aucune idée, peut-être est-ce là, l’endroit qui me semble le plus « sécurisant ». Je ne voulais toutefois pas croiser des connaissances dans cet état. Etat de faiblesses. Je n’aime pas le sang sur ma personne, pourtant j’en ai belle et bien …

Enfin le couloir des cellules, l’aile des prisonniers. Numéro 23. Ma cellule, mon lit. Ma protection. Quelques prisonniers sont là et me regardent me traîner contre le mur comme un vulgaire fauve blessé … Je ne suis que ça dans le fond. Un garçon s’approche de moi en vu de m’aider, je grogne en le repoussant vivement. Ne m’approchez pas ! La douleur se fait de plus en plus forte. J’ai mal dans mes entrailles, dans mes muscles. Partout.

Appelez-moi le Diable, qu’il prenne mon âme et met un fin à ma vie. Deuxième cellule, il n’en reste plus que vingt et une… Je traîne mon corps comme s’il pesait des tonnes. Mes plaies sont ouvertes, mon sang s’échappe. Ne devrais-je pas me sentir plus légère ? Faut croire que non. Les regards des curieux se posent sur moi. Tant pis, je ne veux qu’une chose, c’est regagner ma cellule. Même si je dois en perdre la moitié de mon sang, qu’importe. Je préfère mourir tranquillement isolée que devant une foule de tueur.

Pourrais-je aller plus loin ? Je ne crois pas. Je venais de stopper mon pas. Prenant appuis sur le mur entre les cellules treize et quatorze. Mon cœur bat trop vite, il me fait mal. Trop de cadence, de rythme insoutenu. Ca bat trop fort. Je me courbe en deux, tombant à genoux sur le sol. Ma main gauche prenant appuis sur le sol, ma main droite plaqué contre a bouche. Je pouvais sentir un goût métallique remonter le long de ma gorge. Je me force de me retenir, impossible. Je viens cracher sur le sol le sang qui dormait dans ma bouche … je me cambre sous la douleur physique. Mal dans mes entrailles … Ploc, ploc, ploc … Ca continue de couler par terre. Mon ventre se gonfle et se dégonfle trop rapidement. J’ai chaud … Baignant dans mon sang. Une larme coule le long de ma joue … J’ai mal, trop mal … Comme une envie de hurler me prend le ventre et la gorge. Je n’irai pas plus loin, mon corps refuse de bouger. Trop de douleur.

Je ne fais que regarder le sol. Cette petite flaque rouge juste en dessous de mon visage. Je vois une entaille dans ma joue … Ploc … Une goutte vient de tomber. Je ferme fort mes yeux, serrant de mes mains le bas de mon uniforme. Un coup de couteau dans le ventre, un autre dans le cœur, un autre dans ma cuisse … J’ai mal partout. A croire que la douleur se propage … Envie de hurler. Je me mords la lèvre inférieure, en évitant de trop bouger. Calme … Murmure.

-Gleb …

Les larmes reprennent de plus belle. Glissant le long des joues pour venir s’écraser sur le sol. Se mêlant au rouge par terre … Ploc, ploc, ploc … Douleur, souffrance. Je suis en vie.

Besoin de lui …
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Gleb Sergueïevitch
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeJeu 24 Juil - 1:47

Fantôme. Je suis un fantôme. Pâle. Je ne parle…À personne. Je ne vois personne. Pas vu Alec. Pas vu personne. Et je ne dis rien…À personne. Perdu, troublé, seul…Je me sens comme à mon arrivée ici. Sans point de repaire. J’ai même retrouver les tics dont j’avais su me débarrasser même si ce fut pour un court instant.

Je me tortille les doigts, mes mains sont désagréablement moites. Mes épaules penchent vers l’avant, dos courbé. Je fixe le sol, évite les regards d’éventuels passant. Un fantôme. Je regarde le mouvement de mes pieds. Des petits pas rapide. Je passe rapidement une main tremblante dans mes cheveux.

Je m’étais réveillé dans cet état, cet état de terreur refoulé. J’ai peur que tout retombe à zéro. Mais, moi-même, j’ignore ce que cela signifie réellement. Fantôme. J’ai l’impression d’être hors de mon corps. Je ne suis pas là. Je ne marche pas. Je ne vois rien. Je ne tremble pas. Je n’existe pas.

Oserais-je tenté un retour vers la réalité? Non, bien sûr que non…Peut-être que je tomberai dans un trou noir pour m’endormir et que demain tout sera plus…Normal. Je me réveillerais, l’âme dans ma chair. Mais là, je suis un fantôme.

La réalité. Où est-elle? Si je lève les yeux peut-être, peut-être…Peut-être que je constaterai que les murs sont bien là et les cellules aussi…

Je me risque en un ultime regard furtif vers l’avant…Et cela suffit à ramener mon âme dans mes entrailles, à quitter cet état de non-existence et de revenir le Gleb expressif et inquiet. Je sursaute et prends une grand inspiration étouffée en voyant Yoruichi. Je reste figé en la regardant avec de grands yeux ronds.

-Qu’est-ce qui s’est passé Yoruichi? Yoruichi!?

Je m’avance finalement et brusquement vers elle. J’hésite un moment à mettre les pieds dans le flot de sang sur le sol. Mais, non sans dégoût et réticence, je finis par faire le pas ultime qui m’approche de mon amie ensanglantée. Je vais même jusqu’à mettre un genou dans son sang. J’attrape son bras et la regarde avec de grands yeux tristes.

-Yoruichi…Qu’est…Il faut que tu ailles à l’infirmerie!

Sans même réfléchir au fait que cet acte pourrait appronfondir sa douleur, je tire son bras dans mon affollement.
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Yoruichi
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeJeu 24 Juil - 16:33

Ploc … Ploc …

Ca semble si naturel de regarder un corps se vider de son sang. Les gouttes roulent encore des plaies, se mélangeant à mes perles d’eau de larmes. Sur un tableau, cela aurait été d’une douceur enivrante. Mais là, ce n’est pas le cas, c’est plutôt une douceur morbide. Qui fait mal, qui blesse. Le sol est devenue le papier, le sang la peinture. L’art ne connaît donc point de limite ? Je serre le ventre, mal à l’entaille brûlé. Mes états d’âme sont si lointains, j’ai l’impression d’être morte, je le suis peut-être maintenant dans le fond. La flaque en dessous de moi m’est très flou … Les morts m’ont suivis, ils se moquent encore de moi. Me pointant du doigt comme un vulgaire animal. J’ai fait couler mon sang, je ne suis pas morte ! C’est propre à l’homme, nous le savons tous. Sauf les âmes perdues.

J’ai de plus en plus de mal à tenir sur mon bras gauche, comme l’impression qu’un évanouissement prochain est possible.

Yoruichi, Yoruichi …

En plus de ça, j’entends des voix. Une perceuse invisible me perfore l’intérieur du crâne. Arrêter de hurler mon nom ! Vous me faites mal au cerveau. C’est trouble, j’ouvre finalement les yeux sur le sol, une ombre au dessus de moi. Je me courbe d’avantage, reportant ma main à ma bouche. Je recrache encore une coulée de sang. Le liquide coule sur ma main, ça me dégoûte.

Yoruichi …

Détonation. Je reconnaîtrai cette voix parmi d’autres. Mon cœur se sert fortement. Il est là, il m’a entendu. Les larmes reprennent de plus belle. Lui ose franchir la barrière rouge, il est donc fou ! J’ai du mal à l’entendre, le mot « infirmerie » résonne dans ma tête. Non hors de question que je me fasse soigner. Je n’ai pas fait ça pour rien. Sa main vient agripper mon bras, je le sens nerveux et inquiet. C’est peut-être encore un rêve ça. Ca se tombe, il n’est pas là. Pour en être sûr, je redresse légèrement la tête vers lui, cherchant … Je trouve. Mes yeux rentrent en contact avec ces perles d’un bleu presque transparent. Je m’efforce de lui sourire, lui sauter au cou est impossible, trop de sang sur moi. Je marmonne entre deux douleurs :

-Heureuse de te revoir Gleb…

Tellement, si tu savais. Mais j’aurai mieux préféré te croiser à un autre moment, parce que là, c’est pas vraiment le top. Ma main vient chercher le mur, histoire d’avoir un appui. Il me faut un effort surhumain pour me redresser.

-Non … Ma cellule …

Je le regarde d’un air suppliant. Je ne veux pas aller à l’infirmerie. La douleur se fait ressentir sur mon ventre, les épaules. Partout. Elle ne m’a pas loupée la gardienne. Ce n’est rien. Je longe maladroitement le mur, je ne voulais pas que Gleb me touche … Pas avec tout ce sang sur moi.
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Gleb Sergueïevitch
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeJeu 24 Juil - 23:21

Heureuse de me revoir? Je ne peux m’empêcher de laisser échapper un rire nerveux. Je la regarde de haut en bas, sidéré par son état au point de ne pas pour bouger sauf pour serrer encore plus son bras et soulever son visage de l’autre main.

Je regarde avec peine son visage se tordre de douleur à chacun de ses mouvements. Pas…Pas d’infirmerie. Cellule.

-Non…Non Yoruichi, tu…Tu dois te faire soigner…Ton sang…

J’ai complètement oublié mon désespoir personnelle pour m’attarder au sien dans un choc ultime qui a fait disparaître mon air fantomatique.

Son air suppliant me cloue au sol, c’est avec un regard craintif que j’observe son ascension pour se redresser et se diriger vers sa cellule. Lâche, inutile, sans rien faire, sans l’aider, je ne fais que lâche ma prise sur elle. Je colle mes paumes contre mes deux tempes, essayant de secouer l’âme qui est enfermé dans mon crâne. Je suis alors agité brusquement d’un spasme nerveux qui réussit à me faire revenir dans la réalité.

Je me relève alors soudainement et jette un œil à mon genou tremblant et couvert de sang.

J’attrape son épaule et de mon autre main, je tiens son flanc et la traîne, qu’elle le veuille ou non, dans ma cellule qui est seulement à quelques mètres. Je la fais se coucher dans mon lit. Je regarde mon uniforme maintenant taché par endroit. Ce n’est pas le moment de te préoccuper de ça Gleb.

Je me penche vers Yoruichi et attrape son visage pour la regarder.

-Yoruichi, il faut que tu me dises ce qui s’est passé…Yoruichi?

Je la lâche brusquement pour fouiller dans mes affaires.

-Il faut…Il faut quelque chose pour arrêter le sang…

Quelles réactions auront mes colocataires de voir le lit du doux Gleb rougi par le sang? Aucune importance…D’une main tremblante je cherche, je cherche…
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Yoruichi
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeVen 25 Juil - 10:26

Un pas, puis deux, puis trois, quatre … Stop. Je sens une main se poser sur ma personne, me forçant à faire demi-tour. Que fais-tu Gleb ? Je ne veux pas aller à l’infirmerie ! Je m’entête un peu pour essayer de résister mais rien n’y fait. Il est plus fort que moi aujourd’hui, alors je me laisse faire. Prenant appui sur son bras qui me tient au niveau des flans, j’ai surtout mal au ventre. Contre toute attente, il me traîne dans sa cellule, jusqu’à son lit. Idiot ! Ne vois-tu pas que je suis transpercé de sang ?! Je soupire intérieurement, il aurait dû me laisser aller dans ma cellule. Mon dos touche le matelas, puis ma tête. Il a son odeur, ça aurait pu être agréable si le sang ne s’y mêlait pas.

Mon compagnon se penche vers moi, saisissant mon visage dans ses mains. Je le vois, mais flou. Cheveux sombres, j’essaye de trouver, enfin de voir plus nettement le ciel clair de ses yeux. Ceux que j’aime tellement. Il me parle mais ça bourdonne dans mes oreilles. Ce qui s’est passé ? Est-ce vraiment important dans le fond … Gleb se dégage. Je ne sais pas ce qu’il fait. Ne pars pas ! J’entends une porte d’armoire s’ouvrir. Qu’espère t-il …

-Il faut…Il faut quelque chose pour arrêter le sang…

Je lâche un soupir, même le plafond au dessus de ma tête n’a plus rien de parfaitement symétrique. J’ai l’impression de tourner, encore et encore sur moi-même, alors que je suis tranquillement couché. J’essaye de me redresser un peu pour voir ce que bafouille Gleb. Je le vois qui cherche encore. Je me laisse retomber sur le lit.

-Dans ma cellule, il y a une serviette sous le lavabo et un t-shirt gris dans mon armoire … 23.

Je me crispe, j’ai un peu bougé. La douleur est partout, elle est significative, elle prouve qu’on est en vie. Je ne pensais quand même pas être autant taillé. Je pense que Gleb est parti, j’en sais rien au faite. D’un geste méthodique, je soulève un peu mon dessus, juste pour voir … Les yeux écarquillés, que plaies et sang sur ma peau. Je rabaisse vivement, pas question qu’il voit ça. Je serre les dents, en me redressant pour me retrouver assise sur le rebord du lit. J’arrive –avec difficulté- à me tenir debout, contre le mur que je longe. Fléchis, mon dos collé contre celui-ci, je me laisse glisser. En éraflant d’avantage la brûlure de la ceinture sur ma colonne vertébrale. Ca chauffe, mais je ne hurle toujours pas.

Je redoute par-dessus tout qu’il soulève mon dessus. Alors, j’essaye de lui échapper même si je sais que cela ne sert strictement à rien. Il me retiendra même si je veux partir. Du coup, je me traîne jusqu’à son lit, en me recouchant non sans difficulté. Gleb remarquera peut-être le sang que j’ai laissé sur le sol. Tant pis. Des pas, des pas … C’est lui.

Mes mains viennent saisir le bas de mon dessus. Je serre assez fort, comme pour faire comprendre que je ne voulais pas qu’on me le retire. On ne doit pas voir les marques … Le teint livide, j’observe la fenêtre. Mélancolie.
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Gleb Sergueïevitch
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeVen 25 Juil - 23:09

Il n’y a rien, rien! Je repousse les babioles inutiles appartenant à moi ou à mes colocataires avec fureur. En fait, ce n’est pas de la colère, c’est de la peur. Comment moi, Gleb, pourrait ressentir autre chose? Je ne suis ni colérique, ni courageux…Mais, si je ne suis pas en colère, pourquoi est-ce que je donne un violent coup sur cet armoire qui fait en sorte que je me fais mal à la main?

C’est à ce moment là que j’entends la voix de Yoruichi. Je me tourne vers elle en sursaut. Une serviette. Un T-shirt. Je secoue de la tête de façon approbateur. Mais, ça, elle ne le voit pas. Aussitôt, je commence à courir dans les couloirs. Je ne croise qu’une seule personne qui me regarde d’un drôle d’air mais je ne le regarde à peine. Arrivé à la cellule 23, je passe à deux doigts de tomber au moment où j’essaie de ralentir. Je m’accroche aux barreaux pour me retenir et, illico, je vais vers le lavabo et prends la première chose potentielle à pouvoir faire un garrot : la serviette. Je cherche un moment avec mes yeux fuyants l’armoire de Yoruichi. Je suppose sans trop réfléchir que ce doit être celui près de son lit et je ne me trompe pas puisque j’y trouve un T-shirt gris. J’accours dès lors vers ma propre blessure pour trébucher et glisser sur une trace de…Sang. Mes yeux terrifiés vont directement vers mon lit pour constater, soulagé, que Yoruichi est toujours là. Je me relève et la rejoins.

Sur le point de tenter de soulever sa chemise…Je vois ses deux mains qui sert fort le tissu pour m’y empêcher. Je la regarde tristement dans les yeux.

-Je veux seulement t’aider Yoruichi…Je dois voir…

J’attrape ses doigts pour défaire sa poigne…Et soulève sans son consentement sa chemise…Que je rabaisse aussitôt en portant ma main affolée vers ma bouche pour étouffer un cri. Je ferme les yeux.

Calmes-toi!

Je la regarde et prends la serviette pour l’enrouler autour de son estomac…
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Yoruichi
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeSam 26 Juil - 16:08

Les mains toujours crispées sur mon dessus, interdisant fortement l’accès à mon ventre. Je veux me cacher, empêcher quiconque de regarder les horreurs qui jonchent mon corps. Je serre de plus en plus en entendant ses pas arriver. Je détache mon regard de l’horizon pour planter mes yeux dans les siens. Après une petite chute, il se redresse vivement et s’approche vers moi. Bon sang Gleb, ne me touche pas ! Son air d’enfant triste n’arrange pas les choses. Non, ne fait pas ça. S’il te plait …

-Je veux seulement t’aider Yoruichi…Je dois voir…

NON ! Je serre encore plus fort, tétanisé de peur. Ses mains arrivent sans prévenir, m’obligeant à lâcher prise. Aujourd’hui, il est plus fort que moi. Je détourne la tête, regardant le décor derrière lui. Je sais ce que tu vois, je l’ai moi aussi vu. Ma chemise se soulève et en une fraction de seconde, se rabaisse. Je ne dis rien, me mordant la lèvre pour m’empêcher de pleurer. Tu n’aurais pas dû … Je le sens s’affolé, qui ne le serait pas ? Le temps qu’il revienne a lui, je me plonge dans un acide qui me brûle les entrailles. Le contact de l’air sur les plaies ne m’ont gère fait du bien. Un mal, un mal de chien.

Il s’entête encore mais cette fois-ci ne fait que poser la serviette autour de mon ventre. Je grogne, un gémissement, une plainte, appelez ça comme vous le voudrez, je sais seulement une chose, c’est que c’est pire quand on touche. Mécontente de sentir d’avantage la douce douleur qui me traverse la peau. J’ai le réflexe de le repousser un peu. Pas méchamment, juste assez pour qu’il comprenne que j’avais mal. J’essaye de me calmer mais impossible. Ma respiration est saccadée, je redoute une nouvelle crise. Sans vraiment trop réfléchir, je me redresse, laissant tomber la serviette sur mes jambes. Saisissant la main de Gleb, je me redresse, difficilement mais j’y parviens. Laissant échapper un hoquet de douleur. Elles s’ouvrent de plus en plus, c’est l’impression que j’ai. Je lâche mon compagnon pour me diriger vers le lavabo, la serviette dans mon autre main. Je me colle dos contre le mur, éraflure. Je lève mon regard vers Gleb, tout en m’efforçant de sourire, je lui dis :

-T’es … pas obliger de regarder …

Ni de rester d’ailleurs. Mais ça, ça ferait bête de le lui dire alors qu’il s’agit de sa cellule. D’un geste lent, je viens saisir le bout de tissu tout en le remontant, ainsi le faisant disparaître de ma peau. J’ouvre d’une main le robinet, où un jet d’eau froide d’écoule. Passant l’essuie en dessous, j’attends qu’il soit assez mouiller, pour tamponner doucement le sang que j’ai sur le ventre. J’hurle de douleur, mes yeux osent une nouvelle fois regarder ce spectacle écoeurant. Une ligne tracer de la gorge jusqu’au nombril, rouge, brûlée … Sur le côté d’autres ouvertures un peu partout sur la surface du ventre. Je ne la vois pas, mais je peux nettement encore sentir la marque dans mon dos, ainsi qu’une brûlure secondaire sur l’omoplate. N’épargnions pas ma joue taillée … Flous, ma vue recommence a flancher, mes pupilles se dilater. Etrangement, le contact de l’eau froide me soulage d’une certaine manière, mais l’appui que prenait le tissu aussi léger soit-il, me donne envie de me tordre de douleur.

-Gleb …

Je me sens légèrement valser sur le côté, plaquant d’avantage ma personne contre le mur froid, en vue de trouver un équilibre. Trop tard, je glisse contre mon gré sur le sol, tombant à genoux. Sous l’effet du repli, je plaque mes mains à même les plaies. Comme, espérant que cela me soulagerait d’avantage. Pourtant non. C’est pire. Mon ventre entre en contact avec mes cuisses, pratiquement courbé en deux. Une larme m’échappe. Laisse-moi crever sur place …
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Gleb Sergueïevitch
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeSam 26 Juil - 19:15

Elle me repousse. Moi. La serviette. Elle attrape ma main et tente de se relever et je ne peux que l’assister faiblement. Je n’ose la toucher mais je place ma main non loin de son dos pour la rattraper si jamais elle tombait. Je l’entends grogner de douleur, j’entends ses dents grincées. Et je ne peux rien faire. Rien. Laisses-moi t’aider Yoruichi. S’il te plaît…Je ne peux même pas tenter quoi que ce soit pour apaiser sa douleur.

Je la suis de près lors de son parcours jusqu’au lavabo. Pas...Obliger de regarder…Mais, je veux t’aider. Rien ne sors de ma bouche. Le problème c’est que je ne peux tout simplement pas l’aider. Qu’est-ce que je sais bien faire à part m’inquiéter?

Elle passe la serviette maintenant trempé d’eau glacial sur elle…Aussitôt, elle hurle et aussitôt, je détourne le regard et plaque mes mains contre mes oreilles. Je fixe le sol, terrorisé et honteux. Je ferme solidement mes paupières et attend que mon affolement s’en aille.

Les mains toujours solidement sur mes oreilles, je ne l’entends même pas lorsqu’elle prononce mon nom, lorsqu’elle m’appelle…Mais, au moment où je prends enfin mon courage à deux mains et me retourne pour la regarder…Je la vois à genoux, repliée sur elle-même.

Je m’approche d’elle et prends la serviette humide. Je prends son épaule pour la faire s’accoter contre le mur. J’écarte ses bras et le plus doucement possible, j’essaie de retirer le sang avec la serviette. Mais, je m’arrête au bout de quelques secondes, ne supportant pas ses plaintes…Je me dirige alors vers mon lit, pliant et repliant les draps et les couvertures dans tous les sens pour ne pas l’obliger à s’étendre dans son sang. Puis, je retourne au près d’elle et l’aide…Ou la force?..À se relever et je la conduis dans mon lit pour qu’elle s’y repose…

-Qui t’as fait ça Yoruichi?

Est-ce qu’elle m’entend? Je ne sais pas. Ce n’est sans doute pas le bon moment pour la questionner. Peut-être a-t-elle besoin de dormir ou de manger? Je ne sais pas trop quoi faire. Peut-être aurais-je du l’amener à l’infirmerie? Je ne sais plus…Je suis confus.
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeSam 26 Juil - 21:22

Secouée d’un spasme, il est là. Sans lâcher prise, il m’aide à me poser contre le mur. A contre cœur, il prend la relève. Pourquoi Gleb, pourquoi fais-tu ça ? Je serre les dents en sentant le tissu sur moi. Le dégoût de mon compagnon aura vite prit l’avantage sur son geste. Il m’abandonne un instant, de mon côté j’essaye de me débarrasser de mon sang qui jalonne ma peau. Ca glisse, ça part, mais les plaies rouges apparaissent, pas aussi terrible que la brûlure bêtement dessiner en plein milieu du passage. Je jette un coup d’œil vers Gleb, il est occupé à retirer les couvertures. Je le regarde un peu perplexe, pourquoi … Il se rapproche vers moi et me redresse. On dirait bien que je n’ai pas mon mot à dire. Par conséquent, je le suis. Abandonnant derrière moi la serviette tacheté de sang.

Une fois arriver au niveau du lit, il me force un peu la main. M’obligeant à y prendre place. J’aurai pu être plaintive, mais je reste calme. Ma peau est mouillée, le vent souffle dessus. C’est froid. Tant pis.

-Qui t’as fait ça Yoruichi?

Je me force de lever les yeux pour le regarder, son image est encore floue. Je secoue la tête, rien, c’est toujours aussi trouble. Qui m’a fait ça ? Je ne sais pas. Je ne connais pas son nom. Je sais juste à quoi elle ressemble. Une femme, une gardienne. Yeux bleus, cheveux clairs, elle n’a rien d’effrayant. Ce n’est qu’une femme. Elle n’a été que mon jouet…

-Une gardienne.

Mon t-shirt était à l’autre bout du lit, je me redresse lentement pour venir le chercher. J’avais toujours mal, mais déjà un peu moins qu’au début. J’enfile mon dessus tout en me laissant retomber avec légèreté sur le matelas. Ma main vient chercher la sienne, rien n’a changé. Toujours la même douceur. Son teint m’inquiet, oubliant ma propre douleur, je serre d’avantage mon étreinte.

-Ca va Gleb, je ne vais pas mourir.

Je préfère voir le Gleb souriant. Alors s’il te plait, change moi cette expression de tristesse. Si je dois mourir, il faudra qu’on force un peu plus sur le mode d’entailles corporelles. Je sourie, histoire de le rassurer un peu –tout en serrant les dents-. Le sang ne coule plus, heureusement. Je force à mon tour Gleb à s’asseoir à côté de moi. Je ne veux pas qu’il parte et qu’il me laisse seule. A vrai dire, je suis épuisée, totalement vide. Plus qu’une seule envie, rester là avec lui.

Je me mets sur le côté, en grimaçant. Ce n’est rien, tout va bien. Callant ma tête sur mon bras intacte, je ferme les yeux tout en ne lâchant pas sa main. Elle m’est très rassurante. Entre deux respirations, je lui demande :

- … Tu ne partiras pas … ?

Dis-moi que tu ne m’abandonneras pas si je me laisse sombrer dans le néant. Que tu seras là … Je tremble. Peur qu’il s’en aille. Peur d’être seule. C’est la première fois que cela me prend. D’habitude, je peux facilement me passer des autres. Mais là, je venais à peine de le retrouver que je n’avais pas envie de le « perdre » à nouveau pour un temps inconnu. Dis le moi Gleb … Je t’en supplie … Je desserre un peu l’emprise que j’ai sur sa main, comme pour me résoudre à l’idée qu’il pourrait partir à tout moment. Défaitiste et abattue …
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeSam 26 Juil - 23:31

Elle me regarde. Mais, ses yeux semblent absent, perdu, amorphe…Une gardienne. Rien d’autre. Sans plus. De toute façon, que pourrais-je bien faire contre celle qui lui a fait ça? Porter plainte? La bonne blague…

Je reste debout à la regarder avec inquiétude. Elle prend son T-shirt gris et l’enfile…Puis, elle s’étend. Je jette un œil à sa main qui vient doucement chercher la mienne. Je la serre dans la mienne comme si ma vie en dépendait. Elle ne va pas mourir. Je le sais…Du moins, je sais qu’elle a raison. Mais, c’est naturel d’avoir peur…Surtout chez moi. Oui, j’ai eu peur en la voyant. J’ai encore peur en ce moment précis. Peut-être n’ai-je pas peur de sa mort mais de sa douleur ou peut-être simplement parce que j’ignore ce que je dois faire pour elle.

Quand je la vois me sourire, je m’efforce dans faire de même malgré que le cœur n’y est pas trop. Ressaisis-toi Gleb. Tu vois bien qu’elle va bien. Mais non, mais non…Elle ne va pas bien! Son visage se crispe de douleur au moindre mouvement ou coup de vent. Tout ira bien, tu verras…Je soupire, désespéré.

Alors qu’elle tire ma main, je m’assois au près d’elle. Et je baisse les yeux pour ne pas la voir grimacer de douleur alors qu’elle se tourne. Elle me parle…Je garde un moment le silence. J’écoute sa respiration encore saccadée.

-Non...

Je lève les yeux et les dirige un instant vers les barreaux de la cellule, croyant avoir entendu un quelconque bruit... Puis, mon attention retourne vers elle.

-Je reste avec toi, promis…

J’aurais aimé qu’Alec ait été à mes côtés quand je m’étais retrouver dans le même état qu’elle…Je reste un moment pensif. Le passé, c’est le passé…Je soupire, un peu triste puis m’efforce de sourire à nouveau.
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeDim 27 Juil - 15:50

Je me sens rassurée par les dires de Gleb. Il ne me laissera pas seule. Mon cœur se décharge d’un abandon probable, échappé de justesse. Mon étreinte alors, se resserre doucement. Tu ne partiras pas, alors je me permets de te garder auprès de moi. Cœur enivrant, jeune et bête. Chut ! Mes yeux cherchent les siens, ses pupilles brillent avec la lumière, comme l’éclat du soleil sur l’océan. Etincelant. Agréable à regarder. Comme d’habitude quoi.

Je le quitte du regard, pour venir fermer les yeux, essayant d’oublier les coups de la journée. Mais, mes côtes me rappellent à quel point, elles avaient été souffrantes. Ma cage thoracique menace de s’ouvrir, c’est ce que je ressens, mais ce n’est qu’une illusion, je le sais. Il est là lui … Ca, c’est la réalité.

-Désolé d’être partie aussi rapidement la dernière fois …

Partir comme une voleuse. Je te promets que j’ai attendu un peu dans le couloir, juste pour voir si tu allais me suivre. Mais rien. Alors, j’ai continué sans toi, en espérant te revoir le plutôt possible. Combien de temps s’est-il écrouler depuis notre dernière rencontre ? Des jours ? Des semaines ? Je n’en sais rien dans le fond. Le plus important, c’est que tu sois là …
Mes yeux se ferment une nouvelle fois. Epuisée, je refuse toutefois de me laisser aller. Je ne pouvais pas, pas maintenant. J’aurai tout le loisir de me reposer ce soir. J’avais envie de savoir ce que lui devenait …

-Et toi, tu vas bien ?

Pour ma part, je ne pense pas qu’il a besoin de me retourner la question. Il m’a juste près de lui, il peut constater les dégâts. Mais malgré ça, je me sens « mieux », vivante pour tout dire. Dis-moi Gleb … Quel temps il fait dehors ? Ce matin, je me souviens, j’ai déambulé dans les couloirs sans savoir quoi. Je me suis remise en question sur le tout. Si tu savais tout ce qu’il m’était arrivé Gleb.

Survolant mes rencontres, l’histoire de Bella et d’Etoile. La rencontre furtive avec d’autres détenus et gardiens. L’histoire d’aujourd’hui, c’est certainement le truc qui m’a le plus marquée après Etoile. Si je devais comparer les deux douleurs, j’ai encore eu plus mal avant … Ce n’est que superficiel ça. J’en garderai peut-être les marques, mais c’est pas pire que celle que mon cœur meurtris à endurer.

Je me recule, instinctivement, me mettant sur le rebord du lit, comme à mon habitude. Laissant par la même occasion plus d’espace à mon compagnon. Dire que Bella me reprochait d’être avec toi. Enfin … Passons. J’y reviendrais certainement plus tard.
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeDim 27 Juil - 19:15

Nos deux mains ne se lâchent plus. Même si ses yeux me quittent pour regarder l’intérieur de ses paupières doucement, moi, je continue de l’observer. Sans savoir pourquoi en fait, sans doute est-elle plus intéressante que les murs gris ou que cette serviette sanglante. Elle s’excuse d’être partie en vitesse à notre première rencontre. Je souris.

-Ce n’est pas grave, tu le sais bien…

Je n’ai même jamais songer à lui en vouloir. Pas pour quelque chose d’aussi ridicule. Je me force à lui sourire encore bien qu’elle ne me regarde plus. C’est illogique non? Peut-être qu’elle le sait, qu’elle le sent…

Non, je ne pouvais pas lui en vouloir. Et puis, nous nous serions séparés de toute façon à un moment ou à un autre. Cela n’aurait-il pas été ridicule que je la suive comme un chien collé à son maître toute la journée? Pire encore que je dorme une nouvelle fois dans ses bras ou plutôt elle dans les miens…

Elle me demande si je vais bien. Un silence s’installe et l’atmosphère est presque lourde…

-Mieux que toi…

Je soupire. C’est à peu près ce que j’ai dit à Alec quand il m’est revenu à moitié mort au bout de 6 mois. Je pars à la recherche du sourire que je venais tout juste de perdre.

-Oui, ça va très bien…

Pas la peine de lui renvoyer la question. Je n’allais pas bien quand je me suis retrouvé dans cet état je ne vois pas comment elle pourrait faire exception. Elle a du caractère mais il y a des limites à être fort et courageux malheureusement…Ou heureusement? Peut-être qu’au fond ça me rassure de savoir que je ne suis pas la seule créature de Sadismus à être ainsi vulnérable…

Non. Pas la peine de me mentir. Ça ne me rassure pas du tout de la voir dans cet état…

-Dors Yoruichi, ça ira mieux après…
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeLun 28 Juil - 14:21

Ça ira mieux après …

Crois-tu vraiment ? Je n’en sais rien dans le fond. Le sommeil ne fait que reposer la tête, bien que cela ne me ferait pas trop de mal, je n’en n’ai pas envie. Même si la fatigue persiste à casser mon mur d’éveil. Seconde après seconde, inconsciemment, mon emprise sur sa main se fait plus légère. Une mélodie enivrante prend place dans mon esprit. Un mélange saccadé d’euphorie, de peine. Le glas fait chanter ses sons, brisant mon éveil de verre. Ne me laisse pas partir Gleb…

Les yeux rivés vers le ciel, le premier flocon de neige vient de tomber sur le sol. Suivie d’un deuxième, puis d’un troisième. Une nuée de boule blanche descend tout en douceur, recouvrant bientôt toute la rue … De mon côté, enveloppée dans une veste noire, je fixe le nez lever vers le céleste. Les mains dans les poches, je n’ai que seize ans. Et j’ai déjà sur le visage une indifférence profonde sur ce qu’il m’entour. Au loin, un petite garçon jouait tranquillement dans l’herbe, surpris par le froid, il n’a sur lui qu’un simple t-shirt. Sa mère n’est pas là. Et déjà, il grelotte sur place, en me lançant des regards.

Debout à une dizaine de mètre de lui, je joue des yeux sur sa personne. Petite et frêle. L’enfant est fragile, il est comme un papillon avec des ailes de toile. Risquant à tout moment de se déchirer. Impassible, insensible, une couche de neige se fait de plus en plus pesant sur le sol. Recouvrant par la même occasion le gosse qui n’a toujours pas bouger. Pétrifier par le froid. Il ne doit pas avoir plus de six ans. Il tremble, mais je n’en fis rien. Il n’a besoin que de sa mère absente, ce que moi, je ne suis pas.

Le petit est courageux, il ne bouge toujours pas. J’imagine qu’il doit l’attendre. Qu’elle lui a dit de ne pas bouger. Elle, sa mère, ne devait pas savoir qu’une tombée de neige était prévue. Pourtant, il va mourir … Je peux entendre jusqu’ici, ses petites dents de laits claquer. Toujours indifférente à la triste scène qui se joue devant moi. C’est délicat un petit être humain. Une buée de vapeur s’échappe de ma bouche quand je viens soupirer. Je me détourne de l’enfant, les mains dans les poches en poursuivant mon chemin. Je l’entends toutefois gémir, il m’appelle, me supplie intérieurement de l’aider. Rien. Je pars …

Après une bonne demi heure, je me retrouve enfin devant une petite maison solitaire. La façade est blanche, un seul étage. Devant, une voiture est garée. L’herbe a laisser place à une couche blanche, je passe à côté en laissant des traces de pas derrière moi, qui finiront par disparaître. Ouvrant la porte, je me débarrasse de ma petite veste et de mes chaussures. Maman est là, je sens déjà la nourriture. Il devait être quoi… Dix-huit heures ? Calme, je me dirige vers ma chambre. Là, ronronnait un chaton noir. Le regardant du coin de l’œil, j’ouvre mon armoire pour me saisir d’un t-shirt au hasard. Enlevant mon dessus que je lance accidentellement sur le chat, j’enfile la chemise. Tout en me retournant vers la boule de poils disparue. Une petite chose bougeait sous l’habit, je m’empresse de venir lui débarrasser de ce poids. Tout en le caressant derrière les oreilles.

Une fois le souper terminé, j’allume à tout hasard la télévision. Assise sur le fauteuil avec le chat au creux de mes cuisses et de mon ventre, les pieds sur la table basse, je change les chaînes. Jusqu’au moment où ma mère me rejoint. Je m’arrête machinalement sur le journal. Ma mère ne rate jamais ça alors …

« Flash info : un enfant a été retrouver mort dans le parc. Celui-ci malencontreusement oublier par sa mère qui ne se doutait pas qu’une tempête de neige se préparait, l’a tranquillement laisser jouer. L’enfant a attendu sa mère … Mais en est mort … »

Une photo du gamin apparaît sur l’écran, il avait cinq ans. Un petit blondinet aux yeux bleus. Il ressemble à un petit garçon ordinaire … Ma mère lâcha à tout hasard en se redressant « … son enfant … Honteux ! ». Toujours en fixant la photographie, la télécommande à la main, je viens murmurer, tout en appuyant sur le bouton rouge :

-Dommage pour lui…

Je me redresse en tenant le chat contre ma poitrine. J’abandonne ainsi ma mère pour allez ouvrir la porte qui donne sur le jardin. Lâchant le chaton sur le sol, je sors à pied nu sur la pierre froide. Le félin quant à lui, descend les quelques escaliers pour se retrouver sur la couche de neige. De mon côté, je m’avance, jusqu’à venir m’assoire sur le rebord de la terrasse. Les flocons retombent, certains finissent leur course sur mes cuisses. C’est froid, je le sens sur ma peau. Mais ce n’est rien. Mes yeux regardent la boule noire. Il découvre pour la première fois … Il sautille comme un fou en observant ses propres pas. Levant son petit museau vers le ciel, un minuscule coton de neige vient se déposer sur son nez.

Je me laisse tomber avec douceur sur le sol neigeux. Mes pieds nus entre en contact avec le froid. Tout en m’agenouillant, le chaton accourt vers moi pour se réfugier dans mes bras. C’est ici, en ce même lieu, à la même période, que j’ai eu mon premier chaton. Seul sous une volée de neige, tremblant près à mourir si je ne venais pas l’aider .Ce garçon est mort. Je sers mon compagnon contre moi, sa tête vient se caller dans mon cou. Maoûûw

… Mon cœur était de glace.

La pluie qui frappe contre la fenêtre me tire de mon sommeil. J’ouvre un peu les yeux, flou, il faut quelques secondes pour que les images se reforment. Je suis toujours dans la cellule de Gleb. Il n’est pas loin de moi. Je me redresse légèrement, mais j’ai vite fait de me recoucher. Mes côtes me font encore mal, mais cette fois-ci, je n’ai pas crié. Je rapproche ma main vers mon visage, repliée sur moi-même, je murmure :

-Je l’ai laissé mourir …
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeLun 28 Juil - 18:13

Tout doucement, elle se laisse attraper par le sommeil et me laisse pour ainsi dire seul. Ça ira mieux après…Vraiment? Non, elle aura toujours mal. Peut-être moins? Je ne peux le dire…Mais, quand on dort, on ne souffre pas…Du moins, pas physiquement. Un moment de répit lui fera le plus grand bien, je l’espère du moins. Bien que maintenant inconsciente, je n’ose retirer sa main de la mienne. Pas tout de suite. Et peut-être que son contact me soulage moi aussi.

Je regarde ma cellule en soupirant. Je sais que je ne la quitterai pas avant que Yoruichi se soit réveillé, je lui ai promis. Peut-être va-t-elle se réveiller au bout de quelques minutes ou bien de quelques heures…Peut-être ne se réveillera-t-elle pas avant demain dans l’état où elle est? Et si elle ne se réveille pas? Ne sois pas ridicule Gleb, elle ne va pas mourir. Elle va plutôt…Bien? Bien pour quelqu’un qui a le corps mutilé. Non, ça ne sert à rien. Elle ne va pas bien. Elle souffre. On lui a fait du mal. Lentement, doucement, ma main quitte la sienne. Mais, je reste près d’elle, assis sur le coin du lit à la regarder.

Elle a l’air…Paisible? Non, je ne saurais le dire…La pluie, la pluie commence à tomber. Lentement, doucement, je détourne le regard pour regarder la fenêtre. Je souris. La pluie est douce, tranquille. Il pleut comme à notre première rencontre. Je soupire. Ça n’a rien d’exceptionnel, il pleut très souvent au-dessus de cet enfer.

Je me lève et commence à tourner en rond dans la cellule. Avant de devenir malade à force de tourner, je vais m’asseoir dans un coin de la pièce. Le sol est froid comme d’habitude. Mais, ça me dérange pas. Je ferme les yeux quelques instants me disant que, peut-être, je devrais dormir pour que le temps soit moins long. Mais, le sommeil ne vient pas me trouver. Je suis trop pensif. Je pense à l’état de Yoruichi et par enchaînement d’idée j’en viens même à penser à son amie Bella que je ne connais pas mais, que je sais, sera inquiète pour Yoruichi. Et je pense aussi à Alec parce que comme toujours, il est le centre de mes pensées.

Je recommence à trembler comme une feuille, mes pensées allant de Yoruichi à Alec, d’Alec à Yoruichi. Les deux. Les deux dans un état déplorable. Je place mes mains entre mes bras.

-Je l’ai laissé mourir.

Ces mots viennent de mon amie maintenant réveillée. Je lève les yeux.

-Quoi?

De quoi parle-t-elle? Qui a-t-elle laissé mourir? Quand? Parle-t-elle d’un prisonnier ou d’un gardien? Peut-être…Peut-être qu’elle parle des gens dehors. De quelqu’un qu’elle a connu. Je la regarde, perdu

-Qui Yoruichi?
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeLun 28 Juil - 19:35

Qui est mort ?

Gleb n’est plus sur le lit, mais j’entends sa voix qui provient du fond de la cellule. Je panique un peu de ne pas le voir. Mes yeux font rapidement le tour de l’endroit pour le trouver enfin. Yeux bleus. Les mêmes. Ce gamin est mort par ma faute. Je me mords la lèvre avant de descendre du lit, le cœur plein de douleur. Je rejoins mon compagnon sur l’espace de quelques secondes, me blottissant contre lui, j’en oublie la douleur physique pour revenir à celle du cœur. Un peu, pour changer. Enfin non, je sais le mal, mais je le surmonte. Nuance. Ma tête et mon bras poser sur ses cuisses, je me replie à même le sol.

Se souvenir …

La petite bouille blonde qui me regardait, les yeux implorant mon aide. Je suis partie sans l’aider ! Qui aurait laissé un enfant seul sous la neige ? Ai-je vraiment changé ? Suis-je devenue plus sensible ? Je n’avais pas de cœur Gleb. Pas pour avoir fait ça en tout cas. La mort d’un gosse sur la conscience. Non, impossible. Il n’avait pas à rester là ! Je n’ai fait que faire mon petit bout de chemin. C’est de sa faute …

-Il y a deux ans, je suis sortie dehors. Il annonçait une violente tempête de neige et c’est là que je l’ai vu.

Je commence donc ainsi mon récit, cette partie de ma vie que j’avais involontairement oublié au fond de ma mémoire. Pourtant, ce n’est pas tous les jours qu’on croise une personne comme ça. Je venais de stopper un instant, juste pour me remettre tous les événements dans ma tête. Mes yeux sont fixés sur le mur devant moi. Le vent souffle encore plus fort et moi, je me vide d’un poids qui venait de resurgir. J’entame donc la suite.

-Il était assis sur le sol. Il n’avait presque rien sur lui, je suis resté impassible. Ce garçon ne bougeait pas, il attendait sa mère je pense. Elle n’est jamais arrivée, la neige a commencé à recouvrir le sol, je suis partie en le laissant là.

Deuxième coupure, le gosse était même devenu blanc, tellement il avait froid. Mais aucun son ne sortait de ses lèvres. Il n’attendait que sa mère, merde ! Me demandant un peu d’aide, de chaleur. J’étais un monstre. Le cœur emprisonné dans un bloc de glace.

-Quand je suis rentrée à la maison. On a annoncé la mort de l’enfant dans les infos. Et moi … J’ai seulement trouver à dire ‘’ dommage pour lui’’.

Egoïste, froide, hautaine. J’étais bien pire que ça. Je n’étais pas vivante, une morte sans âme voilà. Un fantôme émergeant d’on ne sait où, parcourant le vent de neige. Je soupire, ma vie aurait-elle changer si je l’avais aidé. Ton avis sur moi change t-il Gleb ? Suis-je toujours la Yoruichi que tu connais malgré cette révélation si soudaine ? Un enfant, c’est pas rien. C’est l’avenir du monde. Et dire qu’il devrait avoir huit ans. Non, au lieu de ça, il aura à jamais cinq ans. Voyant son âme errer à l’endroit où sa mère et moi, l’avions oublié, abandonné. Je ferme les yeux, en essayant de me calmer. Un choc après le choc. Les rêves ne sont pas toujours gratifiants. Qu’importe, c’est comme ça. J’assume ce qui me doit d’être ressenti aujourd’hui. Le fauve est dompté jusqu’au bout des griffes. Et c’est Gleb qui aujourd’hui, est plus fort …

Moi je suis morte il y a des années.
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeMar 29 Juil - 2:22

Je vois sa tête se tourner dans un sens puis dans l’autre. Elle me cherche, puis me trouve. Je suis surpris de la voir se lever, même si c’est pour venir près de moi. Elle vient se placer silencieusement, la tête et le bras sur mes cuisses.

J’aimerais lui demander si elle va bien, je veux dire…Si ses blessures sont toujours aussi douloureuses. Mais, la conversation ne peut aller dans ce sens là, pas tout de suite dans tous les cas. Elle vient d’avoir un cauchemar, un souvenir…L’esprit n’est plus centré sur ses blessures et j’essaie d’aller dans sa direction et d’écouter son récit sans trop être déconcentré par les quelques taches de sang sur ses vêtements.

Un souvenir d’il y a deux ans. C’est ni vieux, ni jeune. Je l’écoute. Elle a vu quelqu’un. Qui? Elle se tait. Quoi Yoruichi? Qui as-tu vu? Je ne me pose pas des questions très longtemps puisqu’en une fraction de seconde je profite du silence pour remettre mon attention sur son état physique. Mes yeux scrutent son ventre comme s’ils espéraient pouvoir voir ses marques au travers. Puis, je commence à analyser son visage pour retracer une expression de souffrance. Elle continue…

Il…Assit dans la neige…Froid…Mais qui? Un garçon tout simplement. Connaître son nom, son âge, son apparence…Inutile. Seulement un enfant. Et puis elle est partie. Il est mort. «Dommage pour lui».

Je la regarde. Un enfant est mort. Elle aurait pu l’aider mais il est mort. Mais…

-C’est trop tard Yoruichi…

On ne peut pas le ramener à la vie même si on le souhaite vraiment. Je mentirais si je disais ne pas être troublé par cette révélation, par sa soudaineté et sa…Ce drame. Mais, il est trop tard pour les regrets.

L’aurais-je même aider si j’aurais été à sa place? Visualises-toi Gleb revenant de faire les emplettes de Noël que ta mère refusait déjà de faire. Imagines-toi à l’âge que Yoruichi avait…Peut-être même que je ne l’aurais pas regardé. Peut-être l’aurais-je vu mais aurais évité son regard. Qui sait? Je ne pense pas que j’aurais osé ramené un enfant frigorifié dans la maison familiale pour ensuite appeler la police. Je n’aurais pas non plus risqué d’être en «retard» en allant à la recherche de sa mère. J’ignore complètement si j’aurais montré du cœur pour l’enfant.

-Je…Je crois que j’aurais passé mon chemin moi aussi Yoruichi. Tu ne pouvais pas savoir que sa mère ne serait jamais venu…
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeMar 29 Juil - 7:49

Peur … Mais de quoi ?

Je ne sais pas si il essaye de me rassurer, il est plus que probable que certaines personnes seraient passées à côté. Mais dans ce cas, j’accuse le manque d’attention de la part des gens. Que ce soit de l’empressement ou non, ils passent à côté de l’enfant sans le voir et sans vraiment le faire exprès. Alors que moi, je suis restée devant lui. Je savais qu’il était là, je savais qu’il m’appelait. Et bordel, le fantôme que j’étais la lâchement abandonné. Si tu voyais comment je me dégoûte de l’intérieur.
Les démons de la nuit ne sont que des anges déchus …

Animé par une « sourdité », refusant, ignorant les cicatrices de ceux qui m’entouraient. La triste et la mélancolie, est-ce ça qui ont fait que je me montre de glace face au monde ? Pourquoi, comment. J’aimerai comprendre. J’ai peur Gleb. Je suis imprévisible dans mes états d’âmes, de ça, je peux très bien me retrouver dans un cocon de haine. Me couper de tout pour replonger, enfin non, pour quitter mon état « d’être humain vivant ». Peut d’être de nouveau un fantôme. C’est ce que j’étais ce matin. J’avais besoin de me prouver que j’étais en vie. Pour cela, pas d’autre choix que d’infliger un coup à ce corps pour qu’il se réveille. Mais en le réveillant, j’ai malencontreusement réveillé d’autres souvenirs de ma vie antérieurs de libre.

Une sorte de descente aux enfers voulue. Je cherche quoi dans le fond ? A me faire pardonner des erreurs passé ? Non. Ce n’est pas ça. Sûrement pas. Mais quoi alors. J’en sais rien, ce n’est pas vraiment ça qui me perturbe. Peur de ne plus vivre, d’être morte intérieurement. J’y ai longtemps trouvé refuge dans mon adolescence. Mais je n’avais encore jamais mesuré l’amplitude de la situation. Calme, certes mais aussi froide qu’un glaçon. Enfermer dans une bulle, et c’est juste maintenant que j’me rends compte que le fauve en moi dort paisiblement. Les griffes rétractées, je ne peux plus faire grand-chose dans cet état de « faiblesse ». Etre en alerte, voila comment je suis censé être. Pourtant, mon compagnon me donne l’impression que rien ne peut m’arriver … Si ce n’est que, quelque part, ce n’était pas vraiment le monde qui me faisait peur.

C’était moi-même …

-Je sais. C’était normal que je réagisse comme ça à cette époque.

Je n’ai jamais été une enfant turbulente, loin de là. J’étais ancrée dans un monde parallèle. Pourtant, quand je n’avais encore que six ans, j’étais une gosse plein de vie. Tout à dérapé à mes dix ans. Je prenais enfin compte de ce qu’était ce monde. Le fait de ne pas avoir de père, de voir les gens mourir autour de moi. Parce que oui, il y a aussi eu l’enterrement de ma grand-mère à mes dix ans. Tout le monde pleuraient et moi, totalement désintéressée. Je n’avais plus qu’une hâte, c’était de rentrer à la maison, me tenir loin de tout ce monde. J’étais bien et eux souffraient.

-Les gens changent … Moi j’ai peur de redevenir ce que j’étais avant …

A tout moment, c’est ça le problème. Il suffit que je sois de mauvaise humeur pour retrouver cette agressivité qui anime toujours mon estomac face aux autres. Pourtant, je sais très bien que jamais je montrerai les dents à lui ou même à elle. Les deux calmants … Mes yeux se portent sur le genoux de Gleb, ensanglanté. Mon propre sang scintille à la lumière des lampes.

-Tu devrais te changer … J’irai m’occuper de tes draps.

Je prends appuis sur mes bras pour me redresser, libérant Gleb d’un poids.

J’avais juste peur de moi..
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeMar 29 Juil - 11:18

C’était normal. Elle le sait. Alors, pour ce souvenir? Pourquoi cette inquiétude? Une triste pensée pour un jeune enfant mort? Peut-être que c’est ça. Ou bien…Ah et je ne sais plus.

Expliques-moi Yoruichi, expliques-moi si tu veux que je comprennes. J’ignore où tu veux en venir..? Alors, parles-moi, s’il te plaît…Un silence s’installe encore et pourtant je refuse d’élever la voix pour insister ou pour poser une question. J’attends. Elle parlera. Je le sais, je l’espère..?

Les gens changent. Est-ce quoi moi personnellement j’ai changé depuis…Depuis toujours? Toujours plus chétif, toujours plus faible, toujours plus troublé…Je ne change pas, j’amplifie seulement ma personnalité. N’est-ce pas le cas de tous? On ne change pas, on s’affirme? Peut-être pas, peut-être que je me fais des idées comme d’habitude. Comment puis-je seulement essayer de me mettre à la place des gens? C’est chose impossible, surtout quand on est moi…Il est d’ailleurs difficile de se mettre à ma propre place…

Ce qu’elle était avant. Qui était-elle exactement? Elle a laissé mourir le gamin…C’est grave on ne peut le nier…Et si elle est sadismus, c’est quand même pour meurtre. Mais, était-elle si terrible? Oui? Je l’observe, l’air ailleurs, un déboussolé.

Me changer? J’arque un sourcil puis baisse les yeux. Ah. Je vois le sang et commence à trembler davantage. Je déteste le sang. Vraiment. J’ai seulement oublié que…Oui, je vais me changer. J’écarte tendrement Yoruichi et me relève. Je me dirige vers l’armoire. Je jette un œil aux draps qui sont effectivement bien ensanglantés. Un frisson parcourt ma colonne vertébrale.

-Non, ne te dérange pas pour les draps, je vais m’en occuper. T’inquiètes…

Se rappelle-t-elle seulement comment faire fonctionner une machine à laver? De toute façon, un doute s’installe dans mon esprit à savoir si ce sera suffisant pour nettoyer ça…

Je trouve finalement un autre pantalon. Je n’hésite pas très longtemps à me changer, sachant que je porte un boxer et que je refuse l’idée d’avoir le sang de Yoruichi sur ma personne plus longtemps.

Puis, je retourne vers elle et l’aide à se relever pour rejoindre à nouveau le matelas.

-T’es couverte de cicatrice, pas la peine de supporter le froid en plus hein…

Je soupire…

-Et pour l’histoire avec le petit, faut que t’oublies, ne t’en fais pas…

J’essaie d’avoir l’air encourageant. Probablement que je suis peu convainquant. Je ne me suis jamais trouver un talent pour ce genre de chose.
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeMar 29 Juil - 18:32

Le mal être …

Gleb se décide enfin à se redresse tout en m’éloignant doucement de lui. De mon côté, je suis adossé au mur, assise sur ce sol où jonchent quelques flaques de sang. Un bruit retentit derrière moi en me faisant sursauter, le cœur battant. Peur, moi ? Jamais. Je me retourne, ce n’est rien. Juste Gleb qui cherche après d’autre vêtement. Une fois qu’il la saisi, je tourne la tête vers la fenêtre. Tu te souviens comme il faisait mauvais lors de notre première rencontre ? J’aime quand il pleut, quand l’orage gronde de toutes ses forces. Aussi fort que le grognement du fauve qui dort en moi. Aussi fort qu’une tempête de neige qui coûte la vie à un gosse …

Mon ascension reprend de plus belle. Sans prévenir, mon compagnon s’approche de moi en me redressant. Comme je hais d’être comme ça. Mais bon, en même temps, je ne vais pas commencer à jouer les entêtés. Regagnant le lit, contre mon gré, je m’y laisse tomber. Relevant le nez vers Gleb. Il ne veut pas que je fasse face à un froid certain, mes cicatrices … Oublier l’enfant. Facile à dire. Je me remets en boule tel un enfant apeuré. J’ai mal aux côtes. J’ai le mal de vivre. Tous ces souvenirs, pourquoi maintenant ?

J’essaye de m’enfoncer encore plus dans ma bulle. Me laisser couler jusqu’au fond, là, où le noir me fait peur, dans les abysses. Soudain, je me redresse, une sensation de chaleur vient me déranger. Mes yeux viennent chercher l’endroit du désagrément, stupéfaction, je me redresse d’un bond en me débarrassant de mon pantalon ensanglanté lui aussi. De grosses tâches rouges ornent le tissu. Et s’étalent sur mes cuisses. J’a chaud, j’ai horreur d’avoir du sang sur moi, j’aurai pu hurler tellement ça me faisait mal aussi … Au un rien de temps, je me retrouve devant le lavabo, l’eau dans ma main, je frotte frénétiquement ma peau pour me défaire de ce sang souillé. Sans lancer un regard à Gleb, je retourne sur le lit qui miraculeusement n’avait rien. Enfin, pas plus que d’habitude. Je m’assois ramenant mes jambes contre ma poitrine en les enlaçant de mes bras.

-D’accord …

Retournant à ma position de boule, ma main passe sous l’oreiller de Gleb, je lui tourne le dos. Fixant avec ardeur cette fenêtre. Espérant qu’un jour, elle s’ouvrira et me laissera partir, récupérant mes ailes tachetées de sang et abîmées. Je me mords ma lèvre inférieure, douleur. Plus je me plie, plus ma cage thoracique menace de se briser en deux. C’est fragile un corps, c’est pour ça que je ne l’aime pas. Froid, peut-être mais pas pire que de la neige. Il n’est plus question que je demande quoique se soit à Gleb. Il est peut-être plus fort que moi aujourd’hui, mais tant pis.

-J’arrive …

Je me redresse en tenant mes côtes, comme si j’avais peur qu’elles s’en aillent. Tout en me dirigeant vers la sortie, j’adresse un sourire à mon ami, juste, histoire de le rassurer que j’allais bien revenir. Une fois au niveau de la grille, je regarde de droite à gauche, personne ! Je n’aimerai pas qu’on me voie comme ça. M’enfin, j’avance d’un pas assez rapide, tout en gardant une main sur le mur. Plus je vais vite, plus j’ai mal, plus mon cœur bat. Et plus je me rapproche d’un risque de crise…

J’atteins finalement ma cellule, vide, comme d’habitude. J’ai chaud, la tête tourne légèrement. Je secoue mon visage comme pour essayer de régler le problème. Je m’avance vers mon armoire, prenant un dessous au hasard : un short. Je l’enfile rapidement. Dans l’empressement, je recommence à paniquer, voyant une marque rouge sur mon t-shirt. Je m’approche, si ce n’est pas en courant vers le lavabo, soulevant mon dessus … Rien. Il n’y a rien. Je fais couler un peu d’eau en mouillant mon visage et ma nuque. Tout va bien Yo.

Je ne voulais pas rester une seconde de plus seule. Ma cellule me faisait peur. Elle a l’air plus morbide que d’habitude. Je m’apprête à sortir quand j’entends un bruit derrière moi. Je me retourne, sur le lit, était assis une personne. D’abord, instinctivement, je fais un pas en avant pour mieux voir. L’être baisse la tête, je ne distingue pas bien … « Pourquoi ne m’as-tu pas aider ? ». J’hausse un sourcil, je ne comprends pas. Je reste silencieuse, lui, relève la tête. Yeux bleus, tête blonde, bouille d’un gamin. Blanc … Même bleu, il a froid. Pire, il n’a plus rien sur lui, son corps n’est plus rien. Il se met à descendre du lit. Un pas, deux, pas. « Pourquoi ? ». Son cadavre avance encore. Trois, quatre. Ses pas sont petits, je suis pétrifié. Peur. GLEB !!! Je me recule, l’enfant avance. Mon cœur bat. Désolé, je suis désolée ! … Mais ces mots ne sortent pas. Je ravale difficilement ma salive. Ca doit être un rêve ! CE N EST PAS VRAI ! Il est devant moi, sa main se tend vers moi. Il touche, frôle plutôt du bout des doigts l’endroit de mes plaies à travers le t-shirt. Mes yeux s’abaissent. Et là, vision d’horreur, du sang coule le long du tissu, j’ai le réflexe de le soulever. Les cicatrices se sont ouvertes, plus profondément. Je regarde le gosse. Il … est mort. Son petit corps si frêle et fragile ne ressemble plus à rien. Venant de sortir de sa tombe, il n’a plus ses yeux, sa peau est tombante, rongé par les insectes. « Pourquoi » répète-t-il de sa voix d’enfant. Mon cœur se noue, envie de vomir. Je me recule d’un pas, puis deux. Mon dos vient s’appuyer contre la grille. Il avance encore … Prise de panique, je sors de ma cellule en commençant à courir. Mal, j’ai mal. Je jette un coup d’œil sur mon t-shirt, plus rien. Ce n’était qu’un rêve. Par contre, j’entend des pas derrière moi … « un, deux, trois … » même voix.

J’atteins enfin la cellule de Gleb. Essoufflée, je n’attends pas longtemps pour me jeter dans ses bras en pleures.

-Il ne me laissera pas ! Il me suivra jusqu'à la fin …

J’agrippe sa chemise avec ardeur, j’ai peur, je tremble. Protège-moi Gleb … S’il te plait.
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeMar 29 Juil - 19:24

Elle me regarde un moment. Est-ce qu’elle m’écoute? Elle a l’air ailleurs. Elle n’a pas l’air d’avoir le moindre envie de m’écouter. Elle ne fait que me fixer longuement. Elle se recroqueville dans le lit. Ainsi, elle a l’air tellement…Fragile. J’ai horreur de ça. Yoruichi se doit d’être toujours forte. Elle l’est…Même en ce moment, elle l’est. Il faut être tenace pour tenir ainsi. Elle ne se plaint pas. Non. Elle est forte. Cependant, j’aimerais la voir rire, sourire…Tout cela est impossible dans un tel état. Et ces souvenirs qui viennent la hanter…

Pourquoi es-tu si tourmentée Yoruichi? Je la regarde du même air angoissé que quand je l’ai vu agenouillé dans son propre sang alors je suis assis au pied du lit. Pas d’affolement, pas de chagrin Gleb. Elle ira mieux. Elle ne peut qu’aller mieux au fil des jours. Promets-moi que tout ira mieux Yoruichi…

Elle se redresse brutalement et je m’approche d’elle par réflexe, comme si j’espérais l’attraper si jamais elle tombe…Mais, elle ne peut pas tellement tomber du lit. C’est avec des yeux soucieux que je regarde mon amie retirer sans explication son pantalon et se relever et se diriger vers le lavabo comme si sa vie dépendait. C’est le sang qu’il y a sur ses cuisses…Elle vient de se rendre compte du rouges qui souillent ses habit. Elle vient de prendre tout juste conscience?

Elle frotte sa peau, ses jambes…Je frissonne moi-même me rappelant la froideur de l’eau de Sadismus. Elle revient s’asseoir. Pourquoi ça Yoruichi? Pourquoi tu refuses de mes donner des explications?

-Tu vas bien..?

Pour seule réponse, j’ai un « d’accord ». Simplement. Cependant…Cependant ce « d’accord » ne veut rien dire. Absolument rien. De quoi parle-t-elle? Je reste perplexe et troublé devant son attitude excentrique. Elle se remet en boule et me tourne le dos. Pourquoi ne me dit-elle rien qui puisse me rassurer? Peut-être qu’elle a perdu trop de sang, peut-être qu’elle délire…Peut-être…

-Yoruichi, dis quelque chose s’il te plaît...Tu m’inquiètes.

Et cette fois, je n’ai droit qu’à un « j’arrive » dépourvu de signification encore une fois. Elle se redresse, bras entourant ses côtes. Que fait-elle encore? Elle devrait dormir, se reposer, retrouver ses forces…Elle me sourit et sans va.

Je me lève et me dirige vers la sortie de ma cellule sans oser y sortir entièrement. Je la regarde s’enfoncer dans le couloir. J’ai envie de crier son nom, d’aller la chercher pour la faire revenir mais je n’ose pas. Elle quitte ma vue au moment où elle entre dans sa propre cellule. Je t’en pris, reviens.

J’attends. J’attends dans ma cellule tout en sortant la tête des grillages dans l’espoir de la voir revenir. Je me mordille la lèvre inférieur. Elle revient. Elle revient mais en courant comme une déchaînée. Je l’observe, complètement ahuri. Elle se jette dans mes bras. Elle pleure. Je n’ose la serrer dans mes bras, figé par l’incompréhension De qui parle-t-elle? Je la repousse un instant et, avec hésitation, je regarde attentivement l’étendu du couloir. Personne.

Je m’approche de Yoruichi et la prends dans mes bras. Puis, je murmure :…
-Il n’y a personne…Calme-toi je t’en pris.
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeMar 29 Juil - 21:52

Je dois devenir folle

Je me retrouve dans les bras de Gleb entrain de pleurer. Un rêve ? Pourtant non, il me repousse légèrement. Je tremble, j’ai peur. Il me suivait, j’entends encore son décompte « un, deux, trois, … ». Je dois être pâle et rouge aux joues. Je n’avais encore jamais laissé couler les larmes comme ça. Le regard de mon compagnon balaye le couloir. Un seul sens unique, c’est soit le début ou la fin, dans les deux cas. Une seule sortie. J’ai garder les yeux fermer, sentant avec honte, les pluies de perles salés qui roulent sur mes joues.

Il se rapproche de moi. Petit être apeuré par le monde entier et par lui-même. Sa coule toujours sur mon visage, déversant toute la haine que j’avais emmagasiner depuis des années. Ses bras s’enroulent autour de moi, je suis comme « protégée». Mais ça ne suffit pas pour arrêter mes pleures. Je serre les dents, mes mains viennent agripper son dessus au niveau de sa poitrine. Je dépose mon front contre son poitrail.

-Il n’y a personne…Calme-toi je t’en pris.

Personne ? T’en es sûr ? Je ne le lâche pas pour autant, prenant mon courage de pacotille à deux mains, je tourne la tête regardant derrière moi. Couloir vide, aucune vie, enfin, mise à part l’âme des morts, c’est tout. Je me rejette contre lui, trouvant refuge entre deux ailes plus trop intacte, mais déjà assez pour pouvoir me couvrir. J’essaye de me calmer, sentant mon cœur battre très, trop fort même. Il me fait mal Gleb. Tout me fait mal. Je me sens mal.

Cette voix résonne encore dans ma tête « pourquoi … pourquoi ? ». Je me mords la lèvre, mais dès que je sens le goût métallique du sang, je lâche prise. Ecoeurée par la couleur rouge. J’en ai trop sur moi. Mon regard surplombe toujours le couloir, rien. Personne.

Jusqu’au moment où, mon regard se stoppe sur une main blanche dans ma cellule. Il y est, il m’attend. La main disparaît pour laisser place à une petite tête ronde sans yeux. Mes tremblements reprennent, il ne me fera rien tant que Gleb est avec moi. Il me nargue de loin, recommençant avec ses « pourquoi ». Ma tête replonge sur le torse de Gleb, tremblante et brûlante. Là, j’aimerai que tout ne soit qu’un rêve.

-Reste avec moi …

Tout en parallèle, j’ai peur qu’il me laisse. Comme j’avais peur que maman et Bella m’abandonne pour leur Amour. Les larmes coulent encore, perlant sur mes joues rosées par la situation dans laquelle j’étais. Tu sais, la dernière fois que j’ai pleurer comme ça, c’était quand maman … Enfin, tu vois. J’avais dix ans. Je me sens affreusement lourde, comme si j’avais un besoin de me vider les entrailles de toute cette chose qui m’anime le ventre depuis longtemps.

Mon cœur reprend un rythme un peu plus normal. On pouvait entendre d’ici, le vent soufflé comme un diable. Tu crois qu’il va encore avoir un orage ? Comme la première fois … On trouvait ça beau. Tu avais peur du noir, et aujourd’hui, c’est moi qui est peur de tout.
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeMer 30 Juil - 18:08

Je la serre fortement dans mes bras. J’entends son cœur battre. Elle est en état de panique. Les rôles s’inversent? C’est à son tour d’être terrorisé. Jamais je n’aurais cru voir Yoruichi être ainsi terrifiée, pas à ce point là en tout cas. Pourquoi elle a peur? De qui? De quoi? J’ai l’impression que je vais bientôt perdre tout mes moyens aussi à force de ne rien comprendre. J’ai l’impression de devoir la protéger contre quelque chose que je ne vois pas. Déjà que je n’ai jamais eu à protéger qui que ce soit. Ma mère j’ai fini par la tuer et Alec…Alec, je n’ai jamais rien réussi à faire pour lui. Je me sens terriblement faible face à la terreur de mon amie.

Sa tête se déplace pour regarder le couloir.

-Qu’est-ce que tu vois? Je demande spontanément d’une voix tremblante.

Je crois qu’elle ne m’a pas entendu. Ma voix est trop faible, trop tremblante, trop basse, point sûr d’elle…Sa tête revient se coller contre mon torse.

-Je reste avec toi.

Je passe une main dans ses cheveux et je remonte son visage pour essuyer ses larmes.

-Tu es sûre que tu ne veux pas aller à l’infirmerie?

Je la conduis jusqu’à l’intérieur de la cellule. Je n’ose même pas la lâcher, j’ai peur que si je la laisse se déplacer entièrement d’elle-même, qu’elle tombe…Aujourd’hui, c’est moi le plus fort Yoruichi? Je n’en ai pas envie, pas du tout…

Je la fais s’asseoir sur le lit une nouvelle fois.

-Qu’est-ce qui ne va pas?

Je la regarde avec des petits yeux expressifs. J’ai envie qu’elle m’explique et qu’elle cesse de pleurer.

-Tu me fais peur quand tu pleures.

Je ris nerveusement, me rendant compte du ridicule de la chose.
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeMer 30 Juil - 19:55

Il ne partira pas …

Je me sens un peu mieux de savoir ça. Je me calme légèrement par la suite, surprise de sentir sa main retirer les gouttes de larmes sur mes joues. Je ne réagis pas vraiment, du moins, je n’en montre rien. L’infirmerie ? Je secoue la tête de gauche à droite. Je n’irai pas, même si tu m’y entraine de force. Négatif, je veux rester ici, avec toi. Il le comprend, nous entrons dans sa cellule, Gleb me soutient, comme s’il craignait que je tombe sur le sol. Je sais encore tenir debout tu sais … Une fois le lit regagner, il me regard d’un œil soucieux J’ai le reflexe de détourner mon regard. Je sais ce qu’il se demande. Ce qu’il me prend. Pourquoi je réagis comme ça aujourd’hui.

Aujourd’hui, c’est un jour sombre. Tu peux le remarquer, mais c’est aussi noir dans mon être. C’est aujourd’hui qu’on m’a prouvé que j’étais vivante, que mon corps à souffert. C’est en ce même jour que je me dois d’avoir mal, d’être faible. C’est aujourd’hui que je me dois d’être ce que je suis réellement à l’intérieur … Tu veux comprendre. Je suis fatiguée de tout. J’en peux plus, c’est aussi simple que ça. Le passé me fait un mal de chien. Le présent n’est là que pour me montrer mes fautes. Ce me tire dans les reins, remontant jusqu’à ma moelle épinière, mal de tête.
Je décide enfin de le regarder. Ces yeux m’ont toujours troublé, encore plus maintenant. Que dire, par quoi commencer ? Le fantôme du gamin rôde dans ma cellule. J’ai le mal de vivre ? J’me sens faible, j’aimerai ne jamais être né ? J’en sais rien Gleb. Je suis juste … Un fauve attaché, il dort tranquillement. En attendant, il est faible et démunie de défense.

-j’ai mal …

Je te fais peur quand je pleure ? C’est compréhensible. Tu m’as connu plus vivace, souriante. Aujourd’hui pourtant, je ne suis que la profondeur insoupçonnée de mon âme. Triste et sombre. C’est pour ça que j’ai mal … Tu sais bien que j’ai horreur de la faiblesse, je me retrouve face à mon cauchemar ; les pleures, l’envie de tout claquer, la peur d’être seule. Il rit, toujours aussi nerveux. J’ai dérapé. J’ai mal à l’intérieur … Les coups que j’ai pris au cœur m’ont laissé des séquelles invisibles mais pourtant bien présente. Je crois que, je vais me laisser ternir au fond de ma cellule. Je finirai pas mourir et voilà, plus de Yoruichi. Foutez-moi des baffes pour que je me ressaisisse. J’me fais honte Gleb. Tu ne peux pas savoir à quel point.

Depuis tout à l’heure, il cherche à comprendre. Mais je ne lui donne pas vraiment de réponse bien former, voir, ne lui répond rien du tout. Retomber dans le néant. Je sentais depuis plusieurs jours que cela allait m’arriver. Le besoin d’avoir mal. Mais pourquoi ? Pour me prouver quoi ? Peut-être que c’était volontaire. La vie a un goût de somnifère et moi j’me bas pour garder ma place de « fort » pourtant dans le fond, je ne suis pas plus tenace qu’un autre. C’est ça Gleb. Je souffre à l’intérieur à cause de moi.

-Ca va passer.

Je lui souris, le petit sourire aux coins des lèvres à peine visible. Celui qui dit : « ne t’en fais pas même si je te mens ». J’agonise à l’intérieur c’est comme ça. Je me redresse légèrement et là, claque. Ma main se plaque sur mes côtes m’obligeant à me courber en deux. La mâchoire fermement fermer, c’est ce que j’ai mérité. Je ne cris pas, cela ne sert à rien. Reprenant ma respiration, un peu saccadé. Je me redresse, j’ai chaud. C’est insupportable. Alors, je me redresse, pour me diriger vers la fenêtre, cherchant un soupçon d’air froid. Dans la vitre, je peux voir mon reflet, terne, blafarde. Bon sang. Une légère entaille sur la joue, tant pis. Je ferme les yeux, le front coller contre la fenêtre. J’écoute les battements de mon cœur.

-J’ai flanché. Cela devait arriver un jour où l’autre.

Je m’efforce de le rassurer sans être vraiment sûr de ce que j’avançais. Pourtant, dans le fond, j’aimerai tout oublier, un moment, une seconde, quelques heures. Un espace de temps libre, sans avoir à me soucier du passer et des autres. Je suis fatiguée … Je n’attends pas longtemps pour le rejoindre. Je me sentais mieux contre lui. Lui qui avait toujours été mon parfait opposé. Je m’assois par terre, en posant mes bras sur ses genoux, sur lesquels, je pose ma tête. Fatiguée … Histoire de passer à autre chose, je lui demande d’une petite voix :

-Tu as revu Alec ?

C’était la première question qui m’était venue à l’esprit. Dis- moi que tout va bien de ton côté Gleb. Que depuis qu’on s’est quitté, tout n’est pas que chaos dans ta vie. « Un, deux, trois … Pourquoi ? ». Sa voix résonne dans le couloir, j’essaye de ne pas trop y faire attention, même si un léger tremblement me prend les membres. Bella m’en veut de ne pas être comme je suis avec toi. Je n’en peux rien si je suis désarmé face à ta personne.

Je suis faible devant ta propre faiblesse …
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeJeu 31 Juil - 0:50

Un silence pesant. Terrible. Je la regarde en soupirant. Mon propre cœur semble s’être accéléré avec ça. Je suis si sensible que ça? Et bien oui…Je soupire une nouvelle fois comme si ça pouvait me soulager de quelque chose. Mes mains sont horriblement moites. Je déteste ça. Vraiment. C’est une horreur. J’ai l’impression que plus notre deuxième rencontre s’allonge, plus je suis agité de tics. Tremblements, soupires et mains moites. Et comme toujours, je me sens profondément ridicule.

Tu as mal Yoruichi? Je le sais. Je le sais que trop. J’aimerais ne pas en être conscient. Je comprends trop de chose tout en n’en comprenant pas assez. J’aimerais n’avoir conscience de rien, de ne pas comprendre mon incompréhension. Trop de mots, trop de répétition. Je n’ai pas envie de connaître ta douleur, je voudrais la guérir. Mais, je ne peux rien faire et j’en perds mes moyens. J’ai presque peur de parler une fois de plus et de sentir mes lèvres trembler. Je ne supporte pas la douleur, encore moins la douleur des autres. Ça me serre le cœur et la gorge. Je ferme les yeux en respirant bruyamment pour me reprendre. J’ai l’impression que rien n’y fait.

S’il te plait Yoruichi, rassures-moi. Aussitôt, elle me répond. Ça va passer. Ce n’est pas suffisant. Ça ne me calme pas. Ça ne me rassure pas. J’ose quand même ouvrir les yeux. Difficilement. Comme si cela me demandait un effort immense. Je souffre Yoruichi…je souffre pour toi.

Elle tente de se redresser. Mais, elle a mal. J’aurais du garder les yeux fermés. Parfois, je me dius que je devrais les arracher pour ne plus rien voir. Cependant, aveugle ou non, je l’entendrais encore geindre.

Pourquoi elle t’a fait ça ?

Poser une telle question en reviendrait à demander pourquoi Tobias m’a fait subir le même sort. Parce que. Parce qu’ils ont le droit. Pourquoi ? Nous sommes encore humains.. ? Est-ce que Yoruichi, moi ou qui ce soit ait mérité un tel traitement ? La prison, ce n’est pas suffisant ? Peut-être que non, peut-être qu’on l’a mérité.

Non, pas Yoruichi. Elle me méritait pas ça. Elle a tué des monstres. La prison est un châtiment amplement rude. Elle n’a pas besoin de plus. Moi, moi, je l’ai mérité. Je mérite tous les malheurs qui peuvent m’atteindre.

Elle se lève. Elle va à la fenêtre et me laisse seul sur le lit. Elle a flanché. Non, ça n’arrive pas à tout le monde. Ça ne devrait pas arriver à tout le monde. Ça ne doit pas t’arriver Yoruichi et tu sais pourquoi ? Parce que tu es forte, bien plus forte que moi. Respires. Je baisse les yeux pour regarder le sol. Mais, elle vient bien cite remplacer le plancher en venant si asseoir et poser sa tête sur mes genoux. Je m’efforce de sourire malgré ma tristesse.

Alec.

Je détourne le regard. Silence. Je ne l’ai pas revu. Il s’amuse à disparaître. Comprend-t-il que ça me fait horriblement souffrir ? Parfois je me dis que non…

-Non…Mais ne me parles pas de ça veux-tu.. ?

Pas envie de parler de mon cœur. De mon amour. D’Alec. Juste envie de l’oublier au moins 3 secondes même si pour ça mon cerveau doit s’obséder à l’état de mon amie. Et si lui était mort ? Je secoues la tête. Pourquoi m’as-tu glissé dans mon esprit ?

-Et toi, comment va ta Bella ?
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MessageSujet: Re: Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv]   Glissant comme des perles d'eau sur la peau [Pv] Icon_minitimeJeu 31 Juil - 14:30

Et l’oiseau perdit ses ailes …

Le cœur vient de tombée dans l’abyme des entrailles. Ca se sent et ça s’entend. Plouf, coulé. Depuis quand on ne sait plus vu ? Des semaines, un mois ? J’en sais trop rien. Mais vu ton refoulement par rapport à mes questions, j’en déduis que tu ne la plus revu. Gleb me demande comment va Bella. Enfin non, « ma »Bella. Si tu savais … Je soupire en venant m’adossé contre le lit, quittant ainsi la personne de Gleb. Les yeux fixés au sol, je finis par lui dire :

-Elle va … pas bien.

Confidence pour confidence


Vais-je oser entrer dans les détails de cette sombre histoire ? Après tout, il n’y a personne dans le couloir cette fois ci. Donc pas de Hope dans les parages. Et puis, j’ai un affreux besoin de me confier à lui. Ramenant mes jambes contre ma poitrine, mes ongles forment des ronds sur la peau nue de mes genoux. De légères marques blanches apparaissent mais ne restent visible que pendant un étroit moment. Toujours en fixant les formes, j’entame :

-Tu sais que Bella compte beaucoup pour moi… Le soir, où nous avons passé la nuit ensemble, elle nous a entendu, enfin surtout moi. Elle a vu combien je m’ouvrai à toi, à quel point j’étais docile …

Oui et encore, j’ai cru qu’elle allait me faire une crise quand elle me l’a avouer. Je lui ai pourtant dit que rien ne s’était passé entre nous. M’enfin j’ai pas été mieux dans mon comportement avec son « autre ». M’enfin ce n’est pas dans le silence que Gleb comprendra quelques choses à mon histoire.

-Bref, de son côté, elle a rencontré une fille. Elles s’aiment. Au début quand Bella m’en a parlé, j’étais un peu indifférente à ça. Par la suite, Hope s’est retrouvé dans les salles d’isolement, elle y avait été entraînée sous mon nez. Pour une histoire de drogue, elle était innocente.

Comment oublier son regard en pleure, elle me suppliait, me hurlait qu’elle n’y était pour rien. Je le savais, jamais elle n’aurait eu besoin de ça. Ca, drogue, l’une des choses que je méprise le plus à un point inimaginable. Alors, imaginez ma tête en voyant les gardiens l’embarquée. J’ai bien essayer de faire tomber l’un deux, mais trop tard, elle était déjà trop loin …

-De mon côté, j’ai essayé de retrouver le fautif. Je ne l’ai pas trouvé, par contre, je suis tombée sur sa « bien aimée ». Elle ne sait pas qui je suis d’ailleurs. Bref, On en ait venu à parler de Bella. Et là, le fauve s’est réveiller. Viens la provocation et le droit de propriété sur Bella.

J’m’arrête en laissant échapper un petit rire nerveux. Elle n’est pas un objet, je le sais. Mais en tant que « mienne ». Je n’ai pas supporté l’idée d’être ainsi confronté à Etoile. Mes ongles s’enfoncent dans ma peau. L’énervement revient à petit feu, si tu savais Gleb. Je n’avais plus qu’une seule envie…

-Tu me connais, tu sais comment je réagis dans ces cas là. La faire tomber à genoux. Jusqu’à avoir envie de la tuer.

Parce que oui, ces propos m’ont mi le feu au ventre. Gleb était en connaissance des faits : je suis calme, il en faut beaucoup pour me faire sortir de mes gonds. Je me souviens de son sourire narquois. J’ai plusieurs fois fait tomber le voile, lui prouvant par A + B, que jamais elle ne passerait avant moi dans le cœur de Bella. C’est égoïste de ma part ? Attendez la suite…

Mes mains se sont agrippées à son cou mais elle n’en n’ait pas morte.

-Je suis partie. Puis, quelques jours après, Bella s’est fait battre à mort par une gardienne – histoire de famille-, je l’ai retrouvé. Je l’ai tout de suite conduit à l’infirmerie. Et de là, je lui ai avoué que j’avais rencontré Etoile. M’enfin …

Ce jour là, j’avais eu très mal au niveau de mon cœur déchus. Elle aussi d’ailleurs. Jamais je n’avais connu pareille sensation. J’ai même été jusqu’à vouloir qu’elle prenne Etoile et qu’elle me laisse. Tu sais Gleb, Bella a besoin d’amour. Et je n’avais pas envie de me trouver dans ses pattes alors qu’elle est avec cette fille. Mes humeurs … Je me hais.

-On s’est attrapé par la gorge, sans savoir pourquoi d’ailleurs. On en ait venu à toi. Elle se sent menacer par ta personne. Je le sais. Elle aimerait que je sois avec elle, comme je suis avec toi.

Mes ongles s’enfoncent de plus en plus. Avoir mal dans le mal. C’est ça mon truc. J’comprends pas pourquoi elle réagissait comme ça. Je lui ai pourtant parler de presque tout. Viens le problème de propriété. Bella se soumet à moi, mais je n’en fais pas de même. C’est contre ma nature.

-La souris n’aura jamais le chat, par contre, le chat peut avoir la souris. Elle aimerait que je sois plus à elle. Jolie histoire, n’est-ce pas ?

J’ai beaucoup parler l’air de rien, m’enfin quand j’ai besoin de me confier, je ne fais pas cela à moitié. Mes ongles se sont fortement enfoncés dans ma chair, mais pas au point de déverser encore du sang. Je n’en veux plus ! Je lève la tête vers Gleb, cherchant quelque chose … Mais je ne sais pas trop quoi. C’est déconcertant ce genre de situation. Surtout que, je n’aime pas être tenue en laisse, l’idée m’effraye plus que tout.

Comme je lui avais dit, Gleb est pour moi, une personne très reposante. Impossible d’élever le ton. Elle ne comprend pas ça. Qu’importe dans le fond. Mes yeux toujours plongés dans les siens. Dehors, le ciel devient gris. Mauvais signe.

Un chat, c'est toujours solitaire ... ?
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