A peine des lucioles dans les théâtres d'ombre

Balayant du regard la cellule, déserte de toute présence. Je réside seule dans ce lieu, assise sur mon lit, fixant d’un œil mélancolique le ciel orageux. Jamais encore je n’avais éprouvé tel sentiment. La journée ne fait que débuter et je sens déjà le malheur à plein nez. Non mais tu t’entends Yo’. Depuis quand tu es suspicieuse ? Depuis jamais au faite. Ce ne sera encore qu’une journée comme une autre, c’est tout. A la différence, c’est qu’aujourd’hui, je n’ai aucune envie de me frotter aux autres prisonniers ou gardiens. En somme, je suis très bien là où je suis.
Le temps est déprimant, j’en prends pas pour autant un coup royal en pleine face… Pas encore du moins. Bref, les oiseaux ne chantent pas, le soleil ne brillent pas, quant au vent, il doit être froid et glaciale, soufflant comme un dégénéré sur les arbres sans feuilles. Vous croyez que c’est con le vent ? J’t’en pose de ces questions moi. Le céleste est gris, il peinerait presque mon cœur d’être aussi lamentablement triste.

Soupirant, c’est peut-être l’Automne. Vous savez, la saison où tout meurt, laissant derrière lui une vague de froideur qui vous glace le sang. C’est plausible qu’il soit même pire que l’Hiver. J’me sens un peu conne de penser aux saisons. Une année, quatre périodes. Vous préférez laquelle vous ? J’pense aimer l’automne. C’est dans ses moments là que la mort rode le plus. Tout se détériore petit à petit sans comprendre pourquoi. Faut-il être dupe à ce point. Arrête de penser à ça.

Je détourne mon regard vers la porte de ma cellule. Adossée contre le mur, jambes repliées contre ma poitrine, je les enlace de mes bras. Ca m’fout les boules, j’ai l’impression d’être comme avant … Gamine dans sa chambre, sans personne, qui attends qu’un ange lui tombe du ciel, ou plus simple, que sa mère vienne la chercher pour une activité, un moment solitaire à deux ... Rien de ça ici, adieu la vie, bonjour la mort. Bienvenue à toi Désarroi qui fait de mon esprit un foutoire incompréhensible. C’est le temps des remises en question on dirait. Oh chouette, encore jouer les psy avec soi-même. Damnation, j’me demande bien ce que je pouvais faire de mieux que de rester coincer ici. Vous voulez un truc incompréhensif et sans logique ? D’accord. On se relax, on ne pense plus à rien. L’élément déclencheur arrivera dans quelques secondes …

Homme n’est rien. Le rien est un tout, tout en étant un rien. L’espace temps appartient au temps lui-même, la vie , la mort. C’est presque pareil. Le commencement d’un temps d’un homme est la vie, son arrêt est la mort. Jolie non ? En dedans, il y a tout ce qui réside mentalement, les questions du genre « qui suis-je », « Pourquoi … ». Homme n’est point au dessus du monde, contrairement à ce qu’il croit il est bien bas. N’oserait jamais l’égaler à un poisson rouge dans un bocal rond. Homme parle souvent de cœur aussi. Mais c’est quoi ça ? Un muscle planter dans la poitrine qui bat parce que tu vie. Enfin non, c’est parce que tu vies qu’il bat. C’est plus logique. C’est aussi illusoire, le truc qui trouvera un jour la mort. Son arrêt. La mort est douce, fatale, douloureuse. Elle regroupe un tout. Pour la personne condamnée, c’est une jouissance ou non. Pour les proches par contre, c’est une bénédiction ou un … drame.

Aime la vie, la mort t’aimera.

J’arrête mes réflexions à la con, et essaye d’écouter ce qu’il se passe dans le couloir. Des prisonniers à l’afflue de quelques besoin diverses. Ils me feront toujours autant rire dans l’fond. Parce qu’ils sont con et ne pensent qu’à leur petite personne. Deuxième soupire. Je ne pense pas à moi, je ne pense à rien. Je ne veux rien… J’aime juste me détacher de ce que je hais du plus profond de mon cœur corrompu : le monde. A la bonheur, encore une contradiction, je porte tout de même dans le cœur quelques personnes. J’ai bien dit « quelques », comprenons-nous bien.

Bizarrement, un bruit m’interpelle dans le couloir. D’abord hésitante, je finis tout de même par me lever, et à pas de loup, m’approche discrètement de l’entrée de ma cellule. Je suis à peine sortie qu’un sursaut de surprise m’envahie. Le cœur battant comme un fou dans ma poitrine. Un gars de grande taille se tenait devant moi. Cheveux noirs comme à son habitude en bataille. Il m’a fallu quelques secondes avant de me reprendre. Le sourire aux lèvres, je m’exclame :

-Monsieur Charity ? Quelle bonne surprise !

Non sans blague, il faut bien rester poli non. La première fois que j’ai croisé ce cher monsieur, c’était à l’Eglise. Oui je sais, drôle d’endroit pour y trouver ma présence. Ne faut-il pas être un peu fou pour vivre ? Allez savoir.

-Comment vouz’allez ?

Enfin, j’aurai peut-être du lui demander ce qu’il foutait ici. C’est pas courant de voir un employé trainer près des cellules des prisonniers. Je me recule pour venir m’adosser contre la grille. Pas de chat en vue cette fois-ci.

Dites Monsieur Charity, vous avez peur de la mort … ?

Aujourd'hui, je bosse ! - Geste éloquent, mes deux doigt, l'index et le majeur, sur ma tempe et un bruit de bouche se voulant son d'un flingue qui tire. - Exeptionnel ? Ouais, un peu, j'suis d'un naturel glandeur, effectivement. N'ayons pas honte, je ne suis pas le seul, je ferais bien une Ligue des Glandeurs, si seulement j'avais pas autant la flemme, enfin bref ! Me voilà avec l'atirail de la parfaite petite ménagère dans les bras, en train de zoner dans un couloir quelconque. Moi ? Remettre en doute ma virilité légendaire ? Jamais voyons ! Je fais le ménage, et j'dors avec un mec plus musclé que toute ces tantouse qui passent leurs vies minables dans des putains de salle de muscu en espérant secrètement faire grandir leurs bites.

J'suis pas gay.

Remarque, c'est toujours mieux que le chômdu mon boulot, même pas besoin de faire les courses. Je comprend ces mecs qui s'engagent dans l'armée juste pour pas se casser les couilles à se trouver un logement et tout, moi, j'fais pareil, parce que j'suis un putain d'handicapé social. Mais chut hein ?

- Monsieur Charity ? Quelle bonne surprise !

Bordel de merde ! L'on m'aurait démasqué ! Avec une serpillère humide dans la main et une clope au bec en plus ! Je recadre la nana en plissant un peu les yeux dans sa direction... Ah oui, la neuneu de l'église, oui, effectivement... Je passe ma main dans mes cheveux pour arranger mon décoiffé capilaire artistique et légendaire. Pourquoi y a que des jeunes ici bordel de cul ?! Des vieux moches et obèses, ça me changerai un peu, nan ? C'est indécent putain, j'me sens à moitié pané moi à coté, merde.

- Comment vouz’allez ?

Ouais, puis elle va me parler du si mignon petit Moxie juste derrière. Ce con avait le culot d'avoir les yeux de son putain de père, et des traits de visage à peu près correct avec ça. Sur qu'avec ma magnifique cicatrice sur le nez, et puis mes putains de pattes d'oie, j'suis vachement moins canon hein ? BAH MOI JE SUIS VIVANT LE THON ! Ouais, j'ai envie de faire mon connard insensible tu vois, et rien de mieux qu'un salaup cané pour ça. J'ai envie de chier sur sa mémoire et de branler mon ego tu vois. Il se la tapait celle là ? J'ai envie de voir toute les ex de ce fils de connard pour me venger. En toute amicalité bien sur.

- Ouais j'vais bien, j'suis aller récupérer les affaires de Moxie hier tiens, j'ai balancé une date au pif, en fait, j'ai eu la flemme jusque là, l'enterrement c'est lundi si ça t'interresse. Mais à Paris, parce que ce connard est né là bas. J't'enverrais une photo de la tombe s'tu veux.

Mwahahahaha le goùt délicieux de la connerie, ça pique bien en bouche comme un bon vin tourné au vinaigre qu'on boirait quand même pour pas gaspiller.

- Puis le chat est mort aussi... C'est triste hein ?

Vas y pleure que j'me marre !

Ce que je ne sais pas, c'est que je suis en état de choc, je les ai vu tous mourir... Alors oui, j'ai peur de la mort, comme on aurait peur d'une vieille connaissance un peu envahissante. J'ai peur qu'elle revienne, tu sais...

Et si... ?

Mes oreilles me jouent des tours je crois. Pourquoi est-ce que Charity me parle d’enterrement. Moxie est mort ? Il est entrain de se foutre royalement de ma gueule. Okay j’ai pas été très sympa avec lui la première fois qu’on s’est rencontrer, mais merde, qu’il vienne pas me lâcher des conneries pareilles merde! J’hausse un sourcil, étonnée de le voir me parler de ça avec tant d’euphorie dans la voix. Comme si c’était normal de dire au monde des âneries sans queue ni tête. Je sais que Moxie ne voulait plus vivre, mais c’est pas une raison pour abandonner son sérieux.

-Toujours autant d’humour à ce que je vois.

Pourquoi il avait l’air un peu choqué le bon Monsieur ? C’est sa connerie qui lui remonte au travers de la gorge ? Ouais ça doit être ça. Pourquoi mon cœur se sert quand je le regarde mieux dans les yeux ? Sombre au départ, des lueurs de vérités glissent sur sa pupille, formant quelque chose d’abstrait. C’est presque marrant à regarder. Il ne ment pas.
Je me sens devenir pâle du coup. Mon cœur qui, jadis c’était calmer, reprend un rythme saccadé. Cognant comme un fou dans ma poitrine, je ne comprends pas … Je ne veux pas comprendre. J’aime pas me montrer comme ça. Merde Moxie … Je baisse la tête vers le sol. C’est donc la fin. Il n’était rien pour moi. Juste une mauvais herbe qui poussait, un simple chaton trempé jusqu’au os qui ne demandait qu’à être balancer du haut d’un pont. Moxie t’es qu’un pauvre con ! Je ne sais même plus ou me mettre, ni comment réagir. C’est flou. J’en reviens toujours pas. Je redresse la tête vers Charity , toujours aussi obstinée, mais putain, dis moi que c’est pas vrai ! Que c’est un poisson d’avril ou je ne sais quelle connerie dans l’année !

Je … MOXIE JE TE HAIS ! J’me détourne en silence pour revenir dans ma cellule, me laissant glisser contre le mur. Il est mort. Repliée sur moi-même, oserais-je encore douter ? Je l’aimais moi merde ! Et c’est ça qui fait que mon mal redouble d’intensité. Promis, jamais je ne le dirai, plus apprécier de ma personne par son côté vagabond qui a besoin d’être rassuré. Son côté de gosse qui à peur du noir. J’y crois pas, les portes se referment sur moi. Se sens vide d’un coup de tout, ne savant plus quoi penser. Mais merde Charity, dis moi que c’est pas vrai …

-Comment ?

Je sais qu’il est toujours là à me regarder bêtement. Nan, il ne sait pas ce que représentait Moxie à mes yeux. Personne ne le savait dans le fond, même pas moi. On dit que c’est toujours quand on perd quelqu’un que là, il prend toute sa valeur. Souviens-toi …

La douleur vient gratter les parois de du cœur, la douleur prend place dans les entrailles. La vie n’a aucun sens … La mort elle par contre. Elle enveloppe trop facilement. Mal dans la tête, peur de la douleur. Mauvais pressentiment, plus de sourires, le mal de vivre, plus rien pour se retenir à ce monde que je déteste. Une vie insignifiante aux yeux des gens. Besoin d’un tout. Impossible … Je n’entends rien. Sur un ton un peu plus agressif, je viens grogner entre mes dents :

-Comment est-il mort …

Va s’y Charity, profite s’en bien. Vu comment tu parles de lui, pas besoin de me faire un dessin. Tu ne l’aimes pas … Etre de ton sang. T’es dégelasse. Ce n’est pas lui qui aurait du mourir, c’est toi ! Merde, je me redresse pour reprendre place sur mon lit, replié sur moi-même. Cœur toujours battant comme un diable. Pour une fois dans ma vie, j’ai presque envie de japper comme un chien battu. J’avais de suite reconnu la ressemblance entre Charity et le mort. Plus que frappante … Charity, pourquoi tu n’as pas pris la place de Moxie ???!!! J’écoute attentivement. J’voulais rien entendre en même temps. A quoi ça sert de savoir ça ? J’aime pas avoir mal. J’en ai assez eu avec des histoires et mon passé étiolés.

Charity … Redonne le moi ….

Mes tremblements n’en finissent pas, déjà ce vent froid qui me parcourt la nuque me fout des frissons. Ma peau s’hérisse. Pitoyable. Je n’ose même pas lever la tête vers le grand brun. Mes pensées sont tournées vers lui…

Je ne comprends pas pourquoi. Dans ma tête, je n'entends que .. Charity, Charity, Charity ... Je me retiens de piller. Mordant ma lèvre inférieur. Que pouvait-il faire ? Mon mal est sans douceur. Il ne fera rien pour arranger mon choc.

Besoin de lui ... Cha...

Là, je crois que je suis aller trop loin.
Je l'ai vu s'effondrer, je l'ai vu retourner dans sa piaule, et je l'ai suivit. C'était qui Moxie pour elle ? Pour moi c'était la cause de la mort de ma soeur, de celle d'une femme qu'il avait battu, des brûlures sur ma cuisse, c'était le fils d'un putain de connard. Y avait pas de deuil à faire, pour moi c'était... Pas grand chose, un concept du mal. J'ai besoin d'humaniser le mal, j'ai été élevé comme ça.

Tu sais, ça ne me touches pas...

Je l'ai regarder, la moindre des choses à faire dans ces cas là. J'ai laisse ma putain de serpillère ou elle était. Je regrette, désolé, j'aurais pas dû... Ou si, j'avais envie de chier sur ce putain de connard, tu peux pas savoir à quel point, n'est ce pas ? Elle fuit vers le lit et me questionne, je dois la dégouté, mais bizarrement, ça ne me gêne pas. Par contre, et ça, ça va être plus dur, vas falloir que j'invente très vite une excuse qui collerait à l'explication qu'à fournit Silence. Que je ne connais pas, 'videmment, sinon c'est pas drôle. Désolé, je vais devoir mentir... En partie.

- D'solé, j'me battais avec son père en même temps, qui est mort aussi d'ailleurs, j'me souviens de rien, un coup à la... Tête... Entre autre. Je pointe mon nez un peu déformé. Enfin j'me suis réveillé à l'hosto et ils étaient morts, voilà.

Elle est sur son lit et elle tremble comme une feuille. Qu'est ce qu'on doit faire dans ces cas là ? Je sais pas, je peux... Lui dire au moins une vérité : Moxie était un putain de connard. C'est pas Silence le salaup, c'est Moxie, t'entend ?! Si y a bien un truc qui me chauffe les couilles, c'est de penser que Sil' est un meutrier, c'est pas vrai d'abord. Il m'a défendu, c'est tout.
Et v'là que je m'énerve tout seul.

- Faut pas se mettre dans cet état mademoiselle, Moxie c'était un putain de connard de toute façon.

Tu veux des preuves ? Je peux t'en donner si tu veux. Mes doigts s'affairent sur la braguette de mon jeans, non, je vais pas te violer, t'inquiète pas. Je vais même pas mon montrer ma bite en fait.
Juste ma cuisse. Ok, c'est pas très loin, mais bon. Je laisse pendre mon froc au niveau des genoux (j'ai toujours mes sous-vêtements, evidemment... ), et remonte juste un peu mon boxer sur la grosse cicatrice de brûlure toute moche. Ouais, je m'exibe, mais c'est pour la bonne cause.

Silence n'est pas un meutrier, Silence n'est pas un meutrier, Silence n'est pas un meutrier, Silence n'est pas un meutrier...

Il y a des choses que je pardonne, et d'autre non. Je peux comprendre Silence, mais pas Moxie... Tout est allé un peu vite, en fait. On s'est joyeusement cassé la gueule pour des causes que l'on croyait juste, et puis voilà... Il est devenu fou.

- Ca, c'est lui qui l'a fait, avec des cigarettes, après la bagarre. Entre autres hein... Oses me dire que c'est un mec qu'on peut regretter comme ça, ton petit copain, on finit pas en taule pour rien hein...

Je me refroque, parce que bon, la dernière envie que j'ai aujourd'hui, c'est de finir à poil devant une fille, et je la regarde, pensif. Oui, je suis un connard. Bon, pendant que j'y suis tiens avec mes connardises :

- Ouais, tu connais pas un « Pyth » ou une « Hope », pard hasard ?

Hope, c'est le nom de la caille à Marc je crois, enfin j'espère tomber sur la nana que j'veux en fait... Et pyth ? Une simple association d'idées, Moxie a dit Pyth et viol, dans des contextes plus que douteux. Je veux comprendre, c'est légitime. Puis ils se connaissent pas tous, les prisoniers ?

Insensible je suis.

Surtout quand il s'agit de Faith et de Silence.

Je sais bien que Moxie était le plus con des mecs du monde. Mais a-t-il vraiment mérité ce qu’il lui ai arrivé ? Pourquoi n’a-t-il pas eu droit à une autre nuit ? Juste histoire qu’il se prépare mentalement. Il n’est pas mort. On l’a tué, nuance. Qu’importe, c’est fini, il n’est plus de ce monde. Moxie n’était pas seulement un con, c’était aussi un sacré imbécile. Mais impossible de lui en vouloir, même pour toutes ses conneries. C’est comme ça et pas autrement.

Je suis quelque peu surprise de le voir descendre la tirette de son pantalon. Prise de conscience un peu tardive. Mais il me fait quoi là ? On n’est pas dans un club où les mecs font des shows aux demoiselles. La fermeture éclair atteint enfin la fin, gênée par le spectacle, l’envie de tourner la tête me prend, mais quelque chose me dit de ne pas le faire. Je suis donc la deuxième. De jolies marques rouges ornent sa cuisse. Moxie qui lui a fait ça ? Bien fait pour sa poire. Ce n’est sûrement pas une petite brûlure qui allait m’attristée. J’ai connu bien pire comme douleur…
« Ton petit copain » … Quoi ? J’ai mal entendu. Non mais oh ! J’veux bien dire qu’il était important d’un certain sens pour moi, mais au point de me faire sienne, non merci. Sur un ton vexé, je réponds assez tranchement :

-Il n’était pas ça !

Non, jamais personne ne sera plus que ce qu’est Bella à mes yeux. Jamais personne ne pénètrera plus mon cœur comme elle l’a fait. Jamais au grand jamais je ne me laisserai une nouvelle fois tenter d’être un peu comme tout le monde. Au diable le monde. Je suis condamnée à vivre comme au début de ma propre existence. Sans elle je ne suis plus rien … Monsieur Charity referme son pantalon, sage décision. Les yeux dans les yeux, il me fixe bizarrement.

- Ouais, tu connais pas un « Pyth » ou une « Hope », pard hasard ?

Premier mot à traverser mon oreille à été le mot « Pyth ». Si je le connaissais ? Absolument pas, en tout cas du moins, il ne me disait rien. La prison est grande, je ne peux tout de même pas connaitre tout le monde. Déjà que ma liste de connaissance est limité, en rajouter d’autres et je perds toute ma crédibilité morale. Deux mot « Hope ». Mot anglais, qui signifie Espérance. Espérance, dans les yeux d’une innocente. Espérance.. Qui croit encore en la vie. Celle qui espère toujours m’avoir auprès d’elle. Hope était la personne de Bella. Tout pour moi, mon opposée, mon vice, ma haine, mes craintes, ma peur et mon bonheur. Que lui voulait Charity. D’ordinaire quand on me parlait de Hope, c’était pour une mauvaise raison. La dernière fois … Salle d’isolement, sombre, goût du sang, côtes brisés. Ma haine avait été sans dessus dessous. Pas question que quelqu’un vienne encore la toucher ! Nan plus jamais ! Tel un fauve plaquant ses oreilles en arrière, j’agrippe le pantalon du grand ténébreux et le plaque sur le lit. Parler moi de Bella et je vous tue.

A califourchon sur sa personne, je sers furieusement mes cuisses entre ses hanches. Pesant de tout mon poids, hors de question qu’il parte ! Mes mains sont tenues de chaque côté de son visage, le regard menaçant. Le prochain qui ose encore ...

-Je connais Hope et entre nous, je te déconseille fortement de t’approcher d’elle ! Quand à l’autre nan.

Les muscles de mon visage se relâchent. Excuse-moi d’être aussi brusque envers toi Charity mais quand il s’agit d’Elle. Je me laisse parfois un peu aller. Je soupire. Elle avait eu mal Bella se jour là. Elle pleurait et me suppliait du regard de ne pas l’abandonner. Et puis, repenser à ça.

Amertume, punition est une condamnation. Elle et son semblable, amour jusqu’au plus profond du noir. Moi à part mais qui prend une totalité sans merci dans son cœur. Se sentant comme un fauve en cage à cause de sa douleur. Damnation, si tu savais comme j’ai senti sa souffrance. Elle était si … Profonde. J’aurai préféré que cela ne soit qu’un horrible rêve. Un cauchemar, quelque chose qui n’existerait que pour moi et ma propre peine.

-Que lui veux-tu ?

Hors de question que je bouge, tant que je n’obtiens pas réponse à mes questions. Tu l’as demande, je ne puis te l’offrir sur un plateau d’argent. Si ce n’est que, donne moi de bon argument si tu ne tiens pas à m’avoir sur le dos.

Dis Charity … Ca fait quoi d’être soumis ?

On se jette sur moi et mon ventre finit sous la chatte d'une nana. Normalement, je devrais être content. Normalement. Mais là c'est trop... Agressif... Mes jambes essaye de bouger un peu, pour le principe, mais j'suis un peu trop surpris pour faire une vraie bonne défense.

- Je connais Hope et entre nous, je te déconseille fortement de t’approcher d’elle ! Quand à l’autre nan. Petite pause. Que lui veux tu ?

Ce que je lui veux ? Ben déjà une bègne dans sa gueule, puis dans la tienne aussi d'ailleurs ! Maitrisé par une nana, la honte quoi. Je la pousse un peu violemment vers l'arrière, pour qu'elle glisse, en me relevant. Le problème étant que... Devinez ce qu'il y a sous mon ventre ? Elle a lentement glissé, en gardant son appuie sur les cuisses, et....

- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!

... Je ne m'apesentirais pas là dessus, mais me voilà plié en deux par terre avec les deux mains sur mon entre jambes. Le fond sonore ? « RAH LA PUTE ! RAH LA PUTAIN DE PUTE DE MEEEEERDE !!! », des trucs de ce style, enfin ce en quoi j'excelle en fait. Je me suis jeté hors du lit de douleur, et j'ai roulé partout par terre. Il est beau le mâle viril, il est magnifique. Note que ça prouve que j'en ai, et que j'aime pas qu'on y touche. Enfin qu'on appuie cinquante kilos dessus surtout. Si cette conne arrive en disant « J'peux voir ? » avec un air malin, je vous jure, nan mais je vous jure, qu'elle sort de cette pièce dans une boîte en sapin.
Peut être qu'avant je l'aurais pas envoyé chier comme ça.
Peut être que j'aurais joué, même si c'est clairement pas son intention.
Peut être.
Mais c'était avant.
Disons que...

- J'L'AI PAS VU TA PUTAIN DE CONNE DE COPINE DE MERDE DE MON CUL ! J'LUI VEUX RIEN, J'AI JUSTE ENTENDU SON NOM, C'EST TOUT !

Je veux qu'elle culpabilise, c'est pour ça que je l'ai dit en gueulant avec les larmes aux yeux. C'est de sa faute, d'abord. Puis bordel de merde, c'est quoi ces espèces de position ambiguë ? Puis surtout... Pourquoi j'm'en tape ? Nan, bon, j'me suis fait brouillé les couilles, je risque pas de ressentir n'importe quoi si ce n'est une douleur assez aïgue, mais quand même.

Bordel de Silence d'orientation sexuelle de mes couilles.

J'fais finir parano là dessus moi, merde. Foutu cerveau, foutue esthetique du corps humain, foutu tout. Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas plus tôt ? Je sais pas, j'avais peur, c'est tout. Le doute qui s'installe, et c'est la mort. Tant que ça restait de la branlette dans ma chambre, c'était gérable, mais là, ça devient plus compliqué....Bordel, ceux qui disent qu'on a toujours le choix, je les encule. Non, on l'a pas toujours, je suis pas faible, y a pas un manque de volonté là dedans. Ta gueule la conscience.

C'est comme ça, c'est tout.

- Puis d'où tu te mets comme ça sur moi toi ?

J'me suis un peu redressé, quoique toujours recrovillé sur le sol froid et inhospitalié de la cellule. Content de pas avoir de meutres sur les bras perso, j'suis mieux logé hein.

Rien. Il ne lui veut rien. Soulagement pour moi, mais par pour l’autre, j’avais presque oublié que j’étais assise sur lui. Il bouge un peu, disons que, c’est plutôt assez violent. Je me retrouve donc à l’autre bout du lit, et lui entrain de se tortillé comme un chiot. Pauvre toi Homme virile …

J’attends patiemment qu’il se calme et qu’il cesse de geindre pour un mal temporaire. Oui j’ai bien dit temporaire. Sourire narquois, au coin des lèvres, je m’assis sur le bord du lit, pied à terre, je me redresse. Fixant d’un œil critique l’homme. Mal ? Temporaire. Sans dire un mot, je m’abaisse à son niveau. Chut, ne parle pas … Prenant sa main callée sur son entrejambe, je le force doucement à se coucher dos au sol, reprenant place sur sa personne. Mon visage est proche du sien. Ca va Charity ? Tétanisé je dirai. Mes lèvres rejoignent les siennes, trop tard … Je me retire pour venir à son côté, la tête callée au creux de son cou. J’ai bien dit que c’était temporaire ton mal non ? Ma main commence le parcourt incessant de la poitrine, descendant lentement … Très lentement jusqu’à atteindre le début de ton pantalon. D’une main fine et rapide, plus rien. Descend encore et encore, tel un serpent ondulent sur le sol chaud. Passer outre, elle atteint son objectif … Je murmure un « Charity … ». Le mal est temporaire … Le ressens-tu ? Bien sûr, ce n’est point là une illusion qui se dresse sous les vas et viens de ma main … Charity ?

TEMPS MORT ! Ca, c’est ce que vous vous imaginez. Bah nan, c’est pas comme ça que ça c’est passé.

Toujours assise sur le lit, fixant le grand ténébreux. S’il n’avait pas fait le con de me faire glisser sur …ça. Ca ne serait pas arriver. L’aidé ? Ah et j’fais comment. Je ne suis pas encore Mère Térésa. C’est bon, après quelques secondes ou minutes, je ne sais pas trop. Il finit par se calmer le mâle dominant.

- Puis d'où tu te mets comme ça sur moi toi ?

Pourquoi ? Bonne question. J’hésite entre lui lâcher un « Oh comme ça, Moxie adorait lui ! » ou un « J’avais juste envie de voir ton jolie minois de plus près ». Je me réinstalle en position tailleur. Ton de ' je m'en foutisme ' :

-J’avais envie.

Mauvaise réponse. Tout réside dans l’instinct – un peu brute- j’ai tellement pris l’habitude qu’on m’annonce quelque chose de mauvais sur Hope. Qu’à la fin, tout le monde veut lui sauter dessus. Alors autant y aller franco pour intimider l’autre en le soumettant. Juste histoire de dire « fais gaffe j’ai pas peur de toi ». C’est con hein ?

Juste entendu son nom ? Ouais mais ça ne te justifie pas sur un point.

-Si tu as entendu parler de Hope, et que tu me demandes si je la connais. C’est qu’il y a une raison.

Loin d’être dupe, j’hésitais même à l’croire pour la mort de Moxie. En somme, il a plutôt intérêt à être sincère sur le compte de Bella.

Je reste replié, en rougissant un peu. Je trouve que je m'en prend un peu trop sur la gueule ces temps ci... Laissez mes cuisses et mon cul tranquille et foutez moi la paix, laissez moi vivre un peu. Merde. Toujours très dolorifié en dedans de mon corps, je prend tout de même une position plus digne en m'asseyant avec mes genoux rpès de ma poitrine. Roulé en boule quoi, si t'aimes bien. Mes yeux se perdent vaguement sur la nana, elle me regarde, je sais pas à quoi elle pense, mais ça à l'air de la laisser songeuse. JE NE TIENS PAS A SAVOIR !
Enfin sinon elle est jolie, vite fait, de jolies formes. Mais j'aime pas trop les traits de son visage. Attetion ! Ceci est un avis personnel qui n'engage que moi ! Puis j'aime pas ses attitudes non plus, j'trouve que ça lui donne un air... Méchant... ( Je sais parler au femme... )

J'vais envie, c'est pas une raison ça pour m'emmerder, tu sais. Faut pas s'énerver pour une nana comme ça hein. Qui c'est pour que tu essaye de casser la gueule à des types pour elle hein ? Est elle intelligente, belle ? Ou ne lui demandes tu même pas cela ?

- Si tu as entendu parler de Hope, et que tu me demandes si je la connais. C’est qu’il y a une raison.

Vas pour la vérité là, du moins, une partie. Je pense que tu me taperas après ça, mais bon... Je vois pas de mensonge à te formuler sur ce coup là, vois tu ?

- Ma soeur est.... Un peu fatiguée en ce moment...

Belle introduction. J'espère que tu me frapperas pas, j'y suis franchement pour rien moi, si elle l'a laisser crever dans une salle d'isolement, cette nana. Qu'est elle devenu ? Faith ne me l'a pas dit, elle m'a juste vaguement parlé de la fille adoptive de son ex, une histoire crade, comme souvent.

- Elle a.... Fait du mal... A quelqu'un...

Reste dans le vague, je sens l'énervement monter. Ne me tapez pas, ça fait mal. ( Défonceur de portes ouvertes. ) J'en ai marre de m'en prendre plein la gueule, un peu. Mais c'est... Je veux pas qu'on fasse de mal à ma soeur, mais je vois pas comment... La deresponsabiliser auprès de cette nana.

- Une certaine Hope je crois, la fille adoptive à son ex...

Perdre du temps, en gagner, appellez ça comme vous voulez, mais je me fais volontairement hésitant. L'air de réfléchir, comme si la chose n'était pas vraiment importante, comme si j'avais du mal à m'en souvenir. Ce dont je me souviens bien, c'est de la mine défaite de ma soeur, elle ne m'en avait parler que très peu, de cette rencontre. Je n'ai pas tout compris, mais elle avait eu mal...

J'aime pas.

- Ta copine là... Il lui est pas arrivé une merde dernièrement ?

Marc, pourquoi tu me l'as cassé en petits morceaux ? Pourquoi d'ailleurs, les gens s'entrecassent en petits morceaux d'ailleurs ? Le seul moyen d'éviter ça, ça serait de vivre dans une bulle j'crois. Silence va forcément me foutre en l'air, c'est inévitable, j'suis vraiment maso. Ben pourquoi j'le fais alors ? C'est complètement con !

...

J'sais pas, comme ça.

[bordel c'est vraiment merdique ! T_T ]

L’intéressée aussi est fatiguée, ma personne en a prit un coup. Tellement que j’ai fini par m’endormir dans ses bras, sur son corps meurtris, ces côtes brisées, son âme souffrant d’indignité. Mes oreilles ont été les seuls à entendre ses cries de détresses. Le hurlement sonore d’une bête qui vous griffe le cœur. Dans cet endroit sombre où l’être de votre sang l’a battu à mort et abandonner. Elle voulait qu’elle meure. L’intéressée m’a tout raconté dans un tendre murmure qu’était sa voix. Enfant sans parents, dans les bras d’inconnus qui seront ses sauveurs. Ces gens vont la gaver d’amour, l’oisillon va tout gober sans difficulté. Il s’avère que l’un des deux parents, ai jadis, aimer une autre femme. L’être de votre sang, votre sœur. La vipère a trouver l’oisillon, lui reprochant de lui avoir voler son bien-aimé. Là pour dire, qu’un frisson parcourt la peau. Tout est blanc, jusqu’au bout de l’horizon. Pourquoi a-t-elle fait ça ? Elles auraient très bien pu s’entendre…

Je détache mon regard de l’homme toujours au sol. Mélancolie … Le ciel gronde ses pleures, gris et sombre. Même les nuages qui d’ordinaire ressemblent à des moutons de cotons, ont pris l’apparence d’une pierre lourde. Malheur, ne touchez pas à Elle … Oui, il lui ait arrivé quelque chose. Je sais qui est son bourreau. Je sais aussi qu’une partie d’elle se trouve près de moi. A vous deux, vous l’avez tuer comme vous m’avez tuer en la touchant. Pourtant, nous ne sommes pas liées par le sang. Nan mais c’est presque ça … Elle n’est pas morte. Moi non plus.

Mes coudes viennent prendre contact avec le rebord de la fenêtre, le vent toujours capricieux frappe contre la vitre avec ardeur. Le vide ou le néant ? Je préfère encore la descente aux enfers. Là-bas au moins, je suis sûre qu’il n’y aura que douleur … A force de s’y habituer, j’vais bien finir par l’aimer. Rien que d’y repenser, ça m’fous un coup dans la poitrine. Revoir cette scène … Coucher, sanglant était le sol. Plus aucune raison de vivre, élève d’une leçon sans compréhension. A n’en plus rien comprendre. T’imagine, si je n’étais pas arrivée … J’me serai tuée.
Elle, morte dans les sous-sols, à cause d’une ancienne histoire. Elle était innocente, comme sa présence ici. Elle n’a pas à être dans cette prison, ni dans le cœur de cette femme qui la hait. Situation paradoxale, pas d’chance. Ma voix se fait un peu plus calme, de même pour mon visage. Regarder le ciel m’apaise …

-Votre sœur a battu cette fille. Pensant que c’était de sa faute si elle n’était plus avec Marc. La douleur se fait plus forte, elle devait croire qu’en la rayant du monde, elle allait le récupérer …

La mélancolie couvre les sons qui s’échappent de ma bouche, je quitte un instant vers Charity pour murmurer assez fort tout de même pour qu’il puisse m’entendre :

-Vous devriez aider votre sœur … Pensez au passé n’est pas bon dans certaine situation.

A vrai dire, Bella l’avait rapidement oublié avec moi. A cause d’une autre histoire. Les douleurs qu’a fait votre sœur, n’étaient pas comparable. Loin de là. On dit souvent que les plaies dans la tête sont plus endolorisses que celles sur la peau. Je demande à voir … Souriant faiblement, je me détourne de lui, posant ma tête sur mes bras eux-mêmes posés sur le rebord de la vitre. On n’abandonne jamais ceux qui nous tiennent à cœur.

-Charity, seriez-vous capable de mourir pour votre sœur ?

Parce que de mon côté, si c’était le seul moyen de prouver au monde entier que je tenais à elle. L’hésitation ne serait pas présente dans ce qu’il reste de mon cœur et de mon esprit. Mon calme revient, plus rien avoir avec le fauve de tout à l’heure. Peut-être suis-je enfermée dans une bulle. Comme … Analgésique.

La mort … Un sujet tabou dans le monde des vivants. Une chose qu’attendent la plupart des gens enfermés dans une prison. J’ai toujours dit que moi, j’aimerai mourir juste par simple curiosité. Après tout … La vie n’est peut-être qu’un rêve, qui sait ? Personne, tend qu’on ne la pas vécu. C’est triste non ? Attendre une vie entière pour savoir comment c’est la mort

Dis Moxie … C’est comment là haut ?