Qui a dit que la haine et l'amour c'était pareil ? [Pv]

Enfin le silence le plus complet. Takezo venait de quitter les douches en me laissant seule. Seule … Qu’est ce que cela pouvait lui faire. De mon côté, je retombe à mon premier stade de la journée, à savoir le « je m’enfoutimse ». C’est tellement ça. J’m’en moque des autres. Je me redresse pour venir me planter devant le lavabo. Laissant s’écouler l’eau, elle vient glisser sur mon visage. Expression à moitié ternis, j’finirai par haïr mon image un jour ou l’autre. Bon allez, retournons dans ma chère et tendre cellule pour y déposer mes affaires. D’ailleurs, il faudrait que je passe à la machine pour laver cet essuie. C’est bien gentil à toi de me laisser ton sang, mais j’en ai pas besoin. Ah quoi bon… Je me dirige vers la porte, tourne la poignée et sors tranquillement. Un peu dans la lune j’avoue. Je distingue une silhouette non loin. Et zut … Encore lui. Soupire, soupire. Je n’accélère pas le pas pour autant.

Par contre, les prisonniers ont l’air de se décider à se lever. Ils sortent un par un de leur cellule. De mon côté pas de quoi m’en faire. Mes colocataires ont comme qui dirait disparus de la surface du monde.

-Bonjour Itanaki.

Hm ? J’entends des voix moi maintenant ?! Les paroles venaient de derrière moi, froide, ironique, hautaine même. Je tourne légèrement la tête pour y découvrir qui ? Encore ce groupe de types. C’est la troisième fois. Comme si avec Bella et Gleb ne m’avait pas suffis franchement. De un j’ai horreur qu’on m’appel par mon nom de famille, secondo ce type ne cherche qu’une seule chose. Je m’en détourne bien rapidement, faisant mine de ne pas avoir entendu. Ca va me retomber dessus un de ces jours, mais en attendant, c’est les crocs en avant. J’atteins enfin les cellules, enfin la deuxième. La mienne est encore loin, malheur. Maudite jusqu’à la moelle, moi j’vous l’dis. Les pas des prisonniers se mêlent à leur parole. Est-ce que Tak’ était toujours devant moi ? Je n’en savais rien. Et j’m’en fiche. Quoi qu’il en soit un gros « brouaah » commence à se former dans le couloir, et j’ai horreur de ça. L’idée d’aller me caller sous ma couverture me frôle l’esprit, au moins là, je ne risquais de voir personne, mise à part eux deux, mais je me dis qu’ils étaient peut-être avec leur compagnon … Je hais l’amour. Bah ! Il faut dire que je n’avance pas très vite aujourd’hui contrairement à d’habitude. Cependant, j’arrive tout de même à ma cellule. Je la contemple. Vide de toute vie. Le dernier lit pousser dans le fond et contre la fenêtre était mien. J’entre tout en soupirant à des fins inconnus. Déposant mes affaires sur le bord du lit. Mes yeux se perdent dans l’horizon. Le paysage que m’offrait la vitre … Envie de partir loin … Si mon ouïe ne me trompe pas, j’entends des pas non loin de ma cellule. Et merde, je parie que c’est encore l’autre de tout à l’heure. Je m’y résigne. J’en ai marre. Tout en me dirigeant vers l’entrée, je n’hurle pas, mais je lance froidement à tout insu sans regarder la personne qui se tenait devant moi.

-Vas-tu un jour me laisser tranquille !?

Hm ? Je redresse la tête m’attendant à voir le type de tout à l’heure. Je reste stupéfaite, devant moi se tenait un jeune garçon … Takezo. D’un ton las, je fini par formuler entre mes lèvres.

-Tak... Que toi …

Je me détourne de sa personne tout en soupirant. Il a sûrement du passé dans sa cellule pour en suite aller gambader dans les couloirs. M’enfin. Hors de question qu’il vienne me casser les pieds. Tout en regardant de l’autre côté du couloir. Ca grouille de parasites. J’aime pas ça. Si bien que j’entre dans ma cellule pour me laisser tomber sur mon lit pour éviter d’avoir à parler avec qui que se soit.

Ma main sert plus fort le fin drap, un bâillement discret me quitte. Moi fatiguée ? Impossible. Ca doit être l’ennui le plus plat que j’ai jamais connu de toute ma vie. Mise à part rester affalé dans ma cellule, je ne voyais pas trop quoi faire d’autre. Journée ennuyeuse, ça allait être ça. Mais je ne devrais pas parler trop vite, ma rencontre furtive avec Takezo m’avait bien retourné. Je t’en pris Yoruichi, évite se genre de personne dans le futur. Ca ne me vaut absolument rien. On juge, on critique, on déteste, on hait, on aime, on évite… Compliqué de sélectionner le bon sentiment par rapport à quelqu’un. D’ailleurs, cet amoureux d’sushi était-il encore là ? Peut-être que oui, peut-être que non. Je me mets sur le dos, le regard fixé sur ce plafond que j’ai mainte fois observé. Sombre, presque noir, vide de traits, neutre quoi. Original. J’adore l’architecture de cette prison. Ironie du sort hein ?! Je l’aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout … Dernier choix. Je ne l’aime pas du tout. Mais pourquoi ? Va savoir, c’est comme ça. La vie …

Ca doit faire quoi, cinq minutes que je suis ici ? J’ai plus envie de rester ici. Autant aller gambader dans les couloirs comme d’habitude. Qui m’en voudra ? Personne bien sûr. Allez Hop ! Descend de ton lit Yo’. En un rien de temps, je me retrouve où ? En dehors de ma cellule, bravo ! Mains dans les poches, tête basse. J’avance, je ne sais où. Là où m’emportera mes pas –enfin pas dans les couloirs de l’étage inférieur-. Un peu dans les nuages, je ne regarde pas forcément où je vais, à moitié plongée dans mes pensées, je passe sans faire attention devant la cellule de Bella. Etait-elle avec Ethan ? Hm. Au petit matin dans l’église … Elle me fait bien rire elle. Pourquoi elle est la seule à savoir me cernée –à moitié-. Mais même à moitié, c’est déjà de trop. Pour en revenir à une conclusion que j’ai plus de cent fois retourné dans tous les sens : Elle est une partie manquante de ma personne. C’est tout pas besoin d’aller chercher plus loin.

Dans les nuages, dis-je ? Je fus bien vite tirée de mes pensées par un contacte inconnu qui me déséquilibre et me fait basculer doucement vers l’arrière. J’ai du me prendre un mur ou quoi. Clouée au sol, je me frotte le front, c’est que ça fait mal ! Lâchant à tout hasard un : « Damn ! ». Je secoue la tête pour m’enlever cette sensation désagréable à la tête. Ouvrant les yeux et en les levant, je constate que je ne me suis pas vraiment pris un mur. Disons plus tôt que mon regard part du bas, pour remonter assez rapidement pour découvrir qui ? Devinez.

-Takezo ?!

Je souris à la vue du jeune homme. Je ne serais jamais donc débarrassé de sa présence…

-Excuse-moi. Je ne t’avais pas vu.

Tout en me redressant un peu maladroitement, je passe encore une fois ma main sur ma tête. J’ai percuté son être de plein fouet, maudit ! Je sais qu’il est muet comme un mur, mais c’est pas une raison pour en prendre aussi l’aspect extérieur. A peine en le fusillant amicalement du regard, je dis à son adresse :

-On dirait que le hasard refuse que nos chemins se séparent.

Ah vraiment ?! Dois-je en être enchantée ? Tsseuh. Je m’adosse contre le mur. Bordel, c’est que je vois des étoiles moi. Ca m’apprendra à être trop dans mes pensées lorsque je marche.

Tête qui tourne, le pire, c’est que je n’exagère même pas. J’assure ma position en venant plaquer l’une de mes mains contre le mur de son côté, Takezo est lui aussi venu s’adosser. Chance ou malchance ? Telle est la question. J’en sais fichtrement rien mon cher ami. Ce qui est sûr, c’est que j’ai eu énormément de malchance de me prendre ta personne en pleine face. Crois-moi. Qu’il est beau le monde avec toutes ses petites étoiles qui tournent autour de moi. Ferme les yeux ma belle, ça va passer, je m’exécute. Il fait tout noir d’un coup, mais la douleur ne passe pas. C’est peut-être une migraine qui commence, dans les deux cas, je ne me sens pas tout à fait en forme…

-Aucune idée. Qu’importe.

Je me laisse glisser pour me retrouver au sol, ma main toujours sur mon front. Ca commence à siffle fortement dans mes oreilles. Au secours ! Bon allez calme, ça va passer. Mon regard se porte un peu partout, je vois un peu floue, je dois avoir un problème moi. Personne dans le couloir ? Bizarre, d’habitude il y en a encore quelques uns qui traînent en temps normal. M’enfin j’vais pas m’en plaindre non plus. Mon estomac doit avoir faim, je ne vois pas d’autre solution. Je n’avais tout de même pas foncé dans Tak’ comme une furie. Mais je n’ai aucune envie de manger cet … ‘’nourriture’’. Il a faim d’avoir faim. Le pêché mignon de l’estomac, il ne peut se passer d’aliments de tout genre. C’est con le corps humain. Si j’en revenais à Takezo moi, hm ? C’est pas une mauvaise idée hein ! Bon allez, revenons s’en aux questions débiles que tous les prisonniers se posent quand ils se rencontrent.

-Tu as rencontré beaucoup de monde ici ?

Pourquoi poser des questions auxquelles je n’y vois aucune importance. Du coup, qu’il me réponde ou non, m’était complètement égale. Mais vu qu’il fallait un sujet de conversation, autant improviser un peu. Comme si ce charmant jeune homme allait m’en vouloir. Oh, il allait sûrement se dire un truc du genre :’’ Question débile ‘’. Et puis, vu son caractère, il n’a à coup sûr, pas fait d’énorme rencontre. Moi … Fiou, ma liste est presque très longue. Ca me fait peur d’ailleurs. Mais avec qui avais-je réellement fait connaissance ? Je joue aussi bien avec les prisonniers qu’avec les gardiens. Même la psy. est rentrée dans mon cadre des gens les plus intéressant à Sadismus. M’enfin. Je viens me redresser tout en restant adossé au mur. Ca me rappelle ma super rencontre avec Ralph Fiennes, le gardien … Pas très bien passé au début. D’ailleurs, il est encore plus têtu que Takezo. Passons.

-Je parie que tu mangeais beaucoup de spécialité asiatique avant d’atterrir ici. J’me trompe ?

Rêver d’un …euh machin vert. Amoureux des sushis. Qu’il est mignon tout de même. Malgré mes nombreux voyages, je ne suis jamais aller aussi loin dans ma découverte du monde. Japon, Chine, tout ces territoires là.

-Tu viens d’où exactement ?

Peut-être de là-bas. Je ne me suis pas vraiment posé de question sur sa provenance.

[HJ: J'étais sûr que tu allais craquer !!! xD]

Pourtant il n’a pas vraiment une tête de japonais le Takezo. M’enfin, on peut pas tous refléter parfaitement nos origines. Et puis partir au Japon. Oui ça me tenterais bien, si je n’étais pas condamnée à perpette. Douce réalité ne m’empêchera point de m’évader mentalement en tout cas. Japon, Japon … Le seul truc que j’ai vu avec le prof’ de Géo sur ce territoire ce sont les lieux touristiques, genre la ville de Kamakura avec monsieur Bouddha, Tokyo …

-Si tu te proposes comme guide, pas de problème.

Dieu sait si j’étais sérieuse ou non, dans les deux cas, j’avoue que la découverte plus en profondeur de ce pays ne m’était pas inintéressant, bien au contraire. Pourquoi attendre ? Partons maintenant ! Pas mauvaise idée, et puis, vu que c’est son lieux d’origine … Ah damn, les autres sont déjà là. Décidément, on ne peut vraiment pas être tranquille une seule seconde. Le bruit, au secours, je le hais. Le couloir se rempli à une folle allure, c’est irritant pour mes oreilles autant que pour mon mentale. Je me retire du mur tout en regardant Takezo.

-Tu viens ? Les autres me gênent...

Oh tiens, mon mal de tête est miraculeusement parti, à la bonne heure Yoruichi ! Trinquons ! Je lance un dernier regard signification à Tak’ : ‘’Tu t’amènes oui ? ‘’. Soit tu restes là avec ses moutons, soit tu m’suis et on va converser un peu plus loin. Bien que j’pense pas qu’il est envie de rester avec eux… A moins qu’il soit totalement sociable, aimant la compagnie des autres, leur faire la conversation, allant même jusqu’à leur lire un conte pour enfant – la belle au bois dormant par exemple -. Ah quelle ironie, j’vous jure. Jubile sur place ma grande, ce jeune étalon fougueux est loin d’être sociable. Me demande même si ce mot est dans son vocabulaire … Mains dans les poches, j’avance avec ou sans lui, m’en fous. Je sais qu’il me suivra. Bah y a pas photo, entre être avec quelqu’un de calme et une foule de timbrés en délire … Sauf s’il est suicidaire. Je lui recommanderai d’aller voir le psy … Lançant un rapide coup d’œil derrière moi, ouais, il est sur mes pas. Avançons, avançons très cher ami, dans les profondeurs des couloirs obscurs de cette prison maudite par mon vice. Enfin, vice … Euhm euhm … Parfait ! Y a personne dans ce coin là. Je me –re-adosse contre le mur tout en regardant Tak’ … Bah oui que voulez-vous, j’l’aime tellement –ou pas- que je me sens obliger de vérifier si le petit nouveau ne sait pas perdu. Ah bah voyez-vous ça, la sainte Maria à pris possession de mon esprit … Rigole, rigole. Moi j’le fais bien.

-Tant qu’à faire. Parle moi un peu de ton pays, ça m’intéresse. Et tu venais de quel coin ?

Je te conseille gentiment de pas m’ennuyer avec ton ironie. J’ai peut-être l’air d’un gentil loup mais nan. Œil pour œil dans pour dent … J’fais quoi là moi. Rien, c’est un gros délire mentale, j’pense pas que ce mal de tête est passé, j’pense vraiment à n’importe quoi. M’enfin pas grave, il ne lit pas dans les pensées le gentil Takezo. Tu m'prends avec toi ? On part pour le Japon!! Et juste pour te faire plaisir, on mangera plein de sushis!

- Le Japon ? Un très beau pays, qui serait beaucoup mieux sans ses habitants... Les montagnes, les forêts... J'habitais à Tokyo, c'est vrai, mais...

Tokyo, une ville bien peuplée. Ne vient-il pas de me dire que ce serait meilleur sans les habitants ? Pour quelqu’un qui aime rester seul, être dans une ville comme cela devait être bien compliqué. Ou encore mieux, rester cloîtré chez soi, ne sortant que très rarement voir occasionnellement. Ma vie d’avant se résumait assez bien à ça, bosser pour les études, sans jamais sortir. Mais ? Pourquoi ne termine t-il pas sa phrase ?

-Mais quoi ? Aurais-tu peur de me parler…

Peur ? Non je ne pense pas, loin de la même. Takezo ne donnait pas du tout l’air de quelqu’un de timide. Au faite, il ferait presque peur par son visage inexpressif. M’enfin ce n’est qu’un détail, ce n’est pas ça qui va me dire qui il est… Et je ne le serai peut-être jamais d’ailleurs. Me demande pourquoi je m’obstine à vouloir le connaître. Certes, il dégage quelque chose qui m’est intrigant, mais est-ce une raison ? Jusqu’ici, il ne m’avait pas –enfin pas directement- repoussé. On peut en conclure qu’il cherche un moyen de divertissement tout en se tenant loin de la population de prisonniers, tout comme moi. Enfin presque vu que théoriquement, je préfère le calme. Mais rester dans le silence avec lui à côté de moi, ça ne fera presque pas cloche. J’arrête mon pas pour venir m’appuyer contre le mur, les mains dans les poches, le regard inexpressif, les yeux dirigés vers le plafond. Qu’ai-je à gagner en restant avec lui dans le fond ? Sûrement rien, vu comment s’engage notre conversation, je ne pense pas qu’il se donnera la peine non plus de faire ami-ami. M’enfin, qu’importe dans les deux cas, rien à perdre, rien à gagner. Oh mais c’est que je juge vite moi, depuis quand je fais ça ? Tais-toi Yo’ et laisse faire le temps. Ce qui est sûr, c’est que si il n’y met pas du sien, ce n’est pas moi qui ferai la conversation toute seule.

-Les relations humaines n’ont jamais été dans tes cordes, je me trompe ?

Après tout, il faut bien un minimum de contacte avec les autres pour vivre non ? Sauf si tu es un ermite –ce que je ne souhaite à personne-. J’baisse la tête sur le sol cette fois-ci, toujours les mêmes représentations. Des carrés de vingt centimètre carrés, très foncé … C’est Sadismus ça, une cage sombre où on mélange loup et mouton. Bàh, même si nous sommes dans le même ‘’enclos’’, rien n’empêche deux créatures du même type à se mordre la gorge. Le plafond, le sol, maintenant, c’est à Takezo de passer dans mon champ de vision, décidément, je n’ai jamais de chance moi. Toujours une tête en moins que les hommes que je rencontre ici. Oh et puis, qu’est ce qu’on s’en fous. Ces cicatrices sont tout de même assez impressionnantes, et bien sûr, je ne peux m’empêcher de les regarder.

-Elles étaient fortes profondes au début ?

Faux, Takezo n’est pas un affreux ‘’associo-pathe’’. Ou alors il cache très bien son jeu, mais je ne pense pas. Je l’écoute attentivement me raconter les causes un peu plus détaillées sur ses cicatrices, ma foi très impressionnantes. Je sens son regard sur ma personne, hm ? Un problème ? Je plonge par la même occasion mes yeux dans les siens.

-J'imagine que dans ton cas on dirait que les pires blessures sont celles qui ne se voient pas, pas vrai ?

Obligé de reposer ma vue sur le sol, en effet … qu’on ne voit pas. Pourtant, elles sont bien là d’une façon où d’une autre. Ne dit-on pas que les pires blessures sont celles qui touchent l’intérieur d’une personne ? Sur la peau, la douleur est éphémère, elle cicatrise mais c’est tout. Ca s’arrête là. Je pourrai éviter sa question, pourtant, je n’en n’ai pas l’envie. Avec un petit sourire, je fini par lui répondre tout en redressant mon visage vers le sien.

-En effet.

Toujours présente … Avec le temps, j’ai appris à gérer le mal. A l’oublier un peu. Mais d’un autre côté, Tak’ n’avait pas tout à fait raison. J’ai toujours cette blessure d’avoir été souiller physiquement par l’autre. Ca prolifère dans mon esprit, corps détruit, bon pour la poubelle. J’ai beau me dire que ce n’est qu’un mauvais souvenir, ça ne changera rien. Est-ce que les cicatrices de ce garçon lui étaient restées sur le cœur ? Dans ce cas, on peut dire qu’il est aussi blessé mentalement par ça. D’un autre côté, je ne pense pas que cela l’ai affecté. Après tout c’est pas comme si on avait joué avec son physique … Pas comme moi du moins.

-Tu te trompes … Ta vie peut m’intéresser … Seulement si tu as envie de m’en parler. Si ce n’est pas le cas, t’écouter ne servira à rien, j’avoue.

Et je ne cherche absolument pas ça. J’aime bien écouter les gens parler, à une seule condition, que l’envie de parler soit présente. C’est à lui de me montrer si il le veut ou non. Si je n’en n’avais pas l’impression, il me semblerait que la tension qu’il y avait au début se soit dissipée. Une atmosphère relâchée sans prise de tête, sans ironie. Juste le calme à travers des paroles ‘juste’. Nous voulons juste ça, pas vrai ?... Petit à petit, l’oiseau fait son nid … Avec le temps, j’arriverai peut-être à me faire une idée sur le caractère de Takezo.

-Donc, tu habitais à Tokyo mais … ?

Je l’encourage un peu à parler plus en profondeur. De toute façon, se méfier de moi ne servira pas à grand-chose. Comme il l’a dit lui-même « On doit être le premier groupe de solitaire ». Et entre gens qui aiment rester seuls … Rester seuls à deux n’imposent pas une sorte de ‘confiance’ ? Du moins, de bien être. Je dois admettre que le fait de me retrouver devant mon ‘’presque semblable’’ me déséquilibre un peu. Jusqu’ici, je ne suis tombé que sur des peureux, des sadiques ou des … imbécile. J’en conclue que je suis tout compte fait tombée sur un bon parti.

Je suis curieuse de savoir la suite du ‘’mais’’. Pour preuve que sa vie ne m’était pas indifférente. Bon tout dépend des personnes aussi … J’peux très bien m’en foutre royalement comme m’y intéresser fortement. Parlons-nous toujours de ‘malchance’ ? Le vent semble tourner pourtant. On ne peut rien dire sans savoir …