Besoin de mettre mes idées au clair... [Libre]

Je ne sais pas pourquoi j'ai eu cette envie irréprésible de me diriger vers les douches dès mon entrée dans cette prison. J'ai à peine pris le temps de jeter mon sac sur le lit de ma cellule, de la parcourir rapidement des yeux, ce qui n'a eu que pour seul effet de me dégoûter totalement de ce monde hostile et répugnant. Je suis, pour l'instant, seule à occuper cette pièce, mais je ne sais pas pourquoi, je suis certaine que ma cinglée de cousine me rejoindra bientôt. Quelle chance...

J'entre donc dans les douches et balaye la salle des yeux. Tiens, il n'y a pas de séparation hommes/femmes ? Parfait, cela m'arrange bien. Je n'aurai sans doute personne à voler ici, mais il faut rester fidèle aux bonnes vieilles habitudes.
Et puis, avec toutes ces audiences, je n'ai pas vraiment eu le temps de serrer un homme contre moi récemment. Dommage... J'espère avoir l'occasion de me rattraper.

J'ôte donc mes vêtements que je laisse à quelques pas de moi, bien en vue (sait-on jamais, les douches ne bénéficient sûrement pas de caméra de surveillance ; et puis ce serait le comble pour une voleuse de se faire voler !), et je laisse l'eau tiède couler le long de mon dos. Un pur moment de détente ou je tente de faire le vide dans ma tête... En vain.

Cette vie n'est sûrement pas faite pour moi. Ces barreaux, ces surveillances constantes, cette foule... Rien que l'idée de partager la pièce dans laquelle je dors avec trois autres personnes me donne la nausée. J'espère au moins qu'un représentant du sexe opposé y sera...

Ma main se met à trembler violemment sur le robinet qui permet de changer la température, provoquant une augmentation de celle-ci. Je fais un bond et me précipite à l'écart du jet d'eau.

" Quelle saleté, ces troubles nerveux ! "

Je masse lentement mes épaules rougies, mais là n'est pas le problème. Ma tête est pleine à craquer de questions et d'inquiétudes, j'ai l'impression que mon cerveau va exploser, chose qui n'était pas arrivée depuis longtemps.

Je revêtis mes sous-vêtements de soie noire (dans l'hypothétique cas où quelqu'un pointerait le bout de son nez, car je suis très pudique vis à vis des femmes) et, impuissante, je m'adosse contre le mur et me laisse glisser lentement jusqu'au sol.
Je me retrouve ainsi assise sur le carrelage humide, pratiquement nue, les genoux entourés de mes bras, à attendre, je ne sais quoi, ou je ne sais qui...