Quand Deux loups se rencontrent [pv Jade]

Ma première nuit dans cette fichue cellule n’était pas trop mal. Seule, je déambule dans les couloirs, ils ont décidés de faire tous la grâce mat’ ou quoi ? Qu’importe, je regarde autour de moi mais rien, toujours personne qui traine par ici.

Je m’appuie contre le mur, plongée dans mes pensées. Je ne comprenais toujours pas pourquoi les innocents étaient considérés comme coupable. Quand j’y pense, je déteste toujours autant cet uniforme. Quel supplice de parler seule avec son cerveau. Je ne sais qu’elle mouche m’a piquée pour que je hurle à l’adresse du silence :

-Bordèle j’ai rien à foutre ici moi !

J’me sentais terriblement conne, là, c’est sûr on m’avait entendue. Je ne sais pas jusqu’où mais c’était tout bonnement impossible de ne pas m’entendre. Honte à moi d’avoir perdu le file de mes idées.
Ca devait faire cinq bonne minutes que je faisais la navette de long en large dans ce couloir désert. Je me laissai tomber contre le mur pour me retrouver assise sur le sol. J’observe attentivement les pavés, il y avait quinze carrés de vingt centimètres.

‘’ A croire que j’ai rien d’autre de mieux à faire’’

Les murs sont très sombre, à mon arrivé je n’avais pas pris le temps de bien les regarder. Mais sur le coup, j’me dis que j’ai mieux fait de ne pas le faire. Ca manque de vie cet endroit. Ils n’ont jamais pensé à rénover cette prison ou quoi ? Instinctivement je savais ce qu’aurait répondu un gardien ; ‘’ ce n’est pas notre problème. Nous ne sommes là que pour faire notre boulot et nos fonctions n’est en rien dans la rénovation des lieux ! ‘’.

Je baille, pourtant j’ai assez dormi, et faire une sieste en pleine après midi, non merci. En réaliste, je m’ennuie, mais là terriblement. J’entends des pas qui s’approchent…

‘’ Serait-ce mon imagination ?’’


Impossible, j’entendais bel et bien quelqu’un s’approcher. Le couloir était très sombre et je ne voyais pas, ni ne savait dans quel sens, cette personne arrivait. Le bruit qui résonnait entre les murs de ce couloir vide ne me signalait rien de bon…


[Désolé si c'est un peu court ... manque d'imagination xD]

Je reprenais mes fonctions seulement l’après-midi. Je me suis dis hier que c’était une chance de ne pas devoir se lever aux petites heures du matin pour une fois. Je n’aurais pas craché sur un congé non plus…Mais, c’est déjà.

Sauf, oh, malheur…J’ai eu peine à fermer l’œil cette nuit. En fait, je n’ai pas dormi de la nuit du tout, je me suis endormi aux petites heures du matin au lieu de m’y lever. Je vois maintenant ce qu’endure Vlan chaque jour. Sauf qu’elle, elle a jamais l’air fatigué et qu’elle ne dort carrément pas.

D’habitude, je suis un lève-tôt même si je suis pas du genre à aller au lit bien sagement à 20h…Mais, entre aller au pieu « un peu plus tard » que minuit et s’endormir à 8h du mat’…Il y a une limite.

Alors, voilà que je me lève en retard malgré ma superbe horaire de la journée, les cheveux en bataille, habillé à la traîne, une gueule du matin, voir même de gueule de bois…

Je vous passe les détails sur les moqueries que mes collègues m’ont lancé quand j’ai ramené ma fraise pour me verser un café noir bouillant. « Ouais, ouais, ouais…J’ai fais la grâce matinée…Connards ». C’est la première et la dernière fois qu’ils me voient dans une posture aussi marginale et pitoyable. Je m’éloigne rapidement des parasites qui me servent d’alter ego, mon café à la main, pour commencer ma ronde…

Mais, non seulement ma journée commence mal, mais, elle continue en beauté.

-Bordèle j’ai rien à foutre ici moi !

Des paroles…Non, un putain de hurlement qui a tôt fait de me faire sursauter. Si ça s’arrêtait à ça…Mais, en plus, mes oreilles cillent et vous savez quoi d’encore pire? Je renverse mon café brûlant sur la main. Je retiens un cri de douleur mélangé d’un « Putain de saloperie de bordel!! » en me mordant les lèvres et ne fait que chuchoter un « Merde, fais chier » une fois la douleur calmée.

J’ai aucune idée à qui est la faute…Mais, il va entendre parler de moi. J’essaie de placer mes cheveux avec ma main mais sans succès. Mais, je prends quand même la peine de remettre mon dos droit et de nouer ma cravate correctement.

Je me dirige dans le couloir sombre de pas décider de quelqu’un qui de mauvaise humeur…

…Je me suis levé du mauvais pied.

J’aperçois quelqu’un…Plutôt une quelqu’une…Ça doit être elle. Je m’avance vers elle et n’hésite pas à la plaquer avec force.

-C’est toi la folle qui a crié comme une dingue!? Tu me refais un coup comme ça pendant mes heures de travail et je t’arrache les cordes vocales! Bordel…

Ouais, ouais…J’ai une gueule du matin. Ta gueule, hein. Je m’écarte alors d’un coup. Mais, tu vas te calmer Ralph!! Je roule les yeux, désespéré par ma journée qui s’annonce merdique et mon attitude tout aussi merdique. Je prends plusieurs grandes respirations.

-Je suis tout à fait calme, je suis tout à fait calme…

Je balance mon poing contre le mur. Ça fait mal. Mais, ça fait du bien.

-Voilà, c’es mieux.

(Voilà ton gardien avare et désagréable...et de mauvaise humeur)

Ces pas ne signifient en effet rien de bon. J’aperçois un homme, enfin un gardien plutôt. Je sens les ennuies arrivés à plein nez. Il y avait peut-être un problème de l’autre côté du couloir. Je me redresse, le gardien s’arrête net devant moi et me plaque contre le mur avec force et me hurle aux oreilles :

- C’est toi la folle qui a crié comme une dingue!? Tu me refais un coup comme ça pendant mes heures de travail et je t’arrache les cordes vocales! Bordel…

- Et bien, allez y ne vous gêné pas Monsieur le gardien
, dis-je sur un ton largement froid.

Bon sang, il a fait une belle erreur en osant me dominer de la sorte. Moi, je reste là en le regardant droit dans les yeux. Il s’écarte d’un coup. Je ne sais quelle mouche la piqué mais il avait l’air assez furax le gardien … Sa respiration est rapide, pauvre de toi petit homme, même pas capable de se contrôler. En prenant de grandes respirations, je l’entends murmurer ‘’Je suis tout à fait calme, je suis tout à fait calme…’’. En effet vous allez l’air tout à fait calme. Je me tais, je n’ai pas envie de plus l’énerver.

J’ai cru que j’allais recevoir son poing dans la figure, encore heureux il n’a fait que viser le mur. Il est vraiment pas bien ce type. Je suis dans une prison de sadiques ambulants!

- Voilà, c’est mieux.

- Vous trouvez que c’est mieux ? Pathétique !

J’avais pas pu fermer ma gueule sur le coup. Ce gardien était vraiment con, mais là, sérieux, j’ai jamais vu sa de ma vie. Son poing est en sang, mais il a l’air de s’en foutre. Si sa n’aurait tenu qu’à moi je lui aurais flanquée une de ces baffes. Je sors un mouchoir de ma poche –du super uniforme de cachalots-, l’attrape par le poignet et commence à enrouler sa main dedans. Il essaye de se dégager de mon emprise et là faux pas de sa part … Merde, instinctivement je lui fous un de ses baffes qui le scotche sur place pour qu'il reste tranquille.

-Arrêtez de bouger ! D’abord vous vous permettez de me plaquer violemment contre le mur ensuite vous me menacer d’arracher les cordes vocales. Stop !

J’en avais marre de ces fortes têtes, surtout de lui. Entêté ce type, pire que moi. Son poing est enflé, mais au moins il ne saignera plus. J’aurai aimé lui lâcher à la gueule que c’était qu’un con. Mais vraiment le roi des cons. S’il est de mauvaises humeurs, j’y étais pour rien. Zut hein ! Qu’il me laisse vivre ma vie entre quatre murs comme bon me semble, j'ai plus que ça à faire pour le reste de ma vie. Je serre bien fort le mouchoir pour être sûr qu’il ne parte pas. J'évite son regard, je n'ai pas envie de voir les regards noirs qu'il doit me lancer. Une fois que j’avais fini cela, je le poussa au niveau de la poitrine pour qu’il me laisse passer. Je passe tranquillement à côté de lui jusqu’au moment où …



[Perfect I like it =D]

Ne pas me gênez? Je suis un gardien et je ne me gênerais pas si j’ai envie. Bon. Voilà. Quoi que lui arracher les cordes vocales, c’est pas très esthétique. J’pourrais trouver mieux…

Elle a bien dit « pathétique »? Elle a du culot ma parole!! J’aurais pu le flanquer mon poing dans sa petite gueule au lieu de martyriser le mur moi…Mais, je me suis retenu car frapper une prisonnière ne me disait rien, je préfère les emmerder. Les poings, je préfère les foutre au visage des prisonniers. Ouais, lointainement, je suis galant…Lointainement…Arf, mais j’aurais presque envie de me défouler un peu sur elle avec cette remarque. Mais, je vais me retenir. Je vais me retenir car là, je suis trop ridicule. Je m’en fous de passer un con face à cette idiote, mais, j’ai trop d’amour-propre pour moi-même pour m’abaisser à ce niveau. J’en connais qui ne se serait pas gêner pour lui faire passer un mauvais quart d’heure à cette fillette…Faut croire que j’ai un bon samaritain qui dors dans mes pantalons.

Je regarde mon poing…J’aurais jamais cru avoir frapper si fort. Ça explique la douleur. Je saigne. Mais quel con et quel matin de merde. Une gueule du matin, des moqueries, une humeur de chien, une main ébouillantée et la voilà maintenant en sang. Si ma journée continue dans ce sens là…Il faudra me la couper.

Et la voilà qui m’attrape la main? Elle enroule mon poing dans un mouchoir. J’essaie de reprendre l’emprise de mon bras mollement…Qu’est-ce qu’elle en a à foutre de ma main? Elle essaie de se faire passer pour une sainte peut-être? Me faire aider par une prisonnière, ça n’aide pas à mon humeur.

Elle…Elle me colle une baffe? Elle tient pas à la vie cette conne? Hystérique…Je lève les yeux, surpris. Je suis sûr le point de lui gueuler une insulte mais elle m’interrompt.

-Arrêtez de bouger ! D’abord vous vous permettez de me plaquer violemment contre le mur ensuite vous me menacer d’arracher les cordes vocales. Stop !

Je la regarde. Elle se la ramène encore? Si ça continue, je vais lui arracher bel et bien les cordes vocales.

-De un, TU te permets d’insulter un foutu gardien…De deux, TU M’AS FOUTU UNE BAFFE CONNASSE.

Puis, ma gueulade terminée, je me calme et ne fait que grommeler des mots incompréhensibles.

Je me calme…Vaguement…

…Et puis, je la regarde. Elle est jolie dans le genre… « Bien formée » avec un beau minois mais…Putain qu’elle est jeune. Ça l’a encore la couche aux fesses et ça se permet de tuer et de se retrouver dans la pire prison des temps mordernes.
Elle me bouscule et s’éloigne. Je le dis ou je le dis pas? Je le dis pas. Ses morts ne sortent jamais de ma bouche d’habitude. Mais, là, t’as l’air d’un con grognon…Ais un peu d’honneur quand même. Putain, j’ai beau avoir un gros amour-propre…Je n’ai jamais eu d’honneur…Tu le dis…Non…Si…Non…

-Je m’excuse…Puis, me rendant compte qu’elle a probablement rien entendu, je répète…Je m’excuse.

‘’Je m’excuse’’, voila ce qu’il me sort après m’avoir lâchement insulté de ‘conasse. M’enfin passons, je ne suis pas le genre de filles à trainer un poids de ce type derrière elle. Je m’arrête en le fixant durement. Je ne sais pas encore si je lui fais de l’effet ou non en tout impunité je lui lance ;

-Pas de soucis Monsieur le gardien, on a tous nos jours … Et celui-ci n’était pas le bon pour vous.

Je lui sourie. J’allais continuer mon chemin quand je me souviens sur le coup, que j’avais été conne de lui lâcher ça. Il va surement croire que j’avais ‘’envie’’ de sympathiser avec lui. Je m’arrête net et me retourne en le regardant. Bon okay ce con n’était pas mal, j’avoue. Mais tout de même, frapper dans un mur, il en avait de la force. Quand j’vois le creux qu’il a fait …

-Ah, et désolé pour la baffe, éviter de gesticuler quand on essayer d’arrêter votre sang de couler, ce serait plus intelligent.

Je sourie, je sourie pas ? Tant pis, je sourie. Monsieur est peut-être galant après tout, on ne sait jamais. D’ailleurs, vu son caractère, je me demande si il avait de réels appuis ici. De mon coté, Bella me suffisait amplement, fille calme sans histoire.

- Vous vous en prenez souvent au mur ? Il ne vous à pourtant rien fait …

Ma voix resta à peu près normale pour ne pas l’offenser. C’est qu’il est fragile ce gardien. Et puis si je suis ici, c’est seulement par vengeance personnel rien de plus. J’en peu rien si ces cons de la loi m’ont condamnée. En y repensant, je commence à chauffer à l’intérieur, je ne voulais plus y penser. Bordèle quelle conne je fais.

‘’ Fille de 18ans, tué 2 personnes, son père et un ancien camarade d’école. Mais la ferme merde ! Fille de 18 ans à tué ce salo de père et ce violeur ! ‘’

Je commençais à me perdre dans mes pensées à tel point que je n’avais même pas remarquée que j’étais par terre, les mains cachant mes yeux, j’en avais même oubliée le gardien qui devait se demander ce que je foutais.

‘’ Nan j’ui pas conne, juste un peu désemparée ‘’

Je soupire, si ce con croit que je vais pleurer il se trompe vachement. Je me redresse et lui lance un :

-Quoi ?

J’étais restée calme, j’avais plutôt un regard interrogateur sur le moment.

''Si t'as encore envie de me coller contre le mur, bah, va s'y !''

Elle se retourne. Pas de soucis. Je ris intérieurement. Ouais. Je l’ai dit. Je suis un connard. Pas le bon jour hein…Parce que ça se voit tant que ça? Ironiquement, bien sûr. Demain est un autre jour et demain, il me semble que je ne travaille pas. Ça reste à voir quand même.

Elle s’apprête à continuer son chemin et moi je m’accote contre le mur pour attendre que mon mauvais début de journée passe avant de continuer ma ronde habituelle. Je soupire. Puis…

…Elle s’arrête. Quoi encore? J’ai ravalé ma fierté et je me suis excusé, je l’ai plaqué, elle m’a giflé, on s’est mutuellement insulté…Il me semble qu’on est quitte non? Elle s’excuse pour la baffe et me traite de con. Dans mon état normal, j’aurais pris cette insulte là comme de trop, je l’aurais frapper ou bien envoyer au trou…Mais, là, je l’emmerde, je préfère rester contre le mur. Je l’observe quand même. Elle sourit. Bah. Au moins, elle est de bonne humeur elle. Elle se permet même une remarque pour le coup dans le mur…Je souris, ironique.

-J’aime pas sa gueule.

Puis, elle change carrément d’attitude. Elle se laisse glisser au sol. 18 ans. Double meurtres. Un père et un violeur. Elle va me pleurer ça dans la gueule? S’il y a une chose que je déteste, c’est une fille qui pleure.

Je m’approche de quelques pas d’elle en soupirant. Elle me fait quoi là merde?

Elle me lance un « quoi » calme et sec. T’es au sol le visage dans les mains en train de déblatérer des conneries et tu veux que je fasses quoi? Elle parle que je la plaque contre le mur, mais pourquoi je ferais ça?

-Ça te plairait bien hein? Dis-je pour plaisanter.

Je lui prends le bras pour l’aider à se relever.

-Ça a pas l’air d’être ton jour à toi non plus on dirait bien…

Je la regarde.

-À mon tour de me présenter…Homme de 30 ans, gardien qui a fait des tas de conneries dans sa vie.

Je marque une pause et reviens me coller le dos au mur. Je soupire.

-J’m’appelle Fiennes.

Les jours se ressemblent. C’est la même chose pour les employés en fait. Mais, nous, on est largement avantagés. On peut qui l’endroit. À jamais ou juste le temps d’un congé…Et on peut casser des gueules pour passer le temps. Les prisonniers, eux, c’est des sous-merdes.

Elle réplique encore.

Comme frapper sur les murs? Entre autres. Mais, j’ai fait bien pire dans ma vie. Il y avait même une chance sur deux que je me retrouve du mauvais côté des barreaux. Mais, j’ai été chanceux et intelligent. Pourtant, je suis quand même en prison, sauf que je ne suis pas un prisonnier et ça, c’est une grosse différence.

Je ne suis pas dans mon état normal aujourd’hui. Je cause à cette gamine. Je m’excuse auprès d’elle. Je la relève. Je l’ai laissé me gifler sans la baffer. C’est cette journée, c’est cette journée qui me change, c’est ça. Cette foutue journée me fait de drôle d’effet…Ça doit être les astres où une autre connerie.

130940. J’avoue que j’aime bien rappeler aux prisonniers qu’ils sont du bétails qui ne sortiront jamais d’ici sauf mort…Mais, j’ai quand même toujours trouver débile l’idée de les appeler par leur numéro…Je retiens mal les chiffres…Je préfère les noms pas prononçables venus de partout à travers le monde…Même eux, je les retiens mieux que les matricules.

Itanaki Yoruichi. Ouais, un autre nom excentrique.

-Rien à foutre d’une série de chiffres.

Elle se met à rire…Mais qu’est-ce qu’elle a encore? Si elle serait quinquagénaire, j’aurais pointé la ménopause…Mais non, c’est une gamine. Elle s’excuse et dit que c’est rien. Si elle le dit…

Elle me demande maintenant depuis combien de temps je travaille ici.

-3 ans environ. Et toi ça fait combien de temps qu’on t’a foutu ici?

Je sors un paquet de cigarette de mes poches. Ça, dans mon empressement du levé, je ne l’ai pas oublié. J’allume une clope et la porte à ma bouche quand elle pose une autre question. Hmm? Je lève les yeux au plafond.

S’enfuir qu’elle dit hein…

-Même si tu arriverais à passer les barreaux de l’extérieur, tu serais sûrement abattue ou arrêtée avant de dépasser les 10 mètres.

Bon alors résumons, ça fait trois ans qu’il bosse ici, il a la trentaine, il s’appel Monsieur Fiennes, il fume, c’est un entêté, et un con. Parfait … Il me demande depuis combien de temps on m’a mise en prison. Quand j’y pense c’est tout ressent mais j’ai l’impression que ça fait des années. Je lui réponds par un :

-Hmm depuis hier.

Et oui monsieur le gardien, je suis une petite nouvelle dans les entrailles d’un lieu sombre. Nouvelle et déjà entrain de faire la conversation avec un homme que je ne connais pas. Enfin j’dis, j’dis rien … Avec un prisonnier ca aussi été très vite. Il faudrait qu’il arrête de fumer, il va user ses poumons ! Enfon j’men fous, c’est son problème. Il allume un de ces clopes qui lui pourrisse l’organisme. J’lui sors comme quoi il n’avait rien à craindre car je n’allais pas m’enfuir …

-Même si tu arriverais à passer les barreaux de l’extérieur, tu serais sûrement abattue ou arrêtée avant de dépasser les 10 mètres.

-Je préfère être abattue.


Je marque une pose et repris.

-Si la vie en faut la peine, ce n’est pas à l’intérieur d’une cage de moutons et de loups, mais bien à l’extérieur. En gros, la vie ici n’en vaut pas le coup. Pourquoi je ne me suis toujours pas tuée me diriez vous … Pour la simple et bonne raison que je ne suis pas une lâche, et que même si ma vie se voit comparer à un légume … Je préfère jouer le jeu jusqu’au bout plutôt que de tout laisser tomber par lâcheté.

Je ne sais pas si il avait compris quelque chose à mon charabia, moi en tout cas, je savais exactement où je voulais en venir. J’me demande si j’allais pas me casser prendre ma douche moi … Vu que personne n’est encore debout.


Il fumait ca cigarette … ouais c’est bien mais je me prends la fumée dans la figure -et dieu sait combien j’ai horreur de l’odeur de la clope-, je recule assez loin de lui. Non pas que j’aime pas restée à coté de lui, mais bon.
-merde !

Il me regarda et moi j’étais entrain de tousser comme un chien.

-Evitez de m’envoyer votre fumée s’il vous plait, dis-je maladroitement.

Mes yeux me faisaient mal, il fume comme un dragon lui ou quoi ?! Merci mais moi je suis sainte jusqu’au bout des ongles -mes poumons vont très bien-. Je rêve où il rigole … mouais il se fout de ma gueule. C’est pas de ma faute si je ne suis pas habituée à la clope.
La chance, j’avais encore des bonbons à la menthe pour faire passer ce gout affreux que j’avais dans le fond de la gorge.

- Vous en voulez un ?

Je rie intérieurement de moi-même. Comment puis-je être si ‘’gentille’’ et ‘’bête’’ avec un homme que je ne connaissais pas plus que ça … Tsseuh, j’me dégoute. A la base j’ui plutôt du genre … Tout sauf ce que je suis à présent. Yoruichi, She Feels good …

Elle est seulement là depuis hier…Ça explique son imprudence…Alors, je vais pas trop l’emmerder pour ce coup là. D’habitude, j’aime bien jouer les sadiques avec les petits nouveaux mais aujourd’hui, je ne suis pas dans mon état normal.

Elle dit préférer être abattue. C’est tout à son plaisir…De toute façon, on a tendance à mourir prématurément ici, même certains employés d’ailleurs…Dans ceux de cette année il y a le blondinet qui s’est suicidé et l’énergumène tuer par l’pauvre Hyde.

Avec l’âge qu’elle a celle-là, elle risque de mourir jeune.

La vie ne vaut pas la peine dans une cage. La terre entière est une cage…C’est juste que dehors, on ne voit pas les barreaux. Si elle ne suicide pas, c’est qu’elle ne veut pas paraître faible.

-Si l’orgueil et la seule chose qui te tient en vie, je te conseille le suicide…

C’est difficile à voir si je suis sérieux ou non. Mais, au fond, je m’en fiche si j’y crois vraiment ou pas. Je crois que je ne cherche pas à savoir si je suis d’accord avec mes propres paroles, ça n’a pas d’importance.

Je soupire et prends une bouffée de cigarette.

-Suicide ou pas, de toute façon, vous êtes considérés comme mort en entrant ici.

Je ne peux m’empêcher de rire quand je vois que ma cigarette la rebute. Désolé fillette…

-C’est pas un cancer qui va te tuer ici, crois-moi…

Puis, elle me tend…Un bonbon à la menthe? Elle est marrante. Si moi je ne suis pas dans mon état normal, elle ne doit pas l’être non plus…À moins d’être naïve mais ça, c’est rare en prison.

-Non merci. Et toi je suppose que tu ne veux pas de clope…

Et bah, c’est tant mieux.


(désolé, c'est court mais je fais des tas de trucs)

Bien sûr qu’elle ne veut pas de clope avec la gueule qu’elle fait.

Ma ronde. Ouais, ouais…Mais, aucune envie de la faire, de toute façon, c’est pas comme si j’étais encore dans ma chambre, je suis dans le couloir. Je grommèle un « oui » malgré tout à sa question et j’accepte d’un haussement d’épaule qu’elle m’accompagne. C’est qu’elle m’aime bien ou quoi? Ce serait une première…Si tu es rendu au stade ou tu deviens copain/copain avec des prisonniers Ralph…Tu dois être gravement atteint. Je passerais peut-être faire un tour à l’infirmerie, je sais pas…Il doit avoir des trucs contre les migraines eux, non?

Je commence à marcher et elle prend le devant. Je la regarde de haut en bas, par réflexe. Elle n’a certes pas le corps d’une enfant…Mais, ça reste une…

…Gamine.

Elle me répond encore en disant que le suicide, c’est lâche. Je ne réponds pas et me contente de prendre quelques bouffées de cigarette. Elle finit par ralentir vaguement et se retrouve maintenant à côté de moi. De quoi j’ai l’air moi de me balader avec une prisonnière? Si quelqu’un verrait ça et le dirait…On ne le croirait pas.

-Vous n’avez jamais eu de relations avec une fille ici ?

Je baisse les yeux vers elle. Je n’avais même pas remarqué à quel point elle était petite. Sa question me surprend? Je l’intéresse ou quoi? Hmm…Elle est mignonne. Mais, trop jeune pour mes goûts personnels. Et pis, j’évite ça…Avec les…Prisonnières. J’admets que ça m’est arrivé…Mais, j’évite. De toute façon, j’ai pas envie que Vlana me fasse encore et déjà une scène. De toute façon, laissons faire ces idées hypothétiques, là n’était pas la question…

-J’trouve ça pas mal indiscret comme question…

-Il parait que ca arrive souvent … Enfin d’après ce que j’ai entendu.

-Faut bien qu’ils s’occupent…