Arrivée et souvenir

Voilà, mon gardien est parti, je me retrouvais ainsi seule dans un endroit que je ne connaissais pas. De plus, mes ‘’colocataires’’ n’étaient pas là, super pour commencer. Enfin, j’observais la pièce avec intérêt ; elle était assez grande pour accueillir quatre lits et des armoires. Mon lit était à côté de celui d’une autre personne, mais je n’aimais pas.
Il y avait encore beaucoup de place dans le fond de la cellule et j’y poussai mon lit. Certes, c’était un coin très sombre, mais je ne pense pas que cela gênera quelqu’un si je m’accord mon petit coin personnel. Le sol était glacé à tel point que je fis un bon sur mon lit, lui-même très froid d’ailleurs. J’avais disposée mon lit contre l’une des fenêtres, il faisait encore jour, mais je n’entendait pas le chant habituel des oiseaux, ceux qui volaient au dessus de la prison étaient tous noirs. Pas très chaleureux cette prison, mais je m’y faisais rapidement. D’après ce que j’ai pu voir sur les lits, je partageais la cellule avec trois filles, pas de mâles dans les pattes tant mieux. Mais ca m’étais quand même égale, j’aurai très bien pu être seule.

Les prisonniers déambulaient dans les couloirs, à croire qu’ils ne faisaient que ça durant leur journée. Je me dirigeais vers la sortie de ma cellule pour voir si je reconnaissais une tête familière, mais rien. Je retournai donc vers mon lit. On m’avait autorisé à garder quelques babioles, tel que quelques photos, mon journal, stylo, et mon livre préféré ‘’ D’amour et de sang’’. J’étais assise les jambes croisés avec mon journal entre les mains. Et je lu sur la première page ;

‘’ Je m’appelle Yoruichi Itanaki, j’ai neuf ans et je n’ai pas de vie.’’

Je fus choquée par mes dires, il faut dire que ca faisait des années que je n’avais plus relu ce livre, et je parcourais encore :

‘’Mon papa n’est plus là, j’entends maman pleurer toutes les nuits. Mais quand elle a un nouveau prétendant, ce n’est jamais que pour une nuit et dans ses moments la, elle ne pleure pas, elle crie. Je ne comprends pas ce qu’ils font ces adultes…
Ce soir, j’ai tout vu, maman donner son corps à des hommes. Un des messieurs m’a vu, il m’a sourit et je suis partie en courant dans ma chambre. Une nuit, j’ai fait un cauchemar, papa était la, je ne voyais pas son visage, il était plongé dans le noir … Il me disait qu’il ne m’aimait pas et que je n’aurai jamais dû venir au monde. Je me suis réveillé et j’ai pleurée, maman est venue et m’a serrée contre elle. Et elle m’a dit qu’elle m’aimait.’’

Mon cœur se serra car je me rappelais bien de tout ça, c’était en partie grâce à ça que j’ai pu forger mon caractère. Grâce à ce que j’ai connu … L’absence, l’ignorance, la domination, la jouissance, la vengeance, … Je me rends compte que ma vie n’a été qu’un amas de souffrances et de haines. Jamais je n’ai pu trouver quelqu’un sur qui m’appuyer, je n’ai jamais su donner ma confiance aux gens. Mais tout cela n’avait plus aucunes significations pour moi. Je suis ici, seule. J’aurai voulu me foutre des baffes, hors de questions de craquer maintenant et surtout pas ICI. J’ai pas passé mon temps à forger ma carapace pour rien, bon sang ! je regardais pour la dernière fois ce livre ... et je me dis que plus jamais je n'en n'aurai besoin. Sur le coup, je me contentai de déchirer les pages et de les foutres à la poubelle, à dieu souvenir, je ne suis plus la gamine que j'étais autrefois … Ma nouvelle vie reprend entre les murs d'une prison...

J’avais besoin de me changer les idées, j’avais envie de lire.
Direction la bibliothèque.