Sadismus Jail Venez vivre la vie mouvementée des prisonniers de Sadismus. |
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| Excuses pudiques [pv Carl] | |
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Maybeth 9130 Psycho logue/tique
Nombre de messages : 6312 Age : 34 Localisation : En boule sous mon bureau en train d'égrener un chapelet... Date d'inscription : 17/11/2006
| Sujet: Excuses pudiques [pv Carl] Mar 4 Mar - 6:39 | |
| Je ne sais pas comment il se sent aujourd'hui, à me traiter de la sorte. Je ne me suis pas approchée de l'infirmerie depuis deux jours, il verra bien que je suis maître de ce que je fais. Je ne suis pas son infirmière personnelle, je ne suis pas à sa botte. Je l'ai sauvée, mais je refuse qu'il croit que c'est parce qu'il m'est supérieur. S'il y a une chose que l'incident a déclenché dans ma tête, c'est ce processus de conscientisation à notre situation. J'ai tiré parce que j'avais peur, je l'ai sauvé par crainte de représailles. Bon, aussi pour le tirer de là, qu'il ne meure pas sur mes genoux… Bon sang ! Je lui ai sauvé la vie, il pourrait se montrer un brin plus reconnaissant. Je veux dire … Merci c'est bien, mais ça ne fait pas tout. Je claque la porte de mon bureau derrière moi en sortant, verrouillant le tout à clé. Je ne prends pas de rendez-vous aujourd'hui : je m'occuper de moi.
Parfois je me demande comment étaient mes prédécesseurs. Étaient-ils plus qualifiés que moi pour ce travail ? Probablement. Ce n'a pas du être facile de donner un travail à une jeune sans expérience… Remarquez, la directrice est elle-même assez jeune, ainsi que l'établissement et l'ensemble des employés. Je soupire. Je ne sais pas comment étaient ceux qui sont venus avec moi, mais s'ils sont partis d'eux-mêmes, je les envie. Moi je n'en ai pas le courage.
Mes pas me mènent dans les couloirs des prisonniers. J'ai toujours à passer là pour me rendre à ma chambre. Cette fois au moins, au bout, je ne croiserai pas Jefferson. Il ne me regardera pas avec cet air suffisant au-dessus de son bouquin. Non. Monsieur mon frère est cloîtré à l'infirmerie et y restera tant que l'infirmière et moi n'en aurons pas décidé autrement. Je me sentirais quand même un peu mal d'envoyer un type blessé au beau milieu d'une bande de voyous, sachant que ses compagnons de cellule sont loin d'être … de tous repos. Bon d'accord, je juge sans savoir, mais l'ensemble des prisonniers n'est pas de tout repos. Mais connaissant Jefferson, il a sûrement tôt fait de s'approprier l'espace qu'il désirait.
Cette fois ce n'est pas devant sa cellule que mes pas ralentissent. Surprise par ce ralentissement, je tourne la tête vers ma droite. Je pousse un petit hoquet en voyant la lettre : E. Celle de Carl. Carl. Rendez-vous. Pas allée. Pas prévenu. Pas de nouvelles. Merde ! Il n'est pas dans la cellule. Aussitôt je retourne sur mes pas, presque courant. J'attrape un gardien par la manche pour attirer son attention.
-Vous avez vu le prisonnier Hyde ?
Il hoche la tête, me dit que le matricule – je ne le retiens pas – s'est dirigé quelques minutes plus tôt vers les douches. Je le remercie vaguement, puis reprends ma marche-course vers ce lieu. Ce n'est qu'en poussant la porte que je réalise ce que je suis en train de faire, quand je vois un paquet d'hommes nus – Seigneur – et que quelques-uns se mettent à siffler en me voyant, se retournant impudiquement vers moi. Je tourne le dos, main sur les yeux.
-Carl ? Carl Hyde ? je demande d'une voix forte, dos tourné à l'assemblée d'hommes nus. Je … Je voudrais vous parler un instant.
M'excuser serait inutile devant ses hommes. Ils poufferaient et se moqueraient de Kyle pour les siècles à venir. | |
| | | Carl Hyde 128699
Nombre de messages : 3854 Age : 34 Date d'inscription : 11/02/2007
| Sujet: Re: Excuses pudiques [pv Carl] Mar 4 Mar - 8:29 | |
| Je dois avouer une chose, je me sens un peu mieux … Ma rencontre avec Sibylle m’a aidé. Je crois que j’avais besoin de cette démonstration d’affection. Je m’en étais tellement voulu, de ne pas avoir été là pour elle. J’avais rapidement comprit que je n’éprouvais pas d’amour envers cette femme, mais simplement un besoin d’être là pour elle, d’empêcher qu’il lui arrive quoi que ce soit. Mais je n’étais parvenu à rien. Parce que je n’avais pas été là évidement. Mais j’aurais tellement aimé pouvoir faire quelque chose. Ça m’avait beaucoup ébranlé. Mais là, maintenant que je savais qu’elle ne m’en voulais pas, ça ne m’enlevais pas totalement ce poids, mais je suis mieux. Je ne sais pas pourquoi j’ai décidé d’être comme ça. Peut-être parce que je commençais à me lasser de me mettre en colère tout le temps. Avant d’arriver en prison, les choses allaient bien avec Eddy, nous étions supposé partir, vivre notre vie ailleurs, et puis la haute-ville était débarquée, impossible de se sauver, alors je m’étais battu du mieux que je pouvais. Protéger quelqu’un, pour un tueur, est un terrible signe de faiblesse. Mais Eddy était vivante, elle était parvenue à partir, même si moi j’étais ici maintenant … Le lendemain de ma rencontre avec Sybille, je devais aller rencontre Maybeth. J’attendis au point de rendez-vous un bon moment avant de comprendre qu’elle ne viendrait pas. Je m’étais attendu à toutes sortes de scénarios, de ma part, mais pas de la sienne. J’étais un peu en colère, je ne le cachais pas. Je ne pensais pas au fait qu’elle pouvait avoir une raison, dans ma tête, elle ne voulait pas me parler, elle m’avait dit tout cela pour se débarrasser de moi, tout simplement. Cette prison m’insupportait maintenant. J’avais une crainte, chose que je n’avais jamais en 3 ans passés ici. Rencontrer Thorkel de nouveau. J’avais l’impression que si je le voyais, je deviendrais fou, je voudrais le tuer et évidement sans arme, je n’avais aucune chance. Aucune … Je ne fit pas grand-chose de ma journée, je retournais dans ma cellule, ignorant ma claustrophobie comme je commençais à le faire un peu mieux. Je finis par m’endormir, me réveillant parfois puis que je n’étais pas réellement épuisé, jusqu’au lendemain. En me levant je décidai d’aller prendre une douche. J’attrapai mais choses, savon, serviette, vêtements propres et je partis en direction de la salle de douche pour homme. Je ne fut pas vraiment heureux de constaté que je n’étais pas seul, mais il n’étais pas si tôt alors c’était normal. Je soupirais et sans perdre de temps je me dirigeais vers une douche, me déshabillais et je commençais à me laver. Le tout ce fit sans encombres pour une fois. Et puis j’entendis quelque chose. Il me prit un certain temps avant de comprendre que l’on m’appelait. Je sentais l’énervement augmenter ici alors mieux valait que j’y aille bientôt. J’attrapai ma serviette que je j’attachais autour de ma taille, et je reconnu immédiatement le dos de Maybeth. Je me fis immédiatement plus impressionnant, ce n’était pas vraiment sûr comme endroit pour elle, en plus qu’elle n’était même pas accompagnée d’un gardien …
Qu’est-ce que vous fichez là? Demandais-je d’un ton un peu dur tout en me plaçant devant elle.
Je ne pouvais m’empêcher de montrer que j’étais contrarié. Mais de là à dire que j’étais toujours en colère. Non ce n’était pas le cas. J’étais quelqu’un de ponctuel, lorsque je disais quelque chose je le respectais. C’était ce petit trait de ma personnalité qui faisait que j’étais agacé qu’elle ne soit pas venue. Mais elle était venue pour quoi? S’excuser? Si c’était le cas, elle aurait quand même pu attendre. Malgré mon agacement que je ne lui cachait pas. Je ne dissimulais encore moins mes regards meurtriers vers les hommes qui la sifflait toujours. Ce n’était pas un endroit pour parler, un des hommes finiraient par lui sauter dessus.
Sortez donc d’ici, je vais venir vous rejoindre. Dis-je catégoriquement.
Je retournais en direction de mes affaires, me passant la tête sous l’eau pour enlever le savon qui restait dans mes cheveux, puis je me rhabillais à la hâte pour venir retrouver la jeune femme qui ne manqua pas de se faire siffler tout au long de sa sortie. Mieux valait que personne ne l’approche par contre, j’étais calme, mais toujours d’une impulsivité assommante. Je réagissais toujours d’une manière agressive et l’un de ses hommes ferait mieux de le comprendre avant que je ne déclanche une bagarre. Je revins près d’elle, la regardait quelques instants et je dis :
Si vous ne voulez pas me parler, je comprend, vous n’avez pas à venir me chercher jusqu’ici pour me l’expliquer … Dis-je d’une voix basse en remettant ma chemise. J’avais mit mes sous-vêtements et mon pantalon là-bas, il ne me restait que ma chemise. Bon je jouais un peu les gamins, non? Elle devait avoir une bonne raison et elle comptait me l’expliquer. Mais bon, j’étais un peu étrange ses derniers temps, je jouais entre la bonne et la mauvaise humeur. Mais je ne montrais rien à Maybeth, je ne voulais pas qu’elle comprenne qu’il m’étais arrivé plus que ce que je ne le laissais entendre et qu’elle ne me pose des questions. C’était d’elle dont il était question, et pas de moi. Je voulais que cela reste ainsi. | |
| | | Maybeth 9130 Psycho logue/tique
Nombre de messages : 6312 Age : 34 Localisation : En boule sous mon bureau en train d'égrener un chapelet... Date d'inscription : 17/11/2006
| Sujet: Re: Excuses pudiques [pv Carl] Ven 7 Mar - 6:34 | |
| Je ne suis d'abord pas surprise par son ton. Je m'attendais à ne pas être très bien reçue. Ce à quoi je ne m'attendais pas, toutefois, c'était de partir aussi précipitamment pour le retrouver, sur un coup de tête. Maybeth Greene ne fait jamais quelque chose sans y réfléchir au moins deux jours à l'avance. Je ne suis pas une personne impulsive. Je sais me contrôler. Je sais ce que je fais, comment je le fais et quand je le fais. Alors pourquoi est-ce qu'en ce moment je n'ai aucune idée de ce que je suis en train de faire ? À la demande de Carl, je sors de la salle pour l'attendre. Il fait vite, car il est sur mes talons quand je pousse la porte. Je frémis : quand je pense que j'ai vu tous ces hommes nus avec leur … membre mou et laid… Au moins Carl a-t-il eu la décence de mettre une serviette, et maintenant un pantalon.
Quand je me retourne vers lui dans le couloir, je l'observe enfiler et attacher sa chemise. Je n'attarde pas trop mon regard sur lui, qu'il ne pense pas que je suis une vicieuse en manque de chair : ce que je ne suis absolument pas. Les hommes, derrière la porte de la salle, parlent à voix haute et rient. Leurs propos gras et vulgaires me font claquer de la langue contre mon palais avec agacement.
-Si vous ne voulez pas me parler, je comprend, vous n’avez pas à venir me chercher jusqu’ici pour me l’expliquer …
Je sursaute à ce propos, même en ayant prévu qu'il réagirait probablement de la sorte. Mes doigts agrippent le tissu de ma jupe déjà froissée avec nervosité. Je l'ai tellement souvent empoignée de la sorte pour friper le tissu entre mes doigts que même le fer à repasser n'en viendrait pas à bout. Mes sourcils s'affaissent, comme las, au-dessus de mes yeux. Je pousse un profond soupire.
-Carl, non je … Non, je veux vous parler, je glisse dans un murmure étouffé. Seulement il s'est … Je n'ai pas pu venir parce que …
Mais je me tais, je ne poursuis pas. Je le voudrais. Je le dois. Je dois lui expliquer, pour qu'il comprenne, qu'il ne m'en veuille pas de ne pas être venue. Mais je n'ai jamais rien raconté de ma vie à personne. Je sais que c'est ce que je devais faire avec Carl, mais cet épisode est encore tellement ancré dans ma mémoire, tellement fort, comme tout le reste. Plus, si c'est possible.
Je repense à la scène dans l'armurerie, à mes doigts sur la crosse de l'arme, à ce maudit doigt nerveux sur la gâchette. Un frisson s'empare de moi et me parcourt le dos en entier quand un BANG retentissant se rappelle à mon esprit. Le sang qui se répand sur le sol, sur moi. Je ferme les yeux, mes je vois le visage de Jefferson, hagard, surpris… Pas mauvais, surpris.
Avant que j'aie eu le temps de réaliser ce que je faisais, j'ouvre mes yeux, surprise de sentir mon visage mouillé de larmes – des larmes … Maybeth, des larmes ! – contre une étoffe. Je veux relever la tête, mais une main est posée sur mon crâne, un bras est passé autour de mes épaules. Je hoquète, mélange d'un sanglot et d'un bruit surpris. Est-ce que moi, Maybeth Greene, j'ai vraiment fait ce que je crois avoir fait ? Des bras qui m'entourent, des mains qui me rassurent, un souffle près de mon oreille. Moi, Maybeth Greene, je me serais jetée dans les bras de Carl pour pleurer tout mon saoul ? Dans les bras d'un homme ? | |
| | | Carl Hyde 128699
Nombre de messages : 3854 Age : 34 Date d'inscription : 11/02/2007
| Sujet: Re: Excuses pudiques [pv Carl] Sam 8 Mar - 1:51 | |
| J’étais un peu blessé qu’elle ne soit pas venue. C’est vrai. Habituellement je n’aurais rien ressentis je crois. Mais ici, ce n’était pas la même chose. C’était tellement déroutant comme endroit. Je ne savais pas combien de temps je pourrais tenir encore, et voilà que j’avais trouvé quelque chose … Ou plutôt quelqu’un vers qui tourner mon esprit. Je voulais vraiment aider? C’était peut-être un peu pour moi-même … De l’aide égoïste, peut-être. Mais je tenais vraiment à Maybeth. Je ne savais pas pourquoi. Peut-être qu’elle n’était pas comme toutes ses femmes que j’ai connues dans le passé. Tellement différente, elle agissait d’une autre façon totalement, bien propre à elle. Et j’adorais ça. Vraiment. C’était un peu étrange mais jamais je ne pourrais être méchant envers elle. J’appréciais vraiment sa façon d’être, même si au contraire de moi, elle ne s’aimait pas beaucoup je crois. Je termine de remettre ma chemise sans même lui adresser un regard. Est-ce que je suis vraiment en train de la bouder? Moi? C’est vraiment idiot et enfantin comme réaction, n’est-ce pas? Et pourtant je suis incapable de m’en empêcher. Je suis concentré sur les boutons de ma chemise, les trouvant tout d’un coup tout à fait intéressant. En fait, c’était le seul vêtement qui m’appartenait vraiment. Car nous arrivions en prison avec les vêtements que nous portions lors de notre arrestation. Nous pouvions les gardez, mais ils nous fournissaient également l’uniforme de prisonnier, puisque c’était difficile de vivre avec seulement un vêtement … Il y avait longtemps que je n’avais pas mit cette chemise. Peut-être parce qu’il y avait toujours une petite tache de sang dans le bas, mon sang. J’avais tenté de la nettoyer, mais ce n’était pas simple en prison …
Mon esprit dévie, elle me parle. Je ne répond rien, j’ai l’impression qu’elle a vraiment de la difficulté à parler et moi je ne savais pas quoi lui dire car lui répondre que c’était bon, que je ne lui en voulais pas serait faux et je ne savais pas mentir du tout. Alors j’attendais, d’avoir quelque chose de mieux à dire. C’était la bonne façon de faire les choses je crois. Mais elle a vraiment de la difficulté. Je relève finalement un peu les yeux vers elle. Un regard en coin légèrement étonné de la voir dans un tel état … Enfin, je n’allais pas la tuer, elle m’avais oublié, tant pis, ou bien elle ne voulait pas me parler … C’était peut-être de ma faute, je n’aurais pas dû insister. Et puis, alors que je suis de nouveau perdu dans mes pensés. Elle fait quelque chose qui va probablement me laisser surprit durant plusieurs jours. Elle se jette sur moi et pleure, appuie sa tête contre mon torse et enserre ses petits bras autour de moi. Je suis tellement stupéfait que je ne fais rien. Et puis je me calme un peu et je glisse doucement un bras autour de sa taille, et une main derrière sa tête. Je me veux rassurant et lorsque je veux réellement l’être, j’en suis capable. Ce qui est le cas actuellement. Je dois dire que je ne suis pas particulièrement à l’aise. Mais je suis très touché. Elle est la deuxième à me faire ça en quelques jours, c’est assez surprenant, je dois dire. Car alors que je croyais être le plus faible, le plus démonté par ce qui m’arrivais, ou m’étais arrivé, l’on me prouvais le contraire, alors pouvoir tenter d’être là pour quelqu’un d’autre m’aidais énormément.
C’est bon … Je suis désolé … De te faire pleurer … Ne pleure pas … Dis-je d’une voix presque suppliante. Je serrais ma prise un peu dans son dos. Oh rien pour lui faire du mal, simplement pour la sécuriser un peu je crois. Je ne sais pas parce que je l’ai fais instinctivement sans réellement m’en rendre compte. J’avale difficilement et je poursuis en disant :
Si vous voulez aller ailleurs … Ce n’est peut-être pas le bon endroit pour parler … enfin … Je n’en sais rien … Terminais-je dans un souffle, comme épuisé. Je fermais les yeux, j’appréciais la présence de Maybeth, je voulais qu’elle se confie à moi et que pour la première fois de ma vie je tente de l’aider d’une façon ou d’une autre. Sinon, si elle ne voulait pas me parler, alors je pouvais simplement être là, un peu près d’elle comme en ce moment, comme elle le désirait. Je ne savais pas ce qu’elle voulait car j’étais loin de comprendre les femmes, mais j’essayais du mieux que le pouvais. Vraiment. Je faisais des efforts en ce moment pour ne pas être trop brusque envers elle. Je lui caressais doucement la tête, vraiment avec douceur et je dis d’une voix basse :
Je ne t’en veux pas … De ne pas être venu … Je comprend sans comprendre … ça marche … Dis-je en relevant un peu son menton et en lui souriant doucement. Du moins, le plus doucement que je le pouvais, car je n’étais pas dans mon meilleur était également, n’est-ce pas. Mais je faisais de mon mieux pour le cacher et qu’elle ne s’en rende pas compte. Une autre chose que je faisais sans me rendre compte. Je passais du vouvoiement au tutoiement d’une phrase à l’autre sans vraiment que ça ai de sens. Mais je ne le savais pas du tout que je faisais ça. J’attendais une réponse, je ne voulais pas aller trop rapidement et pour le moment nous étions bel et bien seul dans ce couloir. Personne n’était encore sortit des douches, alors ça ne servait tout simplement à rien de se presser. Et Maybeth n’avait pas besoin d’être bousculée. | |
| | | Maybeth 9130 Psycho logue/tique
Nombre de messages : 6312 Age : 34 Localisation : En boule sous mon bureau en train d'égrener un chapelet... Date d'inscription : 17/11/2006
| Sujet: Re: Excuses pudiques [pv Carl] Mer 12 Mar - 19:14 | |
| Maybeth, espèce d'idiote dégénérée ! Tu vas le faire fuir. Tu as souvent travaillé avec des hommes, et ils sont tous les mêmes, enfin, en grande majorité. Ils n'aiment pas les crises de larmes. Et personne, absolument personne, n'aime les gens qui s'apitoient sur leur sort comme des misérables qui veulent attirer l'attention. Sauf que ce n'est pas ce que je veux. Je n'ai jamais voulu attirer l'attention sur moi de quelque manière que ce soit. Je passe toujours dans l'ombre, personne ne me remarque, sinon pour constater que ma chevelure blanche jure avec mon visage jeune. Je soupire. Un doigt se pose sous mon menton pour me le faire relever. Je rencontre les yeux de Carl, étonnement doux et rassurants.
-Je ne t’en veux pas … De ne pas être venue … Je comprends sans comprendre … ça marche …
Je hoche la tête pour lui signifier que j'ai bien compris à mon tour, puis je relève la main pour essuyer ses stupides larmes insignifiantes qui inondent mes yeux et mes joues, pour ne pas dire mon visage en entier, front exclu. D'une manière tout à fait inattendue, je me prends à rire. Un petit gloussement tout bête, puis un rire quelque peu hébété. Je souris, je ris, et je sanglote en même temps, ne sachant plus trop vers quel état d'esprit me tourner. Je suis une idiote. Je suis celle qui vient de tirer sur son frère. Je suis la psychologue qui consulte l'un de ses patients. Je murmure un "merci" à peine audible. Je repense à sa proposition de bouger d'endroit. Non, non merci. Nous pouvons seulement marcher dans le couloir. Souvent, la marche aide plus à se calmer l'esprit que de rester immobile à patauger dans ses émotions. Ce n'est pas pour rien que je faisais sortir Carl de mon bureau pour notre rencontre, pas seulement à cause de sa claustrophobie.
Je le prends par le bras, ou plutôt je me sers de lui comme appui naturel, et nous entraîne à marcher, obliquant vers notre gauche. Nous éloignant des douches, les rires des hommes semblent s'éteindre lentement. Je marche autant pour le plaisir de le faire en sentant le bras de Carl sous le mien, sa présence rassurante, que pour me permettre de ravaler tous mes sanglots avant de me mettre à parler. Mais toujours mes pensées reviennent à ce bras. Jefferson a cru, parce que j'avais serré la main de Carl, que lui et moi avions une liaison. S'il nous voyait maintenant, il serait vert. Étrangement, cela me fait sourire, comme si ce pouvait être quelque chose de plaisant que de faire enrager mon frère alors qu'il est totalement impuissant à l'infirmerie.
Je vais devoir parler. Un tour de plus dans le couloir et Carl va se demander s'il ne devrait pas tout simplement m'emmener dehors pour prendre une marche, ou me planter quelque part et m'obliger à m'asseoir, une lampe devant les yeux pour que je parle. Je devrais lui parler de Jefferson. Personne ici, sinon la directrice, n'a pu faire le rapprochement entre lui et moi. Nous ne nous parlons que très peu en public et, mis à part notre grande taille, nous n'avons pas grand-chose en commun. Autrefois, mes cheveux étaient aussi bruns que les siens, ce qui peut paraître difficile à croire. Nous avons sensiblement les mêmes traits, mais nos expressions faciales diffèrent tellement que le lien est plus que difficile à faire. Peut-être notre bouche se ressemble-t-elle un peu, mais la mienne est affaissée et a le sourire difficile, alors que la sienne a toujours les coins relevés dans un rictus déplaisant. Je prends une profonde respiration.
-Je ne suis pas venue à notre rendez-vous parce que …
J'avale ma salive. C'est encore plus difficile de le dire que je le croyais. Vaut mieux commencer par la fin de l'histoire, car le début risque de venir de lui-même ou alors, Carl posera ses propres questions.
-Je ne suis pas venue parce que j'ai passé les deux derniers jours à l'infirmerie, je dis d'une traite.
Avant de lui laisser le temps de s'inquiéter de ma santé, je poursuis. Nous marchons toujours. Nous passons près de la porte du couloir des cellules. Je nous fais rebrousser chemin, même sachant qu'il n'est pas là.
-J'ai tiré sur un prisonnier. Mon frère, j'ajoute après une courte pause.
Le dernier mot meurt dans ma bouche, et un sanglot s'échappe, secouant mes épaules. Diable ! Après tout ce qu'il m'a fait subir, pourquoi je me sens mal à ce point ? | |
| | | Carl Hyde 128699
Nombre de messages : 3854 Age : 34 Date d'inscription : 11/02/2007
| Sujet: Re: Excuses pudiques [pv Carl] Mer 26 Mar - 22:14 | |
| J’étais mal à l’aise, je ne savait pas pourquoi il n’y avait que la psychologue qui pouvait me mettre dans cet état. Je n’avais pas envi de l’abandonner, mais je savais que je ne pouvais pas grand-chose pour elle. Lui lorsque je réglait quelque chose, c’était avec les poings. Ce n’était pas ce que tout le monde désirait, et je doutait que Maybeth ai quelque chose à régler en se servant de poings, Quoi que je ne pouvait pas savoir, il ne fallait pas être aveugle pour se rendre compte que la jeune femme avait peur de tout, peut-être de quelqu’un au sein de la prison, je n’en savait rien puisque parler lui semblait vraiment difficile. Je soupirais lourdement, mais de soulagement lorsque je la vit rire un peu. Ce n’était pas pour me déplaire, j’étais mal à l’aise avec ses larmes. Elle prit alors mon bras et m’attira avec elle. J’étais un peu naïf, je n’aurais pas cru que d’autres personnes pouvaient nous croire ensemble. Je ne pensais pas à ce genre de chose, tout simplement. C’était ma personnalité, je pouvais être quelqu’un qui réagissait très rapidement, et pourtant lorsqu’il s’agissait d’amour ou d’amitié j’étais extrêmement lent, d’une lenteur affreuse, je n’y comprenais tout simplement rien du tout!
Et puis elle commença, disant qu’elle n’était pas venue à notre rendez-vous … mais elle ne termina pas sa phrase. Je n’étais pas si impatient, j’étais capable d’attendre une réponse le temps qu’il faudrait. Si voilà quelques mois je me serais probablement agité, là c’était tout autre, je pouvais attendre, qu’est-ce qui me pressais de toute façon? Je ne croyais plus sérieusement être capable de m’échapper d’ici, je perdais espoir et ce n’était sérieusement pas bon pour moi, ça. J’étais devenu une autre personne ici, mais ce devais être le cas pour bien d’autres prisonniers n’est-ce pas? Mais j’étais quelqu’un d’un peu égoïste et je le savais, les autres prisonniers, surtout les hommes, je m’en fichais. Je n’aimais pas les femmes, j’avais toujours eu une rancune contre elles, mais lorsqu’elles me prouvaient qu’elles n’étaient pas que des nymphomanes en manque de sexe je pouvais très bien les apprécier énormément. Et pour moi, Maybeth était loin d’être une femme pour qui je ressentais de l’amour. Enfin c’était ainsi avec tout le monde. Je trouvais la jeune femme bien singulière, très jolie, Mais moi j’étais trop vieux pour elle, alors instantanément, dans ma tête j’excluais immédiatement le fait qu’elle puisse éprouver quoi que ce soit pour moi, et moi, je ne songeais même pas à ce que je pouvais ressentir.
Elle m’avoua finalement ne pas être venue à notre rendez-vous parce qu’elle venait de passer les deux derniers jours à l’infirmerie. Je fronçais les sourcils de surprise et je sentis mon regard se balader sur elle alors qu’elle se tenait à mon bras. Elle était blessée? Que lui était t’il donc arrivé. Toutes des questions que je me posais à une vitesse fulgurante. Prenant ainsi conscience que j’avais envi de l’aider et d’être près d’elle, je voulais qu’elle m’explique, je le désirais tellement, et même si je ne comprenais pas pourquoi je le désirais, et bien je tentais d’éviter de me poser trop de questions et plutôt me concentrer sur elle, sur ce qu’elle vivait. Nous continuons à marcher, puis elle me dit qu’elle a tiré sur un prisonnier … Plus précisément sur son frère. Je m’arrête brusquement et elle se met à pleurer de nouveau. C’était cela qu’elle tardait tant à me cacher? Je ne comprenais pas … Je ne comprenais rien. Son frère était ici, qui était t’il? L’avait-je déjà rencontré? J’avais peut-être déjà eu des ennuis avec lui. Enfin il devait lui ressembler, et je me serais souvenu de lui non? Peut-être pas, mais j’avais habituellement une bonne mémoire des visages. Je suis de nouveau mal à l’aise, elle pleure, elle est mal, et moi je ne sais pas du tout comment je dois réagir, je n’ai pas l’habitude des gens qui pleurent en ma présence je dois dire … Mais j’agis impulsivement, c’est toujours le mieux que je puisse faire. Je la prends doucement par l’épaule et je lui relève lentement le menton de mon autre main. Je suis doux, je n’ai nullement l’envie d’être brusque avec elle de toute manière.
Écoutez … vous deviez bien avoir une bonne raison de tirer sur votre frère … Alors c’est quoi cette réaction là hein?
J’ai toujours été quelqu’un de brusque, je ne change pas en ce moment. Mais je tente vraiment de la consoler. Je m’approche et je la colle contre moi, sans la forcer par contre, simplement pour être d’une présence rassurante. C’est bien tout ce que je peux être, lorsque je suis gentil, je suis imposant alors j’essais d’être apaisant, du mieux que je le peux. Je passe doucement ma main dans ses cheveux. Mais moi je ne vois rien de sexuel dans ce geste, c’est simplement ma manière d’être doux, peut-être qu’elle le comprend ou non, je n’en sais rien.
Votre frère … C’est lui qui vous met dans cet état … C’est à cause de lui si vous êtes aussi malheureuse … ? Demandais-je alors.
J’avais parlé un peu plus sèchement. J’étais fatigué, épuisé de la voir dans cet état, de faire des efforts. Je ne me le cachais pas. Je n’étais pas quelqu’un altruiste, je n’aidais pas les autres habituellement. Mais ici j’avais besoin de le faire, pour m’aider également, pour voir les problèmes des autres, et ainsi oublier les miens. Je ne suis qu’un être purement égoïste, du moins, de mon point de vue. Mais abandonner Maybeth, maintenant, ce n’est plus possible, elle s’est lancée avec moi, elle a commencée à m’expliquer, alors elle doit continuer. Je ne la forcerais à rien, mais je suis rendu à un stade où j’insisterais et où je voudrais des précisions. Je n’avais pas besoin d’aller tabasser son frère, puisqu’elle s’en était chargée elle-même. Cette idée me fit sourire un peu, j’aimerais bien voir la jeune femme avec un fusil. Elle avait l’air tellement frêle et fragile, c’était une image bien difficile à m’imaginer en fait.
Je n’ai pas de problèmes moi … Je ne veux pas vous aider en échange de quelque chose, alors qu’est-ce que cela vous coûterais … de me parler un peu de vous. Dis-je en m’écartant un peu d’elle. Je la maintenait toujours par le bras, ce bras que j’avais prit en écartant un peu la jeune femme de sur moi. Je la serrait, mais pas fortement, pour ne pas lui faire de mal. Simplement pour montrer que j’étais là et que je n’accepterais pas que cette discussion se termine de cette manière là. Je la fixais dans les yeux, mon regard bleu sombre transperçait le sien, j’avais envi de comprendre, et elle devait bien s’en rendre compte. | |
| | | Maybeth 9130 Psycho logue/tique
Nombre de messages : 6312 Age : 34 Localisation : En boule sous mon bureau en train d'égrener un chapelet... Date d'inscription : 17/11/2006
| Sujet: Re: Excuses pudiques [pv Carl] Mar 1 Avr - 20:26 | |
| Une bonne raison de tirer sur lui… Certes, ma vie était en jeu, mais tout de même, moi qui prône la non violence, j'ai quand même appuyé sur la détente ! Moi, Maybeth Greene, j'ai porté atteinte à la vie d'un être vivant. Je ne suis même pas capable de tuer une mouche. Quand il y en a une qui me tape sur les nerfs, je me dis presque qu'elle ne le fait pas exprès. Et simplement parce qu'on me menace, je tire ? Comme ça ? Bang ? Je pince les lèvres, réprimant un sanglot. Je suis mauvaise. J'ai un mauvais fond. Je le savais que je ne pouvais pas être à la fois humaine et bonne. Je soupire. Carl pourtant… il m'apparaît comme quelqu'un de fondamentalement bon, et d'humain. Quand il s'approche, je me laisse cajoler doucement, sans crainte, posant mon front sur son épaule. Ses doigts glissent dans mes cheveux, et je ferme les yeux pour l'apprécier. Je n'ai jamais pris le temps d'apprécier des contacts avec les autres êtres, ceux qui m'entourent et que je côtoie.
Il me demande si c'est mon frère qui me met dans cet état. Certes oui ! Lui, moi, l'ensemble de ma vie, les évènements qui viennent de se dérouler. C'est un peu tout cela qui me met dans cet état. C'est toute ma vie qui suffirait à me mettre dans cet état, mais c'est le coup de feu qui a tout chamboulé du peu de maitrise que j'avais sur moi.
-Alors qu'est-ce que cela vous coûterait, de me parler un peu de vous ? demande-t-il.
Tout, cela me coûterait tout. Seulement j'ai dit que je le ferais, et je suis tellement près de tout dire que j'ai peur. Je me sens comme sur le bord d'un précipice, les orteils dans le vide. En fait, ce serait plutôt une corde raide. C'est cela. D'un côté je chute dans la nouveauté, de l'autre je rechute dans ce que je connais déjà. Chute ou rechute ? Je n'ai jamais beaucoup aimé les imprévus, la nouveauté, seulement je crois que je n'ai plus vraiment le choix de faire de la place aux surprises dans ma vie.
-Vous avez raison, Carl. Qu'est-ce que ça me coûterait sinon un peu de courage ? Sinon que d'abandonner ma fierté et …
Je m'interromps. Ma fierté a déjà un peu pris la tangente quand je me suis mise à pleurer dans ses bras. Je redresse la tête, libérant mon front et appuyant maintenant mon menton près de sa clavicule. D'un mouvement automatique de la main, j'écarte quelques mèches blanches de devant mes yeux, poussant un nouveau soupire. Allez Maybeth. Il a le droit de savoir. Tu l'as presque harcelé pour qu'il te parle de lui, il a bien le droit d'en attendre autant en retour. Oui mais moi, c'est mon travail de percer des trous dans les murs. Je me redresse au complet, m'écarte un peu de lui. Le regard d'abord fixé sur sa poitrine – c'est depuis Jefferson que je ne regarde pratiquement pas les gens dans les yeux – je consens à le relever jusqu'à son nez, puis aux yeux. J'y vois le reflet pâle et tremblotant d'une femme faible, mais prête à risquer quelque chose pour la première fois de sa vie. Trahir une seconde fois les attentes de Jefferson – volontairement cette fois – et me montrer brave. Brave devant Carl. J'ai envie d'être quelqu'un quand je suis avec lui, de me montrer plus forte que je ne le suis. Plus forte peut-être, mais si je veux lui parler de ma vie, j'ai besoin de m'appuyer. Je recule, jusqu'à prendre appui sur un mur. Je l'invite d'un signe de tête à venir me rejoindre.
-C'est effectivement à cause de mon frère. Il est prisonnier dans cette prison, tout comme vous. Il est possible que vous l'ayez déjà rencontré mais que vous n'ayez jamais fait le lien entre lui et moi. Disons que nous nous ressemblons assez peu.
Je m'arrête. Peut-être que de commencer simplement par dresser le portrait du personnage sera moins difficile que d'y aller radicalement avec tous les bas fonds de l'histoire.
-Il s'appelle Jefferson Greene. À peine plus grand que moi, l'allure d'un gentilhomme cultivé, un peu snob à la limite. Il a les cheveux bruns. La même couleur que moi. Enfin, la même couleur que moi à l'origine. Je n'ai pas toujours eu les cheveux blancs vous savez… ni cet air froid et apeuré. Ni tous ces tics, ni toutes ces phobies absurdes. Mes yeux ont déjà été plus vivants, plus clairs, moins glacés. En soi, Jefferson est quelqu'un de bien…
Et me revoilà dans me psychologie à deux balles. Tout humain est bon, tout humain porte le bien en lui.
[Je suis partie en vrille à la fin, je ne savais plus trop ce que j'écrivais.] | |
| | | Carl Hyde 128699
Nombre de messages : 3854 Age : 34 Date d'inscription : 11/02/2007
| Sujet: Re: Excuses pudiques [pv Carl] Mer 30 Avr - 21:15 | |
| J’ai énormément de difficulté à comprendre sa manière de penser. C’est normal, je n’agirais jamais comme elle, je suis loin d’être similaire à la jeune femme. Elle est tellement posée, par contre rapidement quelque chose me vint à l’esprit, nous sommes semblables sur quelques points, j’ai des tics également, lorsque je suis stressé, et dieu sait que je suis souvent stressé, lorsque je dois prononcer plus de deux mots, faire des phrases, parler de moi, je devient rapidement nerveux. Je ne m’exprime pas facilement, alors ce n’est pas simple pour moi. J’ai quelques peurs quand même, elle, elle doit bien avoir peur de tout, mais je ne doute pas qu’elle soit capable de surmonter ses craintes puisqu’elle est ici, dans une prison à côtoyer des centaines de prisonniers à chaque jour. Moi mes peurs sont lier à mon enfance, à la vie que j’ai mené et je le sais, ma claustrophobie, je n’ignore pas vraiment pour quelles raisons j’ai peur des endroits clos, j’ai été souvent enfermé, puni et abandonné longuement dans de petites pièces sombres et étroites. Lorsque j’étais jeune ce genre de chose ne m’effrayait pas, mais j’imagine que c’était devenu une sorte de traumatisme en grandissant. Je craignais l’eau parce que je ne savais pas nager, je craignais les femmes parce que j’avais été blessé… Enfin, jamais je ne dirais que je craignais les femmes, je disais plutôt que je les détestais … C’était plus simple de cette façon. J’étais toujours très près de Maybeth, je crois qu’elle ne détestait pas sentir ma présence près d’elle, alors je n’hésitais pas à être proche, si c’était la seule chose que je pouvais faire, la rassurer un peu de ma présence alors ce serait au moins cela. Je n’étais pas amoureux d’elle, je m’efforçais simplement d’être un meilleur ami … qu’un être humain. Car je ne considérais pas que j’étais une bonne personne après avoir commis autant de meurtres dans ma vie. Elle répond à ma question, me disant que cela ne lui coûterait qu’un peu de courage. Encore une fois j’ai de la difficulté à comprendre, mais en fait, peut-être pas, c’était la même chose pour moi non? Ce devait être du courage qui me manquait lorsque l’on me demandait des explications, lorsque l’on me posait des questions sur mon passé, au fond … Je n’étais qu’un lâche.
Elle me parle de son frère, je ne crois pas l’avoir déjà rencontré pourtant, mais il est vrai qu’à part des bagarres je n’ai pas lié de nombreux liens en trois années d’enfermement. C’est triste mais c’est cela, et puis de toute manière je ne fais que porter la poisse, lorsque je suis là, les problèmes éclatent. Alors j’évite de me rapprocher un peu trop des autres. J’ai l’impression de la voir devenir un peu plus forte, je ne sais pas si c’est pour me prouver quelque chose ou non, mais peu importe, ce devait être la première fois qu’elle me fixait dans les yeux et j’apprécie énormément, elle n’a aucune confiance en soi, je croyais être quelqu’un de très peu confiant mais je n’étais rien comparé à elle … Niveau confiance en soi elle devait être la pire de toute la prison! Et je suis persuadé que je n’exagère pratiquement pas! Elle me dit finalement son nom. Non, il ne me dit rien du tout. J’ai pourtant une bonne mémoire des noms. Elle me le décrit mais cela ne me dit rien, je n’ai pas rencontré tout le monde ici, disons que je ne suis pas sortit souvent de ma cellule durant ses derniers mois.
Je ne le connais pas … dis-je calmement.
Mais elle me parle d’elle par la suite, ce qui me fait un peu sourire, je glisse lentement une main dans ses cheveux, pour moi ce n’est pas de l’amour, les gestes agréables que je pose sont parfois mal interprété, je suis simplement … étrange pour un tueur, lorsque je suis calme et que je me décide à être gentil avec quelqu’un, il est rare que je devienne agressif et violent envers cette personne. J’ai envi d’être le plus profond de moi-même en ce moment avec la psychologue, je l’imagine mal avec les cheveux bruns, peut-être parce que je suis tellement habitué à cette couleur qui sort de l’ordinaire. Je ne suis pas quelqu’un de très original …
Je les trouve très bien comme cela vos cheveux …
Je fronce les sourcils lorsqu’elle me dit que son frère est quelqu’un de bien. Je ne comprends pas, mais mon impulsivité agit rapidement.
Quoi il est quelqu’un de bien? Je ne suis pas quelqu’un de bien, et lui il vous pourri la vie … Cet homme n’est pas quelqu’un de bien! Et vous avez probablement eu raison de tirer sur lui … dis-je d’un air outré.
Bon, j’aimerais bien comprendre maintenant, mais j’ai l’impression qu’elle ne m’expliquera pas. Elle est venue pour s’excuser de ne pas être venue à notre ancien rendez-vous. J’acceptais très bien ses excuses, mais elle était sensée m’expliquer, et une description détaillée du physique de cet homme ne m’intéresse pas du tout, je dois l’avouer … Mais je veux éviter de la brusquer. J’ai envi que nous passions un moment calme, qu’elle me parle, car j’espère qu’elle ne me posera pas de questions, c’est quand même elle la psy, moi je ne dois pas être le plus talentueux pour aider les gens, mais j’essais de faire de mon mieux avec elle.
Je ne vais pas vous forcer à m’expliquer … Mais qu’est-ce que cet homme vous a fait?
Je penche un peu la tête sur le côté en disant cela. Maybeth est une femme brisée, il ne faut pas un devin pour le comprendre! Sans m’en rendre compte je serre les poignets. Je n’ai rien contre les batteurs de femmes, enfin … je n’en sais rien, j’ai moi-même fait du mal à certaines femmes. Mais je crois que lorsque je commence à être plus près de quelqu’un, je m’inquiète immédiatement pour cette personne, puisque je ne m’inquiète par pour moi, mon inquiétude doit bien aller quelque part! Et si elle me parle de viol, alors elle risque de me voir entrer dans une certaine colère, je n’aime pas beaucoup les violeurs disons … | |
| | | Maybeth 9130 Psycho logue/tique
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| Sujet: Re: Excuses pudiques [pv Carl] Mar 6 Mai - 17:15 | |
| C'est assez rare pour moi d'apprécier la proximité avec quelqu'un, et en particulier avec un homme. Je n'aurais jamais imaginé, lorsque j'ai accueilli Carl à la prison, que je me retrouverais un jour devant lui, à nue et vulnérable, que je le laisserais me toucher, m'approcher. Je n'aurais jamais pensé parler avec lui dans un autre cadre qu'une discussion professionnelle. Et pourtant, cette discussion n'a rien de professionnel, puisque je ne suis pas derrière mon bureau. Le commun des mortels dirait qu'il s'agit d'une discussion, toute simple, entre amis. Mais est-ce que Carl est un ami ? Je veux dire … il est là, à caresser mes cheveux, à me dire qu'il les trouve très bien avec cette couleur à la Marie Antoinette, et moi je suis là, tranquille, apaisée, bien. Qu'est-ce qu'il est exactement ? Pourquoi est-ce que j'arrive à me confier à lui alors que des dizaines de psychologues, psychiatres et psychanalystes se sont brisé le nez sur ma façade ? Je ne comprends pas, mais je sais que je peux me confier à lui sans crainte.
Enfin, sans crainte était peut-être un grand mot. Heureusement que je n'ai pas ajouté "sans être jugée" car là, je crois que c'est le cas. Derrière ses prunelles, il y a la lueur du jugement hâtif. Il doute de ce que je dis, ne me crois pas quand je lui dis que Jefferson est bon. C'est comme un coup que je reçois quand il me dit que j'ai bien fait de tirer sur lui. Je fronce les sourcils, mécontente. Mais qu'est-ce que tout le monde a à me dire ça ? Le personnel qui me répète que ce n'est qu'un prisonnier, qui mérite ce qui lui arrive, et Carl, maintenant, qui me dit que j'ai bien fait ? Je m'éloigne un peu, raide, le menton relevé. Oui, je juge mon frère comme le ferait une sœur. Je le défends, c'est bien normal.
-Chaque individu porte en lui le mal et le bien, mais il a le choix de faire ses propres décisions. Mon frère est un homme bon, même s'il a fait des erreurs. Et puis il ne s'en est jamais pris à quelqu'un d'autre qu'à moi, aussi je ne crois pas que le monde entier ait à le juger, vous compris.
Je hoquète, furieuse d'avoir haussé le ton, furieuse de m'être emportée contre lui. Mais d'un côté, j'en avais assez. Tout le monde me reproche mes bons coups, et tout le monde est favorable à mes erreurs. Je ferme les yeux, respire un peu. Des bruits de pas se font entendre dans le couloir, et un garde passe. Me voyant, il me demande si tout va bien. Je dois être plus blême et plus crispée qu'à l'habitude. Je lui fais signe que oui, le regarde s'éloigner, puis repose mon visage sur Carl, à hauteur de la poitrine. Je ne veux pas regarder dans ses yeux. Je ne veux pas voir quel genre d'expression il arbore en ce moment.
Je suis psychologue, c'est normal pour moi de chercher le bon en chaque chose, de me détacher de tout ce qui est "émotion" pour demeurer un peu objective. Comme je le lui ai déjà dit, mon frère est un homme avec beaucoup de défauts, mais ce n'est pas un meurtrier. Je sais qu'il ne m'aurait jamais fait de mal au point de me tuer. Et je sais que si j'en étais venue à attenter à ma vie à cause de lui, il aurait fait la même chose, s'en serait voulu à mort. Je recule, m'adossant de nouveau au mur. Mais cette fois je m'y laisse glisse jusqu'à m'asseoir sur le sol, les mains dans les cheveux, la tête baissée.
-Je n'ai jamais raconté cette histoire, je marmonne pour moi-même. Je ne crois pas avoir les mots justes, ni savoir par où commencer.
Je soupire, relève la tête. Carl est toujours debout, devant moi. Je lève les yeux jusqu'à son menton.
-C'est peut-être parce que je ne connais même pas les causes de son comportement. Il refuse de se confier à moi. Il refuse d'avouer qu'il a un problème. Il refuse de se faire aider.
Ma lèvre tremble. Oui, j'ai toujours eu et j'aurai toujours le désir de tirer mon frère de son état. Je ne sais pas ce qui l'y a mis. Papa disait que Jefferson était un garçon au comportement exemplaire autrefois, avant que je ne le connaisse. Je soupire. Pourquoi refuse-t-il mon aide ?
listening to Pascale Picard - A While | |
| | | Carl Hyde 128699
Nombre de messages : 3854 Age : 34 Date d'inscription : 11/02/2007
| Sujet: Re: Excuses pudiques [pv Carl] Dim 11 Mai - 22:33 | |
| J’étais une personne étrange au fond. J’avais effrayé toute une ville, et par n’importe quelle, New York quand même durant des années, j’avais été la terreur des femmes après que j’ai tué Sarah. Puisque la plupart des gens ignoraient qu’elle avait d’abord tenté de me tuer. Je ne me cachais simplement pas derrière ce détail, je m’en voulais de l’avoir tué, et même si c’était stupide je me disais qu’il y aurait eu d’autres solutions que de la supprimer. Et pourtant, je l’avais tellement aimé, et elle avait été la seule à me blesser à ce point là. J’avais trois belles grosses blessures, tout de même bien apparentes grâce à elle. Une grosse à l’abdomen, une cicatrice le long de ma colonne vertébrale, et un coup de fusil à l’épaule. J’avais déjà eu d’autres blessures, mais celles là m’avaient marqué, et je m’en souviendrais toujours évidement. Alors pourquoi est-ce que j’agissais aussi naturellement avec une femme comme Maybeth ou Sybille? Naturellement, qu’est-ce que cela voulait dire pour moi? J’avais toujours été un homme des plus agressifs, les femmes me dégoûtaient depuis Sarah. Alors qu’est-ce qui m’arrivais. Je crois que j’arrivais à être attiré par la personnalité de certaines femmes. J’avais toujours eu une belle apparence, surtout à New York, je portais toujours des beaux vêtements et j’étais extrêmement soigné. J’étais froid et distant et j’avais toujours repoussé systématiquement toutes les femmes qui s’approchaient de moi. Je n’aimais pas me faire séduire, je considérais immédiatement une femme qui agissait comme cela avec moi comme étant une pute, une salope qui n’avait que ça à faire. Oh je savais bien que ce n’était pas exactement la façon de penser qui était la meilleure. Mais comme ça je n’aurais pas à être blessé comme je l’avais été avec Sarah, et là je ne parlais pas que physiquement. Au fond, j’avais terriblement peur des femmes, je préférais simplement cacher cette peur, en les effrayant moi-même …
Un peu étrange comme réaction. Mais j’étais comme cela. Avec Maybeth, c’était largement différent, elle était faible, apeurée, je n’avais pas besoin de l’effrayer davantage, je ne ferais que la détruire. Elle ne cherchait pas à se faire aimer de moi, je n’étais qu’un prisonnier, un meurtrier et disons qu’elle ne devait pas tomber régulièrement amoureuse d’hommes comme moi. Alors je m’attachais. J’étais vraiment un sacré numéro, un idiot de première, mais qui réagit bien plus rapidement avec les émotions que les paroles, alors le froncement de sourcil de la jeune femme, je le remarque immédiatement, je ne le ratte pas, elle devint immédiatement plus distante, pourquoi? Je ne savais pas du tout. Elle s’éloigne de moi et je ne la retiens pas, j’aurais probablement l’occasion de m’expliquer, lorsque j’aurais compris. Elle m’explique finalement. Je l’écoute attentivement. Et lorsqu’elle a terminé, je reste longuement silencieux. J’hoche ensuite la tête, et je dis doucement, mais clairement.
Vous avez raison. Qui suis-je pour juger votre frère. Je ne vaux pas mieux que lui, sinon pire. Mais je ne crois pas moi-même porter tant que choses qui soient bonnes en moi, c’est peut-être à vous de juger convenablement votre frère, et non à moi.
Je fronçais les sourcils, je me demandais presque d’où sortaient toutes ses belles paroles. Je n’étais pas un psychologue, mais contrairement à ce que je laissais penser, j’avais étudié longtemps, j’avais énormément de vécu, alors lorsque je prenais le temps de songer à ce que je disais, ça pouvait avoir le moindrement d’allure quand même. Je n’ajoute rien, elle a quand même raison, son frère, je ne peux pas le juger, je ne connais pas le fond de l’histoire, et un homme comme moi n’a aucun droit de jugement. J’ai tué tellement de gens que je mériterais de mourir moi-même. Oh mais je payais bien ma peine, j’avais pour dire que Sadismus c’était encore pire que la mort elle-même. La seule chose sur laquelle je pouvais me reposer c’était ma famille. Mais Maybeth elle, sur quoi se reposait elle? Elle n’avait pas besoin d’être libre pour être heureuse, et l’était-t-elle réellement. Je me posais énormément de questions à propos d’elle, mais je me demandais surtout si elle accepterait de me répondre, de se confier davantage à moi. Mais je dois avouer que quelque chose me gêne, qu’elle ne me regarde plus dans les yeux. C’était ce que j’avais dit qui l’avait froissée à ce point? Je ne retirerais pas mes paroles, avec ce qu’elle m’avait dit, pour moi son frère était une ordure, j’allais simplement me retenir de le juger à voix haute. Pourtant je ne comprend pas pourquoi elle ne veut pas me regarder, Je n’ai pas l’air méchant, au contraire, j’ai l’expression de quelqu’un qui voudrait tellement comprendre, et pouvoir aider. Les femmes de cette prisons ne semblent pas vouloir comprendre que peu importe le danger, je n’ai rien à perdre … D’accords, j’ai une famille, mais je suis quand même ici à vie, il ne faut pas l’oublier, et en trois ans je n’ai pas trouvé le moyen de partir, alors à quand l’idée de génie? Je la suis des yeux, et lorsqu’elle s’installe sur le sol, je fais de même. Je n’avais pas particulièrement envi de le faire, mais il y avait une raison, je ne voulais pas donner l’impression que je lui étais supérieur, et j’avais l’impression que si je restais debout, elle n’oserait plus jamais me regarder dans les yeux. Alors je m’installe vis-à-vis elle, tout de même à proximité.
Les mots … Je ne comprend rien de toute façon, je ne m’exprime pas bien, et j’assimile mal … Je comprend mieux la façon dont vous me regardez … Je préfère largement ça … Alors pourquoi évitez-vous mon regard? Nous discutons, vous m’avez dit de ne pas juger votre frère … Oh je le fais probablement toujours, mais j’essais d’éviter, vous voulez bien … dis-je en lui adressant un sourire sur lequel je misais pour lui redonner un peu de bonne humeur. Je savais que ce ne serait pas simple, mais j’avais de la difficulté à la voir comme cela, aussi faible, à éviter mon regard à tout prix. J’avais l’impression d’être celui qui lui avait fait du mal ainsi …
Vous ne me dites rien … Tenez … Vous vous pensez que j’ai fais quoi dans ma vie? Je suis un meurtrier, mais vous croyez que j’ai des raisons de l’être? Dites moi donc comment vous me jugez vous.
Je la fixais sérieusement. Avant de poursuivre sur ma lancée envers elle et Jefferson, je voulais en connaître plus sur elle. J’imaginais par contre qu’elle devait être très réticente à l’idée de se confier davantage à moi. Là j’étais simplement devant elle. Je ne la touchais plus, mais nos jambes se frôlaient. C’était simplement une proximité. | |
| | | Maybeth 9130 Psycho logue/tique
Nombre de messages : 6312 Age : 34 Localisation : En boule sous mon bureau en train d'égrener un chapelet... Date d'inscription : 17/11/2006
| Sujet: Re: Excuses pudiques [pv Carl] Lun 12 Mai - 11:01 | |
| [putain XD pour écrire ça je me suis retapée la lecture de tous nos anciens topics XD et re p'tain, c'est mon premier rp de taille respectable puis Noel. Ça sent les vacances d'été !]
La prison change les gens, ça je l'ai toujours su. En fait, n'importe quel environnement suffit à changer les gens. C'est parfois imperceptible, et parfois c'est flagrant. Certains prisonniers se refusent à changer, et conservent, extérieurement, la même carapace qu'ils avaient lorsqu'ils étaient en liberté, mais à l'intérieur, quelque chose est brisé. Parfois, ce quelque chose, au contraire, se répare de lui-même. Sadismus est en quelque sorte une seconde chance qui est offerte aux hommes, une chance de recommencer ailleurs. Certes, ce n'est pas un cadre de vie idéal, même pour les employés. Je dirais même que c'est pire pour les employés, parce qu'ils ont décidé eux-mêmes de venir s'enfermer dans une nouvelle vie, et qu'ils ont du mal à en sortir s'ils ne l'aiment pas. Suite à cela, ils s'en veulent du choix qu'ils ont fait, et attendent les vacances avec la même ardeur qu'un détenu attend sa libération, chose qui n'arrive jamais dans un endroit comme Sadismus.
C'était pour changer que j'étais venue ici. Je m'en souviens. J'étais arrivée au point où j'avais peur d'avoir peur. Les crises d'angoisse se succédaient, et j'étais incapable de consulter plus de deux semaines le même psychologue. Ils ont tout essayé sur moi : l'hypnose, la psychanalyse, la psycho-pop… Rien ne m'aidait. Alors j'étais partie étudier moi-même la psychologie. On n'est jamais mieux servis que par soi-même, et je sais que c'est vrai aujourd'hui. J'ai étudié, fouillé mes symptômes et découvert moi-même mes troubles et leurs provenance, ce qu'aucun professionnel n'était parvenu à faire avec moi. J'ai reçu mon diplôme et je me suis dit que tant qu'à m'être rendue si loin, je pouvais toujours commencer à exercer. Alors j'ai cherché. J'ai reçu des dizaines de propositions que j'essayais de trier pour en choisir une particulièrement intéressante. Et c'est là que j'ai vu cette lettre, provenant d'un établissement nommé Sadismus. J'ai ouvert la lettre et, voyant qu'il s'agissait d'une prison, je l'ai tout de suite repoussée. Puis, après réflexion, j'ai compris que pour guérir mes phobies, je devais les affronter. Et quoi de mieux qu'une prison pour me défaire de ma peur de Jefferson. Des hommes, grands, forts, dangereux. Exactement ce qu'il me fallait pour me soigner. Ce fut pénible, ce fut long, éreintant et paniquant par moments, mais je croyais être parvenue à mon objectif. Jusqu'à ce que Jefferson lui-même ne pointe le bout de son satané museau dans MA prison.
J'aimais cet endroit parce qu'il représentait ma sécurité. J'aimais cet endroit parce que Jefferson en était loin. J'aimais cet endroit parce que je me concentrais tellement sur le malheur des autres que j'oubliais totalement le mien. Soupirant, je passe une main dans mes cheveux, les écartant de mon visage pour mieux regarde Carl qui s'est assis devant moi. Il essaie, je le vois bien, de retrouver mon regard, de le capter avec ses yeux. C'est vrai, j'ai eu un instant de faiblesse, aussi j'esquisse un sourire timide et plonge mes prunelles dans les siennes. Dans les siennes, je ne vois que Maybeth. Dans celles de mon frère, je vois le pâle reflet d'un être faible et écrasé. Je préfère, et de loin, regarder Carl dans les yeux que qui que ce soit d'autre, bien que son regard soit assez perçant pour me déstabiliser. Son sourire même suffit à me troubler et sans m'en rendre compte, je le lui rends toujours, comme une enfant. Sauf que moi je ne me mets pas à rire quand je suis nerveuse. Je me contente de sourire faiblement.
-Dîtes-moi comment vous me jugez, vous.
Je hausse un sourcil. C'est certes mon travail de lire dans les yeux des gens, dans leur passé et dans leur tête, mais hors de mon bureau, ce genre de requête me laisse toujours pantoise, hésitante. Je sais que je peux le faire, mais est-ce que j'ai réellement envie d'analyser un homme que je considère comme un ami très précieux ? Est-ce que j'ai envie de le diagnostiquer comme tous mes autres patients ? Je me souviens avoir déjà commencé l'analyse de Carl. Cela me semble être il y a si longtemps déjà. Je me souviens que j'avais peur de lui à cette époque.
-Je me souviens de la première fois où je vous ai vu. L'on m'avait dit de faire attention, que votre haine des femmes était si intense qu'elle pouvait être dangereuse pour moi. On m'a envoyée vous chercher parce que personne d'autre n'était libre. Je n'étais pas armée, parce que je n'ai jamais aimé les armes, et j'étais terrorisée. Quand je vous ai vu dans la cour, j'ai cru, par votre silhouette et votre air revêche que j'avais raison d'avoir peur.
Déjà que j'avais peur, même si je croyais avoir enterré ma peur des hommes bien profond dans l'oubli, de savoir que ce prisonnier était dangereux m'a rendue terriblement nerveuse. J'émets un petit rire léger.
-Je me souviens que vos premiers mots ont été quelque chose me défiant de vous adresser la parole. Et je me souviens que, par nervosité, j'ai fait totalement le contraire, piaillant comme une jeune fille intimidée par un homme tout au long du chemin. Et c'est une fois dans votre cellule que j'ai compris que vous étiez claustrophobe.
J'ai cru que jamais il se confierait à moi, que jamais il ne prendrait le chemin de mon bureau. J'étais curieuse, je voulais connaître sa vie, je voulais savoir pourquoi ses yeux avaient l'air aussi triste qu'ils l'avaient.
-Et vous êtes venu me trouver, pour me demander mon aide. Vous ne pouvez pas savoir comme ce moment m'a fait plaisir. J'entendais tout le monde dire et répéter que vous étiez un cas sans espoir, alors que je savais bien que c'était le contraire. Il n'y a personne pour qui il n'y pas d'espoir. Et quand vous êtes venu me voir, j'ai su que vous n'étiez pas le cas désespéré que tout le monde – y compris vous-même – sous estimait.
Je m'arrête à nouveau en réalisant que je souris bêtement. Je n'ai jamais eu l'âme d'une nostalgique, alors pourquoi est-ce que je me noie dans ces souvenirs comme s'ils étaient les plus beaux instants de ma vie ? Peut-être parce qu'ils le sont, je songe. Carl est le seul homme avec qui je me sente bien, avec qui j'oublie que je ne suis rien. C'est le seul homme que je peux regarder dans les yeux juste pour le regarder et pas pour mon travail. Entourant mes genoux de mes bras, j'y appuie mon menton en étirant mes pieds devant moi pour qu'ils aillent par-dessus le bout des chaussures de mon interlocuteur.
-Vous allez me trouver bête, ou alors très peu professionnelle dans mon travail de psychologue, mais je vous estime bon car vous avez tenté, au risque de votre vie, dans un endroit terrible comme celui où nous nous trouvons, de sauver les vies des gens que vous aimez. Vous avez en vous une humanité que vous ne soupçonnez même pas, que personne ne soupçonne. Et cette humanité, vous me l'offrez avec tellement d'abandon que vous me permettez d'avancer avec votre support. Vous n'avez pas idée des progrès que j'ai faits. Vous m'avez aidée alors que j'essayais gauchement de vous aider. Et pour ça, Carl, vous êtes l'homme le plus respectable qu'il m'ait été donné de connaître.
Je baisse le regard, me trouvant ridicule de parler de la sorte. Peut-être que Carl n'a pas envie d'entendre ce genre de choses idiotes et sentimentales.
listening to The Dandy Wharols - We Used to Be Friends | |
| | | Carl Hyde 128699
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| Sujet: Re: Excuses pudiques [pv Carl] Mar 13 Mai - 22:09 | |
| J’étais toujours devant la jeune femme, elle avait placé ses pieds pour qu’ils soient sur les miens. Moi niveau naïveté, j’étais à 100%, Eddy n’était parvenue à me faire comprendre qu’elle m’aimait sincèrement, probablement qu’après avoir fait l’amour avec moi à plusieurs reprises. Maintenant que j’y songeais, je crois qu’elle était tombée amoureuse de moi lorsque je l’avais sauvée d’un viol qui aurait pu se résulter en meurtre. Mais je n’étais pas arrivé avant, disons que ça m’avait ébranlé. Je détestais les violeurs, je pouvais être une ordure de la pire espèce, mais jamais je n’ai violé ou violerais une femme. Bref elle ne m’avait plus lâché, et moi je l’avais sans cesse repoussé. Maintenant que j’y songeais, c’était tellement stupide et évident, et moi je l’aimais tellement. Je m’en voulais de penser que je l’aimais encore plus depuis que j’avais appris que j’étais père de deux magnifiques enfants. Mais c’était moi, j’adorais les gamins … Du moins les miens surtout. Je n’étais pas tellement attentif à ceux des autres … Mais depuis que j’étais père, j’avais l’impression de m’être énormément adoucit, j’agissait avec les rencontres que je faisais avec des prisonniers un peu moins âgés, beaucoup plus agréablement que je l’aurais fait. Et avec Maybeth, je ne savais tout simplement pas pourquoi j’agissais ainsi, pourquoi j’avais peur pour elle, pourquoi je me sentais bien. Je n’étais pas formé à comprendre ce genre de chose je crois, et c’était pour cette raison que ça m’avais prit des mois à comprendre que j’éprouvais de l’amour pour Eddy.
J’attendais une réponse, je ne m’attendais pas à ce qu’elle m’explique en détail, et j’écoutais attentivement. Je fis un mince sourire à l’écoute de ce qu’elle disait. J’avais l’impression que ce n’était pas si loin que cela au fond, même si c’était voilà 3 ans, je me souvenais à quel point je pouvais être désagréable. Je crois que je l’étais toujours, j’avais un sale caractère et c’était toujours le cas. Mais je crois que d’une certaine manière, ce n’était pas si naturel que cela, c’était une protection, j’arrivais dans un univers qui m’effrayais, j’avais tout perdu, même si je ne savais pas encore que j’étais père, je savais une chose par contre. Je ne resterais pas là longtemps, Si je n’arrivais pas à sortir, j’aurais usé de d’autres moyens moins glorieux pour éviter de passer ma vie là. Évidement, je n’avais pas eu à en arriver là, et je ne comptais pas le faire, la mort ne m’effrayait pas, mais l’humiliation que je subissais en restant ici, c’était bien pire. Mais en apprenant que Eddy était enceinte de jumeaux et que j’étais bel et bien le père, j’avais sût que je tenterais par tous les moyens de partir, et ce sans mettre fin à mes jours … Ce qu’elle me dit me fait tout de même remonter quelques souvenirs, n’est-ce pas?! Ensuite elle aborda ma claustrophobie. Je baisse les yeux immédiatement, ce geste n’était pas voulu, simplement impulsif. C’était difficile à expliquer, mais en trois années d’enfermement, je l’étais toujours, toujours humilié que ce soit un moyen de me nuire, déçu de ne pas être arrivé à combattre ça. Je croyais tout de même être un homme assez fort et visiblement, une petite chose me tracasserait toujours, ma cellule, je la supportais difficilement. L’isolement, c’était une toute autre chose. Je ne redresse pas les yeux, car je sais que je suis troublé, c’est tellement idiot, du moins, c’était bien mon avis. Je détestais être un faible, et je détestais, détester être faible … J’étais étrange, et même si je montrais beaucoup d’assurance, je n’avais pas la moindre confiance en soi. Simplement, un tueur ne peut pas montrer la moindre faiblesse, j’ai été formé toute ma jeunesse à cacher mes peurs et mes sentiments, alors je crois que c’est normal d’agir toujours ainsi … non? J’avale difficilement, je ne sais que dire. M’excuser? Je ne vois pas pourquoi, c’est tout moi, j’agis de cette façon avec tout le monde, Maybeth n’y a pas échappé lors de notre première rencontre, pourquoi je n’agis plus ainsi avec elle, c’est un mystère, du moins, pour moi. Elle poursuit, avant que je ne puisse prononcer le moindre mot, au fond c’est bien, lorsque j’ouvre la bouche, c’est souvent ridicule. Elle me dit que je suis venue la trouver pour lui demander de l’aide. J’ai une bonne mémoire, je me souviens de tout ça aussi bien qu’elle. Je finis par relever les yeux vers elle. Encore une fois elle me tient silencieux, elle est certainement la première à oser me parler ainsi. J’aurais pensé qu’elle n’aurait pas accepté de me dire comment elle me jugeait, mais au contraire, elle l’avait fait, et visiblement elle ne se retenait pas de me dire tout ce dont elle se souvenait. J’appréciais sérieusement. J’étais quelqu’un qui ne pouvait pas mentir, Encore idiot non? Mais je n’avais jamais eu à le faire … À qui devrais-je sérieusement mentir avec une arme dans les mains? Je n’avais aucune explication à donner à qui que se soit. Alors j’étais impulsif et disait tout ce que je pensais. C’était plus compliqué lors d’une discussion de ce type. Je rougissais peu à peu et j’étais mal à l’aise. Mon malaise rapidement caractérisé par ma main qui passa lentement dans les cheveux. Encore une fois je ne comprenais pas mes réactions en présence de la psychologue …
Je … Je ne me sous-estime pas. Je ne me suis jamais pleins pour la prison, je mérite Sadismus au même titre que les violeurs, que les autres tueurs et toutes les saloperies qui habitent la prison …
C’était ce que je pensais. Je méritais la prison. Mais j’aurais espéré ne pas être attrapé. Jamais je n’avais mit la faute sur qui que ce soit, j’étais quelqu’un de très impulsif alors mes gestes étaient souvent posés très rapidement. Mais j’avais le caractère pour accepter ce genre de chose et je le savais. J’assumais l’entière responsabilité de mes gestes. Mais la conversation allait un peu trop vers moi, je ne croyais vraiment pas qu’elle allait me raconter en détail comment elle me percevait. Je vins pour ajouter quelque chose, mais elle continua, elle dit des choses qui me laissèrent complètement bouche bée. Je suis touché, sérieusement, mais au lieu de bien réagir, je fronce les sourcils et je me ferme un peu. Non, je ne suis pas un homme respectable, j’ai tué des tas de gens, c’est inscrit dans mon dossier combien de personnes j’ai tué? Je ne sais pas moi-même, mais ça fait beaucoup de personnes ça. J’avale difficilement. C’était des remords? Je ne croyais pas avoir de remords pour ce que j’avais fait. Mais au fond je devais en avoir un peu. Avant de devenir tueur, j’étais un gamin normal, comme tous les autres, je m’amusais avec un ballon de soccer et j’étais heureux avec ma famille. Rien ne me prédestinait à devenir ce que j’étais. Rien.
Vous … Je …
J’avalais difficilement, peu content de ne savoir que dire et comment m’exprimer. Mais je me remets rapidement à parler en disant :
Vous ne savez pas ce que vous dites … Vous savez comment je vous juge moi? Lorsque je vous ai rencontré pour la première fois, je me suis dis que vous aviez peur de votre ombre, alors dans l’état de faiblesse où j’étais, ce ne serait pas bien difficile de vous marcher dessus … C’est respectable ça?
Je ferme les yeux. Ce n’était pas ce que je voulais dire. Bon sang, elle me complimentait, elle était la première à me dire que j’étais un homme bon et j’entrais aussitôt dans un mode défense. Pourquoi j’agissais ainsi? Je n’avais tout de même pas à agir comme cela avec elle. Je me passe une main dans la figure, j’étais toujours très expressif lorsqu’il était question de mes états d’âme, mon cas devait être un véritable régal pour une psychologue …
Vous aviez déjà compris que j’étais un idiot, j’espère …
Je lève brièvement le regard vers elle. Bon sang que je suis gêné. Et ça, je ne comprendrais jamais pourquoi.
Je crois que vous ne jugez pas assez sévèrement … Je ne fais qu’émettre une hypothèse … Mais vous être certaine de juger votre frère … en toute sincérité.
Si elle pouvait m’assurer qu’elle le faisait, alors je m’efforcerais de ne plus juger son frère et nous pourrions passer à un autre appel. J’étais rapidement revenu sur son cas, elle et son frère, parce qu’il m’intéressait beaucoup plus que l’analyse de mon propre cas. Oh j’étais peut-être un régal niveau mimique pour Maybeth, mais je détestais parler de moi, de ma vie et de mes problèmes, alors ce devait être une chose assez déplaisante pour elle. Mais je m’étais confié à cette femme plus qu’avec toute autre. Je faisais un effort sérieusement, je voulais rester agréable, mais je m’emportais tellement facilement que ce n’était pas toujours simple … | |
| | | Maybeth 9130 Psycho logue/tique
Nombre de messages : 6312 Age : 34 Localisation : En boule sous mon bureau en train d'égrener un chapelet... Date d'inscription : 17/11/2006
| Sujet: Re: Excuses pudiques [pv Carl] Ven 16 Mai - 7:31 | |
| J'ai senti, vers la fin de mon monologue, que mes paroles ne passeraient pas aussi facilement que j'aurais pu le souhaiter. Aurait-il pu en être autrement ? Je suis capable de tourner les mots d'une manière à ce qu'ils soient saisis comme je le veux, et pourtant, je ne m'en suis pas donné la peine. J'ai déjà insulté quelqu'un sans même qu'il s'en aperçoive, et cette personne est partie avec le sourire, en me remerciant. J'aurais pu m'organiser pour que Carl prenne bien mes paroles, et pourtant je ne l'ai pas fait. Probablement parce que je veux être totalement vraie avec lui. Sinon, pourquoi, par tous les saints, lui aurais-je promis de me confier à lui ? On ne se confie pas avec des demi-mots et des demi-mesures. Ce serait bien mon genre de faire cela, mais je ne veux pas le faire avec lui. Pas avec toute la peine qu'il se donne pour m'inciter à lui faire confiance à et lui demander son aide. Bon, bien sûr, présentement, ce n'est pas de l'aide que je lui demande. Si je lui laissais entendre pareille chose, j'ai la quasi-certitude qu'il débarquerait de ce pas à l'infirmerie pour frapper sur un Jefferson sans défense, persuadé que c'est le genre d'aide dont j'ai besoin. Bon, je sais que mon frère lui-même n'hésiterait pas à frapper sur Carl si celui-ci était déjà blessé. Jefferson est jaloux, extrêmement jaloux, ou plutôt possessif. Car il ne m'aime pas : il me possède, ou l'affirme du moins.
Carl me semble tendu. Je le sais parce qu'il a ce geste caractéristique de se passer la main dans les cheveux. Ces derniers ont poussé, d'ailleurs. Je souris. C'est drôle que je remarque des détails aussi insignifiants que la pousse des cheveux. Bien évidemment que ceux-ci ont poussé depuis son arrivée, les miens aussi, et ceux de tout le monde. Alors pourquoi porter autant d'attention à la chevelure de Carl ? Dans le même ordre d'idées, pourquoi est-ce que Carl me porterait autant d'attention qu'il le fait ? Ce sont là deux questions auxquelles je n'ai pas de réponse. Quoi qu'à la seconde, je pourrais toujours soupçonner qu'il fait la même chose que moi, qu'il a réalisé que de s'occuper de quelqu'un d'autre nous fait paraître notre propre malheur relativement plus lointain. Oui, bien sûr. Carl pourrait très bien m'apporter son aide d'une manière tout à fait égoïste, pour lui, pour s'aider, pour accomplir du bon et pouvoir l'ajouter dans son bilan de vie par la suite. C'est une possibilité à ne pas écarter trop tôt.
Il ne se trompe pas en affirmant qu'il mérite la prison. Les crimes doivent être punis, et c'est totalement juste : le système de justice n'a pas été fait pour rien. Seulement, là où il se trompe, c'est en disant qu'il mérite Sadismus. Alors là, toutefois, je suis d'avis que personne ne mérite d'être envoyé contre son gré dans un endroit tel que celui-ci. Toutefois je ne l'interromps pas pour le corriger, je le laisse continuer à son rythme, à son envie. C'est ce dont les prisonniers manquent ici : de liberté individuelle.
Il met du temps avant de poursuivre, mais je le laisse quand même aller. Il bafouille un peu, hésite, puis se lance, me révèle quelque chose que je savais déjà, que j'avais lu dans ses yeux, quelque chose dont je ne lui tiendrai jamais rigueur. Je comprends ce mécanisme de défense à la perfection, car je l'ai souvent observé chez les prisonniers que je côtoie. À leur arrivée ici, ils sont tous sur leurs gardes, se formant chacun leur carapace. Quelques uns se rient de tout, cachant leur peine de se trouver ici. D'autres, comme Carl, la cachent derrière de la colère et des actes violents. L'important, quand ils arrivent, c'est de leur faire voir qu'ils ne sont pas morts, et qu'ils n'ont pas à se cacher derrière un masque, qu'ils peuvent redevenir eux-mêmes et que personne ne leur en tiendra rigueur. La prison provoque chez presque tout le monde un changement d'attitude, positif ou négatif. C'est tout à fait normal. Moi-même je me cache derrière une façade depuis que j'exerce mon métier. J'essaie de demeurer froide, distante, assez pour avoir une vue d'ensemble et objective des problèmes que l'on me confie. Et je me garde aussi de cette chaleur humaine, qui m'est naturelle, pour quelques personnes, pour celles dont je sais qu'elles ont seulement besoin d'une main sur leur épaule, d'un réconfort chaleureux. Carl se trouve quelque part là-dedans, entre les deux. J'ai essayé la froideur, au départ, et maintenant, c'est tout autre. Je ne suis pas capable de me distancer quand il me parle ou me raconte quelque chose.
Je m'étais préparée à le détromper, à lui faire voir que non, il n'était pas un idiot, mais son revirement de conversation a été si soudain que j'en suis encore ébranlée. De ramener Jefferson sur le tapis de la discussion, aussi rapidement et sans préavis, ça me laisse pendre la mâchoire quelques secondes. Je ferme les yeux. Visiblement il ne veut pas parler de lui, et c'est bien, je respecte ça. Et moi j'ai passé ma vie à ne pas parler de moi, je peux bien faire une exception pour quelqu'un comme Carl.
-En psychologie, on apprend à poser une barrière entre soi et le problème. On apprend à se dissocier de celui-ci, de façon à le traiter en toute objectivité. Oui, Jefferson est mon frère, oui, j'aurais tendance à condamner ce qu'il m'a fait subir tout au long de ma vie si je ne possédais pas ce lien de sang. Mais comprenez-moi…
Comprenez-moi… Est-ce que je me comprends moi-même ? Cette situation avec Jefferson a toujours été très ambiguë, et je suis persuadée que lui aussi ressent la même chose. Je m'arrête un moment de parler, incertaine quant à la façon d'emmener la suite. Je lève les yeux vers Carl. Ce dernier me regarde fixement, comme m'incitant à poursuivre mon récit. Je soupire, soudainement très lasse. Cela doit paraître dans mon visage, car cela se ressent sur mes épaules. Au moment de me confier, tout le poids de mon existence semble se remettre à peser, comme pour me rappeler que je dois l'amoindrir.
-Oui, c'est vrai, toutes les phobies et les craintes, rationnelles ou non qui me hantent aujourd'hui ou qui m'ont hantée sont l'œuvre de mon frère. Quand je vous regarde, je vois un homme, et je me sens petite, parce que ceux-ci me terrorisent, surtout lorsqu'ils sont plus grands que moi. Quand je me frappe l'orteil contre une table, je gémis et tremble, regarde autour de moi avec peur, parce que je crains la douleur, elle me rappelle Jefferson. Quand je parle avec un violeur, je serre si fort les poings que je casse presque chaque fois mon crayon. Quand toutes les lumières s'éteignent et me laissent dans le noir total, je tremble de terreur. J'ai peur de ce qui peut se cacher sous un lit, de ce qui peut surgir d'une penderie et me bondir dessus. Et je suis crucialement effrayée, présentement, parce que j'ai toujours juré de garder le silence, et que je suis en train de briser ce serment. J'ai peur des conséquences de cette discussion. J'ai peur pour vous, parce que Jefferson croit que vous êtes mon amant et que je suis à lui.
Voilà… L'aveu. L'aveu terrible. Je hoquète, essuie les quelques larmes qui me sont montées aux yeux. Je ne sais pas si ma voix a tremblé pendant que je parlais, je crois que oui. Je baisse le nez vers le sol. Maintenant que j'ai dit tout cela, je me demande comment je vais pouvoir expliquer à Carl que je juge toujours Jefferson comme un être humain normal, qui a seulement besoin de soins.
listening to Blink 182 - First Date | |
| | | Carl Hyde 128699
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| Sujet: Re: Excuses pudiques [pv Carl] Sam 17 Mai - 20:45 | |
| Je crois qu’au fond je reste un éternel émotif … Non ce n’est pas le bon mot. Je suis un extrémiste. Lorsque j’ai à être triste, je le suis pour de vrai. C’est aussi le cas lorsque je suis heureux, ou en colère. Je n’aime pas mes réactions, car je suis impulsif, j’ai beau avoir beaucoup d’intelligence, j’agis parfois tellement rapidement, que même avec toute l’intelligence du monde, je ne pourrais pas agir avec un peu de bon sens. J’ai peur de Maybeth, j’ai peur de Sybille. J’ai peur de créer des ennuis à ces deux femmes que j’admire énormément. J’aurais tellement aimé être près de Sybille. J’aurais voulu l’aider. Elle et être proche de son enfant lorsqu’elle l’aurait eu. Sincèrement, c’était ce que j’avais vraiment désiré. Mais évidement, les choses ne s’étaient pas déroulées ainsi. J’avais fait quelques rencontres qui m’avaient vraiment pourrie la vie. Et je n’avais pas pu être présent. J’avais l’impression d’avoir raté tellement de choses. Maintenant, elle me repoussait carrément, et c’était assez douloureux. Maybeth, je n’avais rien à y gagner en lui apportant mon aide. J’appréciais simplement cette jeune femme qui avait peur des hommes, sa présence m’était agréable, je savais que je ne pouvais pas faire grand-chose pour elle, mais c’était la même chose dans son cas, elle ne pouvait pas me faire sortir d’ici, elle ne pouvait pas me faire retrouver ma famille. Nous pouvions simplement parler. J’avais réagis de façon impulsive, encore une fois face à ce qu’elle m’avait dit. Je trouvais simplement qu’elle ne jugeait pas les autres assez durement. Je n’étais pas un homme qui portait énormément de jugement, tout simplement car je me fichais habituellement pas mal des autres. Mais je me jugeais moi-même. Ce n’était peut-être pas très bien au fond, mais je le faisais, et je savais que je le faisais.
J’étais quelqu’un de très renfermé. Et je crois que j’avais ce point en commun avec la jeune femme. Elle devait probablement passer par-dessus énormément de choses pour être psychologue et rencontrer à tous les jours des prisonniers comme moi et probablement encore pire. Je l’admirais beaucoup en ce sens. Moi j’étais claustrophobe, je n’arrivais pas à passer par-dessus ma crainte des endroits clos. Pourquoi? J’étais pourtant un homme, assez fort, alors qu’est-ce qui m’arrivais. Qu’est-ce qui m’avais traumatisé à ce point? Alors là j’aurais certainement besoin d’une bonne séance, assez longue a me faire poser de multiples questions. Mais jamais je ne serais assez honnête avec moi-même. Je déteste parler de moi. L’hypnose serait peut-être une meilleure solution … Non mais sérieusement, j’étais un homme bourré de lacunes. Je ne savais même pas nager. Inutile dans ma situation, vrai. Mais savoir nager … J’avais peur de l’eau parce que je ne pouvais pas y entrer sans risquer la noyade, même lorsque ce n’était pas si profond en fait. Même si je montre une très grand indifférence à l’égard des femmes, au fond je les craints. C’est difficile, je connais toutes ses choses à propos de moi, mais je préfère les ignorer et surtout ne jamais en parler à qui que ce soit. C’est réellement stupide, mais c’était tout moi ça. Je ne me débrouille pas très bien lorsqu’il est question de parler avec les autres … Et j’ai beau l’air d’avoir une très bonne confiance en moi, vous n’avez qu’à me mettre devant un petit public et je devient aussitôt totalement mal à l’aise, rouge comme une tomate, j’ai des tics … Bref, je deviens une véritable loque. C’est vraiment pathétique.
Je songe à Maybeth, à comment elle peut bien passer à travers de la vie? Moi j’ai au moins la chance d’avoir un physique qui imposait le respect. L’on venait rarement me chercher des ennuis, j’avais systématiquement repoussé toutes les femmes, alors elles ne venaient pratiquement plus me rencontrer et me parler. J’avais cette chance … Mais elle, comment faisait-t-elle pour repousser les hommes? C’est une belle femme, un peu spéciale avec ses cheveux blancs, mais elle est très délicate et féminine. Je ne comprenais sincèrement pas comment elle pouvait passer à travers ses peurs et ses craintes alors qu’un homme comme moi n’y parvenait pas. Et ça, ça me faisais me faire sentir encore plus misérable. Alors je me demandais ce que je pouvais faire, moi pour lui venir en aide, alors que j’avais encore plus de difficulté qu’elle à me faire avancer moi-même. J’avais une carapace difficile à briser, mais depuis que j’étais en prison, surtout durant la dernière année, l’on était parvenu à me briser à plusieurs reprises, de façon que je n’aie jamais pu imaginer. Cette sensation de se sentir impuissant, plus jamais je ne voudrais revivre une telle chose … Et je voudrais surtout pouvoir oublier … Mais c’est tellement difficile.
Et puis elle me demande de la comprendre. Je fronce les sourcils. J’essais de comprendre. Mais c’est sincèrement difficile. Peut-être parce que je m’attache peu à peu à cette jeune femme, et qu’avec son air si fragile, je ne supporterais pas de la savoir violentée. Je suis comme ça. Je pourrais me foutre éperdument d’une personne. Mais lorsque je commençais à m’attacher, il était difficile pour moi de rester indifférent. J’hochais finalement la tête. C’était parce que je comprenais? Peut-être un peu. Elle tenait à son frère, et ce devait être ce lien de sang qu’il l’unissait tellement à lui. Mais c’était quand même difficile. Moi j’étais enfant unique. Mais je tenais à Eddy et à ma famille plus que je ne tenais à moi-même. Bien que ce n’était pas bien difficile, je ne devais pas oublier que j’étais près à me suicider lorsque j’étais arrivé ici. Mais avant la vie n’était pas importante à mes yeux. L’instinct de survie n’existais pas pour moi car je croyais avoir tout perdu, alors après avoir passé ma vie entière à retirer la vie des gens, la mienne n’était pas si importante au fond. Par contre je savais que mon propre point de vue devait être assez difficile à avaler.
J’attends qu’elle poursuive, je tente de ne pas trop la gêner. Je sais une chose, c’est difficile de s’exprimer, de parler de soi. Et j’avais peur, que puisqu’elle m’en disait énormément sur elle, je soi obligé de lui parler de moi, de me confier. C’était lâche, mais ça m’effrayait, car si elle me posait des questions je ne pourrais pas m’empêcher de répondre, et j’étais toujours très sincère dans tout ce que je disais. J’écoutais ce qu’elle me disais, et je sentais mon regard s’assombrir à mesure que je découvrais ses paroles. J’étais choqué et troublé. J’eu un mouvement pour m’approcher d’elle, prendre sa main et tenter de la rassurer. Mais ce qu’elle dit en terminant …
« J'ai peur des conséquences de cette discussion. J'ai peur pour vous, parce que Jefferson croit que vous êtes mon amant et que je suis à lui. »
Aussitôt je sens une vague de rage déferler en moi. Je me redresse d’un bond et je la fixe. Oh, c’est loin d’être pour moi que je m’inquiète, mais pour elle. Est-ce qu’elle est consciente de tout le poids qu’elle vient de mettre sur mes épaules? De toute la culpabilité qui vient de déferler en moi … Je ne me suis jamais sentit coupable ou presque. Et en deux semaines, elles étaient deux à me donner ce sentiment. Sybille et maintenant Maybeth. Je serrais les poings. J’ouvris la bouche, mais je ne dis rien sur le moment. Ma réaction. Je devais me calmer. Car j’abandonnerais immédiatement la jeune femme ici. Je n’avais plus envi de voir qui que ce soit, je ne faisais que mettre tout le monde en danger peut importe qui je côtoyais! Bordel! J’étais sincèrement furieux.
Vous vous donnez le mot ou quoi bordel??!! Et je suis sensé réagir comment Maybeth??!
La rage m’empêche complètement de dire ce que je voudrais. Bon sang! Mais qu’est-ce qu’elles ont toutes à me dire de telles choses? Je me passe furieusement une main dans la figure. Je soupire, je prends une grosse inspiration. Elle m’a dit plus tôt qu’elle a peur des hommes comme moi. Je ne veux pas l’effrayer, mais je ne sais pas comment agir autrement.
Alors arrête immédiatement d’avoir peur pour moi!
Je me réinstalle par terre et je m’approche d’elle. Je la fixe sérieusement. J’ai encore cette pointe d’agressivité, mais il est loin d’être dirigé contre elle. Qu’est-ce que je dois faire? Si je lui avoue que j’ai une sainte envie d’aller tuer Jefferson, est-ce qu’elle va bien le prendre? J’en doute. Encore une fois je suis dans une impasse, je ne peux rien faire du tout. Je reste pensif un moment puis j’ajoute rapidement :
… Alors reste avec moi … Ne me repousse pas … Je t’en prit … Tu sais comment je me sens? Misérable de t’avoir approchée, dégoutée qu’il puisse t’arriver du mal, simplement parce que j’ai discuté avec toi … Si il t’approche … Laisse moi lui briser les deux jambes …
J’avais toujours été un peu brusque dans mes paroles. Mais en fait j’avais peur qu’elle me dise de partir, de ne plus lui parler, car je la mettais en danger. Au fond elle avait peur pour moi, mais ça c’était quelque chose que j’étais loin de pouvoir comprendre, personne ne s’était jamais inquiété pour moi. Je voulais tellement la protégé de ce salopard. J’avalais difficilement, je souhaitais qu’elle ai une solution pour cette histoire, autre que celle de m’éloigner …Je n’étais plus tout à fait en colère, la rage laissait place à une certaine impuissance qui me rendait toujours aussi fou … | |
| | | Maybeth 9130 Psycho logue/tique
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| Sujet: Re: Excuses pudiques [pv Carl] Mar 20 Mai - 12:42 | |
| [mon post est plus court et moins bon que les autres … dommage XD]
Je savais que de m'ouvrir de la sorte n'apporterait que des ennuis. J'aurais du refuser de parler à Carl, quitte à le vexer ou le blesser par mon manque de confiance. Non, je le vois dans ses yeux brillants de colère, je n'aurais jamais du parler avec autant de franchise. Il n'avait pas besoin d'en savoir autant. À la limite, j'aurais pu lui mentir, inventer une toute autre histoire, toute en banalité, qui lui aurait fait croire que je me plains pour rien et que je suis folle. Mais pourquoi toute la vérité ? Pourquoi a-t-il fallu que je laisse aller mes mots de la sorte ? Je sais que je me sens bien avec Carl, et que sa présence me met en confiance, me délie la langue, mais ce n'est pas une raison pour me laisser aller à ce point. Je suis connue pour être quelqu'un de très prévenant, de responsable et de raisonnable. Seulement, en me confiant de la sorte, j'ai mis deux vies en danger, sans compter la mienne. Les vies des deux hommes qui comptent le plus pour moi. Jefferson pour l'importance – bien que néfaste, cela reste très important dans ce que je suis devenue – capitale qu'il a eu dans mon évolution personnelle et Carl, pour sa bonté et sa générosité avec moi. Il donne sans compter, ne demande qu'à devenir mon confident, une épaule sur laquelle je pourrais m'appuyer. Je lève les yeux vers le Carl furieux qui se tient debout devant moi, fulminant d'une rage écumante.
Je ne compris pas ce qu'il voulu dire par ses paroles. Se donner le mot ? Qui, et pourquoi ? Je le vois qui essaie de se calmer, de se remettre en selle. Je vois dans ses yeux qu'il essaie de ne pas m'effrayer, de reprendre son assurance froide et de redevenir l'homme rassurant qu'il était il y a quelques secondes à peine, avant que je laisse aller toutes ces idioties sur mon compte. Quel babillage inutile je viens de nous servir, et dans quelle situation désagréable je nous ai mis, tous les deux.
Carl m'ordonne de ne pas craindre pour lui, mais sincèrement, je ne peux pas. Je hoche quand même la tête, pleine de la bonne volonté de lui faire plaisir, de le calmer. Je serre mes genoux contre moi. Je suis toujours déstabilisée quand Carl se montre rude, même si je sais que c'est dans sa nature. Seulement, petit à petit, je me suis habituée à sa douceur quand il est avec moi, sa patience et son support précieux. J'aime Carl, et de le voir dans cet état me fend le cœur au plus haut point, surtout que je sais que c'est de ma faute, comme toujours. Maybeth la coupable, encore cet odieux personnage qui revient.
-Alors reste avec moi … Ne me repousse pas … Je t’en prie … Tu sais comment je me sens? Misérable de t’avoir approchée, dégouté qu’il puisse t’arriver du mal, simplement parce que j’ai discuté avec toi … Si il t’approche … Laisse moi lui briser les deux jambes …
Ces mots sonnent comme une supplique, quelque chose de tellement triste, de tellement coupable que je ne peux m'empêcher de plonger mon regard dans le sien pour voir si ce ton suppliant veut dire ce que j'ai eu l'audace de croire. Le regard qui vient avec les mots me saisit, lui aussi. Fort, tendre, et empreint d'une passion enragée. Je ferme les yeux, le souffle coupé par la force qu'il met, à simplement vouloir. Il y a une telle détresse dans cette crainte d'abandon que je ne peux faire autrement que de prendre sa grosse main d'homme entre les deux miennes, fines et délicates, et de la serrer, fort. Je constate, bêtement, que ma main peut être complètement cachée par la sienne, et qu'il pourrait pratiquement faire le tour de mes deux poignets, tant ceux-ci sont frêles.
-Je n'ai pas envie de t'éloigner de moi, je murmure, surprise d'être retombée au tutoiement aussi soudainement. Je sais que je le devrais, pour toi autant que pour moi, seulement je ne veux pas. Tu m'es précieux, Carl, et même si c'est risqué et inconsidéré, égoïstement, je veux te garder près de moi.
Réalisant que je serre sa main contre ma poitrine, je l'en éloigne un peu. Cet homme me chamboule au point que j'en oublie même jusqu'à mes craintes les plus profondes. La proximité d'un homme m'a toujours fait trembler. L'intimité avec un homme, et voilà que, pour m'accrocher à lui, je le presse contre moi ? Une pensée me revient en tête. J'aime Carl. Oui, certes, en tant qu'ami. Après tout, il y a presque le mot "aime" dans "ami". Je secoue la tête, essayant de chasser ces pensées. Carl est un ami, un simple ami qui me veut du bien et à qui je souhaite la même chose. Pas plus. Et de toute façon, aucun homme saint d'esprit ne voudrait d'une coupable, faible, geignarde, médiocre Maybe. Jefferson a toujours eu raison : il est le seul qui puisse vouloir de moi. Carl a déjà bien assez de soucis pour penser à toi ainsi, alors chasse cette maudite pensée qui te fait plus de mal qu'autre chose !
-Je vais prendre des vacances, pour une semaine, bientôt. Tout le monde me dit que j'en ai besoin et c'est à peine si mademoiselle Wächterin ne me lance pas dehors à coups de balai. Je veux que tu me promettes que pendant mon absence, tu ne chercheras pas à t'en prendre à mon frère.
Je soupire. Oui, reviens sur un chemin de discussion moins agréable, ainsi tu éviteras les pensées qui n'ont rien à faire dans ta tête de jeune sotte.
-Il est la seule famille qui me reste et mon vœu le plus cher est de trouver ce qui dérange son esprit. Alors ne serait-ce que pour m'aider à réaliser ce souhait, ne t'en prends pas à lui, tiens toi loin de lui.
Je me retiens d'ajouter "mais reste près de moi, je t'en prie." Ou peut-être l'ai-je dis, je ne sais pas. Je pense tellement que j'ai l'impression de dire plus que je le crois. J'espère que je ne l'ai pas dit à voix haute.
-Malgré tout ce que j'éprouve pour toi, si tu lui fais du mal, je …
Je soupire, laisse ma phrase en suspens, car je ne vois pas ce que je serais capable de faire à Carl. Je l'apprécie – pas aime – beaucoup trop pour m'imaginer en train de lui faire de bêtes menaces comme une gamine immature. Et puis qu'est-ce que c'était que ce début de phrase bidon à la noix ? Maybeth, tu deviens de plus en plus étrange de jour en jour. Jefferson te l'a toujours dit : tu es folle, folle, folle ! Et en dehors d'un contexte professionnel, on dirait que je perds toute capacité à communiquer correctement. Surtout avec Carl. Seulement avec Carl.
listening to Massive Attack - Angel | |
| | | Carl Hyde 128699
Nombre de messages : 3854 Age : 34 Date d'inscription : 11/02/2007
| Sujet: Re: Excuses pudiques [pv Carl] Sam 31 Mai - 23:24 | |
| Je me sens tellement stupide d’agir ainsi. Moi qui ne veux rien dévoiler, moi qui veux toujours tellement être fort, fort et simplement fort. Au fond, je ne suis qu’une grosse bêtise. Je suis tellement bête, bon sang! C’est fort peut-être de me mettre en colère contre elle? Maybeth n’a pas besoin de ça! Je suis vraiment qu’un pauvre idiot. Je voudrais tellement être capable de parler normalement, de ne pas être l’extrémiste que je suis. J’avais simplement l’impression, que l’ont cherchait à me protéger de quelque chose … Des gens de cette prison? Mais pourquoi? Sincèrement, je crois que j’ai connu tout ce qu’il y avait de pire, j’avais rencontré Pyth et la directrice ensemble et j’avais survécu, Thorkel, Steve … Qu’est-ce qui pouvais m’arriver de pire? Je voulais simplement qu’on me laisse tranquille et qu’on me laisse faire ce que je voulais, bon sang je ne pouvais même pas aider en paix! … Au fond, je ne suis pas idiot, je comprends, mon impulsivité ne me laisse simplement pas l’occasion de comprendre. Visiblement, pour toutes ses personnes, pour leur sécurité et la mienne. Vaut mieux que je ne m’occupe pas de toutes ses histoires. Mais … c’est difficile, je veux bien comprendre, mais il faut faire un effort en retour. Je ne suis jamais venu en aide à qui que ce soit, du moins très rarement. Je m’attache à quelques personnes ici, et lorsque je voudrais faire quelque chose pour ses personnes qui sont en difficultés, l’on me supplie de ne rien faire, de ne pas agir … Je voudrais tellement rester l’ignorant que je suis, mais c’est bon je comprends, et si je suis incapable de mentir, je suis incapable de le faire envers moi-même également. Alors je baisse la tête comme l’idiot éternel que je suis et je n’ajoute rien pour le moment, je n’ai rien à dire. J’ai agit avec tellement d’impulsivité en « suppliant » carrément Maybeth de ne pas m’abandonner. Je n’ai rien ici, j’ai toujours supporté le fait d’être seul et ça m’a toujours bien fait, mais au fond, je ne suis jamais resté seul bien longtemps, si ce n’était pas Clairval, ce fut Eddy, ensuite ici je me suis rapproché de Sybille, de Maybeth, si j’étais psy je dirais qu’au fond je ne supporte pas d’être seul, mais je ne crois pas que ce soit le cas, je crois que j’ai plutôt peur du rejet, de perdre mes attachement, comme j’avais perdu Sarah … Maybeth ne pourra jamais comprendre que ce qu’elle m’a dit, c’est très important, même si je ne pourrai jamais rien pour elle. C’est une marque de confiance très importante pour moi. Je suis peut-être vieux jeux, mais je suis quand même un peu plus vieux aussi … Enfin bref, peu importe, qu’elle se soit confié auprès de moi, même si je donne l’impression d’être quelqu’un qui s’en fiche, c’est éternellement faux. Je parle peu et j’écoute beaucoup. Même si ses paroles sont dures pour moi, ce n’est pas grave, je peux en prendre beaucoup plus.
Je suis quelqu’un de très sincère, j’ai l’impression que ce regard, qu’elle m’a lancé, cherche en moi cette sincérité, et elle l’a trouvé c’est évident, même si ce ton ne me ressemble pas. J’en suis moi-même fortement déçu, j’ai mit beaucoup de mon âme et de ma force pour lui dire de ne pas me repousser, que je ne supporterais pas ce coup là. Je ne sais pas ce qui me prend, mais j’ai besoin de Maybeth, et je voudrais tellement qu’elle ai besoin de moi. C’est étrange, mais je crois que c’est ça au fond, je voudrais qu’elle sollicite mon aide, je voudrais qu’au moins elle me demande de moi, de ne pas l’abandonner. Je voudrais être utile, et c’est pour elle que je veux l’être. Je baisse les yeux vers ses mains lorsqu’elle prend l’une des miennes. J’ai la même pensée qu’elle, même si aucun de nous deux le sait, elle est tellement frêle, tellement fragile, Maybeth est exactement le genre de femme auquel je ne pourrais jamais faire de mal, du moins je l’espère sincèrement. Je ne bouge pas la main, je la laisse la manipuler comme elle le souhaite, même si je me rends compte que c’est assez inconscient comme geste. Mon cœur se serre en écoutant ce qu’elle me dit, très rapidement, elle laisse tomber ma main, moi je ne me suis rendu compte d’absolument rien. Pas même qu’elle la serrait contre sa poitrine, je suis aveugle c’est certain, mais jamais je ne pourrais me rendre compte par moi-même de ce genre de détail. J’ai couché avec Eddy à plusieurs reprises, je suis tombé amoureux d’elle, et je ne m’étais pas encore rendu véritablement compte qu’elle m’aimait. Qu’elle était follement amoureuse de moi. Je ne dis pas que Maybeth est amoureuse de moi, mais les détails compromettants, ce n’est pas ma tasse de thé, mais pas du tout. Je crois que je dois surtout arrêter de me remettre en question. Je suis un tueur, vrai. Mais j’apprécie Maybeth, et je suis près à tout pour l’aider, c’est tout là le côté extrémiste, je tue des gens, et lorsque je le veux vraiment, je voudrais tellement pouvoir faire quelque chose.
Je voudrais ajouter quelque chose, mais au fond, qu’est-ce que je dirais. Maybeth parle et c’est mieux, elle me dit qu’elle va prendre des vacances, je lui jette un regard étonné, et malgré moi je laisse échapper :
Des vacances?!
Et puis elle m’explique, et elle me demande de ne pas toucher à son frère. Je fronce les sourcils, et je ne dis rien. Je ne sais pas qui est sont frère, mais visiblement il doit être à l’infirmerie. Je ne peux pas faire ce genre de promesse, du moins pas pour le moment. Par contre, elle aura tôt fait de me convaincre, elle continue de parler, je l’écoute toujours avec autant d’attention. Elle m’explique qu’il est la seule famille qui lui reste. Je préférerais encore crever que d’avoir ce genre de famille, mais je sais que je suis loin d’être comme la jeune femme, elle a une manière de penser bien unique à elle, et je respecte presque, je ne comprends simplement pas pourquoi elle protège autant son frère. Puis sa dernière phrase m’étonne énormément, si bien que j’ouvre les yeux un peu plus grands et je la fixe avec étonnement. Puis soudainement je me mets à rire, mon premier rire depuis tellement longtemps, et il est sincère, ce n’est pas du sarcasme, c’est simplement un rire, de bon cœur. Elle ne viendrait pas de me faire des menaces? J’arrête doucement de rire, mais j’ai toujours le sourire. Je prendre doucement ses mains entre les miennes et je les serres avec délicatesse.
Je ne crois pas que je te viendrais en aide dans ce cas si je m’en prenais à ton frère … Alors je vais peut-être le regretter mais … J’encre mon regard dans le sien et je poursuis en disant : Je ne lui ferais pas de mal, à moins que tu me le demande un jour … Mon sourire disparait peu à peu pour laisser place à une expression plus sérieuse, je baisse les yeux et j’avale difficilement. Elle part en vacance, mais au fond, je suis content, puisqu’elle part, ne serais-ce que pour une seule semaine, elle ne sera pas avec son frère, et comme je ne peux rien faire du tout, je suis soulagé.
Je me fiche des autres … Tu sais, mais les deux personnes que j’ai voulu aider m’ont supplier de ne rien faire, tu es la première à me faire des menaces, d’ailleurs tu dois bien être la première à vie à me faire des menaces … dis-je avec un mince sourire, si je pouvais parvenir à détendre un peu l’atmosphère. Je garde mon petit sourire amusé et je termine en disant, alors que j’ai toujours les mains de la jeune femme entre mes mains, je ne la retint pas par contre :
Je peux être curieux et te demander … « Sinon quoi? » | |
| | | Maybeth 9130 Psycho logue/tique
Nombre de messages : 6312 Age : 34 Localisation : En boule sous mon bureau en train d'égrener un chapelet... Date d'inscription : 17/11/2006
| Sujet: Re: Excuses pudiques [pv Carl] Dim 8 Juin - 10:32 | |
| [marf, désolée, c'est vraiment mauvais ... très mauvais XD Tu as le choix maintenant, entre continuer ici ou faire un autre topic quand tu auras le temps. Il fallait bien finir celui ci pour en faire un autre quelque part XD]
Comme je l'avais prévu, Carl a été très surpris de mon annonce de vacances. Je dois vraiment avoir la tête de la femme qui travaille sans relâche et qui ne songe pas un seul instant à elle. C'est peut-être bien le cas, et ce serait justifié, considérant le fait que je n'ai pas pris le moindre jour de congé depuis mon arrivée dans cet endroit. Mais je sais, après mes nombreuses réflexions à ce propos, que je les mérite. Je n'ai qu'à me regarder dans le miroir : je suis épuisée, éreintée, et je n'en peux plus. Il faut que je m'arrête un peu. Je ne me souviens plus si, en arrivant ici, j'avais envisagé la possibilité que ce travail soit aussi prenant, aussi demandant. Après tout, il s'agit d'une relation de soutien avec des dizaines de personnes. Mon travail, c'est alléger la peine des gens, et malgré moi, malgré les recommandations du siège des psychologues, je ne peux pas, dans certains cas, alléger quoi que ce soit sans en prendre sur moi, et d'absorber ce trop plein de malheur qu'ont mes patients. Pour Carl, ce n'est pas exactement la même chose. Je me suis attachée à lui, calmement, avec lenteur et patience. Ce n'était pas mon intention dès le départ, comme quoi les relations les plus importantes d'une vie sont toujours celles que l'on ne voit pas vraiment venir. Preuve à l'appui, au début de sa peine, il me terrorisait car tout ce que j'avais devant moi, c'était un homme qui détestait les femmes. C'était tout ce que je voyais en lui. Ça et une immense détresse.
Carl rit de mes paroles, sans se moquer. Seulement, il rit. Encore une fois, je suis tirée de mes pensées et de ma tirade par lui, qui attrape mes main entre les siennes avec une douceur que personne ne lui soupçonnerait, rien qu'en le regardant ou en lui parlant. Je me considère choyée d'être au cœur de ces attentions douces qui me semblent assez rares, de sa part. Il me dit qu'il ne fera jamais de mal à mon frère, à moins que je ne le lui demande. Je hoche la tête, promets silencieusement de tenir compte de ce serment. J'espère seulement ne jamais trouver le courage de lui demander une telle chose. Ce serait gâcher la vie de deux hommes. Celle de Jefferson en lui mettant Carl sur le dos, et celle de Carl en lui faisant ensuite porter les conséquences de ses actes. Il a eu, déjà, une dose bien suffisante d'isolement depuis son arrivée, et des tortures que je n'ose même pas imaginer. Il n'en parle pas, je le sais, mais je le vois. Ses histoires avec les gardiens de la prison, et certains prisonniers peut-être, ne sont pas un secret pour moi. Je ne veux pas connaître leur nature, je veux seulement qu'il ne souffre plus comme il a souffert, et surtout pas à cause de moi. Je plonge mes yeux dans les siens, sourit doucement. Eh bien. Ce sera la première fois qu'on pourra dire que Maybeth Greene a osé quelque chose avant tous les autres.
-Je peux être curieux et demander "sinon quoi ?"
Cette fois c'est à mon tour de rire, mes doigts enserrant encore un peu plus les siens. J'aime ce rire, car c'est rare qu'il fuse. Quand je l'entends s'élever de ma personne, je souris, et j'ai envie de rire encore plus, pour l'entendre encore et encore. Quand je ris de cette manière, j'ai l'impression d'être vivante, heureuse même. Et cette impression, qui ne dure jamais longtemps, j'essaie de l'étirer autant que je le peux, pour en profiter, tout comme certaines personnes essaient de prolonger un orgasme, de le savourer le plus longtemps possible. J'imagine que c'est à peu près la même chose, ce rire cristallin et doux, vif.
-Non, tu ne peux pas, je dis doucement.
C'est effectivement trop me demander que d'essayer de répondre à cette question. Doucement, sans que j'y pense, ma main file vers les cheveux de Carl, les caresses un peu pour les écarter de son front. C'est un geste tout à fait anodin, je le réalise en retirant ma main. Un geste que je n'aurais jamais pu poser hier encore. Je pense seulement à une jeune femme qui a voulu prendre ma main, et que j'ai repoussée avec vigueur. Et maintenant je replace les cheveux d'un homme. Mon rire s'élève encore une fois, doucement, plus pour moi-même que pour nous deux.
-Je n'avais même pas pensé à ce sinon quoi. Je ne suis pas faite pour les menaces, je crois.
Soudain, mon visage s'assombrit un peu, je le devine, et cette maudite amertume me reprend. J'ai menacé Jefferson. Je l'ai menacé d'une arme, et j'ai tiré. Je ris encore, mais cette fois c'est plus nerveux qu'autre chose.
Tu m'imagines menacer quelqu'un ? Tu m'imagines tenant une arme dans mes mains et la pointant sur quelqu'un ?
Ce ne fut qu'une pensée, gardée silencieusement dans les tréfonds de mon âme. Jamais je ne poserais cette question à Carl, car je ne voudrais pas qu'il m'imagine ainsi. Je préfère encore que l'on m'imagine en tenues osées qu'en meurtrière, bien que l'autre possibilité n'est pas vraiment plus intéressante. Finalement, je préfère qu'on ne m'imagine pas du tout.
-Ce n'est pas tout ça, Carl, mais je vais devoir y aller. J'ai encore des tas de choses à préparer avant mon départ.
La question que je me pose est la suivante : est-ce que ce serait mal vu de le serrer dans mes bras pour lui dire au revoir ? Après tout, c'est un prisonnier dans cette prison, et moi je suis psychologue, civile en quelque sorte. Je soupire, me contente de me lever debout et de tendre la main pour la lui serrer en signe d'au revoir.
-Tu peux être sûr que je vais revenir te voir dès que je le pourrai, enfin, seulement si tu as envie de me voir.
listening to Get Backers - Namida no Hurricane | |
| | | Carl Hyde 128699
Nombre de messages : 3854 Age : 34 Date d'inscription : 11/02/2007
| Sujet: Re: Excuses pudiques [pv Carl] Mer 11 Juin - 16:01 | |
| J’étais un homme assez étrange et c’était probablement l’une des choses que je n’assumais pas. Je montrais beaucoup de confiance, lorsque l’on ne me connaissait pas personnellement. Il fallait dire que j’avais laissé bien peu de personne m’approcher pour me connaître très personnellement. Des confidents je n’en n’avais pas eu. Il y avait bien eu Sacramento, mais encore, même en étant mon meilleur ami à l’époque, je n’avais pas été assez stupide pour dévoiler mes faiblesses. Ma faiblesse, c’était ça. J’étais capable de m’attacher après un certain temps, et Maybeth m’avais énormément touché, c’était l’évidence même pour la plupart des gens, pas pour moi évidement, j’étais un éternel naïf lorsqu’il était question d’amour ou d’amitié. Je n’étais pas simple d’approche, mais lorsque l’on parvenait à défaire cette carapace comme elle était parvenue à le faire comme personne, je devenais une toute autre personne, Oh je ne disais pas que je ne pouvais plus éprouver de colère ou ne pas faire de mal à la psychologue, j’étais imprévisible et je le resterais probablement toute ma vie. Mais pour elle, je ferais des efforts, comme j’en avais fait pour Eddy et pour Sarah à l’époque, je devenais quelqu’un d’un peu plus prévisible, plus calme et doux, je devenais attentionné malgré ma grande maladresse. J’avais un bon fond, sous une énorme couche d’agressivité, de rage, de colère, et d’indifférence malheureusement … Mais je ne serais pas comme cela avec elle, premièrement parce que j’avais fait une promesse à Maybeth, et je n’avais qu’une seule parole. Le mensonge de faisait pas partit de moi, c’était bien simple. Je ne donnais pas ma parole, tout simplement parce que je ne pouvais que tenir une promesse, d’ailleurs, si je rencontrais son frère, mieux valait pour moi que j’ignore totalement son identité, car si l’on en venait aux poings, je venais de faire la promesse que je ne lui toucherais pas, ce qui n’est pas forcément une bonne chose pour un homme comme moi. Vraiment je ne me rendais pas compte à quel point elle devenais importante dans ma vie, et que cela ne ferait qu’empirer c’était évident. Je sens ses mains ce serrer dans les miennes, moi je suis un peu rouge, je crois que c’est la proximité, j’ai de la difficulté à me comprendre moi-même. Je suis un homme qui aime les femmes, mais qui les détestes. Je sais que j’ai peur, au fond, j’ai eu peur toute ma vie. Si je suis un tueur, c’est pour me montrer fort, pour faire plus peur aux autres que moi j’ai peur … Ce doit être plus compliqué que cela, du moins je l’espère vraiment, non je sais qu’il y a d’autres raison. Mais il est vrai que j’ai peur, particulièrement des femmes. J’ai peur de la jeune femme ci présente devant moi, de l’effet qu’elle me fait, je ne comprends pas, mais il est évident que je m’attache, même pour moi. Ce que je ne vois pas tout à fait c’est que cela va encore plus loin que je ne le crois, pour moi il est impossible qu’une femme telle qu’elle puisse s’attacher à un homme tel que moi et au fond, ce doit être ce qui me rassure et qui me fait rester près d’elle, ce qui la laisse me toucher, et ce qui me permet moi-même d’y toucher. Je resterais un être éternellement troublé, j’aurais probablement besoin d’un bon psy pour démêler tout cela, hein?!
Et puis elle se met à rire, à ma plus grande surprise évidement, j’ai rarement l’intention d’être drôle, je le suis non intentionnellement lorsque je le suis. Je sens ses doigts ce resserrer ce qui me fait pencher la tête. Je ne comprend pas pourquoi elle rit, mais au fond, j’ai ris moi aussi, je crois que c’est toute cette situation qui est bien cocasse. Je souris moi aussi et je ris un peu, peut-être que je ne l’ai jamais vu sourire et rire ainsi et que de la voir faire est contagieux. Pas que je connaisse beaucoup Maybeth, Mais il me semblait quand même avoir toujours rencontré une femme peureuse, mal à l’aise. Notre première rencontre par exemple, si j’avais été davantage brusque, elle ce serait probablement enfoncée dans le planché si elle en avait eu la force. Je n’ai jamais été attiré vers des femmes faibles. Pas que j’ai une préférence, un homme comme moi n’est pas macho dans ce sens là, j’ai toujours été attiré par des femmes qui savaient se défendre, qui savaient me tenir tête. Maybeth venait de le faire en me faisant de brèves menaces, mais pourtant bien claire. Je pouvais la casser en deux, et elle le savait, je crois que jamais je ne serai attiré par une femme qui me craint de la même façon que les autres. Même si j’ai montré une part de moi-même plus douce à la psychologue, je ne reste pas moins un tueur qui a tué énormément de personnes, elle le sait, et jamais je ne chercherais à démentir, puisque c’est la vérité, d’ailleurs, ils n’ont pas eu à faire un bien gros procès puisque je ne mens pas! Une question bien directe comme, avez-vous tué oui ou non des gens monsieur Hyde et voilà je me retrouve dans une belle grosse prison comme Sadismus. Elle me dit que non, je ne peux pas, en réponse à ma question. Cela me fait sourire davantage. Je sais qu’elle ne peut pas, je sais qu’elle ne sait pas. Et c’est tout aussi bien comme cela, je ne cherchais pas de réponse, c’était la bonne. Et en terminant sa réponse, elle glisse ses doigts dans mes cheveux. Si déjà j’étais un peu rougis, je deviens aussitôt écarlate. Lorsque l’on est plus près de moi, l’on apprend rapidement que c’est une chose que j’adore. Pas de ma main, puisque c’est une manie lorsque je suis stressé de me glisser évasivement une main dans les cheveux, ce doit être également ce qui me calme, car de la mains d’une femme … Car de toute façon, je n’ai encore connu aucun homme qui m’a fait une telle chose … Bref, je fond littéralement. Mais là, ce n’est pas drôle, j’aime ce geste qui est probablement totalement anodin pour Maybeth, mais pour moi … Ce n’est pas la même chose. Elle rit et elle parle de nouveau, moi je suis déconnecté et secoué, et puis je recule brusquement. Je ne veux pas la blesser, mais encore là je n’ai pas songé aux conséquences de ce changement brusque de personnalité chez moi. Je me suis éloigné et déjà je glisse une main énervée et stressée dans mes cheveux. Il faut me comprendre. Je n’ai pas l’habitude de me comporter ainsi, avec Eddy, ce fut tellement long, elle en a bavé avec moi, vous pouvez le croire!
Je suis désolé. laissais-je échapper brusquement.
Je n’ajoutais rien d’autre pour le moment. J’étais simplement désolé, qu’est-ce que je pouvais dire pour quelque chose que je ne comprenais visiblement pas?! Et là, elle m’annonce qu’elle devait partir. Bon sang, je ne veux pas que ça ce termine de cette façon, je suis vraiment un idiot, complètement, je cherche mes mots, sans grand succès comme à mon habitude. Je ne veux pas qu’elle parte maintenant … Mais dire ce que je pense, n’a jamais été l’une de ma habileté, du moins, j’ai toujours été très impulsif, je dis souvent ce que je pense au fond, mais je suis direct, mal habile, idiot, bref, je perd mes moyens et ce que je dis n’a que très rarement du sens. Elle me tend la main, et moi j’ai l’impression d’avoir l’air d’un gamin qui ne comprend plus rien du tout. Je fronce les sourcils, elle se demande si moi j’ai envi de la revoir lors de son retour.
‘’Oui! Oui j’en ai envi’’
Pourquoi je ne suis pas capable de le dire? J’avance, sans moi-même en être totalement conscient. Et je plonge ma main dans ma poche, attrapant quelque chose que je traîne toujours sur moi. La seule chose qui ai de la valeur pour moi en prison, d’ailleurs, c’est la seule et unique chose que je possède ici. La photo de mes enfants, je la glisse dans sa main et je ferme délicatement sa main. Je garde la tête vers nos mains, et je ne bouge pas. Je cherche mes mots, je veux dire la bonne chose.
Disons que tu devras bien me la rendre n’est-ce pas?
Je lève les yeux vers elle, et je serre toujours délicatement sa main, ma naïveté m’empêche de penser que donner une photo comme cela de ma vie en dehors de la prison, à une personne qui m’aime peut-être, n’est pas nécessairement une bonne chose. Je ne songe pas à Eddy, je songe simplement au fait que Maybeth m’est chère, et que je veux la revoir en pleine forme. J’avale difficilement, je suis toujours écarlate, et ça, la jeune femme ne pouvait pas le rater, je rougissais beaucoup lorsque je rougissais … Je laisse finalement tomber ses mains et je me recule, toujours mal à l’aise. Je me passe une nouvelle fois une main dans les cheveux je suis énervé, mais pas en colère, j’apprécie Maybeth, et je ne suis pas capable de lui faire comprendre … je dis finalement, bêtement, et nerveusement :
Je … Je vais te laisser te préparer, bonnes vacances Maybeth.
Je me retourne et je pars, j’ai besoin de me changer les idées, j’ai besoin de penser car je suis mélangé, même si il n’en faut pas énormément pour m’embrouiller quand même … Je m’en vais dans une direction que j’ignore totalement, dans une destination également inconnue. Je suis un empoté, et ça j’en suis bien conscient. Je me passe une main totalement découragée dans la figure, découragé et dépité d’être un tel idiot, je sais que j’éprouve quelque chose, mais ce sentiment m’est totalement inconnu, de l’amour j’en ai éprouvé pour Eddy une fois qu’elle m’est pratiquement hurler dessus qu’elle était amoureuse de moi, Sarah, elle avait trouvé le moyen de me le signifier, et avec Clairval, ce n’était pas bien compliqué, mais il se pouvait qu’avec une personne comme Maybeth qui me ressemblait étrangement, même si nous sommes des personnes complètement à l’opposé l’un de l’autre, il se pouvait bien que je ne comprenne jamais, et ce serait peut-être le cas pour elle également … Valait mieux espérer qu’elle soit plus rapide que moi!
[Voilà, terminé pour ici, pour un autre sujet, si tu as l’inspiration et le temps pour le faire, fait le XD Sinon, je m’arrangerais pour le faire et le poster quand je pourrais ^^’] | |
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