Prise de conscience éphémère (PV Lin ]

Rejoindre sa cellule. Se lever, manger, dormir. Bouger dans des endroits qui se ressemblent tous, peuplés d’êtres infects. La prison fait de moi une raclure de l’humanité. Je dois retrouver une nouvelle fois mes compagnons de cellule, comme ils disent ici, mais je n’en n’ai pas envie. Non, je vais rester dans ce couloir long et froid. Un mur rugueux, glacial. Comme cette vie ici. Si quelqu’un m’avait un jour dit que je finirai ici pour avoir évacué un trop plein d’amour, je lui aurais certainement arraché les yeux. On me dit jamais rien à moi…
Je m’écroule contre le mur et laisse mon crâne se reposer sur la pierre. Mes mains se rejoignent, et j’attends. Ouais j’attends. Je retrace ma vie de prisonnière, de mon arrivée, des premières têtes que j’ai vu, de la chaise sur le crâne de l’autre, la bibliothèque…Putain mais qu’est ce que je fous là ? Nan mais en plus, je commence à parler comme la majorité des gens ici. Grossière et tout ce qui s’en suit, je perds mes bonnes habitudes. J’ai tout perdu en atterrissant ici, enfin presque. Raah…La prison change on dirait. Poarf…

« Putain… »

Ouais, fallait que ça sorte. De toute façon ce couloir est désert, chose rare ici. Alors autant en profiter. Pour le moment je n’ai jamais été seule. Peut être ne le serais je jamais. Qu’importe. Qu’est ce que je fous ici ? J’ai tué, ouais. Mais c’était inévitable… Fucking god, mon séjour chez dieu m’a laissé des traces on dirait. FUCKING GOD, mais pourquoi on me laisse ici ? Quand vais-je sortir ? Jamais. Qui c’est ces gens là pour savoir ce qui est bon ou mauvais ? qui sont ils… Monologue intérieur. En même temps à qui je vais parler ? Personne. Vide.
Au final je suis pas bien toute seule là. Mais putain… Hina reprend toi merde ! Merde…Oh putain ça s’aggrave. Je change ma position, attendant toujours un quelconque évènement. J’en sais rien moi, un passage, un meurtre… Mes mains accueillent mon menton, et j’attends. Le sol est ma seule vue. Remarque, il ressemble au mur d’en face, à celui de derrière, et puis peut être même au plafond… Un lion en cage aux membres atrophiés.

« PUTAIN ! »

J’en ai marre là. Pourquoi rien ne se passe ? POURQUOI ? D’habitude c’est toujours l’anarchie ici. Et là, rien. Ok, je suis pas patiente, mais j’ai pas à l’être. Mais bon. Je laisse mon crâne se rabattre à nouveau contre le mur. On dirait une paumée. Je suis une paumée… Poarf, nan. Je suis Hina, Hina n’est pas paumée. Bordel. Je m’ennuies.

« Putain… »

- Qui est la ?

Nan… j’espère que c’est pas un gardien. Manquerait plus que ça. « Retourne dans ta cellule bouffonne » Je l’entends déjà me parler comme une merde. Pas à moi bordel, qu’est ce que j’ai fait pour mériter ça ? Des pas approchent et déjà la crainte d’une nouvelle humiliation se fait sentir. Je reste là, regardant le sol, des frissons parcourant mon corps. Le froid, et la crainte de me faire jeter comme une…humaine. Le comble.
La présence se rapproche et je la sens s’installer, à coté de moi. Alors non ce n’est pas un gardien, ou un gardien qui a prit pitié de moi. Ca serait compréhensible, enfin non en fait. Ici tout le monde s’en branle de tout le monde. M’enfin…

- Lin Nisasho, Je suis arrivé ce matin…

Une phrase simple, dite d’une façon des plus naturelles. Enfin ! Je ne suis plus seule. Cette idée me réjouit, et la simple envie de tuer ou de faire du mal s’estompe. Fucking god…
Lin Nisasho, drôle de prénom. Je reste dans ma position pour conserver le minimum de chaleur qui m’habite. Elle est arrivée ce matin. J’espère qu’elle a bien profité de ces derniers moments de liberté. Je me souviens de mon arrivée comme si c’était hier. M’enfin…

« Ha… Hina, enchantée. »

Enchantée c’est vite dit, mais puisque c’est la seule personne qui puisse me divertir je préfère rester courtoise. Ce froid…mais putaiiiin… Mais je ne suis plus seule.
Je resserre mes genoux contre ma poitrine à l’aide de mes mains, et relève mon visage en direction de Lin. Son visage est pâle et ornée de grands yeux bleus. Un visage des plus communs ici. Etrangement je ne décide pas si elle doit vivre ou mourir, faut dire que d’habitude je prends cette décision bien avant de voir la personne concernée…Dingue, hein ? Et puis elle n’a pas l’air bien méchante. C’est marrant de voir comme les gens ici sont différents. Certains, rien que pour leur gueule, ont bien fait d’atterrir ici. D’autres ont l’air totalement perdus, à croire qu’ils sont arrivés ici par magie. Et puis y’a les autres, qui sont là, on se demande pourquoi. Elle rentre dans la troisième catégorie, bien que je l’imagine aisément couverte de sang, un couteau à la main en scandant des louanges à Satan. M’enfin…

« Je suppose que tu vas te plaire ici…Ou pas »

Alalala…Hina et le relationnel… Toute une histoire d’amour. Ou pas, hein. En même temps, d’habitude c’est toujours les autres qui lancent une conversation, moi je réponds et point barre. Mais là j’ai envie de parler, ouais ouais.
Je replace mon visage sur mes genoux et observe le sol, pour changer.

Le froid, ouais elle fait bien d’en parler. J’sais pas ce qu’on va faire, c’est insoutenable là. Putain… j’ai pas encore envie de crever. Plus aucuns frissons ne me parcourent, comme si le froid m’habitait totalement. Chaque contact direct avec ma peau me procure une sensation insupportable, un mélange entre douleur et… Je sais pas quoi. Je sais juste que c’est pas agréable. J’ai jamais connu ça mais je pense que je vais devoir m’y habituer vite fait.
Je resserre chacun des membres. Il suffit de me rappeler que j’ai froid pour que j’en sente réellement les effets…Merci bien Lin…
Elle se lève, je ne sais pas trop pour quoi faire, autant dire que j'en ai rien à foutre. Peut être que s’asseoir sur un sol glacial n’arrange pas les choses. Mais moi je reste là, j’ai trop peur de me lever et voir chaque partie de mon corps tomber. Ca serait assez amusant de crever dans un couloir, une mort super héroïque.

-Connais-tu un endroit où on pourrait être réchauffées ici ?

Si j’en connaissais un, ça ferait déjà un sacré moment que j’y serais. Je relève mon visage et la regarde. Elle est à la fenêtre, tournée vers moi, les bras contre elle essayant tant bien que mal de se réchauffer. Elle a l’air d’une toxico en pleine crise de manque. Remarque, elle l’est peut être. J’ai jamais vu quelqu’un de normal ici, y’a toujours quelque chose qui cloche. Normal Hina, t’es en prison… Déjà que même à l’extérieur les gens sont étranges, mais je les excuse, ma bonté est sans limite.

« Je pense qu’on est condamné à crever de froid ou d’ennui. »

J’espère qu’elle comprendra par là que les endroits où avoir chaud n’existent plus. Elle peut peut-être aller se réfugier dans son lit et attendre que les jours passent. J’espère quand même que l’atmosphère deviendra plus vivable…
Je laisse mon crâne s’abattre contre le mur. J’ai faim tiens. Et j’ai envie de dormir. J’aime me plaindre… Mon attention se porte sur Lin. Je sais pas trop pourquoi, j’essaye de trouver une occupation pour oublier que j’ai froid. Elle est là, immobile. Je pourrais la tuer si je le souhaitais, au moins ça me réchaufferait. Je devrais peut être lui proposer cette solution, raide elle aura certainement chaud. Je sais même pas si j’aurais la force de l’étrangler. C’est fou ça, je me plains d’être seule, et quand je ne le suis plus je m’imagine déjà assouvir quelques plaisirs. Faut que j’arrête de penser à ça aussi… Raah Ne pense plus Hina.
Je laisse ma tête de nouveau s’enfoncer dans mes mains principalement pour effacer l’image d’un éventuel meurtre.

Elle a l’air de l’aimer autant que moi le froid. Mais elle avait pas l’air d’avoir envie de se bouger le cul. Peut-être que si elle marchait ou bouger au lieu de rien faire, je soupire et remets mes cheveux en arrière. Je regarde mes bras et même mon corps, j’ai maigris on pourrais croire que je suis en dépression. Moi en dépression, depuis que cet abrutis c’est barré pour sa putain j’en est fais qu’une. Je pense a lui maintenant c’est fou ça. Elle relève la tête, me regarde quelques instants et lâcha quelques mots:

« Je pense qu’on est condamné à crever de froid ou d’ennui. »

Bon on dirais une suicidaire en pleine dépression. Lin tu dois pas être mieux d’un coté. Je soupire, je viens juste d’arriver et j’ai l’impression que ça fais des jours et des jours que je suis la. Elle laisse tomber sa tête contre le mur dans un petit bruit sourd. Entre mourir de froid et mourir d’ennui plutôt crever d’ennuis. La mort est froide il parait…Je suis tombais dans la plus ennuyeuse des prison. Je laisse mes bras retombaient le long de mon corps, c’est pas en se lamentant sur son sors que l’on va arriver a quelque chose ça c’est clair et net. Je lance un regard a la femme. Elle a remit sa tête entre ses mains. Je ne répondis rien. Pourquoi parler si c’est pour se lamenter? Non mais franchement Je soupire a nouveau. J’aimerais avoir un corps a disposition, des objets pointus et tranchants. Juste pour assoupir quelque petits plaisirs et faire passer le temps. Je m’étira, qui peux être assez con pour se laisser torturer ici ?Je donnerais n’importe quoi pour voir quelque goutte de sangs perlaient sur le torse d’un être humain. On pourrais croire a une psychopathe en manque la. Faudrait que je me calme un peux.

- Tu veux pas bouger un peux ?

Je lança la phrase tranquillement. Si elle ne voulait pas on improviserais, mais la rien faire ça commencer a me monter au cerveau. Mais comment peux-t-elle restait la, sans bouger et sûrement se lamenter sur son sors ? Peut-être que si tu n’avais pas fais de connerie pour arriver ici tu n’en serais pas la. Tiens je peux parler moi, je me plain déjà. Bon j’arrête zen restons zen, je veux juste marcher, ça nous réchauffera plus que de rester la contre des murs aussi froid que la glace. J’avais déjà un peux pris mes repères pour m’habituer a la prison. Si elle ne voulait vraiment pas, je partirais marcher seule.

[dsl du retard des bugs et des problèmes irl]