Si je savais. [ Pv Erain ]

L’air usagé de la prison devient insupportable. Être enfermée avec des sous hommes est quelque peu oppressant. Hina a besoin d’air. La cour est le seul endroit où je pourrais regarder le ciel et faire abstraction du monde, si malheureux soit il, qui m’entoure.
J’avance donc vers l’extérieur, sous les yeux de quelques gardiens, qui n’oublient pas de laisser des sourires se dessiner sur mon passage. De quoi se moquent ils? Du fait que je suis une prisonnière et eux gardiens? J’ai envie de rire tiens, ils sont aussi prisonniers que moi. Mais eux, c’est de leur connerie.
Je ne n’ai pas d’attention à leur porter, trop d’honneur pour eux.
Je dois l’avouer, l’idée d’aller dehors est omniprésente. Je vais enfin pouvoir respirer de l’air pur.

« T’as 20 minutes, pas plus. »

La ferme. Je prendrai le temps que je veux. Hina n’a pas d’ordre à recevoir, surtout venant de chiens galeux.
Les portes s’ouvrent. La lumière fait mal aux yeux. J’avance les paupières baissées vers l’extérieur. J’entends les portes qui se referment derrière moi. J’ai l’impression de ne plus avoir vu le jour depuis des années. J’avance, les yeux rivés sur le sol vers le centre de la cour. Je ne le fais pas exprès, mais puisque le monde tourne autour de moi, inconsciemment je sais où est ma place. Je lève ma tête en direction du ciel. Le temps n’est pas mauvais, ni bon. Il est neutre. Le temps, c’est le seul qui puisse être neutre. Les gens sont bons ou mauvais, mais le temps lui, il peut être neutre. Je sais que mes pensées sont presque incohérentes, et que si j’en parlais à quelqu’un il ne comprendrait certainement pas. Mais c’est normal, il ne serait pas à mon niveau.
Je le regarde encore et toujours, et Hina trouve cela magnifique. Étrangement, si le ciel était parsemé de sang, il ne serait pas aussi beau, non. J’en deviens presque rêveuse.
Je suppose que si quelqu’un me voit, il me prendrait pour une pauvre fille perdue. Debout, seule, regardant le ciel. Mais Hina s’en moque. Je ne suis pas perdue, bien au contraire. Je sais apprécier les choses qui doivent l’être, et l’espace au dessus de nos crânes, l’est.
Je n’irai jamais au ciel. Voilà là où s’arrête ma puissance. Je le hais autant que je l’aime.

Je regarde l’endroit par lequel je suis entré, et par lequel je ne repasserai jamais. De l’autre coté, c’est la liberté, soit disant. De l’autre coté, j’ai acquis cette splendeur inégalable. La prison, c’est un test.
Je regarde les autres qui profitent un peu de l’air libre. Ils ne me dérangent pas pour une fois. Pourquoi? J’en sais rien. Je suis peut être vraiment perdue.
Je vais reprendre le dessus, c’est juste une question de temps. Hina ne sombrera plus.
Je m’assoies par terre; toujours au centre de la cour. Je regarde la porte d’entrée, et je ne sais pourquoi, je m’amuse avec les racines qui jonchent le sol. L’ennui pèse. Personne à persécuter, personne à qui parler, personne comme moi. Mais Hina ne veut pas s’énerver, Hina veut profiter du décor.


[ Comme je te l'ai dit pas top xD ]