Angus en renfort...

Invité

Le taxi me dépose juste devant la prison. Sadismus. Le chauffeur était une espèce de tas de graisse informe qui essayait vainement de me faire la discussion. Qu'est-ce-que j'en avais à faire de sa femme et de ses gosses? Ils devaient être aussi porcins que lui si ce n'est pire. D'ailleurs je me demandais si ce gros porc qui puait la friture n'avait pas fusionné avec son siège en voyant les tâches rondes et grasses qui avaient transpercé le velours et la mousse rembourrée du dit siège.
Durant le trajet, je m'étais plongé dans le dossier que l'administration due la prison m'avait envoyé. Il y avait un plan, assez succint je dois dire, quelques clichés -lugubres- de l'endroit où j'allais exercer mes talents, une note -polie et impersonnelle- de la Directrice une certaine Böse, ainsi que mes accréditations, le numéro et la clé de ma chambre. Je m'efforçais de me concentrer sur cette paperasse, le nez dirigé vers le courant d'air frais prodigué par la vitre ouverte de mon côté, essayant d'ignorer l'étrange langage mi-humain mi-animal de mon chauffeur et la musique agaçante qui hurlait dans l'habitacle.
Ce fut avec un soulagement non dissimulé que j'aperçus l'enceinte de la prison. Le taxi décélera, pour s'arrêter. Le chauffeur tourna sa face simiessque dans ma direction marmonnant le montant de la course. Je lui tend juste assez de monnaie, autant éviter le pourboire...il fronce les sourcils l'air bougon. Avec un sourire je sors un autre billet. Je crois déceler une lueur d'intelligence dans son regard tandis que sa paume se couvre d'une sueur moite. J'effleure le bout de ses doigts boudinés avec le billet avant de le ranger aussi rapidement dasn mon porte-feuille. Je lui adresse un regard compatissant et d'une voix douce lui réplique.

"Depuis quand les pourceaux ont besoin d'argent?"

Pas la peine de comprendre ce qu'il hurle...des insultes. Je sors de la voiture, ma valise à la main et claque brutalement la portière. De toutes mes forces. Avant qu'il ne redémarre, le majeur dressé dans ma direction j'en profite pour donner un coup de pied rageur dans la roue arrière. Quel connard! l'image classique du chauffeur de taxi cradingue, débile et ignare a encore de beaux jours devant elle.
Je rajuste ma veste noire et me dirige tranquillement vers les portes de métal noir. Je distingue une silhouette qui s'approche de moi. Parfait...un comité d'accueil. Espérons qu'il sera plus cultivé que le porcidé qui m'a amené ici.

Invité

- Miss Zimmer pour l'Entrée du Personnel -

Je lève les yeux de mon livre. Quoi ? Moi ? Pourquoi moi ? Personne d'autre n'a rien a faire ? Je jette un regard autour de moi. La salle est vide. Ah ba non. Je suis la seule. Bien vue, madame la directrice. Je me lève. Mes cheveux tombe dans une droiture parfaite dans mon dos. Mes mains vont poser le livre sur une pile. Un peu plus loin. Des livres stupides. A mon goût.

Je sors de la pièce. Je suis la dernière arrivée ici. Alors, je ne m'attendais pas à avoir à chercher quelqu'un aussi vite. Un collègue, qui plus est. Etrange. Pas un détenu ? Me ferait-on un test ? Si c'est le cas, s'en est franchement ennuyant. Qui aurait besoin de me tester ? A part... le monde. Restons calme. N'oublions pas notre personnage.

Je m'avance d'un pas tranquille vers la porte. A celle-ci, quelqu'un me tend le dossier du nouveau venu. "Angus Von der Haussen". Un allemand ? Sans doute. Ou du moins, quelqu'un du genre. Intéressant. Je me permet de parcourir un peu son dossier. Il n'aime pas l'eau ? Tiens donc. Nous avons un détenu comme ça je crois. Un détenu que je n'ai pas eut l'honneur de rencontrer. Enfin, "l'honneur". C'est vite dit.

Je repose le dossier et ouvre la porte. J'arrive juste pour une scène quelque peu commune. Une voiture jaune qui s'éloigne avec des bruits plutôt significatifs qui s'en sorte. Mon regard fixe le véhicule, avant de se poser sur l'homme qui est resté sur place. Je prend encore mon temps. n'allons pas trop vite en besogne. QUi est-il ? J'ai bien l’intention de le savoir. Mes yeux le toise des pieds à la tête. Il ne m'a pas vu. Pas encore.

Au bout d'une minute, voir deux, je sors de l'ombre. Je sors et m'avance. Je me plante a quelques mètres de lui. Levant la main, paume vers le ciel, je dit simplement :

- Bienvenue à Sadismus, le Palais... -

J'aurais dut ajouter quelque chose mais je ne le fait pas. Je fais toujours ça. je ne finis pas mes phrases. Et ce n'est pas près de s'arrêter.

Invité

Une silhouette sort de l'ombre prodiguée par l'imposant bâtiment à une centaine de mètres de moi. Une jeune femme...et bien, si c'est une gardienne, la pauvre doit avoir du mal à s'imposer. Elle a l'air plutôt frêle, fragile. On pourrait la briser si facilement. J'accroche un sourire chaleureux à mes rêves. Dans un tel lieu, le jeu des apparences est primordial, même si la réputation de Sadismus est plutôt peu reluisante en parallèle à la déclaration des droits de l'homme, je ne vais pas m'amuser à effrayer tout le monde.
Je réponds à son salut par un léger signe de la main, en plissant légèrement les paupières. Un vent froid se lève, soulevant mes cheveux doré. Je lève un instant les yeux au ciel. Pas de pluie...par pitié pas de pluie. Je déteste la pluie. Je la hais. Je l'abhorre...
Elle me souhaite la bienvenue mais n'achève pas sa phrase. Surprenant. Timidité ou plus simplement satanée habitude qui va rapidement me mettre les nerfs en une jolie petite boule qui ne tardera pas à exploser rapidement.

"Merci pour l'accueil...Angus Van Der Haussen. Mais Angus suffira largement."

Les gens sont souvent perdus lorsque j'énonce mon identité. Mon nom de famille est plutôt long. Trop long pour les mémoires. Je m'avance calmement alors que les lourdes grilles s'ouvrent en un grincement sinistre. Charmant...vraiment charmant. Mon regard se pose ça et là sur les arbres dans la cour, les silhouettes fantômatiques qui se déplacent. Sadismus a l'air d'être hors du temps. Un lieu où les cris et les hurlements doivent résonner sur les vieilles pierres comme la plus agréable des musiques.

"Y-a-t-il des règles spéciales dans ce lieu? Des choses...interdites?"

Le dernier mot je le prononce en souriant, le regard un peu rêveur. L'interdit...quelque chose de diablement tentant. Surtout pour quelqu'un comme moi. Si les gardiens ont en effet tous les droits, ce travail sera une véritable sinécure.

Invité

Je le toise d'un peu plus près. Il est grand. Il est plutot maigre. Je m'attarde quelque peu sur son visage. Je croise son regard. Hum. Peu amicale. Tant mieux, il faut de ça dans cette prison. Des gens peu amicaux... Mais alors, pourquoi m'a-t-on demandé d'être quelqu'un d"ouvert" et de plutôt "polyvalent" ? Mystère. Peut-etre une expérience du gouvernement... Ah, je les hais. Mais bon. C'est un travail comme un autre. Une mission à exécuter. Une mission a finir.

Et je la finirais brillamment...

Il se présente. Pas besoin. Je connais déjà son nom. Mais je ne le précise pas. Agacer quelqu'un dès son arrivée n'est pas toujorurs une bonne idée. Même si cela peut etre attreyant. N'empêche... Je ne lui dit pas que je m'en fous de comment il s'appelle. Même si c'est peut-etre plus sympathique de savoir à qui l'on parle. Je hoche la tete.

- Ok... -

J'ai un ton calme. Lequel prendre à part celui-ci ? Hum. Le calme est bien. Il passe a côté de moi pour entrer. Je hausse les épaule et me décale un peu. Avant de le suivre et de fermer les grilles après son passage. Ill prend son temps pour regarder autour. Il a tout le temps pour s'habituer à cet endroit. Après tout, il est là pour un moment...

Alors que je range les clés dans ma poche, il me pose une question. Je lui répond ou pas ? Hum, choix difficile. Je suis tenter d elui laisser un blanc, mais ma fausse identité me pousse à lui répondre. Je me laisse cependant quelque secondes, commes si j'analysais sa question. Des trucs interdits ? Oh ça oui, il y en a... Mais qui osera dire dans cet endroit qu'il est propre comme une oie blanche ? Suffit de montrer patte blanche à l'accueil. Le reste... c'est au choix de chacun.

Je m'avance à sa hauteur pour le dépasser. Puis je continue d'avancer pour l'emmener vers l'entrée de la prison.

- Des choses... oui. Des règles aussi beaucoup... Les gardiens ne sont pas vraiment obligés... -

"de les suivre". Encore une fois, ce tic. il n'a pas vraiment dut comprendre ce que je lui disais. Mais je m'en fous un peu aussi. S'il y a un problème, il n'a qu'à le dire. Mais je ne vais pas trahir ma couverture pour une simple réflexion. Je me permet de lever la tete quelques instants vers le ciel.

Un sourire léger se dessine sur mes lèvres tendit que je me tourne vers lui. Comme précédemmenta vec ma paume, je pointe mon index vers le ciel. D'un air innocent, je dit :

- Vous êtes à temps... Le temps va bientôt... -

"se couvrir". Mais je pense qu'il s'en doute.

Au moment où je dis ça, une goutte vient s'écraser sur ma main. Déjà ? Je lui adresse un regard quelques instants. Puis, je me tourne et avance de mon allure presque lente vers la porte.

Invité

Elle me parle d'un ton détaché, trop calme pour être naturel. Ces sacrées apparences...est-elle encore libre ou s'est-elle laissée posséder par cet endroit? Elle ne réponds pas à mes questions, les éludant ou laissant ses réponses en suspens. Quelle vilaine habitude. Je fronce légèrement le nez. Ses paroles ne me satisfont pas, mais c'est une collègue. Et c'est mon premier jour...je ne vais pas commencer par me mettre à dos les gens qui sont du bon côté des barreaux. C'est-à-dire du mien.

Ainsi donc, il y a bel et bien des règles s'appliquant dans ce lieu. Connaissant un peu la nature humaine, je suis certain qu'elles ne concernent que les prisonniers. S'ils savaient obéir aux règles de l'extérieur ils ne seraient pas ici. Nous devons avoir tous les droits dans ce lieu qui semble échapper aux lois humaines. Quel intense sentiment de puissance m'envahit. L'expression "se gonfler d'orgueil" prend à cet instant précis tout son sens. Elle me dépasse sans avoir achevé sa phrase. Mais il n'y en avait pas besoin. J'ai parfaitement compris. Je laisse échapper un "bien bien" songeur. Soudain elle s'arrête, se tourne dans ma direction et dresse un doigt. Elle ne finit pas sa phrase, comme toujours.

Je lève les yeux sur un ciel gris acier. Les nuages lourds et gris planent paresseusement dans un vent qui a sensiblement fraîchi. Je plisse les paupières, tandis qu'il me semble sentir un étrange et pourtant familier grondement au plus profond de mon être. Ma coeur s'accélère et j'ai l'impression qu'il cogne contre ma poitrine comme un forcené frapperait les murs de sa geôle. Ma respiration s'accélère...

La pluie...je déteste la pluie. Une goutte froide s'écrase sur mon frotn. Je l'essuie vivement et fixe la porte d'entrée du bâtiment. Un seul regard à la jeune femme qui avance tranquillement ignorant cette eau venue du ciel. Je serre les dents...je sais que je ne tiendrais pas longtemps avant de me mettre à courir ou en hurlant de rage ou en pleurant de colère. J'accélère le pas, la dépassant d'un pas plutôt vif.

Lorsque j'atteins enfin la porte du bâtiment et la courte marquise qui protège l'entrée, je suis presque hors d'haleine et au bord de la crise d'angoisse. Je me redresse, prenant une grande inspiration. La jeune femme vint me rejoindre. La pluie a laissé ses petites marques humides et rondes sur les épaules de sa veste. La mienne doit être légèrement humide mais elle semble peser des tonnes.

Je ne lui donne aucune explication sur mon comportement. Je lui adresse simplement un regard sombre, le visage fermé. Si elle a le malheur de poser une question à ce sujet, si j'estime que sa façon de me dévisager ne me convient pas...je risque d'imploser...

Invité

J'avance d'un pas tranquille. Celui que je m'applique à respecter. La pluie ne m'inquiète pas vraiment. On m'a apprit à ne pas craindre la pluie. A ne rien craindre, en fait. Voila pourquoi je ne suis même pas impressionée par lui. Mon personnage le devrai, mais intérieurement, je ne le suis pas. C'est vrai que mon apparence ne joue pas toujours en ma faveur dans une prison comme celle-ci. Mais il vaut mieux ne pas s'y fier. Je ne suis pas vraiment n'importe qui. J'évite de le montrer, mais je crois que le dernier à s'être moqué doit être encore en réanimation à l'infirmerie de la prison. Oui. Vraiment. Je préfère qu'on ne se moque pas de moi. Ou que l'on se fasse de fausses idées.

Comme quoi, juger sur une apparence est parfois mortel.

Il me dépasse alors. A son allure rapide, j'en conclut que son dossier n'avait pas mentit. Il a bien une certaine désappréhension vis-à-vis de la pluie. Interessant. Interessant, c'est toujours bien de connaître quelques points faibles. Ceux ci ressortent souvent dans des situations critiques. Et nous permette souvent de nous en sortir. Il pleut doucement. Puis de plus en plus fort. Mais je n'accélère pas le pas. Je ne tarde pas à le rattraper dans le hall et m'arrête.

J'hausse un sourcil dans sa direction. Puis je demande :

-Chambre... ?-

On a dut lui fournir un numéro de chambre dans son "dossier d'emploi". Comme ça, ça m'évitera de devoir la chercher pour lui et ca nous fera gagner du temps. Peu après ma première question, je lui pose par la même occasion :

-Tu veux visiter... ? -

"les lieux", mais la, je crois qu'il a comprit. Je me contente de le regarder d'un air calme et pas du tout gêné de la pluie alentour ou de l'environnement. Non. Je n'ai pour le moment rien à craindre apparemment et je ne lui ai rien fait qui pourrait lui mettre les nerfs en pelotes.. a part peut-etre ma façon de parler.

» Angus Von Der Haussen