Enfant blessé [PV Ed]

>> Salle d'isolement

Je porte dans mes bras un garçon sanglotant. Je traverse les couloirs ignorant les regards des prisonniers et des gardiens. J'arrive enfin à l'informerie ou je le dépose doucement sur un matelas. Là, je vais ouvrir les placards pour en sortir de quoi le soigner. D'abord, désinfectant et eau, je rince sa main blessée, la nettoye, désinfecte les éventuelles plaies... Et installe une atelle... Je me souviens avoir fait les même gestes avec Carl... Mais là, il y a quelque chose en plus, comme de la tendresse. Ceci fait, je nettoie et désinfecte son épaule et son visage. Je murmure alors:

"Cesse de pleurer, Edward, c'est terminé. C'est fini."

Je passe doucement mes doigts sur ses yeux avant de demander:

"Je dois désinfecter tes genoux aussi. Tu veux bien te deshabiller ? Je vais te chercher d'autres vêtements."

Je reste dans la salle, mais je lui tourne le dos... C'est tellement ridicule... Je l'ai violé et je lui demande la permission de toucher de nouveau sa peau... Et je le laisse se deshabiller... Il a même la possibilité de se cacher sous les draps aussi... Je trouve enfin un uniforme à sa taille et je me tourne face à lui... Je me demande comment je vais m'y prendre pour lui parler de la pomade pour appaiser les douleurs de son anus... Peut être vaut il mieux que je lui propose de se l'appliquer lui même...

Fin de l’apesanteur, mes pieds redescendent jusqu’à toucher terre. Je le regarde surpris. Pourquoi fait-il ça ? Il se retire de moi lentement, sans la moindre brusquerie et je crispe, m’attendant à ce qu’il renonce alors à toute douceur pour me prendre violemment. Mais encore une fois je me trompe, il n’en fait rien, au contraire. Il m’embrasse et me prend de nouveau dans ses bras. Je ne bouge pas, je me laisse faire… c’est plutôt agréable, même si mon épaule n’apprécie pas, elle. Et puis il me lâche complètement, frustration et soulagement, pourquoi ce que je ressent est-il toujours si compliqué ? J’ai les jambes qui flageolent un peu, je préfère m’asseoir plutôt que de risquer de me retrouver par terre d’une manière plus brusque. Il me tourne le dos, je ne sais pas ce qu’il fait, il se rhabille je crois. Je me recroqueville sur moi-même, adossé au mur, mon visage dans mes mains qui deviennent de ce fait rapidement humides. Je ne sais pas pourquoi il s’est arrêté comme ça. Je ne comprend pas pourquoi, je ne le comprends pas en fait. Il me surprend à chaque fois. Je me demande ce qu’il va faire maintenant… me frapper encore ? je ne sais pas, peut être mais il a été plutôt doux dernièrement alors j’espère que non… Ou peut être qu’il en a juste marre de moi, il va s’en aller et me laisser là, je pourrais enfin me reposer, ce sera fini. C’est beau de rêver.

Il se retourne face à moi. Il a l’air encore plus grand comme ça. En tout cas visiblement ma dernière hypothèse n’était pas la bonne. Il me relève sans rien dire. Un petit air de déjà vu… sauf que cette fois il ne me met pas son couteau sous la gorge… il me remet mon pantalon. Là je ne le comprends vraiment plus du tout. Mon pantalon est dans un sale état, avec des déchirures un peu partout. Normal, n’empêche que ça fait du bien de ne plus être à moitié nu. Il me soulève de nouveau du sol, mais pour me porter cette fois ci. Remarque je dois pas être trop lourd pour quelqu’un comme lui. Il m’emmène… où ? Pas dans la chambre de torture j’espère. Mais vu son attitude je pense que non… On dirait qu’on remonte… J’arrête de réfléchir, je me laisse aller contre lui en sanglotant toujours. Je ne sais pas où il m’emmène mais ça ne peut pas être pire qu’en bas de toute façon. Je voudrais qu’il continu à être gentil.. J’aimerai bien qu’il me ramène dans ma cellule et puis qu’il me laisse. Adena s’inquiéterais peut être de ce que je suis devenu… Je ne veux pas qu’il me fasse mal encore, je n’en peux plus. Je ferme les yeux.

Je les ouvre de nouveau quand il me pose. Qu’est ce que c’est que cette pièce rien de connu en tout cas… Je n’arrive pas à arrêter de pleurer, comme si une sorte de vanne avait cédée en moi tout à l‘heure. Dire que je n’avais pas pleuré depuis plusieurs années avant d’arriver dans cette prison… Je tressaille quand il touche à ma main, pour quoi faire ? Elle a déjà suffisamment souffert comme ça ! Ah, en fait il… me soigne. Il est carrément étrange en fait. Je me laisse faire, encore, je n’aime pas ça. Mais pourtant il est très doux avec moi maintenant. Je dirais même tendre… Comment quelqu’un peut –il changer d’attitude à ce point ? Mais on dirait qu’il ne va pas redevenir violent finalement… Ca devrait me rassurer alors pourquoi je pleure toujours ?


"Cesse de pleurer, Edward, c'est terminé. C'est fini."

Vraiment ? Je peux y croire ? Je n’ose pas… Pourtant ça a l’air bien réel. Il passe ses doigts sur mes yeux. J’hoquette encore un peu et puis mes sanglots commencent à s’apaiser.

"Je dois désinfecter tes genoux aussi. Tu veux bien te déshabiller ? Je vais te chercher d'autres vêtements."

Une chose est sûr, il a beau avoir changé d’attitude je n’ai pas du tout envie de me déshabiller pour me retrouver nu sur un lit dans la même pièce que lui. Que mes genoux soient en sang ou non. Il est toujours là mais il me tourne le dos. J’hésite un instant… et puis je plonge sous les draps du lit en faisant attention à mes blessures. Je m’enfouis complètement sous les draps, tête y compris. Politique de l’autruche. Je ne le vois pas, il ne me voit pas. Je sais bien que c’est stupide mais je ne sais pas bien quoi faire d’autre… J’étouffe… Finalement au bout de quelques minutes je ressors la tête de sous le draps pour le regarder d’un air suspicieux. Il a des vêtements à la main mais ça ne veut rien dire. Je ne peux pas oublier si vite que c’est à cause de lui que j’ai si mal. N’empêche que je ne dois pas être très effrayant avec les cheveux en bataille et les yeux toujours larmoyant.

Ca ne lui va pas du tout ce sourire, ça fait bizarre… Enfin disons que ça contraste énormément avec la tête de sadique qu’il faisait dans les sous sol. Il se rapproche et je m’agrippe fermement aux draps. Je ne lui fais pas confiance, jusqu’ici rien d nouveau de toute façon je ne fais confiance à personne, et en plus je lui ai désobéis à l’instant ce qui doit le contrarier je suppose. Mais il n’a pas non plus tellement le visage de quelqu’un de contrarié. D’ailleurs il pose juste les vêtements qu’il tenait avant de s’asseoir à côté du lit où je suis allongé sur une chaise qu’il a rapproché sans faire ne serait ce que mine de chercher à me frapper pour me punir. Je me décrispe un peu. Il m’observe, je l’observe en retour, bref moment de silence. Puis il s’adresse à moi.

Je risque pas tellement d’oublier où je suis-je crois, cette prison ressemble trop à une prison pour ça ne serait ce que par les uniformes… Quant à la raison à vrai dire je m’en souviens même très bien… Violent et cruel ? Sans aucun doute oui, pas plus que les autres remarque. Moi ? Je suis insensible parait-il, pas tout à fait pareil m’enfin bon. Je ne savais pas qu’il y avait des conventions ici, je croyais que les gardiens faisaient juste ce qu’ils voulaient un point c’est tout. Ce qui est sans doute le cas d’ailleurs, alors je ne m’attendais pas à des excuses, d’ailleurs je ne m’attendais même pas à ce qu’il me laisse remonter si vite, ni qu’il me soigne. D’autant plus qu’évidemment je savais parfaitement que les sous sols étaient interdit d’accès. Comme l’aile des gardiens d’ailleurs, mais je trouvais plus prudent de visiter les sous sols d’abord. Moins de risque de rencontrer un gardien, tu parles… Je ne devrais pas envie de retourner explorer les sous sols en catimini, ni de me rendre dans celle des gardiens d’ailleurs… Pourquoi est ce que je manque autant de prudence ? Pourquoi faut –il que ce qui est interdit m’attire autant ? Un de ses jours j’y laisserais ma peau ce qui ne sera peut être pas plus mal remarque… enfin c’est ce que je me dis toujours mais finalement aujourd’hui j’avais pas du tout envie de mourir… Prisonnier ça je sais que je le suis, mais je ne me suis jamais considéré comme meurtrier et criminel, c’est étrange parce qu’en y réfléchissant bien c’est ce que je suis. Si je suis ici c’est parce que je l’ai voulu, pas sûr que ça ait été la meilleure décision de toute ma vie d’ailleurs. Je me demandes ce qu’il dirait si il savait que c’est de ma propre volonté que je suis arrivé là, que mon avocat m’avait presque tiré d’affaire en arguant de mon âge avant que je le tues ? D’un autre côté si je l’avais laissé où je serais ? Tout seul de toute façon dans un internat ou un orphelinat je suppose… Est-ce que ça aurait été mieux ? Maintenant je ne sais pas puisque je n’ai toujours pas réussis à trouver ma cousine, mais sur le moment c’est elle que je voulais voir et elle est censée être ici. Elle est peut être morte… Comment la supposée mort d’une fille que je n’ai fait qu’entrapercevoir une fois peut elle m’attrister davantage que la mort de mes parents et de mes frère et sœur ? D’un autre côté c’est moi qui les aie tués, ça sert à rien d’être triste…

Le bruit que font les produits de désinfection quand il les pose près de moi me sort de mes pensées peu réjouissantes. Pourquoi m’a-t-il dit ça ? Je n’avais aucune envie d’y penser ! Torture morale après la torture physique ? Et puis de quel droit ? il n’est pas vraiment un exemple quand même, au moins je n’ai jamais violé personne. Quoique ce que je faisais au gens devait pas être terrible non plus pour eux, mais de toute façon je m’en fiche. Personne n’en a jamais rien eu à faire de moi à part comme jolie décoration alors je ne vois pas pourquoi je ferais attention aux autres.

"Il faut te soigner, Edward. Si tu ne veux pas que je te touche, fais le toi-même, mais ça doit être fait. Je ne peux pas sortir et te laisser seul ici. Si tu veux, je vais chercher un autre gardien ou l’infirmière. Ca, c’est pour tes genoux, il faut les rincer, les désinfecter et les panser. Et ça… c’est une pommade contre les irritations et les brûlure pour… l’intérieur…"

Le problème c’est que si je n’ai pas envie qu’il me touche je n’ai pas plus envie de me faire toucher par quelqu’un d’autre non plus… et je ne sais absolument pas comment faire pour soigner mes genoux. Pommade pour… Je sens mes joues devenir brûlante ce qui est un peu stupide étant donner qu’il m’a lui-même fait ces brûlures et que donc c’est franchement pas le moment d’être prude… Enfin heureusement je devrais me débrouiller pour la pommade, mais pas pour les genoux. C’est grave si ce n’est pas soigné ? Je suppose puisqu’il insiste comme ça… Ca me rappel de mauvais souvenirs… Mais je ne peux pas faire autrement, non ? Il approche sa main, trop doucement pour qu’il puisse vouloir être brutal, alors je ne bouge pas. C’est assez agréable de se faire caresser les cheveux comme ça, sauf si… aie ! je me crispe un peu. Il me reste des bleus et un certain nombre de petites croûtes dues à des entailles de mon cuir chevelu. Précédente rencontre avec les gardiens.

"Dis moi ce que tu veux faire, Edward."

« Je ne veux pas être ici finalement et pourtant je ne regrette rien… » Murmurais je doucement. Non je ne regrette pas d’avoir éliminé toutes ces saletés, pas du tout, je les haïssais trop. Je les hais toujours d’ailleurs et encore plus d’être mort… Les sentiments n’ont pas de logique. Finalement je me décide, même si il recommence de toute façon ça n’a pas d’importance, j’ai l’impression d’être mort. Je me déshabille doucement sous les draps.

« Je ne sais pas comment faire pour désinfecter… »

Je parle à peine plus fort que toute à l’heure, je ne le regarde pas. J’ai peur. Peur qu’il recommence encore, que de me voir nu ça réveille son désir… mais je n’ai pas plus confiance en les autres gardiens… Alors je sors lentement de sous les draps pour m’assoire au bord du lit mes genoux face à lui et j’attends. Je n’ose pas le regarder j’ai trop peur de me remettre à pleurer.

Est-ce que je suis complètement fou ? D’une certaine manière je savais déjà que je l’étais bien sûr mais pas à ce point là… Cet homme vient de me violer et je me déshabille devant lui. Est-ce que je pense qu’un drap c’est suffisent ? Il n’a qu’à me l’arracher, comme il a arraché mon pantalon… Je frémis à ce souvenir et finalement je reste là à trembler de toute façon qu’est ce que j’y peut ? Mes vêtements déchirés n’auraient pas non plus été un obstacle bien conséquent si il l’avait voulu. Oui si il avait voulu recommencer il n’aurait eu aucune difficulté. Et il n’avait pas non plus besoin de me ramener des sous sols, sauf si il voulait plus de confort… Oui peut être qu’il veut simplement que je ne saigne pas sur lui et être dans un lit, mais dans e cas là qu’y puis je ? Pas grand-chose que je sois habillé ou non, il peut faire ce qu’il veut. Un fort sentiment d’impuissance m’envahit, je suis incapable de me défendre contre des adultes beaucoup plus grand, plus corpulent et plus fort que moi… mais je peux au moins me débattre, les griffer, les mordre et voir leur arracher les yeux ! Légèrement ragaillardi je chasse ce sentiment encombrant.

Je trésaille quand ses mains s’approchent de moi, mais il se met alors à commenter ce qu’il fait à ma grande surprise. Pourquoi il veut m’apprendre ça ? Parce qu’il n’a pas envie de le faire et qu’il veut donc que je fasse l’autre genou ? Enfin peu importe, c’est un savoir très intéressant et je l’écoute attentivement en regardant ce qu’il fait. J’ai toujours aimé apprendre, apprendre tout et n’importe quoi d’ailleurs. Mais là en plus c’est un savoir utile qui risque malheureusement de servir. J’observe ce qu’il fait avec la plus grande attention… parce que ça m’intéresse et pour pouvoir reproduire ce qu’il fait bien sûr… mais aussi parce que je n’ai pas cessé de trembler depuis que ses mains se sont reposées sur moi. Il me fait peur et ça non plus je n’y peut rien. Je finis même par trouver ça un peu injuste, parce que là il est gentil avec moi. Mais je sais qui je croise son regard je me souviendrais trop bien de ce qu’il vient de me faire, alors je garde mes yeux fixés sur ses mains.

"Voilà, c'est fini, tu vois, ce n'était pas bien difficile. Je m'occupe de l'autre genou, d'accord ?"

Je me contente d’acquiescer d’un hochement de tête sans prendre la parole. Je n’aime vraiment pas la phase désinfectant, mes genoux me font assez mal comme ça sans qu’il ait besoin d’en rajouter ! Au fait pourquoi voulait-il me l’apprendre alors finalement ? si ce n’était pas pour que je fasse la suite ? Je devrais arrêter d’essayer de le comprendre c’est peine perdue ; Mais c’est malheureusement peine perdue également d’essayer de me l’interdire. Je cherche toujours à tout comprendre, surtout quand c’est incompréhensible. Il a fini et se met à ranger. Pourquoi il ferme tout à clé et pose cette fameuse clé loin de moi ? Il y a quelque chose que je ne dois pas trouver dans ces placards ? Du coup ça me donne envie de les explorer… je me fait une frayeur quand il se mets soudain à sortir ses armes. Je me cacje davantage sous e drap en tremblant encore davantage que quand il me soignait. Mais il les pose sans les utiliser. Je reste quand même sous les draps, rempart pitoyable mais rempart. Ce n’est pas parce qu’il n’a pas ses armes qu’il n’est pas dangereux, je le sais trop bien. Il m’a frappé suffisamment de fois et suffisamment fort pour que je le sache… Les larmes se remettent à couler à ce souvenir et je tente de les essuyer avant qu’il revienne vers moi, sans grand succès. Tant qu’il y n a qui se forme de nouvelles ça ne sert à rien de toute façon…
Il se rassoit et me prend la main pour me donner une crème. Son regard n’est décidemment plus le même. Il est beaucoup plus doux et bien moins effrayant. Mes larmes arrêtent doucement de couler, il n’a visiblement pas envie de devoir déjà me soigner à nouveau.

"Je te laisse faire, tu en mets bien partout, d'accord... Et... si tu as besoin de quelque chose... tu peux me demander... d'accord ?"

Oh, c’est vrai ce tube c’est pour… J’ose à peine lui demander d’une voie tremblante.

« Euh vous pouvez vous retourner… ? »

Je ne regarde pas si il accède à ma demande, je me tourne dans l’autre sens moi aussi. Je sais que vu l’endroit où je dois appliquer la pommade c’est un peu bête mais je ne veux pas le voir, vraiment pas. C’est là que je me rends compte après plusieurs essaies infructueux que je n’arrive pas à ouvrir le tube d’une seule main. Je ne veux pas lui demander de l’aide, surtout pas, pas pour ça. Je m’acharne en utilisant mes dents et finis par réussir en écornant salement le bouchon. Seulement voilà là encore je suis incapable de poursuivre d’une seule main… pourquoi a-t-il fallut qu’il m’écrase la main gauche ? Je suis gaucher, si encore je n’avait pas du me débrouiller avec la droite mais avec l’autre… Je me sens misérable, je suis incapable de faire même ça tout seul. J’ai beau essayer, je suis trop maladroit, je met de la crème un peu partout mais pas où il faut… Je finis par faire tomber le tube par terre et le bruit de sa chute résonne dans la pièce. Comme avait résonné le craquement de ma main dans la salle obscure du sous sol. Je réalise avec terreur que si je ne peux pas le faire mais qu’il faut le faire quand même… Je plonge dans mon oreiller en sanglotant. Je ne veux qu’il me touche de nouveau à cet endroit, je ne veux pas. Il a été gentil avec moi et il m’a soigné, certes… Mais si jamais l redevenait comme avant ? Et même sinon je n’en ai as la moindre envie. Pourtant j’ai mal, si cette pommade pouvait calmer cette douleur… Mais j’ai bien trop peur pour lui demander d’ailleurs je ne veux pas lui demander, je ne veux pas qu’il fasse ça ! Mal et peur, on dirait que mon existence se résout à ça en ce moment… Pourquoi lui ? Mais d’un autre côté je n’aimerai pas non plus que quelqu’un d’autre le fasse. Oh si seulement j’en étais capable… J’en ai assez de pleurer ! Je ne suis quand même pas si faible ! Ah oui ? Et pourtant dans mon état je ne peux même plus écrire… Et pourtant je suis incapable de m’arrêter, j’ai beau avoir la volonté je suis trop fatigué.

Je l’entends se rapprocher de moi et je me raidis en enfouissant davantage ma tête dans l’oreiller. Du coin de l’œil je le vois se pencher pour ramasser le tube, puis je ferme les yeux. Je n’ai pas envie de voir ; Je ne sais pas ce qu’il va faire et je ne suis pas sûr d’avoir envie de le savoir. En tout cas je me promets que s’il essaye quoi que ce soit de suspecte, je sortirais de mon apathie et me débattrais violemment. Je me le répète plusieurs fois pour en être sûr. Je sais ce qu’il est capable de faire quand je ne fais pas ce qu’il veut… encore une fois mes craintes étaient infondées semble-t-il, tant mieux… Il remonte les draps sur moi, les agrippe de ma main valide. Je sors un peu mon visage de l’oreiller car les lits sont décidemment des lieux où on respire difficilement et je le regarde Je n’aime pas qu’il soit si près, ça me donne un sentiment de danger… je n’aime pas qu’il soit loin, je me sens moins protégé… c’est compliqué.

"Ferme les yeux, Edward, calme toi et oublie où tu es pendant quelques minutes... Laisse moi faire, je te promets de ne pas te faire de mal... Même si je sais que la parole du maton qui t'a violé et passé à tabac n'a pas de valeur à tes yeux..."

Fermer les yeux je devrais y arriver sans top de problème mais oublier où je suis me semble totalement impossible. De toute façon pourquoi lui obéirais je d’abord ?! Je sens bien que c’est de l’opposition puérile mais je suis comme ça alors tant pis. Une promesse ? Il a raison de dire que sa parole n’a pas de valeur pour moi mais c’est parce qu’aucune parole n’a de valeur pour moi… parce que je n’ai confiance en personne. Son rappel de ce qu’il m’a fait me fait trembler, ce n’est pas très rassurant… Mais je ne bouge pas, je ne sais pas quoi faire d’autre après tout… Un instant je songe glacé que même si je lui échappe je serais dans cette prison, toujours, et que ce ne sera que pour tomber sur quelqu’un d’autre… Je sens ses doigts sur ma peau et j’agrippe plus fort encore le drap qui commence à être tout froissé. Et puis je sens ses doigts en moi… Je me raidis davantage, il est pourtant très doux. La crème fait glisser ses doigts et il les bouge très lentement. Néanmoins je suis soulagé qu’il les enlève.

"Je dois en mettre encore un peu, c'est presque fini, ce n'est pas trop froid ?"

Sa voie est toujours aussi calme, aussi basse. Je secoue lentement la tête en signe de dénégation mais je ne sais pas moi-même si c’est pour lui demander d’arrêter ou pour affirmer que non ce n’est pas trop froid. Je ne sais même pas si il a vu mon geste, comme ma tête est encore appuyée contre l’oreiller ce n’est pas sûr. Je ne sais pas quoi penser de l’homme qui est à côté de moi, il ‘a blessé, il m’a fait beaucoup de mal et puis il m’a serré dans ses bras et il m’a soigné. Je ne sais pas ce que je devrais ressentir, ni ce que je ressens, un mélange de terreur, de méfiance, de colère voir de haine et de reconnaissance... Bien étrange mélange… Je sentis à nouveau ses doigts en moi. Je m’efforçais de ne pas me crisper en me disant que ça ferait plus mal. Et puis je me rappelais, qu’il avait déjà fouillé mon intimité avec beaucoup plus de violence, souvenir douloureux qui ranima mes larmes presque éteintes… mais aussi que ses doigts c’étaient déjà enfoncés en moi, et qu’il y avait touché quelque chose qui m’avait procuré du plaisir, que cela avait été agréable malgré la situation… A ma grande honte ce souvenir là revenait aussi souvent que l’autres et au final je ne savais plus lequel j’aurais préféré me rappeler, en fait je crois que j’aurais aimé ne me souvenir de rien. Mais ça c’était impossible, juste un souhait de gamin pleurnichard… Il retira ses doigts de mon corps et je m’aperçu avec stupeur que je m’étais remis à sangloter fortement mais que dans le même temps mon membre avait recommencé à durcir très légèrement.

"Voilà, Edward, voilà, c'est terminé."

Il s’éloigne je le souhaites à cet instant de toutes mes forces. Je veux qu’il s’éloigne pour ne plus avoir peur mais aussi parce que j’aurais trop honte qu’il me voit comme ça. J’ai le visage rouge je crois ce qui jure un peu avec mes larmes. Je me blotti plus profondément sous le drap pour cacher l’objet de ma confusion. Au fait maintenant que j’y pense il a tenu sa promesse et il est loin de moi maintenant, alors je me calme progressivement et m’essuies les joues, pour une fois avec succès puisque mes yeux sont à nouveau sec. Je le regarde se rincer les mains d’un regard curieux. Je ne pensais pas qu’il tiendrait sa promesse, je suis heureux qu’il l’ait tenu mais je ne lui fais toujours pas confiance. Normal, je ne fais toujours confiance à personne. Pour l’instant je me trouve surtout dans une situation fortement embarrassante. Je ne sais absolument pas quoi faire. Je ne veux surtout pas qu’il me voie dans cet état parce que ce serait humiliant mais aussi parce que ça serait pour lui une vraie incitation à recommencer à me violer et ça me terrifie. Alors pourquoi est ce que ça ne me calme pas ? Comment puis je être à la fois effrayé à ce point et…. excité ? Je me tortille un peu dans le lit mal à l’aise, il faut que je me rhabille mais je ne vois pas comment faire. Il est hors de question de me lever pour aller chercher mes vêtements, si je me rhabille sous les draps ça ira sans doute mais sinon… J’ai malheureusement jeté mes vêtements juste un peu trop loin, juste un peu hors de portée. Pourquoi est ce que tout va de mal en pis aujourd’hui ? Je voudrais vraiment ne pas avoir croisé ce gardien. Je ne comprends absolument pas ce qui m’arrive, ce qui arrive à mon corps, la douleur je connais mais ça… non. Ca me fait d’autant plus peur. Je tends le bras pour essayer d’attraper mes vêtements sans y parvenir du tout. Ils m’échappent de pas grand-chose, ça m’énerve. Je le sens qui m’observe. Sauf que je ne veux absolument pas qu’il vienne me donner mes habits. Je ne veux pas qu’il s’approche ! Paniqué je tends le bras le plus possible en me penchant sans doute plus qu’il ne fallait malgré la douleur que cela m’occasionne. Et ce traître de drap tombe… Je me pétrifie pendant quelques secondes puis tourne lentement mon regard vers lui, mort de honte, horrifié mais surtout terrifié et tremblant. Je me fais la réflexion déplacée que je ne connais toujours pas son nom.

J’ai l’impression que le temps s’étire à l’infinie alors que je reste là, figé, le bras toujours tendu vers les si lointains vêtements qui paraissent s’éloigner à chaque seconde… Je le regarde, il me regarde et il n’y a rien entre lui et moi qui puisse m’en protéger. Son regard va d’abord s’égarer sur mon entre jambe, je me raidis davantage si c’est possible. Il sourit, je sens une vague de terreur intense me balayer et des larmes perlent de nouveau à mes yeux. Je fais de mon mieux pour les refouler alors qu’il tourne son regard vers le mien. Je ne veux pas qu’il sache à quel point il me fais peur, je ne veux pas qu’il sache le pouvoir qu’il a sur moi… même si j’ai l’impression que c’est peine perdue étant donné l‘expression que doit avoir mon visage. Son sourire disparaît et je ne sais pas si je dois m’en réjouir ou m’en inquiéter davantage encore. Je suis fatigué d’essayer de déchiffrer ses expressions, de prévoir ses actions mais de toute façon je ne peux pas m’en empêcher. Je l’ai toujours fait avec tout le monde, on ne perd pas si facilement ses habitudes. Alors je reste là sans bouger, , à me demander ce qu’il va faire, alors qu’il s’approche de moi.

Il me recouvre du drap, geste qui me sors de ma paralysie et je me recroqueville sur le lit, sous le drap, en serrant de toutes mes forces mes bras autour de mon corps pour essayer de calmer les battements de mon cœur affolé. Je vois ses mains poser les vêtements à côté de moi… et puis s’éloigner à mon grand soulagement. Je me calme un peu et tourne la tête pour le voir s’asseoir à la place qu’il a occupée précédemment.

"J'ai envie de toi, Edward, c'est un fait que je ne peux nier. Ton corps m'attire... Mais je ne te violerais plus. Je ne recommencerais plus ça, je ne te prendrais plus jamais... contre ton gré du moins..."

Je frisonne à ses mots, je sais bien qu’il a envie de moi mais l’entendre le dire me fais encore plus peur comme si tant qu’on ne le disait pas tout haut ça pouvait ne pas être vrai… c’était pareil tout à l’heure, comme si tant que personne ne disait qu’il m’avait violé ça avait encore une chance de ne pas être vrai, que ça avait une chance de disparaître comme si ça n’avait jamais été. Mais ce ne sont que des faux semblants, c’est peut être mieux que je ne me cache pas derrière, c’est dangereux de refuser la réalité… Je n’ose pas le croire, il ne me le fera plus, vraiment ? Plus jamais ? C’est vari que là il n’en a pas profité, il aurait pu pourtant. A retardement une pensée me frappe, plus jamais « contre mon gré » ce qui signifie qu’il pense que je pourrais un jour vouloir qu’il me prennes ? Ridicule. Ah bon ? Alors pourquoi tu bandes gros malin ? C’est normal qu’il pense ça après m’avoir vu ainsi… Et si il se rendait compte que je ne voudrais jamais ? Qu’est ce qu’il fera ? Je ne veux pas penser à ça, ça me fait peur parce que la réponse est évidente je crois… Je ravale une fois de plus mes larmes et entreprends de me rhabiller avec l’uniforme neuf qu’il m’a apporté ; Je déteste ces uniformes, comme tant d’autres choses dans cette prison… Et présentement je les déteste encore plus d’être si difficile à mettre. Je parviens difficilement à enfiler mon pantalon mais j’y parvins à mon grand soulagement. Mais la chemise est plus réfractaire, ma main inutilisable ne me permet guère de la forcer à davantage de docilité. Je finis par abandonner; j’entends le gardien soupirer doucement. Soupir d’envie ? Je ne pense pas, je ne sais pas pourquoi mais je suis presque certain que ce n’est pas ça. Néanmoins ce soupir me glace. Il me rappel ma présente situation Je me dis qu’au final je ferais mieux de choisir un moment pour le laisser me violer en faisant croire que je suis consentant plutôt qu’il s’énerve à nouveau et ne me prenne brutalement, il serait sûrement plus doux… Puis je repousse cette idée avec hargne, je ne suis pas une putain ! Je ne ferais jamais ça, jamais… Je fais un effort de volonté pour ne pas me laisser me rouler en boule au fond du lit pour pleurer jusqu’à ce que je me rende compte que c’était un cauchemar.

"Tu veux te reposer ici un moment où je te ramène à ta cellule ?"

Je tourne mon regard vers lui, il ne me regarde toujours pas. Il ne peut donc pas voir que je ne suis qu’a moitié habillé. Je me demandes un instant quoi faire je commence à avoir vraiment froid et ce n’est pas un léger drap qui arrange beaucoup la situation. Remarque je ne suis pas sûr qu’une chemise l’arrange beaucoup non plus… J’attrape la dite chemise de ma main droite, celle qui est encore fonctionnelle, lance un dernier regard hésitant au gardien puis me décide enfin à lui demander son aide.

« Est-ce que vous pouvez m’aider s’il vous plait ? »

Je murmure d’une voie est hésitante mais je suis certain qu’il m’a entendu, à cette distance. Le gardien… C’est vrai que je ne sais toujours pas son nom. Est-ce que j’oserai lui demander ? Il ne se mettrait tout de même pas en colère pour ça n’est ce pas ? Quand même pas… Quoique je n’en sais rien au fond… Mais j’ai envie de savoir, fichue curiosité ! C’est aussi elle qui m’a conduit dans les sous sols… et m’y reconduira tôt ou tard j’en ai peur. De la même façon que je ne peux pas m’empêcher de lui demander même si je n’ose pas le regarder dans les yeux.

« Euh… Comment vous vous appelez ? »

Je ne peux toutefois pas m’empêcher de le regarder d’un air curieux très longtemps. Un jour ma curiosité me perdra mais ça je le sais depuis longtemps…

[ désolé pour le retard --']

Je ne sais pas si je fais bien de lui demander son aide… Enfin bon tout à l’heure il n’en a pas profité alors que c’était bien plus tentant, alors je supposes que je ne risque rien... enfin pas grand-chose plutôt, on ne risque jamais rien. Il y a toujours un risque mais certaines choses sont plus risquées que d’autres. Comme demander à son violeur de l’aide pour s’habiller par exemple ? Ou demander son nom à un maton qui a tout pouvoir sur vous et probablement aucune envie de répondre… Enfin si on va par là aller se promener dans des zones interdites de cette prison dont les gardiens sont réputés pour être extrêmement sadique n’était pas non plus l’activité la plus sécurisante ! Il acquiesce à ma demande et se rapproche de moi… pour m’aider, alors pourquoi ce léger mouvement de recul ? Un réflexe c’est tout, c’est tout mais j’espère que ça ne va pas le mettre en colère. Après tout c’est moi qui lui ait demandé, non ? Il prend ma chemise et avec un temps de retard je désenroule mes doigts du tissu pour qu’il puisse le prendre. Il prend avec délicatesse ma main blessée pour me faire enfiler la manche et m’aide aussi pour l’autre bien que ce ne soit pas nécessaire. Il a vraiment une attitude opposée à celle du début, sans doute parce que ça y est, il m’a puni d’être à un endroit interdit et maintenant tant que je ne recommence pas à désobéir il me laissera tranquille ? C’est une pensée guère réconfortante, d’une part parce que je suis quasiment certain qu’elle est erroné et d’autre part parce que même si c’est le cas ça ne m’empêchera probablement pas de retourner au sous sol. Je serais juste encore plus angoissé. Il n’a même pas répondu à ma deuxième question, je suis un peu déçu qu’il ne réponde pas et soulagé qu’il ne se soit pas mis en colère surtout. Mais déçu quand même.

"Pythagoras de la Flaam, tout le monde m'appelle Pyth."

C’est quoi ce nom imprononçable ? Je me reprends je dois être en train de le regarder avec de grand yeux ; Pas à cause de son nom, après tout c’est un noble j’ai déjà connu des tas de gens avec des noms bien pire et il fallait que je m’en rappelle et en plus que je le prononce sans aucune faute. Mais c’est parce qu’il m’a donné son diminutif, Pyth… je n’oserai jamais l’utiliser. Je crois que ça va rester « monsieur » si il faut que je le nomme. Mais je suis content qu’il m’ai répondu, une question de moins qui me travaillera la nuit. Il passe sa main dans mes cheveux, encore, j’aime bien qu’il fasse ce geste alors que je haïssais les autres personnes qui le faisaient. Je déteste qu’on me traite comme un gosse. Pourtant tout à l’heure j’aurais bien voulu que mon âge me serve de rempart…. Mais j’ai vite compris que c’est peine perdue d’espérer cela ici. Je me dis soudain qu’il serait grand temps que je m’attaque à mes boutons ce que je commence en regrettant amèrement ma main gauche qui me fait défaut.

"Puis-je aussi te poser une question, Edward ? Tu n'es pas obligé de répondre..."

Je reporte mon attention sur lui. Il a récupéré ses armes, observation qui m’inquiète un peu mais bon il fallait bien qu’il les récupère… Et puis il n’a pas l’air menaçant, on dirait même qu’il veut me protéger, de qui ? De lui ? Pensais je ironiquement. En m’acharnant sur mon premier bouton qui a décidé de n’en faire qu’à sa tête.

"Pourquoi as-tu tué ta famille ?"

Du coup j’abandonne mon bouton à lui-même, je ne m’y attendais pas à celle là. Je garde le silence un instant, pourquoi les ai-je tués ? Pour venir ici ? C’est stupide si c’est ce que j’avais voulu j’aurais pu choisir n’importe qui d’autre…

« Comme ça parce que c’était amusant… »

Amusant vraiment ? Pourtant il ne me semble pas que ça m’a particulièrement amusé… D’ailleurs mon expression ne doit pas être très crédible, j’essaye pourtant. Ce n’était pas amusant ce n’était rien, rien que des corps de plus au milieu de toute cette masse de gens. Ils ne se sont même pas défendu d’autres ont été bien plus retors et plus difficile donc amusant à tuer, beaucoup plus intéressant. Eux on aurait dit que leur instinct de survie était mort ils se sont contenter d’être surpris. D’ailleurs la plupart des gens sont surpris quand ils meurent, ça doit être très étrange… Je crois surtout que je ne les ressentais plus que comme un poids dont je devais me débarrasser… C’et ma mère qui a été la plus ridicule je crois…. Je… Je ne veux pas y penser ! Pourquoi il me fait penser à ça maintenant et puis pourquoi ma famille précisément et pas les autres gens. Ils ne représentaient pas plus pour moi que les autre voir même moins. J’abandonne définitivement toute idée de refermer ma chemise et me roule en boule dans le lit sous le drap. Je les détestais, je ne vois pas pourquoi je devrais ressentir quelque chose. Je les détestais ? Je croyais que je ne ressentais rien à leur encontre ? Je ne veux pas y penser ça m’ennuie…

« Je les ai tué c’est tout ! Comme les autres ! »

Il m’énerve, je ne vois pas pourquoi je devrais me justifier... Ni pourquoi je devrais avoir les yeux qui piquent remarque et c’est pourtant bien le cas… C’est peut être pareil d’ailleurs ; Pourquoi ne devrais je pas les tuer ?

Je ne veux plus penser à ça, plus penser à eux. Ils sont morts, rien ne les fera revenir et c’est bien mieux comme ça. Je me terre encore davantage sous les draps en essayant de chasser des souvenirs pas encore assez ancien. Quand soudain je sursaute. Je ne l’avais pas entendu approcher en fait je n’ai pas fait attention. Je me morigène mentalement pour avoir été si peu vigilant mais ne fait rien pour me dégager de lui il me semble que soudain je n’ai plus la moindre force et qu’agir contre la gravité est un acte au dessus de mes forces. Mes larmes, elles, coulent attirée par la gravité sans que j’aie à fournir le moindre effort. Je ne sais même pas pourquoi elles coulent. A cause de mes parents ? Risible. Alors c’est simplement qu’il me fais peur ou alors que je suis épuisé ou les deux d’ailleurs. Oui sans doute l’épuisement et l’angoisse mêlés… Mais il semble que ce soit une peur sans fondements… enfin non elle a un fondement des plus traumatisants mais il semble qu’elle e se confirme pas. Ses mains que je sens sur moi ne font que me redresser et m’appuyer contre lui. Ce qui en soit n’est pas désagréable au contraire. Il passe encore sa main dans mes cheveux et j’envoie mes croûtes au diable. J’aime bien qu’il fasse ça. Ce n’est étonnamment pas un geste de domination, pas comme le faisait mon père pour s’assurer de son autorité sur moi.
Il me berce et étrangement mes larmes n’en roulent que d’avantage sur mes joues. Je n’ai pourtant pas l’impression qu’il me veuille du mal. Même si je me sens mal à l’aise et que j’ai toujours peur dès qu’il s’approche ça n’explique pas cet afflux nouveau. J’essayes de me raisonner, il me berce doucement contre lui, il ne doit pas vouloir me faire du mal, d’ailleurs il adit qu’il ne le ferait pus, pas que j’accorde une grande valeur à sa parole mais tout de même… Personne ne m’a bercé comme ça aussi loin que mes souvenirs remontent, avant peut être quand j’étais bébé mais j’en doute. Pourquoi ma mère aurait-elle fait ça ? On ne cajole pas un objet de décoration. Et mieux vaut d’ailleurs éviter de le gâter avec ces bêtises. Une bonne avait eu le malheur de me caresser légèrement les cheveux en voulant me réconforter après un énième sermon de mon père qui ne supportait pas la moindre petite incartade. Ma mère avait appris ce geste et elle l’avait fait fouetter devant tout le personnel avant de la renvoyer. Elle était revenue avec la police que mon père avait fait repartir d’un simple regard noir. Le procès qu’elle avait intenté par la suite n’avait servit qu’à la ruiner. J’avais assisté à la scène avec une froide indifférence après tout je n’en avais rien à faire d’une bonniche, non ?

"Ca va ? Tu veux rester ici ou rentrer, Edward ? A moins que tu ais d'autres questions à mon sujet qui te taraudent ?"

Je n’ai pas envie de m’en aller, je veux rester ici, dans cette position pour toujours. Un souhait puéril qui ne se réalisera jamais. Combien de fois ma mère a-t-elle dénigrer devant moi ces imbéciles rêveurs qui ne savent pas séparer leur rêves de la réalité ? Je me serre davantage contre lui, je ne veux pas qu’il me lâche. Je me rends compte dès après horrifié que je ferais mieux de revenir à la réalité et de me souvenir que c’est un homme violent et pervers qui se tient à côté de moi. Je me crispe un peu, glacé par ce retour au réel. Mais ma curiosité naturelle bien trop développée prend le dessus. D’autres questions ? Je peux ? Des dizaines me viennent simultanément à l’esprit. Qui sont ses parents ? Pourquoi est-il gardien ici si il est noble ? Pourquoi est ce qu’il était dans ce couloir ? Qu’est ce qu’il y a dans l’aile des gardiens ? Depuis combien de temps est-il ici ? Et tant d’autres encore mais finalement je n’en pose qu’une seule, celle qui m’intrigue le plus.

« Pourquoi est ce que vous faites ça ? Pourquoi est ce que vous avez autant changé d’attitude ? »

J’aurais sans doute du m’éloigner de lui avant d’oser lui poser une telle question, d’ailleurs je n’aurais jamais du la poser. Mais je n’avais pas prévu de le faire, c’est sorti tout seul. Et malgré tout l’effroi que peux m’inspirer un éventuel nouveau revirement d’attitude je n’ai pas envie de me séparer de sa chaleur. Je suis complètement fou de prendre des risques comme ça mais je suis trop fatigué pour réagir avec la prudence nécessaire, déjà que d’habitude j’ai une notion de la prudence des plus réduite…

Je me demande vaguement si je ne suis pas en train de vivre l’accalmie avant la tempête. Tempête que j’ai probablement déclenchée avec une question des plus imprudentes mais j’ai vraiment envie de savoir parce que sérieusement la réponse échappe à ma compréhension même après réflexion. Pas que j’ai eu tellement le temps de cogiter depuis qu’il m’est tombé dessus remarque mais quand même, ça m’intrigue. Ce qui suffit à me faire oublier toute notion de ce qu’on appelle communément la prudence. Alors je tourne mon regard vers lui, les yeux écarquillés de curiosité.

"Ca ne m'amusait plus..."

Je sens un léger frisson me parcourir à l’énoncé de cette réponse. Ca ne l’amusait plus, juste comme ça ? Sur un caprice de sa part ? Et si ça l’amusait de nouveau comme ça… il recommencerait ? Rien que cette idée me glace et puis… me fait regarder le plus discrètement possible aux alentours à la recherche d’une arme (comme si je pouvais espérer l’emporter sur lui…), d’une voie d’échappatoire (sûr que je vais courir vite avec des genoux dans cet état…), d’une solution… bref de n’importe quoi qui pourrait me rassurer et c’est alors qu’il étoffe sa réponse.
Etant donné que mon père tenait absolument que j’apprenne par cœur le nom de toutes les familles nobles vivantes, et de presque toutes les disparues aussi remarque, bien sûr que j’en ai entendu parler mais… mais a je le savais pas enfin il y a avait bien des rumeurs mais rien de concret alors je n’y avais pas cru. Visiblement j’aurais du. Bizarre ça je confirme mais d’un autre côté du coup il est tout à fait à la place dans cette prison. Donc je suppose que je ne lui aie pas résisté assez… c’est tant mieux bien sûr mais en même temps j’ai l’impression que c’est un peu vexant bizarrement… Je dois être étrange moi aussi je suppose… pas comme si je le savais pas que je ne tournais pas très rond de toute façon…
Mes pensées sont interrompue par la sensation de sa main qui me descend dans le dos et me caresse. Je retiens mon souffle et me traite mentalement d’un certain nombre de noms guère flatteurs. Pourquoi l’ai-je laissé s’approcher ? Pourquoi ?! Pour l’instant sa main reste douce, pour l’instant… Je baisse les yeux vers le lit en cherchant désespérément quoi faire.

"Je dois vraiment être un monstre à tes yeux..."

Il me relève le visage et je le laisse faire tout en sentant la panique monter progressivement en moi. Un monstre ? Oh oui sans doute mais surtout quelqu’un de très dangereux et on ne peut plus imprévisible. Je cherche vainement à m’éloigner alors qu’il s’approche mais sa mais dans le dos ne me permet guère de le faire à moins d’être violent et encore avec ma force il n’aurait pas grand mal à me maitriser. Il ne fait que m’embrasser sur le front mais ça ne me rassure pas franchement.

"Un monstre qui n'a qu'une envie, te proteger des autres alors que c'est de lui-même qu'il faudrait te protéger..."

Là j'ai peur parce que personne ne viendra me protéger je le sais bien, pas ici… nulle part personne ne m’a vraiment protégé d’ailleurs mais je n’étais pas en danger alors ce n’était pas très important, je me débrouillais seul. Mais là je ne sais vraiment pas quoi faire quand ses lèvres se posent sur les miennes. Je serre les miennes pour ne pas que sa langue passe au travers mais elle insiste. Je ne sais toujours pas quoi faire du fait sans doute de ma panique grandissante. Ses mains passent sous ma chemise et là je panique vraiment. Je sursaute et mes dents se referment brièvement sur sa langue. Je sens un léger goût de sang dans ma bouche. Je ne dois pas lui avoir fait trop mal néanmoins, je n’ai pas mordu très fort. J’essaye maladroitement de me dégager de ses mains. Le problème c’est qu’il a bien plus de force que moi et que… malgré tout on dirait que mon corps aime bien ce qu’il me fait. Sauf que le souvenir de la violence dont il a fait preuve suffit à me faire peur et puis je suis en colère. Alors j’essaye de le repousser. Il avait dit que c’était fini qu’il ne recommencerait plus et ce n’était qu’un mensonge ! Je ne vois pas pourquoi ça m’étonne remarque.

Pas facile d’essayer de repousser quelqu’un avec une seule main, ça va être sacrement problématique cette main cassée, jusqu’à ce qu’elle guérisse bien sûr. Enfin je devrai pouvoir m’habituer et surtout ce n’est pas tellement le moment de philosopher là dessus. C’est assez bizarre le genre de choses saugrenues qui peut passer par la tête dans les circonstances les plus grave. Par exemple je me demande toujours pourquoi donc, alors que je suis en train d’essayer de me dégager de l’étreinte non désirée (mon ventre est envahit d’une certaine chaleur mais étant que je ne sais pas si c’est de la peur ou autre chose que je ne veux pas savoir je maintient presque sans mauvaise fois : non désirée), je pense à une éventuelle adaptation de mon mode de vie ou plutôt de survie en prison. Et puis d’un coup il me relâche, j’en profite pour m’éloigner un peu et je lui lance un regard mi accusateur mi effrayé. Mais il ne peut pas le voir puisque ses yeux sont toujours fermés. Je récupère rapidement une respiration normale et renonce à faire le tri dans les sentiments contradictoires qui m’assaillent. Je ne suis pas du tout sûr d’avoir envie de savoir ce que donnerait un décorticage d’ailleurs.

"Désolé"

Il parle si bas que j’ai du mal à l’entendre. Si il croit qu’un simple "Désolé" Va me débarrasser de ma méfiance et de ma légère rancœur à son égard. J’abandonne le regard accusateur pour une expression la plus neutre possible, histoire de terminer de me calmer. Ce que je réussis sans trop de problème après tout objectivement il ne s’est rien passé de bien grave, il m’a juste embrassé… c’est ce qui aurait pu se passer qui aurait été grave. Mais ce n’est pas tellement mon genre de m’appesantir sur les si alors je calme mon agitation intérieure sans grande difficulté et l’observe qui, de dos, semble s’asperger d’eau. Il parle dans sa barbe et il me semble qu’il jure mais je ne suis pas sûr. On dirait que ça l’a plus éprouvé que moi ce qui n’est pas normal, je ferais mieux de rester sur mes gardes même si il n’est rien arrivé cette fois ma situation est loin de s’être améliorée. Mais je n’arrive pas à me sentir réellement en danger malgré les rappels répétés de ma raison.

Tu peux partir. Je ne voulais pas recommencer, vraiment pas... Mais apparemment, je ne suis pas capable de résister à ce que tu provoques chez moi... Si tu penses être capable de te déplacer seul, tu peux partir, nous somme dans l'aile commune, si tu prends à droite tu rejoins le réfectoire, tu devrais pouvoir retrouver ton chemin..."

Il me désire au point de ne pas pouvoir s’en empêcher ? C’est dangereux ça non ? Même très dangereux… Alors pourquoi bon sang je ne me sens toujours pas particulièrement en danger, enfin pas plus que dans le reste de la prison… Sans doute parce que ce n’est pas tellement plus dangereux d’être ici que dans le reste de la prison… Déprimante constatation qui m’ôte toute envie de profiter de l’occasion d’évasion qu’il vient de me proposer. Avec mes bandages je fais une cible de choix…

"J'aurais aimé te rencontrer dans d'autres circonstances, Edward..."

Etonnante déclaration qui me fais relever vers lui les yeux que j’avais baissés vers le plancher en réfléchissant. Il tremble… décidemment étrange. J’ai une question sur le bout de la langue et je la pose avant de réfléchir, comme d’habitude ma curiosité fait fi de toute prudence.

« Pourquoi ? »

de toute façon je l’aurais détesté, vu que c’est un aristocrate et que je les déteste tous alors ça n’aurait pas fait grande différence… Peut être même que j’aurais essayé de le tué et ça ce serait mal fini alors je ne voit vraiment pas pourquoi il voudrait ça… Les yeux grands ouverts de curiosité, je le fixe attendant une réponse.

Je dois être un peu fou je crois pour poser des questions pareilles sans même réfléchir aux possibles conséquences. Ou peut être juste trop curieux, dès que quelque chose titille ma curiosité, c’est plus fort que moi, je ne peux pas m’empêcher de mordre à l’hameçon pour l’assouvir… Et habituellement je découvre des choses très intéressantes de cette manière et j’en suis heureux. Mais d’autres fois je me demande si ce n’est pas une autre façon d’être suicidaire, comme maintenant par exemple… Mais tant pis une fois que le risque est pris c’est trop tard pour faire marche arrière. Alors j’ai juste à ouvrir grand mes oreilles et mes yeux en attendant impatiemment la réponse, ce que je fais.

Comment peut-il savoir s’il m’aurait frappé ou pas ? Je ne suis pas en prison depuis assez longtemps pour avoir oublié à quel point je mettais un point d’honneur à être le plus insupportable et vexant possible en restant dans les limites de la courtoisie qui me procurait un rempart : quand on est insulté de manière voilée on ne peut pas se mettre en colère ouvertement, surtout qu’il reste toujours un doute quand aux intentions de son interlocuteur, on peut juste être fâché de manière voilée et à ce jeu là j’était le plus fort… Je peux plus aisément croire que effectivement il ne m’aurait probablement pas violé et je note au passage qu’il utilise un diminutif pour s’adresser à moi, remarque pourquoi pas ? Le Duc ? Celui dont il m’a parlé tout à l’heure sûrement, il a l’air de beaucoup l’aimer… et je ne vois pas du tout pourquoi ça me contrarie. En tout cas je crois que je n’aime pas beaucoup ce Duc même si je ne sait pas pourquoi. Je chasse ce sentiment par de l’étonnement quant à sa façon de se décrire lui-même. On dirait qu’il n’a pas une bien haute opinion de lui, pourquoi ?

Je crois que j’aurais presque pu pousser l’inconsciente à lui poser la question pendant la pause qu’il effectue dans son discourt sauf qu’il reprends avant que j’ai pu. Nouvelles interrogations. Décidemment ce gardien en suscite beaucoup chez moi. Pourquoi était-il frustré et en colère ? Et comment peut-il savoir que ça n’aurait pas pu être pire dans d’autres circonstances ? Question au fond bien peu importante et bien trop abstraite d’ailleurs. Et puis à la base pourquoi il s’est jeté sur moi comme ça ? Et de quoi est fait le mur des sous sols finalement ?...

Plongé dans un tourbillon de questions qui commencent à devenir sans queue ni tête d’ailleurs, preuve que je suis fatigué, je ne remarque qu’il s’est tu que lorsqu’il reprend la parole. Pour me poser une question directement cette fois. Je ne sais que lui répondre, je ne m’en vais pas parce que… parce que ici n’est pas plus dangereux qu’ailleurs dans la prison, qu’il n’est pas plus dangereux que les autres gardiens voir moins, que… Mais de toute façon il n’attends pas de réponse et se dirige directement vers la porte. Hé ! Il ne va pas me laisser seul ici ?! Avant que j’aie le temps de réagir il s’arrête et bizarrement je m’en sens soulagé. Il s’approche de moi et j’ai de nouveau peur de lu. Décidemment je ne sais vraiment pas ce que je veux ! Ca m’énerve ! Il pose sa main sur mon visage, très doucement mais je me fige quand même. Pour rien d’ailleurs car il ne fait que m’embrasser sur le front. Je sens quelque chose de liquide et de chaux en plus sur ses lèvres. Je porte ma main à mon front et ramène mes doigts légèrement rouges, du sang ? Il s’est mordu ?

"Je voudrais vraiment pouvoir te protéger, Edward, mais apparemment cela m'est impossible."

Quoi ? Il s’éloigne vers la porte. Il ne va pas me laisser là quand même. Mais on dirait bien que si : il se retourne pour me présenter son dos. Non ! Ce que je veux n’est certainement pas plus clair que toute à l’heure mais ce que je ne veux est en revanche parfaitement limpide. Je ne veux pas me retrouver seul dans cet endroit où n’importe qui peut venir à la merci du premier gardien ou prisonnier qui passera ici ! Avec des genoux dans cet état je ne pourrais pas courir assez vite, sans ma main principale je ne pourrais certainement pas me défendre efficacement. Quant à se cacher… je ne vois pas où ! Les armoires et autres meubles sont incruster dans le mur et ne laissent aucun recoin valable, tout est fermé à clé et même les lits sont trop hauts pour je me cache dessous, on me verrait tout de suite. Ce gardien est certes aussi cruel, brutal et dangereux que les autres gardiens et que la plupart des prisonniers mais au moins il ne semble pas avoir envie de me faire mal ce qui fait de lui un bien meilleur choix que le hasard. Alors je saute hors de lui et je m’agrippe à son uniforme. On dirait un petit enfant qui s’agrippe à sa maman, c’est vraiment pitoyable ! Preuve est faite que réagir impulsivement est quelque chose de profondément ridicule.

Je me sens profondément ridicule à m’accrocher comme ça à l’uniforme d’un homme qui m’a battu et violé alors que je ne devrais avoir qu’une envie : m’éloigner de lui à tout prix. J’ai l’impression de découvrir un nouveau sens à comportement irrationnel… Remarque lui aussi il est pas mal dans son genre, il était tellement brutal au début et il n’en avait rien à faire de moi et puis il a progressivement changé et maintenant on dirait même qu’il essaye de me protéger, de lui-même en l’occurrence. Il tremble… de quoi ? de colère ? ou d’envie ? certainement pas de peur en tout cas je ne suis tout de même pas effrayant. Pendant un instant je crains qu’il ne balaye ma main de la sienne avant de s’en aller. Mais non, il se retourne et se met même à genoux pour être de la même hauteur que moi, bien que même dans cette position il soit plus grand que moi… ça m’énerve un peu tout de même je me fait l’effet d’être minuscule ! Avant de me serrer contre lui, mais pas violemment, il ne m’écrase pas contre lui en cherchant à m’étouffer, on dirait même qu’il me berce… Je l’entends murmurer mon nom puis murmurer autre chose qui me semble plus incongru, lui pardonner ? Mais quoi donc ? enfin je vois bien quoi mais il n’avait pas dit qu’il ne s’excuserais pas ? juste quand je me fais cette réflexion, il me soulève pour me reposer assis sur… je jette un coup d’œil de côté, un lit. J’ai peur tout d’un coup. Et si il ne s’excusait pas pour ce qu’il avait mais pour ce qu’il allait faire ? Je tremble, je le savais bien pourtant que c’était dangereux ! Voilà à quoi ça mène d’agir sans réfléchir ! Mais mes craintes s’avèrent infondées puisqu’il se contente de s’asseoir à son tour à côté de moi. Je tend l’oreille pour pouvoir l’entendre, il parle tellement bas.

Comprendre quoi ? Euh oui ça j’avais compris, et ça aussi et ça aussi… ,Mais ça fait bizarre de l’entendre l’avouer. Il semble que j’ai toujours du mal à entendre les gens dire la vérité toute simple sans faire de subtilités, un reste de mon éducation tordue je suppose… Ne décide pas à ma place ce dont j’ai envie ou pas ! j’ai horreur de ça ! Ce que je pouvais en avoir assez de tous ces gens qui décidaient à ma place ce que je devais penser et faire, ce dont j’avais envie ou non et ce qui me faisait plaisir ou pas ! D’ailleurs j’en avais tellement assez que je les ai tués alors ne va pas recommencer à m’embêter avec ce dont je croyais être débarrassé. Enfin bon il a raison là non ? mais peu importe ça me donne envie de faire le contraire de ce qu’il pense juste pour le contrarier !

« Ne décide pas à ma place ce dont j’ai envie ou pas ! »

Ce n’est qu’après avoir proféré cette bêtise d’une voie de gamin gâté que je me rends compte de l’énormité de ma réponse. Je fouille dans ma mémoire pour me souvenir exactement de ce qu’on été les derniers mots de sa tirade que j’avais arrêté de suivre. Seulement si mon cerveau enregistre en mode automatique quand je pense à autre chose, il ne le fait pas forcement bien… Alors voyons il parlait de, de… euh de s’étendre à mes côtés ou de m’emmener dans sa chambre… Mais de quoi il parlait ! En fait j’ai bien une idée en tête bien sûr mais je ne crois pas que ça me plaise. Quoique sa chambre est dans l’aile des gardiens, non ? Ce serait l’occasion de visiter… Il y a quelque chose de pourri dans ma tête je crois… Ou alors peut être qu’il manque juste une partie de ma tête appelée raison. Probablement. Il s’est levé. Je regarde son étrange manège, il se tourne se détourne… Je remarque seulement alors son désir clairement visible sous la forme dune bosse qui déforme son pantalon. Je rougis et recule instinctivement légèrement la tête quand il tend sa main vers moi. Il retire sa main et se redresse comme s’il s’était brûlé dès que celle-ci touche ma peau. C’est peut être d’ailleurs le cas tellement mes joues me brûlent. J’ai horreur de ça ! Mais je ne peux malheureusement pas vraiment m’en empêcher. Sauf en me calmant, ce que je m’applique à faire pendant qu’il s’éloigne de moi à reculons. J’ai presque réussit quand son poing qui frappe le mur me fait de nouveau sursauter. Je relève les yeux vers lui, il est dos à moi, face au mur.

"Qu'attends-tu de moi, Edward ? Est-ce ta vengeance ? Est-ce comme ça que tu me fais payer ce que je t'ai fait ? Je ne peux pas rester en ta présence. Je ne veux plus te blesser... Qu'attends-tu de moi ?"

Une vengeance ? Je n’ai jamais pensé mon comportement de cette manière… Ce serait une bien étrange vengeance. Quant à ce que j’attends de lui… Si seulement je le savais ! Je le sais encore moins que je ne sais ce que je veux. J’ai parfois des attitudes incompréhensibles que je suis bien en peine de m’expliquer à moi même, comme s’accrocher à un gardien que je devrais fuir par exemple, alors si lui il veut comprendre il faudra qu’il le fasse tout seul. Inutile de comptait sur moi pour lui expliquer j’en serais bien incapable. Alors je lui souhaites bien du courage. Mais là on dirait qu’il n’en a plus, il se laisse glisser à genoux au sol. Je me rends alors compte qu’il a du se mordre sa lèvre pour qu’elle soit gonflée ainsi et que le poing avec lequel il a probablement frappé le mur est en sang. Et encore une fois les choses deviennent plus simples tout comme ce que je dois faire.

Je me lève doucement et m’approche d’une table que j’escalade pour atteindre le rangement situé au dessus. Il est fermé à clé mais ce n’est pas vraiment un problème pour moi, les serrures ne l’ont jamais été. Sauf que je n’ai plus ma bonne main en état de fonctionner… mais ça devrait aller sur ce point là, quand je m’ennuyer chez moi je m’amusait à crocheter des serrures de ma bonne main et de l’autre… Je redescend et récupère un bout de ressort avant de reprendre ma position précédente, peu agréable pour mes genoux certes mais on fait ce qu’on peut ! Je crochète rapidement la serrure et m’empare du nécessaire pour le soigner. Je redescend ensuite maladroitement de mon perchoir, pas facile en portant tout d’une seule main. Je laisse la porte du rangement ouvert mais ça n’a pas d’importance de toute façon. Une fois de retour au sol, heureux de pas y être retourné de façon plus brutal, je m’approche du gardien. Arrivé près de lui j’hésite juste un instant avant de saisi son poing blessé pour le soigner comme il l’a fait avec mes blessures. Avec une seule main un peu maladroite ça va prendre un peu de temps mais je devrais y arriver… Oui ! Je vais y arriver !

Je pose maladroitement ce que je tiens à la main sur le sol à côté de lui avant de saisir son poing blessé. J’essaye d’être le plus doux possible mais j’ai peur de lui faire mal quand même. Ce qui en soit est déjà fort étrange, il n’y a pas si longtemps j’étais prêt à faire n’importe quoi pour pouvoir le blesser ne serait-ce qu’un peu. Je me creusais la tête avec tant d’obstination pour trouver un moyen de lui faire le plus mal possible, pour lui faire payer ce qu’il m’avait fait et me voilà concentré au maximum sur sa main meurtrie, le soignant lentement de ma main droite malhabile. Mais qu’est ce que je suis en train de faire ? Je suppose qu’il doit se le demander autant que moi mais de toute façon je m’en fiche, je suis concentré sur ce que je fais au point de ne penser à rien d’autre, de ne me permettre de penser à rien d’autre plutôt.

"Edward…"

Adieu ma belle concentration et mon calme olympien... J’ai presque fini lorsque qu’un murmure qui ressemble beaucoup à mon nom me fait tressaillir et lever la tête vers celui que je suis en train de soigner au mépris du bon sens. Je n’ai jamais eu de bon sens de toute façon. Peut être que le gardien à côté de moi en a plus que moi, ce qui n’est pas bien difficile, ou peut être pas… En tout cas il détourne sa tête de moi et bizarrement ça me blesse. Pourquoi est ce qu’il m’évite comme ça ? Il n’a pas le droit de me fuir comme ça ! Pas le droit d’être aussi indifférent. Pas le droit de se détourner de moi comme si je n’étais pas important, comme si je n’existais pas pour lui… D’ailleurs je ne suis pas important pour lui et je n’existe pas pour lui… et je ne vois vraiment pas pourquoi je m’en soucis… je préfère d’ailleurs ne pas le savoir et je replonge dans ma concentration le temps de terminer de le soigner.


"Edward, ne me touches pas… Ne ravive pas mon désir de cette manière… Ne fais pas ça… Vas-t-en. Enfuis-toi… Ou bien reste… Mais si tu restes…"

Ne me touche pas ? J’ai finis de le soigner pourtant alors pourquoi il dit ça ? Peut être parce que tu n’as pas enlevé ta main de la sienne par exemple… Si je reste ? Si je reste quoi ? Je ne veux pas partir, je ne veux pas me retrouver tout seul dans ces innombrables couloirs remplis de gens qui me veulent du mal…. Je tourne à nouveau mon regard vers lui et m’aperçoit qu’il m’observe avec ses yeux pourpres pleins de… tendresse ? et de désir aussi non ? Mais quand même de tendresse… Non je dois me faire des idées, je ne vois vraiment pas pourquoi il éprouverait de la tendresse à mon égard alors que même les membres de ma famille n’en ont jamais eu à l’égard du sale gosse que je suis. Son autre main, celle que je ne tiens pas se glisse derrière ma nuque. Son geste m’effraie et je me recule un peu par réflexe, jusqu’à ce que je me rende compte qu’il n’essaye pas de m’attirer vers lui mais qu’il me caresse simplement la nuque. Je m’avance de nouveau sans me rapprocher plus de lui que je ne l’étais auparavant.


"Si tu restes, Edward… Si tu restes, s'il te plait… Embrasses-moi…"

Quoi ? Pourquoi mettre une condition au fait que je reste ? De toute façon j’ai bien le droit de rester là et je m’en fiche de son avis ! Euh… rectification, j’ai plus de droits depuis que je suis arrivé ici et lui il a tous les droits sur moi… c’est vrai ça, alors pourquoi « s’il te plait » ? Pourquoi il me le demande au lieu de me l’ordonner ? C’est bizarre pourtant tus les gens qui ont du pouvoir s’en servent pour ordonner. J’en tends encore la voie de ma mère m’ordonnant de cesser mes caprices et de me montrer courtois et poli avec la fille de je ne sais plus quel Duc qu’elle voulait me faire épouser. Et bien je ne l’épouserais jamais, puisque cette vieille pie n’est plus là pour me l’ordonner et que de toute façon il me semble avoir tuer la demoiselle en question, ou peut être pas, je ne sais plus… en fait je ne crois pas, c’est sans importance de toute façon. Je me demande ce que ma mère penserait de moi en cette occasion et finalement un sourire triste étire mes lèvres, elle serait horrifiée. Pour elle le simple fait de penser que deux hommes puissent coucher ensemble suffirait à lui faire faire une attaque ; mais en même temps je suis sûr qu’elle ne saurait pas trop quoi dire, parce que ce gardien vient quand même d’une famille noble. Elle se demanderait si elle ne devrait pas me donner à lui histoire de s’assurer une alliance politique ou autre… Elle s’en ficherait totalement de ce que je pense et elle s’attendrait à ce que je lui obéisse sans discuter. Alors que lui il m’a demandé, il n’avait pas à la faire mais il l’a fait quand même... J’ouvre la bouche pour dire quelque chose te puis finalement je la referme. Je m’approche doucement de lui, il est plus grand que moi même à genoux et j’en ressens une pointe d’agacement. Je monte un tout petit peu sur la pointe des pieds (il n’est tout de même pas si grand) et pose chastement mes lèvres sur les siennes. Et puis j’hésite, je ne sais pas quoi faire. Il a eu ce qu’il voulait non ? Mais quelque chose me dit qu’il voudrait bien plus que ça. Sauf que j’ai encore peur quelque part, si j’en fais trop il risque de réagir violemment… Hésitant je choisis finalement de rester immobile dans cette position somme toute légèrement inconfortable.

[Sois gentil avec la petite crevette en manque d'affection Pyth XD]