Solitude [libre]

Je marche tranquillement dans le couloir avec ma clope au bec ...
Pffff quel m*rde cette prison ! Il y a des fois où je serais prêt à tuer pour en sortir ! Je tire une bouffée sur ma cigarette et crache la fumée en m'asseyant par terre contre le mur en baissant la tête ! Qu'est-ce que je serais prêt à tout donner pour pouvoir récupérer mon katana ainsi que ma liberté !

-Fais chier ! dis-je en me relevant puis en me retournant vers le mur !

Je mets alors un gros coup de poing dans le mur ce qui résonnent dans le long et sombre couloir ! Le mur étant assez vieu et dégarnie laissant apparaitre les premiéres brique bien dur du batiments, le coup fit alors saigné mon poing ! Le sang coulait sur ma main tout comme coulait quelques larmes sur ma joue en repensant à mon passé ! J'en ai vraiment marre d'être ici, je ferais tout pour pouvoir m'évader ! Mais tout seul, cela ne marcherais pas ! Sa m'énerve !
Le sang continue alors de couler tandis que je tombe à genou au sol quand ...

[voilà je me permets de m'incruster]

Depuis mon arrivée, je ne fais que marcher. Marcher pour pouvoir repérer les lieux, comprendre où et quand je dois me diriger pour ne pas me prendre un mur en plein dans le pif. Tout mes sens valides sont en alerte. Je tâte les murs, glisse mes pieds sur toute la surface du sol pour en trouver les moindres aspérités, tends l'oreille, essaie d'entendre tous les bruit pour savoir si quelqu'un est prêt de moi ou si une pièce est grande, et renifle doucement, capte toutes les plus minimes odeurs pour reconnaître ce qui se trouve devant moi. Au tournant d'un couloir que j'ai déjà parcouru maintes fois, je m'arrête.

Il y a un grand coup frappé dans un mur, qui résonne jusque dans mes tripes. Je frissonne. Juste après, je sens une odeur âcre et douce en même temps. Du sang. Je grimace puis toussote pour qu'on remarque ma présence. Ainsi, on réagira et ainsi un bruit, si petit soit-il, me permettra de localiser exactement la personne qui se trouve avec moi. Car une chose est sûre, il n'y a qu'une autre personne ici, que je soupçonne d'être un homme. Une femme n'aurait pas ébranlé le mur de cette façon-là. Un froissement d'étoffes, quelqu'un qui se retourne, m'indique qu'à quelques mètres devant moi se trouve l'individu. Je souris, et tente d'afficher une expression inquiète.

-Vous vous êtes fait mal ? je demande d'une voix douce. Je peux peut-être faire quelque chose pour vous …

Je pourrais le mener à l'infirmerie, je suis passée là tout plein de fois déjà, sans avoir besoin d'y aller… Juste pour repérer les lieux.

Le sang continue de couler de ma main mais je m'enfous un peu ... Puis une personne, une jeuune fille m'adresse la parole !

-Vous vous êtes fait mal ? je demande d'une voix douce. Je peux peut-être faire quelque chose pour vous …

Je me tourne alors avec mon regard perçant et froid comme à mon habitude et regarde la jeune fille en lui disant

-Si me sortir de cette prison est dans vos moyens, je veux bien !

Je me reléve, ma clope est tombé par terre. Pas envie de la ramasser, je sort mon paquets en m'en allume une autre... La clope prend vite la couleurs de mon sang du fait que je la tien avec la main avec laquelle j'ai mis le coup de poing ...

Quelque chose dans l'air ambiant me semble tout à coup plus lourd. Je ne sais pas qui est cet homme, mais il dégage quelque chose, en ce moment du moins, qui n'est pas particulièrement positif. Je frissonne. Si seulement je pouvais voir ses traits. Peut-être me regarde-t-il avec mépris. Peut-être ne me regarde-t-il même pas. Mais sa voix, quand il se met à parler, me montre clairement qu'il est tourné vers moi.

-Si me sortir de cette prison est dans vos moyens, je veux bien !

J'émets un petit rire presque imperceptible, puis me crispe. Je ne voudrais pas qu'il croit que je me moque de lui, car ce n'est pas ce que je fais. Non. Je ris parce que je crois que si j'en avais eu les moyens, je ne serais même pas entrée dans cette cage immense.

-Je suis désolée, je dis doucement. Je crois que c'est un peu trop au dessus de mes moyens.

Je penche la tête sur le côté en souriant. J'espère que je n'ai pas l'air d'une gamine. Je n'arrive même plus à m'imaginer quelles sont mes expressions faciales.

-Vous m'avez l'air de bien méchante humeur, je souffle, puis je me reprends. Ne vous méprenez pas, je ne vous juge pas. En fait, je ne veux pas être blessante… Peut-être que je me fais des idées mais…

Je me tais. J'ai parlé à une vitesse effarante, comme à chaque fois que j'ai l'impression d'avoir dit quelque chose de trop.

-Je suis désolée. Je crois que c'est un peu trop au dessus de mes moyens.

-C'est bien se que je pensais ! C'est physiquement impossible de sortir d'ici vivant ...

Sa voix est assez douce, sa me fait un peu peur. Elle doit savoir manipuler les gens par sa douceur ou bien, le fait-elle sans le vouloir ! Enfin bon !

-Vous m'avez l'air de bien méchante humeur. Ne vous méprenez pas, je ne vous juge pas. En fait, je ne veux pas être blessante… Peut-être que je me fais des idées mais…

-Mais ?

Je regarde de nouveau vers le mur en tirant une bouffé sur ma cigarette !

Je ne croyais pas qu'il allait vraiment me demander ce que j'en pensais. Normalement quand je m'arrête en plein milieu d'une phrase, c'est parce que je ne sais pas comment la terminer. Et cette fois-ci ne semble pas faire exception. Sauf que c'est toujours quand je n'ai rien à expliquer qu'on me demander de le faire. Que je sois damnée, je soupire.

-Eh bien, quand je suis arrivée, j'ai entendu votre voix. Vous sembliez en colère. Puis ce fracas dans le mur. Et maintenant cette odeur de sang.

J'aurais envie de rajouter "à moins que par chez vous frapper dans les murs soit signe de bonne humeur et se saigner à blanc, le signe d'une très bonne santé mentale". Mais je suis trop gentille que même cette idée me fait mal au cœur. Sans doute cet endroit me rend barge, ce serait normal. Et ça expliquerait les pensées négatives qui me prennent plus souvent qu'avant.

-Eh bien, quand je suis arrivée, j'ai entendu votre voix. Vous sembliez en colère. Puis ce fracas dans le mur. Et maintenant cette odeur de sang.

-Vous vous dîtes sans doute que je suis un malade mental ! Non je suis simplement énervé comme vous le dites !

Je jette alors ma cigarette et me leve en laissant tomber mon bras encore dégoulinant de sang

-Pour reconnaitre l'odeur du sang, vous devez vraiment vous y connaitre !

Enfait j'en ai plus qu'assez de rester dans cette prison, soit je me tue, soit il me tue ou bien j'arrive à me sauver. Dans les trois cas, j'ai aucune chance !

Quoi ? Non … Non je ne le prends pas pour un malade mental. C'est vrai que ça m'a effleuré l'esprit mais je ne pense jamais ce genre de choses moi. Je ne juge pas les gens. Ce que je peux être maladroite de mes pensées. Bon d'accord, peut-être aussi de mes gestes et mes paroles. Mais ces temps-ci, c'est ma tête qui me donne le plus de soucis. Bien à mon malheur puisque je suis contrainte de passer toutes les heures de ma pauvre vie en sa compagnie.

Je reste toutefois silencieuse, n'exprimant pas à voix haute mon malaise. Des plans pour que je dise autre chose qui le vexerait. Puis, après avoir jeté sa cigarette à ses pieds, il prononce une phrase que je n'aurais jamais pu sentir venir.

-Pour reconnaitre l'odeur du sang, vous devez vraiment vous y connaitre !

Qu-quoi ? Je ne veux pas qu'il me prenne pour une meurtrière. Je n'en suis pas une. Je cherche désespérément les bons mots pour m'expliquer.

-Non ce n'est pas ça. Disons plutôt que… cette odeur m'est particulièrement désagréable. Je la déteste, il n'y a pas à dire. Vous savez, quand on n'aime pas quelque chose, on le sent partout. Même le sang coulant dans mes propres veines me … Non. Je m'égare. Vous n'avez pas à savoir tout ce qui me passe par la tête.

Pourquoi est-ce que ça m'arrive tout le temps ce genre de choses ? Je ne pourrais pas faire comme tout le monde et retenir ma langue parfois ?

-Non ce n'est pas ça. Disons plutôt que… cette odeur m'est particulièrement désagréable. Je la déteste, il n'y a pas à dire. Vous savez, quand on n'aime pas quelque chose, on le sent partout. Même le sang coulant dans mes propres veines me … Non. Je m'égare. Vous n'avez pas à savoir tout ce qui me passe par la tête.

Ah ben tiens, voilà une personne qui m'intérrése ! J'ai bien envie d'en savoir plus sur elle !

-Je n'en demande pas tant, mais d'aprés vos dits ! Vous ne semblez pas avoir a être ici, je me trompe ? Alors que faites-vous ici, si ce n'est pas pour meurtre ou quelques-chose dans le genre ? Et de plus, qu'est-ce qui vous gene dans l'odeur du sang ?

Non vous ne vous trompez pas. Mais si je vous dis que je suis innocente, blanche de toutes les accusations qui pèsent sur moi, aurais-je toujours ce minimum de respect que me témoignent le reste des prisonniers ? Non. Ce monde est dur. Je dois l'être, ou au moins le paraître.

-Vous faites erreur. J'ai bel et bien tué quelqu'un. Mais je le regrette, et l'odeur de mon crime me suit partout où je vais.

C'est pas trop mal trouvé non ? Bon je ne viens pas de l'improviser, c'est ce que je m'efforce de répondre chaque fois qu'on me demande ce que je fais en prison. Après tout, je n'ai pas l'air bien méchant, je suis calme, douce avec tout le monde et respectueuse. Mais le respect qu'on me porte, c'est parce qu'on croit que j'ai tué mon père de sang froid.

-L'odeur du sang me rappelle mon crime, et je m'en passerais bien, voilà tout, je dis en souriant évasivement.

-Vous faites erreur. J'ai bel et bien tué quelqu'un. Mais je le regrette, et l'odeur de mon crime me suit partout où je vais.

-Autant pour moi dans ce cas !

Mais bon, il n'en reste néanmmoins, qu'elle a l'air trés, trop gentil pour tuer !

-L'odeur du sang me rappelle mon crime, et je m'en passerais bien, voilà tout

-Si moi, je devais être poursuivis par l'odeur de tout le sang que j'ai versé, je me marerais bien !

Je prends alors mon paquets dans la poche en grimaçant cer c'est la main qui est bléssé, mais le sang à fini par secher et s'est coagulé sur et autour de la plaie ! Je prends une cigarette et me l'allume

-Cigarette ?

Je tends alors le paquets vers mon interlocutrice

-Si moi, je devais être poursuivis par l'odeur de tout le sang que j'ai versé, je me marrerais bien !

Ce commentaire me glace le sang, et j'espère que ça ne transparait pas dans mon expression. Je ne veux pas avoir l'air d'une gamine apeurée qui se terre dans son trou. Je ne savais pas que cet homme – comme j'aimerais pouvoir connaître l'expression qui fait vivre ses traits – était aussi dangereux. Certes, quand on frappe dans un mur avec cette force, on n'est forcément pas un agneau doux et docile comme moi.

-Cigarettes ?

Je lève légèrement la tête. Est-ce qu'il tend le paquet devant moi ? Je n'ai pas porté attention à savoir si son bras se levait dans ma direction, j'étais trop perdue dans mes pensées. J'aurais du pourtant. Je lève la main pour faire signe que non, et heurte une petite boîte en carton. J'entends sans mal le bruit des cigarettes qui se répandent sur le sol. Je me confonds en excuse.

-Excusez-moi. Mon sens des distances est plutôt mauvais. Je suis vraiment maladroite. Je suis sincèrement désolée.

Je m'agenouille par terre, glissant mes doigts sur la pierre du sol pour attraper les cigarettes qui me sont invisibles. J'en prends quelques-unes et les lui tends, rougissante de ma bévue.

En levant la main, sans doute pour me dire qu'elle ne voulait pas de mes cigarettes, elle a heurté ma main. A ce moments précis, une douleur se propage le main de mon bras ! Je serre les dents mais laisse tout de même sortir un petit gémissement de douleur

-Hun !

Les cigarettes sont tombé, à ben c'est bien ma veine !

-Excusez-moi. Mon sens des distances est plutôt mauvais. Je suis vraiment maladroite. Je suis sincèrement désolée.

-Ce...Ce n'est rien ...

La douleur causé par un si petit choc, me donne beaucoup de mal à parler ! J'espére que cela ne s'entend pas trop quand je parle !

-Ce...Ce n'est rien ...

Quelque chose dans sa voix, son hésitation sans doute, me dit que ce n'est pas rien au contraire. Tenait-il à ses cigarettes au point d'en perdre son allocution ? Cela m'étonnerait. C'est possible, c'est certain, mais je n'ai pas lu dans sa voix une dépendance aussi forte. Non. C'est autre chose. Ça me prend un moment, j'élabore toutes sortes de théories à une vitesse faramineuse, mais je finis par comprendre.

-Votre bras… Je vous ai fait mal ?

Bravo Nadine. En plus d'être maladroite tu fais mal aux gens maintenant. Je ne mérite pas de vivre. Je sens que je vais mettre tout le monde en danger dans cette prison, avec mon attitude de gaffeuse.

-Faites voir, je dis doucement en tendant la main devant moi.

Je déteste employer l'expression voir, mais des fois elle me sauve la vie. J'attends qu'il pose sa main dans la mienne, que je puisse voir comment il va.

-Votre bras… Je vous ai fait mal ?

-Non, ce n'est pas grave ! Ne vous inquietez pas !

Enfait j'ai trés trés mal au bras. Mais bon comme je l'aurais certainement dit en dehors de cette prison, j'ai connu pire !

-Faites voir

Hein ? Pourquoi veut-elle voir ?! Je n'y comprends rien ! Mais avant que je puisse réagir, j'ai déja posé ma main dans la sienne !

-Euh... ben tenez ...

Je détourne alors la tête ! Qu'est-ce qui m'as pris de lui donner ma main ?!

-Euh... ben tenez ...

Je sens bien qu'il n'est pas à l'aise. Je le sens à la manière dont il a laissé tomber sa main sur la mienne, sèchement, mais en même temps lentement, comme s'il n'en avait pas envie. Avec la douceur qui m'est coutumière, je passe mes doigts sur toute la surface de sa main. Je baisse les yeux sur elle, comme si j'étais concentrée. En fait je le suis vraiment, mais pas par ce que je ne vois pas, plutôt par ce que j'essaie de deviner du bout des doigts. La surface de sa main est collante, l'odeur est infecte. Je déteste le sang. Maintenant j'en ai un peu sur moi. Ça risque d'être le pied pour moi tant que je ne me serai pas lavée les mains. J'effleure doucement les rebords de sa blessure, sur toute la longueur de ses jointures. L'idée aussi de frapper dans la pierre avec les mains nues. Je le sens se raidir quand je touche la plaie. Je lui rends sa main avec délicatesse.

-Vous feriez mieux d'aller à l'infirmerie. Ce n'est pas très profond mais si ça s'infecte, vous risquez gros. Je ne veux pas critiquer l'établissement, mais une prison, ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus propre.