Sadismus Jail
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 Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth]

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Yoruichi
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MessageSujet: Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth]   Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth] Icon_minitimeMer 30 Avr - 17:16

Depuis l'Antiquité, l’architecture qu’elle soit grecque ou romaine a eu une forte remontée niveau caractéristique; colonne dorique, colonne ionique, colonne corinthienne. Cette époque serait, d’après les historiens et les livres le point d'apogée de tous les arts… Mon regard se pose sur le mur puis remonte doucement vers le plafond. M’ouais, je n’arrive toujours pas à savoir quel genre de pierre, et tout le tralala, cette prison était faite.

Il devait être quelque chose comme sept heure du matin. Lève-tôt de nature, je n’aime vraiment pas me prélasser dans ce lit. Du coup, je préfère encore aller me balader dans les couloirs de la prison. Bien que je ne faisais pas vraiment attention à l’endroit où j’allais. Aucune envie de mettre mon uniforme, je m’étais seulement vêtue d’un pantalon à demi large, t-shirt et basquets. On allait tout de même pas m’ennuyer pour un si bête détaille. Quoi qu’il en soit, l’esprit ailleurs, je ne fais que suivre mes pas. Habituellement, les couloirs étaient un peu moins morbides, mais aujourd’hui c’était … Différent. L’endroit me paraissait même inconnu, bon sang où j’ai encore été me fourrer moi ? Bon tant pis, on verra bien. Enfin non on ne verra rien, je fais directement demi-tour. Il y avait un escalier qui menait vers le bas… Et merde les sous-sols.

Tournant vite fait mon dos à l’endroit, j’entends un petit crie ou quelque chose de ce genre. Je tends l’oreille afin de mieux capter la chose.

<< Maaouh >>

J’dois avoir des hallucinations, c’est pas possible autrement. Je fais marche arrière pour me rapprocher de l’endroit d’où venait le bruit qui ressemblait fortement à un miaulement. Bon déjà, j’étais mal. Etre dans les sous-sols –enfin dans les couloirs- est interdis, je le sais, mon gardien me la marqué en gros sur le front quand je suis arrivée ici.

De la ou je suis, j’aperçois une petite boule noir contre le mur. Déjà, il ne fait pas si clair et si c’était un rat, je promets que plus jamais je ne m’aventurerai ici. Une petite bouille me fixe. Etonnée, je me rapproche tout en me mettant à croupis sur mes talons. Dans un petit murmure amusé, je lui demande à tout hasard tout en sachant que jamais il ne me répondra.

-Uh ? Qu’est ce que tu fais là toi ?!

Du bout de mon doigt, je viens toucher le museau de l’animal. Il est un peu mouillé, je suppose qu’il a réussi à entrer par un petit trou. Enfin, je n’avais pas le cœur à le laisser là tout seul. Mais bon, je n’oublie pas non plus que je suis dans un lieu où je ne suis pas censé me trouver.

J’entends des pas, et merde. Bon respire, joue ton air de ‘’ouais quoi, un problème ?’’. Je passe ma main dans le pelage de la boule de poils. Par ma posture, il était impossible pour la personne qui arrivait de le voir … A qui ça va être la fête, lui ou moi ?
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MessageSujet: Re: Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth]   Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth] Icon_minitimeLun 5 Mai - 17:49

Aujourd'hui, je prends mieux la chose. Il faut quand même dire que ça varie du jour au lendemain. Je pars en vacances, oui, et alors ? J'en suis là aujourd'hui. C'est une bonne chose, ces vacances, il me semble. Je vais avoir l'occasion de me ressourcer, de penser à mes affaires et en même temps de ne pas y penser. J'étais contente d'arriver dans cette prison. Je me disais que plus jamais Jefferson ne pourrait me voir, que pour le reste de ma vie, je serais libérée de lui. Mais il fallait que monsieur se fasse coller un meurtre sur le dos et qu'il soit envoyé ici. Meurtre qu'il n'a pas commis, j'en suis toujours aussi persuadée qu'au jour de son arrivée. Quelle surprise, quelle terreur j'avais ressentie quand je l'avais aperçu, quand je l'ai reconnu malgré le fait qu'il ait été tourné dos à moi. Je revois le vent balayer ses cheveux, je revois son sourire charmeur et désarmant, cruel, malgré qu'il m'eut paru bienveillant sur le coup. J'aurais bien du me douter qu'il n'avait pas changé.

Je soupire, allongeant le pas pour passer devant l'infirmerie plus rapidement, pour résister à l'envie de m'y arrêter et d'aller lui dire bonjour. Je sais que si je fais cela, il va me retenir. Certes, il ne me dira pas de rester, il me fera seulement sentir que mon départ est un abandon de ma part, de moi, qui suis sa seule famille. Je veux éviter de le voir avant de partir en vacances : j'ai trop peur de revenir sur ma décision et de décider de rester bien sagement cloitré entre ces trop nombreux murs gris.

Je me perds quelques instants dans mes pensées, puis je prends un escalier qui descend. Bien vite, je me mets à entendre les gouttes d'eau qui tombent des plafonds aussi humides que le sol pierreux. Je n'aime pas descendre ici, mais j'ai besoin de revoir cette maudite salle, cette salle où j'ai commis cet acte perfide. J'ai la clé dans ma poche, mais je ne veux pas m'en servir, pas nécessairement. Si j'entre, je suis sûre que je vais fouiller l'obscurité à la recherche d'une minuscule goutte de sang qui n'aurait pas été nettoyée. Je veux seulement me trouver là quelques instants, avant de partir.

Je passe devant une jeune femme accroupie, sans vraiment la voir. La pièce ne se trouve qu'à quelques mètres devant moi : l'armurerie. Toutefois je m'arrête avant de l'atteindre et me retourne brusquement. Je suis peut-être psychotique, mais je sais que je ne suis pas schizophrène. Je suis absolument certaine d'avoir entendu miauler. Je parcours le couloir des yeux, il n'y a que cette jeune femme, toujours au sol, peut-être dans une attitude un peu tendue.

-C'est vous qui avez … miaulé ? je demande, un léger sourire sur les lèvres.

À moins que nous n'ayons une nouvelle variété de rats entre nos murs… Erch.
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MessageSujet: Re: Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth]   Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth] Icon_minitimeMar 6 Mai - 13:47

Je m’efforce de garder un rythme cardiaque normal. Je ne sais toujours pas qui est cette personne, mais je n’avais pas grande envie de me retourner pour le savoir. Restant dans ma posture, j’essaye de m’effacer mentalement. Jouer les fantômes que je sais si bien le faire. J’entends les pas de l’inconnu passer derrière mon dos, mon souhait a été exaucé, le miracle existe ! Et ce chaton qui n’arrête pas de me lécher la main, je suis tellement soulagée d’avoir été ignorer que j’en oublie la boule de poil. Et d’ailleurs, il me le fait très bien remarqué. Laissant échapper un de miaulements pas très discret. Et BAM, j’entends les pas se stopper. Je te maudis sale bête. Après les pas, mon ouïe intercepte quelques mots … si c’est moi qui miaule ? Bon d’après la voix, il s’agit d’une femme. Je détourne mon regard vers celle-ci, tout en me redressant. Tenant le chaton par la peau du cou en le présentant à l’inconnue.

-Non, c’est lui.

Mais qui était-elle ? Je ne pense pas qu’elle soit gardienne. Enfin, elle n’en n’avait pas l’apparence vestimentaire. Ces gens la portent généralement des babioles sur une ceinture, alors qu’ici, rien ne laissait présager qu’elle en ai un. ‘Fin bon, méfiance, méfiance. Mais qui se méfiait de qui dans le fond ? Se retrouver nez à nez avec une personne étrangère est un peu, enfin pas vraiment rassurant. Surtout que je ne pensais pas rencontrer quelqu’un ici. Hm, c’était peut-être la proprio du chat qui sait.

Après plusieurs plaintes de l’animal, je fini par le porter contre ma poitrine, être suspendu dans le vide ne devait en effet pas être très plaisant. J’en profite pour jeter quelque regard à la jeune femme. Elle n’a pas l’air très ‘’dangereuse’’, les yeux gris semblait-il ou peut-être bleu. J’en savais rien, je la voie mal. Il ne fait pas si clair que ça dans ces couloirs. Ouais, ces couloirs qui mènent au salle de torture, quelle joie. Oh tiens, j’entend même quelques prisonniers hurler. Mon dieu –même si je ne suis pas croyante-, rien que d’imaginer se faire torturer ou enfermer me donne des frissons. D’un pas assuré, je me rapproche un peu de la femme.

-Il vous appartient ?

Hm. Elle pouvait très bien l’avoir perdu, enfin quelque part, ce n’est pas mon problème. Bien que je n’ai pas très envie qu’on fasse du mal à cet idiot de chat, je ne pouvais le garder alors autant tenter. M’ouais, je le remet au sol, tout en me laissant glisser contre le mur. Je m’amuse un peu à jouer avec, ses crocs essayent de percer ma peau. Vraiment idiot.

-Vous êtes ? Si ce n’est pas trop indiscret…

Qui êtes-vous et quelle est votre fonction. Voilà ce qui me trotte dans la tête, elle n’était pas une prisonnière en tout cas. Je ne l’avais jamais vu près des cellules, ni dans les endroits fréquentés par ses petits êtres sans aucune importance.
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MessageSujet: Re: Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth]   Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth] Icon_minitimeDim 11 Mai - 15:28

La jeune femme tend le bras vers moi. J'ai le réflexe un peu gênant de reculer mon corps pour éviter un coup, un geste violent. Mon cœur s'accélère : la douleur ne fait pas partie de mes passe-temps préférés. Disons que j'en ai même une peur bleue. Mais comme c'est le cas les trois-quarts du temps, je me suis encore inquiétée pour rien. La femme me brandit un chaton sous le nez : une adorable petite boule de poils qui me regarde avec de grands yeux aussi étonnés que les miens. Qu'est-ce qu'un animal de ce genre peut bien faire ici ?

Je secoue doucement la tête quand elle me demande si ce chat est à moi. Non, ce n'est pas le mien. Je n'ai jamais eu d'animaux de compagnie autres que ce chien, autrefois. CE chien était si merveilleux, si adorable. Je ne sais pas comment Jefferson a pu avoir la force de l'enterrer vivant. Je réprime ce souvenir, repoussant les hurlements de la bête agonisante et étouffée dans un recoin sombre de mon esprit. J'essaie de me concentrer sur le silence, mais les cris provenant des chambres du sous-sol viennent tout de même à mes oreilles, me rappelant la mort lente et cruelle de mon ancien compagnon à quatre pattes. Je suis certaine que si Vanessa, notre gardienne des chiens, apprenait ce que mon frère a fait dans le passé, elle lui sauterait à la gorge et le tuerait à mains nues. Pour elle, un crime perpétré sur un animal est plus offensant qu'un meurtre entre deux humains. J'ai toujours trouvé cette femme étrange, bien que de bonne compagnie. Elle ne parle pas beaucoup, et quand elle le fait, elle se plaint, mais je l'apprécie parce qu'on peut toujours savoir ce qu'elle pense.

Je regarde la jeune femme s'asseoir par terre, le petit chat s'amusant à jouer avec ses doigts et un fil dépassant de ses vêtements. Le spectacle est rafraichissant, me faisant oublier cet endroit sinistre, me faisant oublier que quelques mètres plus loin, il y a l'endroit où j'ai tiré sur Jefferson, l'endroit où j'aurais pu le tuer malgré moi.

-Vous êtes ? Si ce n’est pas trop indiscret…

Je souris, imprimant un masque de calme et de sérénité à mes traits. C'est autant pour moi que pour éviter à cette femme de me voir anxieuse, troublée par cet endroit. Ce serait absurde de montrer que j'ai peur de cette prison alors que j'y travaille tous les jours depuis trois ans. Je souris aussi parce que tout le monde se croit indiscret en demandant à quelqu'un qui il est. Je ne sais pas combien de fois j'ai eu droit à cet ajout après un simple "quel est votre nom ?". Je suis psychologue, imaginez si je m'excusais de mon indiscrétion chaque fois que je posais une question à un patient !

-Je m'appelle Maybeth Greene, psychologue.

Psychologue bientôt en vacances, je songe. Bientôt je vais quitter ces murs déprimant pour prendre une semaine de congé bien méritée. Mon sourire masqué devient un véritable sourire sans que je puisse le retenir.

-Nous ne nous sommes jamais vues je crois, dis-je. Je n'oublie jamais un visage une fois qu'il est passé dans mon bureau.

Je vais m'installer en face d'elle, tenant ma jupe contre mes jambes en même temps que je me laisse glisser, assise, les genoux repliés et les bras autour d'eux. Je regarde le chaton, l'appelle à moi d'un petit mouvement de doigt. Le dernier animal que j'ai touché, c'est cet énorme loup que Vanessa traîne avec elle, et il était plutôt effrayant. Ce chaton n'a rien de menaçant comparé à lui.
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MessageSujet: Re: Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth]   Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth] Icon_minitimeLun 12 Mai - 9:52

Mon instinct ne m’a pas trompé, il ne s’agit pas d’une prisonnière, ni d’une gardienne d’ailleurs. C’est juste ... Maybeth Greene, la psychologue de la prison. Moi qui avait si souvent réclamé en silence un psy’ et bien, me voilà servie. Et juste à cause de cette pensée, je ne pu ‘empêcher de sourire. Si elle savait ce que j’aurai voulu faire avant d’atterrir ici…

-Nous ne nous sommes jamais vues je crois. Je n'oublie jamais un visage une fois qu'il est passé dans mon bureau.

Excellente déduction, je ne me suis jamais présentée à son bureau, en effet. Je la vois d’installer devant moi. Elle a l’air si … Sereine. D’un autre côté, elle n’a pas trop le choix. Etre psychologue demande beaucoup de savoir faire, et beaucoup de patience. Je retire ma main de l’emprise des griffes et crocs du félin pour l’abandonner au risque et péril de mademoiselle Greene.

-Yoruichi Itanaki. Prisonnière, matricule 190340.

Dire mon numéro commence à m’amuser. Je ne vois plus la notion de ‘’ marquer comme un animal ’’. Depuis mon arrivé ici, je me suis tout de suite plongé dans le bain pour éviter d’avoir des difficultés d’intégration. Mais de toute façon, avec mon caractère et ma personnalité, qui a réellement oser m’approcher ? Personne, je me suis forcé contre mon gré à aller vers l’autre. Ce qui est tout bonnement contradictoire pour moi. Euhm. Je regarde le chaton toujours planté devant moi, me fixant de ses grands yeux sombres. Je le pousse un peu sur son arrière-train pour qu’il avance dans la direction de la psychologue.

-Effectivement, je ne suis jamais aller vous voir. Serait-ce la preuve que mentalement, je vais bien ?

Je souris bêtement, je pense à tellement de chose qu’il était un peu difficile de tomber dans la folie. La boule de poils se décide finalement à se diriger vers Maybeth. A tout hasard, je lui lance.

-Vous savez … Si je ne serais pas atterrie ici, j’aurai du faire des études en psycho…

Psychologie, une passion même. Elle est devenue mon passe-temps favoris que j’exerce assez fréquemment sur d’autres prisonniers. C’est peut-être pour cela que je me ’’pousse’’ à aller leur parler. Me servir d’eux comme objet d’analyse. Cela peut paraître un peu malsain, mais en tant que moi-même, je ne peux me résoudre à laisser de côté des ‘’cowbay’’ en liberté. J’ai déjà croisé pas mal d’individu intéressant. Hina par exemple, une folle sadique hors pair ou encore Bella, une peureuse presque maladive par moment. Enfin, toutes ses personnes ont été le sujet de mon jeu de la psychologie.

Une question vient me titiller la langue. Et sans plus attendre, je laisse les mots former une phrase compréhensible :

-Qu’est ce qui vous à pousser à devenir Psy ? Et pourquoi ici ?

On ne devient pas vraiment psy, on a déjà les qualités basiques, à savoir, l’envie d’aider, de mettre à jour la complexité de l’être humain, … Dans une certaine logique, être psychologue à Sadismus… de nombreuses personnes ont du refusé la demande. Peut-être que Maybeth n’avait pas d’autres choix. Enfin, chut, écoutons plutôt que d’émettre des hypothèses.
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MessageSujet: Re: Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth]   Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth] Icon_minitimeMar 13 Mai - 6:27

La manière dont elle me décline son identité me déplait, et en même temps, je l'envie de prendre cette série de chiffres à la légère. Je veux dire … mon matricule à moi n'est pas aussi diminutif, et il me déplait. Quand quelqu'un m'appelle en me criant cette maudite série de chiffres, je me hérisse et, à la limite, évite de me retourner pour répondre tant que je n'ai pas entendu la personne nommer mon nom, et tant pis pour elle si elle ne s'en souvient pas. Le matricule des prisonniers, c'est le rappel constant de leur condition, c'est la marque que l'administration quand ils deviennent des animaux prêts à passer à l'abattoir.

La jeune femme m'indique qu'elle étudierait la psychologie, si elle était loin d'ici. Je redresse la tête, me désintéressant du chaton qui escalade ma jupe avec ses petites griffes pointues qui, heureusement, n'atteignent pas ma peau. Je ne suis pas une fanatique de la douleur, aussi insignifiante soit-elle. Les propos de Yoruichi m'intéressent grandement. Comme j'en suis à une période de ma vie où j'essaie de créer des liens avec le plus de monde possible pour m'éviter de penser à Jefferson qui est tout près, je me dis, bêtement, que je pourrais lui proposer de poursuivre ces études à mon côté. Je suis calée en la matière, plus que tous les psys qui se sont cassé le nez sur mon cas.

-Qu'est-ce qui vous a poussée à devenir psy ? Et pourquoi ici ?

Je souris avec indulgence, plus pour moi que pour elle. La boule de fourrure s'en donne à cœur joie avec les tresses de ma ceinture, je n'ose donc pas le déranger en lui écrasant ma main sur la tête pour le flatter. S'il s'amuse ainsi… Je me demande pourquoi les humains ont commis l'erreur d'évoluer. Si nous étions restés des animaux, nous n'aurions pas toutes ces maudites inhibitions qui nous empêchent de dire ou de faire quelque chose. Nous ne nous demanderions pas sans cesse le but de notre existence. Nos ferions tout simplement partie d'une chaîne, et nous n'aurions pas tous les problèmes que nous avons développés avec notre soi disant intelligence.

-J'ai toujours eu dans l'idée que pour pouvoir aider les gens avec leurs problèmes, il fallait soi même avoir eu plus de problèmes qu'eux tous. J'étais un cas désespéré pour tous les psychologues, puis j'ai décidé de me soigner moi-même. J'ai fait des études, et j'ai obtenu facilement mes diplômes. Je me suis beaucoup aidée, ainsi.

Et pourquoi cet endroit ? Le chat tourne sa petite tête velue vers moi, plonge son regard perçant et animal dans le mien, docile et froid.

-Je voulais fuir quelqu'un, je dis finalement. Alors je me suis dit que dans cette prison, jamais il ne pourrait m'atteindre. Sauf que, surprise, il s'est fait arrêté, et devinez où le gouvernement l'a envoyé ?

Ici, bien entendu. Et pour un crime qu'il n'a même pas commis. S'ils l'avaient arrêté pour toutes les atrocités qu'il a commises, peut-être aurait-il fini par bien vouloir comprendre et admettre qu'il a un sérieux problème. Maintenant je suis aux prises avec ce problème, et c'est à moi, sa petite sœur, de régler tout cela.

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MessageSujet: Re: Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth]   Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth] Icon_minitimeDim 18 Mai - 16:21

Je ne suis pas une grande adepte des devinettes, bien que celle-ci soit sans conteste d’une simplicité remarquable. Je m’en étonne moi-même à vrai dire. Maybeth voulait donc éviter quelqu’un, manque de chance pour elle si il est ici.

-Ici, je suppose.

Je ne comprends pas très bien pourquoi la psychologue voulait éviter la personne en question. Vu son statut dans la prison, l’éviter pouvait encore être possible. Enfin je pense. Heureusement pour moi, je n’ai personne à éviter, sauf peut-être mon ombre. Mon regard tombe sur la boule de poils, tranquillement entrain de jouer avec la femme.

-Vous avez peur de cette personne ?

Oula, la curiosité commence à prendre le dessus, ou alors c’était tout simplement l’envie de savoir. Je n’ai encore jamais côtoyé de psy, je n’allais tout de même pas me gêner pour lui parler. Evaluer un maître, ça c’est intéressant pour moi. Et puis comme elle l’a dit il n’y a que quelques secondes. Nous nous devons d’avoir eu plus de problèmes que les autres pour pouvoir les aider. En gros, il vaut avoir touché un peu à tous les problèmes pour se mettre plus facilement dans le bain. A quel genre de problème j’avais déjà eu droit moi ? Ah ouais, affaire de viole, père violant, mère dans le désespoir. Meurtre bien évidemment, sinon je ne serais pas là.

Enfin pour en revenir au fait d’éviter, je ne pense pas que cela soit la meilleur des solutions. On est tout de même enfermé 24H/24 dans une prison, croiser des personnes est tout à fait normal dans ce cas. Et puis même si la prison serait encore plus grande qu’elle ne l’est déjà, si la personne veut retrouver cette femme, elle fouillera partout. Surtout que le bureau d’un psy n’est pas si difficile à trouver, encore moins si c’est la seule dans ces lieux…

Que c’est drôle d’analyser l’analyseur. Et puis, je ne pense pas que cela la dérange, elle sait bien qu’entant qu’apprenti, c’est normal que je fasse ça, comme c’est normal que je fasse ça avec tout le monde dans le fond. Ca vient tout seul, je n’ai jamais demandé d’avoir la faculté d’analyser les gens comme ça. Par moment j’aimerai bien m’en passé, on pense et réfléchit tellement qu’à la fin on en a mal à la tête.

-Vous voulez en parler ?

Bon ben après tout, j’ai tout mon temps pour l’écouter. Après peut-être, si elle le souhaite, je lui raconterais ma super histoire. Enfin, quoique, elle n’a qu’à aller voir dans mon dossier. La plupart des détails y sont. Grand diable, je suis maudite moi ! Monsieur Thorkel m’avait bien fait savoir que lui personnellement, il préférait entendre de vive voix mon récit. Triste récit, qui ne me fait plus rien à présent. Insensible moi ? Nan. Juste réaliste sur un point fondamentale : ça ne sert à rien de se morfondre sur le passé, parce que il ne changera jamais.
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MessageSujet: Re: Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth]   Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth] Icon_minitimeJeu 22 Mai - 21:48

Bien vu, je songe lorsqu'elle répond à ma petite devinette. Et quand elle me demande si j'ai peur de cette personne, je hoche la tête. Comment mentir en répondant à cette question ? Je me sentirais bien effrontée d'oser affirmer que mon frère ne m'effraie pas. Seulement… je ne dirai jamais cela, car c'est faux. Jefferson est pour moi plus effrayant que tous les monstres qui hantent les rêves des enfants pour les transformer en cauchemars. Non, Jefferson est, à mes yeux, bien pire que cela. Il transforme ma vie en un véritable cauchemar, et ce depuis ma naissance. Je me demande si c'était un enfant aussi exécrable avant mon arrivée dans la petite famille qu'on n'a jamais vraiment formée, papa, lui et moi. Jefferson représente ma terreur, et ma terreur le représente réciproquement. Et je représente moi-même tout l'effet qu'il a eu sur moi tout au long de ma pauvre vie. Je soupire. Même si je le voulais, je ne pourrais pas nier la peur qu'il m'inspire, sauf par omission. On peut nier ce qu'on veut par omission : il n'y a aucune limite à ce qu'on ne dit pas. C'est la seule forme de mensonge que je ne répugne pas à utiliser.

La jeune prisonnière fixe un regard grandement intéressé sur ma personne. Probablement qu'elle essaie de jouer au même jeu que moi : l'analyse des pairs. Je souris pour moi-même, puis baisse les yeux sur le chaton qui vient de défaire une maille de mes bas. Rien de bien grave. Je pars en vacances, je pourrai toujours m'acheter de nouveaux vêtements. Mes tailleurs commencent à se faire vieux. Je devrais les mettre à nettoyer à sec ou songer simplement à les remplacer. Je me demande quel montant je vais trouver dans mon compte en banque. Ça fait trois ans que mon salaire s'accumule et que je n'ai pas eu l'occasion d'en retirer quoi que ce soit, tout étant compris ici. Et les vacances, plutôt rares.

-Vous voulez en parler ?

J'en ai parlé il y a peu, vraiment très peu de temps. Et j'ignore toujours ce que cette discussion m'aura emmené : de nouveaux ennuis, ou un dénouement heureux ? Je doute beaucoup de pouvoir trouver quoi que ce soit d'heureux dans mon parcours de vie, passé ou futur. À part quelques instants de bonheur simples et futiles, je suis loin de me considérer comme une personne pouvant même ne faire qu'aspirer au bonheur. Croire que je mérite de vivre heureuse me donnerait l'impression de me juger trop bien, faussement. Je ne suis pas une sainte. J'ai fait des erreurs, et pour ces erreurs, je n'accèderai probablement jamais à ce que tout le monde aspire. La preuve : j'ai décidé de m'enfermer dans cette saleté de prison glauque et déprimante pour mourir.

Je secoue la tête doucement, amusée que le chat essaie d'attraper mes cheveux au passage. Décidément, ils sont beaucoup trop longs. Je crois qu'ils m'atteignent les fesses. Et au dernière nouvelle, ce n'était même plus à la mode il y a quinze ans.

-Non merci, je dis. C'est très aimable à vous, mais j'ai l'impression de m'être suffisamment confiée ces derniers temps. D'en parler me terrifie encore plus que de me taire.

Je repense à cette peur que j'ai éprouvée, et que j'éprouve toujours rien qu'à l'idée qu'il arrive du mal à Carl par ma faute. Je n'aurais jamais du lui confier tout cela. Si Jefferson l'apprend, je ne donne pas cher de la peau des deux hommes. Et même s'il ne l'apprend pas, il suffit d'être près de Carl pour sentir l'envie qui bouillonne en lui de venger les atrocités que j'ai eu à subir. C'est étrange. Parfois j'ai l'impression, effectivement, que tout ce que j'ai vécu était injuste mais d'autres fois …

-Est-ce qu'il vous arrive, à vous, de ne pas pouvoir en vouloir à quelqu'un de vous avoir fait du mal, simplement parce que vous croyez l'avoir mérité, même si tout le monde autour de vous serait prêt à vous affirmer le contraire ?

listening to Estatic Fear Chaper IV (A Sombre Dance)
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MessageSujet: Re: Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth]   Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth] Icon_minitimeVen 30 Mai - 4:47

On dit que le silence est d’or très chère Maybeth, mais si les mots sont plus forts que les pensées, là, il y a un problème. « Je dis tout haut ce que les autres pensent tout bas », preuve de l’inconscience ? Peut-être. Mais en parlant, cela nous aide à avoir un poids en moins, c’est en tout cas ce que j’ai appris ici. Toutefois, je comprends le fait qu’elle ne daigne pas m’en parler. Après m’être confiée à Bella et à Gleb en semi profondeur, ne me donne pas vraiment l’envie de replonger dans l’abysse pervers des souvenirs. M’enfin, cela ne reste que des … Souvenirs.

-Est-ce qu'il vous arrive, à vous, de ne pas pouvoir en vouloir à quelqu'un de vous avoir fait du mal, simplement parce que vous croyez l'avoir mérité, même si tout le monde autour de vous serait prêt à vous affirmer le contraire ?

Quelque peu intriguée, mon regard se porte sur le visage de la jeune femme. On me trompe rarement, il n’y avait rien d’ironique ou d’amusant dans ce qu’elle m’avait dit, et l’expression de ses pupilles éclatantes ne faisait qu’accroître un sentiment de accablement. En vouloir à quelqu’un qui m’a fait du mal … Difficile puisqu’ils sont tous les deux enterrés. Dans le fond, je ne leur en ai pas voulu, du moins, pas directement. C’est assez délicat comme situation, surtout dans la mienne. Il y a un double jeu, tout deux si différent et si proche à la fois. Ma propre mère ne m’avait pas cru quand je lui avais dit ce qu’il s’était passé à cette soirée. Ce n’est qu’après avoir fait ce qui me semblait juste pour moi-même qu’elle est revenue. Non, personne autour de moi ne m’a jamais dit que je ne l’avais pas mérité, puisque je ne l’ai plus jamais raconté.

-Non, pour la simple et bonne raison que personne n’a le droit de faire du mal à quelqu’un d’autre. Et puis, même dans mon cas, pardonner est impossible.

Bien sûr que jamais je ne pardonnerai à Kelly d’avoir abusé de moi, comme je ne pardonnerai jamais à mon géniteur d’avoir fait subir touts ses méfaits à ma mère. Tout réside dans le caractère, si vous êtes dans le côté un peu ‘’faibliste’’, certes que vous ne pourriez pas jouer les sans cœurs. Croire qu’on a mérité ce qu’on nous a fait subir … De l’autre côté, le camp opposé, il y a les rancuniers, totalement blessé et dégoûté par ce qu’on leur a obliger à subir. Je fais parti sans conteste de ceux là. C’est la règle du : Tu subis ou tu fais subir. J’ai eu mon fin mot de l’histoire en rayant mes bourreaux de la surface du monde. Et ça me procure quoi ? Une espèce de délivrance. Je ne suis pas satisfaite de mes anciens gestes sur leur personne, mais je ne le regrette pas non plus. Je me redresse tout en venant me placer à côté de Mademoiselle Maybeth. Le chaton s’arrête de jouer tout en me regardant, faire comprendre … Je l’appelle d’un mouvement de mon doigt, pour venir ensuite le saisir doucement par la peau du cou, tout en disant à l’adresse de la femme.

-Vous avez le choix, soit subir toute votre vie, ou alors prendre les choses en main pour tout changer …

J’endure les crocs de la boule de poils dans ma chair, comme lui doit supporter le fait que je le domine en le tenant par la peau. Pourtant, aucun de nous ne veut vraiment faire de mal à l’autre, lui réagit pour se défendre, moi comme ça pour le taquiner parce que je sais qu’il n’aime pas ça. Je suis lucide, je ne vais pas plus le pousser. Tout en le reposant sur le sol, je viens caresser l’endroit de mon étreinte.

-Il ne sait pas laisser faire, malgré que ce ne soit qu’une boule de poils. Voyez-vous le lien ?

Même les plus fragile d’entre nous sont capable de bien grandes choses. Il ne suffit pour cela que d’avoir l’envie et la force nécessaire. Tout en étant absente de l’histoire en détail de Greene, je peux toutefois deviner un peu les faits. Vouloir éviter une personne, le retrouver ici. Se sentir coupable –ou non- d’avoir endurer les faits de cette même personne. Et ensuite, pour être psy, il faut avoir touché aux les malheurs plus que nos propres patients. Tous les cas sont possible, mais puisqu’elle avait décliner mon invitation à me raconter son histoire. Autant essayer de passer par un autre chemin avec le peu de détail que je savais et avec la logique … C’est si facile d’être externe à une situation. Cela nous permet de mieux visualiser la chose. M’enfin, cela dit, je ne sais toujours pas ce qu’on va faire de la boule de poils …
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MessageSujet: Re: Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth]   Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth] Icon_minitimeJeu 5 Juin - 16:20

Je ne sais pas trop quoi penser. Personne n'a le droit de faire du mal à quelqu'un, ça je le sais, je l'ai toujours su et je l'ai toujours répété à tous mes patients quand ceux-ci croyaient mériter ce qui leur était arrivé. Pourtant, je suis absolument incapable d'en vouloir à Jefferson. Je sais, quand il n'est pas là, que je n'ai rien mérité de ce qu'il m'a fait subir. Mais quand je regarde dans ses yeux, et que je vois tout l'amalgame d'émotions qui y passe, je me dis que probablement, quelque part, à un moment ou à un autre, j'ai bien du faire quelque chose pour le pousser à me haïr avec autant de force. On ne fait pas souffrir quelqu'un de la sorte sans raison, à moins d'avoir un quelconque problème, et si c'est le cas, cela fait de Jefferson une personne à demi consciente seulement de ce qu'elle fait. Je soupire : ce sera toujours le même cul de sac quant à mes émotions. Toujours.

J'observe la manœuvre de la jeune femme, qui change de place pour venir s'installer à mon côté. J'aurais, en temps normal, le réflexe de m'écarter un peu, de façon à ce qu'une distance d'au moins un bureau – l'habitude du travail – entre elle et moi. Mais je reste immobile, gardant un très mince dix centimètres entre sa cuisse et la mienne. Tranquillement, elle s'empare du chaton et le soulève dans les airs. Le pauvre petit se débat comme un diable. Ce qu'elle dit par a suite, pendant et après son petit combat injuste avec l'animal, me touche de près. Je saisis bien son exemple, mais en même temps, je frissonne, un souvenir malsain refaisant surface. Le chien. Ce pauvre animal que Jefferson avait sauvagement soulevé et suspendu dans le vide avant de l'enterrer vivant dans une boîte. Les hurlements de l'animal qui ont continué à me hanter pendant les mois suivants, des hurlements étouffés, puis plus rien. Un silence de mort. Je déglutis. Je hoche tout de même la tête en douceur.

-Je comprends.

En clair, ce que je comprends, c'est que cet animal minuscule est assez brave pour se défendre alors que moi, la seule fois où je me défends, je suis prise de remords et prise d'assaut par ma conscience. Je pousse un soupire, puis appuie ma tête sur le mur de pierres. Mon attention retourne sur le chaton, lequel a recommencé, comme si cette épreuve n'avait rien représenté pour lui, à jouer avec les cordons de ma jupe. Et il se remet si rapidement, bien mieux que moi.

-D'où vient ce chat, au juste ? je demande. Ce n'est certainement pas vous qui l'avez fait entrer ici …

C'est un changement de sujet brusque, j'en conviens, mais j'ai eu la réponse que je cherchais. J'étire mon bras vers l'animal, caresse sa petite tête terriblement douce. Il est adorable, plus que les rats que nous avons l'habitude de croiser. Pour eux, je ne me suis jamais arrêtée pour les caresser. Je fuyais plutôt à toutes jambes.

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MessageSujet: Re: Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth]   Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth] Icon_minitimeDim 8 Juin - 11:51

En étant psychologue, elle m’a compris du premier coup avec l’exemple un peu brusque. Mais bon, ce n’est certainement pas la boule de poils qui va m’en vouloir de l’avoir pris pour cobaye. Bien que ces bestioles là n’aiment pas être titillé, j’en ai longtemps eu l’expérience avec mon ancien félin… assez rancunier. Ce qui est bien avec eux, c’est que quand il aime, il ne pardonne pas mais font comme si de rien n’était. Encore un mystère de la vie que même la science ne pourra jamais éclaircir … Le comportement parfois étrange des chats. Celui-ci d’ailleurs est retourné jouer, les griffes et crocs en avant sur l’habit de mademoiselle Greene.

-D'où vient ce chat, au juste ? Ce n'est certainement pas vous qui l'avez fait entrer ici …

Difficile de le faire entrer ici, si j’étais moi-même à l’intérieur. Pour preuve, quand je l’ai trouvé, il était trempé et tremblant. M’enfin, tant qu’elle ne m’accusait pas d’avoir fait entrer un animal entre les murs de cette prison tout va bien. Et pour sa provenance, je n’en n’avais aucune idée. Il y a un village plus loin, il a très bien pu être abandonné, ou alors c’était un chat errant. Mais vu sa petite taille, ce m’étonnerait qu’il ait fait le chemin de la ville jusqu’ici. J’en conclue donc, qu’il vient de dehors.

-Hm. Sûrement pas de très loin.

De l’autre côté de la cours –et des grillages-, il y avait de la végétation en grand nombre. Qui sait. Dans tous les cas, il ne pouvait pas rester ici, et ce n’est pas une … prisonnière … Qui pourrait s’en occuper. Je me redresse tout en me demandant ce qu’il allait devenir. Si je n’avais pas croisé Maybeth, je l’aurai sûrement relâché plus loin dehors de peur que l’un de ces sadiques ne lui fasse subir de mauvais traités. Et puis, comme je l’avais déduit, ça provenance en ce lieux était du à la pluie. Tout le monde sait que les félins en ont horreur. Par conclusion, il a du se hisser par un trou et entrer.

-Que va-t-il advenir de lui …

Pouvais-je faire confiance à cette femme pour prendre le chat sous son aile ? Ca me tracasse, d’une part parce que je ne fais pas confiance en une personne que je viens de rencontrer, de l’autre parce que je ne savais pas ce qui risquait de tomber sur sa petite bouille. J’ai peut-être mérité la perpette mais pas lui … Lui a droit à sa liberté, loin d’ici de préférence. Ce n’est pas les solutions qui manquaient. Maybeth pouvait sortir d’ici et l’emmené au village, ou alors de mon côté…

-Je peux le prendre pour aller le relâcher dehors, ainsi vous n’avez pas à endosser ça. Ou alors vous le prenez et essayer de trouver quelqu’un pour lui … C’est vous qui voyez.

Y a-t-il besoin de faire un dessin pour faire comprendre que la deuxième solution m’était plus sécurisante ? Après tout, ce n’est qu’un chat … Une petite créature dans ce monde de brute qui sait tout de même se défendre. J’évite soigneusement le regard de la jeune femme tout en portant mes yeux sur ceux de la boule de poils. Enseigner l’enseignement … La vie est un professeur et nous pauvre humain, ses élèves. Mais que nous enseigne t-elle dans le fond ?
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MessageSujet: Re: Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth]   Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth] Icon_minitimeJeu 12 Juin - 9:29

Visiblement, elle ne sait pas plus que moi d'où sort cette adorable petite bête. Alors ce pauvre animal s'est tout simplement perdu, errant autour de la prison. Il sera peut-être entré par la grille alors que celle-ci était ouverte pour un prisonnier, ou alors il aura grimpé au gros arbre qui est près du mur d'enceinte et sera tombé de ce côté-ci par la suite. Ou encore, il y a un trou quelque part dans le mur et il en a profité. Ce serait logique. Ça expliquerait en même temps les rats, bien que je n'aie pas trop envie de me les expliquer, ceux-là.

La jeune femme se demande ce qu'il va arriver au chat, exactement au moment où je me posais la même question, mentalement. Eh bien, je suppose qu'il faudrait aller le reporter dehors car, mis à part des chiens, ici, les animaux ne sont pas vraiment les bienvenus. Et puis, ce petit chaton aurait tôt fait de se faire bouffer tout cru par l'une de ces grosses bêtes que ma collègue Vanessa traine avec elle. J'avais pensé le lui remettre. Elle l'aurait sans doute aimé, mais maintenant que je repense à ses gros chiens aux crocs pointus, je crains que ce ne soit qu'une mauvaise idée parmi tant d'autres.

-Je peux le prendre pour aller le relâcher dehors, ainsi vous n’avez pas à endosser ça. Ou alors vous le prenez et essayer de trouver quelqu’un pour lui … C’est vous qui voyez.

J'y avais pensé, justement. Et j'y songe encore plus maintenant. Après tout, la situation, le temps, le moment … tout s'y prête. Je hoche la tête, pose ma main sur le genou de la jeune femme, et l'autre sur la tête du chaton, qui ronronne comme un vrai petit moteur depuis tout à l'heure.

-Je pars pour une semaine de vacances demain. J'aurai tout le loisir d'emmener le chat avec moi et de lui trouver un maître digne de ce nom.

Tu vois, chaton, toi tu ne seras jamais prisonnier de cet endroit. Après tout, tu n'as rien fait de mal. Il serait injuste de te laisser moisir ici. Les rats le méritent. Toi, non. Enfin, j'aimerais, pour mon bien être personnel, que les rats quittent le navire, mais eux, je n'ai pas envie de les trainer dans mes bagages.

Je souris à Yoruichi, doucement, me voulant rassurante. Je ne veux pas qu'elle croit qu'elle confie ce chaton à n'importe qui. Enfin, je me demande comment elle aurait pu me croire une …. Batteuse d'animaux. Je n'ai pas l'air d'une méchante femme, ça, n'importe qui pourrait le voir. Pui, prenant appui sur le mur avec mon dos, je me redresse, attrapant le chat au passage. Il se débat un peu, visiblement pas heureux d'être entravé dans ses mouvements, mais finit par se calmer comme je lui caresse le crâne avec mon doigt.

-Ce fut un véritable plaisir de vous rencontrer, Yoruichi. J'ose espérer que nos chemins se croiseront à nouveau, à mon retour.

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MessageSujet: Re: Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth]   Enseigner l'enseignement [Pv Maybeth] Icon_minitimeSam 14 Juin - 7:31

Je peux repartir le cœur léger. La solution choisie par Maybeth ne se fut pas attendre, elle allait l’emmener avec elle. Je compte sur vous pour lui trouver une bonne famille … Même si il ne s’est pas rendu compte qu’ici il risquait sa vie. Rien que d’imaginer ce pauvre chaton se faire martyriser, que ce soit par un prisonnier sadique ou un gardien, le savoir entre les mains de ma psychologue m’apaise le cœur. Dieu sait combien ses bestioles comptent pour moi. M’enfin, c’est ici que nos chemin se sépare.

-Ce fut un véritable plaisir de vous rencontrer, Yoruichi. J'ose espérer que nos chemins se croiseront à nouveau, à mon retour.

Peut-être que oui, peut-être que non. Dans les deux cas, elle savait où me trouver : entre les murs de Sadismus. Je me redresse à mon tour, tout en fixant la boule de poils dans les bras de la jeune femme. Il n’avait pas l’air heureux d’être pris comme ça … Ses miaulements auraient pu vous transpercer le cœur. Heureusement que la demoiselle à la main douce, ce qui avait pour effet de jouer le rôle d’anesthésiant sur le petit corps poilu. Mes yeux remontent vers celle-ci, sourire aux coins des lèvres, je me contente de lui répondre :

-Le plaisir fut de même pour moi, mademoiselle Greene. Peut-être nous reverrons-nous. Tout dépend de vous, dans tous les cas, je suis dans la cellule 23.

Mon regard se repose sur mon petit protégé, ses yeux sombres dans les miens, je dois le remercier, sans lui, je n’aurai probablement jamais croisé la psychologue. M’enfin. Sa petite bouille se penche un peu sur le côté. Je m’approche de lui tout en touchant du bout du doigt son petit nez humide pour la dernière fois.

-A plus, boule de poils.

Je recule d’un pas, il est temps je pense. Je n’avais pas très envie de rester ici encore une seconde de plus. Les murs humides et l’air mauvaise ne me disent rien de bon … Ah mais c’est normal, nous ne sommes tout de même pas loin des salles d’isolements et de tortures.

-Et bien, je vous souhaite d’excellentes vacances. Vous changez les idées loin d’ici ne vous fera pas de mal. A très bientôt – j’espère-.

Je me détourne d’elle, les mains dans les poches, les yeux à demi clos. Elle m’avait apprit une chose essentiel, pour être psy, « il fallait soi même avoir eu plus de problèmes qu'eux tous ». Je lève la tête vers le plafond, ai-je suffisamment toucher aux problèmes ? La psychologie est un jeu pour moi entre ses murs. Mon passe-temps. C’est ainsi, et je dois m’y faire.
Miraculeusement, je retombe sur mes pas de départ, à savoir le couloir principal avec les cellules plus loin. Bella ne doit pas être très loin… Autant aller la voir. Ou alors non, gambader … La solitude ne m’a jamais tué. Etre seule telle est mon vice … Et ça, personne ne me l’a enseigné.


[HS: Merci pour ce rp ^^]
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