Comme le temps le permet.... [PV la Crevette]

[je te pardonnerais jamais le titre >< ... bon d'accord en fait c'est déjà fait --']

Ce n’était peut être pas une bonne idée… Non probablement pas en fait… Bon d’accord c’était une très mauvaise idée ! Mais j’en avais bien trop envie, c’était bien trop tentant… le gardien était retourné… le gâteau à portée de main…. Sauf que maintenant je me demande s’il va me rester des dents pour le manger. Si le gardien me rattrape, probablement pas. Je me mets à courir de plus en plus vie en enfilant les couloirs complètement au hasard les un après les autres. Inutile d’essayer de me repérer, Non seulement je n’ai pas un sens de l’orientation formidable mais en plus je ne connais pas ces couloirs là. Je ne dois jamais y être aller. Je me demande ce qu’il peut bien y avoir sauf que je n’ai pas le temps de faire du tourisme, je commence à m’essouffler et l’autre derrière visiblement non étant donné le flot d’injures qu’il déverse à mon encontre. Il a d’ailleurs un répertoire fort fourni et je complète grandement mon vocabulaire grâce à ses diatribes.

Saleté de sol inégale ! Je me suis pris le pied dans une afranctuosité et je me suis étalé de tout mon long. Je frotte un instant mes coudes légèrement égratignés (forcement quand on a quelque chose dans une main et l’autre cassée) et m’inquiète un instant de mes genoux pas totalement et même pas du tout remis de ma dernière incartade dans les sous sols. Mais étrangement le fait de me rappeler ces deux visites des sous sols suffit à me donner un second souffle. Pas question de me faire rattraper. Pas question. C’est ce que je me répète encore et encore pour me forcer à maintenir l’allure malgré mes genoux douloureux. J’ai peur qu’ils ne se soient remis à saigner. C’est malheureusement une crainte qui a toutes les chances de se concrétiser, surtout si je continue à courir comme ça. Je me demande si il sera très fâché si mes plaies se rouvrent. Penser à ce gardien fâché et encore plus effrayant que d’entendre l’autre se rapprocher derrière moi malgré tous mes efforts pour le distancer. Alors je regarde désespéramment aux alentours en quête d’une autre solution. Une porte ouverte attire mon regard dès après le coin d’un croisement. Sans réfléchir davantage je m’y engouffre et referme violemment la porte derrière moi. Je cherche à tâtons un quelconque loquet et à ma grande surprise j’en trouve un. Je le referme précipitamment et me recule ensuite lentement de la porte. Il ne s’écoule pas longtemps avant que la voie du gardien hurlant qu’il me trouvera résonne dans le couloir.

Je ne doute pas qu’il finira par me trouver mais pour l’instant je crois que je m’en fiche. Je m’adosse à la première chose qui passe en tremblant sous l’effort prolongé que je viens de fournir. Tenace ce gardien il m’a poursuivit pendant dix minutes au moins dans es couloirs. Dix minutes de sprint… Je reprends péniblement mon souffle. Il faut que je regarde dans quel état sont mes genoux et ce ne sera probablement pas une partie de plaisir. Mais pour l’instant je vais au moins profiter de mon larcin avant qu’il ne me remette la main dessus. Avec un sourire ravi je plonge les dents un délicieux gâteau au chocolat comme je n’en ai pas mangé depuis que je suis arrivé. Normal, on n’en donne pas au prisonnier faut pas rêver…

Pendant quelques minutes, le monde peut bien s’écrouler je m’en contre fiche. Je savoure ce merveilleux dessert en l’engloutissant à grande bouchée. J’avais presque oublié ce goût et suis heureux de le retrouver. Comme quoi ça avait quand même des avantages d’être riches, je pouvais en acheter autant que je voulais sans avoir besoin de les voler… sauf que ma mère ne me permettait pas d’en prendre et me reprocher d’une voie sifflante de chercher à devenir horriblement laid et bouffi alors que j’étais proche de mériter le qualificatif de maigre. J’en suis maintenant encore plus proche, c’est peut être pour ça que je le dévore si vite. Ma gouvernante aurait été horrifiée par mes manières je crois. Mais en fait elle aurait été plus horrifiée par le fait que le massacre ma famille je crois… quoique, la connaissant rien n’est moins sûr. De toute façon c’est une réflexion dans le vent je crois bien que je l’ai tuée elle aussi ce jour là…

Pointe de déception lorsque mon gâteau se retrouve à l’état de miette, peut être finalement n’aurais je pas du le manger aussi vite. En tout cas je lèche consciencieusement les miettes jusqu’à ce qu’il n’en reste plus aucune. Et puis le gâteau est vraiment fini et je soupire. Pour ce plaisir éphémère je vais devoir faire en sorte de ne plus jamais me retrouver dans le champ de vision de ce gardien grossier. Est-ce que ça en valait la peine ? Le souvenir du goût qui me reste dans la bouche me dit que oui… alors tant pis pour les conséquences mais je vais m’employer à ce qu’elles soient le plus minimes possibles. Et cela implique de ne plus rencontrer ce gardien jusqu’à ce qu’il m’oublie… ce qui risque de prendre du temps, surtout que je suis facilement reconnaissable. Je me plonge dans mes réflexions du comment échapper au regard d’un gardien précis. J’espérais qu’il ne donnerait pas mon signalement aux autres gardiens pour qu’ils me récupèrent. Mais les gardiens d’ici sont spéciaux, ils ne feront probablement que lui rire au nez même si il leur demande. Un gardien qui se laisse avoir par un enfant sans même pouvoir le rattraper c’est risible effectivement. Il aura d’ailleurs peut être trop honte pour le dire, j’aimerais bien. Car le problème, c’est qu’ils risquent aussi de s’en souvenir et de sen prendre à moi si ils me voient non pas tant pour me punir mais simplement parce que l’histoire les a amusés et qu’il me choisissent donc moi comme victime plutôt que quelqu’un d’autre. Cette pensée me glace le sang.
Mais pas autant que le bruit de la voie qui s’élève derrière moi.

-Ne te déranges... Ici, personne ne te trouvera. -

Je me retourne vivement et me rends alors compte que le quelque chose contre lequel je suis adossé est une machine à laver, qu’une autre machine à laver fonctionne plus loin et surtout qu’une femme se trouve dans la même pièce que moi. Bon je dois être dans la laverie même si ça ne m’aidera pas à la retrouver plus tard parce qu’étant donné que j’ai courus à l’aveuglette… Enfin bon bref je m’en fiches d’où se trouve la laverie pour l’instant, l’important c’est cette femme. A l’uniforme c’est une gardienne. Le souvenir de la gardienne aux lèvres empoisonnées passe puis s’en va… en même temps qu’un frisson me traverse le dos. Réfléchis ! Cette gardienne n’a pas l’air de me vouloir du mal du moins pour l’instant… je ne sais que trop bien que les intentions peuvent changer rapidement et que les apparences peuvent être trompeuses d’ailleurs aussi… mais si elle avait voulu elle aurait pu signaler ma présence mais elle ne l’a pas fait, un point positif. Bon je ne pourrais pas la distancer à la course alors tant qu’à faire autant lui répondre.

« Bonjour madame. »

Bien sûr ça manque d’originalité mais peut importe après tout peu importe, je n’ai rien d’autre à lui dire pour l’instant. Ma langue récupère un ultime morceau de gâteau à la commissure de mes lèvres. Mon sentiment de panique et d’urgence se calme un peu alors que je reprends le contrôle de mes émotions. Je m’aperçoit alors que j’ai bougé trop vite, ou alors c’est al course dans les couloirs, toujours est-il que les plaies de mes genoux sont rouvertes et que de nombreux filets de sang dégoulines le long de mes jambes. Je soupire et lance un regard désolé à ces sillons rouges. Ca fait mal.

C’est fort ennuyeux il va peut être falloir que je retourne à l’infirmerie, j’aurais dû y penser avant de chiper un truc à cette grosse brute. Enfin je n’en sait rien du tout en fait peut être passer mes genoux sous l’eau, de laver mes bandages et de les remettre en place correctement… oui ce sera sans doute moins dangereux que de se balader du côté de l’infirmerie où traînent probablement des personnes peu fréquentables. Quoique je ne suis pas sûr que ce soit des personnes tellement plus fréquentables qui se baladent près des douches. De toute façon il n’y personne de vraiment fréquentable dans cette prison, mieux vaut éviter de rencontrer des gens. Comme une gardienne dans une laverie alors qu’on se faisait poursuivre par un gardien pour un menu larcin par exemple… ce n’est pas ce que j’appellerais une rencontre de bon augure. Pas de défaitisme tout de même jusqu’ici tout va bien ! Le problème c’est que aucune de mes rencontres avec un gardien ne c’est bien terminé jusqu’à maintenant alors j’ai un poil du mal à rester optimiste mais bon il y a une première fois pour tout.

- Bonsoir... Assis ... si tu veux. -

Je détache mon regard de mes malheureux genoux et mon esprit de ces pensées pour accorder mon regard et mon attention à la gardienne qui se tient en face de moi. Elle n’a pas l’air d’avoir envie de m’arracher la tête pour l’instant, ce qui ne veut pas dire qu’elle n’en a pas envie naturellement mais là tout de suite son visage est impassible voir même doux ce qui est tout de même plutôt rassurant. Tiens au fait elle a du mal à finir ses phrases, non ? Tic de langage ou habitude, je me vois mal le lui demander. Dommage ça m’intrigue… Elle me sort une nouvelle fois de mes pensées en me faisant signe de m’asseoir. J’aimerai bien d’autant plus que mes jambes commencent à pas mal trembloter. Le problème c’est qu’il va falloir que j’ailles arranger mes genoux d’une manière ou d’une autre que ce soit à l’infirmerie ou simplement dans les douches, or je ne suis ni dans l’une ni dans l’autre et… si je me rassoit je ne me relève plus et je doute franchement que quelqu’un me porte. Je lui fait donc un signe négatif de la tête avant de jeter un regard furtif vers la porte. Il faudrait que j’y ailles si je veux pouvoir atteindre ma destination sans m’effondrer sauf que je ne sais pas ce qu’elle en pensera ou si elle fera quelque chose pour m’en empêcher…

Elle n’a pas l’air très dangereuse : elle sourit de manière enfantine au bruit de la machine à laver. Je me répète mentalement avec force que les apparences peuvent être trompeuse avant qu’un tremblement plus fort que les autre ne fasse vaciller mon équilibre et ne me décide à tenter de m’éclipser. Je commence à me diriger lentement vers la porte avant de lancer d’une voie un peu hésitante.

« Euh.. au revoir »


Espérant vraiment qu'elle me laissera partir pour que je puisse mettre le holà à la douleur qui me déchire de plus en plus les genoux et commence à me faire grimacer sans en rajouter de nouvelles par dessus, je continue ma lente avancée vers la porte de la laverie, serrant les dents sous la douleur que cela éveille. Pourvu que je reste debout, pourvu que je reste debout… et que j’arrive à destination. Je crois que ça mérite une petite malédiction de plus pour ce cher Pythagoras De la flaam. Ce ne sera que la énième fois de toute façon quoique d’habitude ce soit plus à cause de ma main que de mes genoux… Je le maudis donc silencieusement avant de m’étaler de tout mon long sur le sol dur. Ce qui nécessite une autre malédiction cette fois ci beaucoup plus audible. Je crois que ma pauvre mère si elle était encore de ce monde serait tombé raide morte en m’entendant utiliser un tel langage, ce qui fait que ça aurait eu un effet positif sauf que je l’ai déjà tuée alors en l’occurrence ça ne sert à rien.