Derniere demeure ?

Invité

Ca ne fait que depuis trois heures que nous avons quitté l'aéroport avec la fourgonnette pour nous rendre à Sadismus et je suis déjà en train de penser que je passerais probablement le restant de mes jours dans cette prison infecte. Mes compagnons peuvent reposer en paix, j'ai fais ce que j'avais à faire, sans aucun regrets. Je referme les yeux et repense aux bons moments que nous avons passés tous ensemble, malgré nos difficultés de survivre chaque jour. Ces pensées me font presque oublier que je me dirige actuellement vers la prison la plus redoutée dans le monde. Mes mains et mes pieds sont attachés par des grosses chaines en métal. Un gardien me fait face en m'observant à chaque instant des fois que je tenterais de lui jouer un tour de passe-passe. Je jette un oeil par la fenetre, on traverse une foret qui semble tres dense à travers différents sentiers boueux, limites impraticables. Est-ce ça l'Allemagne ? Je m'attendais quand meme à voir quelque chose de plus accueillant. Certes, je ne me dirige pas à Walt Disney mais bien à Sadismus. Je crois que j'ai du mal à le réaliser encore, je pense que j'en prendrais vraiment conscience quand j'arriverais là bas. D'ailleurs, quand arrivons nous ? Je regarde le gardien dans les yeux, il me sourie ironiquement comme si je n'étais qu'un déchet de plus dont il allait bientot etre débarrassé. Je pousse un soupir et essaye de faire une petite sieste.

Deux heures viennent de passer lorsque je suis réveillé par les appels du conducteur à mon voisin ...

"Oh Klaus, ca va derriere avec le détenu ?"
"Ouais, sans problemes, il est encore plus sage qu'un agneau".
"On voit les batiments au loin, on devrait y etre d'ici cinq minutes".
"Tant mieux, j'ai vraiment hate de rentrer chez moi"

Par la fenetre, j'apercois la structure du batiment. Pas étonnant que cette prison soit si redoutée vu la tronche qu'elle a. Elle est certes, plutot moderne, mais elle est vraiment loin d'etre accueillante. Enfin bon, j'ai dormi dans des endroits encore moins charmants que ça. Apres tout, je n'ai pas le choix, faudra bien que je m'y fasse.

La fourgonnette s'arrete, je peux entendre le conducteur discuter avec son homologue de la prison afin de signer une décharge qui atteste m'avoir emmené à bon port. Mon voisin me regarde fixemment comme si son travail venait enfin de commencer. Les portieres arrieres de la fourgonnette s'ouvrent tout à coup. Et maintenant ?

Encore un.....Combien de détenu ma prison regroupe ? Mon dieu si je devais tous les compter je serais déjà endormie depuis longtemps, à coté les moutons c'est champettre. Arf, vu que je n'avais aucun gardien sous la main pour l'envoyer accueillir le nouveau je dois y aller moi même. Oh joie ! J'espère que celui là ne croit pas qu'il pourra sortir d'ici bientôt et non pas les pieds devant. D'ailleurs même morts ils ne sortent que par la cheminé des fours crématoires. M'enfin bref, je dois y aller, dossier en main je rejoins les portes et les fait ouvrire pour attendre le fourgon qui devrait arriver dans peu de temps.

Tandis que je garde les yeux rivés sur le dossier à le lire, j'entend les gardiens qui m'entourent parler de leur vie, leur vie de famille. Qu'est ce qu'une famille ? Je ne pourrai jamais leur répondre, je ne m'occupait que de Nett que je voyais de moins en moins tellement je devais m'occuper de choses et d'autre. Des fois je m'endormais même dans mon bureau lorsque je travaillais tard. Cela tous les gardien le voyaient et pour cette raison ils ne me demandaient jamais ce qu'ils se demandaient entre eux: " comment va la famille ? ta femme ? ton enfant ?" Non moi c'était " Bonjour Mme la directrice! Bonsoir Mademoiselle Wächterin"....Il est vrai que je n'étais pas comme eux à leur yeux.

Le fourgon arriva enfin, les portes arrières s'ouvrirent et l'un des gardiens fit déscendre le détenu tandis que ceux qui m'entouraient prirent la relève laissant leur confrère signer la décharge. On l'emmène devant moi tandis que je ferme le dossier et regarde celui dont on parlait tant dans les lignes.

- Et bien maintenant bienvenu dans la dernière étape de votre vie: Sadismus. Des questions ?

Invité

Mon compagnon de route descend rapidement du véhicule et me saisit fermement pour que j'en fasse de meme. Sans ménagement, il me fait avancer en surveillant de tres pres mes moindres mouvements. Et bien, je sens que ca va etre festif par ici... Pendant ce temps, celui que je n'avais pas vu, le conducteur, est en train de remplir les papiers administratifs me concernant. Devant moi apparaissent trois personnes, deux hommes et une femme, ou plutot, deux gardiens et une femme. Qui donc peut elle bien etre ? Une gardienne ? Drole d'accoutrement pensais-je en esquissant un sourire. Ou bien ... se pourrait-il que cette femme soit une des deux directrices de Sadismus ? Ca pourrait etre crédible. Mes interrogations n'allaient pas tarder à trouver une réponse, puisque celui qui me tient s'adresse à moi en me chuchotant derriere l'oreille :

"T'as pas de chance, mon gaillard, cette femme là, c'est Wächterin Böse, la directrice de Sadismus."
"Ca veut dire que je dois la craindre elle, plutot que les autres détenus ?"
"Ca veut dire qu'à ta place, je fermerais ma gueule, et ferais gaffe à ce qui va suivre ..."
"On verra bien."

Les deux autres gardiens s'avancent vers moi tandis que la femme regarde son dossier. Tres vite, chacun me saisit un bras, tandis que mon désormais ex-compagnon va signer lui aussi la décharge. Je jette un rapide coup d'oeil vers lui, mais il m'a déjà tourné le dos. Je lache un léger soupir en pensant dans ma tete "c'est parti Youichi". Nous avançons vers cette fameuse Wächterin Böse avec mes charmants bambins pour s'occuper de moi à mes côtés. Elle leve les yeux de son carnet et me regarde severement de haut en bas comme si je n'étais qu'un vulgaire jouet usé. Elle a pas l'air si differente des autres gens que j'ai rencontré jusque là ... j'ai l'air d'etre méprisé par elle aussi. Enfin bon, c'est rentré dans mes moeurs ça. Elle prend la parole en premiere en me souhaitant la bienvenue dans ma derniere demeure et si j'avais des questions à lui poser. Je la regarde sans broncher et lui réponds :

"Une seule, etes vous mon guide touristique ?"

L'un des gardiens qui le maintien lui chuchote quelque chose à l'oreille juste avant qu'ils se présentent devant moi. Je lui jette un regard sévère qui lui fait baisser la tête, non mais depuis quand on susurre à l'oreille des détenus ? Quelle familiarité....

- Dites moi je savais que votre femme vous manquait mais au point de murmurer des mots doux à l'oreille des détenus...

Cela suscite le rire de ses confrères, ils se chambrent tout le temps entre eux comme des gamins qui ne font que ça durant toute la journée.
Croisant les bras sur ma poitrine, tenant toujours le dossier, je reste là, campée sur mes deux jambes à attendre une éventuelle question de sa part. Et il m'en pose une, une seule qui provoque chez moi un sourire carnassier.

- En quelque sorte, je suis celle qui vous guidera vers les tourments de la mort.

De nouveau les gardiens rirent mais beaucoup plus discrètement et entre eux. Ils ne rient jamais vraiment fort quand je fais ce genre de remarque mais viennent toujours pour les entendre. Encore avec ce sourire sadique et ce regard d'acier je lui demande .

- D'autres questions ?