Et hop ! Un gardien de casé...

Le De La Flaam me guide à travers les différentes ailes de la prison... Je suis impatient... Impatient de commencer à travailler, impatient de quitter enfin cette peau de détenu, impatient de m'amuser... Il faut que je domine un peu mon caractère. Je sais que si je commence à m'ennuyer, je deviens parfaitement exécrable.

Nous passons devant un certain nombre de chambres, sans nous arrêter. Yay ! Il y en a, du beau monde... Je mords mon pouce, guilleret. Bien sûr, les opérations militaires, sur le terrain, me manqueront... Mais je sens qu'il y a toutes sortes d'occupations, ici... Ne serait-ce que rétablir la perfection dans le comportement des détenus récalcitrants... Je vais adorer ça.

Le gardien s'arrête enfin. J'évite à présent de le taquiner, ça passerait mal. Mes pas se stoppent aussi. Je me fige... La...treizième...cellule ? Dieu ! Je fais un pas en arrière, recomptant fébrilement celles que nous avons passées... C'est bien cela... Treize... Je frissonne. Fallait-il que cela tombe sur moi ? Ce chiffre là attire le mauvais oeil.

Je fais un rapide signe de croix et embrasse ma médaille de baptême avant de pénétrer dans la cellule. Il y a deux lits, mais l'endroit ne semble pas occuppé. Je me retourne vers l'homme aux cheveux rouges -et froids- et attend. Il a conservé les armes et le trousseau qui me seront attribués. Je ne le lui demanderai pas, mais peut-être me donnera-t-il quelques infos sur les leux, les règles, ou je ne sais trop quoi. Sinin, je me débrouillerai seul... Je me sens un peu oppréssé dans cette chambre au chiffre de mauvaise augure... Je saisis à nouveau mon briquet, et fais naître la douce et parfaite flamme.

[c'est domage que tu ais changéé ta sign, j'aimais bien l'ancienne ^^]

J'avance dans la couloir d'un pas rapide puis je m'arrete:

"Chambre 13, tu es chez toi. Tu auras bientôt un compagnon."

Je le vois se signer avant d'entrer. Je ris doucement, supersticieux ? Trop fort ! Je le regarde avec mepris et jette ses affaires sur l'un des lits.

"N'oublie pas qu'à la moindre connerie ton matricule prendra deux chiffres de plus."

ll sort son briquet et commence à jouer avec la flamme. Je le détaille à nouveau... Ce mec aime le feu, je deteste l'idée que je lui ressemble sur ce point. Je glisse une cigarette entre mes lèvres machinalement, mais ne l'allume pas. Je l'observe toujours puis je lache:

"Tu devras accueillir les nouveaux, ouvrir les cellules, vérifier que les détenus ne vont pas dans les parties interdites de la prison, c'est à dire ici et au sous sol. Tu n'as pas le droit de tuer un prisonnier, mais sinon tu as à peu près tous les droits sur eux. Tu les traites comme tu veux tant qu'ils ne vont pas se plaindre à la directrice. Autre chose ?"

Mon regard se fait provocateur, s'il ose le moindre éccart, je le remettrais à sa place aussitôt.

[je sais que c'est pas terrib', mais j'hésite encore entre plusieurs sign, avatars, etc. alors je teste XD]

Après mes années d'enfermement, cette modeste chambre m'apparaît comme un luxe délicieux. Il y fait plutôt chaud, pas d'odeurs malsaines dans l'air, et surtout pas de co-détenu pour…"surveiller" mes arrières. D'un coup, je me sens étrangement serein. Cela n'était arrivé depuis…Je ne sais plus. Passons. Ignorant le petit rire du type aux cheveux rouges, j'extrais de mon col un autre pendentif, une petite croix de bois, et le dépose sur un des deux lits. J'ôte mon manteau et le plie soigneusement sur le cadre du sommier. Je jette un coup d'œil à mes fringues… Pour mon transfert, on m'a permis de récupérer mes anciens vêtements. Enfin, plus exactement, ce que je portais lorsque j'avais été arrêté. Un pantalon de cuir noir, une chemise d'officier, des bottes montantes. C'est drôle. On dirait une gradation mystique… Fringues de détenus, enfer… Costume de maton, paradis… Serais-je au purgatoire ? Je reboutonne le haut de mon col pour dissimuler la présence de mon tatouage ailé.

Citation :

"N'oublie pas qu'à la moindre connerie ton matricule prendra deux chiffres de plus."

Je lève un regard lassé sur lui. Ce refrain, je commence à le connaître. Et comme tout ce qui dure, il commence à m'ennuyer. Et ce qui m'ennuie est mauvais pour moi. Je souffle la flamme de mon briquet, le fait passer dans ma main mutilée.

Alors comme ça, je dispose désormais d'un certain pouvoir sur les détenus… Je sens que je vais m'amuser. Vraiment. La flamme de la perfection aura matière à "purifier"… Mon art s'exprimera dans la tranquillité et l'abondance… Yay !

L'autre me lance un regard que je perçois comme méprisant… Ben dites, j'me fais vite des potes, moi… Un moment, je le détaille des pieds à la tête. Ce type, je l'ai vu, a l'air d'apprécier le feu, tout comme moi. Je sens pourtant que nous sommes très différents… Je me dis qu'il est incapable de mesurer le pouvoir d'une flamme, et d'en user. Trop froid. Et j'ai du mal à supporter ceux qui ne font pas les choses jusqu'au bout… Mais bon, je préfère observer avant de juger. Je verrai bien de quel trempe il est. Toutefois, la manière dont il se joue de la flamme de son propre briquet me laisse à penser qu'il peut saisir un peu ce qui fait la beauté d'une flamme. Ma curiosité s'éveille, alors que retombe mon ma lassitude.

Reçu, mec.

De ma main valide, je rallume mon briquet. Mon indexe s'attarde un peu sur la flamme. Mais j'ai la peau dure, déjà protégée par les cals révélateurs d'anciennes brûlures. Le feu n'éveille plus même la crainte de la douleur chez moi. J'expire doucement, faisant légèrement osciller la goutte de lumière entre mes doigts. Je reprends, d'une voix rendue rauque par mon accent slave.

Ecoute… Toi, je sens que t'as tous les repris de justice dans le collimateur… Je peux comprendre ça.

Mes doigts se crispent sur mon briquet, je lance un regard dur à mon interlocuteur.

Mais j'préfère quand on évite de m'coller au train pour voir si mes mains tremblent pas…

J'hésite un instant, puis formule :

Mon instinct me dit que c'que j'ai fais toute à l'heure t'as pas plus, mec. Je m'en excuse… Je l'ai trop écouté, lui…

Je place ma flamme devant mes yeux. Quelques part dans mes pupilles, je sais qu'une lumière lui fait écho.

Le feu… La perfection, la pureté d'une flamme qui s'élève… J'ai voulu voir si t'en étais.

Ma main mutilée se tend, paume ouverte. Mon regard toutefois n'est ni apeuré, ni soumis. Un peu provoquant, un peu calculateur.

Viatscheslav.
Sans rancune ?

Personnellement, ça m'étonnerait beaucoup… Mais j'aimerais bien tester sa réaction, son affinité à la perfection.

J'avoue que j'apprécie moyennement lorsqu'il me saisit le poignet pour allumer sa clope. Mais bon, c'est de bonne guerre… Je ne résiste pas, et attends la suite, ma main toujours en suspension. J'en arrive à encore m'étonner de sa taille lorsqu'il doit se pencher pour atteindre mon briquet… Je ne suis pas un nain non plus, enfin je crois… Je soutiens son regard, impassible… Bien que ma contenance soit un peu affectée par l'obligation que j'ai de lever la tête pour lui parler… Erf.

Je l'écoute avec attention. C'est pour le moins…intéressant. J'avoue que j'ai commis une légère, très légère erreur dans mon appréciation. Ce type sait ce qu'est le feu. Même s'il n'a pas vraiment la même approche que moi, il semble avoir perçu la substance de cet élément. Il remonte dans mon estime, même si son discours sur la noblesse me gonfle un peu. Ce n'est pas une affaire personnelle, mais je suis un de ces soldats qui ne mesurent la valeur d'un homme que dans l'action pure… Alors me parler de généalogie et de sang bleu… Je reste poli, mais c'est pas mon truc.

Il dit ensuite quelque chose que je ne comprends pas vraiment… J'ai pas tout suivi, je crois. Son dos ? A moins qu'il soit harmonieusement brûlé –ou brûlable-, il ne m'intéresse pas vraiment.
Coupant court à mes joyeuses pensées, il se décide à me serrer la main. J'avoue que je suis un peu surpris. Ca doit se voir, mais je me rattrape en lui rendant sa poignée de main, malgré mon manque de pouce.

Citation :

"Pyth. Mais ton nom est imprononçable, je m'en souviendrais pas."

Je fronce les sourcils, un peu vexé, avant de partir d'un rire profond. Mais mon nom est parfait, un habile mélange de roucoulement et de sifflement… Mais bon. Peu m'importe s'il ne s'en souvient pas. J'ai un peu l'habitude, depuis que je suis de ce côté-ci du continent.

Imprononçable ? Ha… Je pense plutôt que ce sont vos langues d'Européens qui ne sont pas à même de saisir les subtilité de la langue slave. Ou bien est-ce un défaut de la noblesse... Ou simplement des civils.

Je lui retourne son petit sourire provocateur. Œil pou œil… Si pour le sang bleu les bouseux dans mon genre ne sont rien, le soldat que je suis a le même type de considération avec les citoyens non militaires...

Mais si tu dois un jour me "rajouter deux chiffres", cherche un Tobias.

Je lâche sa main, et fais un pas en arrière. Je reprends délicatement ma petite croix de bois, et l'embrasse avant de la repasser autour du cou. Je pense que tout est dit, désormais. Finalement, je commence peut-être à apprécier ce caractère-là… Peut-être. J'ai toute fois une dernière question qui me trotte dans l'esprit depuis toute à l'heure.

Au fait, qu'est-ce qu'il a, ton dos ? Aurais-tu des ailes ?

Une fois de plus, je pars d'un rire rauque. Je m'éloigne un peu, histoire de commencer à ranger mes affaires. Je me frappe le torse d'une main, avant de reprendre.

Moi, je les ai sur le ventre.

Je ris encore, alors que je cale ma Bible dans l'armoire de métal.

[je préfère toujours la première sign ^^]

Sa remarque sur les civils ne me touche pas, l'armée est là pour servir le pays, non ? Et bien, moi, je suis celui qui gouverne, donc celui qui est servi... Je souris.

Tobias... beaucoup plus simple en effet. Je le regarde ranger ses affaires pendant un instant puis il s'adresse à nouveau à moi:

"Au fait, qu'est-ce qu'il a, ton dos ? Aurais-tu des ailes ?"

Un sourire amusé se dessine sur mon visage alors que mes yeux brillent de malice.

"C'est à peu près ca. Un phénix qui s'envole d'un brasier... Peut être le veras-tu un jour si on se croise dans les douches vu qu'elles sont communes."

Je le vois ranger une bible... Pourquoi suis-je surpris, il tripote une croix depuis tout à l'heure, il est supersticieux, il s'est signé... Je tire une bouffée que ma cigarette et me dirige vers la porte. Je lui ai tout dit, il n'a plus besoin de moi...

[XD Mais je suis têtue, alors je vais continuer d'essayer jusqu'à y revenir XP]

Citation :

"C'est à peu près ça. Un phénix qui s'envole d'un brasier..."

Mon attention s'enflamme en un clin d'œil, mais je n'en laisse rien paraître, finissant de ranger mes bibelots d'un air dégagé. C'est fou ce que j'ai pu accumuler comme objets religieux… Alors que je dépose une miniature en bois de la Vierge à côté de mon lit, je me dis que mon futur colocataire va se croire dans une église… Un Phénix, donc. Renaissance ? Passion ? Liberté ? Je me demande ce qui a pu motivé son choix, mais ne me risque pas à le lui demander. Chacun ses affaires. Personnellement, je sais que je n'aime pas outre mesure que l'on me questionne sur mon propre tatouage… Mes deux ailes d'hirondelles s'étalant sur mon torse entier.

Citation :

"... Peut être le verras-tu un jour si on se croise dans les douches vu qu'elles sont communes."

Mon geste pour attraper mon nouvel uniforme se suspend un instant. Douches communes ? Erf… Même si l'armée, et une détention prolongée, m'on habitué à réduire mon capital pudeur au strict minimum, je n'ai jamais apprécié de me foutre à poil devant n'importe qui… Ch'uis pas complexé, mais faut pas trop me demander… Bon, j'aviserai en temps voulus.

L'intermède est achevé, je sais tout ce qu'il faut savoir pour l'instant. L'homme aux cheveux rouges…enfin, Pyth, s'éloigne et passe la porte. Finalement, il me plaît, ce type. Je pensais m'en être fait un ennemi d'emblée, mais ça semble un peu désamorcé… Enfin, le temps me le dira.

J'attends qu'il soit parti, ferme la porte, et entreprends de me changer. Je passe l'uniforme de gardien qui sera le mien désormais… Mouais. Moins classe que mes anciennes fringues, mais ça peut aller. Je me sens…bizarre, dans cette nouvelle peau. J'ai l'air d'un autre sans mes bottes et ma casquette. J'aurais presque l'air…gentil. J'étouffe un rire, et serre ma ceinture. Je glisse mon briquet dans ma poche, et porte ma main à mon cou, touchant ma croix et ma médaille.

[Fini, je pense, sauf contre volonté ^^]