Dernier hommage...

Je suis rentré dans la prison d'un pas automatique, le regard dans le vide. Les couloirs étaient presque vide mais tous ceux que j'ai croisé se sont tourné vers moi... Pourtant je ne me suis pas arrêté.

J'entre dans l'infirmerie vide et pose le corps de Ludwig sur un lit. Je me penche à nouveau sur lui et embrasse une dernière fois ses lèvres froides. Je glisse ma mains dans sa poche et récupére la photo que Sybille y a glissé.

"Je le prends mon amour, je vais refaire le portrait de ta fille. Je vais faire au plus vite, tu quitteras ces lieux avec, je t'en fais le serment."

Je regarde l'image un instant puis la glisse dans la poche de ma propre veste. Ensuite, je regarde le couteau que j'ai dans la main. On peut voir des empreintes dans le sang. Consciencieusement, je pose des mains sur le manche, partout, de telle manière que seules mes empreintes y soient trouvebles puis je pose l'arme sur une table, m'en désinterressant totalement. Je m'assoie sur une chaise et ne bouge plus.

Je suis trempé. Mes vêtements ruissellent de l'eau de la pluie qui a accompagné sa mort. Mes mains sont rouge du sang que j'ai tenté de retenir. Mon visage porte encore les marques de mes larmes, mais il n'y en a plus aucune désormais, il n'y en aura plus d'ailleurs... Je ne pleurerais plus sa mort, je lui ai déjà dit adieu. Je ne pleurerais plus, mais je ne l'oublirais pas pour autant, certainement pas. Son baiser restera gravé dans ma mémoire pour toujours. Son baiser et ses mots d'adieu...

Je revenais d’aller porter un prisonnier dans sa cellule. Bordel de merde, je saignais abondamment de l’oreille puisqu’il avait bien tenté de me l’arracher! J’étais d’une humeur massacrante, ce foutu détenu, il allait me revoir retentir rapidement.

J’entrais dans l’infirmerie. Je restais figé en voyant deux prisonniers, un mort ou en train de mourir et un autre … Qui ne devait pas être vraiment net puisqu’il était avec l’autre. J’approchais lentement, et je sortis mon arme. Je dis à Alec :

-Bon! Tu vas m’expliquer rapidement, et sans faire de gestes brusque!

Je voulais savoir ce qui c’était passer avant de sauter aux conclusions, et souvent je sautais assez rapidement.

J’attendis sa réponse. Me tenant toujours l’oreille car je perdais beaucoup de sang, Mais où était donc l’infirmière lorsqu’on avait besoin d’elle?

[pour info, ludwig est/était un gardien]

J'entends un bruit derrière moi. La porte qui s'ouvre puis se referme. Des pas. Le cliquetit d'un revolver qu'on arme. Une voix. Je n'ai pas bougé, mon regard est dans le vide. Je murmure doucement, d'une voix neutre:

"Il s'est suicidé."

Il voulait une explication rapide, je ne peux pas faire mieux. Mais je sens qu'il me pointe de son arme... et je sais que les gardiens ici sont bornés... Ludwig n'a-t-il pas attendu de mourir pour admettre qu'il m'aimait ? Je soupire doucement et lève mes mains rouges de sang pour les mettre bien en évidence. Lentement, je me retourne pour faire face à l'homme qui me tient en joue:

"Je suis Alec Praens, matricule 305278. Lui, c'est Ludwig Hellies."

Ma voix est calme, détachée. Comme si ça ne me touchait plus. Je remarque alors que l'homme à une main sur son oreille... elle est en sang. Je le fixe un instant, surpris, puis je pose de nouveau mon regard dans le sien. Je dois permettre à Ludwig de rejoindre sa fille... Mais comment expliquer cela à un gardien ?

(ouin désolé, j'ai oublié ^^')

Je ne bouge pas. Je ne sais que faire. Je tiens toujours mon oreille, mais je garde mon arme pointée sur le détenu. Un suicide? Je serais porté à croire que c'est vrai. Mais même si je n'aimais pas les prisonniers, j'avais une petite tendance à être trop gentil et un peu naif.

Je vins pour baisser mon arme et m'approcher. Mais je me reveille. C'est un détenu bordel, un prisonnier, un meurtrié ... un monstre! Il est evident que c'est lui qui l'a tué, et non le contraire.
Je fronçe les sourcils, et merde, je dois faire quoi? Avertir Bose? Mais si je quitte cette piece, que va t'il se passer?

Je décide de finalement approcher. Je pose ma main dans le cou de l'homme. Je ne le connaissais pas vraiment, mais deux gardiens mort en aussi peu de temps, je commence à trouver que les choses deviennent dangereuses et hors de controle.
Je prend son poul et je constate qu'il est bel et bien mort.

Je tourne la tête vers le prisonier et je m'approche de lui, je lui passe les mains dans le dos et je lui met les menottes. Je le fixe et je dis:

-Ont va aller voir Bose ... Dis-je finalement.

J'avais parlé d'une voix sans vraiment d'emotions, Mais je détestais les meurtres, si cet homme avait tué ce gardien. Il passerait un mauvais quart d'heure ... Je l'observais un peu, attendant sa réponse puisqu'il ne bougeait pas. Il semblait perturbé. Mais ce n'était pas à moi de juger tout ça, et je savais que si je me mettais à me mêler de ce genre d'histoire, je finirais par le croire, et ça ne pouvait que m'attirer des ennuis considérables ...

[juste pour info, encore... il s'est tranché la gorge... ^^]

Il s'approche de Ludwig... enfin, du corps de Ludwig et pose ses doigts sur lui. Je ne réagis même pas au fait qu'un autre le touche. Néanmoins, je ne peux m'empecher de chasser une meche qui s'est posée sur son visage et qui y est resté collée à cause de la pluie. Je murmure:

"Sa fille est morte. Il faut qu'il soit rapatriée là bas. Il faut qu'il soit enterré près d'elle. Il ne doit pas être séparé d'elle plus longtemps. Il en a suffisemment souffert de son vivant, il faut que sa mort les rapproche..."

Des larmes coulent à nouveau sur mon visage. Pourtant je m'étais dit que je ne pleureurais plus... Mais étrangement c'est la mort de Laura qui m'attriste, là. Si mignonne, si souriante sur la photo... Je n'arrive pas à l'imaginer morte...

Le gardien me passe les menottes, je ne réagis pas, je le laisse faire... Peu importe de toutes facon. Puis il parle d'une "Mademoiselle Böse"... Je lève la tête et le regarde:

"Qui est-ce ?"

Ma voix est sincère. Je ne sais vraiment pas qui est cette personne... Mais j'ai comme l'impression que si ce gardien me semble gentil et qu'il ne m'accusera pas d'avoir tué l'homme que j'aime, cette "Mademoiselle Böse" ne sera pas du même genre. Je reste assis et repose mon regard sur le cadavre, puis, pensif, ailleurs, je reprends la parole:

"Il faudrait nettoyer le corps, refermer cette horrible blessure qu'il s'est faite, lui mettre des vêtements qu'il aime... ceux de la photo peut être... Il faut lui redonner sa beauté, il faut le rendre à sa fille... Laura..."

Je soupire et ferme les yeux, douloureux, puis je le regarde à nouveau et, comme si le gardien avait besoin de cette information, je murmure:

"Je l'aimais..."

Je ne réagis pas immédiatement. Je regarde le corps de Ludwig. La gorge tranchée. Enfin, je fermais les yeux, je ne devais pas me poser là-dessus, ce n’était absolument pas mon boulot.
J’écoute par contre ce qu’il me dit avec attention. Bose avait tendance à sauter rapidement aux conséquences. Est-ce que j’avais réellement envi qu’elle s’en prenne à ce prisonnier? Je détestais les détenus, mais n’empêchais que je trouvais les méthodes de la directrice, radicaux.

Je retenais tout ce qu’il me disait à propos du gardien. Si elle n’écoutait pas Alec, elle m’écouterait moi, et je savais qu’elle voudrait satisfaire les dernières volontés de Ludwig. Je soupirais en me passant la main dans la figure.

-Si l’ont pouvais éviter Bose ... Ce serait mieux ... Dis-je d’une voix basse.

Je préférerais aller voir Nett, mais je ne l’avais pas vu depuis un certain temps. Elle n’était peut-être pas à la prison pour le moment. Je soupirais, pourquoi est-ce que c’était toujours moi qui étais coincé dans ce genre de situation, et puis ... mon oreille me faisait souffrir bordel!

-Bon ... Tu viens avec moi.

Je ne savais pas trop ce que j’allais faire, enfin, au pire je verrais Bose. Même si je préférais voir Nett. Mais comme si l’ont avait entendu mes pensées. La porte de l’infirmerie s’ouvrit, laissant finalement entrer l’infirmière. J’Haussais les sourcils et je dis, me tennant toujours l’oreille. J’avais la main en sang maintenant.

-Bon! Il était temps ... Ont a des ennuis ici ... Dis-je d’une voix sombre.

J’espérais surtout qu’elle pourrait dire si c’était réellement un suicide ...

J'entra dans l'infirmerie, un café à la main. Je redoutais un peu ma prochaine rencontre avec Böse. J'espérais qu'elle ne croyait pas que j'avais réellement aidé Carl Hyde. Qui sait ce qu'elle pourrait me faire.

Je réalisa alors qu'il y avait des gens dans l'infirmerie. Je soupira et, en m'approchant, je vis un gardien que j'avais déjà croisé, couché sur un lit, la gorge tranchée.

-C'est une mode de mourir comme ça ou quoi?, m'exclamais-je de mauvaise humeur.

J'alla poser mon café sur mon bureau et soupira.

-Que voulez-vous que je fasses?, demandais-je au gardien. Il est mort, je ne peux plus rien faire pour lui!

Je dévisagea sans retenu le prisonnier. Je ne m'étais pas adressé à lui! Il n'avait donc aucun respect pour les gens? Il semblait s'être amouraché d'un gardien, c'était stupide! Et là, il voulait nous faire croire qu'il ne l'avait pas tué?

Je m'approche tout de même du cadavre. C'est vrai que c'est moche cette coupure. Peu importe comment il est mort, c'est pas joli à voir.

-Je peux peut-être essayé de recoudre mais bon, je vois pas à quoi ça servirait. Il va se faire dévorer par les vers et pourrir sous terre quand même!

Je tourna mon regard vers Ryan.

-Il a pas à être ici. S'il est responsable, c'est avec Böse que vous devez parler. Dégagez maintenant!

Je leur fait un signe de la main en retournant à mon bureau. Ce n'est pas une morgue ici merde! J'ai autre chose à faire que de m'occuper d'embaumer les cadavres!

Je lance un coup d’œil à l’infirmière. Je n’aimais pas particulièrement son attitude. Je dis d’un ton sec :

-C’est précisément ce que je veux savoir … Si il est responsable!

Je croisais les bras. Je n’allais pas envoyer un prisonnier voir Bose si j’étais certain qu’il n’avait rien fait. Bose allait le décapiter si il avait tué un gardien, mais il le méritait. Elle allait tout de même le décapité si il n’était pas coupable, et ça, je ne l’acceptais pas.

-C’est vous la docteur … Regardez comment il est mort … Et dite moi si c’est vraiment un suicide!

Je commençais à m’impatienter, et en plus de tout ça mon oreille n’arrêtais pas de saigner. Tout pour me mettre d’humeur vraiment joyeuse!

Je dévisagea un moment Ryan. Je n'aimais PAS le ton qu'il employait. Ce n'était pas parce que l'on partageait la même chambre qu'il pouvait se permettre d'user d'une telle familiarité.

-Il a eu la gorge tranchée. Visiblement de gauche à droite. JE ne suis pas médecin légiste, mais médecin clinicien! Les causes de la mort exacte, à savoir si l'aide d'un autre individu est poissble, ne sera révélé qu'après un autopsie en règle. Autopsie que je ne suis pas en droit de faire sans l'autorisation de madame la directrice Böse. C'est compris?

Mon ton était sec et froid. Il m'avait rendu encore plus de mauvaise humeur que je ne l'étais déjà. Je ne pouvais permettre qu'on agrisse de cette façon dans MON infirmerie.

-Vous pouvez disposez maintenant!

Je déposa une couverture négligeament sur le tête du gardien et retourna à mon bureau.

[trop marrant, elle se barre sans même jetter un oeil à l'oreille en sang du gardien...]

Elle est désagréable, cette infirmière. Et ce qu'elle dit de Ludwig me blesse... enfin, disons plutôt que ça me fait souffrir. Je ne bouge pas d'un pouce et ne dit pas un mot jusqu'à ce qu'elle sorte de la pièce... Mais avant de partir, elle pose un linge sur le visage de Ludwig. Ca y est, c'est fini, je ne le verais plus. Je veux redresser le tissu pour qu'il donne une plus belle impression que juste "jeté", mais le métal sonnant me retient. C'est vrai, je suis menotté. Je fixe toujours la couverture blanche et je murmure comme pour moi même:

"S'il doit pourrir mangé par les vers... Qu'au moins ce soit les même vers que ceux qui dévoreront Laura..."

L'image est éccoeurante et j'ai une grimace de dégout. Je sens que la nausée me prend. Doucement, je me lève. Désolé mon amour, je crois que ça ne va pas être possible pour le tableau. Je me tourne vers le gardien:

"Sa fille est décédée... Aujourd'hui je pense. Où il ne l'a su qu'aujourd'hui. Elle doit être en Autriche. Il était avec elle dernièrement, il a eu deux semaines de vacances... Il faut qu'il soit enterré près d'elle... Je... Je voulais faire un tableau pour qu'il l'emmene avec lui. J'ai du matériel dans ma cellule mais... je ne pourrais pas le faire, n'est-ce pas ? Cette femme... la directrice, elle va me considérer comme coupable que ce soit le cas ou non... Vu qu'en plus, il y a mes empreintes sur le couteau... S'il vous plait, il faut qu'il rejoigne sa fille. Je vous en prie, faites en sorte qu'il reparte en Autriche."

Je me tais un moment histoire de reprendre mon souffle puis je lache dans un souffle, comme si je partais à l'abatoire:

"Je vous suis."

Je pris une grande inspiration. Ce que me demandais ce détenu, Alec, c'était beaucoup. Même en étant un gardien, Bose m'effrayait, elle était effrayante pour tout le monde, et je ne croyais pas être réellement en position pour lui demander quoi que ce soit.

Je lançais un regard noir à l'infirmière, me tenant toujours l'oreille d'une main. Lorsque je serais allé voir mademoiselle bose, je reviendrais la voir et elle me soignerait celle là! Pour l'instant je n'avais pas le temps! Je tournais un regard vers Alec, ne sachant pas quoi lui dire, pouvais-je réellement lui assurer que tout ce qu'il demandait serait fait. Non. Mais si c'était dans les volontés du gardien d'être enterré près de sa fille, ce que je ne doutais pas, il en serait probablement ainsi. Pour le reste, qu'il ne le demande même pas à la directrice.

-Écoutez moi bien, j'ai bien l'impression que vous n'avez pas tué ce gardien, et j'espère avoir raison de vous faire confiance. Dis-je d'un air sérieux, em le stoppant et en l'appuyant contre le mur. Je dit pour qu'il m'écoute:

-Je m'arrangerais pour que Ludwig soit enterré avec sa fille. Le reste oubliez donc, Bose n'acceptera jamais. Restez donc tranquille dans votre coin et évitez de vous faire remarquer!

C'était le meilleur conseil que je pouvais lui donner. Car si bose savait qu'il pouvait avoir quelque chose à voir avec le meurtre d'.un de ses gardiens, elle serait horriblement furieuse. Trop furieuse ... Je le fixait dans les yeux, attendant une réponse, je ne voulais pas d'ennuis, et je ne m'éfforcerais pas de le protéger si je croyais qu'il pouvait m'en apporter.

Je le fixais durement, je le relâchais également. J’avais simplement voulu qu’il comprenne ce que je lui disais. Si il allait voir Bose, il rejoindrait rapidement Ludwig. Je penchais la tête en soupirant et je dis :

-Non … Car personne ne mérite d’aller voir Bose, même des tueurs …

Je le fixais dans les yeux. J’avais déjà vu la directrice à l’œuvre, et maintenant je ne voulais plus la voir en action, c’était dégoûtant, inexprimable. Et je ne voulais pas envoyer Alec la voir, surtout si il était innocent, je m’en voudrais toute ma vie.

Je jetais des regards furtifs autour de moi, si l’on me voyais comploter avec un détenu, il m’arriverais un malheur à moi aussi.

-Bon, alors vous avez compris? Vous dégagez et vous fermez votre gueule! Dis-je d’une voix plus claire.

Je n’étais pas méchant, je voulais simplement en donner l’impression, si il allait voir Bose et qu’il ne lui racontait pas la même version que moi, alors j’aurais des ennuis. De gros ennuis. Il devait faire ce que je lui disais, point à la ligne. Qu’est-ce qui me prenais moi d’aider des prisonniers aussi!

[Maintenant que je sais qu'Alec va survivre, il est temps que je le fasse réssuciter... Je peux vous rejoindre dans la cours ?]

Les tueurs... Oui, c'est vrai, c'est ce que je suis, un tueur, j'ai failli oublier... Mais je n'ai pas tué Ludwig. Je ne lui aurais jamais fait de mal... enfin, si, je lui en ai fait... moralement... mais pas physiquement, jamais physiquement, je l'aimais trop pour ça... Je baisse la tête en acquiesçant doucement.

"Merci"

J'ai prononcé ce mot faiblement, mais je le pense réellement. Je lui suis redevable de m'éviter d'avoir à risquer une fausse accusation pour que Ludwig puisse retourner près des siens. Il m'intime l'ordre de partir, de me faire discret... Je lui réponds alors:

"Je ferais en sorte que les autres personnes au courrant de sa mort se fassent discrets aussi. Personne ne parlera plus de lui, je vous en donne ma paroles. Je déteste cette idée, mais je vous suis redevable et si un jour vous en avez besoin, je m'acquitterais de ma dette."

Je viens d'évoquer le fait que je ne suis pas le seul à pleurer Ludwig... Il faut que je lui explique peut être un peu mieux... Je murmure alors en le regardant dans les yeux:

"Nous étions deux à nous partager le cœur de Ludwig. Elle ne dira rien. Pour sa survie elle ne dira rien... Et parce qu'il ne voulait pas que ça se sache. Nous le pleurerons en silence et discrètement. Quoi que vous disiez sur les circonstances de la mort de Ludwig, personne ne viendra vous contre-dire... Personne..."

Tant qu'il peut repartir près de sa fille... Je dois parler à Sybille. Maintenant. Je dois la faire taire, la convaincre qu'il vaut mieux que nous oublions Ludwig... Mais qui suis-je pour lui dire ça ? J'étais son rival... et maintenant ? J'ai Gleb, moi... Elle a personne, elle est seule... Je ferme les yeux un instant puis je les rouvre pour regarder le gardien. Il peut lire ma détermination, mais aussi de la franchise, de l'honnêteté. Rien de malsain ou vicieux dans mon regard. Juste du soulagement, de la tristesse et de la reconnaissance. J'attends qu'il me fasse signe de partir.

Une fois les deux hommes partis, je releva les yeux vers le cadavre qui encombrait ma table d'examen. J'observa un long moment la silhouette sous le drap avant de me lever et de m'approcher. Maintenant que j'étais seule, je pourrais faire un examen préliminaire. Ce n'était pas tout à fait vrai que je n'avais pas le droit de pratiquer d'autopsie. Mais je préférais ne pas en avoir à faire.

Je souleva le drap et fit lentement le tour de l'ancien gardien. À l'oeil, je repéra quelques blessures étranges. Il s'était suicidé? C'était possible... Quoique improbable. Dans un milieu carcéral comme celui-ci, ce n'était pas suprenant que des gens meurt, surtout de la main de prisonnier.

Je pris un petit calepin et nota les diverses blessures que je vis, détaillant un peu plus celle que je voyais à son oreille. Je replaca ensuite le drap sur le corps refroidissant de l'homme et retourna à mon bureau.

La mort ne m'avait jamais effrayé. Je crois même qu'elle m'attirait parfois, un peu plus qu'elle le devrait. Mais voir cet homme, qui était un gardien, un homme probablement «bon» s'être fait tué. C'était différent. Provoquer la mort et mourir naturellement est tellement différent.